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Thomas Sankara

 Sa vie, son œuvre.




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Géographie Burkina Faso
• Situation :Afrique de l’Ouest, nord du Ghana .
• Superficie - comparatif :légèrement plus grand
  que le Colorado
• Frontières terrestres :total : 3 193 km
  Pays frontaliers : Bénin 306 km, Côte d’Ivoire
  584 km, Ghana 549 km, Mali 1 000 km, Niger
  628 km, Togo 126 km
• Littoral :0 km (entouré uniquement de terres)


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Histoire
•   Du XIème et le XIVème siècle : Arrivée des Mossi.

•   Les quatre royaumes moi (issus d’une fusion ethnique entre les
    conquérants et les populations locales) furent progressivement constitués
    mais ne parvinrent jamais à l’unité politique.
    Le plus important, le royaume du Yatenga, au nord, fut en contact direct
    avec les empires soudanais contre lesquels il mena des expéditions (prise
    de Tombouctou en 1329). Il dut notamment résister aux entreprises
    d’islamisation de l’empire Songhaï. L’administration, très centralisée,
    permettait de mobiliser rapidement des forces de défense.
    La personne du roi, le mohro naba , était sacrée.
    Les autres populations du Burkina Faso eurent leur propre histoire faite du
    brassage avec d’autres peuples (Gourmantché, Bwa, Sénoufo, Gan). Dans
    le Nord, les Touareg, les Peul, les Songhaï et les Djerma s’installèrent plus
    récemment.
•   XVème siècle : Arrivée des marchands dioula (à l’origine de Bobo-
    Dioulasso).


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Histoire 2
•   La pénétration française
    Au XIXème siècle, le pays dut de nouveau faire face aux tentatives des talibans (disciples) d’El-
    Hadj Omar, des Bambara de Ségou, des Peul du Macina.
    -1810 : Islamisation de l’Est voltaïque par les Peul.
    -1895 : Tentative de création d’un État dans la savane par Samory Touré.
    -1896 : Les Français, craignant d’être pris de vitesse par les Britanniques dans la région,
    profitèrent des craintes soulevées par cette tentative de conquête chez les souverains locaux
    pour établir un protectorat sur le royaume mossi de Ouagadougou, tandis que les autres
    royaumes mossi, affaiblis par des querelles dynastiques, étaient également placés sous leur
    domination.
    -1904 à 1919 : Rattachement de ces nouveaux territoires de l’Empire colonial français à la
    colonie du Haut-Sénégal-Niger, intégrée à l’Afrique-Occidentale française.
    -1916 : Résistance à la conscription.
    Les Mossi constituèrent l’essentiel des bataillons de "Tirailleurs Sénégalais" (appelés ainsi parce
    qu’ils embarquaient pour l’Europe à Dakar) qui combattirent aux côtés des troupes alliées durant
    la Première Guerre mondiale.
      1919 : Création de la colonie de Haute-Volta.
•
    -1932 : Démembrement de la Haute-Volta sous la pression des colons européens de Côte-
    d’Ivoire, du Soudan français (actuel Mali) et du Niger. Elle constituait en effet un important
    réservoir de main-d’ouvre pour les plantations et la construction du chemin de fer Ouagadougou-
    Abidjan. Le centre et le sud de la Haute-Volta furent annexés à la colonie de Côte-d’Ivoire, le
    nord intégré au Soudan français et au Niger. Le travail forcé, l’impôt (et la répression des
    soulèvements) avaient déjà profondément marqué les consciences, ils furent encore renforcés.
•
    -1947 : Le pays, dont beaucoup d’habitants avaient combattu pour la France libre sur les champs
    de bataille européens de la Seconde Guerre mondiale, retrouva son unité.
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Histoire 3
•   De la Haute-Volta au Burkina Faso
    -1958 : La Haute-Volta devient une république autonome au sein de la Communauté française, sous la direction de Maurice
    Yaméogo, chef de l’Union démocratique voltaïque.
•
    -1959 : Adhésion au Conseil de l’Entente, (organisation regroupant les pays francophones de la région, Côte-d’Ivoire, Niger,
    Dahomey (actuel Bénin) et Togo).
•
    -5 août 1960 : Accession à l’indépendance. Yaméogo, demeuré président de la République, instaure un régime de parti
    unique, appuyé sur l’Union démocratique voltaïque.
•
    -Janvier 1966 : les mesures d’austérité prises par le gouvernement provoquent un soulèvement populaire encadré par les
    syndicats et les partis progressistes. Le président Yaméogo est contraint de laisser le pouvoir au chef d’état-major, le colonel
    Sangoulé Lamizana, qui bénéficie de la confiance de la population. Celui-ci prend la tête du Conseil supérieur des forces
    armées et élabore un nouveau plan de remise en ordre de l’économie.
•
    -1970 : Promulgation d’une Constitution instaurant l’élection du président au suffrage universel pour quatre ans et garantissant
    le multipartisme.
•
    -1971 : Participation d’une dizaine de partis politiques aux élections législatives.
•
    -1974 : Reprise du pouvoir par l’armée, annonçant le retour au régime de parti unique, tandis qu’un conflit frontalier oppose la
    Haute-Volta et le Mali, sur la bande d’Agacher.
•
    -Décembre 1975 : Première grève générale marquant l’émergence d’une contestation populaire.
    -1977 : Chute du gouvernement militaire. Une nouvelle Constitution, approuvée par référendum, restaure le multipartisme,
    limité cependant aux trois principaux partis.
•
    -1978 : Election du général Lamizana à la Présidence de la République.
•
    -1980 : Blocage des salaires et ’augmentation du prix des denrées de base suscitant une nouvelle vague de mécontentement.
    Coup d’État militaire portant au pouvoir le colonel Saye Zerbo qui suspend les institutions et instaure un Comité militaire de
    redressement pour le progrès national.
•
    -1982 : Zerbo est renversé par de jeunes officiers, à la faveur d’un mouvement de grève. Le nouveau gouvernement militaire
    était dirigé par le capitaine Thomas Sankara, tandis que le médecin-commandant Jean-Baptiste Ouedraogo prend la
    présidence du pays.
Histoire 4
•   De la révolution à la démocratisation
    -Août 1983 : Arrestation du Premier ministre déclenchant l’intervention des parachutistes et ouvrant une période d’exaltation
    révolutionnaire. Nommé président du Conseil national de la révolution (CNR), après l’éviction de Ouedraogo, Sankara, que
    les pays occidentaux accusent d’être un allié du colonel Kadhafi, le dirigeant libyen, met en place des comités de défense
    de la révolution et s’engage dans une politique économique nationaliste et progressiste. Des campagnes sont lancées
    contre la mendicité et la prostitution, pour le sport de masse et le port du "Faso Dan Fani", le costume national érigé en
    uniforme.
•
    -3 août 1984 : Premier anniversaire du coup d’État, le pays est officiellement rebaptisé Burkina Faso. La révolution de
    Sankara modifie peu la vie des populations rurales, majoritaires, mais Sankara est en grande partie demeuré, dans l’esprit
    des Burkinabés, une figure héroïque, représentant un idéal d’émancipation nationale et de progrès.
•
    -Octobre 1987 : Thomas Sankara est évincé puis exécuté lors d’un putsch qui porte à la direction du pays le numéro deux
    du régime, le capitaine Blaise Compaoré. Celui-ci lance sans tarder une "campagne de rectification", visant principalement à
    réajuster la politique économique du pays.
•
    -1991 : Signature d’un premier plan d’ajustement structurel avec la Banque mondiale et le Fonds monétaire international et
    adoption par référendum d’une Constitution démocratique.
•
    -Février 1992 : Echec d’un Forum de réconciliation nationale. La vie politique demeure dominée par le parti du président
    Compaoré. Celui-ci joue désormais un rôle diplomatique important dans la région.
•
    -Septembre 1994 à avril 1995 : Négociations entre le gouvernement du Niger et les mouvements touareg rebelles de ce
    pays sous l’égide du président Compaoré. Le président burkinabé, qui soutient le mouvement armé libérien de Charles
    Taylor, intervient également dans les discussions concernant le conflit du Liberia.
•
    -1998 : Sommet de l’OUA à Ouagadougou. Le président Compaoré profite de ce succès et de la santé relativement
    satisfaisante de l’économie pour se présenter à la présidentielle du mois de novembre.
•
    -Novembre 1998 : Élection de Compaoré avec 87,5 % des suffrages exprimés.
    La participation a été de 56 % après la campagne de boycott lancée par l’opposition.
•
    -Décembre 1998 : Décès dans un accident de la route suspect du journaliste de l’Indépendant Norbert Zongo qui renaître
    envers le régime une hostilité latente qui remonte aux conditions mêmes de son arrivée au pouvoir liée à la mort de Sankara
    dont le pays commémore le dixième anniversaire. Depuis, l’affaire Zongo a dépassé le cadre du Burkina et a
    considérablement terni la réélection du chef de l’État. Après celle-ci, Campaoré a par ailleurs fait amender la Constitution
    afin de profiter du droit de se représenter à la présidence autant de fois qu’il le souhaite.
La révolution burkinabé : les
    grandes orientations




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QUEL BURKINA en 1983 avant la
        révolution ?

• La HauteVolta, pays de près de 8 millions
  d’habitants, très pauvre en ressources
  naturelles, était le fournisseur de main d’œuvre
  bon marché de toute la sous-région. Son
  économie dépendait de la vente à l’extérieur de
  ses produits agricoles et, financièrement, il vivait
  des aides internationales. Il était donc voué à
  appliquer les politiques dictées de l’extérieur.
  Mais…
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QUI ETAIT THOMAS SANKARA ?

 Né en 1949, le capitaine Thomas Sankara est arrivé au pouvoir le 4
 août 1983. Ce jeune militaire n’a cessé de susciter l’admiration des
 peuples par sa simplicité. Il se sentait dans la société plus un homme
 qu’un chef d’Etat. Beaucoup d’Etats lui rendent hommage : le lycée
 Thomas Sankara à Brazzaville en est un exemple. Les idées de ce
 jeune Africain sont des chemins tracés pour l’avenir de l’Afrique mais
 aussi de toute l’Humanité. Il défendait la cause de tous les délaissés
 du monde : "Je ne parle pas seulement au nom de mon Burkina tant 
 aimé mais également au nom de tous ceux qui ont mal quelque part 
 (…) Mon pays est un concentré de tous les malheurs des peuples".
 Thomas parle comme Lumumba, Cabral, Nkrumah, d’indépendance,
 de liberté des peuples, de solidarité, d’unité de l’Afrique, d’intégrité :
 "Le bonheur, le développement se mesurent ailleurs sous forme de 
 ratios, de quintaux d’acier par habitant, (…) nous, nous avons d’autres 
 valeurs."

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LA LIBERATION DE L’AFRIQUE
                1
•   On ne décide pas de devenir chef de l’Etat ; on décide d’en finir avec telle ou telle 
    forme de brimade, d’exploitation, de domination. C’est tout."."Vivre africains, pour 
    vivre libres et dignes"
•   Après la traite négrière et la colonisation, l’Afrique demeure toujours sous la
    domination de l’Occident. Cette domination apparemment non violente mais très
    destructrice est consciemment organisée par les pays riches pour continuer leur
    domination, sous une autre forme : les pays pauvres restent ainsi les fournisseurs à
    très bas prix des matières premières vitales à l’industrie occidentale. Sankara voulait
    libérer son peuple de cette logique là : mais l’avenir qu’il prônait ne peut être possible
    que si l’Afrique se libère totalement du joug occidental en s’unissant, en
    assurant son éducation de masse, en protégeant la santé de ses populations et
    la pureté de son environnement naturel et en se réappropriant ses richesses.
•   Après les indépendances, les pays du Nord se sont entendus afin de reconquérir le
    continent noir pour en exploiter les habitants, les ressources naturelles et financières.
    Cette politique a coutume d’être appelée "aide au développement" et s’est
    accompagnée d’offres de prêts qui ont poussé à la dette. Sankara l’évoque en ces
    termes : "Nous encourageons l’aide qui nous aide à nous passer de l’aide. Mais en 
    général la politique d’assistance et d’aide n’aboutit qu’à nous désorganiser, à nous 
    asservir et à nous déresponsabiliser." " La dette est une reconquête savamment 
    organisée de l’Afrique, (…) pour que chacun de nous devienne l’esclave 
    financier.""C’est tout un système qui sait exactement ce qu’il faut vous proposer. (…) 
    Ce sont des placements heureux pour les investisseurs."

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La libération de l’Afrique 2
•   Les P.A.S., aujourd’hui Initiative PPTE, imposés par la Banque Mondiale et le FMI (et
    qui ont, entre autres, causé le chômage, désorganisé le système éducatif et sanitaire
    depuis 80), sont la conséquence de cette dette : grâce à la dette, le FMI dirige les
    économies des pays pauvres. Pour mettre fin à cette politique "dirigée" et
    reconquérir l’indépendance, il propose :"Il faut proclamer qu’il ne peut y avoir de salut 
    pour nos peuples que si nous tournons radicalement le dos à tous les modèles qu’[on 
    a] essayé de nous vendre 20 années durant. Il ne saurait y avoir pour nous de (…) 
    développement en dehors de cette rupture."
•   Vu le danger à s’engager seul dans un combat contre la dette, il supplie les chefs
    d’Etat africains le 29.07.87 à l’OUA de constituer un front uni :" Nous ne pouvons
    pas rembourser la dette parce que nous n’avons pas de quoi payer, (…) parce
    que nous ne sommes pas responsables de la dette.(…) que notre conférence [le
    dise] clairement. Ceci pour éviter que nous allions individuellement nous faire
    assassiner (…). Si le Burkina Faso, tout seul, refuse de payer la dette, je ne
    serai pas là à la prochaine conférence. " Au sortir de cette conférence, il est resté
    seul…le 15 octobre 87, 2 mois ½ après, il est abattu : Th. Sankara est mort pour la
    libération des peuples africains. Il a présidé 4 ans."Nous avons clairement 
    conscience que nous dérangeons. La question est de savoir qui nous dérangeons : la 
    minorité ou la majorité 




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RELATIONS INTERNATIONALES
           et FMI
•   "Nous avons refusé les prêts de la BM pour alimenter des projets 
    que nous n’avons pas choisis… Nous avons dit au FMI : ce que 
    vous nous demandez, nous l’avons déjà fait. Nous avons réduit les 
    salaires, assaini l’économie, vous n’avez rien à nous enseigner. Or, 
    à chaque fois que nous parlions au FMI, il nous fallait fournir 
    toujours de nouveaux gages. Il nous est apparu que ce qu’il cherche 
    va bien au-delà d’un contrôle de gestion et que ce dont il s’agit n’est 
    autre chose qu’un contrôle politique."
•   "Nous refusons les blocs. C’est notre ligne de fond. On ne peut pas 
    se retrouver avec tel ou tel camp."
•   "Il n’y a pas de meilleure stratégie que le renforcement de la 
    coopération Sud-Sud en matière d’assistance technique."




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DIGNITE ET INTEGRITE
•   Il change le nom du pays : la Haute-Volta devient Burkina Faso ("Pays des hommes
    intègres"). "On ne peut rien faire tant qu’on n’impose pas aux mentalités des schémas 
    de rigueur". "Il nous faut travailler à décoloniser les mentalités, et réaliser le bonheur 
    à la limite des sacrifices auxquels nous devons consentir"."Je souhaite que la 
    conviction gagne tous les autres pour que ce qui semble être aujourd’hui des 
    sacrifices devienne pour eux des actes normaux."
•   Sankara veut que les Burkinabè vivent "au niveau du pays réel". Il roule en Renault 5
    et impose une sévère diminution des dépenses des dirigeants. La Lybie ayant pris en
    charge ses frais de mission, il les rendit à la caisse de l’Etat. "Lorsque nous recevons 
    un Ambassadeur, nous l’amenons en brousse, il emprunte des routes chaotiques, il 
    souffre de la poussière." L’empereur des Mossi sera privé d’électricité car ni son père
    ni lui n’ont payé depuis des années la facture. Sankara crée une émission radio : le
    mardi soir, les auditeurs peuvent, en direct, interpeller les dirigeants.
•   "Celui qui se bat contre les détournements de fonds est taxé de marxiste-
    léniniste.""La meilleure garantie contre la corruption, c’est le contrôle du peuple."
    Voilà enfin un pays où vous avez honte de proposer un "cadeau" à un douanier !"
    s’exclame un visiteur européen. Il lutte contre la corruption par des procès retransmis
    à la radio. Mais aucune peine de mort n’est demandée, juste des mises en résidence
    surveillée et le remboursement des sommes volées.
•   Le budget de l’Etat passe de 58 milliards de cfa en 83, dont 12 milliards partent à la
    dette, à 93 milliards en 87. En 83, le budget faisait apparaître un déficit de 695
    millions de cfa ; en 84, de 1 million de cfa mais en 85, un excédent de 1 milliard
    985.000 cfa.



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SOLIDARITE NATIONALE
•   "Le militaire doit vivre et souffrir au sein du peuple auquel il 
    appartient, finie l’armée budgétivore. Désormais, elle sera aux 
    champs (..), elle construira des écoles et des dispensaires dont elle 
    assurera le fonctionnement, entretiendra les routes et transportera 
    le courrier, les malades et les produits agricoles (…).L’armée 
    nationale populaire ne fera de place à aucun militaire qui méprise 
    son peuple, le bafoue et le brutalise"."Un militaire sans formation 
    politique et idéologique est un criminel en puissance".
•   Dans les assemblées des Comités de Défense de la Révolution,
    jeunes, femmes et vieillards enfin se sentent concernés par leur
    destin et savent qu’ils peuvent l’orienter."Nous avons créé une 
    caisse de solidarité révolutionnaire à laquelle des milliers de 
    Burkinabè contribuent.""Où trouver l’argent [pour une route] ? Ca 
    n’intéresse pas les bailleurs de fonds et si c’était le cas ils nous 
    imposeraient des conditions qu’un pays aussi pauvre que le nôtre 
    ne pourrait pas supporter. Alors, imaginons une solution : chaque 
    Burkinabè verserait 800fcfa et en un an, le peuple burkinabè lui-
    même financerait la construction de cette route."

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INDEPENDANCE ET
                 SOUVERAINETE
•   1. "Fabriquons et consommons burkinabè" Sankara porte le
    Faso Dan Fani, en coton local tissé au Burkina, pour utiliser les
    produits textiles. Le chiffre d’affaires de la branche "cuir et peaux" a
    doublé en une année grâce au lancement d’opérations "sacs
    d’écoliers", ou encore "étuis à pistolets". En 84, 400 tonnes de
    haricots verts ne peuvent être exportés, le gouvernement a mené
    campagne pour convaincre les Ouagalais de consommer…des
    haricots verts. C’est peut-être cela la véritable révolution dont rêve
    Sankara : vivre la réalité du pays, imaginer des solutions à la portée
    des Burkinabès, se remettre en cause tous les jours. "Je sais que je 
    ne détiens pas la solution parfaite mais s’il n’y avait que 60% de 
    juste dans ce que je décide, je le ferais. Et là, selon moi, nous 
    sommes au-dessus de ce pourcentage."
•   Naissent une profondeur et une maturité insoupçonnables chez les
    jeunes : ils n’attendent plus l’assistance étrangère.



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INDEPENDANCE ET
                 SOUVERAINETE 2

•   2. Souveraineté alimentaire et agriculture "Il est normal que celui 
    qui vous donne à manger vous dicte ses volontés." "Quand vous 
    mangez les grains de mil, de maïs et de riz importés, c’est ça 
    l’impérialisme, n’allez pas plus loin". En 4 ans, le Burkina est devenu
    alimentairement indépendant. Les commerçants de céréales
    doivent respecter les prix fixés par le gouvernement. Les magasins
    d’Etat approvisionnent toutes les régions. L’aide aux coopératives
    amène le groupement des parcelles et permet l’usage des
    machines. Dans les coopératives, les jeunes, libérés de l’autorité
    des anciens, sont plus aptes au changement et aux initiatives
    modernes. Un tel bouleversement dans les habitudes s’est heurté à
    de fortes résistances : une telle réforme nécessite un effort, une
    volonté politique et des campagnes de sensibilisation.


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ECONOMIE

• "Notre développement passe d’abord par la 
  maîtrise de l’eau, puis la création d’une industrie 
  agro-alimentaire capable d’absorber et de 
  conserver les produits agricoles. A quelle 
  vitesse ? A la nôtre. Nous préférons de petites 
  unités à mi-chemin entre l’industrie et l’artisanat. 
  Nous préférons les "teufs-teufs" aux machines 
  électroniques". " Nous ne sommes pas opposés 
  à l’entreprise privée qui ne porte pas atteinte à 
  notre honneur, notre dignité, notre 
  souveraineté."
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ENSEIGNEMENT ET CULTURE

1. Aucun développement n’est possible sans des acteurs instruits. Mais le
   Burkina est pauvre :"100% du budget ne pourrait même pas suffire à 
   scolariser tous les enfants". Pourtant, avec l’aide des populations, de 83 à
   85, le taux de scolarisation est passé de 16,5% à 20,9% et, en 86, à 24%
   selon l’Unicef (avant, il augmentait de moins de 1%/an). En 85, il augmente
   de 16% le nombre d’enseignants. Pendant la saison sèche, il alphabétise
   les paysans désoeuvrés. On alphabétise en 10 langues du pays et on forme
   la population sur l’hygiène, la santé de base, la gestion pour les paysans et
   les commerçants.
• 2."Il n’y a pas de société humaine sans culture et de culture sans 
   correspondance avec une société." Les semaines nationales de la culture,
   instaurées en 83, se déroulent à tour de rôle dans les villes du pays, ce qui
   permet la construction de salles de spectacles et de structures touristiques.
   On assiste à une forte augmentation du nombre de troupes. Sankara ajoute
   aux arts habituels batik, peinture, sculpture, bronze, tissage, stylisme, lutte
   traditionnelle, cyclisme amateur, cuisine, coiffure, masques, magie. La
   télévision offre une large place aux programmes culturels. Toute exportation
   d’objet culturel reconnu comme spécimen authentique doit être autorisée
   par la Direction du Patrimoine.

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ENVIRONNEMENT (Déforestation
         et eau)
•   On se mobilise aujourd’hui contre le réchauffement climatique et la déforestation ;
    Sankara s’en inquiétait depuis 86 :"La perturbation impunie de la biosphère se 
    poursuit. (…) Ces engins qui dégagent des gaz propagent des carnages".
•   1. 94% de l’énergie venait du bois : "Si l’on mettait bout à bout des charrettes 
    traditionnelles de transport du bois, il ferait 4,5 fois la distance du nord au sud de 
    l’Afrique". Chaque famille doit planter 100 arbres chaque année pendant 5 ans : en
    15 mois, 10 millions d’arbres ont été plantés pour faire reculer le Sahel. Si chaque
    pays africain agissait ainsi, le combat contre la déforestation serait gagné sans
    recours à l’Occident !"Il est interdit d’écrire sur un seul côté d’une feuille". En 88, un
    ambassadeur allemand déclarait avoir planté 50 arbres en 3 ans de mission. Pour se
    marier, on se présente à la mairie avec de jeunes arbres à planter. Promotion du gaz
    et des foyers améliorés. Il lance "les 3 luttes" : contre la coupe abusive du bois, la
    divagation des animaux et les feux de brousse. Ces campagnes devaient s’étaler sur
    nombre d’années...
•   2. Construction de barrages, de retenues d’eau, aménagement de sites anti-érosifs
    avec les populations. Une retenue d’eau coûtait 30 millions cfa ; avec la participation
    des gens et des ONG, ce coût tombe à 12,5 millions. 18 barrages construits en 85,
    contre 2 en moyenne avant Sankara. Le bilan officiel fait état d’une réalisation du
    Programme Populaire de Développement de 80% en 86, ce qui est un succès
    compte tenu de l’ampleur des objectifs.



                                © MONIQUE VERCAMER 2010
SANTE

• "Un village, un poste de santé primaire. Mais si on veut 
  assurer des soins entièrement gratuits à chaque 
  Burkinabé, tout le budget de L’Etat y passera sans que 
  satisfaction soit obtenue"(Ministre de la Santé). Les
  communautés doivent choisir parmi elles un agent de
  santé et une accoucheuse auxiliaire. On vaccine 2
  millions ½ de Burkinabès : l’OMS félicite Sankara. Il
  éradique la polio, la rougeole et la méningite faisant
  chuter le taux de mortalité infantile alors le plus haut
  d’Afrique. Hospitalisation : avec un certificat d’indigence,
  gratuité totale (paysans notamment). Mise en place de la
  médecine du travail avec soins gratuits. Des guérisseurs
  sont consultés à l’hôpital. Le prix des médicaments est
  uniformisé.

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LOGEMENT et URBANISATION
•   "Nous tentons de réduire au maximum la différence entre la ville et la 
    campagne en développant en campagne toutes les infrastructures pour 
    rendre agréable la vie en campagne et freiner (…) l’exode rural.". Les
    habitations spontanées, c’est-à-dire sans adduction d’eau ni électricité ni
    évacuation des eaux sales et autres ordures ménagères qui abritaient 60%
    des habitants couvraient 65% du territoire de la ville. Nul autre
    gouvernement n’aurait pu se permettre ce qu’a fait celui de Sankara. Au
    début de la révolution, mobilisée, la population d’un quartier se retrouvait
    soit pour ramasser les ordures, creuser ou réfectionner les caniveaux,
    boucher les trous des routes. Puis, ce fut la destruction des quartiers
    insalubres. 62.000 parcelles ont été distribuées entre 83 et 87, plus qu’entre
    60 et 83. Il fallait plus d’un million pour obtenir une parcelle ; depuis la
    révolution, l’Etat n’exige qu’un dépôt de 25.000cfa pour un coût total de
    90.000cfa. Le loyer d’une villa était passé de 40.000 à 160.000cfa entre 72
    et 80 : l’Etat impose, dès 84, 60.000 maximum. Un studio est à 7000cfa s’il
    est muni de l’eau et du courant, 3000 sinon. Dans les nouvelles cités
    construites parfois loin du centre, la location-vente d’un 3 pièces ne devrait
    pas dépasser 10.000cfa par mois et tous les logements ont eau potable,
    téléphone, électricité, évacuation des ordures et des sanitaires. En 87,
    comparé à Bamako, le progrès accompli à Ouaga était flagrant.

                            © MONIQUE VERCAMER 2010
LA FEMME
• "L’émancipation de la femme passe par 
  son instruction et l’obtention d’un pouvoir 
  économique. Le travail au même titre que 
  l’homme, les mêmes droits et devoirs sont 
  des armes contre l’excision et la 
  polygamie, armes que la femme n’hésitera 
  pas à utiliser pour se libérer elle-même et 
  non par quelqu’un d’autre."

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• Association Pour une Alternative au
  Service de l’Humanité A.P.A.S.H., 226,
  rue Bangou, Pl. 15 ans, Brazzaville
  CONGO apashbrazza@yahoo.fr ,
  CADTM Brazzaville




              © MONIQUE VERCAMER 2010
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Chronologie 1
•   21/12/49. Naissance de Thomas Sankara à Yako.
•   05/08/1960. Proclamation de l’indépendance
•   30/10/1963. Maurice Yaméogo est réélu avec 99,99 % des suffrages exprimés.
•   03/01/66. Insurrection populaire contre le régime de Maurice Yaméogo. Lamizana est
    porté au pouvoir.
•   Octobre 66. Après avoir obtenu le BEPC, Thomas réussit le concours d’entrée au
    PMK qu’il intègre à la rentrée.
•   01/10/69. Thomas Sankara intègre l’Académie militaire d’Antsirabé.
•   30/01/72. Tsiranana est réélu président de Madagascar pour un troisième septennat
    avec 99,72 % des suffrages exprimés.
•   13/05/72. Manifestations et fusillades dans les rues de Tananarive. Tsiranana
    proclame l’état de nécessité nationale.
•   18/05/72. Nouvelle journée de manifestations. Tsiranana donne les pleins pouvoirs
    au général Ramanantsoa.
•   27/05/72. Le capitaine de frégate Ratsiraka entre au gouvernement comme ministre
    des Affaires étrangères.
•   Juin 1972. Fin de la formation à Antsirabé. A la rentrée suivante Sankara va être
    affecté au service civique, une année supplémentaire pour recevoir un complément
    de formation.
•   Septembre 1973. Création de la LIPAD, Ligue Patriotique pour le Développement.

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Chronologie 2
•   Octobre 1973. Date non précisée. Sankara rentre au Burkina Faso et est affecté à
    Bobo Dioulasso pour y former une compagnie de jeunes recrues.
•   08/02/74. A la suite d’une crise parlementaire, le président, le général Lamizana,
    suspend la constitution et dissout l’assemblée nationale.
•   19/03/74. Thomas Sankara est affecté à la compagnie de génie de Ouagadougou.
•   16-17/12/74. Affrontement militaire entre le Mali et la Haute-Volta pour une bande de
    terre. Thomas Sankara réussit une percée avec ses hommes.
•   15/06/75. Ratsiraka reçoit l’investiture officielle comme chef d’Etat à Madagascar.
•   29/11/75. Lamizana annonce la création d’un parti unique, le Mouvement National
    pour le Renouveau.
•   17-18/12/75. Grève générale et opération ville morte pour appuyer des revendications
    salariales et pour exiger le retrait du projet du MNR.
•   1976. Sankara prend la direction du CNEC (Centre national d’entraînement
    commando à Po).
•   Août 1977. Création de l’OCV, Organisation Communiste Voltaïque.
•   27/11/77. Adoption d’une nouvelle constitution par référendum avec 92,7 % de oui.
•   Janvier 1978 à mai 78. Thomas Sankara et Blaise Compaoré effectuent ensemble un
    stage au centre de formation de parachutistes à Rabat au Maroc.
•   11/04/78. Déclaration des syndicats appelant « les travailleurs à se démarquer de 
    tous les hommes politiques et de toutes les formations politiques rétrogrades en 
    place ».
•   30/04/78. Elections législatives. Victoire du RDA.
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Chronologie 3
•   Mai 78. Blaise Compaoré devient l’adjoint de Sankara à Po.
•   14/05/78 et 28/05/78. Election présidentielle. Après avoir été mis en ballottage, Lamizana est élu
    au second tour avec 56,2 % suffrages des votants.
•   01/10/78. Création du Parti Communiste Révolutionnaire Voltaïque. 
•   04/06/79. Le capitaine d’aviation Jerry Rawlings est porté au pouvoir pour la première fois au 
    Ghana et remet le pouvoir à un civil élu le docteur Liman peu de temps après.
•   21/07/79. Mariage de Thomas Sankara avec Mariam Sermé. 
•   14/10/79. Création de l’ULC, Union de Lutte Communiste. 
•   25/11/80. Coup d’Etat du CMRPN dirigé par le colonel Sayé Zerbo.
•   Février.81 Thomas Sankara est nommé à l’état-major à la division opérationnelle. Il est promu 
    capitaine. Blaise Compaoré prend la direction du CNEC de PO. 
•   10/08/81. Naissance d’un premier fils Philippe à Ouagadougou. 
•   13/09/81. Sankara accepte d’être secrétaire d’Etat à l’Information.
•   31/12/81. Retour au pouvoir de Rawlings au Ghana après un nouveau coup d’Etat. Il s’attaque 
    résolument à la corruption. 
•   12/04/82. Thomas Sankara démissionne de son poste de secrétaire d’Etat chargé de 
    l’Information. Blaise Compaoré et Henri Zongo démissionnent du CMRPN. 
•   14/05/82. Thomas Sankara est mis aux arrêts à Dédougou, Blaise Compaoré à Fara près de 
    Bobo et Henri Zongo à Ouahigouya.
•   21/09/82. Naissance d’un deuxième fils Auguste à Ouagadougou.
•   07/11/82. Jean-Baptiste Ouedraogo est placé à la tête du pays par un nouveau coup d’Etat 
    militaire. 

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  • 1. Thomas Sankara Sa vie, son œuvre. © MONIQUE VERCAMER 2010
  • 2. Géographie Burkina Faso • Situation :Afrique de l’Ouest, nord du Ghana . • Superficie - comparatif :légèrement plus grand que le Colorado • Frontières terrestres :total : 3 193 km Pays frontaliers : Bénin 306 km, Côte d’Ivoire 584 km, Ghana 549 km, Mali 1 000 km, Niger 628 km, Togo 126 km • Littoral :0 km (entouré uniquement de terres) © MONIQUE VERCAMER 2010
  • 3. Histoire • Du XIème et le XIVème siècle : Arrivée des Mossi. • Les quatre royaumes moi (issus d’une fusion ethnique entre les conquérants et les populations locales) furent progressivement constitués mais ne parvinrent jamais à l’unité politique. Le plus important, le royaume du Yatenga, au nord, fut en contact direct avec les empires soudanais contre lesquels il mena des expéditions (prise de Tombouctou en 1329). Il dut notamment résister aux entreprises d’islamisation de l’empire Songhaï. L’administration, très centralisée, permettait de mobiliser rapidement des forces de défense. La personne du roi, le mohro naba , était sacrée. Les autres populations du Burkina Faso eurent leur propre histoire faite du brassage avec d’autres peuples (Gourmantché, Bwa, Sénoufo, Gan). Dans le Nord, les Touareg, les Peul, les Songhaï et les Djerma s’installèrent plus récemment. • XVème siècle : Arrivée des marchands dioula (à l’origine de Bobo- Dioulasso). © MONIQUE VERCAMER 2010
  • 4. Histoire 2 • La pénétration française Au XIXème siècle, le pays dut de nouveau faire face aux tentatives des talibans (disciples) d’El- Hadj Omar, des Bambara de Ségou, des Peul du Macina. -1810 : Islamisation de l’Est voltaïque par les Peul. -1895 : Tentative de création d’un État dans la savane par Samory Touré. -1896 : Les Français, craignant d’être pris de vitesse par les Britanniques dans la région, profitèrent des craintes soulevées par cette tentative de conquête chez les souverains locaux pour établir un protectorat sur le royaume mossi de Ouagadougou, tandis que les autres royaumes mossi, affaiblis par des querelles dynastiques, étaient également placés sous leur domination. -1904 à 1919 : Rattachement de ces nouveaux territoires de l’Empire colonial français à la colonie du Haut-Sénégal-Niger, intégrée à l’Afrique-Occidentale française. -1916 : Résistance à la conscription. Les Mossi constituèrent l’essentiel des bataillons de "Tirailleurs Sénégalais" (appelés ainsi parce qu’ils embarquaient pour l’Europe à Dakar) qui combattirent aux côtés des troupes alliées durant la Première Guerre mondiale. 1919 : Création de la colonie de Haute-Volta. • -1932 : Démembrement de la Haute-Volta sous la pression des colons européens de Côte- d’Ivoire, du Soudan français (actuel Mali) et du Niger. Elle constituait en effet un important réservoir de main-d’ouvre pour les plantations et la construction du chemin de fer Ouagadougou- Abidjan. Le centre et le sud de la Haute-Volta furent annexés à la colonie de Côte-d’Ivoire, le nord intégré au Soudan français et au Niger. Le travail forcé, l’impôt (et la répression des soulèvements) avaient déjà profondément marqué les consciences, ils furent encore renforcés. • -1947 : Le pays, dont beaucoup d’habitants avaient combattu pour la France libre sur les champs de bataille européens de la Seconde Guerre mondiale, retrouva son unité. © MONIQUE VERCAMER 2010
  • 5. Histoire 3 • De la Haute-Volta au Burkina Faso -1958 : La Haute-Volta devient une république autonome au sein de la Communauté française, sous la direction de Maurice Yaméogo, chef de l’Union démocratique voltaïque. • -1959 : Adhésion au Conseil de l’Entente, (organisation regroupant les pays francophones de la région, Côte-d’Ivoire, Niger, Dahomey (actuel Bénin) et Togo). • -5 août 1960 : Accession à l’indépendance. Yaméogo, demeuré président de la République, instaure un régime de parti unique, appuyé sur l’Union démocratique voltaïque. • -Janvier 1966 : les mesures d’austérité prises par le gouvernement provoquent un soulèvement populaire encadré par les syndicats et les partis progressistes. Le président Yaméogo est contraint de laisser le pouvoir au chef d’état-major, le colonel Sangoulé Lamizana, qui bénéficie de la confiance de la population. Celui-ci prend la tête du Conseil supérieur des forces armées et élabore un nouveau plan de remise en ordre de l’économie. • -1970 : Promulgation d’une Constitution instaurant l’élection du président au suffrage universel pour quatre ans et garantissant le multipartisme. • -1971 : Participation d’une dizaine de partis politiques aux élections législatives. • -1974 : Reprise du pouvoir par l’armée, annonçant le retour au régime de parti unique, tandis qu’un conflit frontalier oppose la Haute-Volta et le Mali, sur la bande d’Agacher. • -Décembre 1975 : Première grève générale marquant l’émergence d’une contestation populaire. -1977 : Chute du gouvernement militaire. Une nouvelle Constitution, approuvée par référendum, restaure le multipartisme, limité cependant aux trois principaux partis. • -1978 : Election du général Lamizana à la Présidence de la République. • -1980 : Blocage des salaires et ’augmentation du prix des denrées de base suscitant une nouvelle vague de mécontentement. Coup d’État militaire portant au pouvoir le colonel Saye Zerbo qui suspend les institutions et instaure un Comité militaire de redressement pour le progrès national. • -1982 : Zerbo est renversé par de jeunes officiers, à la faveur d’un mouvement de grève. Le nouveau gouvernement militaire était dirigé par le capitaine Thomas Sankara, tandis que le médecin-commandant Jean-Baptiste Ouedraogo prend la présidence du pays.
  • 6. Histoire 4 • De la révolution à la démocratisation -Août 1983 : Arrestation du Premier ministre déclenchant l’intervention des parachutistes et ouvrant une période d’exaltation révolutionnaire. Nommé président du Conseil national de la révolution (CNR), après l’éviction de Ouedraogo, Sankara, que les pays occidentaux accusent d’être un allié du colonel Kadhafi, le dirigeant libyen, met en place des comités de défense de la révolution et s’engage dans une politique économique nationaliste et progressiste. Des campagnes sont lancées contre la mendicité et la prostitution, pour le sport de masse et le port du "Faso Dan Fani", le costume national érigé en uniforme. • -3 août 1984 : Premier anniversaire du coup d’État, le pays est officiellement rebaptisé Burkina Faso. La révolution de Sankara modifie peu la vie des populations rurales, majoritaires, mais Sankara est en grande partie demeuré, dans l’esprit des Burkinabés, une figure héroïque, représentant un idéal d’émancipation nationale et de progrès. • -Octobre 1987 : Thomas Sankara est évincé puis exécuté lors d’un putsch qui porte à la direction du pays le numéro deux du régime, le capitaine Blaise Compaoré. Celui-ci lance sans tarder une "campagne de rectification", visant principalement à réajuster la politique économique du pays. • -1991 : Signature d’un premier plan d’ajustement structurel avec la Banque mondiale et le Fonds monétaire international et adoption par référendum d’une Constitution démocratique. • -Février 1992 : Echec d’un Forum de réconciliation nationale. La vie politique demeure dominée par le parti du président Compaoré. Celui-ci joue désormais un rôle diplomatique important dans la région. • -Septembre 1994 à avril 1995 : Négociations entre le gouvernement du Niger et les mouvements touareg rebelles de ce pays sous l’égide du président Compaoré. Le président burkinabé, qui soutient le mouvement armé libérien de Charles Taylor, intervient également dans les discussions concernant le conflit du Liberia. • -1998 : Sommet de l’OUA à Ouagadougou. Le président Compaoré profite de ce succès et de la santé relativement satisfaisante de l’économie pour se présenter à la présidentielle du mois de novembre. • -Novembre 1998 : Élection de Compaoré avec 87,5 % des suffrages exprimés. La participation a été de 56 % après la campagne de boycott lancée par l’opposition. • -Décembre 1998 : Décès dans un accident de la route suspect du journaliste de l’Indépendant Norbert Zongo qui renaître envers le régime une hostilité latente qui remonte aux conditions mêmes de son arrivée au pouvoir liée à la mort de Sankara dont le pays commémore le dixième anniversaire. Depuis, l’affaire Zongo a dépassé le cadre du Burkina et a considérablement terni la réélection du chef de l’État. Après celle-ci, Campaoré a par ailleurs fait amender la Constitution afin de profiter du droit de se représenter à la présidence autant de fois qu’il le souhaite.
  • 7. La révolution burkinabé : les grandes orientations © MONIQUE VERCAMER 2010
  • 8. QUEL BURKINA en 1983 avant la révolution ? • La HauteVolta, pays de près de 8 millions d’habitants, très pauvre en ressources naturelles, était le fournisseur de main d’œuvre bon marché de toute la sous-région. Son économie dépendait de la vente à l’extérieur de ses produits agricoles et, financièrement, il vivait des aides internationales. Il était donc voué à appliquer les politiques dictées de l’extérieur. Mais… © MONIQUE VERCAMER 2010
  • 9. QUI ETAIT THOMAS SANKARA ? Né en 1949, le capitaine Thomas Sankara est arrivé au pouvoir le 4 août 1983. Ce jeune militaire n’a cessé de susciter l’admiration des peuples par sa simplicité. Il se sentait dans la société plus un homme qu’un chef d’Etat. Beaucoup d’Etats lui rendent hommage : le lycée Thomas Sankara à Brazzaville en est un exemple. Les idées de ce jeune Africain sont des chemins tracés pour l’avenir de l’Afrique mais aussi de toute l’Humanité. Il défendait la cause de tous les délaissés du monde : "Je ne parle pas seulement au nom de mon Burkina tant  aimé mais également au nom de tous ceux qui ont mal quelque part  (…) Mon pays est un concentré de tous les malheurs des peuples". Thomas parle comme Lumumba, Cabral, Nkrumah, d’indépendance, de liberté des peuples, de solidarité, d’unité de l’Afrique, d’intégrité : "Le bonheur, le développement se mesurent ailleurs sous forme de  ratios, de quintaux d’acier par habitant, (…) nous, nous avons d’autres  valeurs." © MONIQUE VERCAMER 2010
  • 10. LA LIBERATION DE L’AFRIQUE 1 • On ne décide pas de devenir chef de l’Etat ; on décide d’en finir avec telle ou telle  forme de brimade, d’exploitation, de domination. C’est tout."."Vivre africains, pour  vivre libres et dignes" • Après la traite négrière et la colonisation, l’Afrique demeure toujours sous la domination de l’Occident. Cette domination apparemment non violente mais très destructrice est consciemment organisée par les pays riches pour continuer leur domination, sous une autre forme : les pays pauvres restent ainsi les fournisseurs à très bas prix des matières premières vitales à l’industrie occidentale. Sankara voulait libérer son peuple de cette logique là : mais l’avenir qu’il prônait ne peut être possible que si l’Afrique se libère totalement du joug occidental en s’unissant, en assurant son éducation de masse, en protégeant la santé de ses populations et la pureté de son environnement naturel et en se réappropriant ses richesses. • Après les indépendances, les pays du Nord se sont entendus afin de reconquérir le continent noir pour en exploiter les habitants, les ressources naturelles et financières. Cette politique a coutume d’être appelée "aide au développement" et s’est accompagnée d’offres de prêts qui ont poussé à la dette. Sankara l’évoque en ces termes : "Nous encourageons l’aide qui nous aide à nous passer de l’aide. Mais en  général la politique d’assistance et d’aide n’aboutit qu’à nous désorganiser, à nous  asservir et à nous déresponsabiliser." " La dette est une reconquête savamment  organisée de l’Afrique, (…) pour que chacun de nous devienne l’esclave  financier.""C’est tout un système qui sait exactement ce qu’il faut vous proposer. (…)  Ce sont des placements heureux pour les investisseurs." © MONIQUE VERCAMER 2010
  • 11. La libération de l’Afrique 2 • Les P.A.S., aujourd’hui Initiative PPTE, imposés par la Banque Mondiale et le FMI (et qui ont, entre autres, causé le chômage, désorganisé le système éducatif et sanitaire depuis 80), sont la conséquence de cette dette : grâce à la dette, le FMI dirige les économies des pays pauvres. Pour mettre fin à cette politique "dirigée" et reconquérir l’indépendance, il propose :"Il faut proclamer qu’il ne peut y avoir de salut  pour nos peuples que si nous tournons radicalement le dos à tous les modèles qu’[on  a] essayé de nous vendre 20 années durant. Il ne saurait y avoir pour nous de (…)  développement en dehors de cette rupture." • Vu le danger à s’engager seul dans un combat contre la dette, il supplie les chefs d’Etat africains le 29.07.87 à l’OUA de constituer un front uni :" Nous ne pouvons pas rembourser la dette parce que nous n’avons pas de quoi payer, (…) parce que nous ne sommes pas responsables de la dette.(…) que notre conférence [le dise] clairement. Ceci pour éviter que nous allions individuellement nous faire assassiner (…). Si le Burkina Faso, tout seul, refuse de payer la dette, je ne serai pas là à la prochaine conférence. " Au sortir de cette conférence, il est resté seul…le 15 octobre 87, 2 mois ½ après, il est abattu : Th. Sankara est mort pour la libération des peuples africains. Il a présidé 4 ans."Nous avons clairement  conscience que nous dérangeons. La question est de savoir qui nous dérangeons : la  minorité ou la majorité  © MONIQUE VERCAMER 2010
  • 12. RELATIONS INTERNATIONALES et FMI • "Nous avons refusé les prêts de la BM pour alimenter des projets  que nous n’avons pas choisis… Nous avons dit au FMI : ce que  vous nous demandez, nous l’avons déjà fait. Nous avons réduit les  salaires, assaini l’économie, vous n’avez rien à nous enseigner. Or,  à chaque fois que nous parlions au FMI, il nous fallait fournir  toujours de nouveaux gages. Il nous est apparu que ce qu’il cherche  va bien au-delà d’un contrôle de gestion et que ce dont il s’agit n’est  autre chose qu’un contrôle politique." • "Nous refusons les blocs. C’est notre ligne de fond. On ne peut pas  se retrouver avec tel ou tel camp." • "Il n’y a pas de meilleure stratégie que le renforcement de la  coopération Sud-Sud en matière d’assistance technique." © MONIQUE VERCAMER 2010
  • 13. DIGNITE ET INTEGRITE • Il change le nom du pays : la Haute-Volta devient Burkina Faso ("Pays des hommes intègres"). "On ne peut rien faire tant qu’on n’impose pas aux mentalités des schémas  de rigueur". "Il nous faut travailler à décoloniser les mentalités, et réaliser le bonheur  à la limite des sacrifices auxquels nous devons consentir"."Je souhaite que la  conviction gagne tous les autres pour que ce qui semble être aujourd’hui des  sacrifices devienne pour eux des actes normaux." • Sankara veut que les Burkinabè vivent "au niveau du pays réel". Il roule en Renault 5 et impose une sévère diminution des dépenses des dirigeants. La Lybie ayant pris en charge ses frais de mission, il les rendit à la caisse de l’Etat. "Lorsque nous recevons  un Ambassadeur, nous l’amenons en brousse, il emprunte des routes chaotiques, il  souffre de la poussière." L’empereur des Mossi sera privé d’électricité car ni son père ni lui n’ont payé depuis des années la facture. Sankara crée une émission radio : le mardi soir, les auditeurs peuvent, en direct, interpeller les dirigeants. • "Celui qui se bat contre les détournements de fonds est taxé de marxiste- léniniste.""La meilleure garantie contre la corruption, c’est le contrôle du peuple." Voilà enfin un pays où vous avez honte de proposer un "cadeau" à un douanier !" s’exclame un visiteur européen. Il lutte contre la corruption par des procès retransmis à la radio. Mais aucune peine de mort n’est demandée, juste des mises en résidence surveillée et le remboursement des sommes volées. • Le budget de l’Etat passe de 58 milliards de cfa en 83, dont 12 milliards partent à la dette, à 93 milliards en 87. En 83, le budget faisait apparaître un déficit de 695 millions de cfa ; en 84, de 1 million de cfa mais en 85, un excédent de 1 milliard 985.000 cfa. © MONIQUE VERCAMER 2010
  • 14. SOLIDARITE NATIONALE • "Le militaire doit vivre et souffrir au sein du peuple auquel il  appartient, finie l’armée budgétivore. Désormais, elle sera aux  champs (..), elle construira des écoles et des dispensaires dont elle  assurera le fonctionnement, entretiendra les routes et transportera  le courrier, les malades et les produits agricoles (…).L’armée  nationale populaire ne fera de place à aucun militaire qui méprise  son peuple, le bafoue et le brutalise"."Un militaire sans formation  politique et idéologique est un criminel en puissance". • Dans les assemblées des Comités de Défense de la Révolution, jeunes, femmes et vieillards enfin se sentent concernés par leur destin et savent qu’ils peuvent l’orienter."Nous avons créé une  caisse de solidarité révolutionnaire à laquelle des milliers de  Burkinabè contribuent.""Où trouver l’argent [pour une route] ? Ca  n’intéresse pas les bailleurs de fonds et si c’était le cas ils nous  imposeraient des conditions qu’un pays aussi pauvre que le nôtre  ne pourrait pas supporter. Alors, imaginons une solution : chaque  Burkinabè verserait 800fcfa et en un an, le peuple burkinabè lui- même financerait la construction de cette route." © MONIQUE VERCAMER 2010
  • 15. INDEPENDANCE ET SOUVERAINETE • 1. "Fabriquons et consommons burkinabè" Sankara porte le Faso Dan Fani, en coton local tissé au Burkina, pour utiliser les produits textiles. Le chiffre d’affaires de la branche "cuir et peaux" a doublé en une année grâce au lancement d’opérations "sacs d’écoliers", ou encore "étuis à pistolets". En 84, 400 tonnes de haricots verts ne peuvent être exportés, le gouvernement a mené campagne pour convaincre les Ouagalais de consommer…des haricots verts. C’est peut-être cela la véritable révolution dont rêve Sankara : vivre la réalité du pays, imaginer des solutions à la portée des Burkinabès, se remettre en cause tous les jours. "Je sais que je  ne détiens pas la solution parfaite mais s’il n’y avait que 60% de  juste dans ce que je décide, je le ferais. Et là, selon moi, nous  sommes au-dessus de ce pourcentage." • Naissent une profondeur et une maturité insoupçonnables chez les jeunes : ils n’attendent plus l’assistance étrangère. © MONIQUE VERCAMER 2010
  • 16. INDEPENDANCE ET SOUVERAINETE 2 • 2. Souveraineté alimentaire et agriculture "Il est normal que celui  qui vous donne à manger vous dicte ses volontés." "Quand vous  mangez les grains de mil, de maïs et de riz importés, c’est ça  l’impérialisme, n’allez pas plus loin". En 4 ans, le Burkina est devenu alimentairement indépendant. Les commerçants de céréales doivent respecter les prix fixés par le gouvernement. Les magasins d’Etat approvisionnent toutes les régions. L’aide aux coopératives amène le groupement des parcelles et permet l’usage des machines. Dans les coopératives, les jeunes, libérés de l’autorité des anciens, sont plus aptes au changement et aux initiatives modernes. Un tel bouleversement dans les habitudes s’est heurté à de fortes résistances : une telle réforme nécessite un effort, une volonté politique et des campagnes de sensibilisation. © MONIQUE VERCAMER 2010
  • 17. ECONOMIE • "Notre développement passe d’abord par la  maîtrise de l’eau, puis la création d’une industrie  agro-alimentaire capable d’absorber et de  conserver les produits agricoles. A quelle  vitesse ? A la nôtre. Nous préférons de petites  unités à mi-chemin entre l’industrie et l’artisanat.  Nous préférons les "teufs-teufs" aux machines  électroniques". " Nous ne sommes pas opposés  à l’entreprise privée qui ne porte pas atteinte à  notre honneur, notre dignité, notre  souveraineté." © MONIQUE VERCAMER 2010
  • 18. ENSEIGNEMENT ET CULTURE 1. Aucun développement n’est possible sans des acteurs instruits. Mais le Burkina est pauvre :"100% du budget ne pourrait même pas suffire à  scolariser tous les enfants". Pourtant, avec l’aide des populations, de 83 à 85, le taux de scolarisation est passé de 16,5% à 20,9% et, en 86, à 24% selon l’Unicef (avant, il augmentait de moins de 1%/an). En 85, il augmente de 16% le nombre d’enseignants. Pendant la saison sèche, il alphabétise les paysans désoeuvrés. On alphabétise en 10 langues du pays et on forme la population sur l’hygiène, la santé de base, la gestion pour les paysans et les commerçants. • 2."Il n’y a pas de société humaine sans culture et de culture sans  correspondance avec une société." Les semaines nationales de la culture, instaurées en 83, se déroulent à tour de rôle dans les villes du pays, ce qui permet la construction de salles de spectacles et de structures touristiques. On assiste à une forte augmentation du nombre de troupes. Sankara ajoute aux arts habituels batik, peinture, sculpture, bronze, tissage, stylisme, lutte traditionnelle, cyclisme amateur, cuisine, coiffure, masques, magie. La télévision offre une large place aux programmes culturels. Toute exportation d’objet culturel reconnu comme spécimen authentique doit être autorisée par la Direction du Patrimoine. © MONIQUE VERCAMER 2010
  • 19. ENVIRONNEMENT (Déforestation et eau) • On se mobilise aujourd’hui contre le réchauffement climatique et la déforestation ; Sankara s’en inquiétait depuis 86 :"La perturbation impunie de la biosphère se  poursuit. (…) Ces engins qui dégagent des gaz propagent des carnages". • 1. 94% de l’énergie venait du bois : "Si l’on mettait bout à bout des charrettes  traditionnelles de transport du bois, il ferait 4,5 fois la distance du nord au sud de  l’Afrique". Chaque famille doit planter 100 arbres chaque année pendant 5 ans : en 15 mois, 10 millions d’arbres ont été plantés pour faire reculer le Sahel. Si chaque pays africain agissait ainsi, le combat contre la déforestation serait gagné sans recours à l’Occident !"Il est interdit d’écrire sur un seul côté d’une feuille". En 88, un ambassadeur allemand déclarait avoir planté 50 arbres en 3 ans de mission. Pour se marier, on se présente à la mairie avec de jeunes arbres à planter. Promotion du gaz et des foyers améliorés. Il lance "les 3 luttes" : contre la coupe abusive du bois, la divagation des animaux et les feux de brousse. Ces campagnes devaient s’étaler sur nombre d’années... • 2. Construction de barrages, de retenues d’eau, aménagement de sites anti-érosifs avec les populations. Une retenue d’eau coûtait 30 millions cfa ; avec la participation des gens et des ONG, ce coût tombe à 12,5 millions. 18 barrages construits en 85, contre 2 en moyenne avant Sankara. Le bilan officiel fait état d’une réalisation du Programme Populaire de Développement de 80% en 86, ce qui est un succès compte tenu de l’ampleur des objectifs. © MONIQUE VERCAMER 2010
  • 20. SANTE • "Un village, un poste de santé primaire. Mais si on veut  assurer des soins entièrement gratuits à chaque  Burkinabé, tout le budget de L’Etat y passera sans que  satisfaction soit obtenue"(Ministre de la Santé). Les communautés doivent choisir parmi elles un agent de santé et une accoucheuse auxiliaire. On vaccine 2 millions ½ de Burkinabès : l’OMS félicite Sankara. Il éradique la polio, la rougeole et la méningite faisant chuter le taux de mortalité infantile alors le plus haut d’Afrique. Hospitalisation : avec un certificat d’indigence, gratuité totale (paysans notamment). Mise en place de la médecine du travail avec soins gratuits. Des guérisseurs sont consultés à l’hôpital. Le prix des médicaments est uniformisé. © MONIQUE VERCAMER 2010
  • 21. LOGEMENT et URBANISATION • "Nous tentons de réduire au maximum la différence entre la ville et la  campagne en développant en campagne toutes les infrastructures pour  rendre agréable la vie en campagne et freiner (…) l’exode rural.". Les habitations spontanées, c’est-à-dire sans adduction d’eau ni électricité ni évacuation des eaux sales et autres ordures ménagères qui abritaient 60% des habitants couvraient 65% du territoire de la ville. Nul autre gouvernement n’aurait pu se permettre ce qu’a fait celui de Sankara. Au début de la révolution, mobilisée, la population d’un quartier se retrouvait soit pour ramasser les ordures, creuser ou réfectionner les caniveaux, boucher les trous des routes. Puis, ce fut la destruction des quartiers insalubres. 62.000 parcelles ont été distribuées entre 83 et 87, plus qu’entre 60 et 83. Il fallait plus d’un million pour obtenir une parcelle ; depuis la révolution, l’Etat n’exige qu’un dépôt de 25.000cfa pour un coût total de 90.000cfa. Le loyer d’une villa était passé de 40.000 à 160.000cfa entre 72 et 80 : l’Etat impose, dès 84, 60.000 maximum. Un studio est à 7000cfa s’il est muni de l’eau et du courant, 3000 sinon. Dans les nouvelles cités construites parfois loin du centre, la location-vente d’un 3 pièces ne devrait pas dépasser 10.000cfa par mois et tous les logements ont eau potable, téléphone, électricité, évacuation des ordures et des sanitaires. En 87, comparé à Bamako, le progrès accompli à Ouaga était flagrant. © MONIQUE VERCAMER 2010
  • 22. LA FEMME • "L’émancipation de la femme passe par  son instruction et l’obtention d’un pouvoir  économique. Le travail au même titre que  l’homme, les mêmes droits et devoirs sont  des armes contre l’excision et la  polygamie, armes que la femme n’hésitera  pas à utiliser pour se libérer elle-même et  non par quelqu’un d’autre." © MONIQUE VERCAMER 2010
  • 23. • Association Pour une Alternative au Service de l’Humanité A.P.A.S.H., 226, rue Bangou, Pl. 15 ans, Brazzaville CONGO apashbrazza@yahoo.fr , CADTM Brazzaville © MONIQUE VERCAMER 2010
  • 26. Chronologie 1 • 21/12/49. Naissance de Thomas Sankara à Yako. • 05/08/1960. Proclamation de l’indépendance • 30/10/1963. Maurice Yaméogo est réélu avec 99,99 % des suffrages exprimés. • 03/01/66. Insurrection populaire contre le régime de Maurice Yaméogo. Lamizana est porté au pouvoir. • Octobre 66. Après avoir obtenu le BEPC, Thomas réussit le concours d’entrée au PMK qu’il intègre à la rentrée. • 01/10/69. Thomas Sankara intègre l’Académie militaire d’Antsirabé. • 30/01/72. Tsiranana est réélu président de Madagascar pour un troisième septennat avec 99,72 % des suffrages exprimés. • 13/05/72. Manifestations et fusillades dans les rues de Tananarive. Tsiranana proclame l’état de nécessité nationale. • 18/05/72. Nouvelle journée de manifestations. Tsiranana donne les pleins pouvoirs au général Ramanantsoa. • 27/05/72. Le capitaine de frégate Ratsiraka entre au gouvernement comme ministre des Affaires étrangères. • Juin 1972. Fin de la formation à Antsirabé. A la rentrée suivante Sankara va être affecté au service civique, une année supplémentaire pour recevoir un complément de formation. • Septembre 1973. Création de la LIPAD, Ligue Patriotique pour le Développement. © MONIQUE VERCAMER 2010
  • 27. Chronologie 2 • Octobre 1973. Date non précisée. Sankara rentre au Burkina Faso et est affecté à Bobo Dioulasso pour y former une compagnie de jeunes recrues. • 08/02/74. A la suite d’une crise parlementaire, le président, le général Lamizana, suspend la constitution et dissout l’assemblée nationale. • 19/03/74. Thomas Sankara est affecté à la compagnie de génie de Ouagadougou. • 16-17/12/74. Affrontement militaire entre le Mali et la Haute-Volta pour une bande de terre. Thomas Sankara réussit une percée avec ses hommes. • 15/06/75. Ratsiraka reçoit l’investiture officielle comme chef d’Etat à Madagascar. • 29/11/75. Lamizana annonce la création d’un parti unique, le Mouvement National pour le Renouveau. • 17-18/12/75. Grève générale et opération ville morte pour appuyer des revendications salariales et pour exiger le retrait du projet du MNR. • 1976. Sankara prend la direction du CNEC (Centre national d’entraînement commando à Po). • Août 1977. Création de l’OCV, Organisation Communiste Voltaïque. • 27/11/77. Adoption d’une nouvelle constitution par référendum avec 92,7 % de oui. • Janvier 1978 à mai 78. Thomas Sankara et Blaise Compaoré effectuent ensemble un stage au centre de formation de parachutistes à Rabat au Maroc. • 11/04/78. Déclaration des syndicats appelant « les travailleurs à se démarquer de  tous les hommes politiques et de toutes les formations politiques rétrogrades en  place ». • 30/04/78. Elections législatives. Victoire du RDA. © MONIQUE VERCAMER 2010
  • 28. Chronologie 3 • Mai 78. Blaise Compaoré devient l’adjoint de Sankara à Po. • 14/05/78 et 28/05/78. Election présidentielle. Après avoir été mis en ballottage, Lamizana est élu au second tour avec 56,2 % suffrages des votants. • 01/10/78. Création du Parti Communiste Révolutionnaire Voltaïque.  • 04/06/79. Le capitaine d’aviation Jerry Rawlings est porté au pouvoir pour la première fois au  Ghana et remet le pouvoir à un civil élu le docteur Liman peu de temps après. • 21/07/79. Mariage de Thomas Sankara avec Mariam Sermé.  • 14/10/79. Création de l’ULC, Union de Lutte Communiste.  • 25/11/80. Coup d’Etat du CMRPN dirigé par le colonel Sayé Zerbo. • Février.81 Thomas Sankara est nommé à l’état-major à la division opérationnelle. Il est promu  capitaine. Blaise Compaoré prend la direction du CNEC de PO.  • 10/08/81. Naissance d’un premier fils Philippe à Ouagadougou.  • 13/09/81. Sankara accepte d’être secrétaire d’Etat à l’Information. • 31/12/81. Retour au pouvoir de Rawlings au Ghana après un nouveau coup d’Etat. Il s’attaque  résolument à la corruption.  • 12/04/82. Thomas Sankara démissionne de son poste de secrétaire d’Etat chargé de  l’Information. Blaise Compaoré et Henri Zongo démissionnent du CMRPN.  • 14/05/82. Thomas Sankara est mis aux arrêts à Dédougou, Blaise Compaoré à Fara près de  Bobo et Henri Zongo à Ouahigouya. • 21/09/82. Naissance d’un deuxième fils Auguste à Ouagadougou. • 07/11/82. Jean-Baptiste Ouedraogo est placé à la tête du pays par un nouveau coup d’Etat  militaire.  © MONIQUE VERCAMER 2010