1. Introduction à la psychologie
médicale
Bruno Millet
Service Hospitalo-
Universitaire de
Psychiatrie
2. Plan
- Psychologie médicale / Psychologie
- Psychologie médicale / Psychiatrie
- Développement psychique de l ’individu
+ Stades de piaget
+ Stades du développement génital
- Notion de conflits, rôle de l ’entourage
- Relations à l ’autre
- Relations médecin malade
3. Psychologie
• Objet particulier d ’étude: l ’être humain
dans sa globalité
• « L ’être humain se construit comme
une totalité individuelle qui subordonne
ses actions et réactions les fonctions
corporelles et spécialement les
fonctions basales du système
nerveux » H Ey
« La psychologie est une science de base de la médecine »
4. Psychologie : étude de la vie
psychique
• Instincts
• émotions
• passions
• humeurs
• mémoire
• intelligence
• volonté
6. Le concept de
Plasticité
Hebbienne
Rétraction pour celles inusitées, augmentation de la complexité
synaptique pour celles actives.
Loi de Hebb (1949): Les cellules qui s ’activent ensemble se connectent ensemble
Concept de « Plasticité Hebbienne »
Kandel (1996): la plasticité physiologique s ’accompagne de ramifications d ’axones
et de la formation de nouvelles synapses durant le développement et après
l ’appprentissage
Expérience de fermeture d ’un œil chez le chaton: les
cellules ne répondant pas parce qu ’inusitées,
restent fonctionnelles mais ne répondent qu ’à la
stimulation ⇒ sélection en fonction de leur activité
7. Développement de la vie
psychique
A Morphologie et maturation du
système nerveux
• Système nerveux:
embryon 5 semaines
– arrière cerveau (bulbe, noyaux des nerfs
craniens) rhombencéphale inf
– cerveau postérieur : protubérance,
cervelet, noyaux sup des nerfs craniens
rhombencéphale sup
– cerveau moyen: pédoncules cérébraux et
tubercules quadrijumeaux (mésencéphale)
– cerveau intermédiaire : région sous
optique et thalamus (diencéphale)
– 10 - 12ème semaine: télencéphalisation:
partie axiale (ganglions de la base, parties
latérales (ventricules)
8. Développement de la vie psychique
B organisation de la psychique en relation avec
l ’organisation du cerveau
• Nouveau né: 1-6mois : ni jour ni nuit, expérience originelle du plaisir
(jouir-douleur) - narcissisme primaire, autoérotisme
• 6-10 mois: relation à l ’objet détaché de soi (nourriture, excrément, voix)
• 10-20 mois: les premiers pas, premières images de soi : stade du miroir.
Formation du moi; ébauche de la coexistence
• 20 mois à 2 ans 1/2: apparition du langage, schémas d ’action et de
représentation
• 2 ans 1/2 à 4 ans: phase du je ; conflictualisation; identification des
sexes
• 4 ans - 7 ans: latence des tendances instinctivo-affectives: intelligence
représentative (Piaget): nombres, classes, construction d ’un réel :
problèmes sociaux (école, collectivité) limité à la cellule familiale
• 7 ans - 10ans: raisonnement logique; apprentiisage des règles morales
et sociales
• 10-12 ans : prépuberté: exercice de la pensée abstraite (causalité,
contradiction)
9. Développement de la vie psychique
B organisation de la psychique en relation avec
l ’organisation du cerveau
• 12 - 14 ans : puberté: Fin de la période de latence;
réémergence des pulsions instinctives par le biais de la
sexualité; recherche de l ’amour de l ’autre - éclipse des
progrés de l ’intelligence
• 14-17 ans: formation définitive du caractère; affirmation du
sujet et de son monde avec système propre de valeurs
1 Pas d ’évolution linéaire
2 Psyché : produit de l ’expérience et de
l ’organisation interne
10. Développement psychique de
l ’individu
Relation mère-bébé Eloignement - Attachement Développement
neuronal
Séparation -
individuation
Adolescence
Puberté
Crise du milieu de la vie
Ménopause
Andropause
Vieillesse
détérioration
cognitive
Mort
11. Rôle organisateur du conflit
Psychologique
• Ambivalence entre les
investissements
externes « objectaux »,
et les investissements
narcissiques
(aspiration à
l ’autonomie)
• Conflits entre
satisfaction immédiate
et exigences de la
réalité externe
HIGH V LOW DECISIONS
WIN V LOSE DECISIONS
12. Période organisatrice du conflit:
L ’Enfance au sein de son environnement
• Rôle fondamental du cercle familial
– Lorsque le contexte familial est positif: l ’expression des tensions et
de l ’agressivité ne compromet pas la qualité de la relation
– Lorsque le milieu familial est hostile: pas d ’amour, imprévisibilité des
réponses parentales conduit à une insécurité profonde (agressivité
trop dangereuse, amour porteur de déception)
– Lorsque le milieu est cruel: répétition au moment de l ’âge adulte car
seul moyen de conserver des liens
– Lorsque il est absent: l ’enfant va élaborer ses conflits hors du cercle
familial
Vertus de l ’élaboration psychique « mentalisation » dans
l ’aménagement du conflit
- La verbalisation permet de dédramatiser, de nommer les
affects, libération de tensions
- Elle favorise le phénomène de séparation-individuation
13. Le rôle des adultes par rapport au
conflit
• Ne doivent pas rechercher
l ’évitement mais son
aménagement
• L ’adulte doit accepter la
différence des générations
– Il peut chercher à revivre sa
propre enfance au travers
de celle de son enfant
– Il fait resurgir les figure
parentales qu ’il a connus
au travers de son propre
comportement
– Collusion et confusion des
fantasmes infantiles et de
14. Ex de crise conflictuelle:
l ’adolescence
• Parents: milieu de vie confrontation de
l ’illusion et de la réalité
• Adolescence : crise du passage de
l ’enfance à l ’âge adulte
– privilégie l ’action sur la pensée
Rôle de l ’adulte: fonction éducative, créer les conditions d ’un
attachement sur, favoriser l ’acceptation des différences, l ’existence
de limites, manier l ’agressivité pour l ’orienter vers la construction
15. Risques de décompensation à
l ’adolescence
• Manifestations
destructives
– troubles
psychosomatiques
– anorexie
– automutilations
Rôle du soignant:
- Assure le rôle de tiers dans le conflit
- Le malade est en situation de réceptivité par rapport à lui
- Le soignant peut aider les parents dans leur fonction
16. « On vient à la médecine généralement en toute ignorance des théories
médicales mais non sans des idées préconçues sur bien des concepts
médicaux » (Canguilhem , le normal et le pathologique)
- Prédominance de « l ’evidence
based medicine »
- Approche expérimentale
- Réduction du somatique à la
fonction organique
- Comment parler au malade ?
- Comment le rassurer ?
- Comment aider à soutenir le
combat de la maladie ?
- Comment supporter la
responsabilité pour
le médecin ?
La psychologie (étude du psychisme)
Dimension essentielle de la médecine ?
17. Conception de la maladie par
le malade
Attribution au médecin de pouvoirs considérables
- Image du médecin toujours positive
- Pouvoir réel, connaissance technique et large
- L ’effet placebo: rôle de la subjectivité du malade et
du médecin
-Taux d ’observance faible
Les exigences deviennent de plus en plus importantes
Le patient devient un client donc un consommateur
Le patient a Droit à la santé, et il sait que la santé coûte
cher- nécessité de rétablir la relation humaine dans un
contexte de plus en plus opératoire
18. Etre malade
Situation de faiblesse, de
dépendance physique
Les Conséquences psychiques
Protection, régression (retour à l ’état d ’enfant)
réduction des intérêts, égocentrisme, dépendance à l ’entourage
pensée magique, illogique
Les réactions du malade
Adaptation
attitude souple et
équilibrée,
évitant la
désorganisation
Déni de la maladie
pseudorationalisation
refus du traitement…peur
de la maladie
Réactions catastrophiques
+++
Réaction persécutive
19. Conséquences d ’une maladie
• Iaires
– physiques : douleur, invalidité,
– psychiques: la maladie elle-même
• Bénéfices secondaires
– conscients: ne pas aller à l ’école pour l ’enfant (rester
avec sa mère), ne pas aller au travail pour l ’adulte
(rester avec sa famille)
– Inconscients: être reconnu comme malade, fuir dans
l ’imaginaire (éloignement du concret)
20. Votre Rôle de médecin
• Apaisant
– Réassurance, appel au
calme, faire parler, écouter,
identifier la plainte,évacuer
les non dits, orienter la
pensée par la discussion
(rapprochement de la
réalité, éloignement de la
réalité), nomination de la
maladie, relativiser le
caractère magique de la
pensée
• Réorganisant
Travailler sur la pensée
de votre patient c ’est en
évacuer sa détresse
psychique
Adapté
votre langage à celui de votre patient
Evitez toute révélation prématurée
ou toute interprétation sauvage
21. Signification de la maladie dans
la vie du sujet
Réaménagements:
- des liens entre l ’individu malade et son entourage
- de l ’image de son propre corps
- de relations affectives
Maladie - Retentissement Affectif - Retentissement
socio professionnel
La maladie entre en résonnance avec l ’histoire d ’un sujet
22. Médecin Malade
Demande initiale:
douleur, inquiétude
Médecin mandaté
- employeur
- secteur
-école
-organisme de prévention Symptôme
ou organe
Société
Malade
Médecin
L ’inné et l ’acquis ne sont pas deux choses différentes mais plutôt différentes façons de faire la même chose: établir des connexions synaptiques dans le cerveau, et ces connexions synaptiques dépendent de différents paramètres issus de l ’acquis et de l ’inné.
Pourtant les gènes modèlent seulement dans leurs grandes lignes les fonctions mentales et comportementales (pour 50% au mieux).
Par ex: une consommation d ’alcool durant la grossesse ou une alimentation déficiente en vitamines vont altérer les capacités d ’un cerveau programmé pour faire des prouesses.
On entend aussi beaucoup d ’informations sur la déterminisme génétique des maladies psychiatriques (concordance monozygote/ dizygote)
Comment l ’activité synaptique renforce-t-elle les connexions ? Le glutamate et les récepteurs NMDA: capables de détecter l ’activité
concomitante des neurones pré et post-synaptiques
(quand ces récepteurs sont bloqués le développement normal est interrompu) (Katz et Shatz 1996)
Autres molécules importantes: les neurotrophines