2. C’est une question qui revient souvent, et
pour laquelle il n’existe malheureusement
pas de réponse universelle. Puis, il y a la
question corollaire: peut-on y être pour
des raisons uniquement professionnelles
et non personnelles? Peut-on même
envisager l’inverse, c’est-à-dire y avoir
une présence uniquement pour des motifs
personnels? Pas simple, tout ça.
3. 4 MYTHES DES MÉDIAS SOCIAUX
Permettez tout d’abord que l’on revisite
quatre mythes qui ont la vie dure quand il
est question des médias sociaux. Ce
faisant, on trouvera certainement
quelques bonnes raisons d’avoir une
présence, ne serait-ce que minimaliste,
sur les principaux médias sociaux.
4. 1. On y partage que des insipidités
Effectivement, il existera
toujours des gens pour nous
dire ce qu’ils ont mangé ce
matin via Twitter, pour nous
aviser qu’ils sont au Costco via
Foursquare ou pour publier
une photo de petit chien,
idéalement avec un message
moralisateur à trois sous, sur
Facebook. Cela ne rend pas
l’ensemble des médias sociaux
insipides pour autant. On n’a
qu’à voir comment Twitter a
joué un rôle lors de crises
telles le Printemps arabe, lors
de tremblements de terre ou
de levées de fonds par la Croix
Rouge américaine,
notamment.
5. Pour les organisations, les médias sociaux
deviennent une extension de la marque,
un endroit où il est convenu de parler de
e-réputation, et de sa gestion nécessaire.
Promotions, offres spéciales et tactiques
d’acquisition de données (concours)
côtoient le service à la clientèle, la
recherche et le développement de produits
et services, les relations publiques et la
création d’une communauté dynamique de
fans et abonnés
6.
7. Comme on peut le voir dans cette
étude de MarketingSherpa, parue au
début 2012, plusieurs tweets sont
effectivement insipides (40.1%), des
pourriels (3.8%) ou de l’auto-
promotion évidente (5.9%). Ce qui
nous laisse quand même avec une
masse critique intéressante de
nouvelles (3.8%), d’informations
pertinentes à partager (8.7%) ou tout
simplement de type « conversation »
entre tweeters, ou entre tweeters et
des marques (37.6%). Il y a donc
moyen de trouver des contenus
intéressants et pertinents, si on s’en
donne la peine.
8. 2. On empiète sur ma vie privée
L’enjeu de la vie privée est certes le plus
délicat. Je connais encore des gens qui
refusent d’être sur Facebook car ils ne
voient pas l’intérêt de partager leur vie
avec tout le monde. Pour d’autres, c’est un
souci légitime de ne pas vouloir dévoiler les
détails de leur vie privée, ne sachant pas
qui a accès à cette information. Comme on
le voit dans l’actualité ces jours-ci, avec le
projet de surveillance électronique
américain PRISM, certaines craintes sont
effectivement justifiées. Pourtant, c’est
Facebook qui porte très souvent l’odieux
alors que ses paramètres de vie privée ne
cessent d’être améliorés et mis en évidence
afin que les utilisateurs fassent le
nécessaire.
9.
10. Étonnamment, à chaque fois que la
question est posée lors de diverses
recherches, la notion de respect de
la vie privée revient très souvent en
haut des considérations, mais très
peu de gens prennent le temps de
bien se renseigner avant de signer
une entente ou d’ouvrir un compte
sur un des médias sociaux
populaires. Certaines prétendent
même que la notion de vie privée
existe plus ou moins dans le monde
numérique. Avec la multitude de
mots de passe qu’on doit retenir, il
devient plus facile d’accéder à un
compte ou une nouvelle page en
signant à travers l’interface
Facebook, Twitter ou Google+.
11. Qui s’en soucie, alors? Ultimement, pour
quelqu’un qui sait bien gérer sa présence sur
les médias sociaux, on n’a pas à dévoiler plus
qu’il ne le faut. Sur Facebook, notamment, il
y a moyen d’assurer que vos photos et
messages soient en mode « amis
seulement » et vous pouvez toujours aller
effacer ou modifier des publications passées.
En d’autres mots, la vie privée est certes un
enjeu, mais pas suffisant pour vous
empêcher d’y être présent, à mon humble
avis.
12. 3. Les médias sociaux sont
chronophages
Alors celle-là, je l’aime toujours autant. Les
médias sociaux font perdre un temps fou,
parait-il. Ça me rappelle les critiques lorsque
les Québécois passaient en moyenne plus de
24 heures par semaine devant leur téléviseur
au début des années 90. Au moins, on peut
consommer les médias sociaux en même
temps qu’on fait autre chose, notamment
avec Twitter qui accompagne justement bien
les activités du petit écran en suivant le mot-
clic (hashtag) d’une émission donnée.
13. Au même titre que les courriels et
infolettres qui envahissent notre
boite de réception, on se doit d’avoir
une discipline et de la rigueur, sans
oublier de faire le ménage. Un
exemple? Si comme moi, vous faites
partie de groupes de discussion sur
Linkedin, on aime bien participer à
certaines conversations mais il arrive
parfois que les notifications
deviennent trop lourdes à gérer. On
peut aller ajuster la fréquence des
envois, passant d’une fois par jour à
une fois par semaine (ou jamais, si
vous souhaitez plutôt y aller quand
bon vous semble).
14. C’est sûr que si vos paramètres de compte
font en sorte que vous recevez un avis
sonore chaque fois que vous êtes
mentionné dans un tweet ou que
quelqu’un a interagi avec une de vos
publications sur Facebook, vous n’êtes pas
sorti du bois, en effet…
15. 4. L’infobésité obstrue la pertinence
Le dernier mythe que je souhaite souligner tient
au fait qu’il y a trop d’information disponible, ce
qu’on appelle l’infobésité, ou information
overload. Il est vrai qu’il y a aujourd’hui une
quantité phénoménale de données qui transitent
via les blogues et les médias sociaux, menant
d’ailleurs au phénomène du Big Data. Il devient
donc difficile de séparer le bon grain de l’ivraie, à
moins d’utiliser les outils qui foisonnent pour
justement nous faciliter la vie à cet effet. J’en
parlais justement dans 12 outils pour mieux
gérer l’infobésité des médias sociaux, qui
demeure encore, plus d’un an après sa parution,
un des billets les plus populaires sur ce blogue.
16.
17. Dans les pourcentages de tweets mentionnés
plus haut dans ce billet, on dit que 3.8%
sont considérés des « nouvelles ». Un petit
chiffre, en apparence. Mais quand on sait
qu’il s’échange tout près de 300 millions de
tweets par jour maintenant, ça fait quand
même 11.4 millions de nouvelles à
consommer… à tous les jours! Bref, si on
n’utilise pas un aggrégateur comme Hootsuite
pour gérer sa présence sur Twitter et d’autres
plateformes, il devient difficile, voire
impossible de faire ressortir les éléments
pertinents dans tout ce bruit média.
18. DISTINCTION ENTRE VIE PRIVÉE
ET PROFESSIONNELLE
On répondra différemment à la
question de présence sur les médias
sociaux selon la perspective
individuelle versus celle d’une
entreprise. Pour une entreprise,
cette question est pertinente mais
découle d’une froide analyse selon
certains critères généralement
acceptés:
19. Qui est votre clientèle-cible?
Que font vos concurrents et
autres joueurs de votre
industrie?
Parle-t-on déjà de vous et avez-
vous intérêt à y gérer une
présence?
Avez-vous les ressources
financières et humaines pour
gérer une présence? Quelles sont
vos priorités?
20. Bref, un audit de votre stratégie web actuelle
permettra de cerner les forces et faiblesses, puis
de recommander un plan d’action en fonction des
objectifs d’affaires établis à moyen et long
terme. Dans les faits, il vaut mieux ne pas avoir
de présence sur les médias sociaux que d’avoir
une pseudo-présence bâclée, qui vous fera plus
de tort que de bien. Mais ultimement, il vaudrait
mieux avoir une présence minimale, mais bien
faite et bien exécutée, afin d’ajouter cette
dimension à votre marque, compte tenu de la
nécessité d’y être en 2013. Le consommateur
parle de vous, pourquoi ne pas participer à la
conversation?
À lire (en anglais): Hey, Small Business Owners,
Maybe Social Media Isn’t For You
21. C’est moins évident pour un
individu. La ligne qui trace la
démarcation entre la vie privée et
la vie professionnelle semble se
brouiller avec l’avènement des
nouvelles technologies. Plusieurs
considèrent encore l’octroi d’un
téléphone intelligent par son
employeur comme un cadeau
empoisonné, non sans raison
d’ailleurs. On se retrouve alors à
répondre à des courriels les soirs
et weekends, n’est-ce pas? Et
quand vient le temps de partager
des informations sur les médias
sociaux, le faisons-nous en notre
nom propre ou n’y a-t-il pas risque
d’éclabousser notre employeur au
passage? C’est pourquoi de plus en
plus d’entreprises se dotent de
politiques d’utilisation des médias
sociaux, comme celle-ci:
22. Lire aussi: 4 avantages d’une politique d’utilisation des médias sociaux
23. Une chose est sûre: tant dans un contexte de
recrutement que dans un contexte d’affaires et
de ventes, si vous n’avez pas de présence sur
une réseau comme Linkedin (ou Viadeo, en
France), cette absence joue contre vous alors
que ces réseaux existent depuis maintenant plus
de 10 ans et se sont établis comme des
références dans les réseaux pour professionnels.
Pour les autres médias sociaux, la décision d’y
prendre part ou non ne regarde que vous. Si
vous décidez d’y avoir une présence, prenez le
temps de bien comprendre les paramètres de
configuration pour votre compte, et demandez
de l’aide au besoin. Le principe du « mieux vaut
prévenir que guérir » est particulièrement vrai
avec les médias sociaux…