Mairies communes du Pays de Fouesnant -php0 b-opvf
Ecoles du Pays de Fouesnant - q5zvbq
1. Fouesnant
UN PEU D’HISTOIRE
Les problèmes scolaires comme les démêlés de l'administration communale avec le pouvoir
central ne datent pas d'aujourd'hui. Les difficultés qui ont marqué la construction de l'école
communale des garçons dans les années 1840 et celle du groupe scolaire mixte dans les
années 1880 le montrent à l'évidence.
I- L'ECOLE COMMUNALE DES GARCONS 1843- 1847 .
Depuis 1839 le conseil municipal de Fouesnant intervenait périodiquement auprès de
l'administration pour obtenir la construction de cette nouvelle école dans le verger dépendant
du presbytère -~t appartenant à la commune.
A cette époque, il n'y avait qu'une salle de classe dont l'instituteur était Monsieur Rogel. Le
propriétaire de l'immeuble s'était réservé le droit d'y laisser quelques meubles de telle sorte
comme l'écrit le maire, Monsieur Nicou au Préfet « que l'instituteur ne peut fermer la porte
à clef et qu'elle sert au percepteur pour ses recettes et de café, les jours de fête et les
dimanches »
Devant cette situation, qui provoquait la demande de mutation de l'instituteur, le maire
insistait une nouvelle fois sur l'urgence de doter la commune qui avait, en 1843, 3.246
habitants de cette école de garçons dont le devis se montait à 13.138 frs (1), soit 9.051 frs à la
charge de la commune, 500 frs à celle du département et 3.587 frs, demandés au ministère de
l' instruction publique.
Ce dernier le 11 avril 1843 n'accordait qu'une subvention de 2500 frs. en précisant: " La
commune qui est aisée et qui ne s'impose aucune charge extraordinaire pour l'exécution de
son projet, peut, sans doute, aidée au besoin par les fonds départementaux, concourir aux
dépenses pour une part plus considérable et d'un autre côté le chiffre de 13.138 frs semble
bien élevé, pour les frais de construction d'une maison d'école de garçons ".
Au cours de sa séance du 11 mai 1843 le conseil municipal ( Mrs Nicou, maire,
Yvonnou, Hervé, Girard, Le Faou, Diligeard, Le Hélias, Le Clinche, Hamon, Le Maigre,
Carrer, Madec, Gléonec Jean) décidait alors " de n'accorder que 6.000 frs, somme qu'il trouve
suffisante pour bâtir une maison d'école et mairie " et justifiant ainsi sa position:
(1) de 1795 à 1914, 1 franc = O,gr 322 d'or soit 27 à 30 frs de nos francs 1988.
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2. 1- Considéré que le nombre des élèves qui fréquentent l'école depuis bien des années et sous
différents instituteurs, n'a jamais dépassé le chiffre de 15 à 20 élèves et qu'en raison de la
distance qui les sépare du bourg de Fouesnant, ce nombre ne pourra jamais augmenter.
2- Le mauvais état de ses nombreux chemins vicinaux nécessite de grands sacrifices à cet,te
commune qui vient encore, tout dernièrement d'allouer 150 frs, pour sa côte, part dans le
traitement d'un cantonnier cantonal.
3- Le montant des contributions se trouve toujours très élevé ainsi que toutes les autres
dépenses à sa charge.
4- La dépense totale ( maison d'école, prétoire de justice de paix et mairie ) s'élève à l'énorme
somme de 16.087 frs, nullement en rapport avec les ressources de la commune et le chiffre de
13.120 frs pour la maison d'école de garçons, qui ne réunira jamais qu'un très petit nombre
d'élèves est effectivement beaucoup trop élevé ".
La décision est prise de surseoir à la construction de la grille d'enceinte pour rester
dans l'enveloppe du crédit ainsi réduit.
Le 24 juin 1844, Monsieur Buzaré, le nouveau maire, soulève auprès du Préfet le problème du
terrain" sur lequel on se propose de bâtir la maison d'école; car s'il appartient à la commune
c'est une dépendance du presbytère et Monsieur le Curé n'est pas satisfait de ce choix"
Après intervention auprès de l'Evêque, le Préfet informe le maire le 30 août 1844" que
la commune n'éprouvera aucune difficulté pour la construction de sa maison d'école sur les
dépendances du presbytère et que le maire est dès lors dispensé des longues formalités qu'il
eût fallu remplir pour obtenir distraction de la propriété presbytérale.
Ce n'est que le 10 avril 1846, soit sept ans après la première demande et après diverses
péripéties que les travaux seront adjugés à Monsieur Dreulette entrepreneur à Pouldavid, en
présence de Monsieur Huon et de Poulpiquet conseillers municipaux, " moyennant les prix
portés aux dits devis et détails estimatifs, augmentés de deux centimes par franc et plus
cinquante centimes par quartier de pierre, pour transport, si l'entrepreneur ne trouvait pas de
pierre de taille dans Saint Evarzec.
Les travaux seront achevés et réceptionnés le 30 avril 1847 par Monsieur Bigot aîné,
architecte départemental.
Ce bâtiment à usage d'école, de mairie et de prétoire de justice était situé, en partie, à
l'emplacement de l'hôtel des postes actuel et présentait
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3. les dispositions du plan joint ( daté du 28 mars 1882 )
Quelques années plus tard cette école communale allait être désignée par les
fouesnantais comme " l'école des frères " du fait de la présence d'instituteurs ",congréganistes.
En 1861, après approbation du Préfet, avis de l'inspecteur d'académie et de l'instituteur,
l'appentis servant de remise à bois est transformé en logement provisoire pour la distribution
des postes de Fouesnant. Pour indemniser l'instituteur le conseil municipal offre de lui
accorder la moitié du prix du loyer de ce logement. Ce qu'il accepte.
Le 24 septembre 1872 le conseil municipal réuni au grand complet ( Mrs Merrien,
maire, Hamon 1er adjoint, Carrer 2ème adjoint, Parquer, de Poulpiquet, Cormier, Goardet,
Jean Rousseau, Rannou, Rivier, Esquirou, Guillermou, Goarand, Caradec, Yvonnou,
Bertholom ) et en la présence exceptionnelle des contribuables les plus imposés ( Boucher, de
Kermel, Nicou, Jean Noël, Jean Louis, Le Noach Pierre, Goardet Daniel, Guyader, Le Goff,
Le Carre ), autorise le maire à contracter un emprunt de 1.500 frs, dont 1.200 pour les
réparations et travaux nécessaires pour mettre en mesure l'école de recevoir des pensionnaires
et 300 frs pour les meubles. Le procès verbal de la réunion ajoute: " Quant aux autres 300 frs
formant l'excédent des dépenses, la commune fait appel à la bienveillante intervention de
Monsieur le Préfet pour les obtenir sur les fonds du département ou de l'Etat, qui voudra bien
prendre en considération les sacrifices que la commune S'impose pour favoriser la création
d'un pensionnat qui lui parait le seul moyen de donner à la campagne une grand
développement à l'école ".
Cette résolution votée par 20 voix contre 7 après des débats " contradictoires " sans
doute animés, au Cours desquels le conseiller Cormier, de la Forêt ( qui dépend encore pour
un an de Fouesnant) déclare " ne pas reconnaître la nécessité d'un pensionnat, à moins que
l'instituteur congréganiste n'en fasse lui même les frais ".
Le 19 novembre 1872, " compte de devis de 1.800 frs, plus 300 frs pour le mobilier
personnel de l'instituteur, un emprunt au taux de 5% auprès de particuliers est voté pour un
montant de 1.500 frs, destiné aux réparations et deux subventions de 300 frs sont demandés à
l'Etat et au conseil général pour permettre de doter l'école et le logement de l'instituteur de
mobilier indispensable". Les travaux et aménagements prévus seront effectivement réalisés
l'année suivante.
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6. Aussi pour clore définitivement la procédure d'expropriation le maire demande au
délégué cantonal pour l'instruction primaire du canton de Fouesnant, Claude -Marie Guirriec,
de certifier par écrit: " que vers le commencement de l'année 1882 sur l'invitation de Mr le
maire de l'accompagner, je fus avec lui chez le Sieur Parquer, décédé depuis, et demeurant en
vivant au dit bourg de Fouesnant et qu’en ma présence, il souscrivit et signa, sur timbre,
l’engagement de céder son champ " Parc Bot-Spern " à la commune pour y construire un
groupe scolaire, moyennant la somme de 3.000 francs à la condition : qu’on y annexe la
mairie et le prétoire de justice de paix. J’ajoute qu’on trouverait de nombreux et honorables
témoins qui l'ont vu souscrit dans le dossier du projet de construction en question, tels que
Madame veuve Parquer aujourd'hui Madame André, Monsieur le Maire, Monsieur Clorennec
et autres membres du conseil municipal à Fouesnant le 28 novembre 1885. "
L'expropriation du terrain sera effective le 30 novembre 1885.Elle aura précédé de
quelques mois l'adjudication des travaux, le 14 avril, à Monsieur Le Louet Jean, entrepreneur
à Quimper, qui a offert le plus fort rabais - 1,50 par 100 frs.
Les travaux seront achevés en décembre 1886 et le financement de la part de la
commune sera assuré en très grande partie par la vente aux enchères publiques de l'ancienne
école et les annexes les 18 juillet et 15 août 1886.
" Pour ces ventes Monsieur Corentin Merrien, maire et demeurant à Lestrizivit, est
assisté de Louis Yvonnou, cultivateur et de Noël Jan, cultivateur à Coat-clévarec, conseillers,
ainsi que Mr Alphonse Vaché, percepteur.
1er lot - adjugé à Melle Marie Anne Kéroulin, commerçante au bourg, pour 4.040 frs.
2ème lot - adjugé provisoirement à Mr Kéroulin fils, maître boulanger au bourg, pour
6.500 frs.
3ème lot - adjugé provisoirement à Mr Jean-Louis Laporte, sacristain au bourg, pour
3.400 frs.
Les 2ème et 3ème lots ont été définitivement adjugés à Mesdemoiselles Marie Anne,
Françoise, et Joséphine Le Maigre, commerçantes, pour le prix global de 10.000 frs.
4ème lot - mis à prix 1.740 frs, ne trouvera acquéreur que le 15 août en à en la
personne de Mr Kéroulin fils qui a porté le prix à 2.000 frs. (1)
Le 11 avril 1886, les travaux étant en cours, le conseil municipal décide " que les
classes soient exhaussées de manière à en faire un dortoir pour les garçons et pour les filles "
et justifie sa position: " vu les délibérations demandant la laïcisation de l'école, pour les motifs
que les Frères ne veulent point tenir un pensionnat et dans le but d'empêcher le mouvement
vers les écoles congréganistes de Quimper" . . . . Il faut noter que 35 garçons étaient alors en
pension chez les Frères à Quimper.
Le 8 juin 1886, le maire Mr le maire Merrien écrit au Préfet pour réitérer la demande
d'aménagement de dortoirs en mêlant arguments politiques et arguments favorables à l'intérêt
des enfants et de leur famille.
" ... Il serait regrettable qu'un établissement aussi important manquât de pensionnat.
Ce serait donner au parti conservateur, plus que jamais l'occasion de se livrer complètement
à ses invectives contre le parti républicain.
Il s'en réjouit déjà et prône lentement que l'enseignement laïque va être supplanté,
(1) Le 4ème lot était une partie du terrain "Parc Bot Spern" que la municipalité ne désirait pas
conserver.
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7. par conséquent, nécessité de créer une école de hameau pour 50 garçons et autant de filles, au
lieu dit Lestrzivit à 4 kms du bourg.
Le coût du groupe scolaire est évalué à 44.570 frs avec le terrain et celui du projet
avec mairie et justice de paix à 50.506 frs.
Il faut donc accorder à la municipalité une subvention de 32.506 frs, le solde soit
18.000 frs, étant à la charge de la commune."
En 1843, Fouesnant, avec La Forêt, a une population de 3.246 habitants. La Forêt est
devenue commune à part entière en 1873. Le recensement de 1881 dénombre pour la
commune de Fouesnant, donc hors La Forêt, une population de 2.178 habitants dont 172 filles
âgées de 5 ou 6 ans à 13 ans et 170 garçons du même âge. Sur ce nombre90 filles et 115
garçons pourraient fréquenter l'école.
Au cours de l'enquête d'utilité publique du 11 au 18 mai 1884, nécessitée par
l'expropriation du terrain, " Monsieur Parquer, ex-notaire et grand oncle des mineurs Parquer,
propriétaires, déclare qu'il existe déjà une maison d'école avec dépendances, qui avec peu de
frais serait remise en bon état et appropriation. Ce serait donc un mauvais acte 'administration
que de construire une autre, à une époque où les contribuables sont tous dans la plus grande
gêne.Argument sans doute maintes fois " avancé pour contrecarrer les projets des différentes
municipalités qui se sont succédées ces 100 dernières années.
Au cours de l'été 1884 ce Monsieur Parquer, ex-notaire, décédait et Monsieur Durand,
receveur des contributions indirectes à Lanmeur tuteur,. n'acceptait plus le prix proposé de
0,70 frs le m2, soit 2.968 frs pour le terrain, plus 20 frs pour les arbres fruitiers. Il réclamait
une indemnité supplémentaire, hors de proportion, pour la municipalité, avec la valeur réelle
du terrain.
Le décret déclarant d'utilité publique la construction du groupe scolaire est signé le 15
décembre 1884 par Waldeck-Rousseau, ministre de l'Intérieur sous Jules Grévy.
Une difficulté supplémentaire : la promesse de vente du terrain, établie en 1882 par Mr
Louis Parquer, ancien militaire et conseiller municipal, s’égarait dans la transmission du
dossier de la préfecture à la mairie. Aussi pour clore définitivement la procédure
d'expropriation le maire demande au délégué cantonal pour l'instruction primaire du canton de
Fouesnant, Claude -Marie Guirriec, de certifier par écrit: " que vers le commencement de
l'année 1882 sur l'invitation de Mr le maire de l'accompagner, je fus avec lui chez le Sieur
Parquer, décédé depuis, et demeurant en vivant au dit bourg de Fouesnant et qu’en ma
présence, il souscrivit et signa, sur timbre, l’engagement de céder son champ » Parc BotSpern « à la commune pour y construire un groupe scolaire, moyennant la somme de 3.000
francs à la condition : qu’on y annexe la mairie et le prétoire de justice de paix. J’ajoute qu’on
trouverait de nombreux et honorables
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8. témoins qui l'ont vu souscrit dans le dossier du projet de construction en question, tels que
Madae veuve Parquer aujourd'hui Madame André, Monsieur le Maire, Monsieur Clorennec et
autres membres du conseil municipal à Fouesnant le 28 novembre 1885.
L'expropriation du terrain sera effective le 30 novembre 1885.Elle aura précédé de quelques
mois l'adjudication des travaux, le 14 avril, à Monsieur Le Louet Jean, entrepreneur à
Quimper, qui a offert le plus fort rabais - 1,50 par 100 frs.
Les travaux seront achevés en décembre 1886 et le financement de la part de la
commune sera assuré en très grande partie par la vente aux enchères publiques de l'ancienne
école et les annexes les 18 juillet et 15 août 1886.
" Pour ces ventes Monsieur Corentin Merrien, maire et demeurant à Lestrizivit, est
assisté de Louis Yvonnou, cultivateur et de Noël Jan, cultivateur à Coat-clévarec, conseillers,
ainsi que Mr Alphonse Vaché, percepteur.
- 1er lot - adjugé à Melle Marie Anne Kéroulin, commerçante au bourg , pour 4.040
frs.
2ème lot - adjugé provisoirement à Mr Kéroulin fils, maître boulanger au bourg, pour
6.500 frs.
3ème lot - adjugé provisoirement à Mr Jean-Louis Laporte, sacristain au bourg, pour
3.400 frs.
Les 2ème et 3ème lots ont été définitivement adjugés à Mesdemoiselles Marie Anne,
Françoise, et Joséphine Le Maigre, commerçantes, pour le prix global de 10.000 frs.
4ème lot - mis à prix 1.740 frs, ne trouvera acquéreur que le 15 août en à en la
personne de Mr Kéroulin fils qui a porté le prix à 2.000 frs. (1)
Le 11 avril 1886, les travaux étant en cours, le conseil municipal décide " que les
classes soient exhaussées de manière à en faire un dortoir pour les garçons et pour les filles "
et justifie sa position: " vu les délibérations demandant la laïcisation de l'école, pour les motifs
que les Frères ne veulent point tenir un pensionnat et dans le but d'empêcher le mouvement
vers les écoles congréganistes de Quimper" . . . . Il faut noter que 35 garçons étaient alors en
pension chez les Frères à Quimper.
Le 8 juin 1886, le maire Mr le maire Merrien écrit au Préfet pour réitérer la demande
d'aménagement de dortoirs en mêlant arguments politiques et arguments favorables à l'intérêt
des enfants et de leur famille.
" ... Il serait regrettable qu'un établissement aussi important manquât de pensionnat. Ce
serait donner au parti conservateur, plus que jamais l'occasion de se livrer complètement à ses
invectives contre le parti républicain.
Il s'en réjouit déjà et prône lentement que l'enseignement laïque va être supplanté
(1) Le 4ème lot était une partie du terrain "Parc Bot Spern" que la municipalité ne désirait pas
conserver.
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9. planté, ce qui arrivera inévitablement par l'absence de pensionnat. Les Soeurs ayant un
établissement d'internes enlèveront à l'instruction laïque ses élèves, car Monsieur le Préfet, le
paysan de Fouesnant tient beaucoup à ce que ses enfants fassent 3 ou 4 ans d'internat, afin de
bien apprendre le français. L'instituteur, qui a en ce moment 35 élèves et dans un an au moins
50, vu ses succès du certificat d'études, se verra dans l'obligation de laisser ses élèves aller à
Quimper chez les Frères, après toutefois les avoir en quelque sorte dégrossis.
Non, Monsieur le Préfet, il ne peut en être ainsi. Jusqu'ici Fouesnant a montré sa foi
républicaine à toutes les élections, le moment de faire un revirement dans la génération future
serait néfaste.
Consultez la délibération du 21 septembre 1881 et vous aurez une preuve convaincante
que Fouesnant veut un pensionnat, les frères ayant été renvoyés par le motif qu'ils ne
voulaient pas le tenir ...."
Les dortoirs seront finalement aménagés fin 1886 au dessus des classes et les travaux
seront effectués par le même entrepreneur, Jean le Louet, de Quimper.
Si la construction de ce nouveau groupe scolaire mixte a été tout à l'honneur de la
municipalité de Fouesnant, puisque Le Bigot., père, architecte diocésain parle " d'une vaste
construction, l'une des plus grandes du département dans les campagnes ", elle ne fit pas
toutefois l'unanimité à Fouesnant.
En effet dans le journal " Le Finistère " du 18 août 1886, paraissait l'article suivant:
" Le dimanche 8 août était jour de pardon aux chapelles de Kerbader et de Perguet. Il
n'y avait qu'une messe dite au bourg de Fouesnant le matin; ce qui a, naturellement eu pour
effet de grossir le nombre des assistants à cette messe unique, dans de grandes proportions.
Mr le Curé Cozic , qui officiait,monta en chaire et commença par entretenir les
fidèles, de la restauration de l'église paroissiale, oeuvre vraiment utile qu'il eut le mérite
d'entreprendre et de mener à bien, au moyen de souscriptions généreusement fournies par un
grand nombre d'habitants. Mr le curé avait' raison de s'en glorifier; mais il eut moins raison
peut-être, lorsqu'il ajouta cette épigramme au moins inutile: " S'il y a des critiques sur les
travaux de restauration de l'église, elles viendront sans doute de ceux qui n'ont rien donné
pour les accomplir ".
Passe encore pour l'épigramme. Mais voici qui a plus de gravité.
Mr le Curé, passant à un sujet beaucoup plus profane, se mit à examiner la situation
scolaire à Fouesnant. Il rappela qu'il existait actuellement deux écoles; l'une de garçons,
dirigé par un instituteur laïque, l'autre de filles,
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10. tenue par des soeurs. Tous en déclarant qu'il n'avait rien à reprendre pour le moment à la
direction de l'école laïque, il ajouta à peu près textuellement:
" Beaucoup de personnes m'ont demandé ce que je pense du nouveau groupe scolaire en
construction, dans ce bourg. Je ne sais pas encore ce que sera ce que sera ce groupe scolaire,
mais une nouvelle école de filles à Fouesnant n'avait aucune raison d'être et sera de trop par
conséquent. Je vous prie donc, pères et mères chrétiens, de continuer à envoyer à l'école
chrétienne, à cette école où vous avez été vous -mêmes et vos parents avant vous, a cette école
où vous avez reçu l'éducation et l'instruction dans les meilleures conditions possibles. C'est
mon devoir de vous exhorter, et je n'y faillirai pas ».
Que dites-vous de cette réclame faite en chaire à l’école congréganiste ?
Si elle a de l'écho dans les consciences auxquelles elle a été adressée, voilà la nouvelle école
des filles condamnée à n'être qu'un désert. Heureusement nous n'en sommes plus à ce point,
que la parole dite en chaire dans cette chaire dont on a tant abusé devienne pour les familles,
le sujet d'un cas de conscience et la règle de leurs actions.
Il y a une loi, vieille de 20 ans, qui impose aux communes l'obligation d'avoir une école
communale de filles. La commune de Fouesnant n'a pas été des premières à se soumettre à la
loi, mais elle s’y est soumise, et son .conseil municipal a voté la construction d'une école
publique de filles, en même temps que la reconstruction de l'école insuffisante des garçons.
Quoi de plus naturel que tout cela ? Et comment Mr le Curé de Fouesnant a-t-il pu avoir la
pensée de diriger contre l'école, des critiques qui atteignent, non seulement l'autorité locale,
mais la loi elle-même ? Notez qu'il ne s'agit pas ici d'un petit échappé de séminaire apportant
à régenter les fidèles, toute la fougue de son âge et toute la présomption de ce qu'on lui a
fraîchement appris. Non! Mr le Curé de Fouesnant, passe pour un esprit modéré, sage, et,
dans une certaine mesure libéral. Son langage n'a pas d'allure violente, et il n'y avait rien
d'étonnant à ce qu'en parlant de la sorte, il ait cru rester dans la limite de son droit. Ce sont
les circonstances atténuantes, à coup sûr. Mais ces circonstances mêmes ne font-elles pas
mieux apprécier toute la gravité d'une situation générale, où chaque prêtre va tranquillement
prendre pour texte de ses sermons, les actes de l'autorité civile et se croit permis de remettre
en discussion, à l'église, ce qui a été discuté et résolu ailleurs, d'après les lois du Pays?
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12. NOTES
Dans le devis estimatif du groupe scolaire mixte le mobilier ci-après était prévu. Voici celui
des classes des garçons.
- banc et table pour deux élèves. Le dessus de la table sera peint en noir en trois couches et
contiendra un encrier incrusté Chaque banc et table est estimé 14 frs, soit 7 frs par élève.
Chacune des classes contiendra 48 élèves, ensemble 96 à 7 frs =672 frs 00
- quatre tableaux noirs de l-m sur 0,80 de hauteur, en sapin du nord, avec emboîture en chêne.
Les parements seront peints en noir à trois couches valeur estimée 12 frs l'un y compris les
coulisseaux 48 frs
- installation de carte de géographie, tringles, crochets pour tableaux, valeur environ 30 frs
- une estrade de maître avec table et pupitre fermant à clef et une chaise solide en paille.
L'estrade sera élevée de 0,35 m, la plate forme sera allongée pour servir aux exercices du
tableau 30 frs
- et pour une autre estrade égale 30 frs
- deux poêles en faïence avec tuyaux en tôle galvanisée 190 frs - une bibliothèque de 2m sur
0,80 de largeur 60 frs
- frais imprévus dont il sera tenu compte 10 frs
+++++++++++
Il a fallu allouer une somme complémentaire de 680 frs pour " l'établissement d'un
plafond dans l'un des dortoirs, la réalisation d'un petit canal en pierres sèches dans l'école des
garçons pour éviter que les eaux pluviales ne viennent faire déborder leurs cabinets et le
creusement plus important que prévu du puits. La profondeur normale a en effet suffi pour
donner une eau abondante pendant toute la période de la sécheresse extraordinaire de l'été
dernier; mais au moment des pluies d'automne, au lieu d'en accroître le volume,l'eau a subitement fait défaut, en sorte que le puits était à sec. On présume qu'une fissure s'est produite
dans le roc pour produire un effet semblable, qu'on ne peut expliquer autrement
" Bigot, père, architecte diocésain - le 18 janvier 1888
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13. par conséquent, nécessité de créer une école de hameau pour 50 garçons et autant de filles, au
lieu dit Lestrzivit à 4 kms du bourg.
Le coût du groupe scolaire est évalué à 44.570 frs avec le terrain et celui du projet
avec mairie et justice de paix à 50.506 frs.
Il faut donc accorder à la municipalité une subvention de 32.506 frs, le solde soit
18.000 frs, étant à la charge de la commune."
En 1843, Fouesnant, avec La Forêt, a une population de 3.246 habitants. La Forêt est
devenue commune à part entière en 1873. Le recensement de 1881 dénombre pour la
commune de Fouesnant, donc hors La Forêt, une population de 2.178 habitants dont 172 filles
âgées de 5 ou 6 ans à 13 ans et 170 garçons du même âge. Sur ce nombre90 filles et 115
garçons pourraient fréquenter l'école.
Au cours de l'enquête d'utilité publique du 11 au 18 mai 1884, nécessitée par
l'expropriation du terrain, " Monsieur Parquer, ex-notaire et grand oncle des mineurs Parquer,
propriétaires, déclare qu'il existe déjà une maison d'école avec dépendances, qui avec peu de
frais serait remise en bon état et appropriation. Ce serait donc un mauvais acte 'administration
que de construire une autre, à une époque où les contribuables sont tous dans la plus grande
gêne.Argument sans doute maintes fois " avancé pour contrecarrer les projets des différentes
municipalités qui se sont succédées ces 100 dernières années.
Au cours de l'été 1884 ce Monsieur Parquer, ex-notaire, décédait et Monsieur Durand,
receveur des contributions indirectes à Lanmeur tuteur,. n'acceptait plus le prix proposé de
0,70 frs le m2, soit 2.968 frs pour le terrain, plus 20 frs pour les arbres fruitiers. Il réclamait
une indemnité supplémentaire, hors de proportion, pour la municipalité, avec la valeur réelle
du terrain.
Le décret déclarant d'utilité publique la construction du groupe scolaire est signé le 15
décembre 1884 par Waldeck-Rousseau, ministre de l'Intérieur sous Jules Grévy.
Une difficulté supplémentaire : la promesse de vente du terrain, établie en 1882 par Mr
Louis Parquer, ancien militaire et conseiller municipal, s’égarait dans la transmission du
dossier de la préfecture à la mairie. Aussi pour clore définitivement la procédure
d'expropriation le maire demande au délégué cantonal pour l'instruction primaire du canton de
Fouesnant, Claude -Marie Guirriec, de certifier par écrit: " que vers le commencement de
l'année 1882 sur l'invitation de Mr le maire de l'accompagner, je fus avec lui chez le Sieur
Parquer, décédé depuis, et demeurant en vivant au dit bourg de Fouesnant et qu’en ma
présence, il souscrivit et signa, sur timbre, l’engagement de céder son champ » Parc BotSpern « à la commune pour y construire un groupe scolaire, moyennant la somme de 3.000
francs à la condition : qu’on y annexe la mairie et le prétoire de justice de paix. J’ajoute qu’on
trouverait de nombreux et honorables
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