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MISSION PERMANENTE D’HAÏTI

                   AUPRÈS DE L’OMC A GENÈVE




  Intervention de Monsieur Jean-Claude PIERRE à la Table Ronde sur la
  crise alimentaire mondiale et ses impacts sur les pays les moins avancés.
                               Genève, le 17 juillet 2008.
                      ---------------------------------------------------


Merci, Monsieur le Président, de me donner la parole.

       C’est un honneur et un plaisir pour moi de remercier le Coordonneur du
Groupe des PMA OMC et le Centre de Développement socio-économique des
pays nordiques d’avoir sollicité la tenue d’une table ronde sur les impacts de la
crise alimentaire mondiale sur les pays les moins avancés et approches de
solution.

      Avant de parler de la situation préoccupante d’Haïti en matière de sécurité
alimentaire, permettez –moi de vous présenter la carte d’identité du pays.

       La République d’Haïti s’étend sur une superficie d’environ 27.750 Km2 et
est située dans le bassin des Caraïbes. Elle occupe la partie occidentale de l’Ile
qu’elle partage avec la République dominicaine. Ses côtes sont baignées au
Nord par l’Océan Atlantique et au Sud par la mer des Caraïbes. A l’Ouest, elle
est séparée de Cuba par le canal du Vent et de la Jamaïque par le canal de
Jamaïque, y sont rattachées six îles adjacentes dont les superficies varient entre
4 et 700 km2. C’est un pays essentiellement montagneux sillonné par de
nombreuses rivières dont la longueur des dix plus importantes varie entre 35 et
280 km. Le point le plus élevé du territoire culmine dans le massif de la Selle à
2680m. Plus de la moitié des terrains ont des pentes supérieures à 50% alors
que seulement 21% du territoire ont une pente inférieure à 19%.

      La population d’Haïti est estimée aujourd’hui à quelque 9.6 millions
d’habitants, dont environ 5 millions vivent en milieu rural. La population croit


                                                                                1
au taux moyen de 2% et l’espérance de vie à la naissance se situe autour de 61
ans. C’est une population très jeune dont environ 39% ont au plus 14 ans.

       La République d’Haïti a un régime politique démocratique et bicéphale
ayant à sa tête un Exécutif dirigé par le Président de la République et un
gouvernement ayant à sa tête un Premier Ministre. Les langues officielles sont
le créole et le français.

      La situation de l’économie haïtienne s’est ostensiblement dégradée entre
l’année 2000 et l’année 2007. Le Produit Intérieur Brut (PIB) a connu en
moyenne un recul correspondant à une chute de plus de 5% du produit par tête et
de plus de 7% de la consommation par habitant. Le chômage et le sous-emploi
se sont accentués et le taux de chômage effectif équivaut à un taux de chômage
ouvert qui toucherait environ 70% de la population active.

      Les mouvements d’émigration illégale se sont intensifiés ce qui est un
signe évident de dégradation de la situation économique des ménages.

      Monsieur le président,

       Il est frappant de constater que Haïti, qui avait joué un rôle actif aux
différentes réunions régionales et mondiales organisées entre 2003 et 2006, en
vue de l’amélioration de la situation de la sécurité alimentaire dans le monde, est
parmi les 37 pays frappés aujourd’hui par la flambée des prix des produits
alimentaires, selon le dernier rapport de l’Organisation des Nations Unies pour
l’Agriculture (FAO).

      Au début du mois d’avril 2008, des milliers de personnes avaient
manifesté, souvent violemment, dans la capitale et en province, pour dénoncer la
brusque hausse des prix des denrées de base dans le pays.

      Des émeutes de la faim avaient fait au moins cinq morts, 200 blessés et
renversé le Premier ministre, en fonction depuis 2006, Monsieur Jacques
Edouard Alexis, par une motion de censure votée à l’unanimité par 16 sénateurs
présents.

     Peu avant cette destitution, le Président de la République, S.E. Monsieur
René Garcia PREVAL, avait annoncé une baisse de 8 dollars, soit 15% du prix
d’un sac de 50 kilos de riz, optant pour la relance et la subvention de la
production nationale.

      Les prix de produits alimentaires ont flambé en une semaine en Haïti oú
un sac de 50 kilos de riz est passé de 35 à 70 dollars EU, tandis que l’essence


                                                                                 2
connaissait une troisième hausse en moins de deux mois dans un pays oú plus de
80% de la population vivent avec moins de 2 dollars américains par personne et
par jour et n’arrivent pas à combler leurs besoins alimentaires de base.

      Pour comprendre la situation haïtienne, il faudra retenir que depuis plus
de vingt ans, Haïti n’arrive pas à nourrir sa population. Entre 2003 et 2005, par
exemple, la production locale, estimée à 852.6 milles TEC (Tonnes
d’équivalents céréales) en moyenne, compte pour près de 43% des disponibilités
alimentaires nationales évaluées à 1.97 million de tonnes de céréales l’an. Les
importations alimentaires avec près d’un million de tonnes de céréales en
moyenne par an , en représentent plus de la moitié. L’aide alimentaire (6%
environ de l’offre locale nette) est en décroissance : elle est passée de 144,000
TEC en 2000/ 2001 à 121.000 en 2003/2005. Les Etats-Unis sont le principal
contributeur de l’aide alimentaire en nature.

             Les causes expliquant la pénurie alimentaire en Haïti sont diverses.
Citons entre autres :



   l) Les contraintes liées au secteur agricole, à savoir :
   - Le morcellement sans limite des terres
   - La précarité du régime foncier
   - L’absence d’un système de crédit agricole et d’approvisionnement en
      intrants améliorés
   - La mauvaise gestion des terres agricoles
   - L’envahissement du marché par les produits importés
   - L’absence totale de politique de commercialisation sur la base d’un
      revenu minimum garanti pour l’agriculture
   - L’absence totale de formation agricole et d’animation rurale
   - Le non-encadrement du paysan.

   Principales orientations


   Le secteur agricole occupe près de 45% de la population active. Cependant il
   ne contribue qu’à environ 29% du PIB réel étant donné la faiblesse des
   rendements. Compte tenu d’une certaine stagnation/régression observée au
   niveau de l’agriculture haïtienne, le plan de développement national devrait
   viser essentiellement à atteindre la sécurité alimentaire par un accroissement
   de la production des denrées alimentaires de base et de protéines animales.
   La sécurité alimentaire est l’accès permanent aux aliments nécessaires à une
   vie active. Le développement du secteur agricole est l’une des principales


                                                                               3
voies à suivre pour atteindre la sécurité alimentaire. Celle-ci ne peut
s’obtenir que par l’élévation des revenus i.e par l’accroissement de l’emploi
et de la productivité. Il importe toutefois de distinguer la sécurité
alimentaire, qui se réfère à la capacité d’obtenir des aliments, de
l’autosuffisance alimentaire, qui a la capacité de les produire localement.

Il faudra tout aussi bien accorder une attention particulière aux produits
traditionnels et non traditionnels d’exportation. Aussi, l’emphase porte
notamment sur :

- Les denrées alimentaires de grande consommation, dont le riz, le maïs, le
  millet, les haricots, de façon à pouvoir réduire au minimum les
  importations nationales de produits alimentaires.
- Les cultures agro-industrielles, dont la tomate, les fruits et les légumes
  pour la mise en conserve en vue de l’approvisionnement de l’industrie
  locale.
- Les denrées agricoles exportées traditionnelles avec une attention toute
  spéciale à la culture du café (Haïtian Blue), du cacao, des mangues, des
  huiles essentielles, et les denrées exportables non-traditionnelles, fruits,
  légumes, sucre et autres produits écologiques en grande demande aux
  Etats-Unis, en Europe et en Asie etc…, de façon à favoriser l’entrée de
  devises dans le pays.
- L’élevage porcin et avicole, l’aquaculture et la pêche côtière, l’apiculture.


Parallèlement, des actions connexes seront menées de front pour pouvoir
appuyer et soutenir valablement l’effort national d’investissement au niveau
agricole à savoir :



- l’irrigation
- l’aménagement des bassins versants, la protection des sols et le
  reboisement pour enrayer la dégradation des sols du territoire national.
- Le renforcement du crédit agricole à l’intention des petits et moyens
  producteurs pour pouvoir se procurer le minimum raisonnable de moyens
  de production.
- La fourniture d’une solide assistance technique bien comprise.

Dans l’immédiat, la Banque mondiale a octroyé à Haïti une aide de 10
millions de dollars. Ce don servira à soutenir les efforts des autorités
haïtiennes pour augmenter les programmes de minima sociaux y compris les



                                                                             4
repas dans les écoles, tout en poursuivant des mesures de long terme pour
créer des emplois.

L’Organisation des Nations Unies a également engagé des discussions avec
le Président pour alléger la souffrance des Haïtiens les plus vulnérables.

Le Programme des Nations Unies pour le développement aide actuellement à
la finalisation d’un plan d’action sur six mois.

La Communauté internationale (Etats-Unis, France,Canada,                Brésil,
Venezuela, FMI, PAM, FAO) a pris des mesures d’urgence.


2) Catastrophes naturelles

L’accélération du rythme des phénomènes naturels destructeurs (cyclones,
inondations et sécheresse) et la dégradation continue de l’environnement, en
milieu rural comme en milieu urbain, constituent également des menaces
sérieuses. En 2004 et 2005 notamment, plus de 300.000 personnes ont été
directement affectées par les cyclones et inondations qui ont frappé
différentes régions du pays ; et les pertes se sont élevées à plus de 250
millions de dollars américains.


Actions correctrices

Des actions ont été menées en 2004/2005 par le Ministère de
l’Environnement pour préparer et faire adopter par le Conseil des Ministres
le Décret sur la gestion de l’Environnement. L’apport de certaines
institutions nationales et internationales en matière de gestion des risques et
désastres en Haïti est remarquable. C’est le cas de la Direction de la
Protection civile (DPC) à travers son programme d’interventions d’urgences,
du PNUD qui a mis sur pied un programme de développement du système
national de gestion des risques et de désastres et d’opérateurs de la société
civile (Care, World Vision, CRS, Save the children, GTZ, OXFAM, GB, etc
qui mettent sur pied des systèmes d’alerte précoce ou apportent leur
contribution à la compréhension de cette problématique.




                                                                             5
Objectif visé : (cf. DSNCRP)

Positionner la gestion des risques dans les axes stratégiques prioritaires de
développement.




Lignes stratégiques

      • Investissement dans la réduction des risques pour économiser en coûts
        de réhabilitation et de reconstruction.
      • Réduction significative de la pauvreté dans les zones à forte
        probabilité d’aléas
      • Orientation des actions vers la gestion des causes plutôt que vers la
        gestion des effets.
      • Renforcement de la décentralisation.


3) Des facteurs externes

   La situation alimentaire des Haïtiens a été également fragilisée par des
   facteurs externes. Le pays dépend de manière croissante d’importation
   d’aliments (commerciales et dons) dont les volumes et les prix ne sont pas à
   l’abri de décisions économiques et politiques externes, décisions sur
   lesquelles les autorités de pays ont peu d’emprise. Les importations
   commerciales pèsent de plus en plus lourd sur les équilibres
   macroéconomiques et nos capacités de financement de ces importations ne
   s’accroissent pas au rythme de la demande. Aussi, les prix des aliments de
   base sur les marchés internationaux ont connu des hausses importantes du
   fait de l’accroissement de la demande des pays émergents et de la hausse des
   coûts de production. La hausse des prix pétroliers a pu induire également
   une augmentation du prix des importations en exerçant des pressions sur la
   valeur de la monnaie nationale. La production nationale de riz, de haricots et
   de légumes a été sérieusement affectée par la hausse parallèle des prix de
   l’engrais.

Actions envisagées

   Par l’acquisition des intrants agricoles, 4 millions de dollars ont été mobilisés
   pour aider les petits paysans. Et 50.000 familles en seront bénéficiaires
   (FAO). « Il s’agit pour ces paysans de disposer de semences de haricots, de

                                                                                  6
pois, de boutures de tubercules et de patates douces, de manioc. Mais aussi
   d’outillage agricole. Le tout pour le mois de juillet ».

   Pour le mois de novembre prochain, le Gouvernement a accepté de
   programmer dix millions de dollars pour l’achat d’intrants agricoles. La
   pisciculture, l’élevage porcin, la production d’œufs, seront également pris en
   compte, sans négliger les travaux de réhabilitation des systèmes d’irrigation
   « des travaux à haute intensité de main-d’œuvre vont créer des emplois.




   4) Diminution de l’Aide alimentaire

    Après avoir culminé à 178.000 tonnes d’aliments en 2000, les volumes
   d’aide alimentaire enregistrés en 2005 se chiffraient à 114.794 TM, soit une
   baisse de plus de 35%. Les Etats-Unis demeurent le principal fournisseur
   d’aide alimentaire en 2004, avec plus de 70% des volumes reçus. Le
   Programme Alimentaire Mondiale se classe deuxième avec 13%, le reste
   étant fourni par les Communautés européennes, le Japon, la France et
   d’autres donateurs européens. L’aide est constituée principalement de
   céréales mais compte aussi des pois et lentilles, de l’huile et de petites
   quantités de lait, de produits carnés et de poisson.

      Exprimée en valeur monétaire, l’aide alimentaire affiche une tendance à la
   stagnation ; de 2000 à 2003, elle a subi une légère baisse pour remonter à sa
   valeur initiale en 2004 et atteindre seulement en 2005 une valeur supérieure à
   celles de l’an 2000.




Actions pour pallier la réduction probable des volumes d’aide alimentaire
  dans le futur.


       La diminution de l’aide alimentaire dans le futur va affecter
particulièrement les enfants d’âge scolaire et les institutions fournissant des
services sociaux aux populations plus vulnérables.




                                                                               7
Orientations

      Les politiques de sécurité alimentaire et de réduction de la pauvreté
devraient s’orienter vers :

  - une augmentation de la production agricole pour le marché locale et
    l’exportation
  - un accroissement des revenus et la préservation du pouvoir d’achat des
    ménages
  - une amélioration des systèmes de commercialisation et de stockage
  - une amélioration du système de communication par l’amélioration des
    infrastructures nécessaires (eau, énergie, transport…..)
  - une amélioration de l’offre et de l’accès aux services de base, surtout pour
    les groupes vulnérables
  - la mise en place d’une politique nutritionnelle intégrée.

        • Les autres causes citées sont les subventions agricoles distorsives,
          la demande plus forte de bio-carburants et le rôle de la spéculation,
          qui a fait s’envoler les prix du blé et du riz.

  Somme toute, la situation alimentaire de la plupart des ménages demeure très
  précaire. Les niveaux de consommation alimentaire et la qualité de la ration
  des ménages à faible revenu dépendent de manière croissante des
  mouvements de prix des aliments. Dans un contexte de stagnation de
  l’économie et de l’emploi, un recours croissant aux importations peut
  aggraver cette situation dans la mesure oú il exerce une pression à la hausse
  sur le taux de change et le prix des aliments.


                                              Je vous remercie de votre attention.




           ====================================================
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9
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20080717 session 1 (fr) la crise alimentaire en haã¯ti - jean-claude pier.

  • 1. MISSION PERMANENTE D’HAÏTI AUPRÈS DE L’OMC A GENÈVE Intervention de Monsieur Jean-Claude PIERRE à la Table Ronde sur la crise alimentaire mondiale et ses impacts sur les pays les moins avancés. Genève, le 17 juillet 2008. --------------------------------------------------- Merci, Monsieur le Président, de me donner la parole. C’est un honneur et un plaisir pour moi de remercier le Coordonneur du Groupe des PMA OMC et le Centre de Développement socio-économique des pays nordiques d’avoir sollicité la tenue d’une table ronde sur les impacts de la crise alimentaire mondiale sur les pays les moins avancés et approches de solution. Avant de parler de la situation préoccupante d’Haïti en matière de sécurité alimentaire, permettez –moi de vous présenter la carte d’identité du pays. La République d’Haïti s’étend sur une superficie d’environ 27.750 Km2 et est située dans le bassin des Caraïbes. Elle occupe la partie occidentale de l’Ile qu’elle partage avec la République dominicaine. Ses côtes sont baignées au Nord par l’Océan Atlantique et au Sud par la mer des Caraïbes. A l’Ouest, elle est séparée de Cuba par le canal du Vent et de la Jamaïque par le canal de Jamaïque, y sont rattachées six îles adjacentes dont les superficies varient entre 4 et 700 km2. C’est un pays essentiellement montagneux sillonné par de nombreuses rivières dont la longueur des dix plus importantes varie entre 35 et 280 km. Le point le plus élevé du territoire culmine dans le massif de la Selle à 2680m. Plus de la moitié des terrains ont des pentes supérieures à 50% alors que seulement 21% du territoire ont une pente inférieure à 19%. La population d’Haïti est estimée aujourd’hui à quelque 9.6 millions d’habitants, dont environ 5 millions vivent en milieu rural. La population croit 1
  • 2. au taux moyen de 2% et l’espérance de vie à la naissance se situe autour de 61 ans. C’est une population très jeune dont environ 39% ont au plus 14 ans. La République d’Haïti a un régime politique démocratique et bicéphale ayant à sa tête un Exécutif dirigé par le Président de la République et un gouvernement ayant à sa tête un Premier Ministre. Les langues officielles sont le créole et le français. La situation de l’économie haïtienne s’est ostensiblement dégradée entre l’année 2000 et l’année 2007. Le Produit Intérieur Brut (PIB) a connu en moyenne un recul correspondant à une chute de plus de 5% du produit par tête et de plus de 7% de la consommation par habitant. Le chômage et le sous-emploi se sont accentués et le taux de chômage effectif équivaut à un taux de chômage ouvert qui toucherait environ 70% de la population active. Les mouvements d’émigration illégale se sont intensifiés ce qui est un signe évident de dégradation de la situation économique des ménages. Monsieur le président, Il est frappant de constater que Haïti, qui avait joué un rôle actif aux différentes réunions régionales et mondiales organisées entre 2003 et 2006, en vue de l’amélioration de la situation de la sécurité alimentaire dans le monde, est parmi les 37 pays frappés aujourd’hui par la flambée des prix des produits alimentaires, selon le dernier rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture (FAO). Au début du mois d’avril 2008, des milliers de personnes avaient manifesté, souvent violemment, dans la capitale et en province, pour dénoncer la brusque hausse des prix des denrées de base dans le pays. Des émeutes de la faim avaient fait au moins cinq morts, 200 blessés et renversé le Premier ministre, en fonction depuis 2006, Monsieur Jacques Edouard Alexis, par une motion de censure votée à l’unanimité par 16 sénateurs présents. Peu avant cette destitution, le Président de la République, S.E. Monsieur René Garcia PREVAL, avait annoncé une baisse de 8 dollars, soit 15% du prix d’un sac de 50 kilos de riz, optant pour la relance et la subvention de la production nationale. Les prix de produits alimentaires ont flambé en une semaine en Haïti oú un sac de 50 kilos de riz est passé de 35 à 70 dollars EU, tandis que l’essence 2
  • 3. connaissait une troisième hausse en moins de deux mois dans un pays oú plus de 80% de la population vivent avec moins de 2 dollars américains par personne et par jour et n’arrivent pas à combler leurs besoins alimentaires de base. Pour comprendre la situation haïtienne, il faudra retenir que depuis plus de vingt ans, Haïti n’arrive pas à nourrir sa population. Entre 2003 et 2005, par exemple, la production locale, estimée à 852.6 milles TEC (Tonnes d’équivalents céréales) en moyenne, compte pour près de 43% des disponibilités alimentaires nationales évaluées à 1.97 million de tonnes de céréales l’an. Les importations alimentaires avec près d’un million de tonnes de céréales en moyenne par an , en représentent plus de la moitié. L’aide alimentaire (6% environ de l’offre locale nette) est en décroissance : elle est passée de 144,000 TEC en 2000/ 2001 à 121.000 en 2003/2005. Les Etats-Unis sont le principal contributeur de l’aide alimentaire en nature. Les causes expliquant la pénurie alimentaire en Haïti sont diverses. Citons entre autres : l) Les contraintes liées au secteur agricole, à savoir : - Le morcellement sans limite des terres - La précarité du régime foncier - L’absence d’un système de crédit agricole et d’approvisionnement en intrants améliorés - La mauvaise gestion des terres agricoles - L’envahissement du marché par les produits importés - L’absence totale de politique de commercialisation sur la base d’un revenu minimum garanti pour l’agriculture - L’absence totale de formation agricole et d’animation rurale - Le non-encadrement du paysan. Principales orientations Le secteur agricole occupe près de 45% de la population active. Cependant il ne contribue qu’à environ 29% du PIB réel étant donné la faiblesse des rendements. Compte tenu d’une certaine stagnation/régression observée au niveau de l’agriculture haïtienne, le plan de développement national devrait viser essentiellement à atteindre la sécurité alimentaire par un accroissement de la production des denrées alimentaires de base et de protéines animales. La sécurité alimentaire est l’accès permanent aux aliments nécessaires à une vie active. Le développement du secteur agricole est l’une des principales 3
  • 4. voies à suivre pour atteindre la sécurité alimentaire. Celle-ci ne peut s’obtenir que par l’élévation des revenus i.e par l’accroissement de l’emploi et de la productivité. Il importe toutefois de distinguer la sécurité alimentaire, qui se réfère à la capacité d’obtenir des aliments, de l’autosuffisance alimentaire, qui a la capacité de les produire localement. Il faudra tout aussi bien accorder une attention particulière aux produits traditionnels et non traditionnels d’exportation. Aussi, l’emphase porte notamment sur : - Les denrées alimentaires de grande consommation, dont le riz, le maïs, le millet, les haricots, de façon à pouvoir réduire au minimum les importations nationales de produits alimentaires. - Les cultures agro-industrielles, dont la tomate, les fruits et les légumes pour la mise en conserve en vue de l’approvisionnement de l’industrie locale. - Les denrées agricoles exportées traditionnelles avec une attention toute spéciale à la culture du café (Haïtian Blue), du cacao, des mangues, des huiles essentielles, et les denrées exportables non-traditionnelles, fruits, légumes, sucre et autres produits écologiques en grande demande aux Etats-Unis, en Europe et en Asie etc…, de façon à favoriser l’entrée de devises dans le pays. - L’élevage porcin et avicole, l’aquaculture et la pêche côtière, l’apiculture. Parallèlement, des actions connexes seront menées de front pour pouvoir appuyer et soutenir valablement l’effort national d’investissement au niveau agricole à savoir : - l’irrigation - l’aménagement des bassins versants, la protection des sols et le reboisement pour enrayer la dégradation des sols du territoire national. - Le renforcement du crédit agricole à l’intention des petits et moyens producteurs pour pouvoir se procurer le minimum raisonnable de moyens de production. - La fourniture d’une solide assistance technique bien comprise. Dans l’immédiat, la Banque mondiale a octroyé à Haïti une aide de 10 millions de dollars. Ce don servira à soutenir les efforts des autorités haïtiennes pour augmenter les programmes de minima sociaux y compris les 4
  • 5. repas dans les écoles, tout en poursuivant des mesures de long terme pour créer des emplois. L’Organisation des Nations Unies a également engagé des discussions avec le Président pour alléger la souffrance des Haïtiens les plus vulnérables. Le Programme des Nations Unies pour le développement aide actuellement à la finalisation d’un plan d’action sur six mois. La Communauté internationale (Etats-Unis, France,Canada, Brésil, Venezuela, FMI, PAM, FAO) a pris des mesures d’urgence. 2) Catastrophes naturelles L’accélération du rythme des phénomènes naturels destructeurs (cyclones, inondations et sécheresse) et la dégradation continue de l’environnement, en milieu rural comme en milieu urbain, constituent également des menaces sérieuses. En 2004 et 2005 notamment, plus de 300.000 personnes ont été directement affectées par les cyclones et inondations qui ont frappé différentes régions du pays ; et les pertes se sont élevées à plus de 250 millions de dollars américains. Actions correctrices Des actions ont été menées en 2004/2005 par le Ministère de l’Environnement pour préparer et faire adopter par le Conseil des Ministres le Décret sur la gestion de l’Environnement. L’apport de certaines institutions nationales et internationales en matière de gestion des risques et désastres en Haïti est remarquable. C’est le cas de la Direction de la Protection civile (DPC) à travers son programme d’interventions d’urgences, du PNUD qui a mis sur pied un programme de développement du système national de gestion des risques et de désastres et d’opérateurs de la société civile (Care, World Vision, CRS, Save the children, GTZ, OXFAM, GB, etc qui mettent sur pied des systèmes d’alerte précoce ou apportent leur contribution à la compréhension de cette problématique. 5
  • 6. Objectif visé : (cf. DSNCRP) Positionner la gestion des risques dans les axes stratégiques prioritaires de développement. Lignes stratégiques • Investissement dans la réduction des risques pour économiser en coûts de réhabilitation et de reconstruction. • Réduction significative de la pauvreté dans les zones à forte probabilité d’aléas • Orientation des actions vers la gestion des causes plutôt que vers la gestion des effets. • Renforcement de la décentralisation. 3) Des facteurs externes La situation alimentaire des Haïtiens a été également fragilisée par des facteurs externes. Le pays dépend de manière croissante d’importation d’aliments (commerciales et dons) dont les volumes et les prix ne sont pas à l’abri de décisions économiques et politiques externes, décisions sur lesquelles les autorités de pays ont peu d’emprise. Les importations commerciales pèsent de plus en plus lourd sur les équilibres macroéconomiques et nos capacités de financement de ces importations ne s’accroissent pas au rythme de la demande. Aussi, les prix des aliments de base sur les marchés internationaux ont connu des hausses importantes du fait de l’accroissement de la demande des pays émergents et de la hausse des coûts de production. La hausse des prix pétroliers a pu induire également une augmentation du prix des importations en exerçant des pressions sur la valeur de la monnaie nationale. La production nationale de riz, de haricots et de légumes a été sérieusement affectée par la hausse parallèle des prix de l’engrais. Actions envisagées Par l’acquisition des intrants agricoles, 4 millions de dollars ont été mobilisés pour aider les petits paysans. Et 50.000 familles en seront bénéficiaires (FAO). « Il s’agit pour ces paysans de disposer de semences de haricots, de 6
  • 7. pois, de boutures de tubercules et de patates douces, de manioc. Mais aussi d’outillage agricole. Le tout pour le mois de juillet ». Pour le mois de novembre prochain, le Gouvernement a accepté de programmer dix millions de dollars pour l’achat d’intrants agricoles. La pisciculture, l’élevage porcin, la production d’œufs, seront également pris en compte, sans négliger les travaux de réhabilitation des systèmes d’irrigation « des travaux à haute intensité de main-d’œuvre vont créer des emplois. 4) Diminution de l’Aide alimentaire Après avoir culminé à 178.000 tonnes d’aliments en 2000, les volumes d’aide alimentaire enregistrés en 2005 se chiffraient à 114.794 TM, soit une baisse de plus de 35%. Les Etats-Unis demeurent le principal fournisseur d’aide alimentaire en 2004, avec plus de 70% des volumes reçus. Le Programme Alimentaire Mondiale se classe deuxième avec 13%, le reste étant fourni par les Communautés européennes, le Japon, la France et d’autres donateurs européens. L’aide est constituée principalement de céréales mais compte aussi des pois et lentilles, de l’huile et de petites quantités de lait, de produits carnés et de poisson. Exprimée en valeur monétaire, l’aide alimentaire affiche une tendance à la stagnation ; de 2000 à 2003, elle a subi une légère baisse pour remonter à sa valeur initiale en 2004 et atteindre seulement en 2005 une valeur supérieure à celles de l’an 2000. Actions pour pallier la réduction probable des volumes d’aide alimentaire dans le futur. La diminution de l’aide alimentaire dans le futur va affecter particulièrement les enfants d’âge scolaire et les institutions fournissant des services sociaux aux populations plus vulnérables. 7
  • 8. Orientations Les politiques de sécurité alimentaire et de réduction de la pauvreté devraient s’orienter vers : - une augmentation de la production agricole pour le marché locale et l’exportation - un accroissement des revenus et la préservation du pouvoir d’achat des ménages - une amélioration des systèmes de commercialisation et de stockage - une amélioration du système de communication par l’amélioration des infrastructures nécessaires (eau, énergie, transport…..) - une amélioration de l’offre et de l’accès aux services de base, surtout pour les groupes vulnérables - la mise en place d’une politique nutritionnelle intégrée. • Les autres causes citées sont les subventions agricoles distorsives, la demande plus forte de bio-carburants et le rôle de la spéculation, qui a fait s’envoler les prix du blé et du riz. Somme toute, la situation alimentaire de la plupart des ménages demeure très précaire. Les niveaux de consommation alimentaire et la qualité de la ration des ménages à faible revenu dépendent de manière croissante des mouvements de prix des aliments. Dans un contexte de stagnation de l’économie et de l’emploi, un recours croissant aux importations peut aggraver cette situation dans la mesure oú il exerce une pression à la hausse sur le taux de change et le prix des aliments. Je vous remercie de votre attention. ==================================================== Rue de Berne 9 – 1201 Genève – Tél. (4122) 715 49 99 ; Fax (4122) 715 49 8
  • 9. 9
  • 10. Note: This publication has been made available by CSEND with the agrement of the author. The Centre for Socio-Eco-Nomic Development (CSEND) aims at promoting equitable, sustainable and integrated development through dialogue and institutional learning. http://www.csend.org/programmes-a-services http://www.csend.org/about-csend http://www.csend.org/project-samples http://www.csend.org/csend-group http://www.csend.org/knowledge-area http://www.csend.org/csend-portraits http://www.csend.org/community-of-artists Diplomacy Dialogue is a branch of the Centre for Socio-Eco-Nomic Development (CSEND), a non-profit R&D organization based in Geneva, Switzerland since 1993. http://www.diplomacydialogue.org/mission http://www.diplomacydialogue.org/about-us http://www.diplomacydialogue.org/projects http://www.diplomacydialogue.org/publications http://www.diplomacydialogue.org/conferences http://www.diplomacydialogue.org/dialogue-forum http://www.diplomacydialogue.org/partners http://www.diplomacydialogue.org/links http://www.diplomacydialogue.org/contact http://www.diplomacydialogue.org/sitemap