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LE MANOIR DU SQUIVIDAN, en Cornouaille
Anne Brignaudy

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Marie-Madeleine Fié-Fieux au Squividan en juillet 1995.

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Emile Simon, L’Amateur (Docteur Philippe Fieux), hsp, shd, 100x73.
Cliché Anne Brignaudy

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Emile Simon, Autoportrait, 1941, hsp, shd, 55x46.
Cliché Anne Brignaudy.

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Beaucoup d’entre vous ont goĂ»tĂ© la quiĂ©tude du Squividan. Nous avons mĂȘme partagĂ© Ă 
plusieurs reprises ces moments uniques de découverte de la collection. Découverte oui, à
chaque fois renouvelée car en dix années de travail et de combat acharnés, je restais comme
au premier jour en état de perpétuel étonnement. A aucun moment mon travail ne fut routine,
mais au contraire une mise en appétit quotidienne.
En 1991, la maison d’édition des Sept Vents contacta mon universitĂ©, Ă  la recherche d’un
Ă©tudiant spĂ©cialisĂ© dans l’architecture religieuse et la peinture impressionniste et postimpressionniste en Bretagne, afin de prĂ©parer un ouvrage sur l’Ɠuvre d’Emile Simon. Mon
directeur de thĂšse me proposa de me prĂ©senter Ă  l’entretien. Il s’agissait dans un premier
temps d’identifier les paysages, villages, lieux religieux (Ă©glises, chapelles
), costumes,
coiffes
 sur les tableaux et de sĂ©lectionner les Ɠuvres prĂ©sentĂ©es dans le futur ouvrage la
Bretagne Ă©ternelle.
Le travail devait ĂȘtre fait avec rigueur et rapiditĂ© ; je m’y engageai avec toutefois le souci de
ma thĂšse qui allait prendre du retard. Mais l’intĂ©rĂȘt du travail l’emporta. Le jour de la
rencontre avec Marie-Madeleine Fié-Fieux était enfin arrivé. Heureuse et reconnaissante du
travail rĂ©alisĂ©, nous nous trouvions une complicitĂ© quasi immĂ©diate, allant Ă  l’essentiel et
parlant peinture sans discontinuer.
En 1990, le manoir alors non protĂ©gĂ©, avait Ă©tĂ© cambriolĂ© et Madeleine Fieux savait qu’il Ă©tait
important dĂ©sormais d’établir un inventaire Ă©crit et photographique de l’ensemble de la
collection. Tùche monumentale, imaginez plus de 1300 tableaux à étudier, disséquer, car il
devait ĂȘtre plus qu’une simple liste, il Ă©tait une trace indĂ©lĂ©bile du tĂ©moignage du peintre
vivant sur son Ɠuvre et celle d’Emile Simon. Pendant des jours et des jours Madeleine me
tĂ©lĂ©phona pour que je fasse ce travail. En acceptant ma vie basculait, je le sais aujourd’hui.
Ma premiĂšre dĂ©marche fut d’aller Ă  Varennes-Changy, lieu de jeunesse de Madeleine Fieux,
pour m’imprĂ©gner de l’univers qu’elle chĂ©rissait tant. Au cimetiĂšre, je notai les dates encore
visibles sur le caveau familial; les personnages et les lieux prenaient vie, Goix le Magnifique,
tambour de ville, l’église oĂč Madeleine fut baptisĂ©e, la maison, l’auberge, les amis fidĂšles

A mon retour, nous nous mettions au travail. J’avais Ă©tabli un emploi du temps soutenu mais
mĂ©nageant les forces de Madeleine qui, exaltĂ©e par la perspective de l’inventaire, risquait de
ne pas faire attention Ă  sa santĂ©. Jour aprĂšs jour, nous examinions chaque Ɠuvre apposant un
numéro au dos des tableaux, relevant chacun des détails inscrits, authentifiant tel ou tel titre
de la main du peintre, chaque cachet d’exposition, en bref son histoire. J’allais bien des fois
sur les routes des cinq départements bretons à la recherche de tel lieu, chapelle, procession

La Bretagne éternelle fut éditée et connut un trÚs vif succÚs. La couverture médiatique était
importante et les visiteurs affluÚrent au manoir. Madeleine dédicaçait des livres à longueur de
journée. Il fallut établir un jour de visite, le mardi fut retenu (jour de fermeture des musées
nationaux). Quel succùs ! J’assurai les visites et le soir nous nous retrouvions pour quelques
instants au calme avec Corentin HĂ©lias qui veillait fidĂšlement sur Madeleine.

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Notre travail avançait, je consignai l’ensemble au fur et à mesure dans des registres, ayant
bien sĂ»r le projet d’informatiser le tout sous forme de base de donnĂ©es. Madeleine savait ĂȘtre
rigoureuse et pragmatique ; j’apprĂ©ciais notre mĂ©thode de travail, toujours Ă©merveillĂ©e par son
énergie de femme de 
 96 ans. Bien des fois nous parlions de peinture en général, des
mouvements artistiques de ce siùcle qu’elle venait de traverser.
Il y eut ce jour merveilleux de la restitution des Ɠuvres dĂ©robĂ©es. Le chef de la brigade de
recherche de Quimper me contacta pour assister au retour des tableaux au Squividan. Il fallait
tout de suite identifier l’ensemble avec prĂ©cision. Madeleine Fieux, avait fait disposer les
Ɠuvres sur le sol dans le hall et commentait, avec beaucoup d’émotion, ce qu’elle ressentait.
Cette scĂšne avait pour moi valeur de tĂ©moignage : c’est ainsi que Madeleine, membre du jury
au Salon des artistes français, sĂ©lectionnait les tableaux les plus intĂ©ressants. Une seule Ɠuvre
manquait malheureusement, l’ApĂŽtre, rĂ©compensĂ© au Salon.
AprĂšs une hospitalisation Ă  Quimper durant l’hiver 1993, Madeleine Fieux rentra Ă  CloharsFouesnant, ne pouvant affronter les conditions prĂ©caires dans lesquelles elle vivait ; je dĂ©cidai
de l’accompagner. Equipe mĂ©dicale en place, rafraĂźchissement du manoir, le Squividan
reprenait un nouveau souffle. Les amis fidùles, l’aide des uns et des autres pour faciliter notre
quotidien étaient précieuses dans un rythme de vie soutenu. Mon inventaire était bien avancé
et Madeleine rassurĂ©e, les choses Ă©taient dĂ©sormais inscrites pour l’avenir. Le futur Ă©tait sa
grande préoccupation.
Il fallait aller plus loin. Officialiser l’enregistrement des biens du manoir. Madeleine contacta
le commissaire priseur de l’hĂŽtel des ventes de Nantes qui durant l’annĂ©e 1994, Ă  trois
reprises, estima l’ensemble des valeurs du Squividan. Ce fut un travail trùs fastidieux mais
avec l’avancement de notre inventaire, il permettait d’établir les premiĂšres fondations de la
crĂ©ation et du fonctionnement Ă  long terme d’un projet culturel.
Le 27 aoĂ»t 1995, dans l’aprĂšs-midi, Madeleine assise dans le hall, portes grandes ouvertes et
regardant son jardin tant aimĂ©, me dit « Tu vois lorsque je vois toutes ces belles choses, je n’ai
pas envie de les quitter ». Puis le soir aprÚs une longue conversation sur nous deux et notre
parcours commun « Maintenant, tu vas ĂȘtre seule, il faudra tenir ! ». Le 28 aoĂ»t Ă  14 heures,
Madeleine s’éteignait chez elle dans une quiĂ©tude et une sĂ©rĂ©nitĂ© sans Ă©gales, entourĂ©e par son
Ɠuvre et celle d’Emile Simon. Tristesse et bonheur (Madeleine avait pu rester chez elle pour
la fin de ses jours) se mĂȘlĂšrent, j’étais jeune et le combat pour la sauvegarde de la collection
ne faisait que commencer. Je compris durant les sept années qui suivirent la portée des paroles
de Madeleine, leur exactitude et vĂ©racitĂ©. C’était une passation de mĂ©moire. Je me fixai alors
des objectifs précis pour consolider les fondations du projet : la conservation de la collection ;
faire connaütre le manoir, son histoire, son architecture ; suivre l’entretien du parc afin de ne
pas perdre son plan réalisé par les artistes ; assurer la sécurité en ne quittant que trÚs peu les
lieux. Il Ă©tait Ă©galement trĂšs important de continuer Ă  organiser les visites ponctuelles des
groupes, scolaires et autres, sur autorisation du Département désormais propriétaire, de
présenter la collection aux élus et aux personnes intéressées par le développement du projet,
d’accompagner les services techniques, d’aider Ă  la rĂ©alisation des Ă©tudes e faisabilitĂ©, etc.


6/16
Dans cet Ă©tat d’esprit de collaboration, la conjoncture avait permis de maintenir des
conditions de conservation suffisantes, tant pour le musée que pour le domaine. Le conseil
général du FinistÚre assurait la prise en charge des frais de maintenance du bùtiment et du
parc. Lors de l’inventaire, assorti d’une mission photographique, au printemps 1999, sous la
direction de M. Philippe Le Stum, conservateur du Musée départemental breton, je mis à la
disposition du conseil gĂ©nĂ©ral mes connaissances personnelles sur la vie et l’Ɠuvre des deux
peintres. Elles furent Ă©galement le point de dĂ©part du travail de l’Office des forĂȘts (mars
1999) menĂ© par François Douguet sur la partie boisĂ©e du domaine, de l’étude de diagnostic
(avril 2000) par Serge Carnus, architecte, et du compte-rendu de la visite de l’atelier de
restauration du chĂąteau de Kerguehennec, dirigĂ© par Marie Pincemin, au mois d’octobre 2000,
Ă  partir du suivi Ă©tabli par mes soins de l’état de conservation de chaque Ɠuvre. L’ensemble
de ce travail constituait une base documentaire fondamentale pour l’élaboration des Ă©tudes de
faisabilité.
La visite du président du conseil général du FinistÚre, le 12 décembre 2000, restera pour moi
un jour de consĂ©cration, avec la visite de l’ensemble de la propriĂ©tĂ©, de la collection, de
l’atelier.
Il Ă©tait dĂ©sormais important de s’unir et de crĂ©er une association. Je proposai Ă  la nouvelle
municipalitĂ© de Clohars-Fouesnant , trĂšs motivĂ©e, de rĂ©diger un rapport sur l’histoire des
artistes, des Ɠuvres, du lieu, et d’exposer les suggestions de mise en valeur du projet du futur
musée. Je le remis également au conseil général et à la communauté de commune.
Les objectifs fixés étaient réalisés et lorsque je fermai la grille du Squividan pour la derniÚre
fois, un arc-en-ciel lumineux couronnait le manoir.

Présentation du domaine
Le domaine du Squividan est situĂ© au cƓur de la Cornouaille maritime, entre Quimper et
l’OcĂ©an. Il se trouve sur la dĂ©partementale 34, Ă  4 kilomĂštres de BĂ©nodet, axe touristique des
plus fréquentés de la région fouesnantaise.
L’intĂ©rĂȘt de la demeure de maĂźtre, et de la galerie qui abrite la collection des Ɠuvres d’Emile
Simon et de Madeleine Fie-Fieux, est renforcé par une situation géographique exceptionnelle,
capable de meubler l’espace culturel relativement modeste entre Concarneau (Ville close
)
et le pays bigouden (Kerazan en Loctudy, phare d’Ekckmuhl
). Le dĂ©veloppement d’un pĂŽle
culturel et touristique en ce lieu animera la rive droite de l’Odet.
D’autre part, le domaine s’inscrit tout à fait dans le cadre de l’actuelle Route des peintres,
jusqu’à prĂ©sent fondĂ©e sur la mise en valeur des artistes du XIXe siĂšcle. Le projet offre
Ă©galement une nouvelle extension gĂ©ographique de cet itinĂ©raire, qui s’étend dĂ©jĂ  au
Morbihan avec notamment Le Faouët.

7/16
L’effort de maillage touristique diversifiĂ© entrepris dans cet espace cornouaillais
(développement des stations balnéaires, expositions au fort de Sainte-Marine,
thalassothérapie
), amÚne déjà un flot de touristes motivés. La tendance actuelle étant au
tourisme itinĂ©rant, le domaine du Squividan permettra de retenir le visiteur tout en s’intĂ©grant
Ă  l’activitĂ© touristique grandissante de ce coin de Cornouaille.
IndĂ©pendamment de la place allouĂ©e Ă  l’Ɠuvre d’Emile Simon et de Madeleine FiĂ©-Fieux
dans la hiérarchie artistique, un ensemble de peintures considérable existe, qui constitue un
témoignage irremplaçable du point de vue ethnologique de la vie régionale.

PLAN GENERAL DU DOMAINE DU SQUIVIDAN
N
↗

█ PropriĂ©tĂ© HĂ©lias

8/16
Historique du legs
Au dĂ©cĂšs de l’artiste Marie-Madeleine FiĂ©-Fieux, le 28 aoĂ»t 1995, le domaine du Squividan
avec son importante collection est légué, par testament authentique au département du
FinistĂšre qui l’accepte Ă  la date du 8 dĂ©cembre 1997. La clause essentielle du legs est que le
Squividan ouvre au public ses collections in situ, comme corollaire la mise en valeur de
l’Ɠuvre des deux peintres.
La somme de dix millions de francs, qui accompagnait le legs, dont les intĂ©rĂȘts serviront Ă  la
gestion des frais de fonctionnement du projet, est Ă  l’heure actuelle dĂ©posĂ©e au sein d’une
fondation « Marie-Madeleine Fié-Fieux - Emile Simon » à la Fondation de France.

Les bĂątiments et le parc :
Le logis
La maison de maĂźtre du XIXe siĂšcle puise sa force identitaire dans sa propre histoire. Elle est
occupĂ©e par des familles qui se sont illustrĂ©es dans l’histoire de France et de notre rĂ©gion, les
Kermel, les Verlingue, cĂ©lĂšbres faĂŻenciers quimpĂ©rois, et surtout les d’Estienne d’Orves
réfugiés, ici, pendant la Seconde Guerre mondiale.
L’extĂ©rieur de la demeure se signale par une dĂ©coration sobre, avec tour centrale et balcon en
fer forgé.
L’intĂ©rieur permet de reconstituer le mode de vie et l’intimitĂ© des artistes, avec la dĂ©couverte
des objets familiers qui confùrent à chaque piùce l’atmosphùre qui lui est propre.
La prĂ©sence de l’atelier au dernier Ă©tage, qui reste Ă  ce jour dans son « jus » (pinceaux,
chevalet, outils, chñssis, toiles, etc
) est le reflet des habitudes du travail commun des deux
peintres. Emile et Madeleine y assumĂšrent un rythme de travail soutenu. La grande verriĂšre
percée au nord diffuse dans la piÚce cette lumiÚre « froide » tant appréciée par les artistes.

LE LOGIS ET LA GALERIE
La galerie
La galerie construite entre 1970 et 1980, attenante Ă  l’est de la partie ancienne, est Ă©difiĂ©e sur
une dĂ©pendance agricole qui renferme aujourd’hui un intĂ©rieur typiquement breton, avec son
mobilier (armoires, lit clos, pendule, objets usuels
). L’éclairage zĂ©nithal renforce la qualitĂ©
de la prĂ©sentation des Ɠuvres Ă  la lumiĂšre naturelle, comme on le fait aujourd’hui au musĂ©e
du Louvre.
La galerie se continue par une partie entiÚrement récente, comprenant également deux piÚces
qui font office de réserves.

9/16
10/16
le parc
Squividan est aussi un parc d’une superficie de 2 ha 61 ares. Il est constituĂ© d’une partie
boisée composée de feuillus et de résineux avec un sous-bois de rhododendrons et de lauriers
palmes. « Massif forestier » situé sur le plateau du « Drennec », visible de la route
dĂ©partementale, il dresse dans le paysage la masse de ses pins majestueux. L’autre partie du
parc est un jardin Ă  l’anglaise, composĂ© de massifs de plantes vivaces, azalĂ©es, hortensias,
buis


Une collection double
Dans cet espace, seront mises Ă  la disposition du public deux collections conjointes. Le fonds
« Emile Simon » est constitué de 942 piÚces, dessins, études et tableaux. Le fonds
« Madeleine FiĂ©-Fieux », moins important en nombre, compte tout de mĂȘme 211 piĂšces. A
ces collections fondamentales, il faut ajouter diverses Ɠuvres contemporaines, en particulier
celles de peintres bien connus : Louis Désiré-Lucas, Lucien Simon, Emmanuel Fougerat.
Le catalogue montre de toute évidence la diversité des sujets traités, une richesse digne
d’intĂ©resser les ethnologues pour qui ont travaillĂ© de maniĂšre quasi documentaire Emile
Simon et Madeleine Fié-Fieux.
Emile Simon est nĂ© Ă  Rennes en 1890. TrĂšs jeune, il entre Ă  l’école des Beaux Arts,
poursuivant des Ă©tudes brillantes, qui lui permettent d’obtenir une bourse pour Ă©tudier Ă  Paris
dans le célÚbre atelier Cormon. Professeur au Caire en 1913, la guerre provoque son retour en
France oĂč il contractera la grippe espagnole.
Professeur Ă  l’école des Beaux-Arts de Nantes, dont il devient le directeur aprĂšs la Seconde
Guerre mondiale, Emile Simon accompagne des gĂ©nĂ©rations d’artistes aujourd’hui reconnus.
En 1930, devenu professeur de Madeleine Fié-Fieux, une profonde amitié naßt entre les deux
artistes. Lorsque les bombardements de la ville détruisent leurs demeures respectives, Emile
Simon et le couple Fieux, se replient vers la basse Bretagne, source d’inspiration profonde et
nouvelle.
Les trois « Nantais » s’installent dans un premier temps Ă  Kervao, entre Quimper et
Concarneau, puis, en 1947, se fixent au Squividan, dont la demeure offrait la possibilité de
créer un atelier orienté au nord, ce que leur refusait la premiÚre installation.

11/16
Emile Simon, Le quartier de la cathédrale à Quimper, hsp, sbd, 61x50. Cliché
Anne Brignaudy.

12/16
Emile Simon, Tour Saint-Guénolé, aprÚs-midi, étude, hsp, sbg et sbd, 38x46. Cliché
Anne Brignaudy.

Emile Simon, Tente orange, Concarneau, étude, hsp, sbd, 34x42. Cliché Anne
Brignaudy.

13/16
La richesse des paysages, des lumiĂšres, le profil de personnages typĂ©s sont la source d’une vie
entiĂšrement consacrĂ©e Ă  la peinture. Avec un Ɠil vif et humaniste, une touche rapide et juste
sur laquelle il ne revient pas, Emile Simon, travaillant souvent sur panneaux de bois, saisit
d’instinct le mouvement d’une procession, l’expression d’un visage, la luminositĂ© de l’air.
Marie-Madeleine Fié est née le 23 septembre 1897 à Varennes-Changy dans le Loiret, le
pays de ses grands-parents. Le talent précoce de la jeune enfant trouve dans la réalisation des
portraits, dĂ©jĂ  finement observĂ©s de son entourage, une premiĂšre source d’inspiration. A Paris,
ses parents l’inscrivent Ă  la cĂ©lĂšbre AcadĂ©mie Julian, dont l’enseignement rigoureux n’étouffe
en aucun cas sa créativité. En 1928, Marie-Madeleine Fié épouse Philippe Fieux, chirurgien
dentiste, et s’installe à Nantes.
Elle excelle dans l’art du portrait, et s’intĂ©resse aux compositions de bouquets de fleurs ainsi
qu’à la statuaire ancienne dĂ©couverte dans les chapelles bretonnes.

Emile Simon, Souvenir de Chopin, 1938, hsp, shg, 130x97. Cliché Anne Brignaudy.

14/16
Madeleine ne manque jamais dans sa gĂ©nĂ©rositĂ©, d’encourager les jeunes artistes, n’hĂ©sitant
pas à devenir pour certains un véritable mécÚne. Réalisant un désir longuement mûri, dans les
années 80, alors que son maßtre a disparu ( septembre 1976), la maßtresse des lieux
entreprend la construction de cette grande galerie qui abritera l’ensemble de la collection des
deux peintres et les Ɠuvres de leurs amis.
L’un et l’autre auront chacun les plus hautes rĂ©compenses en particulier au Salon des Artistes
français, désormais réhabilité, et dans de nombreuses expositions régionales. Emile Simon est,
en outre, accueilli aux musées des Beaux-Arts de Rennes et de Nantes.

Madeleine FIÉ-FIEUX, Etude de BRETON, 1946, hsp, sbd, 92x72.
Cliché Anne Brignaudy.

L’ensemble du domaine et de la collection offre donc un exemple unique de reprĂ©sentation de
la société bretonne vue par des peintres à une époque encore riche de tradition. Les sujets
traitĂ©s, les attitudes et les habitudes sont le conservatoire inespĂ©rĂ© d’une culture et d’une
mentalité.

15/16
Par chance, la prĂ©sentation a sur d’autres sanctuaires, comme celui de Mathurin MĂ©heut Ă 
Lamballe, l’avantage de l’authenticitĂ© inaltĂ©rĂ©e de l’environnement familier et intime de
peintres impressionnistes du XXe siĂšcle.
L’aspect exceptionnel global d’une Ɠuvre double dans le lieu matriciel de sa crĂ©ation devient
le point essentiel du développement du futur projet culturel. On suivra les artistes dans leur
cheminement artistique, passant du crayon au fusain, de l’étude au tableau d’atelier.

La collection, le domaine et le public
Se pose, dans un tel contexte, de toute évidence le problÚme de la présentation au grand
public. Il est d’absolue nĂ©cessitĂ© de garder l’esprit du lieu.
La richesse du fonds « Squividan » permet des expositions thématiques et chronologiques de
ses Ɠuvres, grĂące Ă  une palette diversifiĂ©e haute en couleur : paysages, marines, intĂ©rieurs,
portraits, scĂšnes de genre, dessins, Ă©tudes diverses, Ɠuvres de jeunesse et de maturitĂ©.
Afin de prolonger la prĂ©sentation de la collection, on s’orientera vers des activitĂ©s extĂ©rieures,
telle la mise en place de circuits qui conduiront aux lieux représentés permettant de mieux
comprendre la démarche des peintres, en saisissant leur inspiration premiÚre.
Pour certains sujets, le lien entre peinture, architecture et sculpture devient une mise en valeur
supplémentaire du patrimoine finistérien.
Dans l’avenir, une extension du lieu est envisageable. Le Squividan s’ouvrirait ainsi aux
expositions d’artistes contemporains. En outre, la crĂ©ation d’un atelier d’artiste dynamiserait
favorablement l’ensemble de l’activitĂ© culturelle (exemple de l’ « atelier d’artistes », installĂ©
au dernier Ă©tage de l’hĂŽtel de ville de Pont-Aven).
Le parc est important, car il fut pour les deux peintres une source d’inspiration. On retrouve
dans les tableaux et les compositions florales l’ñme qui flotte dans le jardin, la roseraie et le
verger, dont on sait que tout fut dessiné et conçu conformément aux goûts de Madeleine FiéFieux.
Dans cette optique, il serait intéressant de développer les thÚmes empruntés à la nature : roses
anciennes, arboretum... Un parcours descriptif des arbres et essences rares du parc sera d’un
grand intĂ©rĂȘt pĂ©dagogique pour le public.
Ce projet, Ă©tabli conformĂ©ment aux dispositions du legs FiĂ©-Fieux, doit s’inscrire dans une
démarche globale culturelle et touristique du Pays de Cornouaille.

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  • 1. LE MANOIR DU SQUIVIDAN, en Cornouaille Anne Brignaudy 1/16
  • 2. Marie-Madeleine FiĂ©-Fieux au Squividan en juillet 1995. 2/16
  • 3. Emile Simon, L’Amateur (Docteur Philippe Fieux), hsp, shd, 100x73. ClichĂ© Anne Brignaudy 3/16
  • 4. Emile Simon, Autoportrait, 1941, hsp, shd, 55x46. ClichĂ© Anne Brignaudy. 4/16
  • 5. Beaucoup d’entre vous ont goĂ»tĂ© la quiĂ©tude du Squividan. Nous avons mĂȘme partagĂ© Ă  plusieurs reprises ces moments uniques de dĂ©couverte de la collection. DĂ©couverte oui, Ă  chaque fois renouvelĂ©e car en dix annĂ©es de travail et de combat acharnĂ©s, je restais comme au premier jour en Ă©tat de perpĂ©tuel Ă©tonnement. A aucun moment mon travail ne fut routine, mais au contraire une mise en appĂ©tit quotidienne. En 1991, la maison d’édition des Sept Vents contacta mon universitĂ©, Ă  la recherche d’un Ă©tudiant spĂ©cialisĂ© dans l’architecture religieuse et la peinture impressionniste et postimpressionniste en Bretagne, afin de prĂ©parer un ouvrage sur l’Ɠuvre d’Emile Simon. Mon directeur de thĂšse me proposa de me prĂ©senter Ă  l’entretien. Il s’agissait dans un premier temps d’identifier les paysages, villages, lieux religieux (Ă©glises, chapelles
), costumes, coiffes
 sur les tableaux et de sĂ©lectionner les Ɠuvres prĂ©sentĂ©es dans le futur ouvrage la Bretagne Ă©ternelle. Le travail devait ĂȘtre fait avec rigueur et rapiditĂ© ; je m’y engageai avec toutefois le souci de ma thĂšse qui allait prendre du retard. Mais l’intĂ©rĂȘt du travail l’emporta. Le jour de la rencontre avec Marie-Madeleine FiĂ©-Fieux Ă©tait enfin arrivĂ©. Heureuse et reconnaissante du travail rĂ©alisĂ©, nous nous trouvions une complicitĂ© quasi immĂ©diate, allant Ă  l’essentiel et parlant peinture sans discontinuer. En 1990, le manoir alors non protĂ©gĂ©, avait Ă©tĂ© cambriolĂ© et Madeleine Fieux savait qu’il Ă©tait important dĂ©sormais d’établir un inventaire Ă©crit et photographique de l’ensemble de la collection. TĂąche monumentale, imaginez plus de 1300 tableaux Ă  Ă©tudier, dissĂ©quer, car il devait ĂȘtre plus qu’une simple liste, il Ă©tait une trace indĂ©lĂ©bile du tĂ©moignage du peintre vivant sur son Ɠuvre et celle d’Emile Simon. Pendant des jours et des jours Madeleine me tĂ©lĂ©phona pour que je fasse ce travail. En acceptant ma vie basculait, je le sais aujourd’hui. Ma premiĂšre dĂ©marche fut d’aller Ă  Varennes-Changy, lieu de jeunesse de Madeleine Fieux, pour m’imprĂ©gner de l’univers qu’elle chĂ©rissait tant. Au cimetiĂšre, je notai les dates encore visibles sur le caveau familial; les personnages et les lieux prenaient vie, Goix le Magnifique, tambour de ville, l’église oĂč Madeleine fut baptisĂ©e, la maison, l’auberge, les amis fidĂšles
 A mon retour, nous nous mettions au travail. J’avais Ă©tabli un emploi du temps soutenu mais mĂ©nageant les forces de Madeleine qui, exaltĂ©e par la perspective de l’inventaire, risquait de ne pas faire attention Ă  sa santĂ©. Jour aprĂšs jour, nous examinions chaque Ɠuvre apposant un numĂ©ro au dos des tableaux, relevant chacun des dĂ©tails inscrits, authentifiant tel ou tel titre de la main du peintre, chaque cachet d’exposition, en bref son histoire. J’allais bien des fois sur les routes des cinq dĂ©partements bretons Ă  la recherche de tel lieu, chapelle, procession
 La Bretagne Ă©ternelle fut Ă©ditĂ©e et connut un trĂšs vif succĂšs. La couverture mĂ©diatique Ă©tait importante et les visiteurs affluĂšrent au manoir. Madeleine dĂ©dicaçait des livres Ă  longueur de journĂ©e. Il fallut Ă©tablir un jour de visite, le mardi fut retenu (jour de fermeture des musĂ©es nationaux). Quel succĂšs ! J’assurai les visites et le soir nous nous retrouvions pour quelques instants au calme avec Corentin HĂ©lias qui veillait fidĂšlement sur Madeleine. 5/16
  • 6. Notre travail avançait, je consignai l’ensemble au fur et Ă  mesure dans des registres, ayant bien sĂ»r le projet d’informatiser le tout sous forme de base de donnĂ©es. Madeleine savait ĂȘtre rigoureuse et pragmatique ; j’apprĂ©ciais notre mĂ©thode de travail, toujours Ă©merveillĂ©e par son Ă©nergie de femme de 
 96 ans. Bien des fois nous parlions de peinture en gĂ©nĂ©ral, des mouvements artistiques de ce siĂšcle qu’elle venait de traverser. Il y eut ce jour merveilleux de la restitution des Ɠuvres dĂ©robĂ©es. Le chef de la brigade de recherche de Quimper me contacta pour assister au retour des tableaux au Squividan. Il fallait tout de suite identifier l’ensemble avec prĂ©cision. Madeleine Fieux, avait fait disposer les Ɠuvres sur le sol dans le hall et commentait, avec beaucoup d’émotion, ce qu’elle ressentait. Cette scĂšne avait pour moi valeur de tĂ©moignage : c’est ainsi que Madeleine, membre du jury au Salon des artistes français, sĂ©lectionnait les tableaux les plus intĂ©ressants. Une seule Ɠuvre manquait malheureusement, l’ApĂŽtre, rĂ©compensĂ© au Salon. AprĂšs une hospitalisation Ă  Quimper durant l’hiver 1993, Madeleine Fieux rentra Ă  CloharsFouesnant, ne pouvant affronter les conditions prĂ©caires dans lesquelles elle vivait ; je dĂ©cidai de l’accompagner. Equipe mĂ©dicale en place, rafraĂźchissement du manoir, le Squividan reprenait un nouveau souffle. Les amis fidĂšles, l’aide des uns et des autres pour faciliter notre quotidien Ă©taient prĂ©cieuses dans un rythme de vie soutenu. Mon inventaire Ă©tait bien avancĂ© et Madeleine rassurĂ©e, les choses Ă©taient dĂ©sormais inscrites pour l’avenir. Le futur Ă©tait sa grande prĂ©occupation. Il fallait aller plus loin. Officialiser l’enregistrement des biens du manoir. Madeleine contacta le commissaire priseur de l’hĂŽtel des ventes de Nantes qui durant l’annĂ©e 1994, Ă  trois reprises, estima l’ensemble des valeurs du Squividan. Ce fut un travail trĂšs fastidieux mais avec l’avancement de notre inventaire, il permettait d’établir les premiĂšres fondations de la crĂ©ation et du fonctionnement Ă  long terme d’un projet culturel. Le 27 aoĂ»t 1995, dans l’aprĂšs-midi, Madeleine assise dans le hall, portes grandes ouvertes et regardant son jardin tant aimĂ©, me dit « Tu vois lorsque je vois toutes ces belles choses, je n’ai pas envie de les quitter ». Puis le soir aprĂšs une longue conversation sur nous deux et notre parcours commun « Maintenant, tu vas ĂȘtre seule, il faudra tenir ! ». Le 28 aoĂ»t Ă  14 heures, Madeleine s’éteignait chez elle dans une quiĂ©tude et une sĂ©rĂ©nitĂ© sans Ă©gales, entourĂ©e par son Ɠuvre et celle d’Emile Simon. Tristesse et bonheur (Madeleine avait pu rester chez elle pour la fin de ses jours) se mĂȘlĂšrent, j’étais jeune et le combat pour la sauvegarde de la collection ne faisait que commencer. Je compris durant les sept annĂ©es qui suivirent la portĂ©e des paroles de Madeleine, leur exactitude et vĂ©racitĂ©. C’était une passation de mĂ©moire. Je me fixai alors des objectifs prĂ©cis pour consolider les fondations du projet : la conservation de la collection ; faire connaĂźtre le manoir, son histoire, son architecture ; suivre l’entretien du parc afin de ne pas perdre son plan rĂ©alisĂ© par les artistes ; assurer la sĂ©curitĂ© en ne quittant que trĂšs peu les lieux. Il Ă©tait Ă©galement trĂšs important de continuer Ă  organiser les visites ponctuelles des groupes, scolaires et autres, sur autorisation du DĂ©partement dĂ©sormais propriĂ©taire, de prĂ©senter la collection aux Ă©lus et aux personnes intĂ©ressĂ©es par le dĂ©veloppement du projet, d’accompagner les services techniques, d’aider Ă  la rĂ©alisation des Ă©tudes e faisabilitĂ©, etc.
 6/16
  • 7. Dans cet Ă©tat d’esprit de collaboration, la conjoncture avait permis de maintenir des conditions de conservation suffisantes, tant pour le musĂ©e que pour le domaine. Le conseil gĂ©nĂ©ral du FinistĂšre assurait la prise en charge des frais de maintenance du bĂątiment et du parc. Lors de l’inventaire, assorti d’une mission photographique, au printemps 1999, sous la direction de M. Philippe Le Stum, conservateur du MusĂ©e dĂ©partemental breton, je mis Ă  la disposition du conseil gĂ©nĂ©ral mes connaissances personnelles sur la vie et l’Ɠuvre des deux peintres. Elles furent Ă©galement le point de dĂ©part du travail de l’Office des forĂȘts (mars 1999) menĂ© par François Douguet sur la partie boisĂ©e du domaine, de l’étude de diagnostic (avril 2000) par Serge Carnus, architecte, et du compte-rendu de la visite de l’atelier de restauration du chĂąteau de Kerguehennec, dirigĂ© par Marie Pincemin, au mois d’octobre 2000, Ă  partir du suivi Ă©tabli par mes soins de l’état de conservation de chaque Ɠuvre. L’ensemble de ce travail constituait une base documentaire fondamentale pour l’élaboration des Ă©tudes de faisabilitĂ©. La visite du prĂ©sident du conseil gĂ©nĂ©ral du FinistĂšre, le 12 dĂ©cembre 2000, restera pour moi un jour de consĂ©cration, avec la visite de l’ensemble de la propriĂ©tĂ©, de la collection, de l’atelier. Il Ă©tait dĂ©sormais important de s’unir et de crĂ©er une association. Je proposai Ă  la nouvelle municipalitĂ© de Clohars-Fouesnant , trĂšs motivĂ©e, de rĂ©diger un rapport sur l’histoire des artistes, des Ɠuvres, du lieu, et d’exposer les suggestions de mise en valeur du projet du futur musĂ©e. Je le remis Ă©galement au conseil gĂ©nĂ©ral et Ă  la communautĂ© de commune. Les objectifs fixĂ©s Ă©taient rĂ©alisĂ©s et lorsque je fermai la grille du Squividan pour la derniĂšre fois, un arc-en-ciel lumineux couronnait le manoir. PrĂ©sentation du domaine Le domaine du Squividan est situĂ© au cƓur de la Cornouaille maritime, entre Quimper et l’OcĂ©an. Il se trouve sur la dĂ©partementale 34, Ă  4 kilomĂštres de BĂ©nodet, axe touristique des plus frĂ©quentĂ©s de la rĂ©gion fouesnantaise. L’intĂ©rĂȘt de la demeure de maĂźtre, et de la galerie qui abrite la collection des Ɠuvres d’Emile Simon et de Madeleine Fie-Fieux, est renforcĂ© par une situation gĂ©ographique exceptionnelle, capable de meubler l’espace culturel relativement modeste entre Concarneau (Ville close
) et le pays bigouden (Kerazan en Loctudy, phare d’Ekckmuhl
). Le dĂ©veloppement d’un pĂŽle culturel et touristique en ce lieu animera la rive droite de l’Odet. D’autre part, le domaine s’inscrit tout Ă  fait dans le cadre de l’actuelle Route des peintres, jusqu’à prĂ©sent fondĂ©e sur la mise en valeur des artistes du XIXe siĂšcle. Le projet offre Ă©galement une nouvelle extension gĂ©ographique de cet itinĂ©raire, qui s’étend dĂ©jĂ  au Morbihan avec notamment Le FaouĂ«t. 7/16
  • 8. L’effort de maillage touristique diversifiĂ© entrepris dans cet espace cornouaillais (dĂ©veloppement des stations balnĂ©aires, expositions au fort de Sainte-Marine, thalassothĂ©rapie
), amĂšne dĂ©jĂ  un flot de touristes motivĂ©s. La tendance actuelle Ă©tant au tourisme itinĂ©rant, le domaine du Squividan permettra de retenir le visiteur tout en s’intĂ©grant Ă  l’activitĂ© touristique grandissante de ce coin de Cornouaille. IndĂ©pendamment de la place allouĂ©e Ă  l’Ɠuvre d’Emile Simon et de Madeleine FiĂ©-Fieux dans la hiĂ©rarchie artistique, un ensemble de peintures considĂ©rable existe, qui constitue un tĂ©moignage irremplaçable du point de vue ethnologique de la vie rĂ©gionale. PLAN GENERAL DU DOMAINE DU SQUIVIDAN N ↗ █ PropriĂ©tĂ© HĂ©lias 8/16
  • 9. Historique du legs Au dĂ©cĂšs de l’artiste Marie-Madeleine FiĂ©-Fieux, le 28 aoĂ»t 1995, le domaine du Squividan avec son importante collection est lĂ©guĂ©, par testament authentique au dĂ©partement du FinistĂšre qui l’accepte Ă  la date du 8 dĂ©cembre 1997. La clause essentielle du legs est que le Squividan ouvre au public ses collections in situ, comme corollaire la mise en valeur de l’Ɠuvre des deux peintres. La somme de dix millions de francs, qui accompagnait le legs, dont les intĂ©rĂȘts serviront Ă  la gestion des frais de fonctionnement du projet, est Ă  l’heure actuelle dĂ©posĂ©e au sein d’une fondation « Marie-Madeleine FiĂ©-Fieux - Emile Simon » Ă  la Fondation de France. Les bĂątiments et le parc : Le logis La maison de maĂźtre du XIXe siĂšcle puise sa force identitaire dans sa propre histoire. Elle est occupĂ©e par des familles qui se sont illustrĂ©es dans l’histoire de France et de notre rĂ©gion, les Kermel, les Verlingue, cĂ©lĂšbres faĂŻenciers quimpĂ©rois, et surtout les d’Estienne d’Orves rĂ©fugiĂ©s, ici, pendant la Seconde Guerre mondiale. L’extĂ©rieur de la demeure se signale par une dĂ©coration sobre, avec tour centrale et balcon en fer forgĂ©. L’intĂ©rieur permet de reconstituer le mode de vie et l’intimitĂ© des artistes, avec la dĂ©couverte des objets familiers qui confĂšrent Ă  chaque piĂšce l’atmosphĂšre qui lui est propre. La prĂ©sence de l’atelier au dernier Ă©tage, qui reste Ă  ce jour dans son « jus » (pinceaux, chevalet, outils, chĂąssis, toiles, etc
) est le reflet des habitudes du travail commun des deux peintres. Emile et Madeleine y assumĂšrent un rythme de travail soutenu. La grande verriĂšre percĂ©e au nord diffuse dans la piĂšce cette lumiĂšre « froide » tant apprĂ©ciĂ©e par les artistes. LE LOGIS ET LA GALERIE La galerie La galerie construite entre 1970 et 1980, attenante Ă  l’est de la partie ancienne, est Ă©difiĂ©e sur une dĂ©pendance agricole qui renferme aujourd’hui un intĂ©rieur typiquement breton, avec son mobilier (armoires, lit clos, pendule, objets usuels
). L’éclairage zĂ©nithal renforce la qualitĂ© de la prĂ©sentation des Ɠuvres Ă  la lumiĂšre naturelle, comme on le fait aujourd’hui au musĂ©e du Louvre. La galerie se continue par une partie entiĂšrement rĂ©cente, comprenant Ă©galement deux piĂšces qui font office de rĂ©serves. 9/16
  • 10. 10/16
  • 11. le parc Squividan est aussi un parc d’une superficie de 2 ha 61 ares. Il est constituĂ© d’une partie boisĂ©e composĂ©e de feuillus et de rĂ©sineux avec un sous-bois de rhododendrons et de lauriers palmes. « Massif forestier » situĂ© sur le plateau du « Drennec », visible de la route dĂ©partementale, il dresse dans le paysage la masse de ses pins majestueux. L’autre partie du parc est un jardin Ă  l’anglaise, composĂ© de massifs de plantes vivaces, azalĂ©es, hortensias, buis
 Une collection double Dans cet espace, seront mises Ă  la disposition du public deux collections conjointes. Le fonds « Emile Simon » est constituĂ© de 942 piĂšces, dessins, Ă©tudes et tableaux. Le fonds « Madeleine FiĂ©-Fieux », moins important en nombre, compte tout de mĂȘme 211 piĂšces. A ces collections fondamentales, il faut ajouter diverses Ɠuvres contemporaines, en particulier celles de peintres bien connus : Louis DĂ©sirĂ©-Lucas, Lucien Simon, Emmanuel Fougerat. Le catalogue montre de toute Ă©vidence la diversitĂ© des sujets traitĂ©s, une richesse digne d’intĂ©resser les ethnologues pour qui ont travaillĂ© de maniĂšre quasi documentaire Emile Simon et Madeleine FiĂ©-Fieux. Emile Simon est nĂ© Ă  Rennes en 1890. TrĂšs jeune, il entre Ă  l’école des Beaux Arts, poursuivant des Ă©tudes brillantes, qui lui permettent d’obtenir une bourse pour Ă©tudier Ă  Paris dans le cĂ©lĂšbre atelier Cormon. Professeur au Caire en 1913, la guerre provoque son retour en France oĂč il contractera la grippe espagnole. Professeur Ă  l’école des Beaux-Arts de Nantes, dont il devient le directeur aprĂšs la Seconde Guerre mondiale, Emile Simon accompagne des gĂ©nĂ©rations d’artistes aujourd’hui reconnus. En 1930, devenu professeur de Madeleine FiĂ©-Fieux, une profonde amitiĂ© naĂźt entre les deux artistes. Lorsque les bombardements de la ville dĂ©truisent leurs demeures respectives, Emile Simon et le couple Fieux, se replient vers la basse Bretagne, source d’inspiration profonde et nouvelle. Les trois « Nantais » s’installent dans un premier temps Ă  Kervao, entre Quimper et Concarneau, puis, en 1947, se fixent au Squividan, dont la demeure offrait la possibilitĂ© de crĂ©er un atelier orientĂ© au nord, ce que leur refusait la premiĂšre installation. 11/16
  • 12. Emile Simon, Le quartier de la cathĂ©drale Ă  Quimper, hsp, sbd, 61x50. ClichĂ© Anne Brignaudy. 12/16
  • 13. Emile Simon, Tour Saint-GuĂ©nolĂ©, aprĂšs-midi, Ă©tude, hsp, sbg et sbd, 38x46. ClichĂ© Anne Brignaudy. Emile Simon, Tente orange, Concarneau, Ă©tude, hsp, sbd, 34x42. ClichĂ© Anne Brignaudy. 13/16
  • 14. La richesse des paysages, des lumiĂšres, le profil de personnages typĂ©s sont la source d’une vie entiĂšrement consacrĂ©e Ă  la peinture. Avec un Ɠil vif et humaniste, une touche rapide et juste sur laquelle il ne revient pas, Emile Simon, travaillant souvent sur panneaux de bois, saisit d’instinct le mouvement d’une procession, l’expression d’un visage, la luminositĂ© de l’air. Marie-Madeleine FiĂ© est nĂ©e le 23 septembre 1897 Ă  Varennes-Changy dans le Loiret, le pays de ses grands-parents. Le talent prĂ©coce de la jeune enfant trouve dans la rĂ©alisation des portraits, dĂ©jĂ  finement observĂ©s de son entourage, une premiĂšre source d’inspiration. A Paris, ses parents l’inscrivent Ă  la cĂ©lĂšbre AcadĂ©mie Julian, dont l’enseignement rigoureux n’étouffe en aucun cas sa crĂ©ativitĂ©. En 1928, Marie-Madeleine FiĂ© Ă©pouse Philippe Fieux, chirurgien dentiste, et s’installe Ă  Nantes. Elle excelle dans l’art du portrait, et s’intĂ©resse aux compositions de bouquets de fleurs ainsi qu’à la statuaire ancienne dĂ©couverte dans les chapelles bretonnes. Emile Simon, Souvenir de Chopin, 1938, hsp, shg, 130x97. ClichĂ© Anne Brignaudy. 14/16
  • 15. Madeleine ne manque jamais dans sa gĂ©nĂ©rositĂ©, d’encourager les jeunes artistes, n’hĂ©sitant pas Ă  devenir pour certains un vĂ©ritable mĂ©cĂšne. RĂ©alisant un dĂ©sir longuement mĂ»ri, dans les annĂ©es 80, alors que son maĂźtre a disparu ( septembre 1976), la maĂźtresse des lieux entreprend la construction de cette grande galerie qui abritera l’ensemble de la collection des deux peintres et les Ɠuvres de leurs amis. L’un et l’autre auront chacun les plus hautes rĂ©compenses en particulier au Salon des Artistes français, dĂ©sormais rĂ©habilitĂ©, et dans de nombreuses expositions rĂ©gionales. Emile Simon est, en outre, accueilli aux musĂ©es des Beaux-Arts de Rennes et de Nantes. Madeleine FIÉ-FIEUX, Etude de BRETON, 1946, hsp, sbd, 92x72. ClichĂ© Anne Brignaudy. L’ensemble du domaine et de la collection offre donc un exemple unique de reprĂ©sentation de la sociĂ©tĂ© bretonne vue par des peintres Ă  une Ă©poque encore riche de tradition. Les sujets traitĂ©s, les attitudes et les habitudes sont le conservatoire inespĂ©rĂ© d’une culture et d’une mentalitĂ©. 15/16
  • 16. Par chance, la prĂ©sentation a sur d’autres sanctuaires, comme celui de Mathurin MĂ©heut Ă  Lamballe, l’avantage de l’authenticitĂ© inaltĂ©rĂ©e de l’environnement familier et intime de peintres impressionnistes du XXe siĂšcle. L’aspect exceptionnel global d’une Ɠuvre double dans le lieu matriciel de sa crĂ©ation devient le point essentiel du dĂ©veloppement du futur projet culturel. On suivra les artistes dans leur cheminement artistique, passant du crayon au fusain, de l’étude au tableau d’atelier. La collection, le domaine et le public Se pose, dans un tel contexte, de toute Ă©vidence le problĂšme de la prĂ©sentation au grand public. Il est d’absolue nĂ©cessitĂ© de garder l’esprit du lieu. La richesse du fonds « Squividan » permet des expositions thĂ©matiques et chronologiques de ses Ɠuvres, grĂące Ă  une palette diversifiĂ©e haute en couleur : paysages, marines, intĂ©rieurs, portraits, scĂšnes de genre, dessins, Ă©tudes diverses, Ɠuvres de jeunesse et de maturitĂ©. Afin de prolonger la prĂ©sentation de la collection, on s’orientera vers des activitĂ©s extĂ©rieures, telle la mise en place de circuits qui conduiront aux lieux reprĂ©sentĂ©s permettant de mieux comprendre la dĂ©marche des peintres, en saisissant leur inspiration premiĂšre. Pour certains sujets, le lien entre peinture, architecture et sculpture devient une mise en valeur supplĂ©mentaire du patrimoine finistĂ©rien. Dans l’avenir, une extension du lieu est envisageable. Le Squividan s’ouvrirait ainsi aux expositions d’artistes contemporains. En outre, la crĂ©ation d’un atelier d’artiste dynamiserait favorablement l’ensemble de l’activitĂ© culturelle (exemple de l’ « atelier d’artistes », installĂ© au dernier Ă©tage de l’hĂŽtel de ville de Pont-Aven). Le parc est important, car il fut pour les deux peintres une source d’inspiration. On retrouve dans les tableaux et les compositions florales l’ñme qui flotte dans le jardin, la roseraie et le verger, dont on sait que tout fut dessinĂ© et conçu conformĂ©ment aux goĂ»ts de Madeleine FiĂ©Fieux. Dans cette optique, il serait intĂ©ressant de dĂ©velopper les thĂšmes empruntĂ©s Ă  la nature : roses anciennes, arboretum... Un parcours descriptif des arbres et essences rares du parc sera d’un grand intĂ©rĂȘt pĂ©dagogique pour le public. Ce projet, Ă©tabli conformĂ©ment aux dispositions du legs FiĂ©-Fieux, doit s’inscrire dans une dĂ©marche globale culturelle et touristique du Pays de Cornouaille. 16/16