Le suivi de cohorte en zone d'endémie palustre : potentiel et contraintes
Epidemiologie frequence
1. Faculté de Médecine de Tunis
Année universitaire 2012-2013
Introduction à l’épidémiologie
Etudes épidémiologiques
Mesures de fréquence en épidémiologie
CEC Méthodologie Epidémiologique
Dr MK Chahed
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2. Définition de l’Épidémiologie
« L’épidémiologie est un raisonnement et une
méthode propre au travail objectif en médecine et
dans d’autres sciences de la santé, appliqués à la
description des phénomènes de santé, à
l’explication de leur étiologie et à la recherche des
méthodes d’intervention les plus efficaces »
Milos Jenicek et Robert Cléroux(1963) :
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3. Domaines de l’épidémiologie
• Mesurer Mesure des fréquences
Un phénomène de santé
• Décrire Approche descriptive
la variation dans l’espace et dans le temps, FR
• Expliquer Approche analytique
Variabilité du phénomène, rôle des FR, causalité
• Evaluer Approche évaluative
Programme, structure, stratégie, médicaments
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4. Bases du raisonnement en
épidémiologie
• Variabilité : Approche statistique
• Incertitude : Intervalle de confiance
• Biais : sélection; information; confondants
• Causalité : FR, multifactorialité, critères de
causalité 4
5. Sources d’information en
épidémiologie
• Statistiques collectées en routine;
• Recueil d’information auprès d’individus;
• Recueil d’information à l’échelle de sous-
groupes de population
• Recherche synthétisant un ensemble de
données publiées (revue de la littérature,
méta-analyse, rapport d’expertise).
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8. Prévalence
• Proportion de personnes concernées par
l’événement de santé dans une population
donnée à un moment donné.
• Elle s’exprime en nombre de cas rapporté à
une population.
• Au sens démographique, c’est une statistique
qui mesure l’état d’une population à un
moment donné.
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9. Incidence
• Proportion de nouveaux cas présentant un
événement de santé étudié au cours d’une
période donnée dans une population donnée.
• L’incidence est exprimée en nombre de cas, ou
par un rapport, ou un pourcentage de la
population générale, par unité de temps.
• Au sens démographique, c’est une statistique
qui mesure l’évolution d’une population dans
un intervalle de temps.
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10. Risque
• probabilité de survenue d’un
événement de santé durant une
période donnée.
• Il est généralement mesuré par
l’incidence.
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11. Facteur de Risque
• Caractéristiques d’un individu (âge, sexe,
génétique, exposition à un environnement,
comportements ) associées à la survenue d’un
événement de santé de façon plus (ou moins)
fréquente chez les personnes qui possèdent
cette caractéristique par rapport aux autres.
• Le tabac est un facteur de risque de survenue
de nombreuses maladies, par exemple le
cancer du poumon.
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18. Proportion vs Taux
Proportion : rapport dont le numérateur fait
partie du dénominateur x/(x+y)(*100)
Taux : mesure la probabilité de survenue d’un
événement donné au cours du temps x/y (*k)
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20. Choix du dénominateur …
Taux = numérateur
dénominateur
Dénominateur
Incidence cumulée - nb de patients
Densité d’incidence - nb de jours d’hospitalisation
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21. Choix du dénominateur
quantité d’exposition en journées
d’hospitalisation (JH)
41j
2 IN pour 4 patients Hospitalisés
2 IN pour 294 JH
Densité d’incidence = 6,8 pour 1000 JH
71 j
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22. Choix du meilleur indicateur …
• Dénominateur le plus proche de la réalité du
risque
– densité d’incidence ++
– dénominateur censuré après la date de
survenue de l’événement +++
• Adapté à la question à laquelle on veut
répondre
• Accessible à un recueil simple et de qualité 22
23. Récapitulatif
L’incidence :
- Nombre de nouveaux cas d’une maladie pendant une période de temps
- On calcule en règle un taux d’incidence : nombre de nouveaux cas pendant
une période de temps / population exposée.
- Taux d’attaque : il s’agit d’un taux d’incidence qu’on utilise en règle à la suite
d’une exposition de courte durée, par exemple lors d’une épidémie. Il est
souvent utilisé pour une courte période.
- On peut également calculer une densité d’incidence : nombre de nouveaux
cas d’une maladie pendant une période de temps / nombre de personnes-
années exposées au risque.
Dans ce cas, le dénominateur est obtenu en prenant en compte pour chaque
personne sa durée de suivi et d’exposition au risque. Par exemple, une
personne qui a été suivie 3 ans compte pour 3. Le dénominateur est obtenu en
faisant la somme de toutes les personnes années.
24. Exemples :
1- Dans une population de 500 personnes on a
relevé au cours de l’année 2002, 74 cas d’infarctus
aigu du myocarde. Le taux d’incidence est donc de
148 pour 1000
2- La cantine d’une école recevant 250 enfants a été
le siège d’une toxi-infection alimentaire collective.
52 enfants ont présenté l’affection. Le taux
d’attaque est de 52/250 = 208 pour 1000.
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25. La prévalence
- Nombre total de cas (prend donc en compte les nouveaux cas et
les cas déjà présents au moment où débute l’enquête):
• Soit à un moment donné : prévalence instantanée
• Soit pendant une période de temps : prévalence de période
- On calcule en règle un taux de prévalence : Nombre total de
cas / population exposée
Liaison incidence-prévalence :
- On donne parfois une formule approchée qui n’est valable que
lorsque l’incidence est faible et que la population est stationnaire
(entrées et sorties équilibrées):
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26. Prévalence = Densité d’incidence x durée ou ce qui équivaut à
Incidence x Durée lorsque chaque sujet a le même suivi (Durée
= durée moyenne de la maladie).
Exemple
Soit une population de 1290 malades présents hospitalisés un
jour donné. La prévalence observée des infections
nosocomiales est de 139/1290=10.8%. Une étude des malades
infectés montre que la durée de l’infection nosocomiale était
en moyenne de 8 jours. En admettant que la population
observée était stationnaire, on peut estimer que la densité
d’incidence de l’infection est de : prévalence/durée = 0.108/8 =
0.0135 soit 1.35 pour 100 jours d’hospitalisation.
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28. Les grands types d’enquêtes
Peuvent être classées selon : les objectifs de l’étude, le degré
de contrôle de l’investigateur, la situation dans le temps et le
suivi, le mode de sélection des sujets…….
La classification la plus pertinente est celle qui les classe selon
la manière dont la relation de causalité peut être établie ou
suggérée : les études expérimentales, les études quasi-
expérimentales, et les études observationnelles
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29. Selon leur objectif
Décrire un phénomène : Pas de groupe de
comparaison
études descriptives
Expliquer un phénomène : Présence d’un
groupe de comparaison
études analytiques
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30. Selon le degré de contrôle
l’investigateur contrôle tous les paramètres :
exposition, lieu, temps
études expérimentales
l’investigateur ne contrôle pas les paramètres
de l’exposition :
études d’observation
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31. Selon le moment où se réalise l’étude
et le suivi dans le temps
Mesures simultanées de l’exposition et de
l’effet dans une population donnée
études transversales
exposition maladie
temps
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32. Selon le moment où se réalise l’étude
Etudeset le suivi dans prospectives
longitudinales le temps
Exposition Étude Maladie ?
temps
Étude Exposition Maladie
temps
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33. Selon le moment où se réalise l’étude
et le suivi dans le temps
Études longitudinales rétrospectives
Exposition Maladie Étude
temps
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34. Selon la sélection des sujets
Sujets sélectionnés à partir de l’exposition :
exposés et non exposés
études de cohorte
Sujets sélectionnés à partir de la présence
de maladie : malades et non malades
études cas-témoins
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35. Classification des différents
série de cas
types d’études épidémiologiques
études
études transversales
descriptives Mesure de la fréquence de la maladie
études
longitudinales
séries
non temporelles
agrégats spatio-
temporels groupe études études
groupe de
comparaison écologiques géographiques
études unité
d’observation cas-témoins
d’observation
oui individu études
non individuelles
études exposition cohortes
essais
analytiques contrôlée cliniques
oui évaluation
études d’actions études
expérimentales transversales
expérimentations
animales
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36. Enquêtes descriptives
Avantages Inconvénients
simples pas de lien de
rapides causalité
peu coûteuses (+/-) exposition < effet ?
élaboration hypothèses rapport de prévalence
surveillance biais potentiels
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37. Les études observationnelles
Trois grands types :
Etudes de cohortes : suivi longitudinal (« cohort
studies »)
Etudes cas-témoins : rétrospective (« case-
control studies »)
Etudes transversales : à un temps donné («
cross sectional studies »)
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38. Approches en recherche en clinique
Décrire une série hospitalière
Evaluation d’un test
Evaluation d’un score clinique
Evaluer un médicament
Etudier un pronostic
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39. Analyse et interprétation des résultats
1. On analyse d’abord si la différence observée entre les groupes
est statistiquement significative. NB : si la différence n’est pas
significative, on ne peut pas cependant conclure à une absence
définitive de liaison entre la maladie et l’exposition. Ce résultat
peut être lié à un problème méthodologique et notamment un
manque de puissance (effectifs insuffisants, trop grande
variabilité des variables étudiées). La formulation çà utiliser est
donc : « pas de différence significative » et non « absence de
liaison entre le facteur et la maladie »
2. La mesure du risque : Les deux indicateurs principaux utilisés
pour mesurer la force de l’association entre la maladie et le
facteur sont l’Odds Ratio (OR) et le risque relatif (RR).
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40. Le risque relatif
- Risque chez les exposés : A/A+B
- Risque chez les non exposés : C/C+D)
- Risque relatif RR = (A/A+B)/(C/C+D)
-Si le risque est significativement supérieur à 1
l’exposition est facteur de risque de la maladie. Si ce
risque est inférieur à 1 l’exposition est protectrice vis à
vis de la maladie.
NB : Le risque relatif n’est utilisable que dans les enquêtes
exposés-non exposés
L’odds ratio (appelé aussi parfois rapport des côtes)
- OR = (A/B)/(C/D)=AD/BC
- L’odds ratio (cas-témoins) 40
41. Résultats et Causalité
• La mise en évidence d’un lien statistiquement significatif entre un
facteur et un problème de santé ne signifie pas relation causale.
• Ce lien peut être lié à un tiers facteur comme, par exemple, le
temps (deux phénomènes peuvent évoluer parallèlement, être
corrélés, dans le temps sans aucun lien de cause à effet).
• L’affirmation d’une causalité repose sur de nombreux autres
arguments : antériorité de la cause sur l’effet, force de
l’association, plausibilité scientifique du lien, preuves
expérimentales etc. En pratique donc lorsque vous avez à
interpréter un lien il vous faut seulement relever la liaison
statistique (l’association est significative) et dire qu’à partir de ce
simple lien vous ne pouvez établir de relation de cause à effet.
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42. Ethique et bonnes pratiques
Trois grands principes :
Consentement éclairé
confidentialité et sécurité
Droit à l’information et aux soins
Avis d’un comité d’éthique impératif
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