Mairies communes du Pays de Fouesnant --php49 j-qiz
Eglises du Pays de Fouesnant - xm8ufn
1. CHAPELLE SAINTE-ANNE
INSTAURATION D'UN DROIT D'ETALAGE SUR LE PLACÎTRE
Comment trouver des fonds pour réparer la chapelle ?
En cette année 1852, le jour du pardon de Sainte-Anne approchait et Monsieur Le
Guillou, curé de Fouesnant, se désolait de l'état général de la chapelle. Le toit du côté nord et
celui de la sacristie nécessitaient en effet d'urgentes réparations ; "planchers et fenêtres étaient
à demi pourris" ; la sacristie manquait par ailleurs d'ornement convenable pour la célébration
de la messe.
Or, l'argent faisait défaut pour entreprendre les réparations utiles. Les revenus,
provenant uniquement des offrandes volontaires des fidèles, atteignaient certes la somme de
300 francs par an, mais restaient insuffisants pour ce gros oeuvre. Et il n'était pas question
d'obtenir une quelconque aide de la fabrique de l'église paroissiale de Fouesnant: là aussi,
l'entretien annuel de la toiture accaparait une bonne part de son budget. Une subvention
communale ? Le curé y avait pensé et l'avait sollicitée, mais en vain, malgré la bonne entente
du clergé et du conseil municipal...
Une idée lui vint alors. Pourquoi ne pas lever un droit d'étalage sur les marchands
ambulants qui s'installaient sur le placître les jours du pardon ? Les sommes seraient perçues
au seul profit de la chapelle, dans le seul intérêt public et religieux.
Les obstacles administratifs
M. Le Guillou décidait aussitôt de convoquer en urgence les fabriciens chargés de
gérer les biens de la chapelle. Il fallait faire vite, le pardon avait lieu dans quelques jours.
Aussi, ce 11 juillet 1852, le Conseil de Fabrique se réunit en séance extraordinaire
dans la sacristie de l'église paroissiale. Etaient présents, outre M. Le Guillou, les nommés
André Le Goff, Jean Souren, Jean Divanac'h, Jean Nédélec et M. de Poulpiquet. Il faut savoir
que depuis 53 ans, c'est à dire depuis la fameuse donation faite le 16 messidor de l'an XIII
(5 juillet 1805), le propriétaire légitime de Sainte-Anne et du placître était la fabrique de
l'église de Fouesnant.
Le Conseil de Fabrique, à l'unanimité, donna son accord et soutint l'idée de M. Le
Guillou.
Mais il fallait encore lever les obstacles administratifs: d'abord convaincre la Mairie du
bien-fondé de cette démarche: depuis la loi du 11 frimaire de l'an VII et celle du 18 juillet
1827, la commune était seule à posséder le droit d'étalage, et elle ne pouvait que le rétrocéder
à la fabrique. De plus, il fallait aussi l'aval du Préfet sur cette "concession". Le projet se devait
donc d'être bien argumenté et bien présenté.
Les propositions du Conseil de Fabrique
Le Conseil de Fabrique arrêta ainsi ses propositions.
Le droit d'étalage serait perçu sur le placître de la chapelle Sainte-Anne chaque
26 juillet, jour du pardon, ainsi que le dimanche suivant.
"Les conditions seraient les suivantes, à savoir :
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2. - 10 centimes par mètre carré pour les charrettes, les chars à banc, les baraques ou
tentes, les barriques, les tables ou bancs, les voitures, et les étals sur le sol.
- 5 centimes pour chaque marchand ambulant ou étalagiste qui n'occupera pas une
superficie d'un mètre carré".
Il fut aussi décidé, pour éviter tout malentendu, que ce droit serait perçu par un
membre du Conseil de Fabrique.
La municipalité donne son accord...
Les membres du Conseil Municipal se réunissaient le jeudi 29 juillet 1852 autour du
Maire Parquer, en session extraordinaire autorisée par le Préfet. "Le Conseil reconnaissant
que la Chapelle de Sainte-Anne a besoin de grandes réparations et que les ressources de la
commune ne lui permettent pas de lui venir en aide, sans vouloir discuter la question de
propriété de cette Chapelle et de son placître et celle de savoir si le droit d'étalage appartient
à la Fabrique ou à la commune, déclare faire à la Fabrique la concession de ce droit pour
être employé à la réparation de la Chapelle Sainte-Anne et approuver le tarif d'après lequel il
devra être perçu. ".
... mais tardivement, après le pardon !
Mais l'accord municipal arrivait trop tard pour percevoir la taxe le jour même du
pardon qui s'était déroulé le lundi précédent. C'est le dimanche 1 er août suivant, alors que les
festivités se poursuivaient encore selon la tradition, que fut perçu pour la première fois le droit
d'étalage à Sainte-Anne. Disons, pour être plus précis, que c'est la première fois qu'il y fut
perçu à Sainte-Anne depuis la Révolution sous cette forme et sous cette dénomination:
rappelons-nous que sous l'Ancien Régime, le Seigneur des lieux avait pour habitude de "lever
la coutume" à son profit ces mêmes jours, en prélevant sur les étals des marchandises selon
son bon vouloir, comme nous l'avons évoqué dans un article précédent. Mais ce n'était pas
pour la même cause... (Foën Izella de juin 1997)
Annick LE DOUGET
Sources: Archives de l'évêché et Archives municipales de Fouesnant
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