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Enquête sur la situation socio-économique dans la zone de
              santé de Tshofa, Kasaï Oriental


                                 Rapport synthétique


Une collaboration Médecins du Monde Belgique, UNICEF et DGCD.




L’enquête s’est déroulée du 20 au 30 octobre 2003 dans la zone de santé de Tshofa. Elle s’est
déroulée en parallèle avec une enquête de couverture vaccinale réalisée en collaboration avec
l’UNICEF. La méthode appliquée est la méthode de contrôle de la qualité des lots. 395
questionnaires ont été validés soit un échantillon de 4,0 % des ménages.

1. Composition du ménage
L’âge moyen des chefs de ménage est de 40 ans. 98 % des chefs de ménage sont des hommes
ce qui est très éloigné de la moyenne nationale (85 %). 99,7 % des hommes chefs de ménage
sont mariés contre seulement 16,7 % des femmes chefs de ménage.
En moyenne, les ménages sont composés de 9,6 personnes dont 5,0 de sexe féminin et 2,2
enfants de moins de 5 ans. La composition moyenne nationale est de 6,4 personnes par
ménage.
94 % des ménages ont au moins un enfant de moins de 5 ans.
62,3% des chefs de ménage ont débuté des études secondaires contre 18,2 % des conjoints.

2. Revenus et dépenses
L’activité principale du chef de ménage est l’agriculture dans 84 % des ménages interrogés.
93,9 % de la population dit retirer ses revenus principaux de l’agriculture. Les autres sources
importantes de revenus sont : la débrouillardise ou «petit commerce » (21,1 %), le travail
rémunéré (7,4%) et l’artisanat (5,8%). La chasse et la pêche sont également des sources de
revenus non négligeables pour certains ménages (7,6%).
Un ménage médian vend 2,5 mégas d’arachides par an ce qui vaut 3,2 USD sur le marché
local. 34,4% des ménages n’ont pas vendu d’arachides.
5,6% des ménages ont reçu une aide extérieure pour vivre. Pour les deux tiers d’entre eux,
l’aide était inférieure à 14,3 USD.
73,6 % des ménages estiment couvrir moins de 30 % de leurs besoins.
Les dépenses d’un ménage médian y compris les biens obtenus directement en nature, se
répartissent comme suit : 79 % pour l’alimentation, 9 % pour l’énergie (bois, charbon) 7 %
pour l’éducation et 2 % pour la santé. Pour une valeur de 21,63 USD par mois. Aucune
dépense n’est enregistrée pour le logement, le transport, les loisirs, les investissements ou
l’épargne. Le ménage médian dépense donc 2,70 USD par personne et par mois.




enquete acces aux soins 200310 Synthèse vN.doc                                                    1/3
Biens de valeur des ménages
40,9 % des ménages possèdent une radio et 51,8 % un vélo. 21,2 % des personnes interrogées
ne possédaient aucun des biens de valeur étudiés. 10 % des ménages ne possèdent pas de
poules et 56 % des ménages ont entre 1 et 5 poules.
Parmi les ménages les plus pauvres - càd ceux ne disposant d’aucun des biens suivants : radio,
vélo, étang, plantation de 5 Hectares et 5 têtes de bétail - 14,4 % ne disposent d’aucune poule
et 61,2 % disposent de 1 à 5 poules.

92,8 % des ménages déclarent être prêts à vendre des biens pour accéder aux services de santé
et 72,7 % pour subvenir aux besoins d’éducation de leur ménage.

3. Accès à la santé
92,1 % des ménages déclarent habiter à proximité d’une structure de santé. La moitié des
ménages doivent parcourir moins de 15 minutes pour atteindre la structure et 3 ménages sur 4
habitent à moins d’une heure.
Chaque ménage a eu 2,2 malades dans sa famille au cours des 15 jours précédant l’enquête. 1
personne sur 5 a été malade au cours de cette période. 55 % d’entre eux ont souffert du
paludisme et 27,8 % d’une affection respiratoire.
61,2 % des ménages avec au moins un malade ont eu recours à un centre de santé. 23,6 % ont
eu recours à de l’automédication, 11,8 % à la médecine traditionnelle et 6,9 % disent n’avoir
eu recours à aucun soins.
La médiane des dépenses au CS est de 75 FC et la médiane des dépenses pour
l’automédication est de 100 FC. 75 % des ménages ayant consulté un centre de santé ont payé
150 FC ou moins.
Parmi les personnes qui ont consulté un centre de santé, moins de 10 % ont également eu
recours à l’automédication et à la médecine traditionnelle.

Parmi les ménages ayant eu au moins un malade mais qui n’ont consulté aucune structure de
santé soutenue, 64,7 % disent ne pas avoir les moyens financiers de payer la consultation bien
que seulement 2 % pensent que les consultations sont trop chères. 23,5 % invoquent la
distance du centre de santé comme la raison de leur non-consultation. Ce chiffre contraste
avec les 92,1 % qui estiment habiter à proximité d’un centre de santé mais se rapproche des
24 % qui habitent à plus d’une heure du centre de santé. La limite des 5 Km comme critère
d’accessibilité semble se vérifier ici.

17,4 % des ménages se disent incapables de payer même 0,29 USD pour une consultation.
Seulement 12,4 % de la population se disent prêts à payer plus de 0,29 USD par épisode
maladie. Seul 2,8 % des ménages se disent prêts à payer 2 USD leur consultation qui est le
prix estimé pour obtenir un recouvrement correct des coûts de la santé.

Le taux de mortalité annuel est de 16,0 décès par 1000 habitants et par an pour la population
totale et 33,7 décès pour 1000 enfants de moins de 5 ans et par an. Les chiffres obtenus au
cours d‘une enquête nutritionnelle étaient respectivement de 43,8 pour 1000 pour la mortalité
brute et de 120,5 pour 1000 pour la mortalité brute des moins de 5 ans

4. Autres
Les ménages ramènent au domicile 6,2 litres d’eau par personne et par jour. La source est à
35,6 min du domicile. Ceci ne tient pas compte de l’eau consommée directement à la source.

Seul 3 ménages disposaient d’une moustiquaire au moment de l’enquête.


enquete acces aux soins 200310 Synthèse vN.doc                                                    2/3
Conclusions
La situation socio-économique dans la zone de santé est caractérisée par une extrême
pauvreté. La majorité des biens sont obtenus en nature. Les tarifs pour la santé sont
artificiellement bas mais ceci permet l’accès à la santé et de libérer des moyens notamment
pour l’éducation qui n’est pas du tout soutenue dans la zone de santé. La capacité des gens à
subvenir aux besoins de la santé est limitée et un apport extérieur est nécessaire pour
maintenir un accès aux soins de santé primaire. La couverture sanitaire est bonne dans la zone
de santé. La mortalité est comparable aux autres régions rurales de RDC. La morbidité est
marquée par le paludisme, les IRA et les diarrhées. Une augmentation des tarifs doit se faire
avec précaution et une rationalisation de l’offre de services permettrait peut-être une
compression des coûts. Mieux vaut un service minimum accessible au maximum de personnes
plutôt qu’un système de santé bien développé mais avec des coûts d’exploitation inabordables
pour la population. Sans développement économique de la zone, la survie du système de santé
par une participation de la communauté est hypothéquée dans la majorité des aires de santé de
la zone. Sans participation significative de l’état et/ou d’un partenaire aux coûts du système de
santé, la santé ne sera pas accessible à la majorité de la population.


Dr David Hercot
28 avril 2004.




enquete acces aux soins 200310 Synthèse vN.doc                                                      3/3
Enquête sur la situation socio-économique dans la
              zone de santé de Tshofa.




 Capacité de prise en charge financière des soins de santé par les
                            ménages.




Médecins du Monde Belgique


Version beta 2


Octobre 2003




Enq Accès aux soins MDM octobre 2003                                 1
Remerciements

Cette enquête a pu être réalisée grâce au soutien financier de l’UNICEF et au soutien
technique du CIF Goma auprès de qui nous avons puisé une bonne part de notre inspiration.
Nous les en remercions grandement. La formation en EPI info que nous avons suivi au CIF en
novembre 2003 nous a permis de réaliser l’analyse sommaire des résultats. Merci à Jean
Ngoyi et à Solène Blanchère qui ont réalisé l’encodage de cette enquête sur EPIINFO 2000.
Merci au Dr Laetitia de Crombrugghe qui m’a largement aidé à tous les stades de cette
enquête.


Dr David HERCOT



Index
Introduction
Cette enquête a été conçue pour répondre à la question qui occupe chacun des intervenants
dans notre zone : « Les ménages de la zone de santé de Tshofa sont-ils en mesure de subvenir
aux frais liés à la santé. Cette question est centrale dans toute stratégie tant pour le
gouvernement que pour ses partenaires.

Méthodologie
L’enquête d’accès aux soins s’est greffée à l’enquête de couverture vaccinale. Le choix des
ménages à enquêter a été fait selon la méthode de sondage par contrôle de la qualité des lots.
En abrégé : LQAS (Référence : WHO/VRD/TRAM/96.01)
Cette méthode a été choisie parce qu’elle permet de mesurer la couverture vaccinale de la
zone de santé, tout en identifiant les aires de santé qui n’atteignent pas une couverture
vaccinale suffisante. Dans le cadre de l’enquête d’accès aux soins l’étude de qualité des lots
n’a pas été appliquée lors de l’analyse. Les résultats considèrent la zone dans son ensemble.

METHODOLOGIE, PLANIFICATION ET PREPARATION DE L’ENQUETE

Pour évaluer la taille d ‘échantillonnage, on se réfère à la loi normale :


                            Uα2 p (1-p)
                      N≥
                              E2

Où Uα est une valeur de la loi normale centrée réduite pour un seuil de signification donné α
(si α= 5 % alors Uα est égal à 1,96)
E= risque d’erreur (fixé à 5%)

Les valeurs de p sont les proportions de quelques indicateurs tels qu’ils avaient été observé
lors d’une mini enquête réalisée en novembre 2002.



Enq Accès aux soins MDM octobre 2003                                                        2
Si on considère le nombre de ménages qui ont consulté une structure soutenue soit p=88% on
trouve n= 162
Si on considère la profession principale du chef de ménage soit p= 64% on trouve n= 354
Si on considère le nombre de ménage dont un membre au moins a été malade, soit p=80%, on
trouve n= 246

La fraction d’échantillonnage est de 394 maisons sur 10822 maisons recensées dans la zone
soit 3,6 % des maisons de la zone sont interrogés.

Populations cibles :
Les maisons de la zone de santé de Tshofa. 10822 maisons ont été recensées par nos équipes
au cours des semaines qui ont précédé l’enquête. Remarquons qu’un ménage peut occuper
plusieurs maisons et qu’il y a donc un écart entre les deux.

Degré de précision choisi pour les résultats de l’enquête : 5%
Intervalle de confiance choisi : 95%
Taille totale de l’échantillon : 394
Estimation de la taille de la population cible : 10822 ménages

Fraction d’échantillonnage (proportion de la population totale qui participe à l’étude):
394/10822x100 = 3,6 %. La taille totale de l’échantillon n’a pas du être réduite puisque la
fraction d’échantillonnage est inférieure à 10%.

Plan d’échantillonnage : Un nombre identique de ménage est interrogé par aire de santé.
Taille de l’échantillon du lot: 394/17 = 23 ménages par aire de santé.
Dans chaque aire de santé (lot), on sélectionne les maisons à enquêter en 2 étapes. Les régions
d’échantillonnage sont d’abord choisies par la méthode des secteurs : Les aires de santé sont
divisées en localités pour lesquels on connaît le nombre de maisons. 23 numéros de maisons
sont choisis au hasard à partir d’une table de nombre au hasard et permettent d’identifier les
secteurs dans lesquels les maisons sont choisies.
Dans une deuxième étape, les maisons sont identifiées par le choix au hasard de nombres
compris entre 1 et le nombre total de maisons de la localité. Si une localité est retenue
plusieurs fois, un nombre au hasard est tiré autant de fois qu’il y a de maisons retenues. Sur le
terrain, elles sont numérotées par l’enquêteur en commençant par celle la plus proche de son
point d’entrée dans la localité et il continue de façon systématique jusqu’à ce qu’il ait atteint
la maison portant le nombre tiré au hasard.
Les 16 enquêteurs répartis en 8 équipes ont été sélectionnés par un test écrit et oral retenant
les personnes les plus qualifiées disponibles, principalement des infirmiers et des enseignants.
Ils ont suivi une formation de deux jours et ils ont testé les questionnaires dans les maisons
aux alentours de la base pour s’assurer de leur bonne compréhension des instructions. Un test
des questionnaires a été réalisé au préalable par les 4 superviseurs de médecins du monde.
Certaines questions ont été réécrites pour éviter certaines incompréhension.




Enq Accès aux soins MDM octobre 2003                                                           3
Chap. 1. CARACTERISTIQUES DU MENAGE

1.1 Répartition des ménages selon l’âge du chef de ménage :
En regroupant les ages des chefs de ménage par décennie, on obtient la répartition suivante :
Groupe d’âge Fréquence     %
 20-29           59     16,5%
 30-39          133     37,3%
 40-49           98     27,5%
 50-59           35      9,8%
 >60             32      9,0%
 Total          357    100.0%
Tab1 Répartition des ménages selon le groupe d’âge du chef de ménage


On observe qu’il n’y a pas de chef de ménage de moins de 20 ans.
L’âge moyen des chefs de ménage exprimé en années est de : 40,3 ans (ET 1 11,9)

1.2 Répartition des ménages selon le sexe du chef de ménage :

SEXE Fréquence %
F             6      1,5%
M           385     98,5%
Total       391 100.0%
On observe que seulement 1,5 % des chefs de ménage sont des femmes.
Au niveau du Congo i, 15 % des ménages sont dirigés par des femmes

1.3 Répartition des ménages selon l’état civil du chef de ménage et le sexe :
                            Sexe du chef de ménage
                                                                        % Etat % de femmes selon état
       ETAT CIVIL              F         M          Deux sexes
                                                                          civil         civil
                Divorcé        1         1               2               0,5 %         50 %
                  Marié        1        385             386             98,5 %         0,3 %
                  Veuve        4         0               4               1,0 %        100,0 %
             Célibataire       0         0               0                0%            0%
            Union de fait      0         0               0                0%            0%
                 Séparé        0         0               0                0%            0%
                TOTAL          6        386             392            100,0 %         1,5 %


99,7 % des hommes chef de ménage se disent mariés.
Une seule femme chef de ménage est mariée contre 5 divorcées ou veuve.
Les concepts célibataire, union de fait et séparé n’ont pas été enregistrés.
Le nombre de femme chef de ménage est trop petit pour analyser valablement ce groupe.
1. 4 Activité du chef de ménage
                            Fréquence           %

1
    ET = Ecart type


Enq Accès aux soins MDM octobre 2003                                                                    4
CULTIVATEUR              332       84,1%
ENSEIGNEMENT              24        6,1%
PASTEUR                    9        2,3%
ARTISAN                    5        1,3%
ETUDIANT                   3        0,8%
AUTRE/SANS PROF           22        5,6%
Total                    395      100.0%

84,1 % des chefs de ménage ont comme profession principale l’agriculture.

1.5 Répartition des ménages selon le nombre de personnes dans le ménage.
En moyenne, les ménages sont composés de 9,6 personnes à Tshofa contre 6,4 au niveau
national. Ils sont composés de 5,0 femmes et 4,6 hommes (ET 3,5 et 3,1). On y compte 2,2
enfants de moins de 5 ans par ménage (ET 1,4).

Dans les ménages interrogés, on retrouve 3781 personnes dont 1967 femmes et 858 enfants de
moins de 5 ans.

Nbre de personnes par ménage
            Fréquence %
<5                    44 11,2%
5-9                  205 52,0%
10-14                 85 21,6%
15-19                 34   8,6%
>20                   26   6,6%
Total                394 100.0%

11,2 % des ménages sont composés de moins de 5 personnes et 30,8 % des ménages sont
composés de 10 ou plus personnes.


Nbre d’enfants de moins de 5 ans par ménage
     Fréquence        %
0        23         6,0%
1        85        22,1%
2       173        44,9%
3        46        11,9%
>4       58        15,1%
Total 385         100.0%

Dans ce tableau on observe que 94 % des ménages ont au moins un enfant de moins de 5 ans
71,9 % des ménages ont au moins 2 enfants de moins de 5 ans eet 27,0 % des ménages ont au
moins 3 enfants de moins de 5 ans.

1.7 Scolarisation du chef de ménage et de son (sa) conjoint(e).
                          Chef de ménage                 Conjoint
Niveau d’instruction Fréquence       %             Fréquence         %


Enq Accès aux soins MDM octobre 2003                                                       5
Aucun                          11              2,8%                 78              19,9%
Primaire                      131             33,3%                241              61,6%
Secondaire                    245             62,3%                 71              18,2%
Universitaire                   6              1,5%                  1               0,3%
Total                         393            100.0%                391             100.0%

On observe que 63,8 % des chefs de ménage ont débuté des études secondaires contre
seulement 18,5 % des conjoints.
Par ailleurs, on peut établir que 90 % des femmes qui ont débuté des études secondaires sont
mariées à un homme qui a également débuté des études secondaires 2.




2
 Les enquêteurs ont repris toutes les personnes qui avaient débuté le niveau d’étude ce qui explique les
excellents résultats pour cette question mais ce qui réduit sa fiabilité et son intérêt.


Enq Accès aux soins MDM octobre 2003                                                                       6
Chapitre 2. Sources de revenus des ménages.
2 .1 Source principale de revenu
93,9 % des personnes enquêtées tirent leur revenu principalement de l’agriculture.
21,1 % des personnes se débrouillent 3 pour leur revenu principal.
Parmi les autres sources de revenu, la chasse et la pêche furent citées de manière significative
et devraient être reprises dans une prochaine enquête.

Source de revenu                       Répondu oui % répondant

Agriculture élevage                    370                93,9% (n=394)

Travail rémunéré                       29                 7,4% (n=392)

Commerce                               6                  1,5% (n=400)

Débrouillardise                        83                 21,1% (n=393)

Artisanat                              23                 5,8% (n=397)

Autre                                  40
Plusieurs réponses par foyer ont été acceptées.

Autres sources principales de revenu des ménages
                                           Fréquence
CHASSE                                     10
PECHE                                      17
PECHE + CHASSE                             3
DISTILLATION BOISSON                       1
ELEVE FINALISTE                            1
GRIMPEUR DE NOIX                           1
MECANICIEN                                 1
PASTEUR / Prêtre                           3
REPARATEUR VELOS                           2
SECOURISTE CROIX ROUGE                     1

2.2 Nombres de mégas d’arachides vendus par ménage.
L’arachide est la source principale de monnaie d’un ménage de la zone de Tshofa. Un
« méga », unité locale de volume, correspond à peu près à 3 kilos d’arachides. Son prix
fluctue sur le marché local de 450 à 800 FC selon la saison. On observe que 34,4 % des
ménages ne vendent pas d’arachides. Bien qu’une partie d’entre eux doive tirer ses revenus
d’ailleurs, la majorité des ménages ne vendant pas d’arachide doit être considérée comme
accédant difficilement à l’argent et donc à la santé ou aux biens de première nécessité : Sel,
savon,...

3
 La débrouillardise à Tshofa s’entend par le fait de vendre à la ville sa production agricole et d’en ramener des
biens manufacturés tel que des fripes que l’on revend ensuite sur le marché de Tshofa avec une petite marge
bénéficiaire.


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Le ménage médian a vendu 25 mégas d’arachides sur 2 saisons. Soit un revenu de 11250 FC
(32 USD) par an et par ménage.
Le ménage médian a vendu 2,6 mégas d’arachide par membre de famille. Soit un revenu par
habitant et par an de 1177 FC (2,9 USD).

Nbre de mégas d’arachide vendus par ménage depuis le 1er janvier 2003
        Fréquence %
0       121       34,4%
1-49    113       32,1%
50-99 60          17,0%
100-249 43        12,2%
250-499 9         2,6%
500-999 4         1,1%
>1000 2           0,6%
Total 352         100.0%

2.3 Proportion de ménages soutenus par un tiers
5,9 % des ménages reçoivent une aide financière extérieure.
Pour ces ménages, l’apport extérieur moyen est de 2811 FC par mois, (ET 2736,2). (8 USD)

L’importance de l’apport se ventile comme suit :
         Importance de la contribution au ménage (FC)



                         11%



                                      33%
                                                        <1000
                                                        1000-5000
                                                        > 5000




                   56%




2.4 moyenne des besoins du ménage couverts.
La proportion moyenne des besoins couverts dans la zone est de 27,1%. (Ecart type 17,7 %)
Ceci peut être comparé à la zone de Kirotshe au Kivu ou 30,9 % des besoins étaient couverts.
73,6 % de la population estime couvrir moins de 30 % de ses besoins. Cette information est
subjective et dépend de l’appréciation de la personne interrogée.

Besoins couverts     Fréquence   %
0-10 %               95          24,4%
11-20 %              124         31,8%
21-30 %              68          17,4%
31-40 %              42          10,8%
41-50 %              27          6,9%
51-80 %              34          8,7%
Total                390         100.0%


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2.5 Structure des dépenses
Dans la zone de santé de Tshofa on peut considérer que les dépenses d’un ménage se ventilent
comme suit :

   Poste de         Médiane en              % de la   Moyenne en      ET     % de la
   dépense            USD                   dépense     USD                  dépense

Logement      0,00                    0,0%            1,08         5,49    2,3%
Energie*      2,00                    9,2%            3,32         3,97    7,0%
Alimentation* 17,26                   79,8%           21,04        19,51   44,3%

Santé         0,37                    1,7%            1,42         4,91    3,0%
Transport     0,00                    0,0%            0,60         4,44    1,3%
Education     1,43                    6,6%            5,67         13,22   12,0%
Loisirs       0,00                    0,0%            0,77         1,86    1,6%
Investissement0,00                    0,0%            5,88         23,02   12,4%

Epargne            0,00               0,0%            5,48         21,24   11,6%
Autres             0,57               2,6%            5,29         9,66    11,1%
dépenses
                   21,63              100,0%          47,45                100,0%

        Dépense médiane d'un ménage de la ZS de
                       Tshofa

                            Autres
                           dépenses    Energie*
           Santé                         9%
                    Education 3%
            2%
                      7%




                            Alimentation*
                                79%




Un ménage moyen dépense 47,45 USD par mois dont 44 % pour l’alimentation.
Le ménage médian dépense seulement 21,63 USD dont 79% pour l’alimentation. On observe
que le ménage médian ne dépense pas d’argent pour le logement, le transport, les loisirs et
l’épargne.

Les écarts type à la moyenne sont très grand ce qui justifie de considérer la médiane pour
analyser ce volet.
Lors de l’enquête nous sommes partis du postulat que la plupart des dépenses d’un ménage
étaient non monétarisées car issues de leur production propre. Nous avons donc demandé aux


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ménages de chiffrer leurs dépenses en calculant leur consommation par rapport à la valeur
marchande des services/aliments qu’ils consommaient (essentiellement vrai pour
l’alimentation et l’énergie). Les valeurs obtenues tiennent donc compte de la valeur non
monétaire des biens consommés dans le mois.
* Nous avons considéré impossible qu’un ménage ne consomme pas d’énergie ni
d’alimentation et avons donc exclu tous les résultats dont la valeur pour énergie = 0 ou
alimentation = 0
2.6 Nbre de repas par jour

           Nom bre de repas pris par jour


                                  1
               3
                                 18%
              22%




                           2
                          60%




60 % des ménages prennent 2 repas par jour.
2.7 Possession de Biens de valeurs
                                        Fréquence Oui/Total   %
Radio                                   160 /391              40,9 %
Vélo                                    203/392               51,8 %
Machine à coudre                        60/389                15,4 %
Moulin                                  8/389                 2,1 %
Fer à repasser                          140/389               36 %
Etang                                   109/390               27,9 %
Plantation de 5 Ha                      38/388                9,8 %
5 têtes de bétail au moins              88/390                22,6 %
Aucun de ces biens                      84                    21,2 %

123 ménages disposent aussi bien d’un vélo que d’une radio.
84 ménages ne possèdent aucun de ces objets. Soit plus de 1 ménage sur 5. Aucun véhicule à
4 roues n’existe dans la zone et seul quelques motos circulent (3 ménages interrogés déclarent
en posséder une.) Les vélos sont le moyen de transport privilégié pour transporter l’arachide à
la ville voisine de 150 Km afin de le vendre.
Poules :
En moyenne, les ménages disposent de 6,0 poules (ET 8,2). 10% n’en possèdent pas et 56 %
disposent de moins de 5 poules.




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Nbre de poules par ménage

                         >16    0
                 11-15   7%    10%
                  6%




          6-10
          21%




                                      1-5
                                     56%




La poule est le bien de valeur le plus courant. Elle sert à payer un conflit avec le voisin, les
soins de santé. On l’offre à l’invité qui passe. Chaque année, les épidémies (Newcastle
notamment) déciment les poules empêchant la croissance du poulailler. Elles ne sont que
rarement consommées dans le cadre de l’alimentation de base du ménage.
Autres biens de valeur recensés par les personnes interrogées :
BIDON DE 20L                  3
1 FILET DE CHASSE ET UN LANCE
                              2
FLECHE
MALLE                         10
FUSIL DE CHASSE               38
Batterie                      3
LAPINS                        5
BROUETTES                     1
CANARDS                       2
CHIENS                        1
COBAYES                       6
Lit en bois                   5
APPAREIL PHOTOGRAPHIQUE       2
ARMOIRE                       13
LAMPE COLEMAN                 10
SALON                         5
HORLOGE                       19
LIT METALLIQUE                3
FUT                           1
RECHAUD                       2
LAMPE A PETROLE               3
MACHINE A HUILE               6
MACHINE ARACHIDE              1
MAISON TOLEE                  2
SALLE A MANGER                1
MOTO                          3
OUTILLAGE DE MENUISERIE       2
PALMERAIE+CHAMP D’ANANAS      1
PIROGUE                       2
UNE PARCELLE A MBUJI MAYI     1




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2.8 Besoins pour lesquels le ménage est obligé de vendre ses biens :
92,8 % des ménages interrogés déclarent vendre des biens pour accéder au service de santé. Et
72,7 % pour subvenir aux besoins d’éducation.
Etant donné le peu de ressources monétaire de la population, les ménages sont quasiment
obligés de vendre quelque chose à chaque fois qu’ils doivent acheter un bien ou un service.

                                    Fréquence                %
Logement                                 6                 1,6%
Alimentation                            87                22,6%
Santé                                  363                92,8%
Habillement                             98                25,5%
Education                              282                72,7%
Besoin de l’église                     108                28,1%
Loisirs                                 18                 4,7%
Autres                                 158                41,7%

Autres raisons invoquées
Accident                                31
Dote                                    60
Deuil                                   34
Justice-Arrestation                     27
Autres                                   6




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Chapitre 3. Accès à la santé
3.1 Répartition des ménages en fonction qu’il existe une structure de santé près de chez
eux.
92,1 % des ménages estiment qu’ils ont une structure de santé à proximité de chez eux.
Notons que cette valeur est subjective et laissée à l’appréciation de la personne enquêtée.
3.2 Combien de temps faut-il pour atteindre la structure de soins ?
En moyenne, il faut 45 minutes à pied ou en vélo pour atteindre une structure de santé dans la
ZS. (ET 56,8)
La médiane est de 15 minutes.
76 % de la population habite à moins de 60 minutes d’une structure de santé.

3.3 Nombres de malades par ménage au cours des 15 jours précédant l’enquête.
82,7 % des ménages ont eu au moins un malade au cours des 15 jours précédent l’enquête.
71,2% des ménages ont eu 1 ou 2 malades.


          Nbre de malade dans les ménages ayant eu des
                            malades

  140
  120
  100
   80
   60
   40
   20
    0
          1     2     3      4     5        6   7     8     9    10     11



En moyenne, les ménages qui ont eu des malades dans les 15 jours qui précèdent l’enquête, en
ont eu 2,21 (ET 1,73)

19% des personnes faisant partie des ménages interrogés ont été malades au cours des 15
jours précédant l’enquête. (715 malades sur 3773 personnes).
3.4 Maladies rencontrées ii:
Les patients malades disent souffrir de :
Maladie                           N            %     % SNIS oct. 2003
Malaria                          400        55,9%        65,0 %
Infection respiratoire           199        27,8%        34,9 %
Infection de la peau              52         7,3%        10,2 %
Diarrhées                        102        14,3%        16,6 %
Douleurs abdominales              72        10,1%
Autres maladies                  128        17,9%


Enq Accès aux soins octobre 2003                                                              13
Nbre de diagnostiques            953     133,3%
Nbre de malades                  715     100,0%

A titre indicatif, on observe que la fréquence des pathologies déclarée par les personnes
interrogées se rapproche de la fréquence rencontrée dans les structures de santé de la zone.
3.5 Utilisation des structures de santé :
Parmi les ménages qui ont eu au moins un malade dans les 15 jours précédant l’enquête (324),
61,2 % ont eu recours à un centre de santé, 23,6 % ont eu recours à de l’automédication et
11,8 % à la médecine traditionnelle.

                               N             %
Automédication                 72         23,6%
Centre de santé               188         61,2%
Hôpital                         9          3,1%
Centre privé                   17          5,6%
Médecine traditionnelle        36         11,8%
Prière, Féticheur               8          2,6%
Aucun soins                    21          6,9%
Total                         351
De nouveau, je suppose qu’iln y a eu des recours multiples pour certains ménages ?
Seulement 27 reccours double ou triple
3.6. Coût moyen de l’épisode maladie :
                               N            Médiane (FC)         Moyenne (FC)          ET
Automédication                 73              100,0                231,5            338,9
Centre de santé                187              75,0                162,7            335,0
Hôpital                        9               600,0               1753,2            3129,2
Centre privé                   18              325,0                498,1            619,2
Médecine traditionnelle        37               60,0                168,3            217,5
Prière, Féticheur              9                 0,0                55,88            166,6

75 % des personnes qui ont consulté un centre de santé ont payé 150 FC ou moins. Alors que
la moyenne est de 162 FC.
Parmi les personnes qui ont consulté un centre de santé, 17 (17/187 = 9 %)ont également payé
pour de l’automédication et de la médecine traditionnelle, 5 pour des prières ou du fétichisme,
3 aux structures privées et 1 à l’hôpital.
3.7. Pourquoi les malades n’ont-ils pas consulté ?
Parmi les ménages qui ont eu au moins un malade et qui disent ne pas avoir fréquenté ni un
centre de santé, ni l’Hôpital les raisons suivantes ont été avancées : cela fait combien ? 124 ou
bien aussi plusieurs réponses possibles par ménage ?

Pas assez de moyens financiers                        66         64,7%
Problème de distance                                  24         23,5%
Absence du personnel soignant dans la structure       9          8,8%
La consultation n’était ou bien trop
          A regrouper non ? pas nécessaire            9          8,8%
Problème de transportde prix
          cher dans le sens                           4          3,9%
          abusif ?
Manque de confiance dans le personnel                 3          2,9%
Consultations trop chères                             2          2,0%


Enq Accès aux soins octobre 2003                                                               14
Médicaments trop chers                                 1          1,0%
Problème de sécurité                                   0          0,0%
Coutume                                                1          1,0%
Religion                                               0          0,0%
Autres *                                               5

Malgré les tarifs pratiqués dans la zone au moment de l’enquête iii et les critères d’indigences,
20,4 % des ménages ayant eu un malade dans leur famille au cours des 15 derniers jours
(324 ? exact ?) disent ne pas avoir les moyens financiers de consulter. 7 % invoquent le
problème de distance.

Parmi les ménages ayant eu au moins un malade mais qui n’ont consulté aucune structure de
santé soutenue, 64,7 % disent ne pas avoir les moyens financiers de payer la consultation bien
que seulement 2 % pensent que les consultations sont trop chères. 23,5 % invoquent la
distance du centre de santé comme la raison de leur non-consultation. Ce chiffre contraste
avec les 92,1 % qui estiment habiter à proximité d’un centre de santé mais se rapproche des
24 % qui habitent à plus d’une heure du centre de santé. La norme internationale des 5 Km
comme critère d’accessibilité semble se vérifier ici.

* Les autres raisons invoquées sont : impossibilité de loger la famille à proximité du CS,
manque de médicaments au CS, Recours à la Croix-Rouge iv, Vieillesse (2).

3.8. Capacité financière des ménages à payer une consultation adulte :
        1000 FC ( 3 USD )                9          2,3%
        600 FC (1,8 USD)                 2          0,5%
        300 FC (0,9 USD)                 14         3,6%
        150 FC (0,45 USD)                24         6,2%
        100 FC (0,30 USD)                275        70,2%
Total des répondant = 324 : pourquoi n’avoir repris que les ménages où au moins 1 malade
dans les 15 j qui ont précédés l’enquête ?
17,4 % des ménages ne s’estiment pas capable de payer 100 FC pour un épisode maladie. Le
coût de l’épisode maladie a été calculé au minimum aux alentours de 2 USD v (soit 700 FC au
moment de l’enquête), seul 2,8 % des ménages se déclarent prêt à payer se montant.
3.9 Mortalité dans la zone de santé depuis le 1er janvier 2002 (soit 22 mois).
21,8 % des ménages disent avoir eu au moins un décès depuis 22 mois.
On a recensé 60,5 décès par an dont 28,9 chez les moins de 5 ans dans la population étudiée.
Le taux de mortalité annuelle calculé est de 16,0 décès par 1000 habitants et par an pour la
population totale et de 33,7 décès pour mille enfants de moins de 5 ans et par an.

Mortalité infanto-juvénile :
168,5 enfants de moins de 5 ans sur mille n’atteindront pas 5 ans. (Calculé en multipliant la
mortalité annuelle par 5.)
Au niveau national vi, la mortalité infanto-juvénile (0 à 5 ans) a été estimée à 213 ‰




Enq Accès aux soins octobre 2003                                                                15
Chapitre 4. Autres informations :
4.1 Consommation d’eau par jour
En moyenne, les ménages utilisent 6,2 litres par personnes par jour (ET 2,5).
63,4 % des ménages interrogés vivent avec moins de 40 litres par jour.
Notons que la plupart des personnes du ménage passent au moins une fois à la rivière dans la
journée ou elles peuvent se laver et boire.

La source est en moyenne à 35,6 min du domicile des ménages enquêtés. (ET 24,8, Médiane
30,0)

Nbre de bidons de 20l par ménage et par jour.consommés, puisés, vendus ?
BIDONS Fréquence           %       % Cum
    1          49       12,5%       12,5%
    2         200       50,9%       63,4%
    3          70       17,8%       81,2%
    4          34        8,7%       89,8%
    5           7        1,8%       91,6%
    6          21        5,3%       96,9%
   >6          12        3,1%      100,0%
  Total       393      100.0%      100.0%

Je trouve que cela devrait être cumulé dans l’autre sens : 36,7 % des ménages utilisent 3
bidons ou plus, 87,5 utilisent 2 bidons ou plus et 12, 5 % n’utilisent qu’un bidon par jour
Distance de la source
            Frequency Percent
<15 min         139       35,5%
16 à 30 min 102           26,0%
31 à 60 min 116           29,6%
> 60 min         35        8,9%
Total           392      100,0%
4.2 Moustiquaires
Seul 3 ménages disposent d’une moustiquaire soit 0,8 % de la population. Sur les 384
ménages de départ ?




Enq Accès aux soins octobre 2003                                                              16
Conclusions et Recommandations
Mise en garde
Les résultats obtenus dans cette enquête doivent être pris avec caution. Il est en effet probable
que des biais n’ont pas été exclus. La supervision de l’enquête et sa préparation nous ayant
pris plus de temps que prévu, toute l’énergie requise n’a pas été investie dans le contrôle. On
peut cependant retirer des grandes lignes des observations réalisées. Il faut également
souligner la grande dispersion de nombreux résultats nous empêchant de tirer nos conclusions
des moyennes et nous poussant plutôt à utiliser les médianes. Ceci témoigne probablement
d’une grande disparité notamment la présence d’une minorité qui est non pas riche mais tout
au moins qui s’en sort un peu mieux.

Résultats
La situation socio-économique dans la zone de santé est caractérisée par une extrême
pauvreté. La majorité des biens sont obtenus en nature. Les tarifs pour la santé sont
artificiellement bas mais ceci permet l’accès à la santé et de libérer des moyens notamment
pour l’éducation qui n’est pas du tout soutenue dans la zone de santé. La capacité des gens à
subvenir aux besoins de la santé est limitée et un apport extérieur est nécessaire pour
maintenir un accès aux soins de santé primaire. La couverture sanitaire est bonne dans la zone
de santé. La mortalité est comparable aux autres régions rurales de RDC. La morbidité est
marquée par le paludisme, les IRA et les diarrhées. Une augmentation des tarifs doit se faire
avec précaution et une rationalisation de l’offre de service permettrait peut-être une
compression des coûts. Mieux vaut un service minimum accessible au maximum de
personnes plutôt qu’un système de santé bien développé mais avec des coûts d’exploitation
inabordables pour la population. Sans développement économique de la zone, la survie du
système de santé par une participation de la communauté est hypothéquée dans la majorité des
aires de santé de la zone. Sans participation de l’état et/ou d’un partenaire aux coûts du
système de santé, la santé ne sera pas accessible à la majorité de la population.



Questionnaire
Concernant la structure des ménages, il serait intéressant de séparer le nombre d’enfants de
moins de 5 ans selon les sexes. La polygamie étant très répandue dans la zone, cet aspect
pourrait être introduit dans la composition des ménages.
Concernant la source de revenu principal, pour la zone de santé de Tshofa il faut ajouter la
Chasse et Pêche.
Concernant les dépenses du ménage, si on tente à nouveau d’estimer les dépenses non
monétaires, il faudra prendre soin de séparer le montant en monnaie et le montant estimé en
nature.
Lors d’une prochaine enquête, il serait indiqué de séparé les malades de chaque ménage en
demandant leur âge, leur sexe, la maladie suspectée, le traitement entrepris ou la raison du
non-traitement pour chaque cas. De même pour les décès, l’âge, le sexe et le mois du décès
devraient être précisés pour s’assurer une plus grande fiabilité des données et une analyse par
âge plus fine. Pour mieux définir les maladies rencontrées, il faudrait former les enquêteurs à
la définition des maladies selon la « surveillance épidémiologique à base communautaire » 4.


4
    Selon la politique nationale de surveillance épidémiologique à base communautaire en RDC


Enq Accès aux soins octobre 2003                                                               17
La question combien êtes-vous prêt à payer pour un épisode maladie devrait être laissée
ouverte pour éviter de biaiser les réponses.
Concernant l’accès à l’eau, il peut être intéressant de préciser si la source est une source
aménagée, une source non aménagée (artésienne) ou une rivière.

Annexes
    •    Questionnaire d’enquête
    •    Liste des enquêteurs




i
   Sauf indication contraire, les références nationales sont issues de l’ « Enquête nationale sur la situation des
femmes et des enfants MICS2 / 2001, rapport d’analyse ».
ii
    Il s’agit de maladies telles que perçues par les personnes enquêtées et non de diagnostiques posés par un
soignant.
iii
     La consultation adulte était à 70 FC pour un adulte (0,20 USD) et la moitié pour un enfant.
iv
    Les « croix rouge » sont des personnes qui ont un jour obtenu un badge de secouriste et qui s’improvisent
soignant en échange d’argent. Très souvent ils pratiquent des injections sans aucune connaissance des indications
et surtout sans aucune connaissance de l’asepsie ou de la stérilité du matériel. Une aiguille pouvant servir
plusieurs années.
v
    Soit 1 USD de médicaments, 0,8 USD pour le salaire des soignants, 0,15 USD pour les frais de fonctionnement
et 0,05 USD pour les autorités de la zone de santé. Pour 200 consultations par structure avec 2 soignants, cela
représente un salaire mensuel par infirmier de 80 USD
vi
    Enquête nationale sur la situation des enfants et des femmes, MICS/2001 rapport d’analyse p58.




Enq Accès aux soins octobre 2003                                                                               18

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Hercot Enquete Acces Aux Soins 200310 Tshofa RDCongo

  • 1. Enquête sur la situation socio-économique dans la zone de santé de Tshofa, Kasaï Oriental Rapport synthétique Une collaboration Médecins du Monde Belgique, UNICEF et DGCD. L’enquête s’est déroulée du 20 au 30 octobre 2003 dans la zone de santé de Tshofa. Elle s’est déroulée en parallèle avec une enquête de couverture vaccinale réalisée en collaboration avec l’UNICEF. La méthode appliquée est la méthode de contrôle de la qualité des lots. 395 questionnaires ont été validés soit un échantillon de 4,0 % des ménages. 1. Composition du ménage L’âge moyen des chefs de ménage est de 40 ans. 98 % des chefs de ménage sont des hommes ce qui est très éloigné de la moyenne nationale (85 %). 99,7 % des hommes chefs de ménage sont mariés contre seulement 16,7 % des femmes chefs de ménage. En moyenne, les ménages sont composés de 9,6 personnes dont 5,0 de sexe féminin et 2,2 enfants de moins de 5 ans. La composition moyenne nationale est de 6,4 personnes par ménage. 94 % des ménages ont au moins un enfant de moins de 5 ans. 62,3% des chefs de ménage ont débuté des études secondaires contre 18,2 % des conjoints. 2. Revenus et dépenses L’activité principale du chef de ménage est l’agriculture dans 84 % des ménages interrogés. 93,9 % de la population dit retirer ses revenus principaux de l’agriculture. Les autres sources importantes de revenus sont : la débrouillardise ou «petit commerce » (21,1 %), le travail rémunéré (7,4%) et l’artisanat (5,8%). La chasse et la pêche sont également des sources de revenus non négligeables pour certains ménages (7,6%). Un ménage médian vend 2,5 mégas d’arachides par an ce qui vaut 3,2 USD sur le marché local. 34,4% des ménages n’ont pas vendu d’arachides. 5,6% des ménages ont reçu une aide extérieure pour vivre. Pour les deux tiers d’entre eux, l’aide était inférieure à 14,3 USD. 73,6 % des ménages estiment couvrir moins de 30 % de leurs besoins. Les dépenses d’un ménage médian y compris les biens obtenus directement en nature, se répartissent comme suit : 79 % pour l’alimentation, 9 % pour l’énergie (bois, charbon) 7 % pour l’éducation et 2 % pour la santé. Pour une valeur de 21,63 USD par mois. Aucune dépense n’est enregistrée pour le logement, le transport, les loisirs, les investissements ou l’épargne. Le ménage médian dépense donc 2,70 USD par personne et par mois. enquete acces aux soins 200310 Synthèse vN.doc 1/3
  • 2. Biens de valeur des ménages 40,9 % des ménages possèdent une radio et 51,8 % un vélo. 21,2 % des personnes interrogées ne possédaient aucun des biens de valeur étudiés. 10 % des ménages ne possèdent pas de poules et 56 % des ménages ont entre 1 et 5 poules. Parmi les ménages les plus pauvres - càd ceux ne disposant d’aucun des biens suivants : radio, vélo, étang, plantation de 5 Hectares et 5 têtes de bétail - 14,4 % ne disposent d’aucune poule et 61,2 % disposent de 1 à 5 poules. 92,8 % des ménages déclarent être prêts à vendre des biens pour accéder aux services de santé et 72,7 % pour subvenir aux besoins d’éducation de leur ménage. 3. Accès à la santé 92,1 % des ménages déclarent habiter à proximité d’une structure de santé. La moitié des ménages doivent parcourir moins de 15 minutes pour atteindre la structure et 3 ménages sur 4 habitent à moins d’une heure. Chaque ménage a eu 2,2 malades dans sa famille au cours des 15 jours précédant l’enquête. 1 personne sur 5 a été malade au cours de cette période. 55 % d’entre eux ont souffert du paludisme et 27,8 % d’une affection respiratoire. 61,2 % des ménages avec au moins un malade ont eu recours à un centre de santé. 23,6 % ont eu recours à de l’automédication, 11,8 % à la médecine traditionnelle et 6,9 % disent n’avoir eu recours à aucun soins. La médiane des dépenses au CS est de 75 FC et la médiane des dépenses pour l’automédication est de 100 FC. 75 % des ménages ayant consulté un centre de santé ont payé 150 FC ou moins. Parmi les personnes qui ont consulté un centre de santé, moins de 10 % ont également eu recours à l’automédication et à la médecine traditionnelle. Parmi les ménages ayant eu au moins un malade mais qui n’ont consulté aucune structure de santé soutenue, 64,7 % disent ne pas avoir les moyens financiers de payer la consultation bien que seulement 2 % pensent que les consultations sont trop chères. 23,5 % invoquent la distance du centre de santé comme la raison de leur non-consultation. Ce chiffre contraste avec les 92,1 % qui estiment habiter à proximité d’un centre de santé mais se rapproche des 24 % qui habitent à plus d’une heure du centre de santé. La limite des 5 Km comme critère d’accessibilité semble se vérifier ici. 17,4 % des ménages se disent incapables de payer même 0,29 USD pour une consultation. Seulement 12,4 % de la population se disent prêts à payer plus de 0,29 USD par épisode maladie. Seul 2,8 % des ménages se disent prêts à payer 2 USD leur consultation qui est le prix estimé pour obtenir un recouvrement correct des coûts de la santé. Le taux de mortalité annuel est de 16,0 décès par 1000 habitants et par an pour la population totale et 33,7 décès pour 1000 enfants de moins de 5 ans et par an. Les chiffres obtenus au cours d‘une enquête nutritionnelle étaient respectivement de 43,8 pour 1000 pour la mortalité brute et de 120,5 pour 1000 pour la mortalité brute des moins de 5 ans 4. Autres Les ménages ramènent au domicile 6,2 litres d’eau par personne et par jour. La source est à 35,6 min du domicile. Ceci ne tient pas compte de l’eau consommée directement à la source. Seul 3 ménages disposaient d’une moustiquaire au moment de l’enquête. enquete acces aux soins 200310 Synthèse vN.doc 2/3
  • 3. Conclusions La situation socio-économique dans la zone de santé est caractérisée par une extrême pauvreté. La majorité des biens sont obtenus en nature. Les tarifs pour la santé sont artificiellement bas mais ceci permet l’accès à la santé et de libérer des moyens notamment pour l’éducation qui n’est pas du tout soutenue dans la zone de santé. La capacité des gens à subvenir aux besoins de la santé est limitée et un apport extérieur est nécessaire pour maintenir un accès aux soins de santé primaire. La couverture sanitaire est bonne dans la zone de santé. La mortalité est comparable aux autres régions rurales de RDC. La morbidité est marquée par le paludisme, les IRA et les diarrhées. Une augmentation des tarifs doit se faire avec précaution et une rationalisation de l’offre de services permettrait peut-être une compression des coûts. Mieux vaut un service minimum accessible au maximum de personnes plutôt qu’un système de santé bien développé mais avec des coûts d’exploitation inabordables pour la population. Sans développement économique de la zone, la survie du système de santé par une participation de la communauté est hypothéquée dans la majorité des aires de santé de la zone. Sans participation significative de l’état et/ou d’un partenaire aux coûts du système de santé, la santé ne sera pas accessible à la majorité de la population. Dr David Hercot 28 avril 2004. enquete acces aux soins 200310 Synthèse vN.doc 3/3
  • 4. Enquête sur la situation socio-économique dans la zone de santé de Tshofa. Capacité de prise en charge financière des soins de santé par les ménages. Médecins du Monde Belgique Version beta 2 Octobre 2003 Enq Accès aux soins MDM octobre 2003 1
  • 5. Remerciements Cette enquête a pu être réalisée grâce au soutien financier de l’UNICEF et au soutien technique du CIF Goma auprès de qui nous avons puisé une bonne part de notre inspiration. Nous les en remercions grandement. La formation en EPI info que nous avons suivi au CIF en novembre 2003 nous a permis de réaliser l’analyse sommaire des résultats. Merci à Jean Ngoyi et à Solène Blanchère qui ont réalisé l’encodage de cette enquête sur EPIINFO 2000. Merci au Dr Laetitia de Crombrugghe qui m’a largement aidé à tous les stades de cette enquête. Dr David HERCOT Index Introduction Cette enquête a été conçue pour répondre à la question qui occupe chacun des intervenants dans notre zone : « Les ménages de la zone de santé de Tshofa sont-ils en mesure de subvenir aux frais liés à la santé. Cette question est centrale dans toute stratégie tant pour le gouvernement que pour ses partenaires. Méthodologie L’enquête d’accès aux soins s’est greffée à l’enquête de couverture vaccinale. Le choix des ménages à enquêter a été fait selon la méthode de sondage par contrôle de la qualité des lots. En abrégé : LQAS (Référence : WHO/VRD/TRAM/96.01) Cette méthode a été choisie parce qu’elle permet de mesurer la couverture vaccinale de la zone de santé, tout en identifiant les aires de santé qui n’atteignent pas une couverture vaccinale suffisante. Dans le cadre de l’enquête d’accès aux soins l’étude de qualité des lots n’a pas été appliquée lors de l’analyse. Les résultats considèrent la zone dans son ensemble. METHODOLOGIE, PLANIFICATION ET PREPARATION DE L’ENQUETE Pour évaluer la taille d ‘échantillonnage, on se réfère à la loi normale : Uα2 p (1-p) N≥ E2 Où Uα est une valeur de la loi normale centrée réduite pour un seuil de signification donné α (si α= 5 % alors Uα est égal à 1,96) E= risque d’erreur (fixé à 5%) Les valeurs de p sont les proportions de quelques indicateurs tels qu’ils avaient été observé lors d’une mini enquête réalisée en novembre 2002. Enq Accès aux soins MDM octobre 2003 2
  • 6. Si on considère le nombre de ménages qui ont consulté une structure soutenue soit p=88% on trouve n= 162 Si on considère la profession principale du chef de ménage soit p= 64% on trouve n= 354 Si on considère le nombre de ménage dont un membre au moins a été malade, soit p=80%, on trouve n= 246 La fraction d’échantillonnage est de 394 maisons sur 10822 maisons recensées dans la zone soit 3,6 % des maisons de la zone sont interrogés. Populations cibles : Les maisons de la zone de santé de Tshofa. 10822 maisons ont été recensées par nos équipes au cours des semaines qui ont précédé l’enquête. Remarquons qu’un ménage peut occuper plusieurs maisons et qu’il y a donc un écart entre les deux. Degré de précision choisi pour les résultats de l’enquête : 5% Intervalle de confiance choisi : 95% Taille totale de l’échantillon : 394 Estimation de la taille de la population cible : 10822 ménages Fraction d’échantillonnage (proportion de la population totale qui participe à l’étude): 394/10822x100 = 3,6 %. La taille totale de l’échantillon n’a pas du être réduite puisque la fraction d’échantillonnage est inférieure à 10%. Plan d’échantillonnage : Un nombre identique de ménage est interrogé par aire de santé. Taille de l’échantillon du lot: 394/17 = 23 ménages par aire de santé. Dans chaque aire de santé (lot), on sélectionne les maisons à enquêter en 2 étapes. Les régions d’échantillonnage sont d’abord choisies par la méthode des secteurs : Les aires de santé sont divisées en localités pour lesquels on connaît le nombre de maisons. 23 numéros de maisons sont choisis au hasard à partir d’une table de nombre au hasard et permettent d’identifier les secteurs dans lesquels les maisons sont choisies. Dans une deuxième étape, les maisons sont identifiées par le choix au hasard de nombres compris entre 1 et le nombre total de maisons de la localité. Si une localité est retenue plusieurs fois, un nombre au hasard est tiré autant de fois qu’il y a de maisons retenues. Sur le terrain, elles sont numérotées par l’enquêteur en commençant par celle la plus proche de son point d’entrée dans la localité et il continue de façon systématique jusqu’à ce qu’il ait atteint la maison portant le nombre tiré au hasard. Les 16 enquêteurs répartis en 8 équipes ont été sélectionnés par un test écrit et oral retenant les personnes les plus qualifiées disponibles, principalement des infirmiers et des enseignants. Ils ont suivi une formation de deux jours et ils ont testé les questionnaires dans les maisons aux alentours de la base pour s’assurer de leur bonne compréhension des instructions. Un test des questionnaires a été réalisé au préalable par les 4 superviseurs de médecins du monde. Certaines questions ont été réécrites pour éviter certaines incompréhension. Enq Accès aux soins MDM octobre 2003 3
  • 7. Chap. 1. CARACTERISTIQUES DU MENAGE 1.1 Répartition des ménages selon l’âge du chef de ménage : En regroupant les ages des chefs de ménage par décennie, on obtient la répartition suivante : Groupe d’âge Fréquence % 20-29 59 16,5% 30-39 133 37,3% 40-49 98 27,5% 50-59 35 9,8% >60 32 9,0% Total 357 100.0% Tab1 Répartition des ménages selon le groupe d’âge du chef de ménage On observe qu’il n’y a pas de chef de ménage de moins de 20 ans. L’âge moyen des chefs de ménage exprimé en années est de : 40,3 ans (ET 1 11,9) 1.2 Répartition des ménages selon le sexe du chef de ménage : SEXE Fréquence % F 6 1,5% M 385 98,5% Total 391 100.0% On observe que seulement 1,5 % des chefs de ménage sont des femmes. Au niveau du Congo i, 15 % des ménages sont dirigés par des femmes 1.3 Répartition des ménages selon l’état civil du chef de ménage et le sexe : Sexe du chef de ménage % Etat % de femmes selon état ETAT CIVIL F M Deux sexes civil civil Divorcé 1 1 2 0,5 % 50 % Marié 1 385 386 98,5 % 0,3 % Veuve 4 0 4 1,0 % 100,0 % Célibataire 0 0 0 0% 0% Union de fait 0 0 0 0% 0% Séparé 0 0 0 0% 0% TOTAL 6 386 392 100,0 % 1,5 % 99,7 % des hommes chef de ménage se disent mariés. Une seule femme chef de ménage est mariée contre 5 divorcées ou veuve. Les concepts célibataire, union de fait et séparé n’ont pas été enregistrés. Le nombre de femme chef de ménage est trop petit pour analyser valablement ce groupe. 1. 4 Activité du chef de ménage Fréquence % 1 ET = Ecart type Enq Accès aux soins MDM octobre 2003 4
  • 8. CULTIVATEUR 332 84,1% ENSEIGNEMENT 24 6,1% PASTEUR 9 2,3% ARTISAN 5 1,3% ETUDIANT 3 0,8% AUTRE/SANS PROF 22 5,6% Total 395 100.0% 84,1 % des chefs de ménage ont comme profession principale l’agriculture. 1.5 Répartition des ménages selon le nombre de personnes dans le ménage. En moyenne, les ménages sont composés de 9,6 personnes à Tshofa contre 6,4 au niveau national. Ils sont composés de 5,0 femmes et 4,6 hommes (ET 3,5 et 3,1). On y compte 2,2 enfants de moins de 5 ans par ménage (ET 1,4). Dans les ménages interrogés, on retrouve 3781 personnes dont 1967 femmes et 858 enfants de moins de 5 ans. Nbre de personnes par ménage Fréquence % <5 44 11,2% 5-9 205 52,0% 10-14 85 21,6% 15-19 34 8,6% >20 26 6,6% Total 394 100.0% 11,2 % des ménages sont composés de moins de 5 personnes et 30,8 % des ménages sont composés de 10 ou plus personnes. Nbre d’enfants de moins de 5 ans par ménage Fréquence % 0 23 6,0% 1 85 22,1% 2 173 44,9% 3 46 11,9% >4 58 15,1% Total 385 100.0% Dans ce tableau on observe que 94 % des ménages ont au moins un enfant de moins de 5 ans 71,9 % des ménages ont au moins 2 enfants de moins de 5 ans eet 27,0 % des ménages ont au moins 3 enfants de moins de 5 ans. 1.7 Scolarisation du chef de ménage et de son (sa) conjoint(e). Chef de ménage Conjoint Niveau d’instruction Fréquence % Fréquence % Enq Accès aux soins MDM octobre 2003 5
  • 9. Aucun 11 2,8% 78 19,9% Primaire 131 33,3% 241 61,6% Secondaire 245 62,3% 71 18,2% Universitaire 6 1,5% 1 0,3% Total 393 100.0% 391 100.0% On observe que 63,8 % des chefs de ménage ont débuté des études secondaires contre seulement 18,5 % des conjoints. Par ailleurs, on peut établir que 90 % des femmes qui ont débuté des études secondaires sont mariées à un homme qui a également débuté des études secondaires 2. 2 Les enquêteurs ont repris toutes les personnes qui avaient débuté le niveau d’étude ce qui explique les excellents résultats pour cette question mais ce qui réduit sa fiabilité et son intérêt. Enq Accès aux soins MDM octobre 2003 6
  • 10. Chapitre 2. Sources de revenus des ménages. 2 .1 Source principale de revenu 93,9 % des personnes enquêtées tirent leur revenu principalement de l’agriculture. 21,1 % des personnes se débrouillent 3 pour leur revenu principal. Parmi les autres sources de revenu, la chasse et la pêche furent citées de manière significative et devraient être reprises dans une prochaine enquête. Source de revenu Répondu oui % répondant Agriculture élevage 370 93,9% (n=394) Travail rémunéré 29 7,4% (n=392) Commerce 6 1,5% (n=400) Débrouillardise 83 21,1% (n=393) Artisanat 23 5,8% (n=397) Autre 40 Plusieurs réponses par foyer ont été acceptées. Autres sources principales de revenu des ménages Fréquence CHASSE 10 PECHE 17 PECHE + CHASSE 3 DISTILLATION BOISSON 1 ELEVE FINALISTE 1 GRIMPEUR DE NOIX 1 MECANICIEN 1 PASTEUR / Prêtre 3 REPARATEUR VELOS 2 SECOURISTE CROIX ROUGE 1 2.2 Nombres de mégas d’arachides vendus par ménage. L’arachide est la source principale de monnaie d’un ménage de la zone de Tshofa. Un « méga », unité locale de volume, correspond à peu près à 3 kilos d’arachides. Son prix fluctue sur le marché local de 450 à 800 FC selon la saison. On observe que 34,4 % des ménages ne vendent pas d’arachides. Bien qu’une partie d’entre eux doive tirer ses revenus d’ailleurs, la majorité des ménages ne vendant pas d’arachide doit être considérée comme accédant difficilement à l’argent et donc à la santé ou aux biens de première nécessité : Sel, savon,... 3 La débrouillardise à Tshofa s’entend par le fait de vendre à la ville sa production agricole et d’en ramener des biens manufacturés tel que des fripes que l’on revend ensuite sur le marché de Tshofa avec une petite marge bénéficiaire. Enq Accès aux soins MDM octobre 2003 7
  • 11. Le ménage médian a vendu 25 mégas d’arachides sur 2 saisons. Soit un revenu de 11250 FC (32 USD) par an et par ménage. Le ménage médian a vendu 2,6 mégas d’arachide par membre de famille. Soit un revenu par habitant et par an de 1177 FC (2,9 USD). Nbre de mégas d’arachide vendus par ménage depuis le 1er janvier 2003 Fréquence % 0 121 34,4% 1-49 113 32,1% 50-99 60 17,0% 100-249 43 12,2% 250-499 9 2,6% 500-999 4 1,1% >1000 2 0,6% Total 352 100.0% 2.3 Proportion de ménages soutenus par un tiers 5,9 % des ménages reçoivent une aide financière extérieure. Pour ces ménages, l’apport extérieur moyen est de 2811 FC par mois, (ET 2736,2). (8 USD) L’importance de l’apport se ventile comme suit : Importance de la contribution au ménage (FC) 11% 33% <1000 1000-5000 > 5000 56% 2.4 moyenne des besoins du ménage couverts. La proportion moyenne des besoins couverts dans la zone est de 27,1%. (Ecart type 17,7 %) Ceci peut être comparé à la zone de Kirotshe au Kivu ou 30,9 % des besoins étaient couverts. 73,6 % de la population estime couvrir moins de 30 % de ses besoins. Cette information est subjective et dépend de l’appréciation de la personne interrogée. Besoins couverts Fréquence % 0-10 % 95 24,4% 11-20 % 124 31,8% 21-30 % 68 17,4% 31-40 % 42 10,8% 41-50 % 27 6,9% 51-80 % 34 8,7% Total 390 100.0% Enq Accès aux soins MDM octobre 2003 8
  • 12. 2.5 Structure des dépenses Dans la zone de santé de Tshofa on peut considérer que les dépenses d’un ménage se ventilent comme suit : Poste de Médiane en % de la Moyenne en ET % de la dépense USD dépense USD dépense Logement 0,00 0,0% 1,08 5,49 2,3% Energie* 2,00 9,2% 3,32 3,97 7,0% Alimentation* 17,26 79,8% 21,04 19,51 44,3% Santé 0,37 1,7% 1,42 4,91 3,0% Transport 0,00 0,0% 0,60 4,44 1,3% Education 1,43 6,6% 5,67 13,22 12,0% Loisirs 0,00 0,0% 0,77 1,86 1,6% Investissement0,00 0,0% 5,88 23,02 12,4% Epargne 0,00 0,0% 5,48 21,24 11,6% Autres 0,57 2,6% 5,29 9,66 11,1% dépenses 21,63 100,0% 47,45 100,0% Dépense médiane d'un ménage de la ZS de Tshofa Autres dépenses Energie* Santé 9% Education 3% 2% 7% Alimentation* 79% Un ménage moyen dépense 47,45 USD par mois dont 44 % pour l’alimentation. Le ménage médian dépense seulement 21,63 USD dont 79% pour l’alimentation. On observe que le ménage médian ne dépense pas d’argent pour le logement, le transport, les loisirs et l’épargne. Les écarts type à la moyenne sont très grand ce qui justifie de considérer la médiane pour analyser ce volet. Lors de l’enquête nous sommes partis du postulat que la plupart des dépenses d’un ménage étaient non monétarisées car issues de leur production propre. Nous avons donc demandé aux Enq Accès aux soins MDM octobre 2003 9
  • 13. ménages de chiffrer leurs dépenses en calculant leur consommation par rapport à la valeur marchande des services/aliments qu’ils consommaient (essentiellement vrai pour l’alimentation et l’énergie). Les valeurs obtenues tiennent donc compte de la valeur non monétaire des biens consommés dans le mois. * Nous avons considéré impossible qu’un ménage ne consomme pas d’énergie ni d’alimentation et avons donc exclu tous les résultats dont la valeur pour énergie = 0 ou alimentation = 0 2.6 Nbre de repas par jour Nom bre de repas pris par jour 1 3 18% 22% 2 60% 60 % des ménages prennent 2 repas par jour. 2.7 Possession de Biens de valeurs Fréquence Oui/Total % Radio 160 /391 40,9 % Vélo 203/392 51,8 % Machine à coudre 60/389 15,4 % Moulin 8/389 2,1 % Fer à repasser 140/389 36 % Etang 109/390 27,9 % Plantation de 5 Ha 38/388 9,8 % 5 têtes de bétail au moins 88/390 22,6 % Aucun de ces biens 84 21,2 % 123 ménages disposent aussi bien d’un vélo que d’une radio. 84 ménages ne possèdent aucun de ces objets. Soit plus de 1 ménage sur 5. Aucun véhicule à 4 roues n’existe dans la zone et seul quelques motos circulent (3 ménages interrogés déclarent en posséder une.) Les vélos sont le moyen de transport privilégié pour transporter l’arachide à la ville voisine de 150 Km afin de le vendre. Poules : En moyenne, les ménages disposent de 6,0 poules (ET 8,2). 10% n’en possèdent pas et 56 % disposent de moins de 5 poules. Enq Accès aux soins MDM octobre 2003 10
  • 14. Nbre de poules par ménage >16 0 11-15 7% 10% 6% 6-10 21% 1-5 56% La poule est le bien de valeur le plus courant. Elle sert à payer un conflit avec le voisin, les soins de santé. On l’offre à l’invité qui passe. Chaque année, les épidémies (Newcastle notamment) déciment les poules empêchant la croissance du poulailler. Elles ne sont que rarement consommées dans le cadre de l’alimentation de base du ménage. Autres biens de valeur recensés par les personnes interrogées : BIDON DE 20L 3 1 FILET DE CHASSE ET UN LANCE 2 FLECHE MALLE 10 FUSIL DE CHASSE 38 Batterie 3 LAPINS 5 BROUETTES 1 CANARDS 2 CHIENS 1 COBAYES 6 Lit en bois 5 APPAREIL PHOTOGRAPHIQUE 2 ARMOIRE 13 LAMPE COLEMAN 10 SALON 5 HORLOGE 19 LIT METALLIQUE 3 FUT 1 RECHAUD 2 LAMPE A PETROLE 3 MACHINE A HUILE 6 MACHINE ARACHIDE 1 MAISON TOLEE 2 SALLE A MANGER 1 MOTO 3 OUTILLAGE DE MENUISERIE 2 PALMERAIE+CHAMP D’ANANAS 1 PIROGUE 2 UNE PARCELLE A MBUJI MAYI 1 Enq Accès aux soins MDM octobre 2003 11
  • 15. 2.8 Besoins pour lesquels le ménage est obligé de vendre ses biens : 92,8 % des ménages interrogés déclarent vendre des biens pour accéder au service de santé. Et 72,7 % pour subvenir aux besoins d’éducation. Etant donné le peu de ressources monétaire de la population, les ménages sont quasiment obligés de vendre quelque chose à chaque fois qu’ils doivent acheter un bien ou un service. Fréquence % Logement 6 1,6% Alimentation 87 22,6% Santé 363 92,8% Habillement 98 25,5% Education 282 72,7% Besoin de l’église 108 28,1% Loisirs 18 4,7% Autres 158 41,7% Autres raisons invoquées Accident 31 Dote 60 Deuil 34 Justice-Arrestation 27 Autres 6 Enq Accès aux soins octobre 2003 12
  • 16. Chapitre 3. Accès à la santé 3.1 Répartition des ménages en fonction qu’il existe une structure de santé près de chez eux. 92,1 % des ménages estiment qu’ils ont une structure de santé à proximité de chez eux. Notons que cette valeur est subjective et laissée à l’appréciation de la personne enquêtée. 3.2 Combien de temps faut-il pour atteindre la structure de soins ? En moyenne, il faut 45 minutes à pied ou en vélo pour atteindre une structure de santé dans la ZS. (ET 56,8) La médiane est de 15 minutes. 76 % de la population habite à moins de 60 minutes d’une structure de santé. 3.3 Nombres de malades par ménage au cours des 15 jours précédant l’enquête. 82,7 % des ménages ont eu au moins un malade au cours des 15 jours précédent l’enquête. 71,2% des ménages ont eu 1 ou 2 malades. Nbre de malade dans les ménages ayant eu des malades 140 120 100 80 60 40 20 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 En moyenne, les ménages qui ont eu des malades dans les 15 jours qui précèdent l’enquête, en ont eu 2,21 (ET 1,73) 19% des personnes faisant partie des ménages interrogés ont été malades au cours des 15 jours précédant l’enquête. (715 malades sur 3773 personnes). 3.4 Maladies rencontrées ii: Les patients malades disent souffrir de : Maladie N % % SNIS oct. 2003 Malaria 400 55,9% 65,0 % Infection respiratoire 199 27,8% 34,9 % Infection de la peau 52 7,3% 10,2 % Diarrhées 102 14,3% 16,6 % Douleurs abdominales 72 10,1% Autres maladies 128 17,9% Enq Accès aux soins octobre 2003 13
  • 17. Nbre de diagnostiques 953 133,3% Nbre de malades 715 100,0% A titre indicatif, on observe que la fréquence des pathologies déclarée par les personnes interrogées se rapproche de la fréquence rencontrée dans les structures de santé de la zone. 3.5 Utilisation des structures de santé : Parmi les ménages qui ont eu au moins un malade dans les 15 jours précédant l’enquête (324), 61,2 % ont eu recours à un centre de santé, 23,6 % ont eu recours à de l’automédication et 11,8 % à la médecine traditionnelle. N % Automédication 72 23,6% Centre de santé 188 61,2% Hôpital 9 3,1% Centre privé 17 5,6% Médecine traditionnelle 36 11,8% Prière, Féticheur 8 2,6% Aucun soins 21 6,9% Total 351 De nouveau, je suppose qu’iln y a eu des recours multiples pour certains ménages ? Seulement 27 reccours double ou triple 3.6. Coût moyen de l’épisode maladie : N Médiane (FC) Moyenne (FC) ET Automédication 73 100,0 231,5 338,9 Centre de santé 187 75,0 162,7 335,0 Hôpital 9 600,0 1753,2 3129,2 Centre privé 18 325,0 498,1 619,2 Médecine traditionnelle 37 60,0 168,3 217,5 Prière, Féticheur 9 0,0 55,88 166,6 75 % des personnes qui ont consulté un centre de santé ont payé 150 FC ou moins. Alors que la moyenne est de 162 FC. Parmi les personnes qui ont consulté un centre de santé, 17 (17/187 = 9 %)ont également payé pour de l’automédication et de la médecine traditionnelle, 5 pour des prières ou du fétichisme, 3 aux structures privées et 1 à l’hôpital. 3.7. Pourquoi les malades n’ont-ils pas consulté ? Parmi les ménages qui ont eu au moins un malade et qui disent ne pas avoir fréquenté ni un centre de santé, ni l’Hôpital les raisons suivantes ont été avancées : cela fait combien ? 124 ou bien aussi plusieurs réponses possibles par ménage ? Pas assez de moyens financiers 66 64,7% Problème de distance 24 23,5% Absence du personnel soignant dans la structure 9 8,8% La consultation n’était ou bien trop A regrouper non ? pas nécessaire 9 8,8% Problème de transportde prix cher dans le sens 4 3,9% abusif ? Manque de confiance dans le personnel 3 2,9% Consultations trop chères 2 2,0% Enq Accès aux soins octobre 2003 14
  • 18. Médicaments trop chers 1 1,0% Problème de sécurité 0 0,0% Coutume 1 1,0% Religion 0 0,0% Autres * 5 Malgré les tarifs pratiqués dans la zone au moment de l’enquête iii et les critères d’indigences, 20,4 % des ménages ayant eu un malade dans leur famille au cours des 15 derniers jours (324 ? exact ?) disent ne pas avoir les moyens financiers de consulter. 7 % invoquent le problème de distance. Parmi les ménages ayant eu au moins un malade mais qui n’ont consulté aucune structure de santé soutenue, 64,7 % disent ne pas avoir les moyens financiers de payer la consultation bien que seulement 2 % pensent que les consultations sont trop chères. 23,5 % invoquent la distance du centre de santé comme la raison de leur non-consultation. Ce chiffre contraste avec les 92,1 % qui estiment habiter à proximité d’un centre de santé mais se rapproche des 24 % qui habitent à plus d’une heure du centre de santé. La norme internationale des 5 Km comme critère d’accessibilité semble se vérifier ici. * Les autres raisons invoquées sont : impossibilité de loger la famille à proximité du CS, manque de médicaments au CS, Recours à la Croix-Rouge iv, Vieillesse (2). 3.8. Capacité financière des ménages à payer une consultation adulte : 1000 FC ( 3 USD ) 9 2,3% 600 FC (1,8 USD) 2 0,5% 300 FC (0,9 USD) 14 3,6% 150 FC (0,45 USD) 24 6,2% 100 FC (0,30 USD) 275 70,2% Total des répondant = 324 : pourquoi n’avoir repris que les ménages où au moins 1 malade dans les 15 j qui ont précédés l’enquête ? 17,4 % des ménages ne s’estiment pas capable de payer 100 FC pour un épisode maladie. Le coût de l’épisode maladie a été calculé au minimum aux alentours de 2 USD v (soit 700 FC au moment de l’enquête), seul 2,8 % des ménages se déclarent prêt à payer se montant. 3.9 Mortalité dans la zone de santé depuis le 1er janvier 2002 (soit 22 mois). 21,8 % des ménages disent avoir eu au moins un décès depuis 22 mois. On a recensé 60,5 décès par an dont 28,9 chez les moins de 5 ans dans la population étudiée. Le taux de mortalité annuelle calculé est de 16,0 décès par 1000 habitants et par an pour la population totale et de 33,7 décès pour mille enfants de moins de 5 ans et par an. Mortalité infanto-juvénile : 168,5 enfants de moins de 5 ans sur mille n’atteindront pas 5 ans. (Calculé en multipliant la mortalité annuelle par 5.) Au niveau national vi, la mortalité infanto-juvénile (0 à 5 ans) a été estimée à 213 ‰ Enq Accès aux soins octobre 2003 15
  • 19. Chapitre 4. Autres informations : 4.1 Consommation d’eau par jour En moyenne, les ménages utilisent 6,2 litres par personnes par jour (ET 2,5). 63,4 % des ménages interrogés vivent avec moins de 40 litres par jour. Notons que la plupart des personnes du ménage passent au moins une fois à la rivière dans la journée ou elles peuvent se laver et boire. La source est en moyenne à 35,6 min du domicile des ménages enquêtés. (ET 24,8, Médiane 30,0) Nbre de bidons de 20l par ménage et par jour.consommés, puisés, vendus ? BIDONS Fréquence % % Cum 1 49 12,5% 12,5% 2 200 50,9% 63,4% 3 70 17,8% 81,2% 4 34 8,7% 89,8% 5 7 1,8% 91,6% 6 21 5,3% 96,9% >6 12 3,1% 100,0% Total 393 100.0% 100.0% Je trouve que cela devrait être cumulé dans l’autre sens : 36,7 % des ménages utilisent 3 bidons ou plus, 87,5 utilisent 2 bidons ou plus et 12, 5 % n’utilisent qu’un bidon par jour Distance de la source Frequency Percent <15 min 139 35,5% 16 à 30 min 102 26,0% 31 à 60 min 116 29,6% > 60 min 35 8,9% Total 392 100,0% 4.2 Moustiquaires Seul 3 ménages disposent d’une moustiquaire soit 0,8 % de la population. Sur les 384 ménages de départ ? Enq Accès aux soins octobre 2003 16
  • 20. Conclusions et Recommandations Mise en garde Les résultats obtenus dans cette enquête doivent être pris avec caution. Il est en effet probable que des biais n’ont pas été exclus. La supervision de l’enquête et sa préparation nous ayant pris plus de temps que prévu, toute l’énergie requise n’a pas été investie dans le contrôle. On peut cependant retirer des grandes lignes des observations réalisées. Il faut également souligner la grande dispersion de nombreux résultats nous empêchant de tirer nos conclusions des moyennes et nous poussant plutôt à utiliser les médianes. Ceci témoigne probablement d’une grande disparité notamment la présence d’une minorité qui est non pas riche mais tout au moins qui s’en sort un peu mieux. Résultats La situation socio-économique dans la zone de santé est caractérisée par une extrême pauvreté. La majorité des biens sont obtenus en nature. Les tarifs pour la santé sont artificiellement bas mais ceci permet l’accès à la santé et de libérer des moyens notamment pour l’éducation qui n’est pas du tout soutenue dans la zone de santé. La capacité des gens à subvenir aux besoins de la santé est limitée et un apport extérieur est nécessaire pour maintenir un accès aux soins de santé primaire. La couverture sanitaire est bonne dans la zone de santé. La mortalité est comparable aux autres régions rurales de RDC. La morbidité est marquée par le paludisme, les IRA et les diarrhées. Une augmentation des tarifs doit se faire avec précaution et une rationalisation de l’offre de service permettrait peut-être une compression des coûts. Mieux vaut un service minimum accessible au maximum de personnes plutôt qu’un système de santé bien développé mais avec des coûts d’exploitation inabordables pour la population. Sans développement économique de la zone, la survie du système de santé par une participation de la communauté est hypothéquée dans la majorité des aires de santé de la zone. Sans participation de l’état et/ou d’un partenaire aux coûts du système de santé, la santé ne sera pas accessible à la majorité de la population. Questionnaire Concernant la structure des ménages, il serait intéressant de séparer le nombre d’enfants de moins de 5 ans selon les sexes. La polygamie étant très répandue dans la zone, cet aspect pourrait être introduit dans la composition des ménages. Concernant la source de revenu principal, pour la zone de santé de Tshofa il faut ajouter la Chasse et Pêche. Concernant les dépenses du ménage, si on tente à nouveau d’estimer les dépenses non monétaires, il faudra prendre soin de séparer le montant en monnaie et le montant estimé en nature. Lors d’une prochaine enquête, il serait indiqué de séparé les malades de chaque ménage en demandant leur âge, leur sexe, la maladie suspectée, le traitement entrepris ou la raison du non-traitement pour chaque cas. De même pour les décès, l’âge, le sexe et le mois du décès devraient être précisés pour s’assurer une plus grande fiabilité des données et une analyse par âge plus fine. Pour mieux définir les maladies rencontrées, il faudrait former les enquêteurs à la définition des maladies selon la « surveillance épidémiologique à base communautaire » 4. 4 Selon la politique nationale de surveillance épidémiologique à base communautaire en RDC Enq Accès aux soins octobre 2003 17
  • 21. La question combien êtes-vous prêt à payer pour un épisode maladie devrait être laissée ouverte pour éviter de biaiser les réponses. Concernant l’accès à l’eau, il peut être intéressant de préciser si la source est une source aménagée, une source non aménagée (artésienne) ou une rivière. Annexes • Questionnaire d’enquête • Liste des enquêteurs i Sauf indication contraire, les références nationales sont issues de l’ « Enquête nationale sur la situation des femmes et des enfants MICS2 / 2001, rapport d’analyse ». ii Il s’agit de maladies telles que perçues par les personnes enquêtées et non de diagnostiques posés par un soignant. iii La consultation adulte était à 70 FC pour un adulte (0,20 USD) et la moitié pour un enfant. iv Les « croix rouge » sont des personnes qui ont un jour obtenu un badge de secouriste et qui s’improvisent soignant en échange d’argent. Très souvent ils pratiquent des injections sans aucune connaissance des indications et surtout sans aucune connaissance de l’asepsie ou de la stérilité du matériel. Une aiguille pouvant servir plusieurs années. v Soit 1 USD de médicaments, 0,8 USD pour le salaire des soignants, 0,15 USD pour les frais de fonctionnement et 0,05 USD pour les autorités de la zone de santé. Pour 200 consultations par structure avec 2 soignants, cela représente un salaire mensuel par infirmier de 80 USD vi Enquête nationale sur la situation des enfants et des femmes, MICS/2001 rapport d’analyse p58. Enq Accès aux soins octobre 2003 18