Un menteur se trahit toujours... c'est juste une question de méthode. Ce billet reprend les principales techniques pour le confondre.
Extrait de En finir avec le Vol en entreprise, EDIPRO, 2012
Via la PAGE FAN Forméo
2. Il n’existe pas de méthodes infaillibles pour distinguer la vérité et le mensonge.
Mais dans le cas de certains voleurs occasionnels, opportunistes ou
débutants, on peut parfois démasquer le mensonge à l’aide de quelques
astuces.
En Face à Face, la première règle est de ne pas succomber à la mode du
décryptage corporel et plus spécifiquement celle des micro-expressions. Ces
analyses conduisent dans la majorité des cas à des jugements erronés.
Il est préférable de se concentrer sur le discours.
En pratique :
1. Traquer le détail
Une histoire ne sera jamais aussi complète que la réalité, l’idée est de
chercher le détail manquant ;
2. Chercher l’incohérence
En entretien, le menteur aussi préparé qu’il soit est obligé d’improviser,
d’inventer et de combler son histoire. Cet exercice le pousse souvent à
l’erreur ;
3. Soulever la redondance
La première personne que veut convaincre un menteur, c’est lui-même.
Il se rassure donc en se répétant. La redondance est souvent un
indicateur de doute ;
4. Repérer l’autojustification
Le menteur est généralement préparé. Il s’attend à devoir répondre de
ses actes. L’erreur commune est de se justifier avant d’être accusé : à
une question anodine, il se protège, raconte sa version alors qu’il n’a
pas encore été mis en cause ;
5. Revenir aux faits
Le menteur par définition déforme la réalité. Il faut donc être aussi
préparé que lui et le mettre face à des faits réels, le confronter à ses
mensonges. Le mieux est de disposer d’éléments factuels qui
démontent son discours ;
6. Eviter la contre-attaque
Le menteur peut se protéger en questionnant lui-même son
interlocuteur, en le mettant face à ses doutes, ou ses erreurs. Il peut
également changer de sujet, se braquer sur un détail ou détourner
l’entretien vers d’autres faits ;
3. 7. Afficher vos doutes ou votre crédulité
Les deux sont efficaces. Si vous paraissez douter, le menteur se doit
d’être plus convaincant, vous le poussez donc à l’erreur. Si vous
paraissez crédule, il prend confiance, il baisse sa garde et il se retrouve
également en position affaiblie : trop confiant, il est poussé à la faute ;
8. Surveiller ses silences
Plus un menteur est aguerri plus il a recourt aux silences. Un menteur
occasionnel les évite. A vous de cerner leur sens et leur utilisation dans
son discours ;
9. Jauger la tension
L’agressivité peut également être révélatrice d’un malaise ou d’un
mensonge ;
10. Déterrer les faits
C’est une méthode d’avocats. Quand une pièce les dérange dans un
dossier, il la noie en ajoutant quantité d’autres pièces. Ils espèrent ainsi
que la pièce dérangeante passera inaperçue. Les menteurs aiment
aussi noyer les faits dans quantité d’anecdotes, de détails ou de récits
parallèles. Il convient donc de faire le tri et de repérer la faille ;
11. Demander une synthèse
En fin d’entretien, il est parfois efficace de demander au collaborateur
de synthétiser son discours : la synthèse oblige en effet une relecture
des faits ;
12. Rembobiner
Une autre possibilité est de lui demander de raconter son histoire à
l’envers, en débutant par la fin, comme pour la synthèse, cet exercice
requiert un effort cognitif important qui pousse le menteur à la faute.
François MEULEMAN, Formateur-Forméo
Extrait de “En finir avec le Vol en entreprise”,
EDIPRO, 2012