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LIVRET PÉDAGOGIQUE
AUTRES LIVRETS PÉDAGOGIQUES
DÉJÀ PUBLIÉS, DISPONIBLES AUPRÈS DE :
dept.fadip@secours-catholique.org
3
CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ
N’est-ce pas une ambition trop grande que
de consacrer un livret de quelques pages à
un sujet aussi immense que la pauvreté ?
Nous avons pourtant décidé de le faire
en prenant le risque d’être incomplets,
inexacts, partiaux, parce que nous avons
fait le pari de l’intelligence collective d’un
groupe. Un groupe d’une vingtaine de per-
sonnes, toutes touchées par la pauvreté.
Soit directement dans leur quotidien, soit
parce qu’elle les révolte ou les indigne…
toutes partagent un même intérêt pour ce
sujet. La pauvreté sous toutes ses formes
est inacceptable. C’est une souffrance du
monde. La soulager ne suffit pas. Elle doit
être combattue. Beaucoup, avant nous,
s’y sont risqués.
Nous puisons aux sources de l’Education
Populaire, de l’Action Catholique (voir, ju-
ger, agir), de Jean Rodhain, qui donna son
premier élan au Secours Catholique…
et de tant d’autres à travers le monde…
Promouvoir le développement « de
tout l’homme et de tous les hommes »
(Paul VI) est notre boussole.
C’est vrai, la pauvreté est complexe, mul-
tiple dans ses causes comme dans ses
conséquences. Le groupe qui a conçu
ce livret pédagogique a essayé de tra-
duire avec ses mots, à partir de son
vécu, différents aspects de la question.
Il vous propose de faire votre propre che-
min avec les groupes que vous animez
ou accompagnez.
Le Département Recherche Expéri-
mentations Développement (DRED)
a pour mission de soutenir la recherche
sur de nouvelles manières de lutter
contre la pauvreté, au sein du Secours
Catholique – Caritas France, en s’ap-
puyant sur la participation de tous,
pour viser une transformation sociale.
Créé en 2012, il est constitué d’An-
ne-Catherine Berne, Jean-Luc Graven
et Brigitte Serrano-Bellamy. Le DRED
est en charge de la coordination des
Chantiers Prioritaires 2011-2016.
Le Groupe de Développement
Social (GDS) est un groupe de travail
créé en 2001 autour de la présence
du Secours Catholique en quartiers
populaires. Ce groupe rassemble des
bénévoles, des volontaires civiques
et des animateurs du Secours Catho-
lique chaque trimestre pour échanger
sur leurs pratiques et travailler sur des
thématiques propres à la pédagogie
du Développement Social. Ces der-
nières années, il s’est également ou-
vert aux réalités du monde rural.
CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ
4
LIVRET PÉDAGOGIQUE
SOMMAIRE
1. REGARDER LA PAUVRETÉ EN FACE
	 1.1 La pauvreté : de quoi parle t-on ? ...........................................
	 1.2 Mesurer la pauvreté .................................................................
	 1.3 La pauvreté ressentie ..............................................................
	
2. ANALYSER LES CAUSES DE LA PAUVRETÉ
	 2.1 Analyser les causes : des faits à connaître et à comprendre ...
	 2.2 Des besoins non couverts ........................................................
	 2.3 Y-a-t-il un déterminisme dans tout cela ? .................................
	 2.4 Analyser en référence à des valeurs ........................................
3. AGIR ENSEMBLE CONTRE LA PAUVRETÉ
	 3.1 Les formes d’action ..................................................................
	 3.2 Le développement ...................................................................
	 3.3 Les impasses de la lutte contre la pauvreté .............................
	 3.4 Interpeller pour lutter contre la pauvreté ..................................
	 3.5 Du local au global ....................................................................
p.6
p.12
p.16
p.22
p.26
p.27
p.32
p.38
p.40
p.42
p.43
p.44
Conception : Secours Catholique, Directeur de publication : Véronique FAYET,
Coordination de la rédaction : Département Recherche Expérimentations Dévelop-
pement : Anne-Catherine BERNE et Jean-Luc GRAVEN, Rédacteurs : Jean-Marc
BAUSSON Finistère, Anne-Catherine BERNE DRED, Sarah CAPITANT Paris,
Tidiane CISSOKO Seine-Saint-Denis, Florian COURRESGES Seine-Saint-De-
nis, Jean-Luc GRAVEN DRED, Eva BOIJOLS Savoie, Amandine LE BARBIER
DRED, Myriam RETEL Savoie, Sandrine LLUANSI Aix-Arles, Célia MONNET
Aix-Arles, Pascale MICHEL Aix-Arles, Sylviane GARCIA Aix-Arles, Gwenaël
SEIBEL Seine-Saint-Denis, Christophe LALAIN Hauts-De-Seine, Luc BIENVENU
Alpes-Maritimes, Thierry GUERIN Département Mobilisation Citoyenne, Michèle
CUNY Finistère, Françoise COLLE Paris, Françoise GIANFERMI Paris, Florence
RAMBAUD Paris, Lucie DOS SANTOS Savoie, Kaddour BENAOUDA Vaucluse,
André HOUSEZ Paris, Marion NAVELET Seine-Saint-Denis.
Contacts : jeanluc.graven@secours-catholique.org
annecatherine.berne@secours-catholique.org
Conception graphique et illustrations : Vincent FISSON / mars 2015
5
CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ
REGARDER
LA PAUVRETÉ
EN FACE
1
6
LIVRET PÉDAGOGIQUE
LA PAUVRETÉ :
DE QUOI PARLE T-ON ?
A / LA PAUVRETÉ, C’EST QUOI ?
1.1
> C’est un cumul de précarités dans plu-
sieurs domaines, qui entraîne une situation
de rupture et d’exclusion, privant la personne
de ses droits fondamentaux.
> C’est une situation dans laquelle la personne
n’a pas accès aux ressources matérielles,
culturelles, ou sociales de façon suffisante
pour survivre, pour être autonome et libre de
ses choix, pour s’intégrer et participer à la
société dans laquelle elle vit.
> DÉFINITION
D’après les définitions du CEPE (Centre d’Etudes sur la
Pauvreté et l’Exclusion, Québec), du Conseil de l’Europe
(1984), de l’EAPN (Réseau Européen Anti-Pauvreté), du
PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développe-
ment) (2005), et de LaToupie (Réseau pour une mondiali-
sation du progrès social et de l’équité).
7
CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ
> T’as trop de galères qui s’enchaînent.
> T’as trop la honte partout où tu es.
> T’as la rage de pas pouvoir faire comme
les autres, de vivre tes rêves, tes projets.
> Tu comptes pas, on s’en fout de ce que
tu penses, on décide à ta place.
> BREF, t’es pauvre quoi !
> VERSION TOUT-TERRAIN
RAAAAHHH !!
GRRRR !!
PFFFF !!
8
LIVRET PÉDAGOGIQUE
B / LA PAUVRETÉ ET SES COMPLICES
Quel rapport entre les termes : pauvreté, exclusion, précarité, misère ?
PAUVRETÉ
PRÉCARITÉ
(temporaire,
peut être chronique)
insécurité, incertitude
MISÈRE
privation
du minimum vital
rejet, violation
des droits
de l’Homme
perte de dignité, survie,
manque de ressources
économiques
grande pauvreté
marginalisation
EXCLUSION
subie ou volontaire
9
CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ
C / LA PAUVRETÉ SOUS TOUTES SES FACETTES
LES RAPPORTS NORD/SUD
Des mécanismes qui
nourrissent la pauvreté. L’ISOLEMENT,
LE CHÔMAGE, LES IMPASSES…
Quel chemin prendre pour
sortir de cette misère ?
LA PEUR
les fins de mois, l’administration,
le placement des enfants…
LE HARCÈLEMENT :
devoir se justifier, raconter sa vie,
donner des documents, situation
des migrants…
LES INÉGALITÉS AUGMENTENT.
La perception de la pauvreté
à travers les chiffres
et les statistiques…
CAC 40
INFLATION
BOURSE
PLACEMENT
DES ENFANTS
SAISIE
FIN DE
MOIS
LIBÉRALISME
IMPORT
EXPORT
CEUX QUI SONT
« EN HAUT » SONT LOIN
DE LA RÉALITÉ CONCRÈTE.
Une ignorance qui fait
des ravages…
> IDÉE D’ANIMATION
Pour susciter la discussion, on lance le dé. On échange autour de l’image qui apparaît.
Rendez-vous sur l’intranet pour télécharger les images en plus grand format.
Les riches sont
de +en + riches
Il ya de + en
+ de pauvres
Nbre de pauvres
Revenusdes+riches
10
LIVRET PÉDAGOGIQUE
D / LES VISAGES DE LA PAUVRETÉ DEPUIS 1946
1946 : L’immédiat après-guerre voit la création en France du
Secours Catholique (le 8 septembre 1946). C’est le moment de
soulager les mille misères qui accablent le pays. De multiples bonnes
volontés se révèlent pour agir concrètement. Ce bénévolat actif, qui
vient en aide aux DÉMUNIS, se révèle très UTILE pour les personnes
âgées, les familles nombreuses, les mal-logés, les prisonniers de
guerre qui reviennent… Cinq années plus tard, le Secours Catho-
lique s’associe à 12 Caritas à Rome. C’est la création de Caritas In-
ternationalis, alors considérée par l’Eglise comme sa voix officielle
« par rapport à son enseignement en matière de travail caritatif ».
1950/60 : Les années cinquante-soixante laissent à penser que,
malgré les vives tensions internationales, la décolonisation en
cours, le progrès est là. Une nouvelle société émerge. Le début
de la construction européenne en témoigne. Le nombre de chômeurs
est au plus bas (300 000), la PROTECTION SOCIALE se consolide
(création de l’assurance chômage en 1958, par exemple). Des popu-
lations restent cependant en marge de la croissance généralisée. Ces
oubliés sont souvent issus du quart-monde, ce sont aussi des per-
sonnes à la rue, des femmes seules avec enfants, des rapatriés, des
vieillards… Le Secours Catholique met au point des prototypes, les
Cités-Secours, qui permettront à ces personnes, qualifiées à l’époque
d’INADAPTÉES, de reprendre pied dans la société.
1975 : Le revenu par tête a été multiplié par trois depuis 1939 !
On pourrait espérer la fin de la pauvreté mais c’est, au contraire,
le début d’une longue période de régression. Les chocs pétroliers,
l’explosion du chômage, les bas salaires (un million de personnes
sous le seuil de pauvreté), l’arrivée de migrants et de réfugiés à la
suite de guerres (Vietnam par exemple…) sont des symptômes d’une
CRISE profonde et mondiale.
Le Secours Catholique, tout en poursuivant son action concrète aux
côtés des personnes DÉFAVORISÉES, décide de s’attaquer aux ra-
cines des problèmes. Il met en place un travail d’analyse, s’adresse
aux institutions, contribue à l’amélioration législative en matière de
DROITS SOCIAUX.
1985/90 : Dans ces années, en France, la pauvreté touche de
nouvelles catégories sociales. Les personnes cumulent les difficul-
tés : perte d’un emploi, familles qui se disloquent, mal-logement, pro-
blèmes de santé, exil… Les conséquences sont graves pour l’équilibre
psychique des personnes. On constate de plus en plus un phéno-
mène d’EXCLUSION. Devant cette accélération majeure, le Secours
Catholique va déployer une inventivité renouvelée. De multiples initia-
tives, tables ouvertes, entreprises de remise à l’emploi, accompagne-
ment individualisé, épiceries sociales, boutiques solidaires… tentent
de contribuer à la RÉINSERTION des personnes. Cela coïncide avec
la mise en place par l’État d’un filet ultime de protection sociale :
le RMI. Il a l’ambition d’apporter une aide financière et de stimuler
11
CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ
un retour vers l’emploi et une vie « normale ». Avec plus de 72000
bénévoles, le Secours Catholique étend considérablement son action
et sa présence.
Dès 1986, il a affirmé son choix de passer du « faire pour » au
« FAIRE AVEC». Cette transformation progressive de son action pour
quitter l’assistanat distributif, sera confirmée lors de son cinquantième
anniversaire en 1996 : « s’associer avec les pauvres pour construire
une société juste et fraternelle ». Mais la société évolue vite. Finan-
ciarisation de l’économie, catastrophes écologiques, émergence de
nouvelles maladies, crise de l’emploi…
Les années 2000 voient la société se crisper : un sentiment d’in-
sécurité et de crainte s’installe. Dans le même temps, les technologies
ne cessent d’évoluer. Elles ont un réel impact sur la vie quotidienne
(téléphones mobiles, internet, réseaux sociaux, production alimen-
taire de masse…). Nous sommes dans l’ère globale : les frontières
économiques et numériques disparaissent et les frontières géogra-
phiques sont de plus en plus opaques. Montée des inégalités, dérè-
glement climatique… Le monde voit naître de grands élans de mo-
bilisation (altermondialistes, Printemps arabes, Indignés…). De son
côté, la France connaît des améliorations sociales (CMU, accès aux
soins pour tous en 2003) mais aussi des régressions (restriction du
droit des étrangers).
Cet état de tension et ce phénomène de mondialisation donnent tout
son sens à l’action internationale du Secours Catholique : agir au plan
local et s’associer aux personnes qui subissent la pauvreté à une
échelle mondiale.
Dans le même temps, le Secours Catholique a renforcé sa volonté de
construire AVEC les personnes en PRÉCARITÉ des actions de lutte
contre la pauvreté qui mettent en valeur leurs capacités et font appel à
leur contribution active, que ce soit pour les situations d’urgence, pour
l’accompagnement ou le développement social. Cette dimension de la
participation de tous s’est affirmée dans le droit fil des orientations de
2006. Des expérimentations sont lancées…
ET VOUS, QUE PENSEZ-VOUS DE LA
SITUATION D’AUJOURD’HUI ? QUE DOIT
FAIRE LE SECOURS CATHOLIQUE ?
> IDÉE D’ANIMATION
1. Susciter le débat à partir de ce texte.
2. Proposer à chaque participant la série des affiches du Se-
cours Catholique depuis 1947 afin qu’ils choisissent celle qui,
pour eux, a le plus de sens… Les participants expliquent leur
choix entre eux.
12
LIVRET PÉDAGOGIQUE
MESURER LA PAUVRETÉ1.2
A / DES CHIFFRES ET DES PAUVRES
14.1% de la population
française vit en dessous
du seuil de pauvreté.
En 2012, le coût de la
vie a augmenté de 7%.
EN FRANCE ET EN EUROPE,
QUAND ON PARLE DES CHIFFRES
DE LA PAUVRETÉ, ON PARLE :
> De revenu médian
> D’augmentation du coût de la vie
> De mal-logement
> D’isolement social
> …
DANS LE MONDE,
ON S’INTÉRESSE À :
> L’accès à l’électricité
> L’accès à l’eau potable
> L’accès à l’école
> La mortalité infantile
> …
Augmentation
du niveau de vie
des plus pauvres
de 5.3% entre
2000 et 2010.
18.9%
pour les
plus riches
1% de la population mondiale
détient 50% des richesses
CHIFFRES MENSUELS POUR
UNE PERSONNE SEULE (2015)
Seuil de pauvreté (en 2014)
Revenu de Solidarité Active (RSA)
Allocation Temporaire d’Attente (ATA)
* allocation versée par Pôle Emploi aux demandeurs d’asile
et à certaines catégories de ressortissants étrangers.
Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance (SMIC)
993 €
513,90 €
343.50 €
1457,52 €
brut
> On ne peut donc pas placer la France dans une comparaison à l’échelle
mondiale puisque les données reconnues ne sont pas les mêmes.
Plus de 5 millions
de personnes
fragilisées
par rapport
au logement
- Rapport 2015 -
Fondation Abbé Pierre
En 2013, 12% de personnes
sont en situation d’isolement.
Les personnes les
plus pauvres sont
les plus touchées.
Une fois que l’on déduit ses «dépenses contraintes»
(loyer, impôts, assurances, transports...), que reste-t-il ?
C’est ce que le CNLE* appelle le «reste pour vivre».
*Conseil National des politiques de Lutte contre la pauvreté et l’Exclusion sociale.
13
CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ
… 16 n’en ont pas !
… En pourcentage de la
population, elle ne se classe
pourtant que 25e
sur 27.
… Vous a t-on déjà appelé
pour vous demander si vous
étiez heureux ? Que recouvre
l’indicateur « être heureux » ?
… Combien y a t-il de travailleurs
pauvres à 1.30 $ par jour ?
En Europe, 18 pays ont un
salaire minimum national…
L’Allemagne est le pays de
l’Union Européenne qui compte
le plus de pauvres…
46% des Irlandais se
déclarent heureux…
Les travailleurs pauvres dans le monde
(disposant de moins d’1.25 $ par jour)
sont passés de 689 millions en 2000 à
456 millions en 2011…
ATTENTION, LES CHIFFRES NE DISENT PAS TOUT !
SORTIS DE LEUR CONTEXTE, ON PEUT LEUR FAIRE
DIRE CE QUE L’ON VEUT !
Le compte est bon ?
14
LIVRET PÉDAGOGIQUE
VISION DU MONDE PAR
LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT (PIB)
B / PARCE QUE L’HUMAIN LUI AUSSI A DE LA VALEUR…
Le PIB est un indicateur économique de
mesure de la production économique réali-
sée à l’intérieur d’un pays. Il sert à donner la
valeur totale de la « production de richesse »
effectuée par les agents économiques ré-
sidant à l’intérieur de ce territoire. Les
agents économiques représentent
les entreprises, les administra-
tions publiques, mais aus-
si les ménages.
LE PIB,
QU’EST-CE
QUE C’EST ?
15
CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ
IL EXISTE D’AUTRES TYPES
D’INDICATEURS :
> L’indicateur de la pauvreté humaine,
basé sur la longévité, l’instruction et
les conditions de vie.
> L’indicateur sexo-spécifique du
développement humain : il est basé
sur les mêmes critères que l’IDH,
mais prend en compte les inégalités
entre hommes et femmes.
> L’indice de la participation des
femmes analyse s’il y a équilibre
ou non entre hommes et femmes
sur les questions de l’implication et
l’accès au pouvoir politique et aux
décisions économiques.
En Asie, l’Etat du Bouthan ne
mesure pas son PIB mais son
Bonheur National Brut (BNB).
VISION DU MONDE PAR
L’INDICE DE DÉVELOPPEMENT HUMAIN (IDH)
> LE SAVIEZ-VOUS ?
… PRENONS-LE EN COMPTE !
>
Il est calculé à partir de 3 critères :
> L’espérance de vie
à la naissance
> Le niveau de scolarisation
et d’alphabétisation
> Le PIB par
habitant.
L’IDH,
QU’EST-CE
QUE C’EST ?
1
5
2
6
3
7
9
4
8
10 187
186
185
184
183
182
181
180
179
178Norvège
Les 10 premiers
Tableau de l’IDH du Programme des
Nations Unies pour le Développement
Les 10 derniers
Mozambique
Etats-Unis Erythrée
Australie Guinée
Allemagne Sierra Leone
Suisse Burundi
N. Zélande Tchad
Singapour RD Congo
Pays-Bas Burkina Faso
Canada R.Centrafricaine
Danemark Niger
16
LIVRET PÉDAGOGIQUE
LA PAUVRETÉ RESSENTIE1.3
A / PARCOURS DE VIE
Chacun de nous a pu, à un moment ou un
autre, traverser des périodes dans le rouge,
l’orange ou dans le vert. Des évènements,
des rencontres, des accidents nous ont fait,
soit dégringoler, soit remonter la pente…
MALADIES
MIGRATIONS
RUPTURES
VIOLENCES
ADDICTIONS PERTE DE LOGEMENT
PRISON
RUPTURES FAMILIALES
PRESSION SOCIALE
PERTE D’EMPLOI
ENFERMEMENT
DÉCÈS D’UN PROCHE
ABUS SEXUELS
MAL-ÊTRE
Les facteurs de chute,
ce qui nous fait descendre
temps
niveaudevieressenti
Les rebonds,
ce qui nous permet de remonter
RENCONTRES REPRISES D’ACTIVITÉ
PAROLES BIENVEILLANTES
ENFANTS
OSER
VOULOIR
MAINS TENDUESREPRISE D’UNE
ACTIVITÉ PHYSIQUE
FOI
PÈLERINAGE
AMITIÉ
RENCONTRE AMOUREUSE SAVOIR-FAIRE
TALENTS
S’INVESTIR DANS DES PROJETS
Département Recherche Expérimentations Développement
Tel : 04 57 13 81 21 / Courriel : dept.red@secours-catholique.org Fiche d’animation // 1.3.A
PARCOURS DE VIE
OBJECTIFS :
1. PERMETTRE UN ÉCHANGE AUTOUR DES HISTOIRES
DE VIE DE CHACUN AU SEIN D’UN GROUPE.
2.	PRENDRE CONSCIENCE DE MOMENTS/ÉVÈNEMENTS
DÉTERMINANTS DANS LES PARCOURS DE VIE.
DÉROULEMENT
Cette animation a pour but de regarder, dans les parcours de vie des
uns et des autres, les éléments déterminants, ces moments qui font
que l’on a l’impression de sortir la tête de l’eau ou, à l’inverse, qui
nous font dire que c’est de pire en pire.
L’animateur présente alors l’imaginaire autour de la course de vélo.
Chacun a donc sa feuille sur laquelle il va pouvoir approximativement
reconstituer son parcours de vie comme celui d’une course de vélo.
On considère qu’il y a 3 niveaux (c’est vraiment la galère, en bas, c’est
un peu moins la galère au milieu et ça va franchement pas mal en
haut), sachant que :
• Quand ça monte, c’est peut-être un peu difficile mais on a le temps
de profiter du paysage, de regarder les montagnes, le bord de mer,
les maisons, les fleurs, de saluer des personnes que l’on connait…
• Quand ça descend c’est la chute libre, tout va trop vite, ce n’est
pas très agréable, ça fait très peur et on ne sait pas quand cela
va s’arrêter…
Chacun a donc reconstitué, approximativement, une courbe de sa
vie. En horizontal : le temps (par exemple découpé par tranches de 5
ans). En vertical, l’appréciation portée sur ces périodes : confortable,
moyenne ou galère.
Dans la vie de chacun, il y a des hauts et des bas. Le but n’est
pas d’avoir un schéma parfait mais de focaliser l’attention sur les
situations de retournement, les moments où la courbe s’est inversée.
Qu’est-ce qui a provoqué cela ?
Chacun va pouvoir présenter sa « course de vélo » aux autres et
essayer de se souvenir de l’élément déclencheur.
L’animateur note alors pour le groupe les déclencheurs « positifs »,
ceux qui permettent de remonter tranquillement la pente et les
déclencheurs « négatifs » qui font descendre à toute vitesse la pente.
Le groupe peut alors débattre sur ce qu’il repère dans l’expérience
des uns et des autres qui indique une voie pour sortir de ces phases
difficiles de précarité/pauvreté.
Cette animation suppose une bonne habitude de débat et de discus-
sion dans le groupe, un climat de confiance et de non-jugement.
DURÉE
MATÉRIEL
LIEU / ESPACE
GROUPE
10 personnes
maxi.
1H30
> Des feuilles pour chacun,
> des crayons
Pouvoir prendre des notes :
table ou support carton
FICHED’ANIMATION//1.3.A
18
LIVRET PÉDAGOGIQUE
B / PAROLES DE GALÈRE
CE QUE DISENT DE LA PAUVRETÉ
LES PERSONNES QUI LA VIVENT
ÊTRE EN DEHORS, DE CÔTÉ… INCAPACITÉ À S’EN SORTIR,
À ÊTRE QUI ON VEUT ÊTRE...
LE REFUS DU PASSÉ, L’OUBLI…ÊTRE DÉVALORISÉ,
DÉSHUMANISÉ…
CONTACT D’ÉGAL À ÉGAL,
SOUTIEN ASSOCIATIF,
FORCE DES LIENS…
NE JAMAIS BAISSER LES
BRAS, COMBATTRE…
On attend la maraude, d’être
regardé, de se sentir considéré.
La pauvreté, c’est avoir
besoin d’aide, mais avoir
trop peur d’être jugé.
Le plus dur, quand on est
pauvre, ce n’est pas de ne
pas avoir de sous, c’est de ne
pas être reconnu, ne pas avoir
de place dans la société.
La misère… C’est avoir
les mêmes rêves que tout le
monde pour l’avenir, mais
aucun moyen de les réaliser.
Quand j’étais plus petit, j’ai vécu
dans la misère, mais j’ai tout
oublié. C’est comme si je ne
voulais plus me rappeler.
Ça n’a pas brisé
mes rêves
PASSÉprécarité
galère
m
isère
19
CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ
C / LA PAUVRETÉ FAIT PEUR
> Les français, plus qu’ailleurs en Europe, ont dès l’enfance,
peur de sombrer dans la précarité. Pourquoi ?
MONDIALISATION
Selon le
Secours Populaire,
en 2012, 58% des
enfants (8-10 ans)
avaient peur de
devenir pauvre.
En 2012,
11 % de la population
française se disent
pauvres. 37% pensent
qu’ils vont s’appauvrir
(CSA)
28%
des français
estiment qu’il existe
un risque pour eux de
tomber dans la pauvreté.
C’est plus que nos
voisins européens.
(BIP)*
ACCIDENTS
DE LA VIE
*Baromètre des Inégalités et de la Pauvreté.
Département Recherche Expérimentations Développement
Tel : 04 57 13 81 21 / Courriel : dept.red@secours-catholique.org Fiche d’animation // 1.3.D
SUIS-JE VRAIMENT RICHE ?
OBJECTIFS :
1. PRISE DE CONSCIENCE SUR LES INÉGALITÉS.
2.	CHERCHER À COMPRENDRE ENSEMBLE.
DÉROULEMENT
Aujourd’hui, chacun va tenter de répondre à cette question :
Est-ce que je gagne assez d’argent pour bien vivre ?
> Pour répondre à cette question, chacun va, de façon
anonyme, calculer les revenus de son foyer.
REVENUS = travail, allocations, retraite, rentes (patri-
moine, placements…) Le revenu est divisé par le nombre de
personnes au foyer.
FOYER = personnes qui vivent avec vous.
> Chacun trouvera dans son enveloppe : un escalier des re-
venus, une gommette orange, une gommette verte.
ESCALIER DES REVENUS = répartition sous forme d’esca-
lier, du plus petit au plus élevé revenu suivant l’INSEE.
Gommette orange = je ne vis pas bien avec mes revenus.
Gommette verte = je vis bien avec mes revenus.
> Chacun place sur son escalier la gommette de son choix.
> L’animateur collecte les enveloppes, il place les résultats
sur le grand escalier.
> L’animateur présente les résultats en grand groupe.
> Répartition en groupes de maximum 15 personnes,
pour débattre autour de ces questions.
DURÉE
MATÉRIEL
GROUPE
De 20 à 100 personnes
Lors d’un forum, une journée
de délégation, une marche ...
En 3 temps.
Grand groupe (1h30),
collecte des données (1h),
temps d’échange (40 min).
une fiche escalier par personne,
une enveloppe par personne,
des gommettes orange et vertes,
prévoir une grande feuille avec
l’escalier des revenus accrochée
au mur avant le début
de l’animation.
FICHED’ANIMATION//1.3.D
4867.5 €
2736.7 €
2256.7 €
1966.7 €
1743.3 €
1555.8 €
1385 €
1206.7 €
1007.5 €
665 €
Niveau de vie moyen mensuel, par décile*, en 2012.
Source INSEE.
*décile : chaque partie représente 1/10 de l’échantillon de population;
21
CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ
ANALYSER LES
CAUSES DE LA
PAUVRETÉ
2
22
LIVRET PÉDAGOGIQUE
ANALYSER LES CAUSES :
DES FAITS À CONNAÎTRE
ET À COMPRENDRE
2.1
A / RICHES ET PAUVRES :
LES DIFFÉRENTES SILHOUETTES.
FAMILLE
SOCIAL
RELATIONS AMICALES
LA VIE ÉCONOMIQUE
LES BIENS MATÉRIELS
L’ESPRIT :
ÉMOTION
INTELLECT
SPIRITUEL
CULTUREL
Chefd’entrepriseinformatique,beau-
coupderelationsetd’amis,cultivé.
NB : la taille des personnages est proportionnelle à leurs revenus.
RSA,beaucoupd’amis,espritouvert.
Petiteretraited’électricien,pasd’amisni
derelations,n’aimepassortir.
Salairemoyen,infirmière,célibataire,pas
d’amis,pasletempspourlaculture.
Salairemoyen,fonctionnaireSNCF,vie
affectiveetrelationnellepauvre,aime
voyageretsecultiver.
Retraitecorrectedesecrétairededirec-
tion,faitdubénévolat,participeàl’Univer-
sitédutempslibre.
Gérantdeplusieurscentresdecontrôle
technique,relationspurementprofession-
nelles,croyant,présideuneassociation.
Conseillèrepolitique,pasdetempspour
lafamilleetpourdévelopperdesrelations
personnelles,nes’impliquepasdansla
viedesonquartier,elleafaitdelongues
études,elleesttrilingueetvoyagebeau-
coupàl’étranger.
Patricia Gilbert Lucette ColetteJonathan Ahmed Daniela Bill
Département Recherche Expérimentations Développement
Tel : 04 57 13 81 21 / Courriel : dept.red@secours-catholique.org Fiche d’animation // 2.1.A
LES TROIS CAS
OBJECTIFS :
1. PRENDRE CONSCIENCE DE SES PROPRES REPRÉSENTATIONS DE LA
PAUVRETÉ ET DE LA RICHESSE. LES CONFRONTER À LA RÉALITÉ.
2.	TRAVAILLER SUR LA QUESTION DES INÉGALITÉS ET SUR LES DIFFÉ-
RENTES FAÇONS DE LUTTER CONTRE LA PAUVRETÉ.
DÉROULEMENT
1ERE
ÉTAPE : 10 MINUTES
L’animateur place au mur une silhouette. Les pieds et les jambes
sont bleus, le buste et les bras sont rouges, la tête est jaune. Il s’agit
«un français moyen».
Les participants sont invités à imaginer : de quoi est faite la vie
de cette personne ? Quelles sont ses activités, son travail, ses loisirs
? Ce qu’elle possède ? Où elle habite ? Quel est son environnement
familial, amical ? etc.
Au fur et à mesure, l’animateur écrit sur des post-it les éléments
cités par le groupe et il les place selon les trois zones :
> ce qui concerne le matériel et l’économique (bleu),
> le relationnel, la vie sociale (rouge),
> le culturel et le spirituel (jaune).
Pour terminer cette première étape, le groupe donne un prénom
à son personnage.
2E
ÉTAPE : 15 MINUTES
L’animateur place au mur une autre silhouette, plus grande que la
première. Cette personne est très riche. De même que précédem-
ment, les participants lui inventent une vie. Les post-it sont placés
au fur et à mesure selon les trois zones : bleue, rouge ou jaune.
Un prénom est donné à ce deuxième personnage.
Une 3ème silhouette, plus petite que la première, est placée sur
le mur. Il s’agit d’une personne très pauvre.Comme précédemment,
les participants sont invités à s’exprimer à son sujet et les post-it
sont placés selon les trois zones de couleur.
3E
ÉTAPE : 15 MINUTES
Le groupe essaye de qualifier chacune des silhouettes en com-
mentant leurs situations. Il est alors invité à comparer les trois sil-
houettes et à faire part de ses constats. A quoi se reconnaissent la
pauvreté et la richesse? Quels en sont les signes ?
4E
ÉTAPE : 20 MINUTES DÉBAT
L’animateur s’adresse au groupe : le Secours Catholique mène des
actions pour lutter contre la pauvreté.
> Quel registre de la pauvreté touche-t-elle ?
(Dimension économique, sociale, culturelle).
> Essayons de les identifier et de préciser. Sont-elles efficaces ?
> Qu’est-ce qui les rendrait plus efficaces ?
> La pauvreté recule-t-elle réellement ?
DURÉE
MATÉRIEL
LIEU / ESPACE
GROUPE
Une quinzaine
de personnes
1H
> Trois silhouettes
(moyenne, grande, petite)
Elles doivent être imprimées ou
dessinées en format paper board
> Post-it
> Marqueurs
> Pâte à fixe
Des chaises en demi-cercle
face à un tableau ou un
grand mur vide.
FICHED’ANIMATION//2.1.A
24
LIVRET PÉDAGOGIQUE
B / REMONTONS LES CAUSES
4étapesPourbiencomprendre
LA SITUATION
On repère
une fuite d’eau
dans la maison.
Une famille
(6 personnes)
habite dans un
logement trop petit,
insalubre.
3 des enfants sont
souvent malades.
le père de famille
est dans une
situation précaire
(travail irrégulier).
Cela crée des
tensions
dans la famille.
Le toit est
endommagé. L’eau
se glisse entre
les tuiles.
Le logement est
difficile à chauffer,
humide*, le nombre
de personnes vivant
dans le logement
crée forcément
des tensions
compte tenu de
la promiscuité
et du manque
de ressources
financières.
* Ceci crée chez
les enfants des
pathologies
respiratoires.
Mettre un seau et le
vider régulièrement
sinon l’action
est inefficace.
La famille va
régulièrement
chez le médecin.
Mettre un
absorbeur
d’humidité,
un chauffage
d’appoint.
Proposer aux
enfants de partir
l’été en camp
de jeunes.
Chercher les
causes de la fuite :
monter sur le toit,
et réparer.
Initier une demande
de changement de
logement auprès
d’un organisme HLM.
Soutenir la recherche
d’emploi du père
de famille. Mener une
action vers le bailleur
pour améliorer la qualité
du logement. Mener un
plaidoyer vis-à-vis des
pouvoirs publics sur la
politique du logement
au sein du CAU
(Collectifs des 34
Associations Unies
pour le logement).
POURQUOI
C’EST COMME ÇA ?
AGIR SUR LES
CONSÉQUENCES
IMMÉDIATES
AGIR SUR
LES CAUSES
EtauSecoursCatholique...
25
CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ
C / REPENSONS LA PAUVRETÉ AVEC ESTHER DUFLO
Esther Duflo est une économiste franco-américaine,
spécialiste du développement et de la pauvreté. Elle
a écrit un ouvrage avec Abhijit Banerjee, qui nous
invite à « Repenser la Pauvreté ».
Abhijit V. Banerjee, Esther Duflo, Repenser la pauvreté, Éditions du Seuil,
coll. « Les Livres du Nouveau Monde », 2012, 422 p., ISBN : 978-2-02-100554-7.
Les politiques en direction des pauvres sont souvent
polluées par des enjeux idéologiques. Les dirigeants
politiques prennent des décisions à partir d’idées
fausses, préconçues. S’ils ne vont pas sur le terrain, ils
ne peuvent proposer de solution adaptée à la réalité…
Ainsi, les pauvres reçoivent tout un tas d’informations
dont ils ne savent que faire. Ils doivent les trier avant
de prendre des décisions : c’est beaucoup d’énergie
dépensée.
En étant responsable de trop d’aspects de leur vie,
les pauvres peuvent être victimes de symptômes
dépressifs fréquents. Cela « sape leur volonté
d’agir », entrave leur « volonté de démarche ».
1/ Pour poursuivre le débat, regardez les vidéos suivantes sur Youtube :
Esther DUFLO, Pourquoi y a t-il encore un milliard de pauvres ? Part. 1 et 2.
2/ Quelles autres causes pouvez-vous trouver, ici et ailleurs.. ?
Pistes : gestion des déchets, démographie, éducation, corruption…
... LA PAROLE EST À VOUS !
IDEOLOGIE + IGNORANCE = INERTIE
TROP D’INFOS, TUE L’INFO
UNE SITUATION QUI PÈSE
LOGEMENT
FAMILLE
INFOS
INFOS
INFOS
INFOS
INFOS
INFOS
INFOS
INFOS
INFOS
INFO
S
INFOS
INFOS
INFOS
INFOS
> IDÉE D’ANIMATION
TRAVAIL
SANTÉ
26
LIVRET PÉDAGOGIQUE
DES BESOINS NON COUVERTS2.2
A / PRENDRE EN COMPTE LES BESOINS
À partir de la Pyramide de Maslow
Le psychologue américain Abraham
Maslow a défini cinq besoins fonda-
mentaux en les hiérarchisant (pyra-
mide de Maslow). Il est possible de
lire ces différentes catégories des
besoins de manière distincte, en les
rendant interdépendants.
> PAR EXEMPLE LE CHEMIN ROSE :
En participant à un groupe (un atelier cuisine
par exemple), la personne reprend contact
avec d’autres gens et se crée des amis. Ce
sentiment d’appartenance rehausse son
estime d’elle-même et lui donne confiance
en elle pour reprendre des démarches de
recherche d’emploi ; ce qui lui permettra à
terme de se mettre en sécurité.
famille,
être en lien avec d’autres,
être dans un groupe,
faire équipe…
manger,
boire,
se vêtir,
dormir,
…
S’ÉPANOUIR
SÉCURITÉ
APPARTENANCE
PHYSIOLOGIQUES
ESTIME
reconnaissance,
besoin d’apprendre,
confiance en soi… connaître ses talents,
faire des choix,
accès aux loisirs
et à la culture…
logement,
emploi,
éviter les dangers,
accès aux soins…
27
CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ
Y A T-IL UN DÉTERMINISME
DANS TOUT CELA ?
2.3
A / LE SYSTÈME « ESCALATOR » (QUÉBEC).
Qu’est-ce qui ne va
pas dans ce système ?
Quels rouages
changer ?
Pourquoi je n’arrive
pas à monter ?
Comment être
solidaire avec eux ?
Comment faire
pour gagner plus ?
C’est quand
même pas mal
d’être à l’aise !
Notre société est comme
un « escalator » : certains
montent facilement,
d’autres redescendent...
… Alors, sur quoi faut-il
agir en premier ?
Faut-il s’acharner à aider les
personnes pour qu’elles ar-
rivent à monter l’escalator qui
descend ou faut-il s’occuper
du fonctionnement de l’esca-
lator ? Cherchons les boutons
de commande !
Quel changement de regard ?
Quelle nouvelle vision
de la société ?
Pourquoi est-on
si loin des autres ?
Nous sommes là,
nous n’arrivons
pas à monter…
lobby
politiquegrands
groupes
industriels
institutionsbanques
bourse
CAC 40
Département Recherche Expérimentations Développement
Tel : 04 57 13 81 21 / Courriel : dept.red@secours-catholique.org Fiche d’animation // 2.3.B
LA PAUVRETÉ EN DÉBAT
OBJECTIFS :
1. 	PRENDRE CONSCIENCE, AU SEIN D’UN GROUPE,
DES DIFFÉRENTES OPINIONS ET S’ÉCOUTER.
2.	DÉBATTRE ENSEMBLE ET PROGRESSER DANS
UNE RÉFLEXION COMMUNE.
DÉROULEMENT
PRÉPARATION :
Une fiche, avec une vingtaine de phrases numérotées, a été pré-
parée. Ces phrases ont été construites par un groupe de personnes
qui vivent dans la précarité et des bénévoles ou permanents du
Secours Catholique, à partir de situations vécues ou entendues. La
formulation de certaines phrases est volontairement ambiguë, par-
fois provocatrice. Il s’agit de susciter intentionnellement la réaction
des participants afin de provoquer le débat.
DÉROULEMENT :
La fiche comportant les phrases et la grille est distribuée aux
participants.
Dans un premier temps, les participants sont invités à classer per-
sonnellement les phrases dans la grille. (10 à 15 minutes) Chacun
va devoir placer les numéros des phrases avec lesquelles il est :
+ 2	 parfaitement d’accord
+ 1	 en accord
0	 plutôt d’accord
- 1	 plutôt pas d’accord
- 2	 pas du tout d’accord
Dans un deuxième temps, des groupes sont constitués
(3 ou 4 personnes). Les participants vont donc échanger sur leur
classification personnelle puis négocier entre eux pour établir une
classification commune à proposer au grand groupe.
(20 minutes).
De retour en grand groupe, l’animateur fait s’exprimer les
« parfaitement d’accord » (+ 2) et les « pas du tout d’accord » (- 2)
de chaque groupe. L’animateur cherche à mettre en évidence les
choix isolés, les choix contradictoires, la nature des débats au sein
de chaque petit groupe.
Un débat peut alors s’instaurer. Est-ce que les affirmations pré-
sentées se rapprochent de situations que vous connaissez ? Peut-
on ainsi les généraliser ? N’y a-t-il pas de contre- exemples ? Que
pouvons-nous engager de l’ordre de l’accompagnement individuel
ou d’actions de mobilisation collective et de plaidoyer par rapport à
ce qui nous paraît inacceptable ?
DURÉE
MATÉRIEL
LIEU / ESPACE
GROUPE
Entre 6 et 15
personnes
+2
+1
0
-1
-2
2 heures
> Une fiche avec les
phrases par participant
> 1 grille par participant,
> Un stylo
+ Une grille par petit groupe.
Autant de lieux
que de petits groupes.
FICHED’ANIMATION//2.3.B
29
CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ
B / LA PAUVRETÉ EN DÉBAT
1.	 L’Etat a exploité nos parents migrants.
2.	 Tout homme est acteur de sa propre vie.
3.	 Dans les institutions, l’accueil des personnes pour déposer leurs dossiers
est mal fait.
4.	 Les pauvres ne veulent pas trouver de travail alors qu’il y a plein d’offres
à Pôle Emploi.
5.	 « J’ai honte de ma situation, je ne vais pas frapper aux portes, je ne fais
pas la demande ».
6.	 Les pauvres gagnent plus avec les aides qu’en allant travailler. Ils profitent
du système.
7.	 Notre société reproduit les inégalités sociales. « En France, si t’es pauvre,
t’as de grandes chances d’avoir des enfants pauvres ».
8.	 On demande aux pauvres de répéter chaque fois le récit de leur vie et on les juge.
9.	 Les étrangers viennent se soigner chez nous et ça met la « Sécu » en déficit.
10.	 Les pauvres n’ont pas les moyens mais ils font plein d’enfants.
11.	 On n’obtient chaque fois que des petites aides financières, ce qui oblige
sans cesse à « quémander ».
12.	 Les pauvres n’ont pas d’argent mais achètent des grosses télés,
le dernier smartphone.
13.	 Les pauvres sont filous, ils connaissent toutes les combines.
14.	 Il y en a qui ne sont pas gâtés, dès le début de leur vie.
15.	 En France, il n’y a plus de travail manuel simple pour les sans-diplômes.
16.	 Beaucoup de prisonniers apprennent leur sortie le jour même. Ils n’ont pas
le temps de se préparer.
17.	 L’administration maintient les sans-papiers en précarité en ne leur donnant
pas accès au travail.
18.	 Il n’y a déjà pas assez de travail pour les français et on fait rentrer les étrangers.
19.	 Etre dans la rue, ça rend fou.
20.	 Les SDF refusent des hébergements sans raison.
21.	 Il y a de plus en plus d’emplois précaires.
22.	 Les pauvres consomment mal (alcool, tabac, drogue, alimentation).
Ça leur coûte cher et ils sont en moins bonne santé.
23.	 Une mauvaise santé peut être liée aux problématiques de logement.
Département Recherche Expérimentations Développement
Tel : 04 57 13 81 21 / Courriel : dept.red@secours-catholique.org Fiche d’animation // 2.3.C
UN PAS EN AVANT
OBJECTIFS :
1. PRENDRE CONSCIENCE DES INÉGALITÉS DANS LA SOCIÉTÉ
2.	COMPRENDRE LES CONSÉQUENCES POSSIBLES, POUR LA
PERSONNE, DE SON APPARTENANCE À CERTAINES MINORITÉS
SOCIALES OU CULTURELLES.
DÉROULEMENT
A/ MISE EN SITUATION
1. Les participants se voient attribuer une « carte rôle » au
hasard, qui présente quelques caractéristiques d’une per-
sonne. Demandez-leur de la conserver, de ne pas la montrer
aux autres et de ne pas l’échanger.
2. Invitez-les à lire leur « carte rôle» et à se glisser dans
la peau de leur personnage le temps du jeu. Laissez-leur
quelques minutes pour imaginer leur histoire, leur passé,
leurs envies, leurs difficultés… Vous pouvez éventuellement
les aider en lisant les questions suivantes :
Comment s’est passée votre enfance ?
Comment était votre maison ?
Quels métiers exerçaient vos parents ?
A quoi ressemble votre vie aujourd’hui ?
Que faites-vous de vos journées ?
Quel est votre mode de vie ? Où vivez-vous ?
Combien gagnez-vous ?
Que faites-vous pour vos loisirs ?
Qu’est-ce qui vous motive le plus ?
Qu’est-ce qui vous fait peur ?
Ce temps doit être calme et silencieux, chacun construit
son personnage dans sa tête.
3. Demandez aux participants de se mettre en ligne au bout
de l’espace de jeu ou en bas de l’escalier. Expliquez que
vous allez leur lire une liste de situations ou d’évènements.
Chaque fois qu’ils sont en mesure de répondre « oui » pour
leur personnage, ils doivent faire un pas en avant. Dans le
cas contraire, ils restent sur place.
4. Lisez les situations une par une. Marquez une pause entre
chaque afin que les participants puissent éventuellement
avancer. Observez attentivement les places de chacun.
5. Demandez enfin aux participants de constater leur posi-
tion finale et de regarder autour d’eux pour savoir comment
ils se situent par rapport aux autres.
DURÉE
MATÉRIEL
LIEU / ESPACE
GROUPE
Un minimum de 10
personnes mais c’est
mieux à une vingtaine
Une bonne heure
Autant de « cartes rôle »
que de participants,
la liste des situations
pour l’animateur
Un espace grand
(extérieur : un grand parking,
intérieur : un vaste escalier,
par exemple)
FICHED’ANIMATION//2.3.C
Département Recherche Expérimentations Développement
Tel : 04 57 13 81 21 / Courriel : dept.red@secours-catholique.org Fiche d’animation // 2.3.C
UN PAS EN AVANT (suite)
B/ LE DÉBRIEFING
Donnez-leur deux minutes pour que chacun puisse vraiment
sortir de son personnage (mais sans le révéler aux autres).
Il peut être intéressant de changer de lieu pour entamer la
discussion.
Commencez par leur demander ce qu’ils ont ressenti
suite au jeu :
> Qu’est-ce que j’ai ressenti quand les autres avançaient
et pas moi ?
> Qu’est-ce que j’ai ressenti quand je me suis rendu
compte que j’avançais et pas les autres ?
> Comment je me suis senti dans la peau de mon personnage ?
> Concernant ceux qui avançaient souvent, à quel moment ont-
ils constaté que les autres n’avançaient pas aussi vite qu’eux ?
On peut ensuite passer un moment sur les rôles de chacun :
> Peuvent-ils deviner le rôle joué par les uns et les autres ?
On propose alors à chacun de lire sa « carte rôle » et de
présenter en quelques mots le personnage comme il
l’avait imaginé.
Généralisation :
Aller au-delà du jeu pour tirer des conclusions et réfléchir
ensemble :
> Les personnages joués nous sont-ils complètement étrangers ?
> Est-ce que j’imaginais que des écarts si grands
puissent exister ?
> Qu’est-ce qui m’a le plus interpellé ?
> Quelle est notre position par rapport à la majorité de
la population mondiale ?
DES SITUATIONS :
• Vous avez un logement décent avec l’électricité et l’eau potable.
•Vous n’avez jamais été inquiété de ne pas pouvoir
manger à votre faim.
• Vous êtes allé à l’école et êtes capable de lire le journal.
• Vous possédez téléphone, télévision, voiture.
DES « CARTES RÔLE » :
• Vous êtes un immigré malien en situation irrégulière.
• Vous êtes le président de la section jeunesse d’un
parti politique.
• Vous êtes une mère célibataire sans emploi.
• Vous êtes la fille du directeur de l’agence bancaire locale.
• Vous étudiez les sciences économiques à l’université.
D’après CCFD- Terre Solidaire et le Manuel pour la pratique de l’Education
aux Droits de l’Homme avec les jeunes du Conseil de l’Europe
> VOUS TROUVEREZ LES LISTES
COMPLÈTES SUR L’INTRANET.
> À TITRE D’EXEMPLE :
32
LIVRET PÉDAGOGIQUE
ANALYSER EN RÉFÉRENCE
À DES VALEURS
2.4
A / VISION DE SOCIÉTÉ
« Nous croyons
en une société
dans laquelle
chacun a sa
place, une
société qui ne
nous définit
pas par ce que
nous avons
mais bien
par qui nous
sommes.»
liberté d’agir, équité,
solidarité, partage,
respect de l’environnement,dignité humaine, bien commun,vivre ensemble, force des liens,
participation
FRATERNITE
UNIVERSELLE
Département Recherche Expérimentations Développement
Tel : 04 57 13 81 21 / Courriel : dept.red@secours-catholique.org Fiche d’animation // 2.4.A
LA MONTGOLFIÈRE
OBJECTIFS :
1. TRAVAILLER ENSEMBLE À PARTIR DU TEXTE « VISION DE SOCIÉTÉ »
DU SECOURS CATHOLIQUE.
2.	PERMETTRE L’EXPRESSION DES CONVICTIONS DE CHAQUE
PERSONNE AU SEIN D’UN GROUPE
3.	FAIRE ŒUVRE DE CRÉATIVITÉ EN RÉALISANT UNE ILLUSTRATION
QUI SYMBOLISE LES CONVICTIONS PARTAGÉES D’UN GROUPE
DÉROULEMENT
Ce temps va permettre de réaliser des montgolfières qui
peuvent rester dans le local de l’équipe. Elles sont porteuses
de sens.
1ERE
ÉTAPE : lecture du texte « Vision de société » du Secours
Catholique (2011), paragraphe par paragraphe en laissant
aux personnes le temps de réagir : (ce qui me parle, ce qui
me choque, ce avec quoi je suis d’accord, pas d’accord) et en
notant au fur et à mesure des mots clés.
2ÈME
ÉTAPE : les mots clés repérés par les un-es et les
autres sont mis en commun et le groupe choisit ceux qui
font consensus. Ils pourront être inscrits sur la nacelle de la
montgolfière.
3ÈME
ÉTAPE : le groupe construit une phrase qui commence
par «nous croyons...» Cette phrase pourra être notée sur le
ballon de la montgolfière.
4ÈME
ÉTAPE : poursuivre l’image à partir des questions
suivantes : d’où vient l’énergie qui va permettre au ballon
d’être gonflé? Qu’est-ce qui va faire que cette montgolfière
s’élève ? De quoi faut-il se débarrasser pour pouvoir décoller?
5ÈME
ÉTAPE : le groupe réalise son illustration afin de la
présenter à d’autres groupes qui auront de leur côté réalisé
une autre. Soyons créatifs ! Il peut y avoir des images,
logos, couleurs...
6ÈME
ÉTAPE : un échange peut ensuite avoir lieu, à la fois
sur la manière dont chaque groupe a travaillé mais aussi
sur le résultat final.
DURÉE
MATÉRIEL
LIEU / ESPACE
GROUPE
Par petits groupes
de 5 / 6 personnes
maximum
Une bonne heure
> De grandes feuilles pour la
réalisation de la montgolfière
> Des feuilles de couleur A4
> Des feutres, des crayons
de couleur, des marqueurs
> Des revues,…
Des tables
et des chaises
FICHED’ANIMATION//2.4.A
34
LIVRET PÉDAGOGIQUE
35
CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ
B / LA PENSÉE SOCIALE DE L’ÉGLISE
Au fil du temps et spécialement à la fin du 19e
siècle, les catholiques (laïcs, religieux ou
mouvements) ont analysé les enjeux de la vie en société, pour proposer des principes de
réflexion, dégager des critères de jugement, suggérer des orientations concrètes. C’est
l’ensemble de cette pensée, de cette sagesse, que l’on appelle « Pensée Sociale de l’Eglise ».
Ces quatre principes sont des repères possibles pour
les actions ou les politiques de lutte contre la pauvreté.
Ouvrages :
Notre Bien Commun, Conférences des évêques de France, Les Editions de l’atelier, 2014.
Vers la justice de l’Evangile. Introduction à la Pensée Sociale de l’Eglise,
Pierre de Charentenay, DDB, 2008.
Sites web :
http://www.doctrine-sociale-catholique.fr (site du CERAS)
http://www.eglise.catholique.fr (site officiel de la Conférence des évêques)
> POUR ALLER PLUS LOIN
- Reconnaître
la personne humaine,
créée par Dieu, dans toutes
ses dimensions (économique,
politique, spirituelle, culturelle,
sociale…)
-	 Mettre la personne hu-
maine au centre de toutes les
actions en société.
« Etre digne, c’est pouvoir se
respecter soi-même, physi-
quement, moralement »
Ladigni
té
humaine, c’est :
Lasolidari
té, c’est :
QUI ?Personne n’est
trop pauvre pour
ne rien avoir
à partager.
La solidarité, c’est
être tous responsable
de tous pour le
bien commun.
- Faire confiance
et responsabiliser.
- Donner les moyens à la
personne de faire par elle-même.
- Placer les décisions au
niveau le plus proche des
personnes concernées.
La subsidiarité, c’est :
Le bien commun, c’est :
- L’ensemble des conditions
sociales qui permettent,
tant aux groupes qu’à
chacun de leurs membres,
d’atteindre leur
épanouissement.
- Donner accès aux biens
communs : eau, santé,
alimentation…
36
LIVRET PÉDAGOGIQUE
C / LES VALEURS DANS L’ ÉVANGILE
20 1
« Apprenez donc quelque chose du
Royaume des Cieux. Un propriétaire est sorti à
la première heure du jour afin d’embaucher des
travailleurs pour sa vigne. 2
Il se met d’accord
avec les travailleurs pour un denier par jour et il
les envoie à sa vigne.
3
Dans la matinée il en voit d’autres qui sont
là sur la place sans rien faire, 4 et il leur dit : «
Allez vous aussi à la vigne et je vous donnerai
ce qui sera juste. »
5
Aussitôt ils y vont. Le propriétaire sort de nou-
veau à midi, puis dans l’après-midi, et il agit de la
même façon.
6
À la tombée du jour — c’était la onzième
heure,ilsortetilentrouvequisontlàassis.Illeurdit:
« Pourquoi restez-vous là toute la journée sans
rien faire ? » 7
Eux lui répondent : « C’est que
personne ne nous a embauchés.» Et il leur dit :
« Allez donc vous aussi à la vigne ».
8
Le soir venu, le propriétaire de la vigne dit à
son intendant : « Appelle les ouvriers et donne-
leur leur salaire ; tu commenceras par les der-
niers et tu continueras jusqu’aux premiers ».
9
Ceux qui ont été embauchés à la onzième
heure se présentent donc les premiers ; ils re-
çoivent un denier. 10
Quand les premiers arrivés
se présentent à leur tour, ils pensent qu’ils vont
recevoir davantage, mais eux aussi reçoivent
un denier.
11
Pendant qu’on les paie, ils protestent
contre le propriétaire : 12
« Ces derniers, disent-
ils, n’ont fait qu’une heure, et tu les mets sur le
même plan que nous qui avons travaillé toute
une journée au soleil ».
13
Il réplique à l’un d’eux : « Mon ami, je ne
suis pas injuste avec toi. Nous étions d’accord
pour un denier, n’est-ce pas ? 14
Prends ce qui
te revient et va-t’en. Moi je veux donner à ce
dernier autant qu’à toi.
15
N’ai-je pas le droit de faire chez moi ce que je
veux ? Serait-ce que tu es envieux parce que moi
je suis bon ? »
16
Oui, les derniers seront premiers, et les
premiers, derniers. »
Parabole des ouvriers envoyés à la vigne, Matthieu.
> IDÉE D’ANIMATION :
Confier à un groupe le texte et un appareil photo.
Quelles valeurs ressortent de ce texte ?
37
CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ
AGIR ENSEMBLE
CONTRE
LA PAUVRETÉ
3
38
LIVRET PÉDAGOGIQUE
A / DES FORMES POSSIBLES D’ACTION
AU SECOURS CATHOLIQUE
Lors des dernières intempéries, la famille Padchans a tout perdu.
Comment le Secours Catholique peut-il les aider ?
URGENCES
Aide alimentaire
Ecoute
Finance
Nettoyage ACCOMPAGNEMENT
Ecoute et soutien psychologique
Démarches administratives
Mobilité
Justice
DÉVELOPPEMENTRéaménagementPlaidoyerAssurancesCoopératives
LES FORMES D’ACTION3.1
39
CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ
B / L’UNION FAIT LA FORCE
L’animateur commence par afficher les 2
images. Chacun va essayer de se mettre à
la place des personnages. L’animateur peut
proposer un temps de discussion autour de
3 questions :
> Qu’est-ce qu’il y a dans ma tête,
dans quel état d’esprit je suis ?
> Quelle est la suite de l’histoire ?
> Qu’est-ce que cela produit pour
les personnes ?
L’animateur peut alors proposer un temps
pour retrouver ensemble des histoires de
mobilisations collectives qui ont fait changer
la vie des gens, des actions de libération,
ici en France et ailleurs dans le monde.
> Les illustrations sont disponibles
sur l’Intranet.
> IDÉE D’ANIMATION : « L’UNION FAIT LA FORCE »
Intenable à long terme
Avoir un objectif commun
Energie du désespoir
L’union fait la force
Courage
Le faire ensemble
est aussi important
que le résultatEchec
Fierté
collective
Manque de confiance en
soi et envers les autres
Chacun sa place dans le groupe
40
LIVRET PÉDAGOGIQUE
> SUGGESTION D’ANIMATION :
A / LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ILLUSTRÉ
LE DÉVELOPPEMENT3.2
AGIR
ENSEMBLE
La diversité, c’est le pied ! Tous ensemble,
c’est vraiment
moins la galère !
La délégation de Chambéry a créé un outil, « La Précarité n’est pas un jeu », qui permet
de prendre conscience des réalités quotidiennes des personnes qui vivent la précarité.
Cet outil est disponible sur l’intranet :
http://intranet.secours-catholique.org/spip.php?article7063
Ou à l’adresse suivante :
https://docs.google.com/file/d/0B5xf8jKnEkvmbTlQWXhZMVpLN2M/edit?pli=1
Allons-y ensemble,
sans peur, sans crainte,
ne restons pas
sur place !
En fait, j’ai
vraiment peur !
Je me sens comme
un poisson dans l’eau...
Allez Gontran,
viens vers moi !
Qu’allons-nous
devenir, ça
craint trop…
Pas besoin, je sais
comment faire
Vas-y, jette toi à l’eau ! BRR, ça caille !
Partout, tout est glacé !
Regardons ce que
l’on peut faire…
Eglantine, rejoins-nous,
on se serre les coudes !
Allez les gars, si on
s’entraide on y arrivera !
Tenez le coup, ça en vaut la peine !
Faut vraiment y croire !
Waouh, la classe !
C’est comme ça que je
vais finir, chic alors !
Dur dur d’ÊTRE, mais ça
« vol » la peine d’émerger
41
CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ
B / LES CINQ DIMENSIONS DU DÉVELOPPEMENT
POLITIQUE :
Le bus ne passe pas souvent
dans le quartier et il est difficile
d’aller faire ses courses dans le
centre-ville. « Le Fil de Soi » lance
une pétition pour soutenir la
demande auprès de la mairie
pour un passage plus fréquent
du bus. Un rendez-vous
avec le maire a été obtenu
pour le mois prochain.
Un quartier, un local ouvert à tous, des personnes qui viennent régulièrement
ou pas, pour se rencontrer et mener des actions d’entraide solidaires.
SPIRITUEL :
A l’occasion de la fête de Pâques,
un méchoui est organisé. Des
musulmans et des chrétiens se
rassemblent. Deux textes sont
lus, un passage du Coran et
un de la Bible, pour échanger
ensuite ensemble.
SOCIAL :
La fête du quartier
est prévue dans un mois.
« Le Fil de Soi » participe à
l’organisation avec le centre social,
la MJC, la mairie et les associations
« Capoeira en fête » et « Rando
Nature ». Tout le monde est invité,
des habitants de toute la ville ont
l’habitude de venir en profiter.
CULTUREL :
Au «Fil de Soi»,
les participants s’organisent
pour faire des sorties culturelles.
Ils sont allés au Musée de la
châtaigne et un soir au
café-théâtre.
Dans notre environnement…
> Que faisons-nous déjà ?
> Quel(s) projet(s) pouvons-nous mener…
> en lien avec ces dimensions.
Chacune des cinq dimensions du dévelop-
pement doit se penser en fonction et en
faveur d’un environnement sain et durable.
> ET NOUS ? > ET LES GÉNÉRATIONS FUTURES ?
ÉCONOMIQUE :
La visite du Musée de la
châtaigne a donné l’idée à six
femmes de faire de la confiture.
Le groupe s’est agrandi et a pu vendre ces
confitures. Devant le succès de leurs ventes,
elles ont pu créer une coopérative. 50% des
recettes ont aussi été reversées à Caritas
Sénégal qui soutient le projet de micro-entre-
prise de femmes qui développent une
activité de couture.
LE FIL
DE SOI
LE FIL
DE SOI
42
LIVRET PÉDAGOGIQUE
LES IMPASSES DE LA LUTTE
CONTRE LA PAUVRETÉ
3.3
Apporter un coup de pouce ponctuel
« Quand un homme a faim, mieux
vaut lui apprendre à pêcher que
de lui donner un poisson »
Confucius.
Priorités exclusivement économiques :« Si l’on veut travailler, on trouve »(En finir avec les idées fausses sur les pauvreset la pauvreté, ATD Quart Monde, page 73)
Gérer la pauvreté… Inlassablement combler
les manques… Acheter la paix sociale…
« La main qui donne est toujours au-dessus de la main qui reçoit ».
d’après Damien Rouillier, délégation Maine et Loire.
L’environnement de la personne n’est pas pris en compte.
« Ce qui est fait pour nous, que d’autres ont décidé sans
nous, est en réalité contre nous. Soyons des êtres actifs».
Nelson Mandela.
Lutter contre les pauvres !
Eradiquer les pauvres au
lieu d’éradiquer la pauvreté.
Renvoyer la question aux spécialistes,
se passer la patate chaude…
VERS
UNE SOCIÉTÉ
JUSTE ET
FRATERNELLE
!
43
CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ
A / INTERPELLONS !
INTERPELLER POUR LUTTER
CONTRE LA PAUVRETÉ
3.4
ECONOMIQUE
Boycott : 500 personnes ouvrent un
compte dans la même agence bancaire
et retirent tout dès le lendemain pour faire
comprendre la force du consommateur
sur le système.
AUJOURD’HUI, CONTINUONS !
MOBILISATION
CITOYENNE
Participer aux conseils
citoyens, aux tables
de quartiers, aux
conseils municipaux...
COMMUNICATION
ART
Faire des films ou témoignages, des expos
au niveau local. Par exemple, un
photographe a fait des photos pour montrer
le visage de personnes en situation
de pauvreté partout dans le monde.
SYMBOLIQUE
• Au Québec, toutes les cloches du pays
ont sonné au même moment pour interpeller
le pays sur l’application d’une loi.
• Tous les ans, à l’occasion de la journée
internationale des personnes âgées, les
Petits Frères des Pauvres, partout en France,
offrent une rose aux passants afin qu’ils
l’offrent à leur tour à une
personne âgée de leur entourage.
• A Chambéry, confection d’une écharpe
géante par différents groupes. L’écharpe
est suspendue dans toute la ville et
interpelle les habitants sur la pauvreté.
• Utiliser les emplacements publicitaires d’une
ville pour lancer des messages ou valoriser
des groupes d’interpellation.
INTERPELLATION
PUBLIQUE
Cercle de silence,
témoigner auprès
des politiques…
DÉTRUIRE LA MISÈRE
Discours prononcé à l’AssembléeNationale Législative en 1849.
• La misère peut disparaîtrecomme la lèpre a disparu.• Détruire la misère, oui ! Cela est possible.• Je voudrais que cette Assemblée, majorité etminorité, n’ait qu’une seule âme pour marcherà ce grand but, l’abolition de la misère !
Victor Hugo
44
LIVRET PÉDAGOGIQUE
A / JOURNÉE MONDIALE DU REFUS DE LA MISÈRE
DU LOCAL AU GLOBAL3.5
Depuis 1987 en France, le 17 octobre, un rassemblement a lieu sur le parvis des Libertés
et des Droits de l’Homme au Trocadéro à Paris. En 1992, l’ONU a reconnu le 17 octobre
comme journée internationale pour l’élimination de la misère.
Pour que les très
pauvres témoignent
et soient entendus
au nom de tous ceux
qui subissent
la misère.
Pour que ceux qui
s’indignent et n’acceptent
pas l’injustice les rejoignent.
Pour que ceux qui ne se
rencontrent jamais puissent
s’encourager dans leur
engagement et croiser leurs
savoirs pour créer
du neuf.
Aubervilliers,
Animations
autour du livre
Montrouge,
Sensibilisation au centre
de formation des travail-
leurs sociaux
Saint Brieuc,
Rallye
République
Centrafricaine
Témoignages
Chambéry
Marche
Paris,
Animation sur la place
du Trocadéro, témoignages,
rencontres au Conseil
économique
et social
Montpellier,
Expression par le dessin
et l’écrit, chorale,
bibliothèque
de rue
Et d’autres
manifestations, réseaux :
Collectif Pouvoir d’Agir,
Semaine de solidarité internationale,
Forum Social Mondial…
45
CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ
B / 25 RÉVOLUTIONS TRANQUILLES MAIS
REMARQUABLES ICI ET AILLEURS
Le Groupe Développement Social qui a conçu ce livret, a cherché dans ses
connaissances des initiatives remarquables qu’il a souhaité mettre en valeur…
EMMAÜS
accueille et accompagne les personnes sans-
abri ou en situation de grande précarité afin de
leur permettre de reconquérir leur autonomie.
L’association interpelle également la société et
les responsables politiques.
LE CAU
(Collectif des Associations Unies pour le loge-
ment) rassemble 34 organisations nationales de
lutte contre l’exclusion. Il interpelle les pouvoirs
publics face aux problématiques de logement et
d’hébergement.
LES CCAS
services des municipalités, interviennent dans
l’aide sociale légale, facultative et l’animation
des activités sociales. Ils participent au respect
du maintien des droits.
ATD QUART MONDE
a pour but d’éradiquer la misère en promouvant
l’application du droit pour tous. Il agit sur le ter-
rain avec les personnes concernées, auprès des
institutions et parlementaires pour faire changer
les lois et auprès de l’opinion publique par des
campagnes citoyennes.
LE MICRO-CRÉDIT
permet aux personnes qui ont un projet mais qui
ne disposent pas de l’aide d’une banque tradi-
tionnelle de bénéficier d’un prêt pour mener à
bien ce projet.
KAIZEN
est un magazine alternatif porté par le Mouve-
ment Colibris et inspiré par la philosophie de
Pierre Rabhi. Il traite de la santé, de l’éducation,
de l’alimentation, …
DEBOUT
est un magazine solidaire, qui propose gratuite-
ment des solutions concrètes sur tous les sujets
du quotidien, un contenu pédagogique, acces-
sible et attrayant pour tous ceux qui veulent faire
face à leurs soucis.
46
LIVRET PÉDAGOGIQUE
A Chambéry, il existe une entreprise d’inser-
tion, spécialisée dans l’aménagement évène-
mentiel : CATM Events.
Il existe dans différentes villes en France, des
restaurants d’insertion, qui emploient des
personnes exclues du monde du travail
Les Groupes d’Entraide Mutuelle organisent
des activités pour les personnes souffrant de
maladies psychologiques.
Les Disco soupe, sont des soirées organisées
autour d’un repas à base d’aliments récupérés
sur les marchés. On récupère, on cuisine et
on partage !
La NEF (Nouvelle Economie Fraternelle) est
une banque qui permet de soutenir la création
et le développement de projets d’utilité sociale
et environnementale.
L’association Sœur Emmanuelle (ASMAE)
est une ONG de solidarité internationale spé-
cialisée dans le développement de l’enfant et
présente dans 8 pays.
Une « Cravate pour tout le Monde » est une
association qui permet à des personnes qui ont
un entretien d’embauche d’emprunter un cos-
tume et ainsi d’être dans de meilleures condi-
tions pour prétendre à un emploi.
Les cafés suspendus ou baguettes en at-
tente sont très répandus dans les grandes
villes. On peut, en achetant notre baguette ou
notre café, en payer un de plus pour une per-
sonne qui ne pourrait pas se l’offrir !
Il existe des agences immobilières à vocation
sociale.
À l’Accorderie de Chambéry, la monnaie,
c’est le temps. On se rend des services en fonc-
tion de nos compétences et de nos savoirs.
L’association Open Bidouille Camp est une
fête populaire dédiée à la bidouille ou DIY (Do
It Yourself). On se réunit autour d’ateliers pour
réparer nos vélos, s’échanger des graines, se
rendre des services informatiques…
Les Petits Frères des Pauvres mettent à dis-
position une petite maison de vacances pour
accueillir les personnes SDF l’hiver à Vertou
(Loire-Atlantique).
Aux Appenins à Paris, il y a un lieu d’accueil
de jour, ouvert à tous, à destination de per-
sonnes en situation de précarité. Il est possible
d’y prendre des petits déjeuners ou de partici-
per à des ateliers. Les personnes sont accueil-
lies par des bénévoles et peuvent être orientées
vers d’autres services.
Les Marcheurs de l’Espérance (Marseille,
Avignon) : dans un esprit de convivialité et de
fraternité, un groupe de salariés, bénévoles et
personnes de la rue se retrouvent pour marcher
ensemble. Il n’y a pas de statut, chacun a la
même place.
L’association « Pé no Chão » accompagne
des jeunes et leurs familles qui vivent dans des
favelas à Recife (Brésil) par les arts culturels :
capoeira, percussions, danse…
À Madagascar, on organise des repas pour les
personnes âgées. Des gens marchent de tous
les villages pour venir préparer à manger et par-
tager ce moment ensemble.
En Slovaquie, il existe un réseau associatif qui
facilite l’accès aux médicaments.
L’association « Ecuasol » est une ONG qui
apporte son soutien aux enfants de la Rol-
dos-Pisulli en Equateur.
Le Groupe Développement Social en action.
GROUPE
DÉVELOPPEMENT SOCIAL
Travail collectif réalisé à
Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine).
en octobre 2014
Département Recherche Expérimentations Développement
SECOURS CATHOLIQUE – CARITAS FRANCE

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Livret pédagogique DRED N°4 "Carton rouge à la pauvreté"

  • 2. AUTRES LIVRETS PÉDAGOGIQUES DÉJÀ PUBLIÉS, DISPONIBLES AUPRÈS DE : dept.fadip@secours-catholique.org
  • 3. 3 CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ N’est-ce pas une ambition trop grande que de consacrer un livret de quelques pages à un sujet aussi immense que la pauvreté ? Nous avons pourtant décidé de le faire en prenant le risque d’être incomplets, inexacts, partiaux, parce que nous avons fait le pari de l’intelligence collective d’un groupe. Un groupe d’une vingtaine de per- sonnes, toutes touchées par la pauvreté. Soit directement dans leur quotidien, soit parce qu’elle les révolte ou les indigne… toutes partagent un même intérêt pour ce sujet. La pauvreté sous toutes ses formes est inacceptable. C’est une souffrance du monde. La soulager ne suffit pas. Elle doit être combattue. Beaucoup, avant nous, s’y sont risqués. Nous puisons aux sources de l’Education Populaire, de l’Action Catholique (voir, ju- ger, agir), de Jean Rodhain, qui donna son premier élan au Secours Catholique… et de tant d’autres à travers le monde… Promouvoir le développement « de tout l’homme et de tous les hommes » (Paul VI) est notre boussole. C’est vrai, la pauvreté est complexe, mul- tiple dans ses causes comme dans ses conséquences. Le groupe qui a conçu ce livret pédagogique a essayé de tra- duire avec ses mots, à partir de son vécu, différents aspects de la question. Il vous propose de faire votre propre che- min avec les groupes que vous animez ou accompagnez. Le Département Recherche Expéri- mentations Développement (DRED) a pour mission de soutenir la recherche sur de nouvelles manières de lutter contre la pauvreté, au sein du Secours Catholique – Caritas France, en s’ap- puyant sur la participation de tous, pour viser une transformation sociale. Créé en 2012, il est constitué d’An- ne-Catherine Berne, Jean-Luc Graven et Brigitte Serrano-Bellamy. Le DRED est en charge de la coordination des Chantiers Prioritaires 2011-2016. Le Groupe de Développement Social (GDS) est un groupe de travail créé en 2001 autour de la présence du Secours Catholique en quartiers populaires. Ce groupe rassemble des bénévoles, des volontaires civiques et des animateurs du Secours Catho- lique chaque trimestre pour échanger sur leurs pratiques et travailler sur des thématiques propres à la pédagogie du Développement Social. Ces der- nières années, il s’est également ou- vert aux réalités du monde rural. CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ
  • 4. 4 LIVRET PÉDAGOGIQUE SOMMAIRE 1. REGARDER LA PAUVRETÉ EN FACE 1.1 La pauvreté : de quoi parle t-on ? ........................................... 1.2 Mesurer la pauvreté ................................................................. 1.3 La pauvreté ressentie .............................................................. 2. ANALYSER LES CAUSES DE LA PAUVRETÉ 2.1 Analyser les causes : des faits à connaître et à comprendre ... 2.2 Des besoins non couverts ........................................................ 2.3 Y-a-t-il un déterminisme dans tout cela ? ................................. 2.4 Analyser en référence à des valeurs ........................................ 3. AGIR ENSEMBLE CONTRE LA PAUVRETÉ 3.1 Les formes d’action .................................................................. 3.2 Le développement ................................................................... 3.3 Les impasses de la lutte contre la pauvreté ............................. 3.4 Interpeller pour lutter contre la pauvreté .................................. 3.5 Du local au global .................................................................... p.6 p.12 p.16 p.22 p.26 p.27 p.32 p.38 p.40 p.42 p.43 p.44 Conception : Secours Catholique, Directeur de publication : Véronique FAYET, Coordination de la rédaction : Département Recherche Expérimentations Dévelop- pement : Anne-Catherine BERNE et Jean-Luc GRAVEN, Rédacteurs : Jean-Marc BAUSSON Finistère, Anne-Catherine BERNE DRED, Sarah CAPITANT Paris, Tidiane CISSOKO Seine-Saint-Denis, Florian COURRESGES Seine-Saint-De- nis, Jean-Luc GRAVEN DRED, Eva BOIJOLS Savoie, Amandine LE BARBIER DRED, Myriam RETEL Savoie, Sandrine LLUANSI Aix-Arles, Célia MONNET Aix-Arles, Pascale MICHEL Aix-Arles, Sylviane GARCIA Aix-Arles, Gwenaël SEIBEL Seine-Saint-Denis, Christophe LALAIN Hauts-De-Seine, Luc BIENVENU Alpes-Maritimes, Thierry GUERIN Département Mobilisation Citoyenne, Michèle CUNY Finistère, Françoise COLLE Paris, Françoise GIANFERMI Paris, Florence RAMBAUD Paris, Lucie DOS SANTOS Savoie, Kaddour BENAOUDA Vaucluse, André HOUSEZ Paris, Marion NAVELET Seine-Saint-Denis. Contacts : jeanluc.graven@secours-catholique.org annecatherine.berne@secours-catholique.org Conception graphique et illustrations : Vincent FISSON / mars 2015
  • 5. 5 CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ REGARDER LA PAUVRETÉ EN FACE 1
  • 6. 6 LIVRET PÉDAGOGIQUE LA PAUVRETÉ : DE QUOI PARLE T-ON ? A / LA PAUVRETÉ, C’EST QUOI ? 1.1 > C’est un cumul de précarités dans plu- sieurs domaines, qui entraîne une situation de rupture et d’exclusion, privant la personne de ses droits fondamentaux. > C’est une situation dans laquelle la personne n’a pas accès aux ressources matérielles, culturelles, ou sociales de façon suffisante pour survivre, pour être autonome et libre de ses choix, pour s’intégrer et participer à la société dans laquelle elle vit. > DÉFINITION D’après les définitions du CEPE (Centre d’Etudes sur la Pauvreté et l’Exclusion, Québec), du Conseil de l’Europe (1984), de l’EAPN (Réseau Européen Anti-Pauvreté), du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développe- ment) (2005), et de LaToupie (Réseau pour une mondiali- sation du progrès social et de l’équité).
  • 7. 7 CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ > T’as trop de galères qui s’enchaînent. > T’as trop la honte partout où tu es. > T’as la rage de pas pouvoir faire comme les autres, de vivre tes rêves, tes projets. > Tu comptes pas, on s’en fout de ce que tu penses, on décide à ta place. > BREF, t’es pauvre quoi ! > VERSION TOUT-TERRAIN RAAAAHHH !! GRRRR !! PFFFF !!
  • 8. 8 LIVRET PÉDAGOGIQUE B / LA PAUVRETÉ ET SES COMPLICES Quel rapport entre les termes : pauvreté, exclusion, précarité, misère ? PAUVRETÉ PRÉCARITÉ (temporaire, peut être chronique) insécurité, incertitude MISÈRE privation du minimum vital rejet, violation des droits de l’Homme perte de dignité, survie, manque de ressources économiques grande pauvreté marginalisation EXCLUSION subie ou volontaire
  • 9. 9 CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ C / LA PAUVRETÉ SOUS TOUTES SES FACETTES LES RAPPORTS NORD/SUD Des mécanismes qui nourrissent la pauvreté. L’ISOLEMENT, LE CHÔMAGE, LES IMPASSES… Quel chemin prendre pour sortir de cette misère ? LA PEUR les fins de mois, l’administration, le placement des enfants… LE HARCÈLEMENT : devoir se justifier, raconter sa vie, donner des documents, situation des migrants… LES INÉGALITÉS AUGMENTENT. La perception de la pauvreté à travers les chiffres et les statistiques… CAC 40 INFLATION BOURSE PLACEMENT DES ENFANTS SAISIE FIN DE MOIS LIBÉRALISME IMPORT EXPORT CEUX QUI SONT « EN HAUT » SONT LOIN DE LA RÉALITÉ CONCRÈTE. Une ignorance qui fait des ravages… > IDÉE D’ANIMATION Pour susciter la discussion, on lance le dé. On échange autour de l’image qui apparaît. Rendez-vous sur l’intranet pour télécharger les images en plus grand format. Les riches sont de +en + riches Il ya de + en + de pauvres Nbre de pauvres Revenusdes+riches
  • 10. 10 LIVRET PÉDAGOGIQUE D / LES VISAGES DE LA PAUVRETÉ DEPUIS 1946 1946 : L’immédiat après-guerre voit la création en France du Secours Catholique (le 8 septembre 1946). C’est le moment de soulager les mille misères qui accablent le pays. De multiples bonnes volontés se révèlent pour agir concrètement. Ce bénévolat actif, qui vient en aide aux DÉMUNIS, se révèle très UTILE pour les personnes âgées, les familles nombreuses, les mal-logés, les prisonniers de guerre qui reviennent… Cinq années plus tard, le Secours Catho- lique s’associe à 12 Caritas à Rome. C’est la création de Caritas In- ternationalis, alors considérée par l’Eglise comme sa voix officielle « par rapport à son enseignement en matière de travail caritatif ». 1950/60 : Les années cinquante-soixante laissent à penser que, malgré les vives tensions internationales, la décolonisation en cours, le progrès est là. Une nouvelle société émerge. Le début de la construction européenne en témoigne. Le nombre de chômeurs est au plus bas (300 000), la PROTECTION SOCIALE se consolide (création de l’assurance chômage en 1958, par exemple). Des popu- lations restent cependant en marge de la croissance généralisée. Ces oubliés sont souvent issus du quart-monde, ce sont aussi des per- sonnes à la rue, des femmes seules avec enfants, des rapatriés, des vieillards… Le Secours Catholique met au point des prototypes, les Cités-Secours, qui permettront à ces personnes, qualifiées à l’époque d’INADAPTÉES, de reprendre pied dans la société. 1975 : Le revenu par tête a été multiplié par trois depuis 1939 ! On pourrait espérer la fin de la pauvreté mais c’est, au contraire, le début d’une longue période de régression. Les chocs pétroliers, l’explosion du chômage, les bas salaires (un million de personnes sous le seuil de pauvreté), l’arrivée de migrants et de réfugiés à la suite de guerres (Vietnam par exemple…) sont des symptômes d’une CRISE profonde et mondiale. Le Secours Catholique, tout en poursuivant son action concrète aux côtés des personnes DÉFAVORISÉES, décide de s’attaquer aux ra- cines des problèmes. Il met en place un travail d’analyse, s’adresse aux institutions, contribue à l’amélioration législative en matière de DROITS SOCIAUX. 1985/90 : Dans ces années, en France, la pauvreté touche de nouvelles catégories sociales. Les personnes cumulent les difficul- tés : perte d’un emploi, familles qui se disloquent, mal-logement, pro- blèmes de santé, exil… Les conséquences sont graves pour l’équilibre psychique des personnes. On constate de plus en plus un phéno- mène d’EXCLUSION. Devant cette accélération majeure, le Secours Catholique va déployer une inventivité renouvelée. De multiples initia- tives, tables ouvertes, entreprises de remise à l’emploi, accompagne- ment individualisé, épiceries sociales, boutiques solidaires… tentent de contribuer à la RÉINSERTION des personnes. Cela coïncide avec la mise en place par l’État d’un filet ultime de protection sociale : le RMI. Il a l’ambition d’apporter une aide financière et de stimuler
  • 11. 11 CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ un retour vers l’emploi et une vie « normale ». Avec plus de 72000 bénévoles, le Secours Catholique étend considérablement son action et sa présence. Dès 1986, il a affirmé son choix de passer du « faire pour » au « FAIRE AVEC». Cette transformation progressive de son action pour quitter l’assistanat distributif, sera confirmée lors de son cinquantième anniversaire en 1996 : « s’associer avec les pauvres pour construire une société juste et fraternelle ». Mais la société évolue vite. Finan- ciarisation de l’économie, catastrophes écologiques, émergence de nouvelles maladies, crise de l’emploi… Les années 2000 voient la société se crisper : un sentiment d’in- sécurité et de crainte s’installe. Dans le même temps, les technologies ne cessent d’évoluer. Elles ont un réel impact sur la vie quotidienne (téléphones mobiles, internet, réseaux sociaux, production alimen- taire de masse…). Nous sommes dans l’ère globale : les frontières économiques et numériques disparaissent et les frontières géogra- phiques sont de plus en plus opaques. Montée des inégalités, dérè- glement climatique… Le monde voit naître de grands élans de mo- bilisation (altermondialistes, Printemps arabes, Indignés…). De son côté, la France connaît des améliorations sociales (CMU, accès aux soins pour tous en 2003) mais aussi des régressions (restriction du droit des étrangers). Cet état de tension et ce phénomène de mondialisation donnent tout son sens à l’action internationale du Secours Catholique : agir au plan local et s’associer aux personnes qui subissent la pauvreté à une échelle mondiale. Dans le même temps, le Secours Catholique a renforcé sa volonté de construire AVEC les personnes en PRÉCARITÉ des actions de lutte contre la pauvreté qui mettent en valeur leurs capacités et font appel à leur contribution active, que ce soit pour les situations d’urgence, pour l’accompagnement ou le développement social. Cette dimension de la participation de tous s’est affirmée dans le droit fil des orientations de 2006. Des expérimentations sont lancées… ET VOUS, QUE PENSEZ-VOUS DE LA SITUATION D’AUJOURD’HUI ? QUE DOIT FAIRE LE SECOURS CATHOLIQUE ? > IDÉE D’ANIMATION 1. Susciter le débat à partir de ce texte. 2. Proposer à chaque participant la série des affiches du Se- cours Catholique depuis 1947 afin qu’ils choisissent celle qui, pour eux, a le plus de sens… Les participants expliquent leur choix entre eux.
  • 12. 12 LIVRET PÉDAGOGIQUE MESURER LA PAUVRETÉ1.2 A / DES CHIFFRES ET DES PAUVRES 14.1% de la population française vit en dessous du seuil de pauvreté. En 2012, le coût de la vie a augmenté de 7%. EN FRANCE ET EN EUROPE, QUAND ON PARLE DES CHIFFRES DE LA PAUVRETÉ, ON PARLE : > De revenu médian > D’augmentation du coût de la vie > De mal-logement > D’isolement social > … DANS LE MONDE, ON S’INTÉRESSE À : > L’accès à l’électricité > L’accès à l’eau potable > L’accès à l’école > La mortalité infantile > … Augmentation du niveau de vie des plus pauvres de 5.3% entre 2000 et 2010. 18.9% pour les plus riches 1% de la population mondiale détient 50% des richesses CHIFFRES MENSUELS POUR UNE PERSONNE SEULE (2015) Seuil de pauvreté (en 2014) Revenu de Solidarité Active (RSA) Allocation Temporaire d’Attente (ATA) * allocation versée par Pôle Emploi aux demandeurs d’asile et à certaines catégories de ressortissants étrangers. Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance (SMIC) 993 € 513,90 € 343.50 € 1457,52 € brut > On ne peut donc pas placer la France dans une comparaison à l’échelle mondiale puisque les données reconnues ne sont pas les mêmes. Plus de 5 millions de personnes fragilisées par rapport au logement - Rapport 2015 - Fondation Abbé Pierre En 2013, 12% de personnes sont en situation d’isolement. Les personnes les plus pauvres sont les plus touchées. Une fois que l’on déduit ses «dépenses contraintes» (loyer, impôts, assurances, transports...), que reste-t-il ? C’est ce que le CNLE* appelle le «reste pour vivre». *Conseil National des politiques de Lutte contre la pauvreté et l’Exclusion sociale.
  • 13. 13 CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ … 16 n’en ont pas ! … En pourcentage de la population, elle ne se classe pourtant que 25e sur 27. … Vous a t-on déjà appelé pour vous demander si vous étiez heureux ? Que recouvre l’indicateur « être heureux » ? … Combien y a t-il de travailleurs pauvres à 1.30 $ par jour ? En Europe, 18 pays ont un salaire minimum national… L’Allemagne est le pays de l’Union Européenne qui compte le plus de pauvres… 46% des Irlandais se déclarent heureux… Les travailleurs pauvres dans le monde (disposant de moins d’1.25 $ par jour) sont passés de 689 millions en 2000 à 456 millions en 2011… ATTENTION, LES CHIFFRES NE DISENT PAS TOUT ! SORTIS DE LEUR CONTEXTE, ON PEUT LEUR FAIRE DIRE CE QUE L’ON VEUT ! Le compte est bon ?
  • 14. 14 LIVRET PÉDAGOGIQUE VISION DU MONDE PAR LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT (PIB) B / PARCE QUE L’HUMAIN LUI AUSSI A DE LA VALEUR… Le PIB est un indicateur économique de mesure de la production économique réali- sée à l’intérieur d’un pays. Il sert à donner la valeur totale de la « production de richesse » effectuée par les agents économiques ré- sidant à l’intérieur de ce territoire. Les agents économiques représentent les entreprises, les administra- tions publiques, mais aus- si les ménages. LE PIB, QU’EST-CE QUE C’EST ?
  • 15. 15 CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ IL EXISTE D’AUTRES TYPES D’INDICATEURS : > L’indicateur de la pauvreté humaine, basé sur la longévité, l’instruction et les conditions de vie. > L’indicateur sexo-spécifique du développement humain : il est basé sur les mêmes critères que l’IDH, mais prend en compte les inégalités entre hommes et femmes. > L’indice de la participation des femmes analyse s’il y a équilibre ou non entre hommes et femmes sur les questions de l’implication et l’accès au pouvoir politique et aux décisions économiques. En Asie, l’Etat du Bouthan ne mesure pas son PIB mais son Bonheur National Brut (BNB). VISION DU MONDE PAR L’INDICE DE DÉVELOPPEMENT HUMAIN (IDH) > LE SAVIEZ-VOUS ? … PRENONS-LE EN COMPTE ! > Il est calculé à partir de 3 critères : > L’espérance de vie à la naissance > Le niveau de scolarisation et d’alphabétisation > Le PIB par habitant. L’IDH, QU’EST-CE QUE C’EST ? 1 5 2 6 3 7 9 4 8 10 187 186 185 184 183 182 181 180 179 178Norvège Les 10 premiers Tableau de l’IDH du Programme des Nations Unies pour le Développement Les 10 derniers Mozambique Etats-Unis Erythrée Australie Guinée Allemagne Sierra Leone Suisse Burundi N. Zélande Tchad Singapour RD Congo Pays-Bas Burkina Faso Canada R.Centrafricaine Danemark Niger
  • 16. 16 LIVRET PÉDAGOGIQUE LA PAUVRETÉ RESSENTIE1.3 A / PARCOURS DE VIE Chacun de nous a pu, à un moment ou un autre, traverser des périodes dans le rouge, l’orange ou dans le vert. Des évènements, des rencontres, des accidents nous ont fait, soit dégringoler, soit remonter la pente… MALADIES MIGRATIONS RUPTURES VIOLENCES ADDICTIONS PERTE DE LOGEMENT PRISON RUPTURES FAMILIALES PRESSION SOCIALE PERTE D’EMPLOI ENFERMEMENT DÉCÈS D’UN PROCHE ABUS SEXUELS MAL-ÊTRE Les facteurs de chute, ce qui nous fait descendre temps niveaudevieressenti Les rebonds, ce qui nous permet de remonter RENCONTRES REPRISES D’ACTIVITÉ PAROLES BIENVEILLANTES ENFANTS OSER VOULOIR MAINS TENDUESREPRISE D’UNE ACTIVITÉ PHYSIQUE FOI PÈLERINAGE AMITIÉ RENCONTRE AMOUREUSE SAVOIR-FAIRE TALENTS S’INVESTIR DANS DES PROJETS
  • 17. Département Recherche Expérimentations Développement Tel : 04 57 13 81 21 / Courriel : dept.red@secours-catholique.org Fiche d’animation // 1.3.A PARCOURS DE VIE OBJECTIFS : 1. PERMETTRE UN ÉCHANGE AUTOUR DES HISTOIRES DE VIE DE CHACUN AU SEIN D’UN GROUPE. 2. PRENDRE CONSCIENCE DE MOMENTS/ÉVÈNEMENTS DÉTERMINANTS DANS LES PARCOURS DE VIE. DÉROULEMENT Cette animation a pour but de regarder, dans les parcours de vie des uns et des autres, les éléments déterminants, ces moments qui font que l’on a l’impression de sortir la tête de l’eau ou, à l’inverse, qui nous font dire que c’est de pire en pire. L’animateur présente alors l’imaginaire autour de la course de vélo. Chacun a donc sa feuille sur laquelle il va pouvoir approximativement reconstituer son parcours de vie comme celui d’une course de vélo. On considère qu’il y a 3 niveaux (c’est vraiment la galère, en bas, c’est un peu moins la galère au milieu et ça va franchement pas mal en haut), sachant que : • Quand ça monte, c’est peut-être un peu difficile mais on a le temps de profiter du paysage, de regarder les montagnes, le bord de mer, les maisons, les fleurs, de saluer des personnes que l’on connait… • Quand ça descend c’est la chute libre, tout va trop vite, ce n’est pas très agréable, ça fait très peur et on ne sait pas quand cela va s’arrêter… Chacun a donc reconstitué, approximativement, une courbe de sa vie. En horizontal : le temps (par exemple découpé par tranches de 5 ans). En vertical, l’appréciation portée sur ces périodes : confortable, moyenne ou galère. Dans la vie de chacun, il y a des hauts et des bas. Le but n’est pas d’avoir un schéma parfait mais de focaliser l’attention sur les situations de retournement, les moments où la courbe s’est inversée. Qu’est-ce qui a provoqué cela ? Chacun va pouvoir présenter sa « course de vélo » aux autres et essayer de se souvenir de l’élément déclencheur. L’animateur note alors pour le groupe les déclencheurs « positifs », ceux qui permettent de remonter tranquillement la pente et les déclencheurs « négatifs » qui font descendre à toute vitesse la pente. Le groupe peut alors débattre sur ce qu’il repère dans l’expérience des uns et des autres qui indique une voie pour sortir de ces phases difficiles de précarité/pauvreté. Cette animation suppose une bonne habitude de débat et de discus- sion dans le groupe, un climat de confiance et de non-jugement. DURÉE MATÉRIEL LIEU / ESPACE GROUPE 10 personnes maxi. 1H30 > Des feuilles pour chacun, > des crayons Pouvoir prendre des notes : table ou support carton FICHED’ANIMATION//1.3.A
  • 18. 18 LIVRET PÉDAGOGIQUE B / PAROLES DE GALÈRE CE QUE DISENT DE LA PAUVRETÉ LES PERSONNES QUI LA VIVENT ÊTRE EN DEHORS, DE CÔTÉ… INCAPACITÉ À S’EN SORTIR, À ÊTRE QUI ON VEUT ÊTRE... LE REFUS DU PASSÉ, L’OUBLI…ÊTRE DÉVALORISÉ, DÉSHUMANISÉ… CONTACT D’ÉGAL À ÉGAL, SOUTIEN ASSOCIATIF, FORCE DES LIENS… NE JAMAIS BAISSER LES BRAS, COMBATTRE… On attend la maraude, d’être regardé, de se sentir considéré. La pauvreté, c’est avoir besoin d’aide, mais avoir trop peur d’être jugé. Le plus dur, quand on est pauvre, ce n’est pas de ne pas avoir de sous, c’est de ne pas être reconnu, ne pas avoir de place dans la société. La misère… C’est avoir les mêmes rêves que tout le monde pour l’avenir, mais aucun moyen de les réaliser. Quand j’étais plus petit, j’ai vécu dans la misère, mais j’ai tout oublié. C’est comme si je ne voulais plus me rappeler. Ça n’a pas brisé mes rêves PASSÉprécarité galère m isère
  • 19. 19 CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ C / LA PAUVRETÉ FAIT PEUR > Les français, plus qu’ailleurs en Europe, ont dès l’enfance, peur de sombrer dans la précarité. Pourquoi ? MONDIALISATION Selon le Secours Populaire, en 2012, 58% des enfants (8-10 ans) avaient peur de devenir pauvre. En 2012, 11 % de la population française se disent pauvres. 37% pensent qu’ils vont s’appauvrir (CSA) 28% des français estiment qu’il existe un risque pour eux de tomber dans la pauvreté. C’est plus que nos voisins européens. (BIP)* ACCIDENTS DE LA VIE *Baromètre des Inégalités et de la Pauvreté.
  • 20. Département Recherche Expérimentations Développement Tel : 04 57 13 81 21 / Courriel : dept.red@secours-catholique.org Fiche d’animation // 1.3.D SUIS-JE VRAIMENT RICHE ? OBJECTIFS : 1. PRISE DE CONSCIENCE SUR LES INÉGALITÉS. 2. CHERCHER À COMPRENDRE ENSEMBLE. DÉROULEMENT Aujourd’hui, chacun va tenter de répondre à cette question : Est-ce que je gagne assez d’argent pour bien vivre ? > Pour répondre à cette question, chacun va, de façon anonyme, calculer les revenus de son foyer. REVENUS = travail, allocations, retraite, rentes (patri- moine, placements…) Le revenu est divisé par le nombre de personnes au foyer. FOYER = personnes qui vivent avec vous. > Chacun trouvera dans son enveloppe : un escalier des re- venus, une gommette orange, une gommette verte. ESCALIER DES REVENUS = répartition sous forme d’esca- lier, du plus petit au plus élevé revenu suivant l’INSEE. Gommette orange = je ne vis pas bien avec mes revenus. Gommette verte = je vis bien avec mes revenus. > Chacun place sur son escalier la gommette de son choix. > L’animateur collecte les enveloppes, il place les résultats sur le grand escalier. > L’animateur présente les résultats en grand groupe. > Répartition en groupes de maximum 15 personnes, pour débattre autour de ces questions. DURÉE MATÉRIEL GROUPE De 20 à 100 personnes Lors d’un forum, une journée de délégation, une marche ... En 3 temps. Grand groupe (1h30), collecte des données (1h), temps d’échange (40 min). une fiche escalier par personne, une enveloppe par personne, des gommettes orange et vertes, prévoir une grande feuille avec l’escalier des revenus accrochée au mur avant le début de l’animation. FICHED’ANIMATION//1.3.D 4867.5 € 2736.7 € 2256.7 € 1966.7 € 1743.3 € 1555.8 € 1385 € 1206.7 € 1007.5 € 665 € Niveau de vie moyen mensuel, par décile*, en 2012. Source INSEE. *décile : chaque partie représente 1/10 de l’échantillon de population;
  • 21. 21 CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ ANALYSER LES CAUSES DE LA PAUVRETÉ 2
  • 22. 22 LIVRET PÉDAGOGIQUE ANALYSER LES CAUSES : DES FAITS À CONNAÎTRE ET À COMPRENDRE 2.1 A / RICHES ET PAUVRES : LES DIFFÉRENTES SILHOUETTES. FAMILLE SOCIAL RELATIONS AMICALES LA VIE ÉCONOMIQUE LES BIENS MATÉRIELS L’ESPRIT : ÉMOTION INTELLECT SPIRITUEL CULTUREL Chefd’entrepriseinformatique,beau- coupderelationsetd’amis,cultivé. NB : la taille des personnages est proportionnelle à leurs revenus. RSA,beaucoupd’amis,espritouvert. Petiteretraited’électricien,pasd’amisni derelations,n’aimepassortir. Salairemoyen,infirmière,célibataire,pas d’amis,pasletempspourlaculture. Salairemoyen,fonctionnaireSNCF,vie affectiveetrelationnellepauvre,aime voyageretsecultiver. Retraitecorrectedesecrétairededirec- tion,faitdubénévolat,participeàl’Univer- sitédutempslibre. Gérantdeplusieurscentresdecontrôle technique,relationspurementprofession- nelles,croyant,présideuneassociation. Conseillèrepolitique,pasdetempspour lafamilleetpourdévelopperdesrelations personnelles,nes’impliquepasdansla viedesonquartier,elleafaitdelongues études,elleesttrilingueetvoyagebeau- coupàl’étranger. Patricia Gilbert Lucette ColetteJonathan Ahmed Daniela Bill
  • 23. Département Recherche Expérimentations Développement Tel : 04 57 13 81 21 / Courriel : dept.red@secours-catholique.org Fiche d’animation // 2.1.A LES TROIS CAS OBJECTIFS : 1. PRENDRE CONSCIENCE DE SES PROPRES REPRÉSENTATIONS DE LA PAUVRETÉ ET DE LA RICHESSE. LES CONFRONTER À LA RÉALITÉ. 2. TRAVAILLER SUR LA QUESTION DES INÉGALITÉS ET SUR LES DIFFÉ- RENTES FAÇONS DE LUTTER CONTRE LA PAUVRETÉ. DÉROULEMENT 1ERE ÉTAPE : 10 MINUTES L’animateur place au mur une silhouette. Les pieds et les jambes sont bleus, le buste et les bras sont rouges, la tête est jaune. Il s’agit «un français moyen». Les participants sont invités à imaginer : de quoi est faite la vie de cette personne ? Quelles sont ses activités, son travail, ses loisirs ? Ce qu’elle possède ? Où elle habite ? Quel est son environnement familial, amical ? etc. Au fur et à mesure, l’animateur écrit sur des post-it les éléments cités par le groupe et il les place selon les trois zones : > ce qui concerne le matériel et l’économique (bleu), > le relationnel, la vie sociale (rouge), > le culturel et le spirituel (jaune). Pour terminer cette première étape, le groupe donne un prénom à son personnage. 2E ÉTAPE : 15 MINUTES L’animateur place au mur une autre silhouette, plus grande que la première. Cette personne est très riche. De même que précédem- ment, les participants lui inventent une vie. Les post-it sont placés au fur et à mesure selon les trois zones : bleue, rouge ou jaune. Un prénom est donné à ce deuxième personnage. Une 3ème silhouette, plus petite que la première, est placée sur le mur. Il s’agit d’une personne très pauvre.Comme précédemment, les participants sont invités à s’exprimer à son sujet et les post-it sont placés selon les trois zones de couleur. 3E ÉTAPE : 15 MINUTES Le groupe essaye de qualifier chacune des silhouettes en com- mentant leurs situations. Il est alors invité à comparer les trois sil- houettes et à faire part de ses constats. A quoi se reconnaissent la pauvreté et la richesse? Quels en sont les signes ? 4E ÉTAPE : 20 MINUTES DÉBAT L’animateur s’adresse au groupe : le Secours Catholique mène des actions pour lutter contre la pauvreté. > Quel registre de la pauvreté touche-t-elle ? (Dimension économique, sociale, culturelle). > Essayons de les identifier et de préciser. Sont-elles efficaces ? > Qu’est-ce qui les rendrait plus efficaces ? > La pauvreté recule-t-elle réellement ? DURÉE MATÉRIEL LIEU / ESPACE GROUPE Une quinzaine de personnes 1H > Trois silhouettes (moyenne, grande, petite) Elles doivent être imprimées ou dessinées en format paper board > Post-it > Marqueurs > Pâte à fixe Des chaises en demi-cercle face à un tableau ou un grand mur vide. FICHED’ANIMATION//2.1.A
  • 24. 24 LIVRET PÉDAGOGIQUE B / REMONTONS LES CAUSES 4étapesPourbiencomprendre LA SITUATION On repère une fuite d’eau dans la maison. Une famille (6 personnes) habite dans un logement trop petit, insalubre. 3 des enfants sont souvent malades. le père de famille est dans une situation précaire (travail irrégulier). Cela crée des tensions dans la famille. Le toit est endommagé. L’eau se glisse entre les tuiles. Le logement est difficile à chauffer, humide*, le nombre de personnes vivant dans le logement crée forcément des tensions compte tenu de la promiscuité et du manque de ressources financières. * Ceci crée chez les enfants des pathologies respiratoires. Mettre un seau et le vider régulièrement sinon l’action est inefficace. La famille va régulièrement chez le médecin. Mettre un absorbeur d’humidité, un chauffage d’appoint. Proposer aux enfants de partir l’été en camp de jeunes. Chercher les causes de la fuite : monter sur le toit, et réparer. Initier une demande de changement de logement auprès d’un organisme HLM. Soutenir la recherche d’emploi du père de famille. Mener une action vers le bailleur pour améliorer la qualité du logement. Mener un plaidoyer vis-à-vis des pouvoirs publics sur la politique du logement au sein du CAU (Collectifs des 34 Associations Unies pour le logement). POURQUOI C’EST COMME ÇA ? AGIR SUR LES CONSÉQUENCES IMMÉDIATES AGIR SUR LES CAUSES EtauSecoursCatholique...
  • 25. 25 CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ C / REPENSONS LA PAUVRETÉ AVEC ESTHER DUFLO Esther Duflo est une économiste franco-américaine, spécialiste du développement et de la pauvreté. Elle a écrit un ouvrage avec Abhijit Banerjee, qui nous invite à « Repenser la Pauvreté ». Abhijit V. Banerjee, Esther Duflo, Repenser la pauvreté, Éditions du Seuil, coll. « Les Livres du Nouveau Monde », 2012, 422 p., ISBN : 978-2-02-100554-7. Les politiques en direction des pauvres sont souvent polluées par des enjeux idéologiques. Les dirigeants politiques prennent des décisions à partir d’idées fausses, préconçues. S’ils ne vont pas sur le terrain, ils ne peuvent proposer de solution adaptée à la réalité… Ainsi, les pauvres reçoivent tout un tas d’informations dont ils ne savent que faire. Ils doivent les trier avant de prendre des décisions : c’est beaucoup d’énergie dépensée. En étant responsable de trop d’aspects de leur vie, les pauvres peuvent être victimes de symptômes dépressifs fréquents. Cela « sape leur volonté d’agir », entrave leur « volonté de démarche ». 1/ Pour poursuivre le débat, regardez les vidéos suivantes sur Youtube : Esther DUFLO, Pourquoi y a t-il encore un milliard de pauvres ? Part. 1 et 2. 2/ Quelles autres causes pouvez-vous trouver, ici et ailleurs.. ? Pistes : gestion des déchets, démographie, éducation, corruption… ... LA PAROLE EST À VOUS ! IDEOLOGIE + IGNORANCE = INERTIE TROP D’INFOS, TUE L’INFO UNE SITUATION QUI PÈSE LOGEMENT FAMILLE INFOS INFOS INFOS INFOS INFOS INFOS INFOS INFOS INFOS INFO S INFOS INFOS INFOS INFOS > IDÉE D’ANIMATION TRAVAIL SANTÉ
  • 26. 26 LIVRET PÉDAGOGIQUE DES BESOINS NON COUVERTS2.2 A / PRENDRE EN COMPTE LES BESOINS À partir de la Pyramide de Maslow Le psychologue américain Abraham Maslow a défini cinq besoins fonda- mentaux en les hiérarchisant (pyra- mide de Maslow). Il est possible de lire ces différentes catégories des besoins de manière distincte, en les rendant interdépendants. > PAR EXEMPLE LE CHEMIN ROSE : En participant à un groupe (un atelier cuisine par exemple), la personne reprend contact avec d’autres gens et se crée des amis. Ce sentiment d’appartenance rehausse son estime d’elle-même et lui donne confiance en elle pour reprendre des démarches de recherche d’emploi ; ce qui lui permettra à terme de se mettre en sécurité. famille, être en lien avec d’autres, être dans un groupe, faire équipe… manger, boire, se vêtir, dormir, … S’ÉPANOUIR SÉCURITÉ APPARTENANCE PHYSIOLOGIQUES ESTIME reconnaissance, besoin d’apprendre, confiance en soi… connaître ses talents, faire des choix, accès aux loisirs et à la culture… logement, emploi, éviter les dangers, accès aux soins…
  • 27. 27 CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ Y A T-IL UN DÉTERMINISME DANS TOUT CELA ? 2.3 A / LE SYSTÈME « ESCALATOR » (QUÉBEC). Qu’est-ce qui ne va pas dans ce système ? Quels rouages changer ? Pourquoi je n’arrive pas à monter ? Comment être solidaire avec eux ? Comment faire pour gagner plus ? C’est quand même pas mal d’être à l’aise ! Notre société est comme un « escalator » : certains montent facilement, d’autres redescendent... … Alors, sur quoi faut-il agir en premier ? Faut-il s’acharner à aider les personnes pour qu’elles ar- rivent à monter l’escalator qui descend ou faut-il s’occuper du fonctionnement de l’esca- lator ? Cherchons les boutons de commande ! Quel changement de regard ? Quelle nouvelle vision de la société ? Pourquoi est-on si loin des autres ? Nous sommes là, nous n’arrivons pas à monter… lobby politiquegrands groupes industriels institutionsbanques bourse CAC 40
  • 28. Département Recherche Expérimentations Développement Tel : 04 57 13 81 21 / Courriel : dept.red@secours-catholique.org Fiche d’animation // 2.3.B LA PAUVRETÉ EN DÉBAT OBJECTIFS : 1. PRENDRE CONSCIENCE, AU SEIN D’UN GROUPE, DES DIFFÉRENTES OPINIONS ET S’ÉCOUTER. 2. DÉBATTRE ENSEMBLE ET PROGRESSER DANS UNE RÉFLEXION COMMUNE. DÉROULEMENT PRÉPARATION : Une fiche, avec une vingtaine de phrases numérotées, a été pré- parée. Ces phrases ont été construites par un groupe de personnes qui vivent dans la précarité et des bénévoles ou permanents du Secours Catholique, à partir de situations vécues ou entendues. La formulation de certaines phrases est volontairement ambiguë, par- fois provocatrice. Il s’agit de susciter intentionnellement la réaction des participants afin de provoquer le débat. DÉROULEMENT : La fiche comportant les phrases et la grille est distribuée aux participants. Dans un premier temps, les participants sont invités à classer per- sonnellement les phrases dans la grille. (10 à 15 minutes) Chacun va devoir placer les numéros des phrases avec lesquelles il est : + 2 parfaitement d’accord + 1 en accord 0 plutôt d’accord - 1 plutôt pas d’accord - 2 pas du tout d’accord Dans un deuxième temps, des groupes sont constitués (3 ou 4 personnes). Les participants vont donc échanger sur leur classification personnelle puis négocier entre eux pour établir une classification commune à proposer au grand groupe. (20 minutes). De retour en grand groupe, l’animateur fait s’exprimer les « parfaitement d’accord » (+ 2) et les « pas du tout d’accord » (- 2) de chaque groupe. L’animateur cherche à mettre en évidence les choix isolés, les choix contradictoires, la nature des débats au sein de chaque petit groupe. Un débat peut alors s’instaurer. Est-ce que les affirmations pré- sentées se rapprochent de situations que vous connaissez ? Peut- on ainsi les généraliser ? N’y a-t-il pas de contre- exemples ? Que pouvons-nous engager de l’ordre de l’accompagnement individuel ou d’actions de mobilisation collective et de plaidoyer par rapport à ce qui nous paraît inacceptable ? DURÉE MATÉRIEL LIEU / ESPACE GROUPE Entre 6 et 15 personnes +2 +1 0 -1 -2 2 heures > Une fiche avec les phrases par participant > 1 grille par participant, > Un stylo + Une grille par petit groupe. Autant de lieux que de petits groupes. FICHED’ANIMATION//2.3.B
  • 29. 29 CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ B / LA PAUVRETÉ EN DÉBAT 1. L’Etat a exploité nos parents migrants. 2. Tout homme est acteur de sa propre vie. 3. Dans les institutions, l’accueil des personnes pour déposer leurs dossiers est mal fait. 4. Les pauvres ne veulent pas trouver de travail alors qu’il y a plein d’offres à Pôle Emploi. 5. « J’ai honte de ma situation, je ne vais pas frapper aux portes, je ne fais pas la demande ». 6. Les pauvres gagnent plus avec les aides qu’en allant travailler. Ils profitent du système. 7. Notre société reproduit les inégalités sociales. « En France, si t’es pauvre, t’as de grandes chances d’avoir des enfants pauvres ». 8. On demande aux pauvres de répéter chaque fois le récit de leur vie et on les juge. 9. Les étrangers viennent se soigner chez nous et ça met la « Sécu » en déficit. 10. Les pauvres n’ont pas les moyens mais ils font plein d’enfants. 11. On n’obtient chaque fois que des petites aides financières, ce qui oblige sans cesse à « quémander ». 12. Les pauvres n’ont pas d’argent mais achètent des grosses télés, le dernier smartphone. 13. Les pauvres sont filous, ils connaissent toutes les combines. 14. Il y en a qui ne sont pas gâtés, dès le début de leur vie. 15. En France, il n’y a plus de travail manuel simple pour les sans-diplômes. 16. Beaucoup de prisonniers apprennent leur sortie le jour même. Ils n’ont pas le temps de se préparer. 17. L’administration maintient les sans-papiers en précarité en ne leur donnant pas accès au travail. 18. Il n’y a déjà pas assez de travail pour les français et on fait rentrer les étrangers. 19. Etre dans la rue, ça rend fou. 20. Les SDF refusent des hébergements sans raison. 21. Il y a de plus en plus d’emplois précaires. 22. Les pauvres consomment mal (alcool, tabac, drogue, alimentation). Ça leur coûte cher et ils sont en moins bonne santé. 23. Une mauvaise santé peut être liée aux problématiques de logement.
  • 30. Département Recherche Expérimentations Développement Tel : 04 57 13 81 21 / Courriel : dept.red@secours-catholique.org Fiche d’animation // 2.3.C UN PAS EN AVANT OBJECTIFS : 1. PRENDRE CONSCIENCE DES INÉGALITÉS DANS LA SOCIÉTÉ 2. COMPRENDRE LES CONSÉQUENCES POSSIBLES, POUR LA PERSONNE, DE SON APPARTENANCE À CERTAINES MINORITÉS SOCIALES OU CULTURELLES. DÉROULEMENT A/ MISE EN SITUATION 1. Les participants se voient attribuer une « carte rôle » au hasard, qui présente quelques caractéristiques d’une per- sonne. Demandez-leur de la conserver, de ne pas la montrer aux autres et de ne pas l’échanger. 2. Invitez-les à lire leur « carte rôle» et à se glisser dans la peau de leur personnage le temps du jeu. Laissez-leur quelques minutes pour imaginer leur histoire, leur passé, leurs envies, leurs difficultés… Vous pouvez éventuellement les aider en lisant les questions suivantes : Comment s’est passée votre enfance ? Comment était votre maison ? Quels métiers exerçaient vos parents ? A quoi ressemble votre vie aujourd’hui ? Que faites-vous de vos journées ? Quel est votre mode de vie ? Où vivez-vous ? Combien gagnez-vous ? Que faites-vous pour vos loisirs ? Qu’est-ce qui vous motive le plus ? Qu’est-ce qui vous fait peur ? Ce temps doit être calme et silencieux, chacun construit son personnage dans sa tête. 3. Demandez aux participants de se mettre en ligne au bout de l’espace de jeu ou en bas de l’escalier. Expliquez que vous allez leur lire une liste de situations ou d’évènements. Chaque fois qu’ils sont en mesure de répondre « oui » pour leur personnage, ils doivent faire un pas en avant. Dans le cas contraire, ils restent sur place. 4. Lisez les situations une par une. Marquez une pause entre chaque afin que les participants puissent éventuellement avancer. Observez attentivement les places de chacun. 5. Demandez enfin aux participants de constater leur posi- tion finale et de regarder autour d’eux pour savoir comment ils se situent par rapport aux autres. DURÉE MATÉRIEL LIEU / ESPACE GROUPE Un minimum de 10 personnes mais c’est mieux à une vingtaine Une bonne heure Autant de « cartes rôle » que de participants, la liste des situations pour l’animateur Un espace grand (extérieur : un grand parking, intérieur : un vaste escalier, par exemple) FICHED’ANIMATION//2.3.C
  • 31. Département Recherche Expérimentations Développement Tel : 04 57 13 81 21 / Courriel : dept.red@secours-catholique.org Fiche d’animation // 2.3.C UN PAS EN AVANT (suite) B/ LE DÉBRIEFING Donnez-leur deux minutes pour que chacun puisse vraiment sortir de son personnage (mais sans le révéler aux autres). Il peut être intéressant de changer de lieu pour entamer la discussion. Commencez par leur demander ce qu’ils ont ressenti suite au jeu : > Qu’est-ce que j’ai ressenti quand les autres avançaient et pas moi ? > Qu’est-ce que j’ai ressenti quand je me suis rendu compte que j’avançais et pas les autres ? > Comment je me suis senti dans la peau de mon personnage ? > Concernant ceux qui avançaient souvent, à quel moment ont- ils constaté que les autres n’avançaient pas aussi vite qu’eux ? On peut ensuite passer un moment sur les rôles de chacun : > Peuvent-ils deviner le rôle joué par les uns et les autres ? On propose alors à chacun de lire sa « carte rôle » et de présenter en quelques mots le personnage comme il l’avait imaginé. Généralisation : Aller au-delà du jeu pour tirer des conclusions et réfléchir ensemble : > Les personnages joués nous sont-ils complètement étrangers ? > Est-ce que j’imaginais que des écarts si grands puissent exister ? > Qu’est-ce qui m’a le plus interpellé ? > Quelle est notre position par rapport à la majorité de la population mondiale ? DES SITUATIONS : • Vous avez un logement décent avec l’électricité et l’eau potable. •Vous n’avez jamais été inquiété de ne pas pouvoir manger à votre faim. • Vous êtes allé à l’école et êtes capable de lire le journal. • Vous possédez téléphone, télévision, voiture. DES « CARTES RÔLE » : • Vous êtes un immigré malien en situation irrégulière. • Vous êtes le président de la section jeunesse d’un parti politique. • Vous êtes une mère célibataire sans emploi. • Vous êtes la fille du directeur de l’agence bancaire locale. • Vous étudiez les sciences économiques à l’université. D’après CCFD- Terre Solidaire et le Manuel pour la pratique de l’Education aux Droits de l’Homme avec les jeunes du Conseil de l’Europe > VOUS TROUVEREZ LES LISTES COMPLÈTES SUR L’INTRANET. > À TITRE D’EXEMPLE :
  • 32. 32 LIVRET PÉDAGOGIQUE ANALYSER EN RÉFÉRENCE À DES VALEURS 2.4 A / VISION DE SOCIÉTÉ « Nous croyons en une société dans laquelle chacun a sa place, une société qui ne nous définit pas par ce que nous avons mais bien par qui nous sommes.» liberté d’agir, équité, solidarité, partage, respect de l’environnement,dignité humaine, bien commun,vivre ensemble, force des liens, participation FRATERNITE UNIVERSELLE
  • 33. Département Recherche Expérimentations Développement Tel : 04 57 13 81 21 / Courriel : dept.red@secours-catholique.org Fiche d’animation // 2.4.A LA MONTGOLFIÈRE OBJECTIFS : 1. TRAVAILLER ENSEMBLE À PARTIR DU TEXTE « VISION DE SOCIÉTÉ » DU SECOURS CATHOLIQUE. 2. PERMETTRE L’EXPRESSION DES CONVICTIONS DE CHAQUE PERSONNE AU SEIN D’UN GROUPE 3. FAIRE ŒUVRE DE CRÉATIVITÉ EN RÉALISANT UNE ILLUSTRATION QUI SYMBOLISE LES CONVICTIONS PARTAGÉES D’UN GROUPE DÉROULEMENT Ce temps va permettre de réaliser des montgolfières qui peuvent rester dans le local de l’équipe. Elles sont porteuses de sens. 1ERE ÉTAPE : lecture du texte « Vision de société » du Secours Catholique (2011), paragraphe par paragraphe en laissant aux personnes le temps de réagir : (ce qui me parle, ce qui me choque, ce avec quoi je suis d’accord, pas d’accord) et en notant au fur et à mesure des mots clés. 2ÈME ÉTAPE : les mots clés repérés par les un-es et les autres sont mis en commun et le groupe choisit ceux qui font consensus. Ils pourront être inscrits sur la nacelle de la montgolfière. 3ÈME ÉTAPE : le groupe construit une phrase qui commence par «nous croyons...» Cette phrase pourra être notée sur le ballon de la montgolfière. 4ÈME ÉTAPE : poursuivre l’image à partir des questions suivantes : d’où vient l’énergie qui va permettre au ballon d’être gonflé? Qu’est-ce qui va faire que cette montgolfière s’élève ? De quoi faut-il se débarrasser pour pouvoir décoller? 5ÈME ÉTAPE : le groupe réalise son illustration afin de la présenter à d’autres groupes qui auront de leur côté réalisé une autre. Soyons créatifs ! Il peut y avoir des images, logos, couleurs... 6ÈME ÉTAPE : un échange peut ensuite avoir lieu, à la fois sur la manière dont chaque groupe a travaillé mais aussi sur le résultat final. DURÉE MATÉRIEL LIEU / ESPACE GROUPE Par petits groupes de 5 / 6 personnes maximum Une bonne heure > De grandes feuilles pour la réalisation de la montgolfière > Des feuilles de couleur A4 > Des feutres, des crayons de couleur, des marqueurs > Des revues,… Des tables et des chaises FICHED’ANIMATION//2.4.A
  • 35. 35 CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ B / LA PENSÉE SOCIALE DE L’ÉGLISE Au fil du temps et spécialement à la fin du 19e siècle, les catholiques (laïcs, religieux ou mouvements) ont analysé les enjeux de la vie en société, pour proposer des principes de réflexion, dégager des critères de jugement, suggérer des orientations concrètes. C’est l’ensemble de cette pensée, de cette sagesse, que l’on appelle « Pensée Sociale de l’Eglise ». Ces quatre principes sont des repères possibles pour les actions ou les politiques de lutte contre la pauvreté. Ouvrages : Notre Bien Commun, Conférences des évêques de France, Les Editions de l’atelier, 2014. Vers la justice de l’Evangile. Introduction à la Pensée Sociale de l’Eglise, Pierre de Charentenay, DDB, 2008. Sites web : http://www.doctrine-sociale-catholique.fr (site du CERAS) http://www.eglise.catholique.fr (site officiel de la Conférence des évêques) > POUR ALLER PLUS LOIN - Reconnaître la personne humaine, créée par Dieu, dans toutes ses dimensions (économique, politique, spirituelle, culturelle, sociale…) - Mettre la personne hu- maine au centre de toutes les actions en société. « Etre digne, c’est pouvoir se respecter soi-même, physi- quement, moralement » Ladigni té humaine, c’est : Lasolidari té, c’est : QUI ?Personne n’est trop pauvre pour ne rien avoir à partager. La solidarité, c’est être tous responsable de tous pour le bien commun. - Faire confiance et responsabiliser. - Donner les moyens à la personne de faire par elle-même. - Placer les décisions au niveau le plus proche des personnes concernées. La subsidiarité, c’est : Le bien commun, c’est : - L’ensemble des conditions sociales qui permettent, tant aux groupes qu’à chacun de leurs membres, d’atteindre leur épanouissement. - Donner accès aux biens communs : eau, santé, alimentation…
  • 36. 36 LIVRET PÉDAGOGIQUE C / LES VALEURS DANS L’ ÉVANGILE 20 1 « Apprenez donc quelque chose du Royaume des Cieux. Un propriétaire est sorti à la première heure du jour afin d’embaucher des travailleurs pour sa vigne. 2 Il se met d’accord avec les travailleurs pour un denier par jour et il les envoie à sa vigne. 3 Dans la matinée il en voit d’autres qui sont là sur la place sans rien faire, 4 et il leur dit : « Allez vous aussi à la vigne et je vous donnerai ce qui sera juste. » 5 Aussitôt ils y vont. Le propriétaire sort de nou- veau à midi, puis dans l’après-midi, et il agit de la même façon. 6 À la tombée du jour — c’était la onzième heure,ilsortetilentrouvequisontlàassis.Illeurdit: « Pourquoi restez-vous là toute la journée sans rien faire ? » 7 Eux lui répondent : « C’est que personne ne nous a embauchés.» Et il leur dit : « Allez donc vous aussi à la vigne ». 8 Le soir venu, le propriétaire de la vigne dit à son intendant : « Appelle les ouvriers et donne- leur leur salaire ; tu commenceras par les der- niers et tu continueras jusqu’aux premiers ». 9 Ceux qui ont été embauchés à la onzième heure se présentent donc les premiers ; ils re- çoivent un denier. 10 Quand les premiers arrivés se présentent à leur tour, ils pensent qu’ils vont recevoir davantage, mais eux aussi reçoivent un denier. 11 Pendant qu’on les paie, ils protestent contre le propriétaire : 12 « Ces derniers, disent- ils, n’ont fait qu’une heure, et tu les mets sur le même plan que nous qui avons travaillé toute une journée au soleil ». 13 Il réplique à l’un d’eux : « Mon ami, je ne suis pas injuste avec toi. Nous étions d’accord pour un denier, n’est-ce pas ? 14 Prends ce qui te revient et va-t’en. Moi je veux donner à ce dernier autant qu’à toi. 15 N’ai-je pas le droit de faire chez moi ce que je veux ? Serait-ce que tu es envieux parce que moi je suis bon ? » 16 Oui, les derniers seront premiers, et les premiers, derniers. » Parabole des ouvriers envoyés à la vigne, Matthieu. > IDÉE D’ANIMATION : Confier à un groupe le texte et un appareil photo. Quelles valeurs ressortent de ce texte ?
  • 37. 37 CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ AGIR ENSEMBLE CONTRE LA PAUVRETÉ 3
  • 38. 38 LIVRET PÉDAGOGIQUE A / DES FORMES POSSIBLES D’ACTION AU SECOURS CATHOLIQUE Lors des dernières intempéries, la famille Padchans a tout perdu. Comment le Secours Catholique peut-il les aider ? URGENCES Aide alimentaire Ecoute Finance Nettoyage ACCOMPAGNEMENT Ecoute et soutien psychologique Démarches administratives Mobilité Justice DÉVELOPPEMENTRéaménagementPlaidoyerAssurancesCoopératives LES FORMES D’ACTION3.1
  • 39. 39 CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ B / L’UNION FAIT LA FORCE L’animateur commence par afficher les 2 images. Chacun va essayer de se mettre à la place des personnages. L’animateur peut proposer un temps de discussion autour de 3 questions : > Qu’est-ce qu’il y a dans ma tête, dans quel état d’esprit je suis ? > Quelle est la suite de l’histoire ? > Qu’est-ce que cela produit pour les personnes ? L’animateur peut alors proposer un temps pour retrouver ensemble des histoires de mobilisations collectives qui ont fait changer la vie des gens, des actions de libération, ici en France et ailleurs dans le monde. > Les illustrations sont disponibles sur l’Intranet. > IDÉE D’ANIMATION : « L’UNION FAIT LA FORCE » Intenable à long terme Avoir un objectif commun Energie du désespoir L’union fait la force Courage Le faire ensemble est aussi important que le résultatEchec Fierté collective Manque de confiance en soi et envers les autres Chacun sa place dans le groupe
  • 40. 40 LIVRET PÉDAGOGIQUE > SUGGESTION D’ANIMATION : A / LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ILLUSTRÉ LE DÉVELOPPEMENT3.2 AGIR ENSEMBLE La diversité, c’est le pied ! Tous ensemble, c’est vraiment moins la galère ! La délégation de Chambéry a créé un outil, « La Précarité n’est pas un jeu », qui permet de prendre conscience des réalités quotidiennes des personnes qui vivent la précarité. Cet outil est disponible sur l’intranet : http://intranet.secours-catholique.org/spip.php?article7063 Ou à l’adresse suivante : https://docs.google.com/file/d/0B5xf8jKnEkvmbTlQWXhZMVpLN2M/edit?pli=1 Allons-y ensemble, sans peur, sans crainte, ne restons pas sur place ! En fait, j’ai vraiment peur ! Je me sens comme un poisson dans l’eau... Allez Gontran, viens vers moi ! Qu’allons-nous devenir, ça craint trop… Pas besoin, je sais comment faire Vas-y, jette toi à l’eau ! BRR, ça caille ! Partout, tout est glacé ! Regardons ce que l’on peut faire… Eglantine, rejoins-nous, on se serre les coudes ! Allez les gars, si on s’entraide on y arrivera ! Tenez le coup, ça en vaut la peine ! Faut vraiment y croire ! Waouh, la classe ! C’est comme ça que je vais finir, chic alors ! Dur dur d’ÊTRE, mais ça « vol » la peine d’émerger
  • 41. 41 CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ B / LES CINQ DIMENSIONS DU DÉVELOPPEMENT POLITIQUE : Le bus ne passe pas souvent dans le quartier et il est difficile d’aller faire ses courses dans le centre-ville. « Le Fil de Soi » lance une pétition pour soutenir la demande auprès de la mairie pour un passage plus fréquent du bus. Un rendez-vous avec le maire a été obtenu pour le mois prochain. Un quartier, un local ouvert à tous, des personnes qui viennent régulièrement ou pas, pour se rencontrer et mener des actions d’entraide solidaires. SPIRITUEL : A l’occasion de la fête de Pâques, un méchoui est organisé. Des musulmans et des chrétiens se rassemblent. Deux textes sont lus, un passage du Coran et un de la Bible, pour échanger ensuite ensemble. SOCIAL : La fête du quartier est prévue dans un mois. « Le Fil de Soi » participe à l’organisation avec le centre social, la MJC, la mairie et les associations « Capoeira en fête » et « Rando Nature ». Tout le monde est invité, des habitants de toute la ville ont l’habitude de venir en profiter. CULTUREL : Au «Fil de Soi», les participants s’organisent pour faire des sorties culturelles. Ils sont allés au Musée de la châtaigne et un soir au café-théâtre. Dans notre environnement… > Que faisons-nous déjà ? > Quel(s) projet(s) pouvons-nous mener… > en lien avec ces dimensions. Chacune des cinq dimensions du dévelop- pement doit se penser en fonction et en faveur d’un environnement sain et durable. > ET NOUS ? > ET LES GÉNÉRATIONS FUTURES ? ÉCONOMIQUE : La visite du Musée de la châtaigne a donné l’idée à six femmes de faire de la confiture. Le groupe s’est agrandi et a pu vendre ces confitures. Devant le succès de leurs ventes, elles ont pu créer une coopérative. 50% des recettes ont aussi été reversées à Caritas Sénégal qui soutient le projet de micro-entre- prise de femmes qui développent une activité de couture. LE FIL DE SOI LE FIL DE SOI
  • 42. 42 LIVRET PÉDAGOGIQUE LES IMPASSES DE LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ 3.3 Apporter un coup de pouce ponctuel « Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson » Confucius. Priorités exclusivement économiques :« Si l’on veut travailler, on trouve »(En finir avec les idées fausses sur les pauvreset la pauvreté, ATD Quart Monde, page 73) Gérer la pauvreté… Inlassablement combler les manques… Acheter la paix sociale… « La main qui donne est toujours au-dessus de la main qui reçoit ». d’après Damien Rouillier, délégation Maine et Loire. L’environnement de la personne n’est pas pris en compte. « Ce qui est fait pour nous, que d’autres ont décidé sans nous, est en réalité contre nous. Soyons des êtres actifs». Nelson Mandela. Lutter contre les pauvres ! Eradiquer les pauvres au lieu d’éradiquer la pauvreté. Renvoyer la question aux spécialistes, se passer la patate chaude… VERS UNE SOCIÉTÉ JUSTE ET FRATERNELLE !
  • 43. 43 CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ A / INTERPELLONS ! INTERPELLER POUR LUTTER CONTRE LA PAUVRETÉ 3.4 ECONOMIQUE Boycott : 500 personnes ouvrent un compte dans la même agence bancaire et retirent tout dès le lendemain pour faire comprendre la force du consommateur sur le système. AUJOURD’HUI, CONTINUONS ! MOBILISATION CITOYENNE Participer aux conseils citoyens, aux tables de quartiers, aux conseils municipaux... COMMUNICATION ART Faire des films ou témoignages, des expos au niveau local. Par exemple, un photographe a fait des photos pour montrer le visage de personnes en situation de pauvreté partout dans le monde. SYMBOLIQUE • Au Québec, toutes les cloches du pays ont sonné au même moment pour interpeller le pays sur l’application d’une loi. • Tous les ans, à l’occasion de la journée internationale des personnes âgées, les Petits Frères des Pauvres, partout en France, offrent une rose aux passants afin qu’ils l’offrent à leur tour à une personne âgée de leur entourage. • A Chambéry, confection d’une écharpe géante par différents groupes. L’écharpe est suspendue dans toute la ville et interpelle les habitants sur la pauvreté. • Utiliser les emplacements publicitaires d’une ville pour lancer des messages ou valoriser des groupes d’interpellation. INTERPELLATION PUBLIQUE Cercle de silence, témoigner auprès des politiques… DÉTRUIRE LA MISÈRE Discours prononcé à l’AssembléeNationale Législative en 1849. • La misère peut disparaîtrecomme la lèpre a disparu.• Détruire la misère, oui ! Cela est possible.• Je voudrais que cette Assemblée, majorité etminorité, n’ait qu’une seule âme pour marcherà ce grand but, l’abolition de la misère ! Victor Hugo
  • 44. 44 LIVRET PÉDAGOGIQUE A / JOURNÉE MONDIALE DU REFUS DE LA MISÈRE DU LOCAL AU GLOBAL3.5 Depuis 1987 en France, le 17 octobre, un rassemblement a lieu sur le parvis des Libertés et des Droits de l’Homme au Trocadéro à Paris. En 1992, l’ONU a reconnu le 17 octobre comme journée internationale pour l’élimination de la misère. Pour que les très pauvres témoignent et soient entendus au nom de tous ceux qui subissent la misère. Pour que ceux qui s’indignent et n’acceptent pas l’injustice les rejoignent. Pour que ceux qui ne se rencontrent jamais puissent s’encourager dans leur engagement et croiser leurs savoirs pour créer du neuf. Aubervilliers, Animations autour du livre Montrouge, Sensibilisation au centre de formation des travail- leurs sociaux Saint Brieuc, Rallye République Centrafricaine Témoignages Chambéry Marche Paris, Animation sur la place du Trocadéro, témoignages, rencontres au Conseil économique et social Montpellier, Expression par le dessin et l’écrit, chorale, bibliothèque de rue Et d’autres manifestations, réseaux : Collectif Pouvoir d’Agir, Semaine de solidarité internationale, Forum Social Mondial…
  • 45. 45 CARTON ROUGE À LA PAUVRETÉ B / 25 RÉVOLUTIONS TRANQUILLES MAIS REMARQUABLES ICI ET AILLEURS Le Groupe Développement Social qui a conçu ce livret, a cherché dans ses connaissances des initiatives remarquables qu’il a souhaité mettre en valeur… EMMAÜS accueille et accompagne les personnes sans- abri ou en situation de grande précarité afin de leur permettre de reconquérir leur autonomie. L’association interpelle également la société et les responsables politiques. LE CAU (Collectif des Associations Unies pour le loge- ment) rassemble 34 organisations nationales de lutte contre l’exclusion. Il interpelle les pouvoirs publics face aux problématiques de logement et d’hébergement. LES CCAS services des municipalités, interviennent dans l’aide sociale légale, facultative et l’animation des activités sociales. Ils participent au respect du maintien des droits. ATD QUART MONDE a pour but d’éradiquer la misère en promouvant l’application du droit pour tous. Il agit sur le ter- rain avec les personnes concernées, auprès des institutions et parlementaires pour faire changer les lois et auprès de l’opinion publique par des campagnes citoyennes. LE MICRO-CRÉDIT permet aux personnes qui ont un projet mais qui ne disposent pas de l’aide d’une banque tradi- tionnelle de bénéficier d’un prêt pour mener à bien ce projet. KAIZEN est un magazine alternatif porté par le Mouve- ment Colibris et inspiré par la philosophie de Pierre Rabhi. Il traite de la santé, de l’éducation, de l’alimentation, … DEBOUT est un magazine solidaire, qui propose gratuite- ment des solutions concrètes sur tous les sujets du quotidien, un contenu pédagogique, acces- sible et attrayant pour tous ceux qui veulent faire face à leurs soucis.
  • 46. 46 LIVRET PÉDAGOGIQUE A Chambéry, il existe une entreprise d’inser- tion, spécialisée dans l’aménagement évène- mentiel : CATM Events. Il existe dans différentes villes en France, des restaurants d’insertion, qui emploient des personnes exclues du monde du travail Les Groupes d’Entraide Mutuelle organisent des activités pour les personnes souffrant de maladies psychologiques. Les Disco soupe, sont des soirées organisées autour d’un repas à base d’aliments récupérés sur les marchés. On récupère, on cuisine et on partage ! La NEF (Nouvelle Economie Fraternelle) est une banque qui permet de soutenir la création et le développement de projets d’utilité sociale et environnementale. L’association Sœur Emmanuelle (ASMAE) est une ONG de solidarité internationale spé- cialisée dans le développement de l’enfant et présente dans 8 pays. Une « Cravate pour tout le Monde » est une association qui permet à des personnes qui ont un entretien d’embauche d’emprunter un cos- tume et ainsi d’être dans de meilleures condi- tions pour prétendre à un emploi. Les cafés suspendus ou baguettes en at- tente sont très répandus dans les grandes villes. On peut, en achetant notre baguette ou notre café, en payer un de plus pour une per- sonne qui ne pourrait pas se l’offrir ! Il existe des agences immobilières à vocation sociale. À l’Accorderie de Chambéry, la monnaie, c’est le temps. On se rend des services en fonc- tion de nos compétences et de nos savoirs. L’association Open Bidouille Camp est une fête populaire dédiée à la bidouille ou DIY (Do It Yourself). On se réunit autour d’ateliers pour réparer nos vélos, s’échanger des graines, se rendre des services informatiques… Les Petits Frères des Pauvres mettent à dis- position une petite maison de vacances pour accueillir les personnes SDF l’hiver à Vertou (Loire-Atlantique). Aux Appenins à Paris, il y a un lieu d’accueil de jour, ouvert à tous, à destination de per- sonnes en situation de précarité. Il est possible d’y prendre des petits déjeuners ou de partici- per à des ateliers. Les personnes sont accueil- lies par des bénévoles et peuvent être orientées vers d’autres services. Les Marcheurs de l’Espérance (Marseille, Avignon) : dans un esprit de convivialité et de fraternité, un groupe de salariés, bénévoles et personnes de la rue se retrouvent pour marcher ensemble. Il n’y a pas de statut, chacun a la même place. L’association « Pé no Chão » accompagne des jeunes et leurs familles qui vivent dans des favelas à Recife (Brésil) par les arts culturels : capoeira, percussions, danse… À Madagascar, on organise des repas pour les personnes âgées. Des gens marchent de tous les villages pour venir préparer à manger et par- tager ce moment ensemble. En Slovaquie, il existe un réseau associatif qui facilite l’accès aux médicaments. L’association « Ecuasol » est une ONG qui apporte son soutien aux enfants de la Rol- dos-Pisulli en Equateur.
  • 47. Le Groupe Développement Social en action.
  • 48. GROUPE DÉVELOPPEMENT SOCIAL Travail collectif réalisé à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). en octobre 2014 Département Recherche Expérimentations Développement SECOURS CATHOLIQUE – CARITAS FRANCE