1. Lettre Ouverte
Des salariés actuels de Moussaron
En réponse aux accusations médiatiques
Depuis quelques jours nous subissons un acharnement médiatique visant à
discréditer l’établissement dans lequel nous travaillons, et pointant du doigt la
qualité de notre travail.
Nous sommes outrés et scandalisés devant ces propos et nous ne pouvons rester
sans réagir devant de telles accusations. Nous venons donc par cette lettre
ouverte rétablir la vérité sur nos conditions de travail et les conditions d’accueil
des enfants.
Nous ne justifierons pas certains points, totalement faux et calomnieux lus dans
la presse, mais nous voulons exprimer le professionnalisme et la qualité de la
prise en charge des enfants accueillis à Moussaron.
Chacun de nous, employé de l’I.M.E. Moussaron, est un professionnel qualifié.
Nous avons tous choisi notre métier, nous avons suivi une formation diplômante
adaptée durant laquelle nous avons été formés au handicap et à la spécificité de
sa prise en charge. Pour chaque employé, travailler à Moussaron est un libre
choix. Si l’établissement ne correspond pas/plus à nos attentes professionnelles,
libre à chacun de nous de réorienter sa vie professionnelle.
Outre le personnel éducatif qualifié (Aides Médico Psychologique, Éducateurs
de Jeunes Enfants, Moniteurs Éducateurs, Éducateurs Spécialisés, Aides
soignantes et Infirmiers) qui encadre les enfants, l’I.M.E. Moussaron dispose
d’un plateau technique complet de rééducateurs : deux psychomotriciennes, une
orthophoniste, une kinésithérapeute, une ergothérapeute, une musicothérapeute,
une éducatrice sportive.
Ces qualifications sont indispensables car la population accueillie à Moussaron
est difficile. Les handicaps sont lourds et variés, souvent doublés de troubles du
comportement et parfois de violences. Les professionnels sont confrontés
quotidiennement à ces difficultés. Et lorsque ces difficultés ne sont plus
supportables, il est salvateur de quitter l’établissement afin de ne pas arriver à un
« burn out » professionnel préjudiciable. Le secteur médico-sociale social est
connu pour son « turn over » important, et l’I.M.E. Moussaron n’y déroge pas.
Mais nul ne parle des professionnels qui travaillent à Moussaron depuis 5, 10,
20 ans voire plus. Nul ne parle de ce personnel qui a consacré sa vie, sa carrière
aux enfants de Moussaron avec compétence, empathie et dévouement.
2. La lourdeur des déficiences des enfants accueillis à Moussaron ne leur permet
pas d’être scolarisés ou scolarisables. Toutefois, lorsque c’est possible, la
scolarisation des enfants a toujours été tentée. C’est d’ailleurs le cas
actuellement puisqu’un des enfants accueillis ici suit une scolarité régulière dans
un établissement d'enseignement gersois.
Cependant, il faut préciser que même sans scolarité adaptée, les apprentissages
et les acquisitions de base sont assurés par le personnel éducatif et ré-éducatif
qui encadre l’enfant au quotidien. Nos compétences, notre expérience et notre
connaissance étroite de l’enfant nous permettent de l’accompagner dans ses
apprentissages, dans son autonomisation. Nous connaissons ses capacités, ses
limites, ses réactions. Les réunions de synthèse nous permettent de discuter de
chaque enfant entre professionnels, d’orienter au mieux l’accompagnement et
les prises en charge éducatives et ré-éducatives.
Il est vrai, par rapport aux normes imposées aux établissements comme le nôtre,
que certains projets individuels, que certains protocoles ne sont formalisés que
depuis peu de temps. Est ce que cela signifie pour autant que la prise en charge
des enfants jusqu’à présent n’était pas correcte ? Vaut –il mieux écrire et
formaliser sur papier l’accompagnement des enfants, ou agir ?
Nous n’avons pas honte des pratiques professionnelles de Moussaron, nous
avons d’ailleurs opté pour une transparence totale vis à vis des familles et des
parents. Chacun est libre de venir chercher ou ramener son enfant à n’importe
quel moment de la journée, les bâtiments sont libres, accessibles, les portes sont
ouvertes. Les visites des familles ne font nullement l’objet d’une préparation
particulière.
Mais justement, parlons des familles : notre mission est d’accueillir, d’éduquer,
de ré-éduquer les enfants qui nous sont confiés. Il se créé entre les
professionnels et la famille une réelle relation de confiance dont l’enfant est au
centre. Cette confiance est indispensable, pour que l’enfant trouve sa place au
sein de l’institution, et pour que les familles puissent se reconstruire
sereinement, en sachant que leur enfant est en confiance et en sécurité dans notre
établissement. Que devient cette confiance devant les titres à caractère
diffamatoires et calomnieux parus dans les médias ? Et bien cette confiance est
telle qu’elle n’est nullement ébranlée. Les parents, les familles sont le reflet le
plus vrai de notre établissement, ils savent de quelle façon nous nous occupons
de leurs enfants, et ils savent que nous le faisons bien.
Pour preuve, leurs témoignages éloquents :
•
Témoignage de la maman d'un garçon de 5 ans accueilli à Moussaron :
paru sur le site sud ouest le 24.11.2013 en réaction à un article du
22.11 : « Ce dernier a fait d'énormes progrès depuis qu'on a eu la
chance et je dis bien la chance !! de pouvoir rencontrer la direction et
3. surtout une écoute attentive notre seul espoir de survie. (…) je suis
maintenant une maman comblée, mon enfant me regarde, me touche,
me sourit, arrive même à me faire un câlin... il se sociabilise de plus
en plus. Je suis heureuse de voir autant de progrès. Et quand je le
laisse, il est heureux de retrouver « ses » âmes bienveillantes... »
•
Témoignage de la maman d'un garçon accueilli à Moussaron : paru
dans le journal sud ouest le 24.11.2013 en réaction à un article du
22.11 : « Je souhaite tout d'abord remercier l'I.M.E. de MOUSSARON
pour son accueil et son soutien auprès des familles sans oublier son
personnel. Il faut avoir ou connaître un enfant handicapé pour
comprendre les difficultés rencontrées au quotidien. On devrait au
contraire encourager les personnes qui ont le courage et cet amour de
travailler au contact des personnes difficiles à gérer. L'I.M.E. de
Moussaron fait partie de ces instituts qui essayent de palier aux
difficultés qu'est le handicap. Merci à Mr et Mme Doazan ainsi qu'à
son personnel pour toute l'attention donnée aux familles mais aussi
aux enfants... »
•
Témoignage du papa de deux enfants accueillis à Moussaron (dont l'un
des deux réside toujours ici) : paru dans le journal La dépêche en
réaction à un article du 22.11 : « Mes enfants n'ont jamais subi
quelque sévice que ce soit à l'I.M.E. de MOUSSARON. Au contraire,
une équipe de professionnels s'est toujours attachée à les ouvrir à un
maximum de possibilités. J'ai toujours trouvé humanité,
compréhension et compétence dans cet établissement. (…) Enfin, pour
dire simplement les choses, l'.IM.E. Moussaron nous a certainement
évité un drame familial»
•
Témoignage du frère d'un enfant accueilli à Moussaron, paru sur le site
sud ouest en réaction à un article du 21.11 : « Mon frère y est depuis 8
ans. Il n'a jamais été aussi heureux. Et on l'a souvent connu
malheureux (on a pu comparer plusieurs établissement en France et
en Europe).
Quand nous lui rendons visite il est content de nous voir et passons un
bon moment avec lui. C'est toujours lui qui nous demande de le
ramener. (…) Tous les encadrants sont aimables, nous répondent et
nous rassurent; s'occupent de beaucoup d'enfants (familles) à la fois et
les traitent bien. J'ai beaucoup d'admiration pour ces hommes et
femmes qui ont choisi ce chemin difficile.
J'espère que le problème se corrigera et que leur réputation sera
sauve ... »
4. •
Témoignage du frère d'un enfant accueilli à Moussaron, paru sur le site
sud ouest en réaction à un article du 21.11 : « Je connais bien cette
école car mon frère (autiste) y séjourne depuis de nombreuses années,
j’y suis donc allé régulièrement, je suis en profond désaccord avec
l’image que cet article donne à Moussaron. Cette école est
respectable, ses employés sont admirables. J’ai beaucoup de respect
pour tous les membres de cette institution qui fournissent tant d’efforts
au quotidien pour leurs pensionnaires. J’apporte tout mon soutien à
Moussaron en espérant du fond du cœur qu’on ne leur mettra pas de
bâtons dans les roues. »
•
Témoignage de la sœur d'une résidente de Moussaron paru sur le site
sud ouest en réaction à un article du 21.11 : « J'ai 27 ans, une sœur
polyhandicapée de 35 ans résidant à Moussaron depuis 22 ans et une
mère qui y travaille depuis plus de 20 ans. Autant dire que je connais
extrêmement bien l'établissement, la direction, et une bonne partie du
personnel et des enfants. (…) Mais il y a une chose dont je suis
certaine parce que je l'ai vue tout au long de ces années : les enfants y
sont heureux !
Ma sœur en est le témoin le plus pur. Malgré son incapacité à parler,
à chacune de mes visites, et ce depuis 22 ans, elle me montre à quel
point elle est heureuse ici, elle rayonne et je sais pertinemment qu'elle
est épanouie car je la connais par cœur et nous nous comprenons. Ses
yeux voient, et eux, ils ne mentent pas...
S'attaquer à Moussaron c'est aussi s'en prendre à ce refuge pour des
familles souvent désorientées, mais surtout c'est mettre en péril le
foyer et la famille de nombreux enfants. »
•
Témoignage de la maman de deux enfants accueillis à Moussaron paru
sur le site de la dépêche en réaction à un article du 22.11 : « Je suis
maman de deux jumeaux handicapés qui sont actuellement au Centre
de Moussaron depuis 2000.
J'ai toujours été bien accueillie par la Direction et le personnel
éducatif tant lors de mes visites à l'improviste qu'après un rendez-vous
téléphonique.
Je n'ai constaté sur place aucun fait me laissant supposer un acte de
malveillance ou de maltraitance envers mes enfants ni des enfants du
groupe lors de ces visites.
Le personnel éducatif s'est toujours bien occupé de mes enfants avec
dévouement et affection en ma présence. De plus, ces encadrants et la
direction ont aussi su me réconforter lors de moments difficiles. »
5. Nous avons le sentiment d’avoir été salis dans des médias, mais l'ensemble du
personnel garde la tête haute. Nous sommes fiers de travailler à Moussaron,
mais nous sommes inquiets pour le devenir des enfants que nous accueillons,
celui des familles, et également pour notre avenir professionnel.
Y a-t-il des enjeux personnels ou économico-politiques derrière ces accusations.
Néanmoins, malgré la tourmente, chaque matin nous continuons à assurer les
soins de base, les prises en charge qui nous incombent avec le poids du regard
accusateur qui pèse sur nous. L’I.M.E. de Moussaron et son personnel (près de
100 employés) sont montrés du doigt et calomniés dans des médias aux
investigations incomplètes donnant aux images une interprétation fallacieuse.
Nous voudrions que cessent les mensonges, les médisances et les jugements.
Nous voulons poursuivre le travail d’amélioration amorcé il y a quelques mois,
et surtout continuer à faire ce que nous faisons de mieux : nous occuper des
enfants avec professionnalisme et bienveillance.
Notre plus grande satisfaction à ce jour, ce sont les témoignages de confiance
des familles qui nous soutiennent et le sourire des enfants qui lui ne ment pas.