SlideShare uma empresa Scribd logo
1 de 16
Baixar para ler offline
Atelier 4 : Coproduction et Relations Inter-Organisationnelles




     SERVICE INTER-ORGANISATIONNEL ET RELATIONS
     TRANSACTIONNELLES CLIENT / PRESTATAIRE : LES
    MODELES DE COMPORTEMENT D’ACHAT INDUSTRIEL
      SONT-ILS TRANSPOSABLES AU CAS DU SERVICE ?


                                                 Said MSSASSI
                                  Maître de Conférences ENCG de Tanger
                                  Université Abdelmalek Assadi - Maroc
                                                 mssassis@yahoo.fr



                                                     Résumé :
Le présent travail s’articule autour de deux principaux axes. Le premier s’attache à montrer
que seul le modèle interactif de l’IMP Group (International Marketing Purchasing Group ),
parmi les modèles du comportement d’achat industriel, peut être transposé d’une manière
adéquate au cas des services inter-organisationnels 1. Quant au second axe, il se propose de
déterminer comment les relations établies avec l’entreprise cliente, durant la phase transac-
tionnelle 2, participent à moduler le système d'offre du service inter-organisationnel en fonc-
tion de trois éléments suivants :
• la diversité de la situation des services ;
• les rapports de force entre l’entreprise de services (E.S.) et de l'entreprise cliente (E.C.)
• l'attribution de rôles aux intervenants dans la réalisation du service industriel .

Mots clés : Service inter-organisationnel, comportement d’achat industriel, servuction, relation client




1
  le service inter-organisationnel est un terme plus vaste que le terme interentreprises, puisqu’il concerne
aussi les organisations sans but lucratif.

2
 Le processus de fabrication d’un service est composé de les trois phases principales :
• La phase Transactionnelle (offre et conception)
• la phase Opérationnelle (réalisation et consommation)
• La phase d’Assistance ou de Rattrapage des erreurs (gestion des réclamations) ;
In MSSASSI Said (1998), Un système de gestion intégrale de la qualité en matière des services industriels, Thèse de
Doctorat, Université Paris XII - Val de Marne.

                     Service inter-organisationnel et relations transactionnelles client / prestataire :         1
              les modèles de comportement d’achat industriel sont-ils transposables au cas du service ?
1ères Journées de Recherche en Marketing IRIS l IAE de Lyon, 4 et 5 avril 2005



INTRODUCTION
La littérature sur le marketing des services en France, n'est pas aussi abondante qu'aux états-unis. En
revanche, les travaux menés par les chercheurs français en ce domaine ont pu acquérir une reconnais-
sance internationale du fait de la qualité de leur analyse. A ce titre, nous pouvons citer l’ouvrage
de"Servuction" d’EIGLIER et LANGEARD(1987), avec lequel le marketing des services a acquis ses
lettres de noblesses.
L'ensemble des recherches investies en matière des services que ce soit en France ou ailleurs se foca-
lise globalement sur les quatre principaux axes suivants :

    1. les critères définissant le service: intangibilité, périssabilité, hétérogénéité,... (FUCHS, 1968,
       RATHMELL, 1974; LOVELOCK, 1981; KOTLER et BLOOM, 1983; FLIPO 2001; ...);
    2. la spécificité de l'offre du service avec l'analyse des variables d'action clés du
       marketing-mix (promotion, distribution, tarification et Yield Management,...)
       (SHOSTACK, 1984 ; EIGLIER et LANGEARD, 1987; DURRANDE-MOREAU,
       2002; CAPIEZ et alii, 2003 ; ...) ;
    3. le processus de réalisation du service selon une approche systémique, avec la mise
       en évidence du contact entre le client et le personnel de l’entreprise de services
       (SOLOMON et SURPRENANT, 1985 ; EIGLIER et LANGEARD, 1987; HESKETT,
       SASSER et SCHLESINGER, 1997; MUNOS, 1998; LOVELOCK et LAPERT,
       1999; …);
    4. la qualité du service (GRÖNROOS, 1984 ; LETHINEN et alii, 1984 ; BERRY et
       PARASURAMAN, 1991; NGUYEN, 1991; BALLANTYNE et alii, 1994; CHUM-
       PITAZ, 2004).

La plupart des travaux que nous venons d’évoquer n’établissent pas une distinction claire entre le
marketing des services grand public et le marketing des services destinés aux organisations; car leurs
approches s'attachent souvent aux spécificités des services et non aux marchés auxquels ils sont of-
ferts.
D’ailleurs, très peu d’auteurs ont déployé leurs recherches pour comprendre le comportement d’achat
du service destiné au marché des organisations (ARNAUD,1989; DE BANDT, 1995; MA-
RION,1996; …).
En fait, le recensement des écrits sur le comportement d’achat industriel révèle la rareté de travaux
propres au comportement d’achat du service inter-organisationnel, parce que l’ensemble des recher-
ches menées dans le cadre de la théorie du marketing industriel mettent l’accent sur le caractère col-
lectif d’achat qui confère tant aux biens tangibles qu'intangibles (les services) le critère d’industriel.


La présente communication vise ainsi à apporter quelques réflexions en matière des services inter-
organisationnels et à ouvrir un débat sur ce sujet. Pour ce faire, nous proposons d’examiner, en pre-
mier lieu, les relations établies entre les prestataires et leurs entreprises clientes en transposant au cas
du service quelques travaux déjà effectués en milieu industriel.
En second lieu, nous essaierons d’indiquer comment les relations établies avec le client, durant la
première phase de la prestation, concourent à la modulation du système d'offre du service inter-
organisationnel.


I - LES MODELES DU COMPORTEMENT D’ACHAT INDUSTRIEL
   S’APPLIQUENT –ILS AU SERVICE INTER-ORGANISATIONNEL ?
Dans cette partie, notre contribution cherche essentiellement à vérifier si le processus d’achat tel qu’il
est conçu par les modèles du comportement d’achat industriel peut s’appliquer adéquatement au cas du
service inter-organisationnel.



2                  Service inter-organisationnel et relations transactionnelles client / prestataire :
            les modèles de comportement d’achat industriel sont-ils transposables au cas du service ?
Atelier 4 : Coproduction et Relations Inter-Organisationnelles


        I.1- Les modèles fondateurs du comportement d’achat industriel

Six parmi les modèles fondateurs du comportement d’achat industriel, conçus dans les années
soixante-dix, ont une vocation “universelle”(CHOFFRAY et LAURENT, 1991). Il s’agit de:
• Buygrid Model de Robinson et Faris3 ;
• Industrial Product Adoption Model de Ozanne et Churchill4;
• Organizational Buying Behavior Model de Webster et Wind5 ;
• Industrial Buying Behavior Model de Sheth 6 ;
• Corporate Industrial Buying Model de Hillier 7;
• Industrial Market Reopens Model de Choffray et Lilien 8.

Ces modèles présentent des similitudes sur un grand nombre de points, surtout dans le déroulement du
processus d’achat industriel en six phases (COVA et SALLE, 1992) que l'on peut résumer schémati-
quement comme suit (cf. figure 1) :

                            Figure 1. Schéma simplifié du processus d’achat industriel
                                      Apparition, reconnaissance, identification et
                                      formulation d’un besoin




                                           Définition des caractéristiques du produit (service
                                                     devant répondre à ce besoin)


                                          Recherche et comparaison critique de fournisseurs



                                          Examen des offres et négociations préliminaires



                                                       Choix du ou des fournisseurs
          Rétroaction en cas
         d’insatisfaction totale
              ou partielle
                                                    Evaluation du produit/ service




              Source : DAYAN A.(1999) , Marketing industriel, Edition Vuibert, 4 e édition, p.57.

3
  ROBINSON P., FARIS C. (1971), Industrial Buying and Creative Marketing, Allyn and Bacon, 1967.
4
  OZANNE U., CHURCHILL G., “Five Dimensions of the Industrial Adoption Process”, Journal of Marketing Re-
search, 8, August, p.322-328.
5
  WEBSTER F., WIND Y. (1972), “A General Model of Organizational Buying Behavior”, Journal of Marketing, 36,
p.12-19.
6
  SHETH J. (1973), “A Model of Industrial Buyer Behavior” Journal of Marketing, 37, p.50-56.
7
  HILLIER T.J. (1975), “Decision-Making in the corporate industrial Buying Process” Industrial Marketing Manage-
ment, 4, p.99-106.
8
  CHOFFRAY J. M., LILLIEN G. (1978), “Assessing Response to Industrial Marketing Strategy” Journal of Market-
ing, 42, p.20-31.



                    Service inter-organisationnel et relations transactionnelles client / prestataire :       3
             les modèles de comportement d’achat industriel sont-ils transposables au cas du service ?
1ères Journées de Recherche en Marketing IRIS l IAE de Lyon, 4 et 5 avril 2005


Le processus d’achat schématisé ci-dessus indique que l’insatisfaction totale ou partielle au niveau de
la performance du produit ou du service entraînera une rétroaction. DAYAN(1999) souligne à cet
égard: “Qu’elle soit totale ou partielle, une insatisfaction sur la qualité, le niveau de performance du
produit ou du service, etc., entraînera le retour à la phase de la recherche des fournisseurs, ou en-
core à la définition des caractéristiques du produit ou du service, voire même plus en amont, à un
examen critique du besoin ressenti : Quelle est sa réalité ? a-t-il été correctement formulé ? ne pour-
rait-on pas le satisfaire autrement ?”9.

Le processus d’achat industriel, élaboré par le courant fondateur du comportement d’achat industriel,
nous paraît en effet d’une grande utilité pour l’optimisation de l’achat des biens tangibles. Cependant,
la dernière étape de ce processus, c’est à dire celle de "l’Evaluation des performances du produit " , ne
peut pas permettre à l’acheteur du service inter-organisationnel d’évaluer, durant la phase transaction-
nelle, les performances de la prestation avant sa réalisation.

En matière de services, la phase d’offre précède celle de la production. Il s’agit d’une démarche qui
suit une logique inverse à celle des produits industriels, où la production devance l’offre.
L’acheteur du Service inter-organisationnel ne dispose donc pas d’éléments tangibles (échantillon,
prototypes,...) comme son homologue industriel, lui permettant d'évaluer les performances du service
avant son achat. Ce dernier est choisi et acheté par l’entreprise cliente avant que l’entreprise de servi-
ces commence à le fabriquer. Dés lors, "l’Évaluation des performances du service" ne sera effectuée
qu’après le résultat.     A ce sujet, EIGLIER, LANGEARD et DAGEVILLE (1989) précisent que “Le ser-
vice sera jugé de qualité ou non par le client après consommation....... Dans le domaine des services,
le concept de qualité est lié au résultat, ce qui veut dire que l’entreprise n’a aucun moyen de s’assurer
de son niveau avant sa réalisation”10.

Le propos de ces trois auteurs nous amène à postuler que le processus d’achat du service inter-
organisationnel constitue une étape cruciale aussi bien pour l’entreprise cliente que pour l’entreprise
de services.
En fait, le client gère une situation complexe, à risque élevé, puisqu’il ne dispose pas d’éléments pal-
pables lui permettant de minimiser les risques d’achat d’un service défaillant. Dans ce contexte, il
choisit d’institutionnaliser ses relations avec son prestataire souvent sous forme de partenariat, surtout
lorsqu’il s’agit d’achats répétés. Ou bien il s’adresse aux entreprises qui offrent le plus de garanties
possibles sur le marché, ou celles qui sont réputées par la qualité de leurs prestations lorsqu’il s’agit
d’un premier achat.
Quant à l’entreprise de services, elle fournit des prestations dont la qualité ne peut être contrôlée a
priori, parce que la simultanéité de la production et de la consommation du service interdit ce genre de
contrôle .
En effet, le prestataire ne dispose pas d’éléments matériels lui permettant de persuader les entreprises
clientes de la performance de son service. En revanche, il concentre souvent ses efforts sur le
contrôle de la qualité interactive du service, c’est à dire sur le perfectionnement des aspects aussi bien
techniques (savoir-faire, compétence...) qu'émotionnels (serviabilité, honnêteté,...) de son personnel en
contact, afin de gagner la confiance du client.

Finalement, il apparaît que le processus d’achat industriel en six étapes, tel qu’il est conçu par le cou-
rant fondateur du comportement d’achat industriel, ne peut être appliqué adéquatement au cas du
service inter-organisationnel, en raison de la particularité des critères de ce dernier et de son système
de servuction11 .



9
  DAYAN A. (1999), Marketing industriel, Edition Vuibert , 4e édition, p. 59 .
10
   EIGLIER P., LANGEARD E. et DAGEVILLE C. (1989), “La qualité de service”, Revue Française du Marketing,
n°121 /1.
11
   Servuction est un néologisme créé par EIGLIER et LANGEARD pour désigner le système de production du service.



4                   Service inter-organisationnel et relations transactionnelles client / prestataire :
             les modèles de comportement d’achat industriel sont-ils transposables au cas du service ?
Atelier 4 : Coproduction et Relations Inter-Organisationnelles


Le tableau ci-après présente de façon synthétique les traits différenciant le système de servuction de
celui de la production des biens tangibles (MSSASSI S., 1998).

                       Tableau 1 : Comparaison entre le système de servuction et
                             le système de production des biens tangibles
            Les spécificités du système                                   Les spécificités du système
            de fabrication des produits                                         de servuction

     1. la tangibilité de l'output ;                               1. l'intangibilité de l'output ;
     2. la production précède l'offre ;                            2. l 'offre précède la production ;
     3. la production et la consommation                           3. la simultanéité de la production
        sont                                                          et de la consommation ;
        temporellement distinctes ;                                4. la participation active du client
     4. la non participation du client au                             au processus de fabrication du
        système de la production ;                                    service ;
     5. la possibilité de standardiser les                         5. la difficulté de standardiser les
        produits ;                                                    services ;
     6. la possibilité de contrôler la                             6. la difficulté de contrôler la
        qualité du produit avant sa                                   qualité du service avant la
        consommation.                                                 consommation.


Source : MSSASSI Said (1989), , Un système de gestion intégrale de la qualité en matière des services
industriels, Thèse de Doctorat, ESA-Université Paris XII - Val de Marne.

En définitive, ce tableau donne quelques éléments de réponse à la question suivante : Pourquoi les
modèles fondateurs du comportement d’achat industriel ne peuvent pas être transposés au cas du
service inter-organisationnel ?


         I.2- Le courant inductif du comportement d’achat industriel

La décennie quatre vingt a été marquée par l’émergence d’un courant s’appuyant sur une méthode
inductive12 de l’étude du comportement d’achat industriel.
Ce courant inductif cherche à appréhender la complexité des décisions d’achat industriel en se centrant
sur les phases du processus décisionnel d’achat chez l’entreprise cliente.
Les analyses les plus représentatives du courant inductif paraissent être le « Supplier Choice Model »
de WOODSIDE et VYAS, et le « Matbuy Model » de MÖLLER (COVA-SALLE, 1992).

Le « Supplier Choice Model » de WOODSID & VYAS

Le modèle de WOODSID & VYAS (1984 ; 1986 ; 1987) est utilisé dans le cas des grandes entrepri-
ses américaines, quand il s’agit de contrats d’achat à long terme et de grande valeur. Il décompose le
processus d’achat industriel en cinq phases:
 1/ préparation de l’appel d’offres ;
 2/ recherche des fournisseurs potentiels ;

12
  La méthode inductive en général essaie de décrire un phénomène avec moins de théorisation et de modélisation
préalables possibles, par une recherche directe évitant la filière du seul discours à posteriori des acteurs, alors que la
méthode déductive fait en général l’hypothèse théorique d’un modèle qu’elle va tester par un recueil de données pré-
codifiées effectué sur le seul discours des acteurs in COVA B. et SALLE R. (1992), “L’évolution de la modélisation
du comportement d’achat industriel : panorama des nouveaux courants de recherches” , Recherche et Application en
Marketing, vol.VII, n° 2, p. 83-106



                     Service inter-organisationnel et relations transactionnelles client / prestataire :                5
              les modèles de comportement d’achat industriel sont-ils transposables au cas du service ?
1ères Journées de Recherche en Marketing IRIS l IAE de Lyon, 4 et 5 avril 2005


3/ évaluation et sélection des fournisseurs sur liste de présélection ;
4/ analyse des offres reçues ;
5/ évaluation et choix du (des) fournisseur(s).

L’apport essentiel de ce modèle est l’introduction d’une nouvelle phase dite de présélection des four-
nisseurs dans le processus d’achat.
Plusieurs résultats émergent de l’analyse inductive des deux auteurs. Ils peuvent être résumés ain-
si (COVA et SALLE ,1992):
• les règles de sélection sont relativement constantes quels que soient les produits à acheter et
     les formes impliquées ;
• l’acheteur emploie une règle conjonctive pour éliminer des fournisseurs inadaptés durant les
     prémices du processus d’achat.
• ensuite, le prix devient un critère dominant. Les candidats sont éliminés sur la base d’une
     règle disjonctive (seuls restent en lice les offres des fournisseurs dont le prix n’excède pas la
     meilleure d’entre-elles de plus de 6% en général) ;
• le nombre de candidats retenus pour l’appel d’offres varie de 3 jusqu’à 16 ;
• la sélection finale vient juste après l’analyse des offres reçues.


L’ensemble de des résultats mis en évidence par le modèle de WOODSIDE et VYAS constitue une
succession de règles visant à ramener le nombre d’alternatives à un nombre gérable par l’acheteur, afin
de réduire l’incertitude liée à la décision d’achat.

Le « Matbuy Model » de M ÖLLER

Le processus d’achat industriel selon l’approche inductive de MÖLLER (1986) comporte huit phases :
• A: initiation à l’achat ;
• B: définition des critères d’évaluation ;
• C: recueil d’informations sur les fournisseurs potentiels ;
• D: présélection des fournisseurs ;
• E: évaluation des propositions et sélection ;
• F: négociation avec les fournisseurs sélectionnés ;
• G: choix final du fournisseur ;
• H: mise en place de l’achat

Pour chaque phase sont précisés :
• le type de décision à prendre ;
• les départements de l’entreprise impliqués ;
• les problèmes rencontrés.
Le modèle de MÖLLER confirme l’introduction de la phase de présélection (phase D), de plus, il intro-
duit une nouvelle phase : la négociation avec les fournisseurs sélectionnés après évaluation des pro-
positions (phase F).

A ce titre, COVA et SALLE (1992) ont établi une analyse comparative entre les modèles fondateurs
du comportement d’achat industriel et les deux principaux modèles issus du courant inductif (Supplier
Choice Model et Matbuy Model) à partir de la décomposition en phases du processus d’achat.

Le tableau 2 présente de façon synthétique la comparaison de ces modèles par phases d’achat




6                  Service inter-organisationnel et relations transactionnelles client / prestataire :
            les modèles de comportement d’achat industriel sont-ils transposables au cas du service ?
Atelier 4 : Coproduction et Relations Inter-Organisationnelles


                Tableau 2. Synthèse comparative des modèles par phases d’achat

  MODELES FONDATEURS                     "SUPPLIER CHOICE MODEL"                           "MATBUY MODEL"
                                                         _
 Reconnaissance du besoin                                                               Initiation de l'achat
                                            Préparation de l'appel                     Définition des critères
 Définition des spécifications
                                                  d'offres                                 d'évaluation
                                                                                       Recueil d'informations
 Recherche de fournisseurs
         _                               Recherche de fournisseurs
                                                                                        sur les fournisseurs
               _
                                                   Pré-sélection                           Pré-sélection
 Analyse des propositions                  Analyse des propositions                   Analyse des propositions
               _                                          _                                  Négociation

            Choix                                     Choix                                     Choix
                                                        _
 Contrôle des perfomances                                                     Mise en place
Source : COVA B. et SALLE R. (1992), "L'évolution de la modélisation du comportement d'achat industriel:
panorama des nouveaux courants de recherche" Recherche et Application en Marketing, vol.VII, n°2.

Au vu de cette analyse comparative, on constate que les deux modèles issus du courant inductif in-
troduisent une nouvelle phase dite de présélection des fournisseurs dans le processus d’achat.
Selon COVA et SALLE (1992), l’apport principal des deux nouveaux modèles fondés sur l’approche
inductive réside en fait dans les combinaisons dynamiques des différentes phases du processus
d’achat, avec à la fois les divers participants dans le centre décisionnel d’achat et les différents critères
et règles de sélection utilisées.

En conclusion, deux limites principales empêchent les deux modèles inductifs du comportement
d’achat industriel évoqués ci-dessus d'être transposés d’une manière adéquate au cas du service inter-
organisationnel.

En premier lieu, aucun des deux modèles n’est fondé sur une analyse du comportement d’achat de
services. Le Matbuy Model est fondé sur l’analyse d’un processus de sélection de fournisseurs de
composantes par six firmes finnoises du secteur de l’informatique. Quant au Supplier Choice Model, il
nest fondé sur une étude du comportement d’achat de composants et de matière première de six usines
américaines.

En second lieu, les approches des deux modèles inductifs sont essentiellement fondées sur l’approche
classique des modèles OBB « Organizational Buying Behavior » (ROBINSON et alii, 1967 ; WEBSTER -
WIND, 1972 ; SETH, 1973). Ces derniers concentrent principalement leurs recherches sur l’examen du
comportement du client en mettant en relief l’ensemble du processus de décision d’achat, ou quelques-
uns de ces éléments. D’ailleurs, même si les deux modèles inductifs évoqués ci-dessus ont mis en
évidence le processus de sélection des fournisseurs, ils n’ont pas analysé, selon une démarche interac-
tive, les relations établies entre l’entreprise cliente et le fournisseur. En revanche, la démarche la
plus appropriée pour décrire le comportement d’achat inter-organisationnel du service est l’approche




                   Service inter-organisationnel et relations transactionnelles client / prestataire :           7
            les modèles de comportement d’achat industriel sont-ils transposables au cas du service ?
1ères Journées de Recherche en Marketing IRIS l IAE de Lyon, 4 et 5 avril 2005


interactive 13 qui doit sa première ébauche aux travaux poursuivis par HAKANSON et OSTBERG (1975)
et son développement conceptuel et empirique au travaux du groupe IMP 14 (1982, 1986).



         I.3- Le courant Interactif

Un autre courant du comportement d’achat industriel a aussi marqué les années quatre vingt, il s’agit
du courant interactif au sein duquel l'école européenne, à travers l’IMP Group, a pris un poids impor-
tant en se focalisant sur l’étude de la relation client/fournisseur.

Le courant interactif est une extension du paradigme dyadique du comportement d’achat inter-
organisationnel. Selon BONOMA, ZALTMMAN et JOHNSTON (1977), “le paradigme dyadique affirme
que l’achat est un processus interactif qui ne peut être étudié isolément de la vente et que la dyade
vendeur/acheteur doit être l’unité d’analyse de base pour étudier les transactions”.
En fait, le modèle interactif est fondé sur l’interdépendance entre les entreprises clientes et leurs four-
nisseurs. A ce titre, COVA et SALLE (1992) précisent que « cela signifie que l’on doit étudier simulta-
nément le fournisseur et le client impliqués dans une véritable interaction. Les relations fournisseur /
client doivent être envisagées dans une perspective de long terme et non comme un succession de
transaction localisées dans le temps et dans l’espace,........ Dans les relations, il existe en fait un effet
de mémoire qui contribue à les stabiliser, les renforcer voire les rendre vulnérables ».

Le modèle interactif du groupe IMP se base essentiellement sur quatre éléments importants qui peu-
vent être résumés ainsi :
• le processus d’interaction traduisant le contenu des échanges inter-organisationnels entre le client
    et le fournisseur ainsi que leur déroulement et leur évolution dans le temps;
• les participants à l’interaction, il s’agit d’indiquer les caractéristiques des acteurs impliqués dans
    le processus d’interaction engendré par l’échange inter-organisationnel ;
• l’atmosphère de la relation , autrement dit le climat ou l’ambiance régnant entre les deux organi-
    sations qui, à la fois, conditionne l’interaction et est conditionné par elle ;
• l’environnement de l’interaction, c’est l’environnement général qui conditionne la nature de
    l’interaction fournisseur-client. Il peut englober plusieurs dimensions : le contexte politique et
    économique, le contexte culturel et social, la structure des marchés le degré d’internalisation des
    marché, le dynamisme des marchés(croissance, taux d’innovation,…).

Le paradigme interactif est en effet le seul au sein duquel le phénomène interactif du service inter-
organisationnel a été abordé. Nous pouvons citer à ce propos, les travaux d'ARNAUD(1989) qui

13
  « L’objectif de l’approche interactive est de décrire et de comprendre les relations fournisseur/client en milieu in-
dustriel. Elle présente la relations fournisseur/client comme une interaction entre deux parties actives où s'instaurent
des relations de pouvoir et de dépendance qui varient selon la nature des échanges et des adaptations mutuelles par
rapport à l'offre de base du fournisseur ». ARNAUD J. M. (1989), "Echanges inter-organisationnels de services :
nature, rôle et implications des différents intervenants" Revue Française du Marketing n°121-1. p 67-84.

14
 IMP Group prend sa source à l'Université d'Uppsala en Suède dans les années soixante-dix, où avait été fondé un
groupe de recherche nommé Group for Marketing and Murchasing of Industrial Goods (Hakanson et Ostberg, 1975).
Ce groupe s'est ensuite structuré à l'échelle européenne pour devenir l'IMP Group, autour des participants à l'IMP
Project qui ont concrétisé l'avancement de leurs recherches sur l'interaction en marketing industriel, dans l'ouvrage
édité par Hakanson en 1982 (International Marketing and Purchasing of Industial Goods : An Interaction Approach)
puis dans celui édité par Turnbull et Valla en 1986 (Strategies for Industrial Marketing).
Les participants originels de l'IMP Project étaient :
•    en France: Marcel, Perrin, Salle et Valla, de l'IRE-Centre de Recherche en Gestion du Groupe ESC Lyon ;
•    en Italie : Snehota, d'ISVOR-FIAT à Turin ;
•    en Suède : Hakanson, Hallen, Johanson et Wootz de l'Université d'Uppsala ;
•    au Royaume-Uni : Cunningham, Homse et Turnbull de l'UMIST à Manchester et Ford, de l'Université de Bath.

8                    Service inter-organisationnel et relations transactionnelles client / prestataire :
              les modèles de comportement d’achat industriel sont-ils transposables au cas du service ?
Atelier 4 : Coproduction et Relations Inter-Organisationnelles


s'inspirent directement du modèle interactif développé par le groupe IMP, pour explorer la complexité
des interactions engendrées lors de l'échange inter-organisationnel du service.
La transposition directe par ARNAUD(1989) de l'approche interactive au cas du service inter-
organisationnel est génératrice de quatre faits principaux.

En premier lieu, l'achat du service inter-organisationnel implique la présence d'un "centre d'achat". Il
s'agit d'un ensemble informel de personnes ou de fonctions différentes de l'entreprise cliente concer-
nées par l'acte d'achat du service.

En second lieu, l'offre du service inter-organisationnel implique de la même manière la participation
d'un groupe d'individus ou de fonctions différentes de l’entreprise de services . Il s'agit du "centre de
vente" dont le concept est formalisé par WOODSIDE et alii (1977) et développé ensuite par BONA-
MA et JOHNSTON (1981).

En troisième lieu, les personnes ou les fonctions composant les centres de ventes et d'achat ont des
préoccupations et des motivations liées à leur type d'activité. ARNAUD (1989) souligne à cet égard
qu’ " un nombre important de décisions d'achat et d'organisation de la fonction vente sont potentiel-
lement conflictuelle et résultent d'un processus long et complexe de négociation (technique, commer-
ciale,...)".

En dernier lieu, ARNAUD(1989) cherche d’une part, à examiner l'intervention d'autres acteurs appar-
tenant aux environnements proches de l’entreprise de services (E.S.) et de l'entreprise cliente (E.C.),
et d’autre part, à montrer l’influence de ceux-ci sur le contenu des interactions engendrées lors de
l'échange du service inter-organisationnel. L’auteur s'appuie dans son étude de l'environnement indus-
triel sur les travaux poursuivis par VALLA (1981) en matière du comportement d'achat industriel.

Ces quatre faits mis en évidence par ARNAUD, donnent une idée assez complète sur la complexité de
la gestion des différentes relations qui peuvent être établies entre plusieurs acteurs durant l’offre du
service inter-organisationnel .
En outre, l'auteur cherche d’une part, à classer ces différentes relations, et d’autre part, à analyser l'im-
pact de chaque type de relation sur le contenu des interactions entre l’entreprise de services et les
entreprises clientes en fonction des quatre éléments suivants :

•   la nature de la relation,
•   le niveau d'implication,
•   le niveau d'adaptation,
•   la stabilité de la relation.

En bref, la contribution d'ARNAUD (1989) au sein du paradigme interactif, offre une vue assez glo-
bale de l'état actuel de la réflexion sur la gestion du phénomène relationnel en milieu de service indus-
triel. Elle nous permet en effet de déterminer en fonction du type de la relation fournisseur-client, le
rôle et les implications des différents intervenants dans les interactions engendrées lors de l'échange
inter-organisationnel du service.

En conclusion de cette première partie, il faut souligner que l'examen du concept du service industriel
selon l’«approche interactive » contribue à redonner toute son importance au "marketing relation-
nel " au sein de la théorie marketing. L'importance théorique est manifeste puisqu'elle met en relief la
complexité des relations inter-organisationnelles établies entre le prestataire et les clients.

Pour mieux appréhender le phénomène du service inter-organisationnel, nous proposons de concentrer
notre étude sur l’examen des premières relations établies entre le fournisseur et le client que nous dé-
signerons par les "relations transactionnelles". Pour ce faire, nous essaierons, selon une approche
interactive, de déterminer comment ce type de relations peut moduler le système d'offre en fonction
de la diversité de la situation des services et des rapports de pouvoir entre les deux acteurs en présence


                    Service inter-organisationnel et relations transactionnelles client / prestataire :    9
             les modèles de comportement d’achat industriel sont-ils transposables au cas du service ?
1ères Journées de Recherche en Marketing IRIS l IAE de Lyon, 4 et 5 avril 2005


(LANGEARD et EIGLIER, 1994) déterminant les rôles, l'implication et les besoins spécifiques de
chaque intervenant (HUIT et SPEH, 1983 ; SALLE, 1985).



II. LA MODULATION DU SYSTEME D'OFFRE DU SERVICE INTER-
   ORGANISATIONNEL EN FONCTION DES RELATIONS TRAN-
   SACTIONNELLES
La gestion de l'ensemble des relations établies entre l’entreprise de service (E.S.) et l'entreprise cliente
(E.C.), durant la première phase de la réalisation du service inter-organisationnel, à savoir la phase
transactionnelle, nécessite de moduler le système d'offre en fonction de trois éléments principaux : la
diversité de la situation des services, les rapports de force entre l'E.S. et l'E.C. et les rôles attribués
aux intervenants dans la réalisation du service.


        II .1- La diversité de la situation des services

Chaque service constitue une nouvelle expérience pour l'entreprise comme pour le client. D'où la diffi-
culté, inhérente à la nature des services, de les standardiser (EIGLIER, LANGEARD et DAGEVILLE,
1989), c'est à dire de faire en sorte que chacun soit exactement semblable au précédent ou au suivant.
L'offre du service varie ainsi d'une situation à une autre, en fonction des caractéristiques de chaque
client et de ses attentes. En effet, l’entreprise de services doit se doter d'un système d'information
susceptible d'identifier, pour chaque entreprise cliente, les paramètres pouvant déterminer la situation
de la réalisation de chaque service élémentaire, qu'il soit de base ou périphérique, tels que :
    • l'investissement humain ;
    • l'incidence du service sur l'organisation de l'E.C. ;
    • le temps de la réalisation du service ;
    • le lieu de la prestation ;
    • l'utilité du service pour le client ;
    • les conséquences en cas d'échec de la réalisation du service ;
    • les garanties demandées par l'E.C. ;
    • le degré de complexité technique et relationnelle du service ;
    • la probabilité pour l'E.C. à faire recours à d'autres prestataires ;
    • la solvabilité du client ;
    • la taille et l'image de l'E.C. ;
    • etc.


        II. 2 - Les rapports de force entre l'E.S. et l'E.C.

C'est l'ensemble des paramètres identifiant la situation de la prestation qui va servir de référence pour
déterminer les rapports de force entre l'E.S. et l'E.C. . Ces rapports de force sont souvent générateurs
de trois formes majeures de relations établies avec la clientèle lors de l'offre du service :
     • les relations de "domination-prestataire" ( E.S dominante / E.C. dominée );
     • les relations de " domination-client" ( E.S. dominée / E.C. dominante ) ;
     • les relations " équilibrées".

Les relations de domination ou de dépendance qui résultent des rapports de force avec la clientèle,
peuvent nous permettre de regrouper des clients aux comportements homogènes et d'appréhender leur
implication.


10                 Service inter-organisationnel et relations transactionnelles client / prestataire :
            les modèles de comportement d’achat industriel sont-ils transposables au cas du service ?
Atelier 4 : Coproduction et Relations Inter-Organisationnelles


Toutefois, Il convient de noter, qu’il est impossible de réaliser efficacement un service sans la partici-
pation active du client, quelle que soit la nature des rapports de pouvoir qui lient les deux acteurs.
C’est pourquoi la position de « dominant » ou de « dominée » reste relative dans le domaine des servi-
ces. En fait, la participation du client au processus de production du service débouche souvent sur des
relations équilibrées où chacun des partenaires manifeste son intérêt pour l’autre. Cet équilibre rela-
tionnel aura un effet favorable sur la productivité des deux parties, puisqu’il a non seulement la vertu
de faire naître la confiance réciproque lors de la phase transactionnelle, mais aussi de tisser des liens
solides durant tout le déroulement ultérieur de la prestation et pour les perspectives de long terme.


        II. 3 - L'attribution de rôles aux intervenants dans la réalisation du
        service industriel

Les deux premières étapes du processus de la modulation du système d'offre du service inter-
organisationnel, à savoir : la situation du service et les rapports de force entre l''E.C. et l'E.S., contri-
buent à déterminer la nature, le rôle et l'implication des différents intervenants qui vont participer à la
réalisation de la prestation, depuis la conception du service jusqu'à sa consommation.

ARNAUD(1989) distingue quatre groupes d'intervenants dans le processus de la réalisation du service
inter-organisationnel :
• les membres du centre décisionnel d'achat de l'E.C. ;
• les membres du centre décisionnel de vente de l'E.S.;
• l'environnement proche de l'E.S.;
• l'environnement proche de l'E.C. .

L'auteur regroupe ensuite les relations qui peuvent être établies entre ces intervenants en quatre clas-
ses:
• Type 1 : les relations bipolaires (Centre de vente de l'E.S/ Centre d'achat de l'E.C) ;
• Type 2 : les relations tripolaires amont (Centre de vente de l'E.S. et Environnement de
     L'E.S. / Centre d'achat de l'E.C.) ;
• Type 3 : les relations tripolaires aval (Centre de vente de l'E.S./ Centre d'achat de l'E.C. et
     Environnement de l'E.C.) ;
• Type 4 : les relations tetrapolaires (Centre de vente et Environnement de l'E.S/ Centre
     d'achat et Environnement de l'E.C).

La combinaison de ces quatre relations recensées par ARNAUD (1989) avec les trois formes de rap-
ports de force entre l'E.S. et la clientèle que nous avons mis en évidence ci-dessus, fait apparaître une
diversité des relations possibles durant la phase transactionnelle.
Le tableau que nous présentons ci-après illustre cette diversité des relations transactionnelles engen-
drées lors de l'offre du service inter-organisationnel.




                   Service inter-organisationnel et relations transactionnelles client / prestataire :    11
            les modèles de comportement d’achat industriel sont-ils transposables au cas du service ?
1ères Journées de Recherche en Marketing IRIS l IAE de Lyon, 4 et 5 avril 2005


     Tableau 3. La diversité des relations transactionnelles lors de l'offre de service industriel
                                        ( inspiré d’Arnaud )


 Les relations de for-
 ces établies entre les
   E.C. et les E.S.


                                      Les relations établies entre les groupes d'intervenants
                                  Bipolaire               Tripolaire              Tripolaire             Tetrapolaires
                                                           Amont                     Aval
                                  Bipolaire            Tripolaire Amont        Tripolaire Aval           Tetrapolaire do-
  Domination presta-           domination E.S.         domination E.S.         domination E.S.            mination E.S.
        taire                      (type 1)                (type 2)                (type 3)                  (type 4)
                              Bipolaire domina-        Tripolaire Amont        Tripolaire Aval           Tetrapolaire do-
       Domination                 tion E.C.            domination E.C.         domination E.C.            mination E.C.
         client                    (type 5)                (type 6)                (type 7)                  (type 8)
                               Bipolaire équili-       Tripolaire Amont        Tripolaire Aval            Tetrapolairre
       Equilibrées                    bré                  équilibré               équilibré                équilibré
                                    (type 9)                (type 10)              (type 11)                (type 12)


En bref, nous pouvons souligner que l'offre du service industriel sera modulée en fonction de l'impact
de chaque type de relations sur le contenu des interactions transactionnelles entre l’entreprise de ser-
vices et les entreprises clientes.
La figure ci-après résume schématiquement le processus de modulation de l’offre du service inter-
organisationnel à la phase des interactions transactionnelles (cf. figure 2)




12                 Service inter-organisationnel et relations transactionnelles client / prestataire :
            les modèles de comportement d’achat industriel sont-ils transposables au cas du service ?
Atelier 4 : Coproduction et Relations Inter-Organisationnelles


             Figure 2. Modulation de l'offre du service industriel en fonction
                                      des relations transactionnelles

                                                                   Situation du service
                                                      - urgence             - complexité du service
                                                      - grande utilité      - investissement humain
                                                      - taille de l'E.C.    - etc.




                                                                  Relations de pouvoir
                                                       Domination          Domination      Equilibrées
                                                                                           Partenariat
                                                       prestataire          client
    Le champ
    des interactions
    transactionnelles

                                                        Attribution de rôles aux intervenants:
                                                        - Centre d'achat - Environnement de l'E.C.
                                                        - Centre de vente - Environnement de l'E.S.




                                                            1 2 3 4         5 6 7 8        9 10 11 12

                              12 types de relations
                               transactionnelles




                                                            Modulation de l'offre du service industriel
                                                               en fonction du type de la relation
                                                                     transactionnelle



Source : M SSASSI S. (1998), Op. cit. p.157.

Globalement, le processus de modulation de l’offre du service inter-organisationnel se déroule en
quatre étapes essentielles :

•   recenser les éléments pouvant délimiter la situation de la réalisation de service en fonc-
    tion du profil de chaque E.C. et de ses attentes ( urgence, taille du client, investissements hu-
    mains et techniques, les garanties demandées, la concurrence d'autres prestataires,…);

•   déterminer la forme des relations de pouvoir générée par les rapports de force entre l'E.S.
    et l'E.C. (dépendance, domination, relations équilibrées);



                  Service inter-organisationnel et relations transactionnelles client / prestataire :     13
           les modèles de comportement d’achat industriel sont-ils transposables au cas du service ?
1ères Journées de Recherche en Marketing IRIS l IAE de Lyon, 4 et 5 avril 2005


•    attribuer , en fonction de la nature des rapports de force entre l'E.S. et l'E.C. , le rôle et les
     implications des différents intervenants dans les interactions engendrées lors de l'échange
     inter-organisationnel du service;

•    moduler l’offre du service en fonction du type de la relation transactionnelle
     recensée parmi les douze relations éventuelles mises en évidence ci-dessus (cf. ta-
     bleau 3 )

En définitive, il convient de noter que la modulation de l’offre du service inter-organisationnel est un
processus interactif d’ajustements entre les quatre étapes évoquées ci-dessus.
Ainsi, lorsque certains paramètres de la situation du service ou des rapports de pouvoir connaissent
des mutations, au moment de l’achat du service ou lors d’achats renouvelés, les interactions générées
par ce processus peuvent modifier la nature de la relation transactionnelle établie entre l’E.S. et l’E.C.

En fait, le processus de modulation de l’offre du service inter-organisationnel permet au prestataire, en
fonction du type de la relation transactionnelle établie avec chaque client, d’anticiper les attentes de
l’ensemble des entreprises clientes et d'institutionnaliser ainsi ses relations avec celles-ci tout au long
de la réalisation du service.

En conclusion, le présent travail , vise à apporter quelques éléments de réponses théoriques au pro-
blème de la modulation du système d'offre du service inter-organisationnel en fonction de la variété
des relations établies entre l'E.S. et l'E.C. lors de la phase transactionnelle.

La diversité des relations transactionnelles engendrées au moment de l'offre du service inter-
organisationnel (cf. tableau 3) témoigne de la nécessité de prolonger les travaux de recherches dans
ce domaine

Nous suggérons ainsi aux chercheurs intéressés par ce thème de se diriger vers l’étude de deux ques-
tions principales :

• Comment les facteurs qui découlent de la situation du service ou des rapports de force, peu-
  vent-ils influencer le contenu des relations établies entre l'E.S. et l'E.C. ?

• Quelle est l’influence de chaque type de relation transactionnelle sur la perception de la qua-
  lité du service inter-organisationnel par les clients ?




14                  Service inter-organisationnel et relations transactionnelles client / prestataire :
             les modèles de comportement d’achat industriel sont-ils transposables au cas du service ?
Atelier 4 : Coproduction et Relations Inter-Organisationnelles



BIBLIOGRAPHIE

ARNAUD J. M. (1989), "Echanges inter-organisationnels de services : nature, rôle et implications des différents
   intervenants" Revue Française du Marketing n°121-1.
BALLANTYNE D. , CHRISTOPHER M. et PAYNE A. (1994), « Conduire et mesurer la qualité du service :
   Pour une approche complète », Décisions Marketing, n° 2.
BERRY L. et PARASURAMAN V. (1991), Marketing services: Competing Through Quality , New York: The
   Free press, 1991, p. 36-42.
BONOMA T. V. , ZALTMAN G. , JOHNSTON W.J. (1977), Industrial Buying Behavior, Cambridge (Mass.),
   Marketing Science Institute, 1977.
BONOMA T.V. , JOHNSTON W.J. (1978), "The Social Psychology of Industrial Buying and Selling ", In-
   dustrial Marketing Management, 7, p. 213-224.
CAPIEZ A. , LEGOHEREL P. et STEVENS E. (2003), « Yield Management : des principes à la mise en œuvre
   dans les activités de services », La revue des sciences de gestion, direction et gestion, n°196-197.
CHOFFRAY J.M. et LAURENT G. (1999), Marketing science : formalisation et exploitation des connaissances
   marketing, in Encyclopédie du Management, Vuibert.
CHOFFRAY J. M., LILLIEN G., (1978), “Assessing Response to Industrial Marketing Strategy” Journal of
   Marketing, 42, p.20-31.
CHUMPITAZ R. et SWAEN V. (2004), « La qualité perçue comme déterminant de la satisfaction des clients en
   business to business : Une étude empirique dans le domaine de la téléphonie. » Recherche et Apllications en
   Marketing, vol. 19, n° 2 .
COVA B. et SALLE R. (1992), "L'évolution de la modélisation du comportement d'achat industriel: panorama
   des nouveaux courants de recherche" , Recherche et Application en Marketing, vol.VII, n°2.
DAYAN A. (1999), Marketing industriel, Edition Vuibert , 4 e édition.
DE BANDT J. (1995), Services aux entreprises, informations, produits, richesses, Economica, Paris.
DURRANDE-MOREAU A. (2002), « Services et tactiques de prix : Quelles spécificités ? », Décisions Marke-
   ting, n° 25.
EIGLIER P., LANGEARD E. (1982), SERVUCTION, Marketing des services, Mc GRAW-HILL, Paris.
EIGLIER P., LANGEARD E. et DAGEVILLE C. (1989), “La qualité de service”, Revue Française du Marke-
   ting, n°121-1.
FLIPO J.P. (2001), Innovations dans les services, Editions d’ Organisation.
FUCHS V. (1968), The Service Economy, NBER - Columbia University Press, New York.
GRÖNROOS Christian(1984), "A Service Quality Model and its Marketing Implications", European Journal of
   Marketing, 4.
HAKANSON H. et OSTBERG C. (1975), " industrial Marketing : an organizational problem?" Industrial
  Marketing Management, Vol.4.
HESKETT J.L., SASSER J.R. , SCHLESINGER L.A. The service profit chain, The Free press, 1997.
HILLIER T.J. (1975), “Decision-Making in the corporate industrial Buying Process” Industrial Marketing
   Management, 4, p.99-106.
HUTT M. et SPEH T. (1983), "The organizational center : diagnosing the industrial marketer's interdisciplinary
   role" W.P. Arizona State University.
IMP Project Group :
HAKANSON (1982), International Marketing and Purchasing of Industial Goods : An Interaction Approach,
   New York, John Wiley and sons.
TURNBULL et VALLA (1986) Strategies for Industrial Marketing, ed. Londres. Croom Helm.
KOTLERS et BLOOM (1983), Marketing Professional Services, John Wiley.



                    Service inter-organisationnel et relations transactionnelles client / prestataire :     15
             les modèles de comportement d’achat industriel sont-ils transposables au cas du service ?
1ères Journées de Recherche en Marketing IRIS l IAE de Lyon, 4 et 5 avril 2005


LANGEARD E. et EIGLIER P. (1994) " Relation de service et Marketing " Décision Marketing N°2 Mai-
   Août.
LEHTINEN Jarmo et LAI TAMAKI Jukka (1984)"Application of Service Quality and Services Marketing in
   Hospitals" Working paper, service management institute, Finland.
LOVELOCK C. (1981)"Why Marketing Management needs to be different for services" A.M.A. Proceedings
   series<
LOVELOCK C. et LAPERT D. , Marketing des services, Publi Union Editions, Paris, 1999.
MARION F. et CARREL-BILLARD J.H. (1996), « Modes de collaboration dans les services inter- organisa-
  tionnels », Décisions Marketing, n° 8.
MOLLER K. (1986) “Buying Behavior of industrial components : inductive Approche for Descriptive Model
  Building” ; in Research in international Marketing, P. Turnbull, S. Paliwoda, Croom Helm, p. 79-132.
MSSASSI SAID (1989), Un système de gestion intégrale de la qualité en matière des services industriels, Thèse
   de Doctorat, Université Paris XII - Val de Marne.
MUNOS A. (1998) « Servuction et coopération : une approche marketing de la coopération dans les services »,
  Revue Française du Marketing, n°167- 1998/2.
NGUYEN Nha, (1991)"un modèle explicatif de l'évaluation de la qualité d'un service : une étude empirique"
  Recherches et applications en Marketing, vol.VI, n°2/9.
OZANNE U., CHURCHILL G. (1971), “Five Dimensions of the Industrial Adoption Process”, Journal of
   Marketing Research, 8, August, p.322-328.
RATHMELL John M. (1974), Marketing in the service sector, Winthrop.
ROBINSON P., FARIS C. (1967), Industrial Buying and Creative Marketing, Allyn and Bacon.
SALLE R. (1984)" Les moyens de la stratégie marketing dans les entreprises de services et de produits indus-
   triels ", résultats non publiés, IRE.
SHETH J. (1973) “A Model of Industrial Buyer Behavior” Journal of Marketing, 37, p.50-56.
SHOSTACK G. L. (1984), " Designing Services that Deliver " , Harvard Business Review (Janvier-Fevrier),
   pp. 133-139.
SOLOMON et SURPRENANT(1985), The service Encounter, Lexington books.
VALLA J.P. (1981) "Le comportement des groupes d'achat" in l'action du marketing des entreprises industriel-
   les, Paris, collection ADETEM marketing demain, 1981, p.22/38.
WEBSTER F., WIND Y. (1972), “A General Model of Organizational Buying Behavior”, Journal of Market-
  ing, 36, p.12-19.
WOODSIDE A. , VYAS N. (1986), Micro-Analysis of Supplier Choice Strategies : Industrial Packaging Mate-
  rials, in Industrial Marketing : a German-American Perspective, K. BACKHAUS, D. WILSON, Springer
  Verlag.




16                 Service inter-organisationnel et relations transactionnelles client / prestataire :
            les modèles de comportement d’achat industriel sont-ils transposables au cas du service ?

Mais conteúdo relacionado

Mais procurados

Techniques de vente sur powerpoint
Techniques de vente sur powerpointTechniques de vente sur powerpoint
Techniques de vente sur powerpointPédro Ndiaye
 
Introduction marketing-industriel
Introduction marketing-industrielIntroduction marketing-industriel
Introduction marketing-industrielMémoire Mémoire
 
Comportement du consommateur par Zakaria Benhfid
Comportement du consommateur par Zakaria BenhfidComportement du consommateur par Zakaria Benhfid
Comportement du consommateur par Zakaria BenhfidZakaria M'Dini
 
Gestion des achats
Gestion des achatsGestion des achats
Gestion des achatsbendawed
 
Etude du comportement du consommateur
Etude du comportement du consommateurEtude du comportement du consommateur
Etude du comportement du consommateurMar Tur
 
Exemple d'une stratégie de communication d'un événement sportif
Exemple d'une stratégie de communication d'un événement sportifExemple d'une stratégie de communication d'un événement sportif
Exemple d'une stratégie de communication d'un événement sportifMarketing du Sport et des Loisirs
 
125280259 types-de-questions
125280259 types-de-questions125280259 types-de-questions
125280259 types-de-questionsYoussef Semmar
 
COURS TECHNIQUES DE VENTE LAYE BAMBA SECK
COURS TECHNIQUES DE VENTE LAYE BAMBA SECKCOURS TECHNIQUES DE VENTE LAYE BAMBA SECK
COURS TECHNIQUES DE VENTE LAYE BAMBA SECKLaye Bamba Seck
 
11 j. techniques de vente ADIE 08.14
11 j. techniques de vente ADIE 08.1411 j. techniques de vente ADIE 08.14
11 j. techniques de vente ADIE 08.14Delphine Cottin
 
TD marketing: nouvelle Lunch box
TD marketing: nouvelle Lunch boxTD marketing: nouvelle Lunch box
TD marketing: nouvelle Lunch boxKévin CÉCILE
 
Achats Internationaux
Achats InternationauxAchats Internationaux
Achats InternationauxAli Lotfi
 
Marketing pharmaceutique
Marketing pharmaceutiqueMarketing pharmaceutique
Marketing pharmaceutiqueNajoua Setti
 
L’etat de l’art du Marketing Relationnel dans le monde bancaire
L’etat de l’art du Marketing Relationnel dans le monde bancaireL’etat de l’art du Marketing Relationnel dans le monde bancaire
L’etat de l’art du Marketing Relationnel dans le monde bancaireAntoine Wintrebert
 
Modes d'achat et profil d'acheteur
Modes d'achat et profil d'acheteurModes d'achat et profil d'acheteur
Modes d'achat et profil d'acheteurMarwoua Ben Salem
 
Presentation Marketing générationnel .ppt
Presentation Marketing générationnel .pptPresentation Marketing générationnel .ppt
Presentation Marketing générationnel .pptSKEMA Alumni
 
Chapitre 2 mark indust &
Chapitre 2 mark indust &Chapitre 2 mark indust &
Chapitre 2 mark indust &kaoutarencg
 

Mais procurados (20)

Techniques de vente sur powerpoint
Techniques de vente sur powerpointTechniques de vente sur powerpoint
Techniques de vente sur powerpoint
 
Marketing des services
Marketing des servicesMarketing des services
Marketing des services
 
Introduction marketing-industriel
Introduction marketing-industrielIntroduction marketing-industriel
Introduction marketing-industriel
 
Comportement du consommateur par Zakaria Benhfid
Comportement du consommateur par Zakaria BenhfidComportement du consommateur par Zakaria Benhfid
Comportement du consommateur par Zakaria Benhfid
 
Cours techniques de vente - complet
Cours techniques de vente - completCours techniques de vente - complet
Cours techniques de vente - complet
 
Gestion des achats
Gestion des achatsGestion des achats
Gestion des achats
 
Les étapes de la vente
Les étapes de la venteLes étapes de la vente
Les étapes de la vente
 
Etude du comportement du consommateur
Etude du comportement du consommateurEtude du comportement du consommateur
Etude du comportement du consommateur
 
Exemple d'une stratégie de communication d'un événement sportif
Exemple d'une stratégie de communication d'un événement sportifExemple d'une stratégie de communication d'un événement sportif
Exemple d'une stratégie de communication d'un événement sportif
 
125280259 types-de-questions
125280259 types-de-questions125280259 types-de-questions
125280259 types-de-questions
 
COURS TECHNIQUES DE VENTE LAYE BAMBA SECK
COURS TECHNIQUES DE VENTE LAYE BAMBA SECKCOURS TECHNIQUES DE VENTE LAYE BAMBA SECK
COURS TECHNIQUES DE VENTE LAYE BAMBA SECK
 
11 j. techniques de vente ADIE 08.14
11 j. techniques de vente ADIE 08.1411 j. techniques de vente ADIE 08.14
11 j. techniques de vente ADIE 08.14
 
TD marketing: nouvelle Lunch box
TD marketing: nouvelle Lunch boxTD marketing: nouvelle Lunch box
TD marketing: nouvelle Lunch box
 
Achats Internationaux
Achats InternationauxAchats Internationaux
Achats Internationaux
 
Marketing pharmaceutique
Marketing pharmaceutiqueMarketing pharmaceutique
Marketing pharmaceutique
 
L’etat de l’art du Marketing Relationnel dans le monde bancaire
L’etat de l’art du Marketing Relationnel dans le monde bancaireL’etat de l’art du Marketing Relationnel dans le monde bancaire
L’etat de l’art du Marketing Relationnel dans le monde bancaire
 
Modes d'achat et profil d'acheteur
Modes d'achat et profil d'acheteurModes d'achat et profil d'acheteur
Modes d'achat et profil d'acheteur
 
Presentation Marketing générationnel .ppt
Presentation Marketing générationnel .pptPresentation Marketing générationnel .ppt
Presentation Marketing générationnel .ppt
 
Chapitre 2 mark indust &
Chapitre 2 mark indust &Chapitre 2 mark indust &
Chapitre 2 mark indust &
 
Technique d'argumentation 3
Technique d'argumentation 3Technique d'argumentation 3
Technique d'argumentation 3
 

Destaque

Diapo partenaires
Diapo partenairesDiapo partenaires
Diapo partenairesla-felin
 
Soluciones Claroscuro
Soluciones ClaroscuroSoluciones Claroscuro
Soluciones ClaroscuroFelix Vergara
 
Los vertebrados lucas ivan y dani
Los vertebrados lucas ivan y daniLos vertebrados lucas ivan y dani
Los vertebrados lucas ivan y daniPedro Carrillo Ros
 
Différ rencontres (pat)
Différ rencontres (pat)Différ rencontres (pat)
Différ rencontres (pat)Philippe Massé
 
Comment intégrer un formulaire de contact dans WordPress avec le plugin offic...
Comment intégrer un formulaire de contact dans WordPress avec le plugin offic...Comment intégrer un formulaire de contact dans WordPress avec le plugin offic...
Comment intégrer un formulaire de contact dans WordPress avec le plugin offic...GeniusContacts
 
Reporteria Gráfica Colombia en Brasil Fase grupos Fotojornalista
Reporteria Gráfica Colombia en Brasil Fase grupos FotojornalistaReporteria Gráfica Colombia en Brasil Fase grupos Fotojornalista
Reporteria Gráfica Colombia en Brasil Fase grupos FotojornalistaDiego Sañudo
 
Adex Report - Investissements publicitaires plurimédias - Kantar Media - Sept...
Adex Report - Investissements publicitaires plurimédias - Kantar Media - Sept...Adex Report - Investissements publicitaires plurimédias - Kantar Media - Sept...
Adex Report - Investissements publicitaires plurimédias - Kantar Media - Sept...Ad6 Media
 
Profesores! hay que dedicar tiempo a la formación en TICS (caso 3)
Profesores!  hay que dedicar tiempo a la formación en TICS (caso 3)Profesores!  hay que dedicar tiempo a la formación en TICS (caso 3)
Profesores! hay que dedicar tiempo a la formación en TICS (caso 3)Karen Carreño
 
Titres services 2010 fr2
Titres services 2010 fr2Titres services 2010 fr2
Titres services 2010 fr2Jr Brel
 
Jeremie Averous speaking at Lycee Hoche, May 2014 (Presentation au Lycee Hoch...
Jeremie Averous speaking at Lycee Hoche, May 2014 (Presentation au Lycee Hoch...Jeremie Averous speaking at Lycee Hoche, May 2014 (Presentation au Lycee Hoch...
Jeremie Averous speaking at Lycee Hoche, May 2014 (Presentation au Lycee Hoch...Jeremie Averous
 
Softshake 2015 Comment ne plus rajouter de ram a vos jvm sans savoir pourquoi
Softshake 2015 Comment ne plus rajouter de ram a vos jvm sans savoir pourquoiSoftshake 2015 Comment ne plus rajouter de ram a vos jvm sans savoir pourquoi
Softshake 2015 Comment ne plus rajouter de ram a vos jvm sans savoir pourquoipkernevez
 

Destaque (20)

M2 gideon
M2 gideonM2 gideon
M2 gideon
 
1 jaienvie.de
1 jaienvie.de1 jaienvie.de
1 jaienvie.de
 
Actividad dll
Actividad dllActividad dll
Actividad dll
 
Diapo partenaires
Diapo partenairesDiapo partenaires
Diapo partenaires
 
Soluciones Claroscuro
Soluciones ClaroscuroSoluciones Claroscuro
Soluciones Claroscuro
 
Los vertebrados lucas ivan y dani
Los vertebrados lucas ivan y daniLos vertebrados lucas ivan y dani
Los vertebrados lucas ivan y dani
 
Book coville stéphane
Book coville stéphaneBook coville stéphane
Book coville stéphane
 
Différ rencontres (pat)
Différ rencontres (pat)Différ rencontres (pat)
Différ rencontres (pat)
 
Comment intégrer un formulaire de contact dans WordPress avec le plugin offic...
Comment intégrer un formulaire de contact dans WordPress avec le plugin offic...Comment intégrer un formulaire de contact dans WordPress avec le plugin offic...
Comment intégrer un formulaire de contact dans WordPress avec le plugin offic...
 
Reporteria Gráfica Colombia en Brasil Fase grupos Fotojornalista
Reporteria Gráfica Colombia en Brasil Fase grupos FotojornalistaReporteria Gráfica Colombia en Brasil Fase grupos Fotojornalista
Reporteria Gráfica Colombia en Brasil Fase grupos Fotojornalista
 
Adex Report - Investissements publicitaires plurimédias - Kantar Media - Sept...
Adex Report - Investissements publicitaires plurimédias - Kantar Media - Sept...Adex Report - Investissements publicitaires plurimédias - Kantar Media - Sept...
Adex Report - Investissements publicitaires plurimédias - Kantar Media - Sept...
 
Listas
ListasListas
Listas
 
Défaillances de la filière courrier
Défaillances de la filière courrierDéfaillances de la filière courrier
Défaillances de la filière courrier
 
Profesores! hay que dedicar tiempo a la formación en TICS (caso 3)
Profesores!  hay que dedicar tiempo a la formación en TICS (caso 3)Profesores!  hay que dedicar tiempo a la formación en TICS (caso 3)
Profesores! hay que dedicar tiempo a la formación en TICS (caso 3)
 
Bittle
BittleBittle
Bittle
 
CrewOD(498102811) crew od
CrewOD(498102811) crew odCrewOD(498102811) crew od
CrewOD(498102811) crew od
 
Le Mag de la Province ecclésiastique de Reims #1
Le Mag de la Province ecclésiastique de Reims #1Le Mag de la Province ecclésiastique de Reims #1
Le Mag de la Province ecclésiastique de Reims #1
 
Titres services 2010 fr2
Titres services 2010 fr2Titres services 2010 fr2
Titres services 2010 fr2
 
Jeremie Averous speaking at Lycee Hoche, May 2014 (Presentation au Lycee Hoch...
Jeremie Averous speaking at Lycee Hoche, May 2014 (Presentation au Lycee Hoch...Jeremie Averous speaking at Lycee Hoche, May 2014 (Presentation au Lycee Hoch...
Jeremie Averous speaking at Lycee Hoche, May 2014 (Presentation au Lycee Hoch...
 
Softshake 2015 Comment ne plus rajouter de ram a vos jvm sans savoir pourquoi
Softshake 2015 Comment ne plus rajouter de ram a vos jvm sans savoir pourquoiSoftshake 2015 Comment ne plus rajouter de ram a vos jvm sans savoir pourquoi
Softshake 2015 Comment ne plus rajouter de ram a vos jvm sans savoir pourquoi
 

Semelhante a Achat industriel vs services

notion de base du marketing, pour les gestionnaires. tsge tce ofppt ista
notion de base du marketing, pour les gestionnaires. tsge tce ofppt istanotion de base du marketing, pour les gestionnaires. tsge tce ofppt ista
notion de base du marketing, pour les gestionnaires. tsge tce ofppt istaGestionnaires Net
 
Marketingindustrielabbassi 091201195236-phpapp02
Marketingindustrielabbassi 091201195236-phpapp02Marketingindustrielabbassi 091201195236-phpapp02
Marketingindustrielabbassi 091201195236-phpapp02ndimubandi
 
L evolution_des_conditions_de_la_compétit_
 L evolution_des_conditions_de_la_compétit_ L evolution_des_conditions_de_la_compétit_
L evolution_des_conditions_de_la_compétit_Sahbi Dkhili
 
Les Bases du Marketing
Les Bases du MarketingLes Bases du Marketing
Les Bases du MarketingMylène Bordin
 
0050 mesure de_la_performance
0050 mesure de_la_performance0050 mesure de_la_performance
0050 mesure de_la_performanceKhalid BOURASS
 
Competitivité en entreprises et definitions
Competitivité en entreprises et definitionsCompetitivité en entreprises et definitions
Competitivité en entreprises et definitionsmanno21
 
Cours marketing2
Cours marketing2Cours marketing2
Cours marketing2Med Razek
 
Analyse stratégique et stratégie de démarrage
Analyse stratégique et stratégie de démarrageAnalyse stratégique et stratégie de démarrage
Analyse stratégique et stratégie de démarrageAmine Ait Rahou
 
La concurrence marketing
La concurrence   marketingLa concurrence   marketing
La concurrence marketingOmar BE
 
Marketing-sectoriel.pdf
Marketing-sectoriel.pdfMarketing-sectoriel.pdf
Marketing-sectoriel.pdflahnadoha
 
Présentation ecr lsa category management 160310 v5 pour ecrall
Présentation ecr lsa category management 160310 v5 pour ecrallPrésentation ecr lsa category management 160310 v5 pour ecrall
Présentation ecr lsa category management 160310 v5 pour ecrallecrfrance
 
Marketing r sum__modifi_
Marketing r sum__modifi_Marketing r sum__modifi_
Marketing r sum__modifi_Amadou Tinzan
 
Séminaire IDS Scheer Processus Santé part 1
Séminaire IDS Scheer Processus Santé part 1Séminaire IDS Scheer Processus Santé part 1
Séminaire IDS Scheer Processus Santé part 1SAGIDS1
 
Audit remunerations
Audit remunerationsAudit remunerations
Audit remunerationsChera Ze
 
T2 consutling - notre méthodologie et mode de travail
T2 consutling - notre méthodologie et mode de travailT2 consutling - notre méthodologie et mode de travail
T2 consutling - notre méthodologie et mode de travailJulien Bertheas
 
Abdelouahed BERRICHI ( Marketing de base / 2014-2015)
Abdelouahed BERRICHI ( Marketing de base / 2014-2015)Abdelouahed BERRICHI ( Marketing de base / 2014-2015)
Abdelouahed BERRICHI ( Marketing de base / 2014-2015)Université Mohamed Premier
 

Semelhante a Achat industriel vs services (20)

notion de base du marketing, pour les gestionnaires. tsge tce ofppt ista
notion de base du marketing, pour les gestionnaires. tsge tce ofppt istanotion de base du marketing, pour les gestionnaires. tsge tce ofppt ista
notion de base du marketing, pour les gestionnaires. tsge tce ofppt ista
 
mercator résumé chapitre 19
mercator résumé chapitre 19mercator résumé chapitre 19
mercator résumé chapitre 19
 
Marketingindustrielabbassi 091201195236-phpapp02
Marketingindustrielabbassi 091201195236-phpapp02Marketingindustrielabbassi 091201195236-phpapp02
Marketingindustrielabbassi 091201195236-phpapp02
 
19
1919
19
 
L evolution_des_conditions_de_la_compétit_
 L evolution_des_conditions_de_la_compétit_ L evolution_des_conditions_de_la_compétit_
L evolution_des_conditions_de_la_compétit_
 
Les Bases du Marketing
Les Bases du MarketingLes Bases du Marketing
Les Bases du Marketing
 
0050 mesure de_la_performance
0050 mesure de_la_performance0050 mesure de_la_performance
0050 mesure de_la_performance
 
Competitivité en entreprises et definitions
Competitivité en entreprises et definitionsCompetitivité en entreprises et definitions
Competitivité en entreprises et definitions
 
Cours marketing2
Cours marketing2Cours marketing2
Cours marketing2
 
marketing des services
 marketing des services  marketing des services
marketing des services
 
Marketing tsge
Marketing tsgeMarketing tsge
Marketing tsge
 
Analyse stratégique et stratégie de démarrage
Analyse stratégique et stratégie de démarrageAnalyse stratégique et stratégie de démarrage
Analyse stratégique et stratégie de démarrage
 
La concurrence marketing
La concurrence   marketingLa concurrence   marketing
La concurrence marketing
 
Marketing-sectoriel.pdf
Marketing-sectoriel.pdfMarketing-sectoriel.pdf
Marketing-sectoriel.pdf
 
Présentation ecr lsa category management 160310 v5 pour ecrall
Présentation ecr lsa category management 160310 v5 pour ecrallPrésentation ecr lsa category management 160310 v5 pour ecrall
Présentation ecr lsa category management 160310 v5 pour ecrall
 
Marketing r sum__modifi_
Marketing r sum__modifi_Marketing r sum__modifi_
Marketing r sum__modifi_
 
Séminaire IDS Scheer Processus Santé part 1
Séminaire IDS Scheer Processus Santé part 1Séminaire IDS Scheer Processus Santé part 1
Séminaire IDS Scheer Processus Santé part 1
 
Audit remunerations
Audit remunerationsAudit remunerations
Audit remunerations
 
T2 consutling - notre méthodologie et mode de travail
T2 consutling - notre méthodologie et mode de travailT2 consutling - notre méthodologie et mode de travail
T2 consutling - notre méthodologie et mode de travail
 
Abdelouahed BERRICHI ( Marketing de base / 2014-2015)
Abdelouahed BERRICHI ( Marketing de base / 2014-2015)Abdelouahed BERRICHI ( Marketing de base / 2014-2015)
Abdelouahed BERRICHI ( Marketing de base / 2014-2015)
 

Achat industriel vs services

  • 1. Atelier 4 : Coproduction et Relations Inter-Organisationnelles SERVICE INTER-ORGANISATIONNEL ET RELATIONS TRANSACTIONNELLES CLIENT / PRESTATAIRE : LES MODELES DE COMPORTEMENT D’ACHAT INDUSTRIEL SONT-ILS TRANSPOSABLES AU CAS DU SERVICE ? Said MSSASSI Maître de Conférences ENCG de Tanger Université Abdelmalek Assadi - Maroc mssassis@yahoo.fr Résumé : Le présent travail s’articule autour de deux principaux axes. Le premier s’attache à montrer que seul le modèle interactif de l’IMP Group (International Marketing Purchasing Group ), parmi les modèles du comportement d’achat industriel, peut être transposé d’une manière adéquate au cas des services inter-organisationnels 1. Quant au second axe, il se propose de déterminer comment les relations établies avec l’entreprise cliente, durant la phase transac- tionnelle 2, participent à moduler le système d'offre du service inter-organisationnel en fonc- tion de trois éléments suivants : • la diversité de la situation des services ; • les rapports de force entre l’entreprise de services (E.S.) et de l'entreprise cliente (E.C.) • l'attribution de rôles aux intervenants dans la réalisation du service industriel . Mots clés : Service inter-organisationnel, comportement d’achat industriel, servuction, relation client 1 le service inter-organisationnel est un terme plus vaste que le terme interentreprises, puisqu’il concerne aussi les organisations sans but lucratif. 2 Le processus de fabrication d’un service est composé de les trois phases principales : • La phase Transactionnelle (offre et conception) • la phase Opérationnelle (réalisation et consommation) • La phase d’Assistance ou de Rattrapage des erreurs (gestion des réclamations) ; In MSSASSI Said (1998), Un système de gestion intégrale de la qualité en matière des services industriels, Thèse de Doctorat, Université Paris XII - Val de Marne. Service inter-organisationnel et relations transactionnelles client / prestataire : 1 les modèles de comportement d’achat industriel sont-ils transposables au cas du service ?
  • 2. 1ères Journées de Recherche en Marketing IRIS l IAE de Lyon, 4 et 5 avril 2005 INTRODUCTION La littérature sur le marketing des services en France, n'est pas aussi abondante qu'aux états-unis. En revanche, les travaux menés par les chercheurs français en ce domaine ont pu acquérir une reconnais- sance internationale du fait de la qualité de leur analyse. A ce titre, nous pouvons citer l’ouvrage de"Servuction" d’EIGLIER et LANGEARD(1987), avec lequel le marketing des services a acquis ses lettres de noblesses. L'ensemble des recherches investies en matière des services que ce soit en France ou ailleurs se foca- lise globalement sur les quatre principaux axes suivants : 1. les critères définissant le service: intangibilité, périssabilité, hétérogénéité,... (FUCHS, 1968, RATHMELL, 1974; LOVELOCK, 1981; KOTLER et BLOOM, 1983; FLIPO 2001; ...); 2. la spécificité de l'offre du service avec l'analyse des variables d'action clés du marketing-mix (promotion, distribution, tarification et Yield Management,...) (SHOSTACK, 1984 ; EIGLIER et LANGEARD, 1987; DURRANDE-MOREAU, 2002; CAPIEZ et alii, 2003 ; ...) ; 3. le processus de réalisation du service selon une approche systémique, avec la mise en évidence du contact entre le client et le personnel de l’entreprise de services (SOLOMON et SURPRENANT, 1985 ; EIGLIER et LANGEARD, 1987; HESKETT, SASSER et SCHLESINGER, 1997; MUNOS, 1998; LOVELOCK et LAPERT, 1999; …); 4. la qualité du service (GRÖNROOS, 1984 ; LETHINEN et alii, 1984 ; BERRY et PARASURAMAN, 1991; NGUYEN, 1991; BALLANTYNE et alii, 1994; CHUM- PITAZ, 2004). La plupart des travaux que nous venons d’évoquer n’établissent pas une distinction claire entre le marketing des services grand public et le marketing des services destinés aux organisations; car leurs approches s'attachent souvent aux spécificités des services et non aux marchés auxquels ils sont of- ferts. D’ailleurs, très peu d’auteurs ont déployé leurs recherches pour comprendre le comportement d’achat du service destiné au marché des organisations (ARNAUD,1989; DE BANDT, 1995; MA- RION,1996; …). En fait, le recensement des écrits sur le comportement d’achat industriel révèle la rareté de travaux propres au comportement d’achat du service inter-organisationnel, parce que l’ensemble des recher- ches menées dans le cadre de la théorie du marketing industriel mettent l’accent sur le caractère col- lectif d’achat qui confère tant aux biens tangibles qu'intangibles (les services) le critère d’industriel. La présente communication vise ainsi à apporter quelques réflexions en matière des services inter- organisationnels et à ouvrir un débat sur ce sujet. Pour ce faire, nous proposons d’examiner, en pre- mier lieu, les relations établies entre les prestataires et leurs entreprises clientes en transposant au cas du service quelques travaux déjà effectués en milieu industriel. En second lieu, nous essaierons d’indiquer comment les relations établies avec le client, durant la première phase de la prestation, concourent à la modulation du système d'offre du service inter- organisationnel. I - LES MODELES DU COMPORTEMENT D’ACHAT INDUSTRIEL S’APPLIQUENT –ILS AU SERVICE INTER-ORGANISATIONNEL ? Dans cette partie, notre contribution cherche essentiellement à vérifier si le processus d’achat tel qu’il est conçu par les modèles du comportement d’achat industriel peut s’appliquer adéquatement au cas du service inter-organisationnel. 2 Service inter-organisationnel et relations transactionnelles client / prestataire : les modèles de comportement d’achat industriel sont-ils transposables au cas du service ?
  • 3. Atelier 4 : Coproduction et Relations Inter-Organisationnelles I.1- Les modèles fondateurs du comportement d’achat industriel Six parmi les modèles fondateurs du comportement d’achat industriel, conçus dans les années soixante-dix, ont une vocation “universelle”(CHOFFRAY et LAURENT, 1991). Il s’agit de: • Buygrid Model de Robinson et Faris3 ; • Industrial Product Adoption Model de Ozanne et Churchill4; • Organizational Buying Behavior Model de Webster et Wind5 ; • Industrial Buying Behavior Model de Sheth 6 ; • Corporate Industrial Buying Model de Hillier 7; • Industrial Market Reopens Model de Choffray et Lilien 8. Ces modèles présentent des similitudes sur un grand nombre de points, surtout dans le déroulement du processus d’achat industriel en six phases (COVA et SALLE, 1992) que l'on peut résumer schémati- quement comme suit (cf. figure 1) : Figure 1. Schéma simplifié du processus d’achat industriel Apparition, reconnaissance, identification et formulation d’un besoin Définition des caractéristiques du produit (service devant répondre à ce besoin) Recherche et comparaison critique de fournisseurs Examen des offres et négociations préliminaires Choix du ou des fournisseurs Rétroaction en cas d’insatisfaction totale ou partielle Evaluation du produit/ service Source : DAYAN A.(1999) , Marketing industriel, Edition Vuibert, 4 e édition, p.57. 3 ROBINSON P., FARIS C. (1971), Industrial Buying and Creative Marketing, Allyn and Bacon, 1967. 4 OZANNE U., CHURCHILL G., “Five Dimensions of the Industrial Adoption Process”, Journal of Marketing Re- search, 8, August, p.322-328. 5 WEBSTER F., WIND Y. (1972), “A General Model of Organizational Buying Behavior”, Journal of Marketing, 36, p.12-19. 6 SHETH J. (1973), “A Model of Industrial Buyer Behavior” Journal of Marketing, 37, p.50-56. 7 HILLIER T.J. (1975), “Decision-Making in the corporate industrial Buying Process” Industrial Marketing Manage- ment, 4, p.99-106. 8 CHOFFRAY J. M., LILLIEN G. (1978), “Assessing Response to Industrial Marketing Strategy” Journal of Market- ing, 42, p.20-31. Service inter-organisationnel et relations transactionnelles client / prestataire : 3 les modèles de comportement d’achat industriel sont-ils transposables au cas du service ?
  • 4. 1ères Journées de Recherche en Marketing IRIS l IAE de Lyon, 4 et 5 avril 2005 Le processus d’achat schématisé ci-dessus indique que l’insatisfaction totale ou partielle au niveau de la performance du produit ou du service entraînera une rétroaction. DAYAN(1999) souligne à cet égard: “Qu’elle soit totale ou partielle, une insatisfaction sur la qualité, le niveau de performance du produit ou du service, etc., entraînera le retour à la phase de la recherche des fournisseurs, ou en- core à la définition des caractéristiques du produit ou du service, voire même plus en amont, à un examen critique du besoin ressenti : Quelle est sa réalité ? a-t-il été correctement formulé ? ne pour- rait-on pas le satisfaire autrement ?”9. Le processus d’achat industriel, élaboré par le courant fondateur du comportement d’achat industriel, nous paraît en effet d’une grande utilité pour l’optimisation de l’achat des biens tangibles. Cependant, la dernière étape de ce processus, c’est à dire celle de "l’Evaluation des performances du produit " , ne peut pas permettre à l’acheteur du service inter-organisationnel d’évaluer, durant la phase transaction- nelle, les performances de la prestation avant sa réalisation. En matière de services, la phase d’offre précède celle de la production. Il s’agit d’une démarche qui suit une logique inverse à celle des produits industriels, où la production devance l’offre. L’acheteur du Service inter-organisationnel ne dispose donc pas d’éléments tangibles (échantillon, prototypes,...) comme son homologue industriel, lui permettant d'évaluer les performances du service avant son achat. Ce dernier est choisi et acheté par l’entreprise cliente avant que l’entreprise de servi- ces commence à le fabriquer. Dés lors, "l’Évaluation des performances du service" ne sera effectuée qu’après le résultat. A ce sujet, EIGLIER, LANGEARD et DAGEVILLE (1989) précisent que “Le ser- vice sera jugé de qualité ou non par le client après consommation....... Dans le domaine des services, le concept de qualité est lié au résultat, ce qui veut dire que l’entreprise n’a aucun moyen de s’assurer de son niveau avant sa réalisation”10. Le propos de ces trois auteurs nous amène à postuler que le processus d’achat du service inter- organisationnel constitue une étape cruciale aussi bien pour l’entreprise cliente que pour l’entreprise de services. En fait, le client gère une situation complexe, à risque élevé, puisqu’il ne dispose pas d’éléments pal- pables lui permettant de minimiser les risques d’achat d’un service défaillant. Dans ce contexte, il choisit d’institutionnaliser ses relations avec son prestataire souvent sous forme de partenariat, surtout lorsqu’il s’agit d’achats répétés. Ou bien il s’adresse aux entreprises qui offrent le plus de garanties possibles sur le marché, ou celles qui sont réputées par la qualité de leurs prestations lorsqu’il s’agit d’un premier achat. Quant à l’entreprise de services, elle fournit des prestations dont la qualité ne peut être contrôlée a priori, parce que la simultanéité de la production et de la consommation du service interdit ce genre de contrôle . En effet, le prestataire ne dispose pas d’éléments matériels lui permettant de persuader les entreprises clientes de la performance de son service. En revanche, il concentre souvent ses efforts sur le contrôle de la qualité interactive du service, c’est à dire sur le perfectionnement des aspects aussi bien techniques (savoir-faire, compétence...) qu'émotionnels (serviabilité, honnêteté,...) de son personnel en contact, afin de gagner la confiance du client. Finalement, il apparaît que le processus d’achat industriel en six étapes, tel qu’il est conçu par le cou- rant fondateur du comportement d’achat industriel, ne peut être appliqué adéquatement au cas du service inter-organisationnel, en raison de la particularité des critères de ce dernier et de son système de servuction11 . 9 DAYAN A. (1999), Marketing industriel, Edition Vuibert , 4e édition, p. 59 . 10 EIGLIER P., LANGEARD E. et DAGEVILLE C. (1989), “La qualité de service”, Revue Française du Marketing, n°121 /1. 11 Servuction est un néologisme créé par EIGLIER et LANGEARD pour désigner le système de production du service. 4 Service inter-organisationnel et relations transactionnelles client / prestataire : les modèles de comportement d’achat industriel sont-ils transposables au cas du service ?
  • 5. Atelier 4 : Coproduction et Relations Inter-Organisationnelles Le tableau ci-après présente de façon synthétique les traits différenciant le système de servuction de celui de la production des biens tangibles (MSSASSI S., 1998). Tableau 1 : Comparaison entre le système de servuction et le système de production des biens tangibles Les spécificités du système Les spécificités du système de fabrication des produits de servuction 1. la tangibilité de l'output ; 1. l'intangibilité de l'output ; 2. la production précède l'offre ; 2. l 'offre précède la production ; 3. la production et la consommation 3. la simultanéité de la production sont et de la consommation ; temporellement distinctes ; 4. la participation active du client 4. la non participation du client au au processus de fabrication du système de la production ; service ; 5. la possibilité de standardiser les 5. la difficulté de standardiser les produits ; services ; 6. la possibilité de contrôler la 6. la difficulté de contrôler la qualité du produit avant sa qualité du service avant la consommation. consommation. Source : MSSASSI Said (1989), , Un système de gestion intégrale de la qualité en matière des services industriels, Thèse de Doctorat, ESA-Université Paris XII - Val de Marne. En définitive, ce tableau donne quelques éléments de réponse à la question suivante : Pourquoi les modèles fondateurs du comportement d’achat industriel ne peuvent pas être transposés au cas du service inter-organisationnel ? I.2- Le courant inductif du comportement d’achat industriel La décennie quatre vingt a été marquée par l’émergence d’un courant s’appuyant sur une méthode inductive12 de l’étude du comportement d’achat industriel. Ce courant inductif cherche à appréhender la complexité des décisions d’achat industriel en se centrant sur les phases du processus décisionnel d’achat chez l’entreprise cliente. Les analyses les plus représentatives du courant inductif paraissent être le « Supplier Choice Model » de WOODSIDE et VYAS, et le « Matbuy Model » de MÖLLER (COVA-SALLE, 1992). Le « Supplier Choice Model » de WOODSID & VYAS Le modèle de WOODSID & VYAS (1984 ; 1986 ; 1987) est utilisé dans le cas des grandes entrepri- ses américaines, quand il s’agit de contrats d’achat à long terme et de grande valeur. Il décompose le processus d’achat industriel en cinq phases: 1/ préparation de l’appel d’offres ; 2/ recherche des fournisseurs potentiels ; 12 La méthode inductive en général essaie de décrire un phénomène avec moins de théorisation et de modélisation préalables possibles, par une recherche directe évitant la filière du seul discours à posteriori des acteurs, alors que la méthode déductive fait en général l’hypothèse théorique d’un modèle qu’elle va tester par un recueil de données pré- codifiées effectué sur le seul discours des acteurs in COVA B. et SALLE R. (1992), “L’évolution de la modélisation du comportement d’achat industriel : panorama des nouveaux courants de recherches” , Recherche et Application en Marketing, vol.VII, n° 2, p. 83-106 Service inter-organisationnel et relations transactionnelles client / prestataire : 5 les modèles de comportement d’achat industriel sont-ils transposables au cas du service ?
  • 6. 1ères Journées de Recherche en Marketing IRIS l IAE de Lyon, 4 et 5 avril 2005 3/ évaluation et sélection des fournisseurs sur liste de présélection ; 4/ analyse des offres reçues ; 5/ évaluation et choix du (des) fournisseur(s). L’apport essentiel de ce modèle est l’introduction d’une nouvelle phase dite de présélection des four- nisseurs dans le processus d’achat. Plusieurs résultats émergent de l’analyse inductive des deux auteurs. Ils peuvent être résumés ain- si (COVA et SALLE ,1992): • les règles de sélection sont relativement constantes quels que soient les produits à acheter et les formes impliquées ; • l’acheteur emploie une règle conjonctive pour éliminer des fournisseurs inadaptés durant les prémices du processus d’achat. • ensuite, le prix devient un critère dominant. Les candidats sont éliminés sur la base d’une règle disjonctive (seuls restent en lice les offres des fournisseurs dont le prix n’excède pas la meilleure d’entre-elles de plus de 6% en général) ; • le nombre de candidats retenus pour l’appel d’offres varie de 3 jusqu’à 16 ; • la sélection finale vient juste après l’analyse des offres reçues. L’ensemble de des résultats mis en évidence par le modèle de WOODSIDE et VYAS constitue une succession de règles visant à ramener le nombre d’alternatives à un nombre gérable par l’acheteur, afin de réduire l’incertitude liée à la décision d’achat. Le « Matbuy Model » de M ÖLLER Le processus d’achat industriel selon l’approche inductive de MÖLLER (1986) comporte huit phases : • A: initiation à l’achat ; • B: définition des critères d’évaluation ; • C: recueil d’informations sur les fournisseurs potentiels ; • D: présélection des fournisseurs ; • E: évaluation des propositions et sélection ; • F: négociation avec les fournisseurs sélectionnés ; • G: choix final du fournisseur ; • H: mise en place de l’achat Pour chaque phase sont précisés : • le type de décision à prendre ; • les départements de l’entreprise impliqués ; • les problèmes rencontrés. Le modèle de MÖLLER confirme l’introduction de la phase de présélection (phase D), de plus, il intro- duit une nouvelle phase : la négociation avec les fournisseurs sélectionnés après évaluation des pro- positions (phase F). A ce titre, COVA et SALLE (1992) ont établi une analyse comparative entre les modèles fondateurs du comportement d’achat industriel et les deux principaux modèles issus du courant inductif (Supplier Choice Model et Matbuy Model) à partir de la décomposition en phases du processus d’achat. Le tableau 2 présente de façon synthétique la comparaison de ces modèles par phases d’achat 6 Service inter-organisationnel et relations transactionnelles client / prestataire : les modèles de comportement d’achat industriel sont-ils transposables au cas du service ?
  • 7. Atelier 4 : Coproduction et Relations Inter-Organisationnelles Tableau 2. Synthèse comparative des modèles par phases d’achat MODELES FONDATEURS "SUPPLIER CHOICE MODEL" "MATBUY MODEL" _ Reconnaissance du besoin Initiation de l'achat Préparation de l'appel Définition des critères Définition des spécifications d'offres d'évaluation Recueil d'informations Recherche de fournisseurs _ Recherche de fournisseurs sur les fournisseurs _ Pré-sélection Pré-sélection Analyse des propositions Analyse des propositions Analyse des propositions _ _ Négociation Choix Choix Choix _ Contrôle des perfomances Mise en place Source : COVA B. et SALLE R. (1992), "L'évolution de la modélisation du comportement d'achat industriel: panorama des nouveaux courants de recherche" Recherche et Application en Marketing, vol.VII, n°2. Au vu de cette analyse comparative, on constate que les deux modèles issus du courant inductif in- troduisent une nouvelle phase dite de présélection des fournisseurs dans le processus d’achat. Selon COVA et SALLE (1992), l’apport principal des deux nouveaux modèles fondés sur l’approche inductive réside en fait dans les combinaisons dynamiques des différentes phases du processus d’achat, avec à la fois les divers participants dans le centre décisionnel d’achat et les différents critères et règles de sélection utilisées. En conclusion, deux limites principales empêchent les deux modèles inductifs du comportement d’achat industriel évoqués ci-dessus d'être transposés d’une manière adéquate au cas du service inter- organisationnel. En premier lieu, aucun des deux modèles n’est fondé sur une analyse du comportement d’achat de services. Le Matbuy Model est fondé sur l’analyse d’un processus de sélection de fournisseurs de composantes par six firmes finnoises du secteur de l’informatique. Quant au Supplier Choice Model, il nest fondé sur une étude du comportement d’achat de composants et de matière première de six usines américaines. En second lieu, les approches des deux modèles inductifs sont essentiellement fondées sur l’approche classique des modèles OBB « Organizational Buying Behavior » (ROBINSON et alii, 1967 ; WEBSTER - WIND, 1972 ; SETH, 1973). Ces derniers concentrent principalement leurs recherches sur l’examen du comportement du client en mettant en relief l’ensemble du processus de décision d’achat, ou quelques- uns de ces éléments. D’ailleurs, même si les deux modèles inductifs évoqués ci-dessus ont mis en évidence le processus de sélection des fournisseurs, ils n’ont pas analysé, selon une démarche interac- tive, les relations établies entre l’entreprise cliente et le fournisseur. En revanche, la démarche la plus appropriée pour décrire le comportement d’achat inter-organisationnel du service est l’approche Service inter-organisationnel et relations transactionnelles client / prestataire : 7 les modèles de comportement d’achat industriel sont-ils transposables au cas du service ?
  • 8. 1ères Journées de Recherche en Marketing IRIS l IAE de Lyon, 4 et 5 avril 2005 interactive 13 qui doit sa première ébauche aux travaux poursuivis par HAKANSON et OSTBERG (1975) et son développement conceptuel et empirique au travaux du groupe IMP 14 (1982, 1986). I.3- Le courant Interactif Un autre courant du comportement d’achat industriel a aussi marqué les années quatre vingt, il s’agit du courant interactif au sein duquel l'école européenne, à travers l’IMP Group, a pris un poids impor- tant en se focalisant sur l’étude de la relation client/fournisseur. Le courant interactif est une extension du paradigme dyadique du comportement d’achat inter- organisationnel. Selon BONOMA, ZALTMMAN et JOHNSTON (1977), “le paradigme dyadique affirme que l’achat est un processus interactif qui ne peut être étudié isolément de la vente et que la dyade vendeur/acheteur doit être l’unité d’analyse de base pour étudier les transactions”. En fait, le modèle interactif est fondé sur l’interdépendance entre les entreprises clientes et leurs four- nisseurs. A ce titre, COVA et SALLE (1992) précisent que « cela signifie que l’on doit étudier simulta- nément le fournisseur et le client impliqués dans une véritable interaction. Les relations fournisseur / client doivent être envisagées dans une perspective de long terme et non comme un succession de transaction localisées dans le temps et dans l’espace,........ Dans les relations, il existe en fait un effet de mémoire qui contribue à les stabiliser, les renforcer voire les rendre vulnérables ». Le modèle interactif du groupe IMP se base essentiellement sur quatre éléments importants qui peu- vent être résumés ainsi : • le processus d’interaction traduisant le contenu des échanges inter-organisationnels entre le client et le fournisseur ainsi que leur déroulement et leur évolution dans le temps; • les participants à l’interaction, il s’agit d’indiquer les caractéristiques des acteurs impliqués dans le processus d’interaction engendré par l’échange inter-organisationnel ; • l’atmosphère de la relation , autrement dit le climat ou l’ambiance régnant entre les deux organi- sations qui, à la fois, conditionne l’interaction et est conditionné par elle ; • l’environnement de l’interaction, c’est l’environnement général qui conditionne la nature de l’interaction fournisseur-client. Il peut englober plusieurs dimensions : le contexte politique et économique, le contexte culturel et social, la structure des marchés le degré d’internalisation des marché, le dynamisme des marchés(croissance, taux d’innovation,…). Le paradigme interactif est en effet le seul au sein duquel le phénomène interactif du service inter- organisationnel a été abordé. Nous pouvons citer à ce propos, les travaux d'ARNAUD(1989) qui 13 « L’objectif de l’approche interactive est de décrire et de comprendre les relations fournisseur/client en milieu in- dustriel. Elle présente la relations fournisseur/client comme une interaction entre deux parties actives où s'instaurent des relations de pouvoir et de dépendance qui varient selon la nature des échanges et des adaptations mutuelles par rapport à l'offre de base du fournisseur ». ARNAUD J. M. (1989), "Echanges inter-organisationnels de services : nature, rôle et implications des différents intervenants" Revue Française du Marketing n°121-1. p 67-84. 14 IMP Group prend sa source à l'Université d'Uppsala en Suède dans les années soixante-dix, où avait été fondé un groupe de recherche nommé Group for Marketing and Murchasing of Industrial Goods (Hakanson et Ostberg, 1975). Ce groupe s'est ensuite structuré à l'échelle européenne pour devenir l'IMP Group, autour des participants à l'IMP Project qui ont concrétisé l'avancement de leurs recherches sur l'interaction en marketing industriel, dans l'ouvrage édité par Hakanson en 1982 (International Marketing and Purchasing of Industial Goods : An Interaction Approach) puis dans celui édité par Turnbull et Valla en 1986 (Strategies for Industrial Marketing). Les participants originels de l'IMP Project étaient : • en France: Marcel, Perrin, Salle et Valla, de l'IRE-Centre de Recherche en Gestion du Groupe ESC Lyon ; • en Italie : Snehota, d'ISVOR-FIAT à Turin ; • en Suède : Hakanson, Hallen, Johanson et Wootz de l'Université d'Uppsala ; • au Royaume-Uni : Cunningham, Homse et Turnbull de l'UMIST à Manchester et Ford, de l'Université de Bath. 8 Service inter-organisationnel et relations transactionnelles client / prestataire : les modèles de comportement d’achat industriel sont-ils transposables au cas du service ?
  • 9. Atelier 4 : Coproduction et Relations Inter-Organisationnelles s'inspirent directement du modèle interactif développé par le groupe IMP, pour explorer la complexité des interactions engendrées lors de l'échange inter-organisationnel du service. La transposition directe par ARNAUD(1989) de l'approche interactive au cas du service inter- organisationnel est génératrice de quatre faits principaux. En premier lieu, l'achat du service inter-organisationnel implique la présence d'un "centre d'achat". Il s'agit d'un ensemble informel de personnes ou de fonctions différentes de l'entreprise cliente concer- nées par l'acte d'achat du service. En second lieu, l'offre du service inter-organisationnel implique de la même manière la participation d'un groupe d'individus ou de fonctions différentes de l’entreprise de services . Il s'agit du "centre de vente" dont le concept est formalisé par WOODSIDE et alii (1977) et développé ensuite par BONA- MA et JOHNSTON (1981). En troisième lieu, les personnes ou les fonctions composant les centres de ventes et d'achat ont des préoccupations et des motivations liées à leur type d'activité. ARNAUD (1989) souligne à cet égard qu’ " un nombre important de décisions d'achat et d'organisation de la fonction vente sont potentiel- lement conflictuelle et résultent d'un processus long et complexe de négociation (technique, commer- ciale,...)". En dernier lieu, ARNAUD(1989) cherche d’une part, à examiner l'intervention d'autres acteurs appar- tenant aux environnements proches de l’entreprise de services (E.S.) et de l'entreprise cliente (E.C.), et d’autre part, à montrer l’influence de ceux-ci sur le contenu des interactions engendrées lors de l'échange du service inter-organisationnel. L’auteur s'appuie dans son étude de l'environnement indus- triel sur les travaux poursuivis par VALLA (1981) en matière du comportement d'achat industriel. Ces quatre faits mis en évidence par ARNAUD, donnent une idée assez complète sur la complexité de la gestion des différentes relations qui peuvent être établies entre plusieurs acteurs durant l’offre du service inter-organisationnel . En outre, l'auteur cherche d’une part, à classer ces différentes relations, et d’autre part, à analyser l'im- pact de chaque type de relation sur le contenu des interactions entre l’entreprise de services et les entreprises clientes en fonction des quatre éléments suivants : • la nature de la relation, • le niveau d'implication, • le niveau d'adaptation, • la stabilité de la relation. En bref, la contribution d'ARNAUD (1989) au sein du paradigme interactif, offre une vue assez glo- bale de l'état actuel de la réflexion sur la gestion du phénomène relationnel en milieu de service indus- triel. Elle nous permet en effet de déterminer en fonction du type de la relation fournisseur-client, le rôle et les implications des différents intervenants dans les interactions engendrées lors de l'échange inter-organisationnel du service. En conclusion de cette première partie, il faut souligner que l'examen du concept du service industriel selon l’«approche interactive » contribue à redonner toute son importance au "marketing relation- nel " au sein de la théorie marketing. L'importance théorique est manifeste puisqu'elle met en relief la complexité des relations inter-organisationnelles établies entre le prestataire et les clients. Pour mieux appréhender le phénomène du service inter-organisationnel, nous proposons de concentrer notre étude sur l’examen des premières relations établies entre le fournisseur et le client que nous dé- signerons par les "relations transactionnelles". Pour ce faire, nous essaierons, selon une approche interactive, de déterminer comment ce type de relations peut moduler le système d'offre en fonction de la diversité de la situation des services et des rapports de pouvoir entre les deux acteurs en présence Service inter-organisationnel et relations transactionnelles client / prestataire : 9 les modèles de comportement d’achat industriel sont-ils transposables au cas du service ?
  • 10. 1ères Journées de Recherche en Marketing IRIS l IAE de Lyon, 4 et 5 avril 2005 (LANGEARD et EIGLIER, 1994) déterminant les rôles, l'implication et les besoins spécifiques de chaque intervenant (HUIT et SPEH, 1983 ; SALLE, 1985). II. LA MODULATION DU SYSTEME D'OFFRE DU SERVICE INTER- ORGANISATIONNEL EN FONCTION DES RELATIONS TRAN- SACTIONNELLES La gestion de l'ensemble des relations établies entre l’entreprise de service (E.S.) et l'entreprise cliente (E.C.), durant la première phase de la réalisation du service inter-organisationnel, à savoir la phase transactionnelle, nécessite de moduler le système d'offre en fonction de trois éléments principaux : la diversité de la situation des services, les rapports de force entre l'E.S. et l'E.C. et les rôles attribués aux intervenants dans la réalisation du service. II .1- La diversité de la situation des services Chaque service constitue une nouvelle expérience pour l'entreprise comme pour le client. D'où la diffi- culté, inhérente à la nature des services, de les standardiser (EIGLIER, LANGEARD et DAGEVILLE, 1989), c'est à dire de faire en sorte que chacun soit exactement semblable au précédent ou au suivant. L'offre du service varie ainsi d'une situation à une autre, en fonction des caractéristiques de chaque client et de ses attentes. En effet, l’entreprise de services doit se doter d'un système d'information susceptible d'identifier, pour chaque entreprise cliente, les paramètres pouvant déterminer la situation de la réalisation de chaque service élémentaire, qu'il soit de base ou périphérique, tels que : • l'investissement humain ; • l'incidence du service sur l'organisation de l'E.C. ; • le temps de la réalisation du service ; • le lieu de la prestation ; • l'utilité du service pour le client ; • les conséquences en cas d'échec de la réalisation du service ; • les garanties demandées par l'E.C. ; • le degré de complexité technique et relationnelle du service ; • la probabilité pour l'E.C. à faire recours à d'autres prestataires ; • la solvabilité du client ; • la taille et l'image de l'E.C. ; • etc. II. 2 - Les rapports de force entre l'E.S. et l'E.C. C'est l'ensemble des paramètres identifiant la situation de la prestation qui va servir de référence pour déterminer les rapports de force entre l'E.S. et l'E.C. . Ces rapports de force sont souvent générateurs de trois formes majeures de relations établies avec la clientèle lors de l'offre du service : • les relations de "domination-prestataire" ( E.S dominante / E.C. dominée ); • les relations de " domination-client" ( E.S. dominée / E.C. dominante ) ; • les relations " équilibrées". Les relations de domination ou de dépendance qui résultent des rapports de force avec la clientèle, peuvent nous permettre de regrouper des clients aux comportements homogènes et d'appréhender leur implication. 10 Service inter-organisationnel et relations transactionnelles client / prestataire : les modèles de comportement d’achat industriel sont-ils transposables au cas du service ?
  • 11. Atelier 4 : Coproduction et Relations Inter-Organisationnelles Toutefois, Il convient de noter, qu’il est impossible de réaliser efficacement un service sans la partici- pation active du client, quelle que soit la nature des rapports de pouvoir qui lient les deux acteurs. C’est pourquoi la position de « dominant » ou de « dominée » reste relative dans le domaine des servi- ces. En fait, la participation du client au processus de production du service débouche souvent sur des relations équilibrées où chacun des partenaires manifeste son intérêt pour l’autre. Cet équilibre rela- tionnel aura un effet favorable sur la productivité des deux parties, puisqu’il a non seulement la vertu de faire naître la confiance réciproque lors de la phase transactionnelle, mais aussi de tisser des liens solides durant tout le déroulement ultérieur de la prestation et pour les perspectives de long terme. II. 3 - L'attribution de rôles aux intervenants dans la réalisation du service industriel Les deux premières étapes du processus de la modulation du système d'offre du service inter- organisationnel, à savoir : la situation du service et les rapports de force entre l''E.C. et l'E.S., contri- buent à déterminer la nature, le rôle et l'implication des différents intervenants qui vont participer à la réalisation de la prestation, depuis la conception du service jusqu'à sa consommation. ARNAUD(1989) distingue quatre groupes d'intervenants dans le processus de la réalisation du service inter-organisationnel : • les membres du centre décisionnel d'achat de l'E.C. ; • les membres du centre décisionnel de vente de l'E.S.; • l'environnement proche de l'E.S.; • l'environnement proche de l'E.C. . L'auteur regroupe ensuite les relations qui peuvent être établies entre ces intervenants en quatre clas- ses: • Type 1 : les relations bipolaires (Centre de vente de l'E.S/ Centre d'achat de l'E.C) ; • Type 2 : les relations tripolaires amont (Centre de vente de l'E.S. et Environnement de L'E.S. / Centre d'achat de l'E.C.) ; • Type 3 : les relations tripolaires aval (Centre de vente de l'E.S./ Centre d'achat de l'E.C. et Environnement de l'E.C.) ; • Type 4 : les relations tetrapolaires (Centre de vente et Environnement de l'E.S/ Centre d'achat et Environnement de l'E.C). La combinaison de ces quatre relations recensées par ARNAUD (1989) avec les trois formes de rap- ports de force entre l'E.S. et la clientèle que nous avons mis en évidence ci-dessus, fait apparaître une diversité des relations possibles durant la phase transactionnelle. Le tableau que nous présentons ci-après illustre cette diversité des relations transactionnelles engen- drées lors de l'offre du service inter-organisationnel. Service inter-organisationnel et relations transactionnelles client / prestataire : 11 les modèles de comportement d’achat industriel sont-ils transposables au cas du service ?
  • 12. 1ères Journées de Recherche en Marketing IRIS l IAE de Lyon, 4 et 5 avril 2005 Tableau 3. La diversité des relations transactionnelles lors de l'offre de service industriel ( inspiré d’Arnaud ) Les relations de for- ces établies entre les E.C. et les E.S. Les relations établies entre les groupes d'intervenants Bipolaire Tripolaire Tripolaire Tetrapolaires Amont Aval Bipolaire Tripolaire Amont Tripolaire Aval Tetrapolaire do- Domination presta- domination E.S. domination E.S. domination E.S. mination E.S. taire (type 1) (type 2) (type 3) (type 4) Bipolaire domina- Tripolaire Amont Tripolaire Aval Tetrapolaire do- Domination tion E.C. domination E.C. domination E.C. mination E.C. client (type 5) (type 6) (type 7) (type 8) Bipolaire équili- Tripolaire Amont Tripolaire Aval Tetrapolairre Equilibrées bré équilibré équilibré équilibré (type 9) (type 10) (type 11) (type 12) En bref, nous pouvons souligner que l'offre du service industriel sera modulée en fonction de l'impact de chaque type de relations sur le contenu des interactions transactionnelles entre l’entreprise de ser- vices et les entreprises clientes. La figure ci-après résume schématiquement le processus de modulation de l’offre du service inter- organisationnel à la phase des interactions transactionnelles (cf. figure 2) 12 Service inter-organisationnel et relations transactionnelles client / prestataire : les modèles de comportement d’achat industriel sont-ils transposables au cas du service ?
  • 13. Atelier 4 : Coproduction et Relations Inter-Organisationnelles Figure 2. Modulation de l'offre du service industriel en fonction des relations transactionnelles Situation du service - urgence - complexité du service - grande utilité - investissement humain - taille de l'E.C. - etc. Relations de pouvoir Domination Domination Equilibrées Partenariat prestataire client Le champ des interactions transactionnelles Attribution de rôles aux intervenants: - Centre d'achat - Environnement de l'E.C. - Centre de vente - Environnement de l'E.S. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 12 types de relations transactionnelles Modulation de l'offre du service industriel en fonction du type de la relation transactionnelle Source : M SSASSI S. (1998), Op. cit. p.157. Globalement, le processus de modulation de l’offre du service inter-organisationnel se déroule en quatre étapes essentielles : • recenser les éléments pouvant délimiter la situation de la réalisation de service en fonc- tion du profil de chaque E.C. et de ses attentes ( urgence, taille du client, investissements hu- mains et techniques, les garanties demandées, la concurrence d'autres prestataires,…); • déterminer la forme des relations de pouvoir générée par les rapports de force entre l'E.S. et l'E.C. (dépendance, domination, relations équilibrées); Service inter-organisationnel et relations transactionnelles client / prestataire : 13 les modèles de comportement d’achat industriel sont-ils transposables au cas du service ?
  • 14. 1ères Journées de Recherche en Marketing IRIS l IAE de Lyon, 4 et 5 avril 2005 • attribuer , en fonction de la nature des rapports de force entre l'E.S. et l'E.C. , le rôle et les implications des différents intervenants dans les interactions engendrées lors de l'échange inter-organisationnel du service; • moduler l’offre du service en fonction du type de la relation transactionnelle recensée parmi les douze relations éventuelles mises en évidence ci-dessus (cf. ta- bleau 3 ) En définitive, il convient de noter que la modulation de l’offre du service inter-organisationnel est un processus interactif d’ajustements entre les quatre étapes évoquées ci-dessus. Ainsi, lorsque certains paramètres de la situation du service ou des rapports de pouvoir connaissent des mutations, au moment de l’achat du service ou lors d’achats renouvelés, les interactions générées par ce processus peuvent modifier la nature de la relation transactionnelle établie entre l’E.S. et l’E.C. En fait, le processus de modulation de l’offre du service inter-organisationnel permet au prestataire, en fonction du type de la relation transactionnelle établie avec chaque client, d’anticiper les attentes de l’ensemble des entreprises clientes et d'institutionnaliser ainsi ses relations avec celles-ci tout au long de la réalisation du service. En conclusion, le présent travail , vise à apporter quelques éléments de réponses théoriques au pro- blème de la modulation du système d'offre du service inter-organisationnel en fonction de la variété des relations établies entre l'E.S. et l'E.C. lors de la phase transactionnelle. La diversité des relations transactionnelles engendrées au moment de l'offre du service inter- organisationnel (cf. tableau 3) témoigne de la nécessité de prolonger les travaux de recherches dans ce domaine Nous suggérons ainsi aux chercheurs intéressés par ce thème de se diriger vers l’étude de deux ques- tions principales : • Comment les facteurs qui découlent de la situation du service ou des rapports de force, peu- vent-ils influencer le contenu des relations établies entre l'E.S. et l'E.C. ? • Quelle est l’influence de chaque type de relation transactionnelle sur la perception de la qua- lité du service inter-organisationnel par les clients ? 14 Service inter-organisationnel et relations transactionnelles client / prestataire : les modèles de comportement d’achat industriel sont-ils transposables au cas du service ?
  • 15. Atelier 4 : Coproduction et Relations Inter-Organisationnelles BIBLIOGRAPHIE ARNAUD J. M. (1989), "Echanges inter-organisationnels de services : nature, rôle et implications des différents intervenants" Revue Française du Marketing n°121-1. BALLANTYNE D. , CHRISTOPHER M. et PAYNE A. (1994), « Conduire et mesurer la qualité du service : Pour une approche complète », Décisions Marketing, n° 2. BERRY L. et PARASURAMAN V. (1991), Marketing services: Competing Through Quality , New York: The Free press, 1991, p. 36-42. BONOMA T. V. , ZALTMAN G. , JOHNSTON W.J. (1977), Industrial Buying Behavior, Cambridge (Mass.), Marketing Science Institute, 1977. BONOMA T.V. , JOHNSTON W.J. (1978), "The Social Psychology of Industrial Buying and Selling ", In- dustrial Marketing Management, 7, p. 213-224. CAPIEZ A. , LEGOHEREL P. et STEVENS E. (2003), « Yield Management : des principes à la mise en œuvre dans les activités de services », La revue des sciences de gestion, direction et gestion, n°196-197. CHOFFRAY J.M. et LAURENT G. (1999), Marketing science : formalisation et exploitation des connaissances marketing, in Encyclopédie du Management, Vuibert. CHOFFRAY J. M., LILLIEN G., (1978), “Assessing Response to Industrial Marketing Strategy” Journal of Marketing, 42, p.20-31. CHUMPITAZ R. et SWAEN V. (2004), « La qualité perçue comme déterminant de la satisfaction des clients en business to business : Une étude empirique dans le domaine de la téléphonie. » Recherche et Apllications en Marketing, vol. 19, n° 2 . COVA B. et SALLE R. (1992), "L'évolution de la modélisation du comportement d'achat industriel: panorama des nouveaux courants de recherche" , Recherche et Application en Marketing, vol.VII, n°2. DAYAN A. (1999), Marketing industriel, Edition Vuibert , 4 e édition. DE BANDT J. (1995), Services aux entreprises, informations, produits, richesses, Economica, Paris. DURRANDE-MOREAU A. (2002), « Services et tactiques de prix : Quelles spécificités ? », Décisions Marke- ting, n° 25. EIGLIER P., LANGEARD E. (1982), SERVUCTION, Marketing des services, Mc GRAW-HILL, Paris. EIGLIER P., LANGEARD E. et DAGEVILLE C. (1989), “La qualité de service”, Revue Française du Marke- ting, n°121-1. FLIPO J.P. (2001), Innovations dans les services, Editions d’ Organisation. FUCHS V. (1968), The Service Economy, NBER - Columbia University Press, New York. GRÖNROOS Christian(1984), "A Service Quality Model and its Marketing Implications", European Journal of Marketing, 4. HAKANSON H. et OSTBERG C. (1975), " industrial Marketing : an organizational problem?" Industrial Marketing Management, Vol.4. HESKETT J.L., SASSER J.R. , SCHLESINGER L.A. The service profit chain, The Free press, 1997. HILLIER T.J. (1975), “Decision-Making in the corporate industrial Buying Process” Industrial Marketing Management, 4, p.99-106. HUTT M. et SPEH T. (1983), "The organizational center : diagnosing the industrial marketer's interdisciplinary role" W.P. Arizona State University. IMP Project Group : HAKANSON (1982), International Marketing and Purchasing of Industial Goods : An Interaction Approach, New York, John Wiley and sons. TURNBULL et VALLA (1986) Strategies for Industrial Marketing, ed. Londres. Croom Helm. KOTLERS et BLOOM (1983), Marketing Professional Services, John Wiley. Service inter-organisationnel et relations transactionnelles client / prestataire : 15 les modèles de comportement d’achat industriel sont-ils transposables au cas du service ?
  • 16. 1ères Journées de Recherche en Marketing IRIS l IAE de Lyon, 4 et 5 avril 2005 LANGEARD E. et EIGLIER P. (1994) " Relation de service et Marketing " Décision Marketing N°2 Mai- Août. LEHTINEN Jarmo et LAI TAMAKI Jukka (1984)"Application of Service Quality and Services Marketing in Hospitals" Working paper, service management institute, Finland. LOVELOCK C. (1981)"Why Marketing Management needs to be different for services" A.M.A. Proceedings series< LOVELOCK C. et LAPERT D. , Marketing des services, Publi Union Editions, Paris, 1999. MARION F. et CARREL-BILLARD J.H. (1996), « Modes de collaboration dans les services inter- organisa- tionnels », Décisions Marketing, n° 8. MOLLER K. (1986) “Buying Behavior of industrial components : inductive Approche for Descriptive Model Building” ; in Research in international Marketing, P. Turnbull, S. Paliwoda, Croom Helm, p. 79-132. MSSASSI SAID (1989), Un système de gestion intégrale de la qualité en matière des services industriels, Thèse de Doctorat, Université Paris XII - Val de Marne. MUNOS A. (1998) « Servuction et coopération : une approche marketing de la coopération dans les services », Revue Française du Marketing, n°167- 1998/2. NGUYEN Nha, (1991)"un modèle explicatif de l'évaluation de la qualité d'un service : une étude empirique" Recherches et applications en Marketing, vol.VI, n°2/9. OZANNE U., CHURCHILL G. (1971), “Five Dimensions of the Industrial Adoption Process”, Journal of Marketing Research, 8, August, p.322-328. RATHMELL John M. (1974), Marketing in the service sector, Winthrop. ROBINSON P., FARIS C. (1967), Industrial Buying and Creative Marketing, Allyn and Bacon. SALLE R. (1984)" Les moyens de la stratégie marketing dans les entreprises de services et de produits indus- triels ", résultats non publiés, IRE. SHETH J. (1973) “A Model of Industrial Buyer Behavior” Journal of Marketing, 37, p.50-56. SHOSTACK G. L. (1984), " Designing Services that Deliver " , Harvard Business Review (Janvier-Fevrier), pp. 133-139. SOLOMON et SURPRENANT(1985), The service Encounter, Lexington books. VALLA J.P. (1981) "Le comportement des groupes d'achat" in l'action du marketing des entreprises industriel- les, Paris, collection ADETEM marketing demain, 1981, p.22/38. WEBSTER F., WIND Y. (1972), “A General Model of Organizational Buying Behavior”, Journal of Market- ing, 36, p.12-19. WOODSIDE A. , VYAS N. (1986), Micro-Analysis of Supplier Choice Strategies : Industrial Packaging Mate- rials, in Industrial Marketing : a German-American Perspective, K. BACKHAUS, D. WILSON, Springer Verlag. 16 Service inter-organisationnel et relations transactionnelles client / prestataire : les modèles de comportement d’achat industriel sont-ils transposables au cas du service ?