TOME SECOND, NUMEROS 463 à 851.
Table des Matières pour les deux tomes : pp. 415-438, Index des mémorables p. 439-491, Table alphabétique et analytique p. 492-606, errata p. 607-8
Abbé Guillaume OEGGER Philosophie du Christianisme 1852
Em-Swedenborg-La-Vraie-Religion-Chretienne-TomeSecond-Numeros-463-851-Le Boys Des Guays 1878 scan double page
1. LA VRAIE
RELIG CHRÉTIENNE
ION
CONTENAN'r
T,OUTE LA THÉOLOGIE
DE LA NOUVELLE l~GLISE
Prédite par le Seigneur dans Daniel, VII, i3, 14; et dans l'Apocalypse, XXI, i, 2.
P"AH
E]JIl'tJ:A.RJ~E:L SWEDENBORG
Serviteur dLI Seigncur Jésus-Christ
'nU.DUIT J:,U LA.TIN
PAR J. F. E. LE BOYS DES GUAYS.
Sur l'Édilion princeps (Amslerd.m, 1771).
SECONDE ÉDITION
TOME SECOND
1f'""J ("'CT
-<~~):r
~~
Paris
A. la Librairie, '19, rue du Sommernrd,
Londr~'s
SWEDE1i'BORG SOCIETY, 36, Bioomsbury Street, V. C,
Nc,,'-'l'ork
NEW CtWRC! BOOK-RoOH, 20, Cooper Uni<>o.
1878
2.
3. LA VRAIE
RELIGION CHRÉTIENNE
CONTENAN'r
TOUTE LA THÉOLOGIE
DE LA NOUVELLE ÉGLlSE
Pr6dite par le Seigneur dans Daniel, VII, t3, 1+; et dans l'ApocalYPlle, XXI, t, %.
l'AR
ElYIN.I.&NIfEL SWEDE~BORG
Serviteur du Seigneur JéSU8-Cbrlst
• T'RAOUlT LU LATlX
PAR J. F. E. LE BOYS DES GUAYS.
SAI1T-AMAKO (CUER). - IMPIUMEl1IE DE DESTENAl Sur l'Édition princeps (Amsv;l'dam, '77t).
Rue Lafayette, 70.
SECONDE ÉDITION
TOME SECOND
~~
Parl8
A la Librairie, t9, rue du SommerBrd.
Londr~'8
SWEDENBORG SOCIETY, 36, B'loomsbury Street, V. C.
New-York
NEW CHU.CII BooK-RoOB, 20, Cooper Union.
1878
4. r-
LA VRAIE
RELIGION CHRÉTIENNE
CONTENANT
TOUTE LA THEOLOGIE
VELLE ÉGLISE
DU NOUVEAU CIEL ET DE LA NOU
,~
CHAPITRE HUITIÈME
DU LIBR E ARB ITRE
pour exposer le Doctrinal
463. Avant que je vienne tout préparé que
ITRE , il est nécessaire
de la Nouvelle Église sur le LIBRE ARB sur ce •
d'aujourd'hui enseigne
je présente d'abord ce que l'Église
sujet dans ses Livres dogmatiques, parce que sans cette précau
et de la religion pourrait
tion, l'homme qui a une raison saine
quelque chose de nouveau
croire qu'il n'est pas important d'écrire
: « Qui ne sait que l'homme
sur ce point, car il dirait en lui-même
ituelles? Autrement, pour
a le Libre Arbitre dans les choses spir ver
re en Dieu, de se con
quoi les Prêtres prêcheraient-ils de croi
Parole, de combattre contre
tir, de vivrc selon les préceptes de la
disposer à devenir une nou
les convoitises de la chair, et de se
es choses semblables. Cet
velle créature? Il
outre plusieurs autr
de penser en lui·méme que
homme donc ne pourrait s'empêcher
vaines paroles, s'il n'y avait
ces prédications ne seraient que de
i
il
..
5. 2 Ln 'ilnl'"
RELIGION· CHRÉTIENNE. 3
aucun Libl'e Arbitre dans les choses du salut, et qu'il y aurait de
.. l'esclave du péché et le sujet de Sal:lIl, (lnr qui il est mis en ac
la folie il nier le Lihre Arbitre parce que ce serait parler contre le
'Jl tio.lh d'où il résulte que sou Libl'e arbitre naturel, en raison des
sens commun. Mais que cependant l'É~lise d'aujourd'hui marche
Il forces corrompues et de sa nature dépravée, est seulement actif
dans une route contraire, et qu'elle jeLle le Libre Arhitre hors de
JI et efficace pour les choses qui déplaisent et sont contrairesà
ses Temples, on peut le voir d'après le Livre appelé FORMULE DE
Il Dieu, pag, 006. III. L'homme dans les choses civiles ·et natu
CONCORDE sur lequel jurent les Évangéliques, surtollt d'après les
" l'elles est industl'ieux et ingénieux; mais dans les choses spi ri
passage~ qui suivent. Qu'il y ait une semblable Doctrine et par
Il tuelles et divines, qui concernent le salut de l'âme, il est sem
suite une semblahle Foi sur le Libre Arbitre chez les Réformés,
.. hlahle à une souche, à une pierre, à la statue de sel de la femme
ainsi dâns tout le ·Monde Chrétien, par conséquent en Allemagne.
)1 de Loth, qui n'ont l'usage ni des yeux, ni de la bouche, ni d'au
en Suède, en Dancmark, en Angleterre ct en Hol1ande, on le voit
)1 clin autre sens, pag. 66:1. IY. L'homme néanmoins a la puis
d'apl'èS leurs Livres dogmatiques. Voici donc les passages extl'aits
1) sance de se mouvoir ou de diriger ses membrcs externes, il peut
de la FOHMlILE DE CONCOIlDE, ~~dition de Leipsik, Année 1756.
Il écouter l'Érangile et en quelque sorte le méditel', mais dans ses
)' 461·. " I. Les Docteurs de la Confession d'Augsboul'g affirment
" pensres secrètes il Il! mépri$t' cependant comme chose extrav3
» que l'homme par la chute de nos premiers parents a été entiè
» gante, et ne peut y croire, et en cela il est pire qu'une souche,
" l'tillent corrompu, ail point que dans les choses spil'ituelles, qui
1) il moins que l'E~pril Saint ne soit efficace cn lui, et, qu'il n'en
» concernent notre convel'sion et notre salllt, il est aveu~le par
Il flamme et n'opère la foi, et les autres vertus app.'ouvées de
» nall·lrc, qu'il ne comprend et ne peut comprendre la Parole de
Il Dieu, et l'obéissance, pag. 662. V. On peut dire, avec quelque
» Dieu quand elle est prêchée, mais qu'il la regal'de comme une
>' raison, que l'homme n'est pas une pierre ou une souche; la
" chose extl'avagante, et qu'il ne s'approche jamais de lui-même
Il pierre ou la souche ne résiste pas, et elle ne c:o!llprcnd pas ou
" 'ers .Dieu, mais que plutôt il est et demeure ennemi de Dieu.
» jusqu'à ce que par la vel'tu de l'Esprit Saint, au moyen de la
" ne sent pas ce qui se fait en elle, comme l'IlollllJie par sa vo
Il lonté résiste à Dieu, jusqu'.1 ce qu'il ait été tourné vers Dieu;
)) Pal'ole pl'éclfée et entendue, il soit .conveni, gratifié de la foi.
" l'égénéré el renouvelé, pal' pure grâce, sans aucune coopération .. et c'est une vérité que l'homme avant la conversion est une
Il créatul'e rationnelle, qui a l'entendement, mais non dans les
" de sa part, pag. 656. Il. Nous croyons que l'entendement, le
)) cœur et la volonté de l'homme qui n'est pas rené ne peuvent ., choses Dil'ines, et la volonté, mais non pour vouloil' quelque
Il bien salutaire; mais néanmoins 11 ne pCllt contl'ibuer en rien à
» absolument rien comprendl'e, cl'oire, embl'asser, penser, vou
Il sa conversion, et en cela il est pire qu'une souche ou qu'une
II loil', commencer, perfectionner, faire, opérel' et coopérer, dans
}) les choses spirituelles et Divines par les propres forces na tu " pierre, pag. 6ï2, 6i3. VI. Toute la conversion cst l'opération,
1) 10 don CL l'œuHe du seul Esprit Saint, qlli l'effectue et l'opère
}) rclles, mais que l'homme est entièrement corl'ompu et mort
Il par sa vertu et sa puissance, au moyen de la Parole, dans l'en
II pOUl' le bien, au pornt que d:ms la nature de l'homme après la
» tendement, le cœllr et la volonté de l'homme comme dans un
J) chute, avant la régénération, il n'est pas même demeuré u·ne
» étincclle de forces spirituelles, par lesquelles il puisse se prépa
" sujet patient, on l'homme n'ag'it en )'ien, mais seulement laisse
Il agir ; toulefois, cela ne se fait p~s cOlllme lorsqu'une statue est
» rel' à la gl'âce de Dieu, ou la saisir quand elle lui est offerte, ou
li formée avec une pierre, ou lorsqu'un sceau est imprimé dans la
» se l'endre propre et habile.à la recevoir par lui-même, ou par
II cire, parce' que la cire n'a ni connaissance, ni volonté, pag. 68L
)1 ses propres forces, contribuer, agir, opél'er ou coopérer de soi
Il VII. Selon les assertions de quelques Pères et de quelques Doe
1) même ou comme de soi-même à sa conversion, soit en tout, soit
Il teurs modernes, que Dieu attire celui qui veut hre attiré, la
» pal' moitié, soit en la plus petite partie; mais que l'homme est
.11 D volonté de l'homme serait pour quelque chose dans la conver
,
6. III
4 LA VRAIE
1
» ~ion; mais ces assertions ne sont point conformes aux paroles
» sacrées, car elles confirment une fausse opinion snI' les forces RELIGION CHRÉTIENNE. 5
» de l'Arbitre humain dans la conversion, pag. 58~. VIII. Dans II ou de l'image de Dieu, et par suite une impui~sance, une inep
1) les choses externes dn Monde, qui ont été soumises à la raison, » tie et une stupidité, qui rendent l'homme absolument inepte
» il a encore été laissé à l'homme un peu d'entendement, de J) pour toutes les choses Divines ou spirituelles. Au lieu de l'image
» forces et de facultés, mais ces misérables restes sont extrême Il de Dieu perdue dans l'homme, il y a une corruption intime,
» ment faibles, et même quelque petits qu'ils soient ils ont été 1) très-mauvaise, très-profonde, impénétrable, indicible, de toute
» infectés de venin par la maladie héréditaire, et ils ont été cor " sa nature, et de toutes ses forces, surtout des faculLés supé
» rompus, au point qu'ils ne sont d'aucune importance devant » rieures et principale5 de l'âme, dans Je mental, l'entendement.
Il Dieu, pag. 641. IX. L'homme dans la conversion, d'après la-o » le cœur et la volonté, pag., 640. '
1) quelle de fils de colère il devient 'fils de gràce, ne coopère point 465. Tels sont les préceptes, les dogmes et les points consacrés
Il avec l'Esprit Saint, car la conversion de l'homme est l'ouvrage de l'Église d'aujourd'hui sur le Libre Arbitre de l'homme dans les
1) de l'unique et seul Esprit Saint, pag. 219, 519 et suiv., 663 et .choses spirituelles et dans les naturelles, et aussi sur le Péché ori
» suiv. App. pag. 1.43. Cependant l'homme rené par la vertu de ginel; ils ont été rapportés ici, afin que les pré.ceptes, les degmes
» l'Esprit Sairtt peut coopérer, quoique sa faiblesse à concourir et les poin ts consacrés de la Nouvelle Église sur ces deux sujets se
Il soit encore grande; et il opère biên selon et aussi longtemps présenten t avec plus d'évidence, car par ces deux fOI'mes mises
» qu'il est conduit, régi et gouverné par l'Esprit Saillt; mais néan ainsi en regard, la vérité se montre dans la lumière, comme il ar
» moins il ne coopère pas avec l'Esprit Saint de même que deux rive pour les Tableaux dans lesquels une Figure difforme est mise
)) chevaux traînent ensemble nn char, pag. 614. X. Le Péché d'o à côté d'une Figure belle; en les voyant ensemble, la beauté de
» rigine n'est point une sorle de délit qui se commet par acte, l'une et la difformité de l'autre se présentent clairement devant
» mais il est intimement tenu attaché à la nature, à la substance l'œil. Les points consacrés de la Nouvelle Église sont ceux qui
» et à l'essence de l'homme; il est la source de tous les péchés suivent.
» actuels, comme sont les mauvaises pensées, les mauvaises pa
» l'oIes, les mauvaises actions, pag. 577. Cette maladie hérédi
ft taire, par laquelle toute la nature a été corrompue, est un hor Les deux Arb1'es placés dans le Jardin d'É'den, [un de vie,
» rible péché, et même le principe et la tête de tous les péchés, l'autre de la science du bien et du mal, signifient que le
» d'où proviennent toutes les transgressions comme d'une racine Libre Arbitre dans les choses spirituelles a été donné à
)) et d'une source, pag. 640. Par ce Péché, comme par une lèpre l'homme.
» spirituelle totalement répandue dans les viscères intimes et dans
» les replis les plus profonds du cœur, la nature est tout entière 466. Que par Adam çt Ève, dans le Livre de Moïse, il ne soit
» infecte et corrompue devant Dieu; et à cause de cette corrup pas entendu des ·hommes créés les premiers de tous, c'est ce que
») tion la personne de l'bomme est accusée et condamnée par la beaucoup d'hommes ont cru, el pour le confirmer ils ont présenté
» loi de Dieu, tellement que par nature nous sommes des fils de des arguments concernant tes Préadamites d'après les computs et
,. colère, des esclaves de la mort et de la damnation, à moins que les Chronologies chez quelques Nations; puis aussi d'apl'ès ces
)) par le bénéfice du mérite du Christ nous ne soyons délivrés de paroles de Caïn le Premier-né d'Adam à Jéhovah: Errant et fu
" ces maux et sauvés, pag. 639. De là il ya un manque total ou une .gitilje se1~ai SUl' la terre, et il arrivera que quiconque me
Il privation totale de la justice originelle concréée dans le Paradis trouvel'a me tuera; c'est pourquoi Jéhovah mit sur Caïn un
signe, pOUl' que quicollque le trouverait ne le tuât point. »
-Gen. IV. 14. 15. - " Et après qu'il fut sorti de devant les faces
7. 6 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE.
7
de Jéhovah, il habita dans la terre de Nod, et il {dtit une ville. 1) l'ARBRE DE VIE,. qui est dans le milieu du PARADIS DE DI EU.
)J
- Vers. 16, t7 : - ils ont conclu de là 'que la terre avait élé ha II. 7. - Il Dans le milieu de la place et du fleuve defa et delà
bitéeavanL Adam. Qua par, Adam et son I<~pouse il SOiL entendu sera t'ARBRE DE VIE. l) - XXII. 2. - D'après ces passages il est
une Très-Ancienne Église sur celle Tene, cela a été démontré en bien évident que par le Jardin en Éden, dans lequel Adam est dit
plusieurs enJl'Oits dans les ARCANES CÉLESTES publiés par moi à avoÏ!' été placé, il est entendu l'Intelligence et la Sagesse, puis
Londres; il a aussi été démontré, dans cet ouvrage, que par le qu'il est dit la même chose de Tyr, d'Aschur et de Sion. Le Jar
Jardin d'Éden il est enlentlu la sagesse des hommes de celte Église; d.n signifie l'Intelligence encore 'ailleurs dans la Pal'ole, par exem
par l'Arhre de vie, le Seigneur dans I~homme et ['homme dans le ple dans Ésaïe, - LVllI. {2. LXI. 41. Jérém. XXXI. 12. Amos, IX.
Seigneur; par l'Arbre de la science du bien et du mal, l'homme H. Nomb. XXIV. 6. - Ce sens spirituel du Jardin tire son ori
Don dans le Seigneur mais dans son propre, tel qu'est l'homme sine des représen Lations dans le Monde spirituel; il Y apparaît des
qui croit faire par lui-même toutes choses, même le bien; el que Paradis, là où les Anges sont dans l'Intelligence et dans la Sa
par manger de reL Arbre, il est entendu s'appropl'iel' le mn. ~esse ; l'Intelligence même eL la Sagesse même qui sont en eux
467. Dans la P:lrole il est entendu par le Jardin d'Éden non pas par le Seigneur, présenLent de tels objets devant eux; et cela se
quelque Jardin mais l'Intelligence, et par l'Arbre non pas quelque fait d'après la correspondance, car toules les choses qui existent
Arbre, mais l'homme: que le Jardin d'Éden signifie l'Intelligence dans le Monde spiriLuel sont des Correspondances.
et la Sagesse, on peut le voir par ces passages: "DANS TON IN 468. Que l'Arbre signifie l'homme, on le voit par ces passages
TELLIGENCE ET DANS TA SAGESSE tu t'étais fait des richesses ; en dans la Parole: « Tous les Ar/n'es du champ connaîtl'olz! que
ÉDEN LE JAnDIN DE DIEU tu as été; toute pierre précieuse (était) Moi, Jéhovah,j'lnemilie l'Arbre élevé, j'élève l'Arbre humble,
ta couverture. )) - Ézéch. XXVIII. 4, 12,13. - Ceci est dit du je fais séchel'/' Arbre vert, et je fais pousser l'Arbre sec. )J
Prince etdu Roi de Tyr, à qui la sagesse est allribuée, parce que Ézéch. XVII. 24. - « Heureux celui qui dans la Loi met son plai
Tyr dans la Parole signifie l'Église quant aux connaissances du vrai sir, il sera comme un Arbl'e planté pl'ès de rlâsseaux d'eaux,
et du bieu j)'ar lesquelles il y a la sagesse; les pienes pré quidonnel'asonfl'uitensontemps. li - Ps. 1. 2, 3.Jerém. XVII.
cieuses qui étaienL sa couverture signifient aussi les connaissances 8. - « Louez Jéhovah, Al'bres fnlitiel's. " - Ps. CXLVJII, 9.
du vrai et du bien; en effet, le Prince et le Roi de Tyr n'ont point « Ils sont rassasiés, les A l'bl'es de Jéhovah. ,,- Ps. crv. 16.
été dans le Jardin d'Éden. Et aille.urs dans Ézéchiel: « A schur « La cognée à la racine des Arbl'es est placée, tout Arbre ne
était un cedl'e dans le Liban: les cèdres ne l'ont point caché produisant pas de fruit bon sel'a coupé. Il - MaLth. III. {o. VII.
dans le JARDIN de Dieu; aucun Al'bl'e dans le JARIlIN DE DIEU li 6 à 21. - « Ou laites l'Al'bre bon et son f1'ltit bon, ou faites .
ne lui fut pareil en beauté; de lui étaient envieux tous les •Al'bre mauvais et son fl'leit mauvais. cm' par le fruit t A?'bl'e
AR liRES D'EOEN OANS LE JARDIN DE DIEU. )) - XXXI. 3, 8, 9 ; _ est connu . .. - MaLth. XII. 33. Luc, VI. 43, 44. - « J'allumerai
et plus loin; « A qui as-tu été fait semblable ainsi en gloire el un feu qui dévorera tout Arbl'e Vel't et tout Al'bl'e sec . .. - Ézéch.
en grane/eur parmi les ARBRES D'ÉDEN?)l - Vers. 18; - cela XXI. 3. - Comme l'Arbre signille l'homme, voilà pourquoi il a
~ étédit d'Aschur, parce que dans la Parole il signifie la Rationa été statué, .. que le fruit de l'A l,bre servant à la nourriture dans
li Lé et par suite l'IlItelligence. Dans Ésaïe: « J éltOvah consolera la, Terre de Canaan serait circoncis. )l - Lévit. XIX. 23,21.
Sion, et il l'encb'a son désC1,t comme ÉDEN, et sa solitude comme Comme l'Olivier signifie l'holllme de l'Église céleste, il esL dit des
le JARDIN DE JEHOVAH. )l - LI. 3 ; - là, Sion est l'Église; Édèn deux Lémoins qui prophétisaient « qu'ils étaient les deux oliviers
elle Jardin de Jéhovah sont la sagesse et l'intelligence. Dans l'A qui se tiennent devant le Seigneur de toute la terre. Il - Apoc.
p'ocaJ~pse: .. A celui q:ui v,aincra"je lui donnerai à mangèr ai- XI. 4, - pareillement dans Zach. IV. 3. H, 12; - et dans Da
8. 8 LA VRAIE RELIGlON CHRÉTIENNE. 9
nt dans ta maison de Dieu. »
vid : cc iJloi,je suis un olivie?' verdoya
« Olivier verdoyant beau par
- Ps, LH. 10 ; - et dans Jérémie:
nom. " _ Xl. f 6. f 7. _ et
le frui t Jéhovah avait appelé ton L'h o'nm e n'est poi nt la vie, mais
il est un Réceptacle de la vie
trop grand nombre pour être
plusieurs autres passages, qui SOnt en qui procède de Dieu.
rappol'tés ici.
rieurement sage peut per- Vie est daus l'homme une
469. Quiconque aujourd'hui est inté 470. On croit communément que la
qui on l élé écrites sur Adam me est non-seulement le
cevoir ou conjectu rer, que les choses chose qui lui appartient, qu'ainsi l'hom
Spirituels, que personne jus- ; si l'on croit communément
et sur son Épouse enveloppent des réceptacle de la vic, mais aussi la Vie
Sens spirituel de la Parole que l'homme vit, c'est-à-dire,
qu'à présent n'a connus, parce qüe le ainsi, c'est d'après l'apparence, parce
ent-ci; qui est-ce qui ne comme par lui-même; c'est
n'a point été découvert avant ce mom sent, pense, parle et agit, absolument
pas pla~é dans un jardin deux est Ull rt~ceptacle de la vie
peut entrevoir que Jéhovah n'aurait ourquoi celte proposition que l'homme
sinon pour une certaine re- que comme quelque chose
Arbres, et l'un d'eux comme piége, t non la Vie, ne pêut être considérée
ir mangé du fruit d'un cer-
présentation spirituelle? Que pour avo 'dont on n'a pas encore entendu parler,
ou comme un paradoxe op-
dits, et que cette malédic-
tain Arbre, Adam et Êve aient été mau osé à la pensée sensuelle, parce que cela
est opposé à l'apparenr.e,
me après eux, de sorte que me aussi est la vie, que
tion ail élé attachée à chaque hom 'La cause de cette foi illusoire que l'hom
r la faule d'un seul homme,
tout le genre humain ait été damné pou ar conséquent la vie a été créée en l'hom
me, et a ensuite élé en:-
de convoitise de chair et d'i- m) , je l'ai déduite de l'ap-
dans laquelle il n'y avait aucun mal :endrée par tJ'ansmission (per tradllce
nt avec la Justice Divine;
niquité de cœur, cela ne cadre nulleme arence, mais la cause de l'illusion d'ap
rès l'apparence vient de ce
surtout, pourquoi Jéhovah n'a-t·il pas
détourné Adam d'en man- sonL natllrels, ct que trè,~-
ait, et pourquoi n'a-t-il pas ue la plupart des hommes aujourd'hui
ger, puisqu'il était présent et le voy eu sont spirituels, et de cc que l'hom
me naturel juge d'après les
l séduisit l'homme? ,Mais,
jeté le serpent dans l'Abîme avant qu'i apparences et par suite d'après les illus
ions, et que celles-ci sont
e qu'il aurait ainsi enlevé à tê, que l'homme est seulement
mon ami, Dieu ne l'a pas fait, parc diamétralement opposées à cette véri
el cependant l'homme est QlIe l'homme ne SOil pas la
J'hO!liille le Libre Arbitre, d'apr'ès lequ Un réceptacle de la vie et non la vie,
sait cela, on voit avec clarté vie qui pl'oeMe de Dieu, on
un homme et non une héte ; quand on fie, mais qu'il soiL un réceptacle de la
les choses spirituelles a été toutes les choses qui ont
que le Libre Arbitre de l'homme dans Je voit par ces témoignages évidents, que
conduisant à la vie, l'autre à et que l'homme, parce qu'il
représenté par ces deux Arbres, l'un êté créées sont en elles-mêmes finies,
ne découle pas de là, mais il es finies; c'esL pourquoi, dans
la mort. En Outre, le mal hérédilaire ilst fini, n'a pu être créé que de chos
aux enfants l'inclination au dam a été fait de terre et de
vient des Pal'Cnts, qui transmellent le Livre de la CI'éation, il est dit qu'A
; qu'il en soit ainsi, c'est ce e son nom, cal' Adam si-
'rnal (.!.lfIS lequel ils ont été eux-mêmes Poussière de la terre, d'où lui vient mêm
mœurs, les caractères et les me en actualité n'est com-
que petit voir quiconque examine les illifie l'humusile la terl'e; et tout hom
qui proviennent d'un même
faces d'enfants, ct même de familles posé que de choses qui sont dans la
ten e, et d'après la terre dans
famille il dépend de chaque
Père; IIJais toujours est-il que dans la les atmosphères;; celles qui sont dan
s les atmosphères d'après la
ce mal ou de s'en retirer, poumons et par les pores de
membre, s'il le veut, de s'adonner à terre, l'homme les absorbe par les
arbitre. Quant à ce qui est
puistple chacun est laissé à SOn propre tOut le corps, et les plus grossières il
les pl'end par les aliments
et par l'Arbre de la science
spécialement signifié par l'Arbre de vie qui proviennent de la terre. Quant à
ce qui concerne l'Esprit de
ent exposé dans le MÉAIORA- es finies; qu'est-ce que l'es-
du bien et du mal, cela a été pleinem repol'ter. l'homme, il a aussi été créé de chos
Bf.E ci -dessus, N° 48, alHl
uel on peu t se de la vie du men tal? Les
Prit de l'homme, sinon le réceptacle
9. 1 1
fO LA VRAIE RELIGION CHRÈTIENNE. fi
choses tillies, dont il est composé, sont des substances spirituelles, homme, si ce n'est en même temps avec l'amour et la sagesse.
qui son t dans le Monde spi ri tuel, et qui on t aussi été transportées Qui est-ce qui nie, ou peut nier, que tout bien de l'amour eUout
dans notre terre, et y ont été renfermées; si elles n'étaient pas en vrai de la sagesse viennent uniquement de Dieu, et qu'autant
même temps avec les substances matérielles, aucune semence ne l'homme les reçoit de Dieu, auLant il vit par Dieu, et est dit né de
pourrait être imprégnée par les intimes, ni par suite croître d'une Dieu, c'est-il-dire, régénéré; et que vice versd, autant l'homme
manièl'e merveilleuse sans aucune déviation depuis le premier jet ne reçoit pas l'amOllI' et la sagesse, ou ce qui revient au même,la
jusqu'aux fruits, et jusqu'à de nouvelles semences; et aucun ver charité et la foi, autanL il ne reçoit pas de Dieu la vie qui en soi est
ne serait procréé des effluves provenant de la terre, ni de l'exha la vie, mais rec.oit de l'enfer une vie qui n'est autre que la vie ren
laison des vapeurs des végétaux, dont les atmosphères ont été im versée, laquelle est appelée mort spirituelle?
prégnés. Qui est-ce qui peut, d'après la raison, penser que l'Infini 4ï2. De ce qui vient d'être dit on peut percevoir et conclure qUi
puiF-se créer autre ehose que le fini, el que l'homme, étant fini, les choses qui suivent ne so.nt point créables, à savoir: 1° L'infini;
soit autre chose qu'une formé que l'Infini peut vivifier d'après la 2° l'amour et la sagesse; 3° et par suite la vie; 4° la lumière et la
vie qu'il a eu lui-même; c'est là ce qui est entendu par ces pa chaleur; 5' e1 de plus, l'activité elle-même, considérée en soi; mais
roles: (( Jéhovah Dieu (arma l'homme, poussière de la tetTe, et que les Organes qui les reçoivent sont créables et ont éLé créés. Ceci
souffla dans ses narines une âme de vies. li - Gen. 11. i. - Dieu, peut être illustré pal' ces comparaisons: La lumière n'est pas créa
parce qu'il est Infini, est la Vie en Soi-Même, il ne peut la créer ble, mais son organe qui est l'œil est créable; le SOli qui est l'ac
ni par conséqutJOt la transcril'e dans l'homme, car cc serait le faire tivité de !'atluosphère n'est pas créable, mais son organe qui est
Dieu; penser que cela a été fait, ce fut la folie du serpent ou du l'oreille est créable; d'e même la chaleur, qui est le principal actif,
diable, et d'après lui celle d'Ève et d'Adam, car le sel:pent dit: (( Au pour la réception de laquelle ont été créées Lou Les les choses qui
joU1' ou vous nwngm'ez du fruit de cet Arbre, ouverts seront vos sont dans les trois Règnes de la nature, lesquelles n'agissent pas~
yeux, ct vous serez comme Dieu. Il - Gen. Ill. o. - Que cette mais sont mises en action selon la réception. C'est une loi de la
abominahle persuasion, que Dieu s'estlransfusé ct transcrit dans les Création, que là olt il y a des actifs, il y ait aussi des passifs, et que
hommes, ail existé etiez les hommes de la Très-Ancienne Église ces deux se conjoignent comme en un; si les actifs étaient créa
à la fin de celle Église quand elle eut été consommée, c'est ce que bIcs, comme les passifs, il n'y aurait pas besoin de Soleil, ni par
j'ai appris de leur propre bouche; et ceux-ci, à cause de cette abo conséquent de chaleur et de lumière, mais toutes les choses créées
minable foi, qu'ils étaient ainsi des dieux, sont tenus cachés dans .subsisteraient sans eux, lorsque cependant s'ils étaient supprinJés
une profonde Caverne, près de laquelle personne ne peut appro l'Univers créé IOmberait dans un Chaos. Le Soleil du monde con
cher, salis être aussitôt saisi d'un vertige intérielJr et sans succom siste lui-même en substances créées dont l'activité produit le feu.
ber. Que la TrèS-Ancienne Église soit entendue et décrite par Ceci a été rapporté pour servir d'illustration. Il en serait de même
Adam el par son Épouse, c'est ce qui a été montré dans l'Article de l'homme~ si la Lumièl'e spirituelle, qui dans son essence est la
précédent. sagesse, et la Cbaleur spirituelle, qui dans son essence est l'amour,
4i1. Quel est l'homme qui, s'il peUL penser d'après la raison n'influaient pas dans l'homme, et n'étaient pas reçues pal' l'homme:
élevé au-de~sus des sensuels du corps, ne voie pas que la vie n'est l:homme tout entier n'est autre qu'une forme organisée pour la ré
pas créable? En effet, qu'est-ce qlle la vie, siuon l'intime activité _ption de la ·chaleur et de la lumière, tant du Monde naturel que
de l'AmollI' et de la Sagesse qui SOnt en Dieu et qui sont Dieu, vie du Monde spirituel, car elles se correspondent l'une à l'autre. Si
qui peut aussi être appélée la tor~e vive même? 'Celui qui voit cela. l'on niait que l'homme soit une Formé récipiente de l'amour et de.
peut aussi voir que cette vive ne peut être transcrite en aucun U' sagesse procédant de Dieu, on nierait aussi l'influx, et par con
10. ï
RELIGfON CHRÉTIENNE. 13 .
il est, il faut nécessairement sa·oi .. d'où il vient; son origine étant
i2 LA VRAIE
connue, on connaît aussitôt non-seulement qu'il exisle, mais en
séquent que tout bien vient de Dieu; on nierait encore la conjonc core quel il est. Son origine vient du Monde spirituel où le Mental
tion avec Dieu; et par suite cetle parole, que l'homme péut étre de l'homme est tenu par le Seigneur; le Mental de l'homme est
l'habitacle et le temple ~e Dieu, serait une parole vaine. son Esprit qui vil après la mort, et l'esprit de l'homme est conti
473, Si l'homme ne sait pas cela d'après quelque lumière de nuellement en société avec ceux qui sont semblables à lui dans le
la raison, c'est parce que les illusions provenant de ce que l'on Monde spirituel, et cet Esprit par le corps matériel, dont il est en
croit aux apparences des sens externes du corps, couvrent d'om veloppé de toule part, est avec les hommes dans le Monde naturêl.
bre cette lumière. Si l'homme ne sent autrement que comme s'il Si l'homme ne sait pas qu'il est au milieu des Esprits quant à son
vivail de sa propre vie, c'est parce que l'instrumental sent le prin Mental, c'est parce que ces Esprits, avec lesquels il est en société
cipal comme sien, et qu'ainsi il ne peut distinguer l'un de l'autre, dans le Monde spirituel, pensent et parlent spirituellement, au
car la cause principale el la cause instrumentale font ensemble une lieu que l'esprit de l'homme, tant qu'il est dans le corps matériel,
seule cause, selon le théorême connu dans le Monde savant; la pense et parle naturellement; or, la pensée el le langage spirituels
cause principale est la rie, et la cause instrumentale est le mental ne peuvent être ni compris ni perçus par l'homme naturel, et vice
de l'homme, /1 semble aussi que les bêtes possèdent une vie créée versd la pensée et le langage naturels ne peuvent l'être par les es
en elles, mais c'est une illusion semblable; en effet, elles 'sont des prits; de là vient qu'ils ne peuvent pas non plus être vus; mais
Organes créés pour receroir la lumière et la chaleur ùu Monde na quand l'esprit de l'homme est en société av~c les esp,'its dans leur
turel el cn même lemps du Monde spil'ituel, car chaque espèce est Monde, il est alors aussi dans la pensée et le langage spiri tuels
,lIne forme de quelque amour nalurel, et reçoit la lumière el la avec eux, parce que son mental est intérieurement spirituel, mais
chaleur du !ronde spirituel médialement par le ciel, et l'enfer, les eUérieurement naturel; c'est pourquoi il communique par ses in
1 bêles douces par le ciel, et les bêtes féroces par l'enfer, L'hqmme Mrieurs avec eux et par ses extérieurs avec les hommes; par celte
seul reçoit la lumière et la chaleur, c'est-à-dire, la sagesse el l'a communication l'homme perçoit les choses, et il les pense analyti
'1:1 1 mOUI', immédiatement du Seigneur; c'est là la différence. quement; si cela n'était pas en l'homme, il ne penserait ni plus ni
474. Qlle le Seigneur soit la Vie en Lui-Même, ainsi la Vie autrement que les bêtes; comme encore) si tau t commel'ce avec
même, c'est ce qu'il enseigne dans Jean: « La PaI'ole était chez les esprits lui était ôté, il mourrait à l'instant. Alais pour qu'on
1/
Dieu; et Dieu elle était, la Parole,. en Elle la Vie était, et la. puisse comprendre comment l'homme peut êtl'e tenu dans le mi
Vie était la Lumière des llOmmes. J) - 1. t, 4. - Dansle Même; lieu entre le Ciel et l'.~i1fer, et par là dans l'Équili bre spirituel,
Il tl Comme le Père a la vie en Lui-Même,
ainsi il a donné au Fils
d'avoi/' la vie en Lui-Même. ') - V. 26. - Dansle llême: « Moi,
dont résulte pour lui le Libre Arbitre, il va étl'e donné quelques.
~xplications. Le Monde spiritllel est composé du Ciel et de l'Enfer;
je suis le Chemin, la Vùité et la Vie. 1) - XIV. 6. - Oans le e Ciel est au-dessus de la Tête, et l'Enfer est là au-dessous des
lIême: » Ceilli qui Me suit aura ta Lwnièl'e de la Vie.» ~ieds, non pas cependant dans le milieu d'une Terre habitée par des
VIII. J 2. hommes, mais au-dessous des terres de ce monde lA, qui aussi sont
a'origine spirituelle, et est ainsi non p~s dans l'étendue, mais dans
l'apparence de l'étendue. Entre le Ciel et l'Enfer il y a un grand
L'llOmme, tant qu'il vit dans le Monde, est tenu dans le milieu Intervalle, qui apparaît à ceux qui y sont comme un monde en.
entre le Ciel et /'Enfer , et lû dans l'Équilibl'e spirituel, qui tier; dans cet In tervalle s'exhale de l'Enfer le mal en toute abon
est le Liu/'e Arbib'e. dance, et influe du Ciel le bien aussi en toule abondance ; c'est au
470. Pour qu'on sache ce que c'est que le Libre Arbitre, et quel
I~
.
11. ,,11
t4 LA VRAIE u.,...... u.v .. '-un,_ Uc.nlHl .. t5
sujet de cet intervalle qu'Abl'aham dit ail riche dans l'Enfer : (( Entre l'homme ici ou là, mais que l'homme s'y transporte lui. méme de
nous et vous un Gou/tre immense a été établi, de sorte que ceux différentes manières; s'il choisit le bien, alors l'homme aVeC le
qui veulent traverser d'ici vers vçus ne le peuvent, non plus que Seigneur, ou plutôt le S~igneurlaveç l'homme transporte son, esprit.
ceux de là vers nous (ne peuvent) passer. » - Luc, XVI. 26. _ vers l'orient; mais si l'homme choisit le mal, alol's l'homme avec..
Au milieu de cet intervalle est tout homme quant :i son esprit, el le diable, ou p)utô(le diable a~ec l'homme transporte SQn esprit
cela uniquement afin qu'il soit dans le libre al'bitre. Cet lnter ver~l'occidenl. li faut observer qu'ici Iorsq.u'il est dit le Ciel, il est
vàlle, parce qu'il est immense el apparaît à ceux qui y sont comme entendu aussi lé Seigneur, parce que le Seigneur est le tout dans
un grand monde, est appelé le MONDE DES ESPRITS; il est plein tous ceux du ciel, et 10rsq'J'il est dit le diable, il est aussi entendu
d'esprits aussi, parce que tOllt hùmme apl'ès la mort vient d'abord l'Enfù, pal'ce que tous ceux de l'enfer sont des diables.
là, et y est préparé ou pour le Ciel ou pour l'Enfer; il est là en so. .fin. Si l'homme est tenu dans ce grand Intervalle, ct là conti
ciété parmi les esprits comme anparavaut parmi les hommes dans Duèllement dans son mitieu, c'est uniquement afin qu'il soit dans
le Monde prècédeut ; il n'y a poillt là de Purgatoire; Je purgatoire le libre arbill'c dans les choses spirituelles, car cet équilibre est
Il ~1 est une fable inventée par les Catholiques·Romains. Mais ce 1'londe l'équilibre spiriluel, parce que c'est l'équilibre entre le Ciel et l'En
des Ésprits a été spécialement décrit dans le Traité sur le CIEL ET . fer, ainsi entre le bien et le mal. TûU8 ceux qui sonl dans ce grand
L'El':fER, publié il Londres, en 1758, N°' 421 il ~35. Ioten'alle, quant il leurs intérieurs, onl été conjoints ou avec les
476, Tout homme, depuis l'enfance jusqu'à la vieillesse, change nges du ciel ou avec les diables de J'enfer, mais aujourd'hui
de lieux ou de situations dans le Monde des Esprits: PETIl' ENFAl'il', GU a'ec les Anges de Michel ou avec les Anges du
dragon. Tout
il est tenu dans la plage ol'ienl.ale vers le seplenlrion; ENFANT, à hom·me apres la mort se rend dans cet Interv:llle vers les siens, et
mesure qu'il apprend des éléments de la religion, peu à peu du s'associe il ceux qui sont dans un amour semblable an sien, car là
septentrion il recule vers Je midi; AnoLEscENT, à mesure qu'il l'Amour conjoint chacun avec ses semblables, et fait que chacun
commence à penser d'après son mental, il est porté du côté du respire librement, et est dans ['état de sa vie passée; mais alors les
Ih midi, el ensuite quand il devient maître de ses opinions et de ses extel'nes qui ne font pas un avec les internes sont successivement
actions, à mesllre qu'il fait des progl'ès inlérieurement dans les dépouillés'; ce dépouillement étant fait, le bon est élevé dans le
choses qui concernent Dieu et l'amour il l'égard du prochain, il est Ciel, Cl le méchant se rend dans l'Enfer, chacun vel'S ceux avec
1 J porlé dans Je midi vers l'orient: mais s'il esl fal'or:Jhle au mal et lesquels il fait un quant à l'amoul' régnant.
qu'il s'y abandonne, il s'avance du côté de J'occident; tous, en ef 478. Mais cet Équilibre spirituel, qui est Je Libre Arbitre, peut
:1 fet, dans le Monde spirituel habiteut selon les plages; dans 1'0 être illustré pal' des équilibres nalurels, li est comme l'éfluilibre
CHI' là est Je So
RI,EliT, ceux qui sont dans le bien par le Seigneur, d'un homme lié autour du milieu du COl'pS ou par les bras entre
1
,J leil, au milieu duquel est le Seigneur; dans le SE1'1'ENTRION, ceilx
qui sont dans l'ignol'ance; dans le 1'1101, ceux qui sont dans l'in
deux hommes de même force, dont l'Un ·Ie tire à droite et l'autre
à' gauche, alors cet homme peut librement se tourner d'un côté
l'intelligence; et dans l'OCCIDENT, ceux qui sont dans le mal. L'homme ou de l'autre comme s'il n'était poussé par aucune force, et s'il se
lui-même quant au corps n'est pas lenu. dans cel Inlervalle ou ce porte à dl'Oite, il entraîne l'homme ~e gauche à soi avec violence,
Milieu entre le Ciel et l'Enfer, mais il y est tenu quant à son es jusqu'à ce que cet homme tombe à terre. Il en serait de méme si
prit, et selon que son esprit change d'état, en s'approchant ou du quelqu'un, même faible, étail lié entre trois hommes à droite et
bien ou du mal, il esl transporté vers des lieux ou das situations autant d'hommes de méme force à gauche; et de méme, si c'étai~
dans telle ou telle plage, et là il se met en société avec les habi entre des chameaux ou des chevaux. L'Équilibre spirituel, qui est
tanis. Mais il faut qu'on sache que le Seigneur ne transporle pas le Libre Arbitre, peut être ,comparé à une balance dom chaculJ
.t
. Il.. ~
12. RELIGION CHRltTlENNE. {7
t6 LA VRAIE
pour que chacun les admette, Les NOTIONS COMAIUNES sont ctllles
des plateaux contient des poids égaux, si alors on ajoute le moindre ci : i ° Le plus sage des hommes, Adam et son Épouse, se sont
poids dans l'un des plateaux, l'axe de la balance se met aussitôt laissé séduire par le Serpent. 2° Le premier de leurs fils, Caïn, a
en mouvement; il en est aussi de même d'une barre de fer ou d'une tué son frère Abel, et Jéhovah Dieu ne l'en a pas détourné en par
poutre posée par le milieu sur son appui. Toutes et chacune des lant avec lui, mais seulement après l'action il l'a maudit. 3° La
chose5 qui sont au dedans de l'homme, comme le cœUI', le pou Nation Israélite dans le désert a adoré le veau d'or, et cependant
mon, l'estomac, le foie, le pancréas, la rate, les intestins, etc., Jéhovah voyait cela du haut de la montagne de Sinaï, et il ne
sont dans un pareil équilibre, de là vient que chacune peut rem l'a pas empêché. 4° David a fait le dénombrement du peuple, et
plir ses fonctions dans le plus grand repos; il en est de même de pour cela il fut envoyé une peste qui fit périr plusieurs milliers
tous les muscles, sans cet équilibre toute action et tOUle réaction d'hommes, et ce fut non pas avan t mais après le dénornbremen t
s'arrêteraient, et l'homme cesserait d'être homme. Puis donc que que Dieu envoya le prophète Gad à David, pour lui annoncer le
toutes les choses qui sont dans le Corps sont dans un tel équilibre, châtiment. 5° 11 a été permis à Salomon d'établir des cultes ido
toutes celles qui sont dans le Cerveau sont aussi dans un sem lâtres. 6° Et à plusieurs rois après lui de profaner le Temple et les
blable équilibre, et par conséquent toutes celles qui, là, sont dans choses saintes de l'Église. 7° Et enfin il a été permis il cette Na
le Mental, lesquelles se réfèrent à la volonté et à l'entendement. tion de crucifier le Seigneur. Il a été permis à Mahomet d'instau
Il y a aussi une liberté chez les bêtes, les oiseaux, les poissons et rer une Religion non conforme en plusieurs points à l'Écriture
les insectes; mais ils sont portés par les sens de leur corps à l'ins Sainte. 8° La Religion Chrétienne a été divisée en plusieurs sectes,
tigation de l'appétit et de la volupté; l'homme serait assez sem
et chaque secte remplie d'hérésies. 9' Tant d'impies dans le Chris
blable à eux, s'il avait la liberté de faire comme il a la liberté de tianisme, et aussi tant de parades d'impiété, tant de machinations
penser, il serait aussi porté seulement par les sens de son corps à et tant de fourberies, même contre le5 hommes pieux, justes et
l'instigation de la convoitise et de la volupté; il en est tout autre
sincères! i 0° L'injustice triomphe souvent sur la justice dans les
ment de celui qui se pénètre des choses spirituelles de l'Église, et jugements et dans les affaires. HO Les impies sont élevés aux hon
réprime par elles son libre arbitre, celui-là est, par le Seigneur,
neurs, et deviennent des Grands et des Primats. i 2° Le::: guerres
détourné des convoitises et des voluptés du mal, et de leurs avi
sont permises, et alors le massacre de tant d'hommes, et le pillage
dités innées (connatis) , et il a de l'affection pour le bien, et de de tant de villes, de nations, de familles, etc. Quelqu'un peut
l'aversion JOUl' le mal; celui-là est alors transporté par Je Sei
i! déduire de telles choses d'autres part que du Libre Arbitre
gneur plus près vers l'orient et en même temps vers le midi dans
chez chaque homme? La Permission du mal, qui est connue dans
le Monde spirituel, et il est mis dans la Liberté céleste, qui est vé tout l'univers, n'a pas d'autre origine. Que les Lois de permission
ritablement la Liberté. soient aussi des lois de la Divine Providence, on le voit dans le
Traité sur LA DIVINE PROVIDENCE, imprimé à Amsterdam, en 1765,
N°S 234 il 274, où les notions rapportées ci-dessus on l aussi été ex-
De ta Permission du mal, dans laquelle est l'homme Interne de
pliquées.
r
chacun, il résulte évidemment que homme a le Libre Ar
480. Les NOTIONS PARTICULIÈRES qui montrent que le Libre Ar
bitre dans les choses spirituelles. . bitre existe pour les choses spritl:lelles comme pour les choses na
479, Que l'homme ait le Libre Arbitre dans les choses spiri turelles, sont innombrables. Que chacun se consulte s'HIe veut;
tuelles, c'est ce qui va être confirmé d'abord par des Notions com ne peut-il pas soixante et dix foix en un jour, ou trois cents fois en
munes, puis par des Notions particulières, qu'il suffira d'énoncer une semaine, penser à Dieu, au Seigneur, à l'Esprit Saint ct aux
n 2
13. 18 LA VRAIE
RELIGION CHRÉTIENNE. f9
Dh'ins qui sont appelés les spirituels de l'Église? Sent-il alors
ql,elf.ue chose de contraint, s'il t'st porté il ces pensées d'après .aiguille, ou de toucher avec la main une étoile du ciel. Qu'il ai!
quelque volupté, et mêDle d'après quelque convoitise, et cela, soit ~té donné à chaque hO/llllle, eL aussi :lUX diables, de pouvoir' com
qu'il ait la foi, soit qu'il n'ait pas la foi? Examine même, dans prendre le vrai et de vouloir le comprendre, et que ce pouvoir et
quelque état que tu sois, si tu peux penser quelque chose sans le ~e vouloir ne soient jamais ôtés, c'est ce qui m'a été montré par
libre arbitre, soit oans tes discours, soit dans tes prières à Dieu, tlne vive expérience: Un de ceux qui étaient dans l'Eufel' fut trans
soit quand tll prêches, soit quand lu écoutes? Est-ce que le Libre porté uu jour dans le Monde des esprits, et Ill, il lui fut demandé
Arhitre n'est pas en tout cela le point essentiel? Bien plus, sans ·du ciel par des Anges, s'il pouvait comprendre les choses dont ils
Je Libre Arbitre dans chaque chose et même dans les plus petites s'entretenaient avec lui, c'étaient des Divins spirituels; il répon
choses, tll ne respirerais pas plus qu'une statue, car la respiration dit qu'il les comprenait; interrogé pourquoi il ne recevait pas des
suit il chaque pas la pensée et par conséquent la parole; je dis « pas Divins semblables, il dit qu'il ne les aimaiL pas, et que par consé
plus qu'une s!atlie, » et non « pas plus qu'une bête, " parce que quent il ne les voulait pas: il lui fut dit de nouveau qu'il pouvait
la hêle l'l'spire d'après le lior'e arbitre naturel, au lieu que l'homme les vouloir; cela l'étonna, et il dit qu'il ne le pouvait; les Anges oonc
respire d'après le Libre A1'biLre dans les choses naturelles et en inspirèrent dans son entendement la gloire de la réputation avec
mC'llle temps dans les choses spirituelles, car '~lOmme ne naiL pas son charme, et dès qu'il l'eut reçue, il les voulait aussi, et même il.
comllle la bête, la bêle naît avec loutes les idées, qui SOllt les ser les aimait; mais peu après il fllt remis dans son état antérieur, dans
v:!Iltes de son amour naturel, pour les choses qui concernellt la te/luel il avait été pillard, adultère et blasphémateur du prochain,
nOilrl'iture et la prolification; mais l'homme n'a pas (l'idées in et alors cornille il ne les voulait pas, il ne les comprit plus. D'après
nées, il naît seulelllent avec la faculté de savoir, de comprendre tout ce qui précède, il est bien évident que l'homme est homme
et d'êtl'e sage, et a"ec une inclination il s'aimer el li aimer le par le libre arhill'e dans les choses spirituelles, et quo sans ce libre
monde, et aussi le prochain eL Dieu; c'est pOlir cela qu'il est dit, arbitre l'homme :;erait une souche, une pierre, ou la statue femme
d,e Loth.
« si le Liure Arbitre lui était ôté dans chacune des choses qu'i! veut
et pense, il ne respirerait pas plus qu'une statue, " et qu'il. n'est 482. Que l'homme n'aurait aucun libre al'bitre dans les choses
p3S dit, « il ne respirerait pas plus qU'tlne bête. » civiles, morales et naturelles, s'il n'avait pas un libre arbitre dans
481. Que l'homme ait le Libre Arbitre dans les choses natu les choses spirilllelles, on le voit en ce que les choses spirituelles,
relle!', on ne le nie pas; mais l'homme n'a ce Libre Arbitre que qui 50llt appelées Théologiques, résident dans la suprême région
d'après son Libre Arbitre dans les choses spirituelles; car le Sei du luent:!1 de l'homme, comme l'âme dans le corps; si elles rési
,~neur influe par le supérieur Oll l'intérieur chez tout homme avec dent Iii, c'est parce que lit est la porte 'par laquelle le Seigneur en
Je Divin Bil'ln et le Divin Vrai, ainsi qu'il a été montré précédem ire dans l'homme; 'sous elles sont les choses civiles, morales et
ment; et par là il inspire il l'homme une vie distincte cie' la vie des nalurelles, qui dans l'homme reçoivent IOLlte leur vie des spiri
bêtes? et, pOUl' qu'il reçoive ce bien et ce vrai et qu'il agisse d'a tuelles qui sont :Iu'dessus; et comme la vie influe du Seigneur par
près eux, il lui donne de pouvoir et de vouloir, et cela n'est ja les suprêmes, et que la vie de l'homme est de pouvoir librement
mais ôté il qui que ce soit; d'où il SUil que la volonté perpétuelle penser, voulOir, et par suite parler et faire, il s'ensuit que c'est de
Il li
1 du Seigneur est que l'homme reçoive le vrai, et fasse le bien, et là et non d'aulre part ql,l'il y a libre arbitre dans les choses politi
ainsi devienne spirituel; c'est pour cela qu'il est né; or, devenir ques et naturelles; d'après cette Libertr spirituelle l'homme a la
spirituel, sans le libre arbitre dans liS choses spirituelles, est perception du bien et du vrai, du juste et du droit dans les choses
aussi impossible que de faire passer un chameau par le trou d'une fJivïles, perception qui est l'entendement même dans son essence.
te libre arbitre de l'homme dans les choses spirituelles est, pour
14. 20 LA VRAIE
employer une comparaison, comme dans le poumon l'air qui, selon RELIGION CHRETIENNE. 21
tous les changements de la pensée, est attiré, retenu et renvoyé~ choses qui concernent le salut et la vie éternelle? Tout cela ne se'"
sans quoi l'homme seraIt dans un état pire que celui qui souffre rait-il pas vain el sans aucune utilité? Et si l'homme s'attachait à
d'ùn cauchemar, d'une angine ou d'un asthme. Il est aussi comme 'idée qu'il n'a aucune puissance ni aucune liberté dans les choses
le sang dans le cœur; si le sang commençait à manquer, le cœur spirituelles, que par conséquent il est privé de toute puissance
d'ahord palpiterait, et après des convulsions de toute:; sortes il ces de volonté dans ces choses~ est-ce que l'Écriture Sainle ne lui
serait de baUre. Ce serait aussi comrr:e un corps mis en mouve paraiLrilit pas alol's comme un papier blanc sans caractères d'im
ment, qui conlinue à se mouvoir tant que dure eh lui l'effort, mais pression, ou comme un papier entièr~ment couvert d'encre, ou
qui s'arrête en même temps que l'effort cesse; il en est aussi de comme un papier avec des accents et des points sans leUres, ainsi
même du libre arbitre dans lequel est la volonté de l'homme; l'un comme un livre inu lile? Il ne serait pas besoin, il est vrai, de c.om
et l'autre, en même temps le libre arbitre et la volonté, peuvent firmer cela d'après la Parole, mais comme les Églises aujourd'hui
dans l'homme être appelés l'effort vif, car la volonté cessant l'ac se sont prononcées pour l'impuissance du mental dans les choses
tion cesse, et le libre arbitre cessant la volonté cesse. Si la liberté spirituelles, et ont mis en avant pour la confirmer quelques pas
spirituelle élait ôtée à l'homme, ce serait encore par comparaison sages de la Parole, qu'elles ont faussement interprétés, il est im
comme si l'on ôtait les roues à une machine, les ailes à un mou portant de rapporter ici quelques-uns de ceux qui commandent à
lin il vent, et les voiles il un navire; et même il en serait de cet ~bomme de faire et de croire; les voici: « Le Royaume de Dieu
homme comme d'un homme qui rend le souffle qIJand il meurt; :ow sel'a ()té, et il sera donné a une nation qui en fera les
car la vie de l'esprit de l'homme consiste en son libre arbitre uits.
)J - lIalth. XXI. 43. - « Faites des fruits diqnes de la
dans les choses spirituelles. Les Anges gémissent, quand seule itence; déjà la coqné'r! à la racine des arbres est placée;
ment il est dit que ce Libre Arbitre est nié aujourd'hui par beau ut arbre qui ne fait pas de fruit bon est coupé, et au feu est
coup de Ministres de l'Église, et ils nominent cela délire sur délire. ·eté. » - Luc, III. 8, 9. - « Jésus dit: Pourquoi M'appelez
vous, Seignew', Seiqnew', et ne laites-vous point ce que jé dis?
Quiconque vient cl Moi, et écoute mes pm'oles et les fait, est
Sans le Libl'e Arbitre dans les choses spirituelles, la Parole ne semblable cl un homme qui bâtit une maison sw' le l'OC" mais
serait d'aucun usaqe, par conséquent t' É qlise ne sel'ait rien celui qui écoute et ne fait pas est semblable à un homme qU'l.
non plus. IJdtit une maison sur l'humus sans fondement. » - Luc, VI 46 à
49, - « Jésus dit: Ma Mère et mes frères, ce sont ceux qui
483. On sait dans tout le Monde Chrétien que la Parole dans le écoutent la Parole de Dieu et qui la font. » - Luc, VIII. 21..
sens large est la Loi, ou le Livre des lois selon lesquelles l'homme u Nous savons que Dieu n'écoute point les pêcheurs, mais si
doit vivre pour obtenir la vie éternelle; or, ce qui est dit le plus quelqu'un adore Dieu et fait sa volonté, il l'écoute. » - Jean,
fréquemment dans ce Livre, c'est que l'homme doit faire le bien IX. 3t. - « Si ces choses vous savez, heureux vous êtes,pourvu
et non le mal, et croire en Dieu et non aux. idoles; et il est plein que vous les fassiez. » - Jean XIII. 17. - « Celui qui a .mes 1
de commandements et d'exhortations sur ces devoirs, de bénédic préceptes et les fait, c'est celui-la qui M'aime, et Moi je l'ai
tions et de promesses de récompenses pour ceux qui les rem merai, » - Jean, XIV. 2L - « En ceci a été qlO1'ifié mon Père.
plissent, de malédictions et de menaces pour ceux qui ne les rem que du fruit heaucoup vous portiez. » - Jean, XV, 8. - « Vous,
.plissent point. A quoi bon tout cela, si l'homme n'avait pas un mes amis vous êtes, si vous faites tout ce que je vous com
Libre Arbitre dans les choses spirituelles, c'est-à-dire, dans les mande. Moi, je vous ai choisis, afin que vous portiez du fruit,
et que votre fl'uit reste. » - Jean, XV, t4, t 6. - « Faites 1'Arbre
15. !2 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE, 23
O,on, par le fruit est connu l'A rbre, » - lIallh, XII. 33. - Il Faites dans les Articles rapportés ci-dessus, N° 464, du Livre Ecclésias
des (ruits dignes de la pénitence. Il . - lfallh. III. 8, - Il Celui qui tique appelé FORMULE DE CONCORDE? Après avoir lu ces articles,
dans la terre bonne a été semé, est celui qui entend la Parole, et quelques passages çà et là dans la Parole, l'homme ne pense
et porte du fruit, » - lIalth, XIIi. 2iL - Celui qui moissonne, rait-il pas en lui-même: Si la chose éLait comme l'enseigne ce
ft
récompense reçoit, et il amasse du fruit pour la vie éternelle. » Livre, à savoir, que l'homme n'a aucun Libre Arbitre dans les
- J~an, IV, 36, - « Lavez-vous, purifiez·vo~ls> éloignez la ma choses spirituelles, que serait la religion, qui consiste à faire 1e
lice de '.'os œuvres, apprenez à faù'e le bien, )l Esaïe, 1. 16, 17.
- bieu, sinon un vain mol! Et sans la religion que serait l'Eglise,
- (1Le HIs de l'homme doit venir dans la ,gloire de son Père, sinon comme autour du bois l'écorce qui n'esL bonne qu'à être
et alors il1'endra à chacun selon ses œuvres. » - lIatth, XVI. 27. brû:ée? " Et ne penserait-il pas encore; S'il n'y a point d'Église.
ft
- Il Ceux qui auront (ait de bonnes œUV1'es sortiront en résu parce qu'il n'y a point de religion, qu'esL-ce alors que le Ciel et
rection de vie, II - Jean, V. 29, - Il Ils (m'ent jugés selon leurs l'Eufer, sinon des fables im'cntées par les ministres et les chefs de
œuvres. « - Apoc. XX.12, 13. - II Voici,jeviensbientotetma l'É~li:>e pour s'emparel' du peuple eL s'élever aux honneurs émi~
1~écompense avec Moi, afin que je donne à chacun selon ses nents? » De là vient cette sentence abominable qui esL dans la
œW;l'es, Il - XXII. 12, - « J é/wvah dont les yeux sont ouverts bouche de plusieul's: ft Qui peUL par soi-même faire le bien, et
pow' donner à chacun selon ses voies,. selon nos œUV1'es il fait qui peut par soi-m~me saisir la foi? " EL d'après celte sentence on
avec 1toUS.)) - Zach. 1. 6. - Le Seigneur enseigne allssi la même omet l'un et l'auLre, eL l'on vit en païen.
choses dans des paraboles; dont un granll nombre enveloppent ce ùlais toi, mon ami, fUIS le mal eL fais le bien, et crois au Sei
sens, que ceux qui font les biens sont acceptés, eL que ceux qui gneur de tout ton cœur et de toute Lon âme; et le Seigneur t'aime
font les maux sont rejetés; par exemple, dans les Paraboles des ra, et il te donnera l'amour pour faire et la foi pour croire; eL alors
Ouvri~rs dans la Vigne, - Matth. XXI. 33 à 44; - des Talent!> d'après l'amour tu feras le bien, et d'après la foi, qui est la con
el des Mines qu'on doit faire valoir, - Matth. XXV, 14::131. Luc, XIX. fiance, lu croiras; et si tu persévères ainsi, il se fera une conjonc
t3 à 25, - Il en est de même pour la FOI: Il Jésus dit: Celui qui tion réciproque, et celle-ci est la conjonction perpéLuelle, qui est
croit en Moi ne mow'ra point pour l'étemité, mais z'l vim'a. )) le salut même et la vie éternelle même. Si d'après les forces qui
Jean, Xl. 25, 26. - C'est la volonté du Père, que quiconque croit
«( lui ont élé données, l'homme ne faisait pas le bien, et si d'après
au Fils ait la vie éternelle.» - Jean, VI. 40, 47.- llCeluiquicroit son mental il ne croyait pas au Seigneur, que serait l'homme? Ne
au HIs a la vie éternelle,. mais celui qui ne croit pas au Fils ne serait·il pas une solitude eL un déserL, el absolument comme une
verm point la vie, mais la colère de Dieu demeure Sut' lui. II terre sèche qui ne reçoit pas la pluie, mais la rejelle; ou comme
Jean, Ill. 36. - « Dieu a tellement aimé le Monde, que son Fils un terrain sablonneux dans lequel les brebis ne trouvent poinL de
1 Unique-Engendré il a donné, afin que quiconque croit en lui ne pâLure; ou comme une fontaine tarie; ou comme l'eau stagnai. te
périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. Il - Jean, m.15, i6. d'une fontaine dont la veine a éLé bouchée; ou comme une habi
III - Et, en oulre: « Tu aimems le Seigneur ton Dieu de tout ton tation dans un lieu où il ne croît pas de blé eL où il n'y a
cœur et de toute ton lime, et de tout ton mental,. et tu aimeras pas d'eau, dans lequel l'homme mourrait de faim eL de soif, s'il ne
ton prochain comme ioi-m~me,. de ces deux commandements la le quiLlait aussitôL, et ne cherchaiL ailltmrs un endroiL habi
Loi et les Prophètes dépendent. Il - MaLth. XXII. 35 à 38 - Mais table?
êe n'esLlà qu'un très-petit nombre de passages extraits de la Pa
tole, eL comme quelques verres d'eau Lirés de la mer.
4-84. Qui est-ce qui ne voit l'inanité, je ne veux pas dire la folie,
l~
16. 24 LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 25
Il
~ui les opère ne manifeste pas de quelle origine elles sont, mais
il fait qu'elles appartiennent à la grâce, ou au bon plaisir, comme
1
Sans le Libre Arbitre dans les choses spirituelles, il n'y aurait la foi elle-même. D'après tout ce qui vient d'être dit, il est évident
rien de l'homme par quoi il pourrait se conjoindre réci- que le dogme de l'Église sur la Prédestination est sorti de là comme
proquement au Seigneur, et par suite point d'Imputa- un rejeton sort d'une semence; et je puis dire qu'il est découlé
tion; il Y aw'ait seulement la Prédestination, qui est abo- de cette foi comme une conséquence à peine évilable; ce qui a
minable.
d'abord eu lieu chez les PRÉDESTINATIENS; de I~, la prédesti!la-
!~~ a été fortement établie par GODESCHALK, ensuite par CALVIN
485. Que sans le Libre Arbitre il n'y aurait ni charité ni foi
et ses partisans, et enfin par le SYNODE DE DORDRECHT, et par suite
chez aucun homme, ni à plus forte raison, conjonction de l'une
les_Su_p'~L.~P~AIRES
6f (le l'autre, c'est ce qui a été pleinement montré dans le Chapitre j SAIRES été transpo,rtée parcomme le Palladium et par les INFRAL'AP-
elle a
dans leur Eglise, de la religion, 01
, ,l,
sur la Foi; il suit de là que sans le Libre Arhitre, dans les choses
spiriluelles, il n'y aurait rien de l'homme, par quoi le Seignenr se
1 PïûïÔt comme la tête de la Gorgone ou de lIéduse gravée sur le
bouclier de Pallas. lIais qu'a-t-on pu tirer de plus pernicieux, et
conjoindrait à lui; et cependant, sans conjonction réciproque, il n'y
qu'a-I-on pu croire de plus barbare à l'égard de Dieu, que la sup-
a aucune réformation, ni aucune régénél'ation,' ni par conséquent
position qu'il y a dans le Genre Humain des êtres prédestinés à la
aucune saJvation. Que sans conjonction réciproque de l'homme
damnation? Ne serait-ce pas, en effet, une foi barbare, que de
arec le Seigneur et du Seigneur avec l'homme, il n'y aurait aucune
Il Imputation, c'est là une conséquence incontestable. Les suites
croire que le Seigneur, qui est l'Amour Même et la lIiséricorde
Même, veut qu'une multitude d'hommes naisse pour "Enfer, ou
qui résulLent de la confirmation qu'il Il'y a auculle Imputation du
que des myriades de myriades naissent maudits, c'est-à-dire,
bien et du mal, sans le Libre Arbitre dans les choses spirituelles,
naissent Diables et Satans; et que par sa Divine' Sagesse, qui est
sont en grand nombre, et ces suites énormes seront dévoilées
infinie, il n'a pas pourvu et ne pourvoit pas à ce que ceux qui
dans la dernière Partie (le cet Ouvrage, olt il sera traité des héré-
vivent bien et reconnaissent Dieu, ne soient pas jetés dans un feu
sies, des paradoxes et des contradictions, qui découlent de la Foi
et. un tourment étemel ? Le Seigneur cependant est le Cr~atcur el
d'aujourd'hui illlputative du mérite et de la justice du Seigneur Dieu
Sauveur. le Saljveur de tous, et lui seul conduit tous les hommes, et ne veut
la mort d'aucun; que peut-il donc y avoir de plus barbare que de
486. La Prédestination est un fœtus de la foi de l'Église d'au-
croire et de penser que des Réunions de nations el de peuples,
jOllrd'hui parce qu'elle naît de la foi en une impuissance ahsolue
sous les auspices et les regards du Seigneur, soient par prédesti-
et en un manque lotal deliberlé dans les choses spirituelles; de.
nation livrées au DIable, pour lui servir de proie et pour rassasier
là et aussi d'ulle conversion comme inanimée de l'homme, il ré-
sa voracité? Or, ce dogme est un fœtus de la foi de l'Église d'au-
sulte qu'il est con~~ne Ilne sou®e, et qu'ensuite il ne sait par au-
jourd'hui; mais la Foi de la Nou'elle Église l'a en horreur comme
cune cOl~science si la souche elle· même a été vivifiée par la grâce, un monstre.
ou non; car il est dit que l'élection est faile (l'après la pure grâce
de Dieu, à l'exclusion de l'action de l'homme, soit que celle-ci 487. Comme je pensais qu'un dogme si extravagant ne pouvait
jamais être adopté p'al' aucun chrétien, ni à plus forte raison être
provienne des forces de la nature, ou de celles de la raison; et que
répandu de bouche, et mis publiquement au jour, - cepenùant
l'élection se fait où et quand Dieu veut, ainsi selon son hon plai-
cela a été fait par l'élite du Clergé dans le Synode de Dordrecht ou
sir: les OEuvres qui suivent la foi comme témoignages, sont, à les
Hollande, et a ensuite été écrit avec clarté et lancé dans le publie,
bien considérer, semblables aux OEuvres de la chair, et l'Esprit.
- afin donc que je n'en doutasse point, quelques-uns de ceux qui
17. j'il
1
26 LA VRAIE RELlGION CHRÉTIENNE.
27
avaient participé aux décrets de ce synode me furent amenés. Quand -1,0 Toutes les cholles que l'Église enseigne, excepté qU'IL y A UN
je les vis près de moi, je dis: " Qui est-ce qui peut, d'après une DrEu, doivent être repoussées avec mépris co~me des futilités,
raison saine, conclure à la Prédestination? Peut-il découler de là et rejetées comme des guenilles. D° Les choses spirituelles, qui
autre chose que des idées atroces sur Dieu, et déshonorantes sur sont prônées, ne sont pas plus que des substances éthérées sous
la Religion? Celui qui a gravé la Prédestination dans son cœur par le Soleil; si elles pénètrent profondément dans l'homme, elles in
des confirmations, peut-il, sur toutes les choses qui appartiennent troduisent en lui le vertige et la stupeur, et le rendent un mons
à l'Église, ne pas penser qu'elles sont vaines, et qu'il en est de tre détestable devant Dieu. 6° In terrogés sur la Foi, de laquelle
II
même de la Parole, et que Dieu n'est que comme un tyran, puisqu'il ils ont déduit la Prédestination, s'ils la croyaient spirituelle, ils
a prédestiné à l'Enfer tant de myriades d'hommes? A ces mots,
Il
répondirent qu'elle devient selon la prédestination, mais que, lors
ils me regardèrent d'un regard satanique, en disant: " Nous avons qu'elle est donnée ils sont comme des souches d'après lesquelles,
é~ du nombre des Ecclésiastiques choisis pour le Synode de Dor à l<l vérité, ils sont vivifiés, mais non spirituellement. Après ces
drecht; et alors, et encore plus depuis, nous Il.()US somnies confir propos abominables ils voulUl'ent se relirer; mais je leul' dis:
més sur Dieu, sur la Parole et sur la Religion dans un grand nombre .. Restez encore un peu, et je lirai devant vous un passage d'É
de points, que nous n'avons pas oser divulguer; mais quand nous saïe. " Et je lus celui-ci: «( Ne te réjouis pas, Philistée tout en
avons padé et enseigllé au sujet de la prédestination, nous avons tièl'e: de ce qu'a été brisée la verge qui te frappait, cm' de la
ourdi et tressé la toile de fils de diverses cou leurs, et nous arons racine du serpent, est sorti un basilic, dont le fl'uit (est( un ser
étendu SUI' elle des plumes empruntées aux ailes des paons. II
pent volant. II -XIV. 29; - et je l'expliquai pal' le sens spiri
Mais comme ils voulaient alors faire de même, les Anges, d'après tuel, à savoir, que pat la Phili~tée il est entendu l'Église séparée
la puissance donnée par le Seigneur, fermèrent les Externes de de la charité; que pal' le basilic, qui est sorti de la l'acine du ser
lellr mental, et en ouvrirent les Internes chez eux, et ils furent pent il est entendu sa doctrine sur trois Dieux, et ,ml' la foi im
1
forcés de parler d'après ces In'ternes;. ct alors ils dirent: « Notre putative appliquée en particulier Ji chacun; et que par son fnlit,
1 foi, que nOllS avons formée par des conclusions dérivées l'une de
l'autre, a été et est encore celle·ci: ' ° Il n'y a aucune Parole de
Jéhovah Dieu, mais il y a une sorte de boursouffiage prononcé
qui est un serpent volant, il est entendu nulle illlput:ltion du bien
et du mal, mais l'immédiate Miséricorde soil que l'homme ait bien
vécu, soil qu'il ait mal vécu, Après avoil' entendu eelte explication,
par la bouche des prophètes; nous avons pensé ainsi, parce que ils dirent: " Soil; mais de ce Livre quetu appelles la Sainte Pa
la Parole prédestine tous les hommes pour le Ciel, et (lue seule role, tire-nous quelque chose SUI' la Prédestination. " Et je l'on
rnentl'homme est Cil faute s'il ne marche pas dans les chemins vris, et je rencontrai dans le même Pl'ophéte ce passage, qui con
qui y conduisent. 2° Il Ya une religion, parce qu'il faut qu'il y en cordait: " Des œufs d'aspic ils déposent, et des toiles d'arai
1"1 ait une; mais elle est cOlflue un grand vent qui apporte une odeur gnées ils tissent; celui qui mange de leurs œufs meurt, et quana
agréable pour le vulgail'e ; elle doit par conséquent être enseignée onlesp,'esse, il en sort une vipère. » - L1X, 0; - Ayantentendu
par les Ministl'es, tant petits que grands, et d'après la Parole, ce passage, ils n'en soutinrent point l'explication, mais quelques
parce que cela est généralement l'eçu; nous. avons pensé ainsi, uns de ceux qui a.valent été amenés, - ils étaient cinq, - s'élan
parce que là où la pl'édestination existe, la Reli!)ion n'est rien. cèrent dans un Antre, autour duquel apparut un feu sombre, signe
30 Les Lois civiles de la justice constituent la Religion, mais la qu'ils n'avaient Ili foi ni charité. D'après cela, il est evident que
Prédestination a lieu, non pas selon la vie d'après ces lois, mais ce décret synodique sur la Prédestinalion est non-seulement ulle
purement selon le bon plaisir dé Dieu, de même que chez un Roi Hérésie insensée, mais encore une Hérésie atroce; elle doil donc être
d'un pouvoir absolu la faveur est accordée selon son caprice. déracinée du cerveau, au point qu'il n'en reste pas même un seul poin t.
18. RELIGION CHRÉTIENNE. 29
28 LA VRAIE fie à aucun Concile, mais fie-toi à la Parole rlu Seigneur,. qui est
au-dessns des Conciles; que n'est-il pas sorti des Conciles Catho·
488. La foi affreuse que Dieu prédestine des hommes à l'Enfer,
liques-Romains? et que n'est-il pas sorti du Concile de Dordrecht,
peut être comparée à la férocité des pères qui, chez quelques na
qui a produit la Prédestination, celte vipère horrible? On peut
tions barbares, jettent, dans les rues leurs enfants à la. mamelle et
penser que le Libre Arbitre, donné à l'homme dans les choses
leurs petits enfants; et à l'inhumanité de certains ennemis qui
spirituelles, a été la cause moyenne du mal, que par conséquent
jettent les cadavres des vaincus dans les forêts pour qu'ils soient
si ce Libre Arbitre nc lui eût pas été donné; l'homme n'aurait
dévorés par les bêtes sauvages, Elle peut aussi être comparée à
pas pu prévariquer; mais, mon ami, arrête-toi ici, et examine si
la cruauté d'un tyran qui divise en troupes le peuple qu'il s'est
soumis, et en livre quelques-uns aux bour·reaux, en précipite un homme, pour être homme, a pu être créé sans le Libre Arbitre
d'autres au fond de la mer, et d'autres dans le feu. Elle peut encore dans les choses spirituelles; si ce Libre Arbitre lui était ôté,
être comparée à la férocité de certaines bêtes qui dévorent leurs ee ne serait plus un homme, ce serait seulement une statue:
qu'est-ce que le Lihre Arbitre, sinon de pouvoir vouloir et faille,
p~,Îls ; et aussi à la manie des chiens qui s'élancent sur leurs
images qu'ils voient dans un miroir. penser et parler en tou te apparence comme par soi-même; comme
cela a été donné à l'homme, aHn qu'il vécüt homme, voilà pour
quoi deux arbres ont été placés dans le Jardin d'i~den, l'Arbre de
Sans le Lib?'e Arbitre dans les choses spirituelles, Dieu serait vie et l'A rbre de la science du bien et du mal, ce qui signifie que
cause du mal, et ainsi îl n'y aw'ait aucune impntation. d'après la Liberté qui lui avait été donnée il pouvait manger du
fruit de l'Arbre de vie, et du fruit de l'Arbre de la science du bien
489. Que Dieu ~oit la cause du mal, c'est la conséquence de la et du mal.
foi d'aujourd'hui, qui doit sa première origine à ceux qui siégèrent 490. Que tout ce que Dieu a créé ait été bon, on le voit claire
au Coucile tenu dans la ville de Nicé~ ; dans ce Concile a été ima ment par le premier Chapitre de la Genèse, où il e~t dil. Vers. 10,
ginée et forgée l'hérésie encore persistante, qu'il y a eu de toute i2, 18, 21, 25: " Dieu vit que cela était bon, » et enfin, Vers, 31 :
étèrnité trois Pel'sonnes Divines, et que chacllne par elle-même est « Dieu vit tout ce qu'il avait lait, et voici, cela était très-bon,. Il
Dieu; une fois l'œuf éclos, les sectlltcurs de cette hérésie ne purent et aussi par l'état primitif de l'homme dans le Paradis: que le mal,
faire autrement que de s'adresser en particulier à chaque personne au contraire, doive son origine à l'homme, on le voit par l'état
comme étant un Dieu. Ils ont compilé la foi imputative du mérite d'Adam selon ou après la chute, en ce qu'il fut chassé du Paradis,
et de la justice du Seigneur Dieu Sauveur, et afin qu'aucun homme D'après cela, il est évident que si le Libre Arbitre dans les choses
n'entrât dans le mérite avec le Seigneur, ils ont ôté à l'homme tout spirituelles n'eüt pas été donné à l'homme, Dieu eüt été Lui-Même
Libre Arbitre dans les choses spirituelles, et ils en ont induit une la cause du mal, et non pas l'homme, et qu'ainsi Dieu aurait créé
extrême impnissance quant à celle foi; et comme ils avaient tiré et le bien et le mal; penser que Dieu a créé aussi le mal es~ une
j de celle foi seule tout le spirituel de l'Église, ils ont déclaré qu'il chose abominable. Que Dieu, puisqu'il av ai t donné à l'homme le
y avait semblable impuissance quant à tout ce que l'Église en Libre Arhitre dans les choses spirituelles, n'ait pas créé le mal, et
I ~I seigne sur le salut; de là sont nées d'affreuses hérésies, l'une aprè~ qu'il n'inspire jamais à l'homme aucun mal, c'est parce qu'il est
l'autre, fondées sllr celte foi, et sur l'impuissance de l'homme 'le BieD même, et que dans le bien Dieu est tout-présent, et conti
dans le5 choses spirituelles, et aussi celte très-pernicieuse hé nuellement frappe et presse afin d'être reçu, et que s'il n'est pas
résie sur la Prédestination, dont il a été traité dans l'Article pré reçu, il ne se retire pas cependant, ear s'il se retirait, l'homme
cédent, hérésies qni toutes enveloppent que Dieu est la cause du mourrait à l'instant, bien plus il tomberait dans le non-être, ear
mal, 011 que Dieu a créé et le bien et le mal. mais, mon ami, ne te