3. INTRODUCTION
Les élèves de la classe de T ES ont participé au Prix Bayeux reporters de guerre 2012.
Tout au long du mois de septembre, ils ont travaillé sur l’analyse de l’image, le décryptage du
reportage...
Ce projet avait plusieurs objectifs :
•Leur donner les bases de décryptage d’un film de reportage.
•Leur apprendre à avoir un regard critique par rapport à l’image et savoir à quoi elle sert
(voyeurisme, information, militantisme,…?)
•Leur permettre de posséder des éléments de discussion sur ce qui se passe quotidiennement dans le Monde.
Le lundi 8 octobre, nous nous sommes rendus au lycée Charles de Gaulle, où nous avons visionné une
sélection de reportages format télévision en compagnie de deux autres classes (lycée Charles de Gaulle et
Victor Hugo). A l’issue de cette diffusion, les élèves ont voté pour leur reportage préféré selon des critères
établis à l’avance (lors du prix lycéen, les élèves votent sur la même sélection que le jury professionnel et
avec les mêmes critères).
1700 lycéens ont participé à cette élection. Ils ont ensuite pu échanger avec un grand reporter du journal le
Monde, CECILE HENNION, spécialiste du Moyen-Orient.
Le mardi 9 octobre les élèves ont participé à un atelier d’écriture au CDI. Cela leur a permis de revenir sur
les images vues, d’en faire une analyse et de prendre la plume. Cet exercice permet aux élèves d’exprimer
leur sensibilité particulière qui fait écho à des images parfois difficiles. Trois textes et trois dessins ont été
sélectionnés par la classe et envoyés aux responsables du Prix Bayeux lycéen pour alimenter le journal
Citoyen du Monde qui est distribué lors de la cérémonie de clôture du prix ainsi que dans tous les
établissements de l’académie.
Dans ce livret, vous trouverez les travaux réalisés par les élèves lors de l’atelier d’écriture.
Bonne lecture à tous
Mmes SAKHI et LE GUERINEL
4. RUBRIQUE N°1 : LE PRIX BAYEUX
POUR MOI
Cette rubrique invite le jeune citoyen à s’interroger sur le
Prix Bayeux, son intérêt, le thème de la guerre…
5. El premio Bayeux es para mi, un plano detalle del enorme contraste existente entre distintos pueblos de nuestro
mismo planeta.
Vemos, desde la escuela, desde un pais democratico, desde la libertad, trabajos de prensa que no son posibles
difundir en su pais de origen, donde los pueblos que luchan por la tranquilidad de ir a la escuela, por la
democracia y por la libertad, son censurados en armas de su propio Estado, con la muerte , la tortura et el
secuestro.
Es este premio, un llamado a la reflexion y a la accion. Es ver una fraccion de realidad agena, donde ninos,
mujeres, hombres y anciamos, no estan viviendo en paz, no estan viviendo en democratia, no estan viviendo en
libertad. Son pueblos que viven dia a dia a la muerte ; por defender de su propio estado estos valores en su pais.
Creo que el premio Bayeux es, de la mamo de todos los reporteros de guerra debidos de respecto, una muestra
de que la democracia y la libertad, han de construirse cada dia, en todas partes del mundo y entre todos.
Fermin Paz élève argentin
Le Prix Bayeux pour moi, c’est un plan détaillé de l’énorme contraste existant entre les différents peuples de notre
planète.
Nous voyons depuis l’école, depuis un pays démocratique, depuis la liberté, des reportages qui ne peuvent être
diffusés dans les pays sans lesquels ils ont été tournés. Dans ces pays, les peuples qui luttent pour la possibilité
d’aller à l’école, pour la démocratie et la liberté sont censurés par les armes par leur propre gouvernement au
moyen d’assassinats, de tortures, de séquestrations.
Ce prix est un appel à la réflexion et à l’action. Cela consiste à voir une fraction de réalité lointaine, où les enfants,
les femmes, les hommes et les personnes âgées ne vivent pas en paix ni dans la démocratie et la liberté.
Ce sont des peuples qui vivent continuellement dans la peur, exposés tous les jours à la mort, pour défendre ces
valeurs dans leur propre pays.
Je crois que le Prix Bayeux dit au nom de tous les reporters de guerre que la démocratie et la liberté doivent se
construire chaque jour partout dans le monde et entre tous.
Merci aux professeurs d’espagnol, Mme Joly et Mr Brard pour les corrections et la traduction.
7. RUBRIQUE N°2 : LES
REPORTAGES
La rubrique doit permettre aux élèves de restituer des
informations sur les zones de conflits traitées dans les
reportages
8. La Syrie
Tu as changé ma vie,
je n'entends plus que des cris
ce conflit,
met en morceau notre pays.
Je rêve la nuit de liberté,
qu'un jour ton voile soit enfin levé
que la dictature devienne passé
et qu'enfin nous soyons libérés.
Trop de personnes ont souffert
dans ce combat sans règles ni lois
et en cette atmosphère de guerre
seule la foi ne s’éteint pas
Toi révolutionnaire
toi armée régulière
enfuyez vous loin d'ici
épargnez nous des milliers de vie.
Le peuple doit être respecté
afin d'affermir la paix
qu'il n'y ait pas d'inégalités
car nous n'allons pas céder.
Clémence Coquard et Valentin Nicot
9. Kadhafi le barbare
Mourir ou vivre sans pleine liberté, juste sous l’oppression
Le choix ils l’ont fait, ils ont pris les armes, ils sont partis au front
Touché par une balle cet homme ne pleure pas, il part
Sa famille pleure, sa famille crie, Kadhafi est un barbare
Ce sont des femmes, des enfants, des vieillards
Scrutés de loin par les Chabbiha, ces snipers du mal
Aucun de ces gens n’auraient pensé partir un jour sous une balle
Ils mourront en martyrs, tués lâchement, Kadhafi est un barbare
La peur, la souffrance, la tristesse, rien n’empêchera la vie
D’un peuple réuni à jamais par la fraternité pour la victoire
D’un peuple déterminé, d’un pays trop longtemps meurtri
D’un peuple assoiffé de revanche contre Kadhafi le barbare
Il leur a fallu 40 ans pour qu’ils se révoltent, pour la liberté
Je suis désappointé et accablé car moi depuis 17 ans je l’ai
Mais comme le dit tout le monde, il n’est jamais trop tard
Prions pour qu’on jour sur Terre, on ne connaisse plus de Kadhafi le barbare
Pierre Defever
10. Mort d’Hommes à Homs
Homs, cœur du conflit armé,
Homs, ville dévastée par les rivalités.
Soldats syriens, disciples du tout puissant,
Civils en péril, délaissés, innocents.
Sans pitié pour terrasser les opposants,
Tel était l’ordre de mon dirigeant.
Un bruit assourdissant,
L’enfant gisait inconscient.
Martyr de mon inconscience,
Disparition de l’espoir de l’innocence.
Symbole de réconciliation,
Victime de l’aliénation.
Face à cette abomination,
Le temps de la remise en question.
Non volontaire et embrigadé,
J’étais piégé dans l’immoralité.
Youssouf Siddique Laouamri
Borotto Laureline et Biarez Apolline
11. Une mort innocente
Samir voit son père, court vers lui
Il a juste envie de le serrer contre lui
Des balles, un bombardement
Une seconde et tombe un bâtiment
La peur, le bruit
La colère d’un pays
Tout le monde fuit
Tout à coup, un cri
Devant ses yeux, son père s’écroule
Personne ne bouge, même pas la foule
Une larme coule
Dans le creux de sa joue
Pourquoi lui ?
Pourquoi aujourd’hui ?
Il ne faisait rien
Ne disait rien
En allant à l’épicerie
Ils ont ôté sa vie
Samir ne bouge pas
Il observe juste son papa
Choqué, traumatisé, son père saigne
Du sang, du bruit, pourquoi toute cette
haine ?
C’est la haine d’un peuple
La colère de tout un peuple
Face à l’injustice d’un gouvernement
Qui tire même sur les habitants
Des personnes âgées, des enfants,
Des soldats libres, des parents.
Tout le monde est menacé
Un jour de ne pas rentrer
Samir a l’impression
Qu’on lui arrache le cœur
Le plus âgé, maintenant sa mission
Protéger sa mère et ses sœurs
Il faut que ça s’arrête
Que tout cela cesse
Des morts, des blessés
Un peuple en danger !
Laurie Lunel
Laurie Lunel
13. RUBRIQUE N°3 : LES REPORTERS
Des portraits de reporters rencontrés sur les sites de
projection, des interviews.
14. Maman et papa,
Comme vous le savez, je suis repartie en Syrie il y a maintenant huit mois... Vous souvenez-vous de
la fois où vous êtes venus il y a trois ans? La situation d'aujourd'hui a totalement changé, plus rien n'est comme
avant dans la ville. Homs est devenue un champs de mines, des cadavres hantent la ville, elle s'est transformée
en cimetière. Je trouve que la fois où je me suis retrouvée en Libye en première ligne du front, avec un seul tee-
shirt, un satellite et mon ordinateur portable pendant deux mois est pire que ce que je vis maintenant.
Je vois des choses effroyables tous les jours. J'ai constamment peur mais c'est bon signe car sans
peur je n'aurai aucune limite. Je prends des risques tous les jours pour avoir les meilleures informations. Je veux
montrer le vrai côté de la guerre, et que la vérité éclate au grand jour ! Je vois la souffrance des habitants de tout
âge tous les jours, l'armée les attaque tout le temps, elle ne s'arrête pas aux rues, elle va même jusqu'aux
maisons. Les milices Chabbiha attaquent les enfants et les femmes sans hésiter, il n'y aucune pitié. Et je ne peux
rien y faire !
Je veux défendre la cause de ce pays, je me sens comme l'une des leurs, comme si je combattais
avec eux. J'ai justement choisi cette destinée parce que je me sens concernée par les pays d'Orient. Papa, le
savais-tu que c'est en quelque sorte grâce à toi que je me retrouve aujourd'hui ici en train de vous écrire de Syrie.
Mon enfance a été bercé par le son des bombardements venus de la télévision. Les nombreuses questions
posées par rapport à mon semblant d'origine arabe m'ont aussi orientée. Maintenant, je me rends compte que
cela peut être bénéfique pour mes reportages.
Ils se battent pour la paix mais ils ne sont pas prêts de l'avoir et j'aimerai tellement la rétablir. Je me
fais une sorte de famille sur place, car vous êtes loin et j'ai créé des liens très forts avec certaines personnes qui
sont dignes de confiance. Vous me manquez, j'espère vous revoir bientôt. Je vous embrasse fort.
Votre fille, Cécile Hennion
Juliette POMMIER et Yvana GARNIER
15. Reporter pour le Monde au parcours atypique, Cécile Hennion, a partagé avec nous, lycéens,
dans le cadre du Prix Bayeux-Calvados des reportages de guerre, les dessous de son métier. Elle
nous a confié que ce qui l’avait poussé à entamer cette carrière n’était non pas la gloire ou le mérite
mais bien l’amour de l’Histoire et de la région du Moyen-Orient qui l’attire depuis son enfance. Pour
elle, même si un reportage ne retransmet qu’un instant T d’un conflit, c’est avant tout une microhistoire
d’un évènement, d’un destin dans la grande Histoire de notre Monde qui mérite d’être racontée afin
que chaque lecteur ou spectateur puisse savoir ce qui se passe à quelques milliers de kilomètres de
chez lui et ne puisse dire qu’il ignorait. Passionnée par son métier et blessée à plusieurs reprises,
Cécile Hennion écrit avec le but de faire découvrir à ses lecteurs les difficiles situations qui composent
son quotidien de femme journaliste dans les zones de guerre. A la fois respectueuse de ce qu’elle a pu
voir et enthousiaste à l’idée de transmettre son expérience, c’est avec une grande gentillesse qu’elle a
répondu à nos questions. Ce fut réellement une agréable et enrichissante rencontre ! Merci encore à
elle !
Amandine MICHEL
Image issue du twitter @CécileHennion de la reporter
Image issue du twitter @CecileHennion de la reporterImage issue du twitter @CecileHennion de la reporter
18. Pour le Prix Bayeux, nous avons bien été préparés. Les reportages que nous avons regardés
avant le Prix nous ont permis de bien nous mettre dans chacun des reportages proposés. Le fait
d’avoir pris le temps de réfléchir à quelques reportages de guerre nous montre le monde d’un
autre œil et on remarque que certains pays sont plongés dans la misère et que des journalistes
risquent leur vie pour pouvoir montrer cela au monde.
Nous pensons que cette expérience a été pour nous très enrichissante et nous a beaucoup
apporté que ce soit au niveau des connaissances ou des émotions.
Cécile Hennion était très touchante et intéressante, nous avons pu sentir ce qu’elle a vécu sur
son visage.
Clémence et Valentin
Les cours au préalable au CDI, nous ont permis de mieux aborder les différents
reportages et ainsi de mieux les noter. Ces reportages m’ont éclairée sur les
différents conflits notamment par le fait de voir une vidéo sur le même sujet mais
d’un point de vue différent…
Cette expérience a été très enrichissante, surtout pour connaitre les différents
risques que prennent les reporters de guerre.
De plus, j’ai appris à comprendre la manière dont le reportage est construit et à
chercher à le décortiquer pour en savoir plus sur les évènements concernés.
Laurie Lunel
19. Dans le cadre du prix Bayeux qui récompense les meilleurs reportages de guerre, nous, les ES de la
terminale L /ES, nous nous sommes rendus au lycée Charles de Gaulle afin de visionner les reportages
sélectionnés cette année, soit 10 reportages très forts en émotions qui ont su représenter une réalité qui s’est
avérée de par sa violence difficile à croire au départ. Suite au visionnage complet de ceux-ci, nous, ainsi que des
élèves de Victor Hugo et de Charles de Gaulle, avons procédé à un vote afin de déterminer le meilleur des 10
reportages.
La pause qui s’en est suivie fut bénéfique pour décompresser. De retour en salle, Cécile Hennion , reporter
de guerre a su, à travers sa grande expérience du terrain et de la guerre, répondre aux questions des élèves des
différents établissements présents . Ses réponses furent d’ailleurs très claires et crues. Nous en gardons un
souvenir positif et espérons que d’autres élèves du lycée Jeanne d’Arc pourront en profiter à l’ avenir. Merci à
Mme Sakhi, à Mme Le Guérinel ainsi qu’à Mr weber pour nous avoir donné la chance d’y participer.
Pierre Defever pour la feuille semaine