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René BLEUZEN

PERGUET
PERGUET : c'est le nom de
l'ancienne paroisse dont l'église est placée
sous le vocable de Santez BERHET, la
sainte irlandaise que les français
connaissent sous le nom de BRIGITTE.
On saitque la paroisse, devenue
Commune sous la Révolution, a perdu son
nom d'origine pour devenir BENODET.
(Décret N° 4878 du 15 mars 1878, signé du
Maréchal Mac Mahon, Président de la
République).
Pourquoi Perguet et non Berhet ?
C'est une déformation du nom au cours du
temps. II est devenu Birgit dans d'autres
régions, et chez nous, les anciens le
prononcent Pirg't. On trouve aussi
l'orthographe Berchet sur la carte de
Bretagne du "Théâtre François" qui fut le
premier atlas français, daté de 1590
(Bibliothèque Nationale). Le nom de
Perguet apparaît au cours du XVII ème
siècle. On le trouve dans un inventaire du
monastère de Daoulas de 1662. Il y est
précisé que les religieux de cette abbaye
augustinienne sont venus y exercer leur
ministère à la suite d'un acte important Cet
acte de l'évêque de Quimper Raynaud
(1219-1245) conservé au Cartulaire de
l'abbaye de Daoulas, et figurant aux
Archives départementales, date de 1231.

Il mentionne que le comte Eude de
Fouesnant et toute sa famille : ses frères
Rivoallon et Alain ; ses neveux Morvan
Robert et ses soeurs : Eude Grallon, Guy et
Daniel, fils de Geffroy Guy : Grallon
Kerscoed et son épouse, donnent à l'église
de Bénodet du Bienheureux Thomas,
martyr, toutes les dîmes qu'ils possèdent
dans la paroisse de Perguet. L'évêque, du
consentement de son chapître, donne
l'église Saint- Thomas de Bénodet et toute
la paroisse de Perguet aux Abbés de NotreDame de Daoulas, à charge pour les dits
religieux de prier pour leurs bienfaiteurs et
d'assurer le service religieux en l'église de
Bénodet: service qu'ils ont observé jusqu’à
l'annexion de l'abbaye au Séminaire de la
Marine, en 1690.
Quant à Eude (ou Eudon) de
Fouesnant, nous ne connaissons à peu près
rien du personnage, et donc des raisons de
l'acte que nous citons plus haut. Cet acte ne
nous renseigne pas davantage sur la date de
la création de la paroisse de Perguet, ni sur
la période qui sépare la venue des premiers
évangélisateurs aux VI ème et VII ème siècles
et l'époque de la Construction de l'église
romane
que
nous
connaissons
actuellement.

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Sainte Brigitte
L'église de Perguet est dédiée à
Sainte Brigitte l'Irlandaise, à ne pas
confondre avec Sainte
Brigitte
la
Suédoise, la seule citée dans "La vie des
Saints (
Buez ar Zent)." La suédoise
vécut de 1302 à 1373 une vie édifiante, fit
des miracles, créa à Valtein le couvent de
l'Ordre du Saint Sauveur, mais ce n'est pas
la nôtre.

qu'elle avait fondé. De La Villemarqué dit
qu'elle était fille du druide Dubtak, et
"qu'après avoir chanté sur sa harpe les
héros païens de l'Irlande, elle consacra sa
vie au Seigneur. Ses chants ravissaient les
rois et les peuples aux fêtes de Tara.
Influente, elle fit abolir les tributs de chair
humaine."
Job an Irien a consacré le n° 24 de
la revue " Minihi Lévénez" à Santez Berhet
(Vie et culte de Sainte Brigitte). En
couverture, la photo du tronc de l'église de
Perguet. L'auteur cite dans cet ouvrage les
deux paroisses de l'évêché de Quimper et
de Léon, Perguet et Loperhet, dont Sainte
Brigitte est la patronne, les 14 chapelles
qui lui sont dédiées, ainsi que les différents
pays d'Europe ou elle fut vénérée. La
Grande Bretagne lui a donné des noms de
villes ; en Alsace, le nom du costume
féminin.. "bürebride", vient du prénom
Brigitte , prénom par ailleurs très fréquent.
Job an Irien ajoute que Brigitte est
la sainte la plus connue des évangélisateurs
irlandais. On ne sait pas grand chose à son
sujet, dit-il, mais les "vies de Sainte
Brigittes sont des suites de miracles qu'il
conte avec beaucoup d'humour et
d'humilité. Tous ces miracles ont pour
thème la charité envers les plus pauvres et
leur protection à l'égard des méchants.

Le site de Perguet

Sainte Brigitte d'Irlande naquit en
l'an 452 (ou 456) et décéda en 524 ; elle fut
inhumée dans le monastère de Kildare

Le lieu-dit et le secteur qu’il est
convenu d'appeler quartier de Perguet se
trouvent à une demi-lieue au nord du
plateau rocheux de Mousterlin et à une
distance sensiblement égale des chefs-lieux
des quatre communes qui l'encadrent
Fouesnant, Pleuven, Clohars-Fouesnant et
Bénodet.

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Vue d’ensemble de la façade sud : de gauche à droite, l’ossuaire, le porche, la sacristie, le
transept, le calvaire

Il s'agit d'un plateau de terres riches, ce qui
peut expliquer le choix des religieux d'y
établir leur lieu de culte.
Selon Louise-Marie Tillet, membre
du Centre International d'Études Romanes,
certains auteurs feraient remonter la
construction de l’église à l'époque
carolingienne. Il est probable qu’elle date
du début du deuxième millénaire,
au temps Olt le breton Abélard, théologien,
permit à Paris de devenir le premier centre
culturel de l'occident.
C'était aussi le temps de l'écobuage,
qui a permis la sédentarisation de la
population ; les Cisterciens, qui le
pratiquaient, furent dispensés par le pape
de payer la dîme au clergé séculier. On
peut imaginer que des religieux, travaillant
au coude à coude avec des paysans un
noyau de parcelles fertiles, ont pu décider
la création d'un lieu de culte. Les
difficultés n'ont pas manquer aux

bâtisseurs ; certes, il s'agit d'une
construction modeste si on la compare
aux abbayes de la même époque, mais si le
bois de charpente a pu être trouvé sur
place, tous les autres matériaux ont dû être
transportés, en des temps où les voies de
communication étaient quasi inexistantes
et le matériel rudimentaire.
On peut également remarquer qu'au
moment ou l'endroit fut choisi pour
édifier ce lieu de culte, il n'existait aucune
autre église aux alentours (du moins il n'en
reste rien), si ce n'est celle de Saint-Pierre
de Fouesnant.
Les services des Monuments
Historiques ont été et continuent d'être très
intéressés par Perguet. Ils participent à tous
les travaux de restauration, de même que le
service de protection des antiquités et
oeuvres d'art pour ce qui concerne le
mobilier.

3/15
L'église de Perguet figure sur la liste des
monuments cités dans l'arrêté du 16 avril
1916, et des plaques apposées aux entrées
de l'enclos signalent au visiteur qu'il s'agit
d'un Monument Historique. L'enclos luimême
est
inscrit
sur
la
liste
supplémentaire, par décision du 9 mai
1931.

L'enclos
L'église de Perguet se trouve dans
un enclos dont le mur nord longe la route
départementale n°44 ; ceux de l'est et du
sud donnant sur cette ancienne R.D. 44
sont devenus chemins communaux de la
commune de Fouesnant.
Ce clos qui fut le cimetière communal est
accessible des côtés nord et sud-est par des
escaliers. L'entrée principale, en arc
triomphal, est pratiquée dans le mur ouest
et flanquée d'un échalier.
La grille qui
en interdisait l'entrée a depuis longtemps

disparu. De grands arbres (chênes et
châtaigniers) se dressent de chaque côté du
mur d'enceinte ; certains, menaçant de
tomber, ont été abattus et remplacés. Un if
plusieurs fois centenaire, au tronc torturé,
est regardé comme le symbole, le témoin
de la présence des aïeux inhumés dans le
lieu saint.
Cet arbre fut autrefois beaucoup
plus important et son tronc était énorme.
Puis il a périclité ; au début du siècle une
grande partie du tronc s'est desséchée et
s'en est allée en pans entiers. Vers les
années 30- 40, il s'était vidé et il s'était
formé un creux que l'on assimilait, l'entrée
d'une crypte, ou les jeunes mariés aimaient
à se taire photographier le jour de leurs
noces. Puis, l'un après l'autre, les
morceaux de bois mort ont disparu ; la
dernière plaque, devenue dangereuse pour
les promeneurs, a été enlevée en 1995.
Seule une petite partie de l'ancien
tronc, située contre le mur, continue de
vivre. Des bourrelets attestent l'apparition
de nouveau bois, la frondaison s'étend
chaque printemps pour la plus grande
satisfaction des perguétois qui voient dans
ce vieil if la preuve que leur berceau ne
peut disparaître.
L'enclos de Perguet, qui est un
placître pour les services des Bâtiments de
France, est inscrit à l'inventaire des sites
dont la conservation présente un intérêt
général, avec ses arbres et la clôture qui a
été restaurée récemment. Mais, sans doute
par oubli, le calvaire qui s'y dresse et qui
daterait du XVI ème siècle ne figure pas sur
l'arrêté du 9 mai 1931 du Secrétariat d'État
aux Beaux-Arts : les services concernés
ont dès lors refusé leur participation à
sa restauration, qui a été financée par la
municipalité de Bénodet avec le concours
de l'association "Paotred Perguet" en
1989.

4/15
Le calvaire est composé d'une croix
de granit montée sur un socle de trois
marches. Les statues de la Vierge et de
Saint Jean encadrent le Christ en croix. Au
revers, la Sainte Trinité ; dans le fut est
sculptée l'effigie de Saint Laurent avec son
gril.
A signaler aussi dans le triangle
herbu et planté de grands arbres, à l'ouest
de l'enclos, un deuxième calvaire de fort
belle facture, composé d'une croix
monolithique scellée dans un joli socle de
trois marches. A proximité, une pierre
cylindrique d'environ un mètre de haut,
plantée verticalement; certains y voient une
pierre milliaire, mais elle ne se rattache
sans doute pas à l'histoire de l'ensemble
religieux.

L'église est le joyau
L'église de Perguet est très modeste
dans ses dimensions son volume, et même
son architecture si on la compare aux
cathédrales ou aux abbayes de l'époque
romane. Elle prend de l'importance par le
témoignage qu'elle apporte sur les
bâtisseurs de l'époque, témoignage souvent
apprécié et commenté par les visiteurs. Si
l'arrivant est souvent sous le charme et
ouvre de grands yeux en pénétrant dans
l'enclos, on le trouve aussi bouche bée,
admiratif dès qu'il pénètre dans l'église et
qu'il se trouve entre les travées de la nef.
Découvrons
la
d'abord
de
l'extérieur. Le pignon ouest a été remanié
ou rebâti ; il est daté du XVI ème et est
percé en son milieu d'une porte de la fin du
gothique, dans le prolongement de la nef.

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On trouve exactement la même à l'église de
Loperhet, dédiée également, nous l'avons
vu, à Sainte Brigitte.
Le caractère roman de l'édifice
ancien apparaît nettement sur la façade
nord, qui est crépie, par trois fenêtres très
hautes et très étroites. Plus bas, ajouté
quelques siècles plus tard, le bas-côté dont
les murs sont de bel appareillage.
Toute la partie est, constituant le
choeur et les deux transepts, serait du XV
ème
: elle déborde largement sur la nef. Cette
partie est percée de trois baies : l'une, au
nord, de deux lancettes ; la plus grande au
sud: au chevet, la plus belle, de style
gothique flamboyant, constitue le vitrail du
choeur. Dans le passé, cette fenêtre était
garnie d'un vitrail en couleurs dont il
subsiste seulement trois écussons qui ont
été récemment déposés par les services des
Bâtiments de France pour remplacer le
verre blanc posé dans un réseau de plomb
et dont le mauvais état constituait une
menace pour le retable restauré.
L'écusson central est celui du comte
de Fouesnant : "De sable à l'aigle
impériale d'argent, becquée et membrée de
gueules". Les deux autres pourraient être
ceux des seigneurs du Juch : "D'azur au
lion d'argent, armé et lampassé de
gueules." Ces armoiries témoignent de la
prééminence des deux familles dans la
paroisse de Perguet.
Mais c'est la façade sud de
l'ensemble qui est surtout admirée à cause
de l'harmonie qui s'en dégage. Partant de
l’ouest où une pierre tombale perpétue le
carré où étaient enterrés les prêtres de la
paroisse, se trouve un petit ossuaire à trois
arches, adossé à l'église. Au milieu, le
porche aux colonnes légèrement divergentes, et ses deux bancs de pierre à deux
seuils qui témoignent de la fréquentation :

le premier est bien usé et le second, qui lui
est bien antérieur, profondément creusé par
les paroissiens qui y ont ainsi laissé la trace
de leur existence.
A droite du porche, contre le
transept avec lequel elle communique, se
trouve la sacristie, un petit carré
dissimulant un oculus débouché en 1995 et
orné d'un petit vitrail évoquant le gril de
Saint Laurent. Le long de la nef le solin du
toit du bas-côté arrive à mi-hauteur des
fenêtres.
En levant les yeux, on remarque un
escalier de pierre conduisant au clocher
construit sur le mur de retend : joli clocher,
bien que modeste. Ajouré, il est tout à fait
dans le style de la région. Construit sur
l’arc diaphragme, il date de la fin du XVI
ème
siècle, comme l’atteste une inscription
gravée sur la face sud de l'embase: "1592
DOM IAN RISTEN CUR CARADEC" ;
deux noms qui ne peuvent désigner qu'une
autorité religieuse et le desservant de la
paroisse au moment de la construction.
La cloche, qui appelait
les
paroissiens aux offices et sonnait pour eux
les événements heureux ou malheureux, est
un témoignage de la distance qui les
séparait des troubles de la Révolution: à la
base, sur la grande circonférence, est
gravée l'inscription "JESUS MARIA
JOSEPH JOACHIM ANNA - 1790 ".
Pénétrant dansl’église, le visiteur
laisse à sa droite un bénitier original: une
grande auge de pierre insérée dans le mur.
Débouchant dans la nef: baignée d'une
douce lumière tombant des hautes fenêtres
en meurtrières, il oscille entre admiration
et recueillement. Louise-Marie Tillet la
décrit ainsi :
"L’intérieur est roman: d’un art qui
s'apparente aux églises de Fouesnant et de
Loctudy, où l'on retrouve une disposition et
une décoration assez semblables.

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La nef à trois travées, non voûtée, est
directement éclairée par de petites fenêtres
romanes très ébrasées intérieurement. Les
bas-côtés ont été refaits au XV ème siècle. Il
semble que la nef soit très ancienne ;
certains auteurs (Grand en particulier) en
feraient remonter la construction à
l'époque carolingienne, Elle est composée
de trois grandes arcades s'appuyant
directement sur le sol (côté nord). Les
claveaux, soigneusement extradossés, sont
très réguliers,

Le côté sud présente une
disposition particulièrement peu commune,
peut-être signe d’un renforcement que l'on
daterait de la fin du XI ème ou du début du
XII ème. Trois grandes arcades encadrent
les fenêtres hautes, retombant aux
extrémités sur des piédroits non moulurés.
Et deux colonnes dont les bases sont en
forme de chapiteaux renversés s'appuient
sur le tailloir en saillie des piles de la nef.

Ces
chapiteaux
sont
ornés
d'élégants entrelacs, une des bases
représente trois petits personnages. Entre
la nef el le chœur, l'arc roman en pleincintre a été remplacé par un arc en tierspoint. Sur le mur intérieur, façade nord,
près des fonts baptismaux, une cheminée
ancienne assez rudimentaire."
En ce qui concerne l'arc triomphal,
ajoutons que lors des travaux de
remaniement de la charpente, on a pu
observer que le mur qui le surplombe est
composé de deux types de maçonnerie
nettement différenciés, montrant que l'arc
ogival constitue un renforcement pour
recevoir le clocher qui s'appuie ainsi sur les
piliers latéraux. Des architectes des
Bâtiments de France, consultés sur cette
particularité,
y
voient
aussi
un
renforcement du plein-cintre qui n’offrait
pas de garantie suffisante pour supporter le
clocher.
D'autres spécialistes ont vu dans
l’église de
Perguet mais à une échelle
différente, des dispositions constatées dans
l'église de Saint-Philibert de Grandlieu
considérée comme unique en Bretagne et
annonciatrice de l'époque romane. Des
visiteurs avertis voient dans les entrelacs et
figures des colonnes sud l'image de
manuscrits
irlandais.
Autre
sujet
d'interrogation, la petite cheminée.
L'église était-elle une étape du
"Tro Breiz" ? Y allumait-on le feu pour
tiédir l'air près des fonds baptismaux ? Y
veillait-on les dépouilles des naufragés ?
Autant de questions sans réponses
Le choeur et les transepts de la
période gothique n'ont pas le
même
intérêt historique, mais la construction est
significative de l'importance de la
paroisse.

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L’arc triomphal
en plein-cintre,
surmonté d’un
arc en tiers-point

L'ossuaire était déjà construit, le clocher
est venu ensuite.
Le choeur lui-même est séparé des
transepts qui forment une croix latine par
des arcs reposant sur des corbeaux ; d'un
côté, des visages humains qui ne laissent
pas indifférent, de l'autre deux écussons
martelés.

Le mobilier
L'église
hors
d'eau,
les
restaurations de Perguet ont commencé par
le calvaire. Acceptant une suggestion du
maire, la toute nouvelle association
"Paotred Perguet" affectait une somme de
10.000 francs pour cette restauration qui
fut alors inscrite au budget de la commune.
Les Monuments Historiques refusèrent leur
participation, pour les raisons que nous
avons déjà citées.
Après les élections municipales de 1989
arrive Renan Clorennec, adjoint au maire,
connu pour son attachement aux affaires
culturelles, et qui va être le grand artisan
de la restauration de tout le mobilier de
Perguet. Ce fut d'abord l'inventaire,
nécessaire pour avoir accès aux
subventions de l’état, réalisé par Tanguy
Daniel,
président
de
la
Société
Archéologique
et
responsable
des

antiquités et objets d'art, inventaire auquel
a collaboré l'auteur de cet article. En quelques années furent restaurés : le tableau de
la Sainte Famille qui fut l’objet d'une
attention toute particulière de Françoise
Le Corre qui en a retrouvé la polychromie
initiale après avoir repris les accrocs dont il
était affecté.
- Le Christ en croix, revenu à
Perguet ; après un séjour dans l'église
Saint Thomas, a été consolidé et restauré
dans l'atelier Le Goel.
- Ce fut ensuite la grande entreprise
: toutes les statues en bois polychrome sont
allées à l'atelier régional de Kerguéhenneuc
où elles ont été traitées, renforcées et
restaurées certaines, telle celle de Saint
Jacques, étaient à la limite du
transportable et d'un état permettant de
supporter les travaux.
A présent,
Ste Brigitte et St
Patrice sont dans des niches de chaque côté
du vitrail du choeur ; deux Pietas, l'une
en boispolychrome et l'autre en calcaire,
encadrent le tableau de la Sainte Famille;
dans le transept sud, St Laurent , et St
Herbot ; au tond de la nef au pignon ouest,
St Jacques et un personnage non identifié ;
le Christ en croix est dans la nef au-dessus
d'un pilier des arcades " nord; deux
angelots sont en vis à vis sur le retable.

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- L'estrade du choeur, en trop mauvais état,
n'a pu être refaite, et c'est une copie sortie
des ateliers De La Bernardie, de Brest, qui
l'a remplacée.
- Puis ce fut au tour du retable, qui a
retrouvé tout son éclat, des autels des deux
transepts, et, pour terminer, de la table de
communion qui a été renforcée et gardée
dans sa teinte d'origine, mademoiselle
Gargadennec, responsable des antiquités et
objets d'art du Finistère, a montré
beaucoup d'empressement à sauver ce
matériel sacré; les autorités religieuses ont
suivi les opérations avec satisfaction. Les
travaux terminés, Monseigneur l'évêque,
répondant à l'invitation des "Paotred
Perguet", leur a fait le grand honneur de
présider, auprès de son recteur Robert
Martin, le pardon de St Laurent.
La nouvelle municipalité continue
l'oeuvre entreprise: elle a financé le
remaniement du mur de l'enclos qui
s'éboulait par pans entiers. Elle est
confrontée au remplacement fréquent des
projecteurs qui partent régulièrement sans
laisser d'adresse. Et Christian Pennanec'h,
maire, est actuellement au coeur d'un projet
de création de vitraux couleur, voulus et
financés par les "Paotred Perguet",
réalisation laquelle ils aspirent depuis
plusieurs années et qui les passionne.

La stèle de Santez Berhed
Un vieux tronc de chêne dans
lequel est sculpté une petite effigie de Ste
Brigitte, et creusé d'un tronc pour les
offrandes, est placé à la droite du choeur.
La stèle est attribuée à Joseph Peillet,
sculpteur fécond de Landrévarzec (bois et
pierre). Elle a été offerte à Perguet par le
Syndicat d'Initiative de Cornouaille,
comme l'atteste l'inscription gravée au
ciseau.

Les anciens se souviennent de voir
cette stèle plantée dans le sol à l'entrée de
l'enclos. La partie enterrée ne résista pas au
temps, et elle fut alors placée dans la petite
remise. Un jour, les employés municipaux,
obéissant aux ordres, envoyèrent à la
décharge publique tout le mobilier hors
d'usage entreposé dans cette remise, dont
Santez Berhed. Un artisan de Bénodet la
remarqua,

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l'emporta dans son atelier où elle fut
désirée par un client, et c'est ainsi qu'elle
s'est trouvée pendant quelques années dans
une ancienne ferme où elle a été bien
traitée avant d'être rendue à son lieu de
culte.
Quelque peu abîmée par les ans et
ses tribulations, la stèle a été restaurée par
François Le Corre, à Clohars-Fouesnant. Et
son retour a donné lieu à une cérémonie de
bénédiction par le recteur Robert Martin,
très attentif à tout ce qui touchait Perguet.
C'est ce modeste tronc de chêne que l 'abbé
Job an Irien a choisi pour illustrer la
couverture de la revue "Minihi Lévénez" de
février 1994

Une longue période
d'abandon
L'enclos, l'église et son mobilier ont été
longtemps voués à l'abandon: Perguet

n'était pas dans les priorités des édiles et
les services de l'Etat eux-mêmes
semblaient s'en désintéresser. Des losanges
de vitraux non protégés volaient en éclats
et l'église fut bientôt hantée par les oiseaux
de nuit et par les chauves-souris dont les
déjections signalaient la présence dans la
charpente.
Les ronces et les herbes folles
envahissaient l'ancien cimetière, dans
lequel le maire avait interdit aux enfants de
se livrer à leur exercice favori : le tir au
lance-pierres.
Robuchon, connu pour son intérêt à
l'égard de tout ce qui touche l'art roman,
est passé à Perguet, et voici ce qu'il a vu
"égIise
romane
"délabrée...quelques
vieilles statues....des débris de vitraux".
Jos Parker, le barde de Fouesnant, n'est pas
plus tendre dans son recueil "Sous les
chênes" paru en 1891

C'est une pauvre vieille église dans un site
Qu'on ne visite pas, qu'aucun guide ne cite.
On reconnaît de loin son style primitif.
Quelques chênes tordus l'entourent : un grand if
Plusieurs fois centenaire et rongé de vieillesse
L'ombre d'un front pensif qui n’a plus de souplesse
Et quand on a la goutte on vient sous ses rameaux
Invoquer Saint Laurent qui guérit tous ces maux.
L’herbe pousse partout du portail à l'entrée :
D'un seul petit sentier l'église est entourée,
Signe des vœux fervents comme on les fait chez nous
Et que les pèlerins creusent de leurs genoux.
Les lichens ont rongé le granit: des fissures
Percent partout le toit et font des meurtrissures
Au plein-cintre, à l’ogive, éclatant des plâtras.
Le calvaire lui-même à peine tend les bras.
L’ossuaire a perdu ses os pleins d'asphodèles,
Le bénitier son eau, la cloche ses fidèles,
Et le clocher penchant semble prendre un appui
A l'escalier de pierre étagé jusqu’à lui.
Chaque hiver la tempête emporte quelque chose
Aux vitraux déchaussés, à la porte déclose.

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Elle s'en va, de jour en jour se ruinant,
Et comme elle n'est plus paroisse maintenant,
La messe ne s’y dit qu'une fois par année
Comme si Dieu lui-même l'avait abandonnée,

Au fil des ans, les ardoises
s'envolaient une à une sous les
bourrasques, il pleuvait à l'intérieur et le
mobilier se dégradait. Ce n'est qu'en 1975
que la municipalité et les Monuments
Historiques ont entrepris de remanier la
charpente et la toiture, en deux chantiers, la
nef d'abord, la partie Est ensuite.
Quelques années plus tard, les
regards se sont à nouveau tournés vers
Perguet. Le comité des fêtes de Bénodet,
présidé par Jean Heydon, a vu une belle
façon d'élargir le champ d'action du comité
en offrant aux bénodétois et aux touristes
des animations conformes aux souhaits des
vacanciers. Un nouvel essor était donné au
pardon de Saint Laurent, qui contribuait
ainsi à alimenter la caisse du comité.
Quand sa dissolution est survenue quelques
années plus tard, les dirigeants se sont
souvenu de Perguet dans la répartition des
reliquats.

peut que l'imaginer au travers d'études plus
larges.
De l'abbaye augustinienne de
Daoulas nous viennent des témoignages du
fonctionnement de la paroisse. De 1231 à
1690, des religieux de ce monastère
desservaient la chapelle Saint Thomas et
percevaient les dîmes de la paroisse de
Perguet
; mais l'église paroissiale
avait cependant son clergé séculier et son
administration. Les prêtres s'y succèdent
jusqu'en 1792.

Une tranche d'histoire
L’histoire religieuse de Perguet se
trouve surtout dans les pierres qui se sont
ajoutées au fil des siècles pour constituer
l'ensemble que nous connaissons. Elle est
également enfouie dans ce qui constitua le
presbytère, dont les restes seraient ces pans
de murs que l'on voit encore à l'angle nordouest de l'église, sous les broussailles:
vestiges d'une ancienne demeure avec, au
pignon, la grande cheminée. La moitié de
la construction a été prise, en diagonale,
dans l'assiette du C.D.44 à la fin du XIXème
siècle.
Ce que fut l'histoire des premiers
habitants de Perguet nous échappe: on ne

Une dalle funéraire ecclésiastique

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Certains sont connus grâce à la mention de
leur arrivée ; d'autres y sont décédés après
un ministère plus ou moins long: ainsi
Messire Le Reun, mort en 1672. Jean
Collin, recteur, arrive en 1678 et décède le
13 mars 1708 à l'âge de 70 ans, "au manoir
presbytéral". Pierre Millard, arrivé en
1722, meurt le 31 décembre 1741. En
1739, c'est Guillerm Hostiou qui meurt
"dans sa maison du bourg de Perguet"; et
le
8 juillet 1763, Hervé Rivoal est
signalé mort au presbytère. On peut
supposer que sa dépouille a été la dernière
ensevelie sous la dalle, devant l'ossuaire.
Dès cette époque, la sépulture des
prêtres est aussi un signe du clivage de la
paroisse. En effet, le 6.janvier 1750 était
inhumé au cimetière de Bénodet le corps
du Vénérable Messire Le Borgne, 28 ans,
curé de Perguet.
Le dernier desservant de l'église de
Perguet a été Guillaume Pellerin, recteur.
Insermenté, il émigre en Espagne le 2
juillet 1792, et reviendra le 22 mai 1802
pour s'installer à Bénodet. Son vicaire,
Jacques
L
'Haridon,
qui
l’avait
accompagné, n'est pas revenu.
Pellerin était arrivé à Perguet en
1787 en remplacement de François Canaff
qui s'y trouvait depuis 1768. Ce dernier
avait démissionné; on le dit malade dans
une auberge à Quimper, puis reprenant sa
démission
avant
d'abandonner
définitivement. Cette démission était peutêtre spontanée, mais on sait que ses
confrères l'avaient signalé à l'évêque pour
avoir une jeune et jolie servante dont il ne
voulait pas se séparer.
Au départ de Guillaume Pellerin, le
service de la paroisse est revenu à Demizit,
curé de Clohars-Fouesnant.

En 1792, la communede
Perguet
était en force auprès de Alain Nédélec, le
juge fouesnantais qui ne voulait pas juger
et incitait ses compatriotes à ne pas payer
d'impôts
au nouveau régime. Parmi
les noms cités dans le procès qui s'est
terminé par la condamnation à mort
d'Alain Nédélec : Pierre Lc Cain, maire;
Pierre Creven, tailleur à Kermine ;
Corentin Bertholom et François Caradec,
de Kerconan ; Yves Philippe, de Keraven
Vihan ; Jean Fichant, de Kerguel et le
sonneur de
cloches qui donna l'alarme
en sonnant le tocsin : Dans un but
d'apaisement, tous furent acquittés. (Voir F
oen-Izella N° 10).
La commune de Perguet est
devenue Bénodet par décret du 15 avril
1878, à la demande du maire, Jean-Marie
Friant, qui habitait Bénodet. Mais entre la
demande et la parution du décret, il y eut
des élections municipales" et c'est un
nouveau maire, René Berrou, propriétaire
de la ferme de Kerconan à Perguet, qui
signe le premier registre de la nouvelle
commune.
René Berrou a laissé le souvenir d'un
homme d'action. Il dut lutter contre son
conseil pour faire ouvrir une école à
Perguel et il donna gratuitement le
terrain pour la réaliser. Il décéda en cours
de mandat" et son fils refusa de prendre sa
suite malgré un vote unanime de ses
collègues élus.
Le changement de nom de la
commune a fait couler de l'encre et de la
salive;

13/15
en fait, il ne s'agissait que d'officialiser une
situation existante par l'importance qu'avait
prise le port de Bénodet. Dans les registres
paroissiaux, on constate déjà, dès 1700,
c'est-à-dire 185 ans plus tôt, que si les
naissances et les mariages se faisaient à
Perguet, les défunts étaient enterrés à
Perguet ou à Bénodet selon le lieu de leur
domicile.

L'Association " PAOTRED
PERGUET "
Depuis 1987 existe une association
de quartier qui s'est donné pour objectifs
d'entretenir les liens d'amitié entre les
habitants, d'animer la vie du quartier, et
d'être gardienne des traditions et du
patrimoine culturel. Elle a pris le nom de
"Paotred Perguet" (les Gars de Perguet) :
Le président en est Jean-Pierre Diascom
depuis sa création.

Et depuis, l'association n'a
cessé d'oeuvrer pour donner vie au quartier
durant l'hiver. Par ses initiatives, le pardon
de Saint Laurent est devenu un rendezvous important, prisé par les vacanciers
en quête de
traditions bretonnes. Elle a
participé financièrement, auprès de la
municipalité,
aux
restaurations
et
embellissements du site. En ce moment,
elle propose de financer la pose de vitraux
couleur sur les fenêtres du choeur et des
deux transepts de l’église.
Les élus de la commune
sont en phase avec l'association.
Conscients de la notoriété et de l'intérêt
que présente pour la station l'édifice
roman, ils l'ouvrent aux visiteurs pendant
la saison estivale, et les comptes de
l'hôtesse d'accueil prouvent que Perguet est
en bonne place sur les carnets de route des
vacanciers.

Foule au pardon de Perguet, où se mêlent vacanciers et autochtones

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  • 1. René BLEUZEN PERGUET PERGUET : c'est le nom de l'ancienne paroisse dont l'église est placée sous le vocable de Santez BERHET, la sainte irlandaise que les français connaissent sous le nom de BRIGITTE. On saitque la paroisse, devenue Commune sous la Révolution, a perdu son nom d'origine pour devenir BENODET. (Décret N° 4878 du 15 mars 1878, signé du Maréchal Mac Mahon, Président de la République). Pourquoi Perguet et non Berhet ? C'est une déformation du nom au cours du temps. II est devenu Birgit dans d'autres régions, et chez nous, les anciens le prononcent Pirg't. On trouve aussi l'orthographe Berchet sur la carte de Bretagne du "Théâtre François" qui fut le premier atlas français, daté de 1590 (Bibliothèque Nationale). Le nom de Perguet apparaît au cours du XVII ème siècle. On le trouve dans un inventaire du monastère de Daoulas de 1662. Il y est précisé que les religieux de cette abbaye augustinienne sont venus y exercer leur ministère à la suite d'un acte important Cet acte de l'évêque de Quimper Raynaud (1219-1245) conservé au Cartulaire de l'abbaye de Daoulas, et figurant aux Archives départementales, date de 1231. Il mentionne que le comte Eude de Fouesnant et toute sa famille : ses frères Rivoallon et Alain ; ses neveux Morvan Robert et ses soeurs : Eude Grallon, Guy et Daniel, fils de Geffroy Guy : Grallon Kerscoed et son épouse, donnent à l'église de Bénodet du Bienheureux Thomas, martyr, toutes les dîmes qu'ils possèdent dans la paroisse de Perguet. L'évêque, du consentement de son chapître, donne l'église Saint- Thomas de Bénodet et toute la paroisse de Perguet aux Abbés de NotreDame de Daoulas, à charge pour les dits religieux de prier pour leurs bienfaiteurs et d'assurer le service religieux en l'église de Bénodet: service qu'ils ont observé jusqu’à l'annexion de l'abbaye au Séminaire de la Marine, en 1690. Quant à Eude (ou Eudon) de Fouesnant, nous ne connaissons à peu près rien du personnage, et donc des raisons de l'acte que nous citons plus haut. Cet acte ne nous renseigne pas davantage sur la date de la création de la paroisse de Perguet, ni sur la période qui sépare la venue des premiers évangélisateurs aux VI ème et VII ème siècles et l'époque de la Construction de l'église romane que nous connaissons actuellement. 1/15
  • 2. Sainte Brigitte L'église de Perguet est dédiée à Sainte Brigitte l'Irlandaise, à ne pas confondre avec Sainte Brigitte la Suédoise, la seule citée dans "La vie des Saints ( Buez ar Zent)." La suédoise vécut de 1302 à 1373 une vie édifiante, fit des miracles, créa à Valtein le couvent de l'Ordre du Saint Sauveur, mais ce n'est pas la nôtre. qu'elle avait fondé. De La Villemarqué dit qu'elle était fille du druide Dubtak, et "qu'après avoir chanté sur sa harpe les héros païens de l'Irlande, elle consacra sa vie au Seigneur. Ses chants ravissaient les rois et les peuples aux fêtes de Tara. Influente, elle fit abolir les tributs de chair humaine." Job an Irien a consacré le n° 24 de la revue " Minihi Lévénez" à Santez Berhet (Vie et culte de Sainte Brigitte). En couverture, la photo du tronc de l'église de Perguet. L'auteur cite dans cet ouvrage les deux paroisses de l'évêché de Quimper et de Léon, Perguet et Loperhet, dont Sainte Brigitte est la patronne, les 14 chapelles qui lui sont dédiées, ainsi que les différents pays d'Europe ou elle fut vénérée. La Grande Bretagne lui a donné des noms de villes ; en Alsace, le nom du costume féminin.. "bürebride", vient du prénom Brigitte , prénom par ailleurs très fréquent. Job an Irien ajoute que Brigitte est la sainte la plus connue des évangélisateurs irlandais. On ne sait pas grand chose à son sujet, dit-il, mais les "vies de Sainte Brigittes sont des suites de miracles qu'il conte avec beaucoup d'humour et d'humilité. Tous ces miracles ont pour thème la charité envers les plus pauvres et leur protection à l'égard des méchants. Le site de Perguet Sainte Brigitte d'Irlande naquit en l'an 452 (ou 456) et décéda en 524 ; elle fut inhumée dans le monastère de Kildare Le lieu-dit et le secteur qu’il est convenu d'appeler quartier de Perguet se trouvent à une demi-lieue au nord du plateau rocheux de Mousterlin et à une distance sensiblement égale des chefs-lieux des quatre communes qui l'encadrent Fouesnant, Pleuven, Clohars-Fouesnant et Bénodet. 2/15
  • 3. Vue d’ensemble de la façade sud : de gauche à droite, l’ossuaire, le porche, la sacristie, le transept, le calvaire Il s'agit d'un plateau de terres riches, ce qui peut expliquer le choix des religieux d'y établir leur lieu de culte. Selon Louise-Marie Tillet, membre du Centre International d'Études Romanes, certains auteurs feraient remonter la construction de l’église à l'époque carolingienne. Il est probable qu’elle date du début du deuxième millénaire, au temps Olt le breton Abélard, théologien, permit à Paris de devenir le premier centre culturel de l'occident. C'était aussi le temps de l'écobuage, qui a permis la sédentarisation de la population ; les Cisterciens, qui le pratiquaient, furent dispensés par le pape de payer la dîme au clergé séculier. On peut imaginer que des religieux, travaillant au coude à coude avec des paysans un noyau de parcelles fertiles, ont pu décider la création d'un lieu de culte. Les difficultés n'ont pas manquer aux bâtisseurs ; certes, il s'agit d'une construction modeste si on la compare aux abbayes de la même époque, mais si le bois de charpente a pu être trouvé sur place, tous les autres matériaux ont dû être transportés, en des temps où les voies de communication étaient quasi inexistantes et le matériel rudimentaire. On peut également remarquer qu'au moment ou l'endroit fut choisi pour édifier ce lieu de culte, il n'existait aucune autre église aux alentours (du moins il n'en reste rien), si ce n'est celle de Saint-Pierre de Fouesnant. Les services des Monuments Historiques ont été et continuent d'être très intéressés par Perguet. Ils participent à tous les travaux de restauration, de même que le service de protection des antiquités et oeuvres d'art pour ce qui concerne le mobilier. 3/15
  • 4. L'église de Perguet figure sur la liste des monuments cités dans l'arrêté du 16 avril 1916, et des plaques apposées aux entrées de l'enclos signalent au visiteur qu'il s'agit d'un Monument Historique. L'enclos luimême est inscrit sur la liste supplémentaire, par décision du 9 mai 1931. L'enclos L'église de Perguet se trouve dans un enclos dont le mur nord longe la route départementale n°44 ; ceux de l'est et du sud donnant sur cette ancienne R.D. 44 sont devenus chemins communaux de la commune de Fouesnant. Ce clos qui fut le cimetière communal est accessible des côtés nord et sud-est par des escaliers. L'entrée principale, en arc triomphal, est pratiquée dans le mur ouest et flanquée d'un échalier. La grille qui en interdisait l'entrée a depuis longtemps disparu. De grands arbres (chênes et châtaigniers) se dressent de chaque côté du mur d'enceinte ; certains, menaçant de tomber, ont été abattus et remplacés. Un if plusieurs fois centenaire, au tronc torturé, est regardé comme le symbole, le témoin de la présence des aïeux inhumés dans le lieu saint. Cet arbre fut autrefois beaucoup plus important et son tronc était énorme. Puis il a périclité ; au début du siècle une grande partie du tronc s'est desséchée et s'en est allée en pans entiers. Vers les années 30- 40, il s'était vidé et il s'était formé un creux que l'on assimilait, l'entrée d'une crypte, ou les jeunes mariés aimaient à se taire photographier le jour de leurs noces. Puis, l'un après l'autre, les morceaux de bois mort ont disparu ; la dernière plaque, devenue dangereuse pour les promeneurs, a été enlevée en 1995. Seule une petite partie de l'ancien tronc, située contre le mur, continue de vivre. Des bourrelets attestent l'apparition de nouveau bois, la frondaison s'étend chaque printemps pour la plus grande satisfaction des perguétois qui voient dans ce vieil if la preuve que leur berceau ne peut disparaître. L'enclos de Perguet, qui est un placître pour les services des Bâtiments de France, est inscrit à l'inventaire des sites dont la conservation présente un intérêt général, avec ses arbres et la clôture qui a été restaurée récemment. Mais, sans doute par oubli, le calvaire qui s'y dresse et qui daterait du XVI ème siècle ne figure pas sur l'arrêté du 9 mai 1931 du Secrétariat d'État aux Beaux-Arts : les services concernés ont dès lors refusé leur participation à sa restauration, qui a été financée par la municipalité de Bénodet avec le concours de l'association "Paotred Perguet" en 1989. 4/15
  • 5. Le calvaire est composé d'une croix de granit montée sur un socle de trois marches. Les statues de la Vierge et de Saint Jean encadrent le Christ en croix. Au revers, la Sainte Trinité ; dans le fut est sculptée l'effigie de Saint Laurent avec son gril. A signaler aussi dans le triangle herbu et planté de grands arbres, à l'ouest de l'enclos, un deuxième calvaire de fort belle facture, composé d'une croix monolithique scellée dans un joli socle de trois marches. A proximité, une pierre cylindrique d'environ un mètre de haut, plantée verticalement; certains y voient une pierre milliaire, mais elle ne se rattache sans doute pas à l'histoire de l'ensemble religieux. L'église est le joyau L'église de Perguet est très modeste dans ses dimensions son volume, et même son architecture si on la compare aux cathédrales ou aux abbayes de l'époque romane. Elle prend de l'importance par le témoignage qu'elle apporte sur les bâtisseurs de l'époque, témoignage souvent apprécié et commenté par les visiteurs. Si l'arrivant est souvent sous le charme et ouvre de grands yeux en pénétrant dans l'enclos, on le trouve aussi bouche bée, admiratif dès qu'il pénètre dans l'église et qu'il se trouve entre les travées de la nef. Découvrons la d'abord de l'extérieur. Le pignon ouest a été remanié ou rebâti ; il est daté du XVI ème et est percé en son milieu d'une porte de la fin du gothique, dans le prolongement de la nef. 5/15
  • 6. On trouve exactement la même à l'église de Loperhet, dédiée également, nous l'avons vu, à Sainte Brigitte. Le caractère roman de l'édifice ancien apparaît nettement sur la façade nord, qui est crépie, par trois fenêtres très hautes et très étroites. Plus bas, ajouté quelques siècles plus tard, le bas-côté dont les murs sont de bel appareillage. Toute la partie est, constituant le choeur et les deux transepts, serait du XV ème : elle déborde largement sur la nef. Cette partie est percée de trois baies : l'une, au nord, de deux lancettes ; la plus grande au sud: au chevet, la plus belle, de style gothique flamboyant, constitue le vitrail du choeur. Dans le passé, cette fenêtre était garnie d'un vitrail en couleurs dont il subsiste seulement trois écussons qui ont été récemment déposés par les services des Bâtiments de France pour remplacer le verre blanc posé dans un réseau de plomb et dont le mauvais état constituait une menace pour le retable restauré. L'écusson central est celui du comte de Fouesnant : "De sable à l'aigle impériale d'argent, becquée et membrée de gueules". Les deux autres pourraient être ceux des seigneurs du Juch : "D'azur au lion d'argent, armé et lampassé de gueules." Ces armoiries témoignent de la prééminence des deux familles dans la paroisse de Perguet. Mais c'est la façade sud de l'ensemble qui est surtout admirée à cause de l'harmonie qui s'en dégage. Partant de l’ouest où une pierre tombale perpétue le carré où étaient enterrés les prêtres de la paroisse, se trouve un petit ossuaire à trois arches, adossé à l'église. Au milieu, le porche aux colonnes légèrement divergentes, et ses deux bancs de pierre à deux seuils qui témoignent de la fréquentation : le premier est bien usé et le second, qui lui est bien antérieur, profondément creusé par les paroissiens qui y ont ainsi laissé la trace de leur existence. A droite du porche, contre le transept avec lequel elle communique, se trouve la sacristie, un petit carré dissimulant un oculus débouché en 1995 et orné d'un petit vitrail évoquant le gril de Saint Laurent. Le long de la nef le solin du toit du bas-côté arrive à mi-hauteur des fenêtres. En levant les yeux, on remarque un escalier de pierre conduisant au clocher construit sur le mur de retend : joli clocher, bien que modeste. Ajouré, il est tout à fait dans le style de la région. Construit sur l’arc diaphragme, il date de la fin du XVI ème siècle, comme l’atteste une inscription gravée sur la face sud de l'embase: "1592 DOM IAN RISTEN CUR CARADEC" ; deux noms qui ne peuvent désigner qu'une autorité religieuse et le desservant de la paroisse au moment de la construction. La cloche, qui appelait les paroissiens aux offices et sonnait pour eux les événements heureux ou malheureux, est un témoignage de la distance qui les séparait des troubles de la Révolution: à la base, sur la grande circonférence, est gravée l'inscription "JESUS MARIA JOSEPH JOACHIM ANNA - 1790 ". Pénétrant dansl’église, le visiteur laisse à sa droite un bénitier original: une grande auge de pierre insérée dans le mur. Débouchant dans la nef: baignée d'une douce lumière tombant des hautes fenêtres en meurtrières, il oscille entre admiration et recueillement. Louise-Marie Tillet la décrit ainsi : "L’intérieur est roman: d’un art qui s'apparente aux églises de Fouesnant et de Loctudy, où l'on retrouve une disposition et une décoration assez semblables. 6/15
  • 7. La nef à trois travées, non voûtée, est directement éclairée par de petites fenêtres romanes très ébrasées intérieurement. Les bas-côtés ont été refaits au XV ème siècle. Il semble que la nef soit très ancienne ; certains auteurs (Grand en particulier) en feraient remonter la construction à l'époque carolingienne, Elle est composée de trois grandes arcades s'appuyant directement sur le sol (côté nord). Les claveaux, soigneusement extradossés, sont très réguliers, Le côté sud présente une disposition particulièrement peu commune, peut-être signe d’un renforcement que l'on daterait de la fin du XI ème ou du début du XII ème. Trois grandes arcades encadrent les fenêtres hautes, retombant aux extrémités sur des piédroits non moulurés. Et deux colonnes dont les bases sont en forme de chapiteaux renversés s'appuient sur le tailloir en saillie des piles de la nef. Ces chapiteaux sont ornés d'élégants entrelacs, une des bases représente trois petits personnages. Entre la nef el le chœur, l'arc roman en pleincintre a été remplacé par un arc en tierspoint. Sur le mur intérieur, façade nord, près des fonts baptismaux, une cheminée ancienne assez rudimentaire." En ce qui concerne l'arc triomphal, ajoutons que lors des travaux de remaniement de la charpente, on a pu observer que le mur qui le surplombe est composé de deux types de maçonnerie nettement différenciés, montrant que l'arc ogival constitue un renforcement pour recevoir le clocher qui s'appuie ainsi sur les piliers latéraux. Des architectes des Bâtiments de France, consultés sur cette particularité, y voient aussi un renforcement du plein-cintre qui n’offrait pas de garantie suffisante pour supporter le clocher. D'autres spécialistes ont vu dans l’église de Perguet mais à une échelle différente, des dispositions constatées dans l'église de Saint-Philibert de Grandlieu considérée comme unique en Bretagne et annonciatrice de l'époque romane. Des visiteurs avertis voient dans les entrelacs et figures des colonnes sud l'image de manuscrits irlandais. Autre sujet d'interrogation, la petite cheminée. L'église était-elle une étape du "Tro Breiz" ? Y allumait-on le feu pour tiédir l'air près des fonds baptismaux ? Y veillait-on les dépouilles des naufragés ? Autant de questions sans réponses Le choeur et les transepts de la période gothique n'ont pas le même intérêt historique, mais la construction est significative de l'importance de la paroisse. 7/15
  • 8. L’arc triomphal en plein-cintre, surmonté d’un arc en tiers-point L'ossuaire était déjà construit, le clocher est venu ensuite. Le choeur lui-même est séparé des transepts qui forment une croix latine par des arcs reposant sur des corbeaux ; d'un côté, des visages humains qui ne laissent pas indifférent, de l'autre deux écussons martelés. Le mobilier L'église hors d'eau, les restaurations de Perguet ont commencé par le calvaire. Acceptant une suggestion du maire, la toute nouvelle association "Paotred Perguet" affectait une somme de 10.000 francs pour cette restauration qui fut alors inscrite au budget de la commune. Les Monuments Historiques refusèrent leur participation, pour les raisons que nous avons déjà citées. Après les élections municipales de 1989 arrive Renan Clorennec, adjoint au maire, connu pour son attachement aux affaires culturelles, et qui va être le grand artisan de la restauration de tout le mobilier de Perguet. Ce fut d'abord l'inventaire, nécessaire pour avoir accès aux subventions de l’état, réalisé par Tanguy Daniel, président de la Société Archéologique et responsable des antiquités et objets d'art, inventaire auquel a collaboré l'auteur de cet article. En quelques années furent restaurés : le tableau de la Sainte Famille qui fut l’objet d'une attention toute particulière de Françoise Le Corre qui en a retrouvé la polychromie initiale après avoir repris les accrocs dont il était affecté. - Le Christ en croix, revenu à Perguet ; après un séjour dans l'église Saint Thomas, a été consolidé et restauré dans l'atelier Le Goel. - Ce fut ensuite la grande entreprise : toutes les statues en bois polychrome sont allées à l'atelier régional de Kerguéhenneuc où elles ont été traitées, renforcées et restaurées certaines, telle celle de Saint Jacques, étaient à la limite du transportable et d'un état permettant de supporter les travaux. A présent, Ste Brigitte et St Patrice sont dans des niches de chaque côté du vitrail du choeur ; deux Pietas, l'une en boispolychrome et l'autre en calcaire, encadrent le tableau de la Sainte Famille; dans le transept sud, St Laurent , et St Herbot ; au tond de la nef au pignon ouest, St Jacques et un personnage non identifié ; le Christ en croix est dans la nef au-dessus d'un pilier des arcades " nord; deux angelots sont en vis à vis sur le retable. 8/15
  • 10. - L'estrade du choeur, en trop mauvais état, n'a pu être refaite, et c'est une copie sortie des ateliers De La Bernardie, de Brest, qui l'a remplacée. - Puis ce fut au tour du retable, qui a retrouvé tout son éclat, des autels des deux transepts, et, pour terminer, de la table de communion qui a été renforcée et gardée dans sa teinte d'origine, mademoiselle Gargadennec, responsable des antiquités et objets d'art du Finistère, a montré beaucoup d'empressement à sauver ce matériel sacré; les autorités religieuses ont suivi les opérations avec satisfaction. Les travaux terminés, Monseigneur l'évêque, répondant à l'invitation des "Paotred Perguet", leur a fait le grand honneur de présider, auprès de son recteur Robert Martin, le pardon de St Laurent. La nouvelle municipalité continue l'oeuvre entreprise: elle a financé le remaniement du mur de l'enclos qui s'éboulait par pans entiers. Elle est confrontée au remplacement fréquent des projecteurs qui partent régulièrement sans laisser d'adresse. Et Christian Pennanec'h, maire, est actuellement au coeur d'un projet de création de vitraux couleur, voulus et financés par les "Paotred Perguet", réalisation laquelle ils aspirent depuis plusieurs années et qui les passionne. La stèle de Santez Berhed Un vieux tronc de chêne dans lequel est sculpté une petite effigie de Ste Brigitte, et creusé d'un tronc pour les offrandes, est placé à la droite du choeur. La stèle est attribuée à Joseph Peillet, sculpteur fécond de Landrévarzec (bois et pierre). Elle a été offerte à Perguet par le Syndicat d'Initiative de Cornouaille, comme l'atteste l'inscription gravée au ciseau. Les anciens se souviennent de voir cette stèle plantée dans le sol à l'entrée de l'enclos. La partie enterrée ne résista pas au temps, et elle fut alors placée dans la petite remise. Un jour, les employés municipaux, obéissant aux ordres, envoyèrent à la décharge publique tout le mobilier hors d'usage entreposé dans cette remise, dont Santez Berhed. Un artisan de Bénodet la remarqua, 10/15
  • 11. l'emporta dans son atelier où elle fut désirée par un client, et c'est ainsi qu'elle s'est trouvée pendant quelques années dans une ancienne ferme où elle a été bien traitée avant d'être rendue à son lieu de culte. Quelque peu abîmée par les ans et ses tribulations, la stèle a été restaurée par François Le Corre, à Clohars-Fouesnant. Et son retour a donné lieu à une cérémonie de bénédiction par le recteur Robert Martin, très attentif à tout ce qui touchait Perguet. C'est ce modeste tronc de chêne que l 'abbé Job an Irien a choisi pour illustrer la couverture de la revue "Minihi Lévénez" de février 1994 Une longue période d'abandon L'enclos, l'église et son mobilier ont été longtemps voués à l'abandon: Perguet n'était pas dans les priorités des édiles et les services de l'Etat eux-mêmes semblaient s'en désintéresser. Des losanges de vitraux non protégés volaient en éclats et l'église fut bientôt hantée par les oiseaux de nuit et par les chauves-souris dont les déjections signalaient la présence dans la charpente. Les ronces et les herbes folles envahissaient l'ancien cimetière, dans lequel le maire avait interdit aux enfants de se livrer à leur exercice favori : le tir au lance-pierres. Robuchon, connu pour son intérêt à l'égard de tout ce qui touche l'art roman, est passé à Perguet, et voici ce qu'il a vu "égIise romane "délabrée...quelques vieilles statues....des débris de vitraux". Jos Parker, le barde de Fouesnant, n'est pas plus tendre dans son recueil "Sous les chênes" paru en 1891 C'est une pauvre vieille église dans un site Qu'on ne visite pas, qu'aucun guide ne cite. On reconnaît de loin son style primitif. Quelques chênes tordus l'entourent : un grand if Plusieurs fois centenaire et rongé de vieillesse L'ombre d'un front pensif qui n’a plus de souplesse Et quand on a la goutte on vient sous ses rameaux Invoquer Saint Laurent qui guérit tous ces maux. L’herbe pousse partout du portail à l'entrée : D'un seul petit sentier l'église est entourée, Signe des vœux fervents comme on les fait chez nous Et que les pèlerins creusent de leurs genoux. Les lichens ont rongé le granit: des fissures Percent partout le toit et font des meurtrissures Au plein-cintre, à l’ogive, éclatant des plâtras. Le calvaire lui-même à peine tend les bras. L’ossuaire a perdu ses os pleins d'asphodèles, Le bénitier son eau, la cloche ses fidèles, Et le clocher penchant semble prendre un appui A l'escalier de pierre étagé jusqu’à lui. Chaque hiver la tempête emporte quelque chose Aux vitraux déchaussés, à la porte déclose. 11/15
  • 12. Elle s'en va, de jour en jour se ruinant, Et comme elle n'est plus paroisse maintenant, La messe ne s’y dit qu'une fois par année Comme si Dieu lui-même l'avait abandonnée, Au fil des ans, les ardoises s'envolaient une à une sous les bourrasques, il pleuvait à l'intérieur et le mobilier se dégradait. Ce n'est qu'en 1975 que la municipalité et les Monuments Historiques ont entrepris de remanier la charpente et la toiture, en deux chantiers, la nef d'abord, la partie Est ensuite. Quelques années plus tard, les regards se sont à nouveau tournés vers Perguet. Le comité des fêtes de Bénodet, présidé par Jean Heydon, a vu une belle façon d'élargir le champ d'action du comité en offrant aux bénodétois et aux touristes des animations conformes aux souhaits des vacanciers. Un nouvel essor était donné au pardon de Saint Laurent, qui contribuait ainsi à alimenter la caisse du comité. Quand sa dissolution est survenue quelques années plus tard, les dirigeants se sont souvenu de Perguet dans la répartition des reliquats. peut que l'imaginer au travers d'études plus larges. De l'abbaye augustinienne de Daoulas nous viennent des témoignages du fonctionnement de la paroisse. De 1231 à 1690, des religieux de ce monastère desservaient la chapelle Saint Thomas et percevaient les dîmes de la paroisse de Perguet ; mais l'église paroissiale avait cependant son clergé séculier et son administration. Les prêtres s'y succèdent jusqu'en 1792. Une tranche d'histoire L’histoire religieuse de Perguet se trouve surtout dans les pierres qui se sont ajoutées au fil des siècles pour constituer l'ensemble que nous connaissons. Elle est également enfouie dans ce qui constitua le presbytère, dont les restes seraient ces pans de murs que l'on voit encore à l'angle nordouest de l'église, sous les broussailles: vestiges d'une ancienne demeure avec, au pignon, la grande cheminée. La moitié de la construction a été prise, en diagonale, dans l'assiette du C.D.44 à la fin du XIXème siècle. Ce que fut l'histoire des premiers habitants de Perguet nous échappe: on ne Une dalle funéraire ecclésiastique 12/15
  • 13. Certains sont connus grâce à la mention de leur arrivée ; d'autres y sont décédés après un ministère plus ou moins long: ainsi Messire Le Reun, mort en 1672. Jean Collin, recteur, arrive en 1678 et décède le 13 mars 1708 à l'âge de 70 ans, "au manoir presbytéral". Pierre Millard, arrivé en 1722, meurt le 31 décembre 1741. En 1739, c'est Guillerm Hostiou qui meurt "dans sa maison du bourg de Perguet"; et le 8 juillet 1763, Hervé Rivoal est signalé mort au presbytère. On peut supposer que sa dépouille a été la dernière ensevelie sous la dalle, devant l'ossuaire. Dès cette époque, la sépulture des prêtres est aussi un signe du clivage de la paroisse. En effet, le 6.janvier 1750 était inhumé au cimetière de Bénodet le corps du Vénérable Messire Le Borgne, 28 ans, curé de Perguet. Le dernier desservant de l'église de Perguet a été Guillaume Pellerin, recteur. Insermenté, il émigre en Espagne le 2 juillet 1792, et reviendra le 22 mai 1802 pour s'installer à Bénodet. Son vicaire, Jacques L 'Haridon, qui l’avait accompagné, n'est pas revenu. Pellerin était arrivé à Perguet en 1787 en remplacement de François Canaff qui s'y trouvait depuis 1768. Ce dernier avait démissionné; on le dit malade dans une auberge à Quimper, puis reprenant sa démission avant d'abandonner définitivement. Cette démission était peutêtre spontanée, mais on sait que ses confrères l'avaient signalé à l'évêque pour avoir une jeune et jolie servante dont il ne voulait pas se séparer. Au départ de Guillaume Pellerin, le service de la paroisse est revenu à Demizit, curé de Clohars-Fouesnant. En 1792, la communede Perguet était en force auprès de Alain Nédélec, le juge fouesnantais qui ne voulait pas juger et incitait ses compatriotes à ne pas payer d'impôts au nouveau régime. Parmi les noms cités dans le procès qui s'est terminé par la condamnation à mort d'Alain Nédélec : Pierre Lc Cain, maire; Pierre Creven, tailleur à Kermine ; Corentin Bertholom et François Caradec, de Kerconan ; Yves Philippe, de Keraven Vihan ; Jean Fichant, de Kerguel et le sonneur de cloches qui donna l'alarme en sonnant le tocsin : Dans un but d'apaisement, tous furent acquittés. (Voir F oen-Izella N° 10). La commune de Perguet est devenue Bénodet par décret du 15 avril 1878, à la demande du maire, Jean-Marie Friant, qui habitait Bénodet. Mais entre la demande et la parution du décret, il y eut des élections municipales" et c'est un nouveau maire, René Berrou, propriétaire de la ferme de Kerconan à Perguet, qui signe le premier registre de la nouvelle commune. René Berrou a laissé le souvenir d'un homme d'action. Il dut lutter contre son conseil pour faire ouvrir une école à Perguel et il donna gratuitement le terrain pour la réaliser. Il décéda en cours de mandat" et son fils refusa de prendre sa suite malgré un vote unanime de ses collègues élus. Le changement de nom de la commune a fait couler de l'encre et de la salive; 13/15
  • 14. en fait, il ne s'agissait que d'officialiser une situation existante par l'importance qu'avait prise le port de Bénodet. Dans les registres paroissiaux, on constate déjà, dès 1700, c'est-à-dire 185 ans plus tôt, que si les naissances et les mariages se faisaient à Perguet, les défunts étaient enterrés à Perguet ou à Bénodet selon le lieu de leur domicile. L'Association " PAOTRED PERGUET " Depuis 1987 existe une association de quartier qui s'est donné pour objectifs d'entretenir les liens d'amitié entre les habitants, d'animer la vie du quartier, et d'être gardienne des traditions et du patrimoine culturel. Elle a pris le nom de "Paotred Perguet" (les Gars de Perguet) : Le président en est Jean-Pierre Diascom depuis sa création. Et depuis, l'association n'a cessé d'oeuvrer pour donner vie au quartier durant l'hiver. Par ses initiatives, le pardon de Saint Laurent est devenu un rendezvous important, prisé par les vacanciers en quête de traditions bretonnes. Elle a participé financièrement, auprès de la municipalité, aux restaurations et embellissements du site. En ce moment, elle propose de financer la pose de vitraux couleur sur les fenêtres du choeur et des deux transepts de l’église. Les élus de la commune sont en phase avec l'association. Conscients de la notoriété et de l'intérêt que présente pour la station l'édifice roman, ils l'ouvrent aux visiteurs pendant la saison estivale, et les comptes de l'hôtesse d'accueil prouvent que Perguet est en bonne place sur les carnets de route des vacanciers. Foule au pardon de Perguet, où se mêlent vacanciers et autochtones 14/15
  • 15. 15/15