2. La Mer Méditerranée représente une part
importante de la biodiversité marine mondiale
(7,5% de la faune et 18% de la flore), avec
seulement 0,7% de la surface océanique.
3. Elle tient la deuxième place mondiale pour les
richesses en espèces endémiques, en espèces
patrimoniales
4.
5. Actuellement, la plupart des habitats marins
méditerranéens sont en danger, on compte au
moins 81 espèces marines animales menacées
d’extinction
6. Les changements globaux, dont le
réchauffement climatique, générés par
l’activité humaine en sont la principale cause.
L’activité humaine, générée par 150 millions
d’habitants et 200 millions de touristes par an,
s’accroît d’année en d’année.
7. La pression environnementale qui en découle -
pollutions marines et côtières, artificialisation
et/ou érosion des côtes, fragmentation des
habitats, et diminution des ressources
halieutiques - va suivre un même mouvement
ascendant.
8. Il existe un contraste frappant entre les situations
démographiques des pays du nord et du sud de la
Méditerranée. Ceux de la rive nord sont confrontés au
problème d’une population vieillissante tandis que
dans les pays situés au sud et à l’est, la croissance
démographique reste une problématique majeure. On
prévoit d’ici 2050 une augmentation de 40% du
nombre d’habitants dans les pays du sud et de l’est du
bassin méditerranéen.
9. Le changement climatique semble jouer un rôle
important dans la perte de biodiversité. Le
réchauffement moyen des eaux côtières de surface en
Méditerranée nord-occidentale est estimé de 1°C
entre 1974 et 2004, et pour des eaux profondes on
observe une élévation de 0,12°C en 40 ans. Les
scénarios de réchauffement de la mer Méditerranée
prévoient une augmentation de 3,1°C d’ici à la fin du
21eme siècle.
10. Les conséquences en sont encore mal déterminées. Mais,
l’apparition et l’adaptation d’espèces exotiques parfois
invasives en zones tempérées et, la mortalité massive
de certaines espèces de gorgones et éponges suite à
ces fortes hausses de température, et l’installation
facilitée des poissons d’eaux chaudes dans le bassin
nord de la Méditerranée, suggèrent un impact loin
d’être négligeable tant au niveau des espèces vivantes
en surface que celles vivantes dans les profondeurs
11. De leur côté, les scientifiques travaillent à
trouver des solutions. Ils participent à la mise
en place d’aires marines protégées,
privilégiant ainsi l’intégrité des communautés
et des biotopes. On compte actuellement 116
aires marines protégées dans le bassin ouest
de la Méditerranée.
12.
13. Cependant, le manque de moyens humains et
financiers freine dramatiquement l’avancée des
connaissances, notamment concernant
l’évaluation des réponses, des adaptations et de
la vulnérabilité des écosystèmes méditerranéens
aux changements globaux. Il reste assez difficile
d’évaluer l’impact des changements globaux sur
la biodiversité marine méditerranéenne
14. On peut principalement attribuer cette difficulté
aux données fragmentaires issues des diverses
études scientifiques menées autour de la
Méditerranée, et aux efforts de recherche et
de valorisation encore bien faibles
15. Les inventaires de faune et flore marine sont
rarement mis à jour, et la diminution du
nombre de naturalistes dans les laboratoires
de recherche empêche le suivi à long terme
des populations animales et végétales
16. Afin de pouvoir faire face aux modifications de
la biodiversité, les décideurs et gestionnaires
ont besoin d’ « états des lieux » les plus fiables
possibles
17. La communauté scientifique est sollicitée et
attendue afin de répondre aux diverses
interrogations suscitées par les changements
globaux. L’étude à long terme et à grande échelle
de la biodiversité marine méditerranéenne est
une nécessité pour l’élaboration d’estimateurs et
de projections fiables scientifiquement.