8. L’exemple de Clisthène « Les 3 et 10 novembre 2011 aura lieu le 4e temps choisi, de 11h20 à 12h30. Les élèves peuvent choisir entre 8 cours différents » « Les projets interdisciplinaires sont inscrits à l’emploi du temps des élèves à raison de quatre heures par semaine. Ils représentent avec les semaines interdisciplinaires un tiers du temps pédagogique » Clisthène.http://www.clisthene.org/?page_id=102 « Semaines inter disciplinaires : un semaine sur un projet » http://www.clisthene.org/?page_id=102
9. Apprendre hors la classe : la mobilité « Moi ca m'arrive de le faire par sms, l’aide au DM » « L'avantage c que le portable on l'a toujours dans la poche et il est toujours connecté a internet » « Ça permet d’aider quand on a des difficultés dans certaines matières et de faire des débats plus vite, genre sur les corrections quand il y a un pb »
10. Confusion des temps « Ah oui, le problème est que les profs envoient souvent des trucs par mail mais que généralement on n’ y passe pas notre vie sur notre boite mail » Le téléphone : « ça c'est pas qu’un avantage vu qu’on l’a tout le temps et qu’ils sont performants on peut faire plein d’autres chose sur le net que travailler genre jouer » « ouais du coup tu penses plus au cours que tu fais » Le mail : « Ça permet de communiquer avec les profs si on a pas compris quelque chose » « Ouais pas faux ça peut aider mais ça peut déconcentrer si on reçoit un mail de nos potes »
11. Le temps d’apprendre vs http://vimeo.com/30971176 « le portable y’a des avantages […] » « Ouais à part à tricher il sert pas vraiment » « On bosse, on va sur Wikipédia »
12. Remerciements Aux adhérents d’e.l@b Aux élèves de la Terminale S2 du lycée Germaine Tillion (auteurs des citations)
Notas do Editor
Dans l'école d'avant le numérique : unité de lieu : l'école, la classe, la bibliothèque... sont les lieux d'acquisition des connaissances. L'enseignant était la source du savoir, qu'il trouvait dans les livres. unité de temps : on apprenait à l'école, pendant les heures de classe, on consolidait pendant les heures d'étude. L'apprentissage était la responsabilité des individus : on est un bon élève, on est un cancre, cela se mesure lors d'examens où l'on est seul devant sa copie à extraire de sa mémoire les connaissances acquises et où l'on met en oeuvre les compétences en matière de réponse à un exercice académique.
Ne dites surtout pas que l’élève manque des fonctions cognitives qui permettent d’assimiler le savoir ainsi distribué, puisque, justement, ces fonctions se transforment avec le support. Par l’écriture et l’imprimerie, la mémoire, par exemple, muta au point que Montaigne voulut une tête bien faite plutôt qu’une tête bien pleine "
s'est produit avec le numérique un changement de référentiel de l'apprentissage (référentiel au sens de physique) cf article de Eric Sanchez à paraître dans les Cahiers Pédagogiques Se décline selon les trois dimensions de l'apprentissage : - rapport au savoir (savoir accessible à tous, tout le temps, partout) - rapport au temps et à l'espace (apprendre tout le temps et partout est maintenant possible) - importance du collectif dans l'apprentissage (apprendre ensemble et partager les compétences).
les phases de recherche et de manipulation les moments de construction et de structuration des notions et d’identification des procédures efficaces (conditions du transfert des acquisitions), les activités systématiques visant l’entraînement et l’automatisation des acquis. le numérique ne change pas tellement ces temps-là. On aurait pu imaginer (mais ça n'est pas tellement le cas) que la phase d'activités systématiques aurait pu être individualisée grâce au numérique, en évaluant les difficultés des élèves et en leur proposant des activités de remédiation ou de renforcement adaptées. l'enseignant n'étant plus l'unique dispensateur de savoir, que faire du temps de classe ? Enseignant - ingénieur qui construit des environnements d'apprentissage (Brousseau) qui permettent à l'élève ou plutôt au groupe classe qui forme une communauté d'apprentissage d'apprendre. Phase I (recherche et manipulation) + phase II (construction et structuration des notions). L'enseignant est celui qui accompagne, qui rassure, qui est aussi une ressource d'ailleurs, et enfin celui qui institutionnalise les connaissances ainsi acquis en leur donnant une dimension partagée, en leur donnant le statut de savoirs. D'où nécessité de connaissances disciplinaires très solides (pour identifier les notions essentielles et comprendre les mécanismes qui peuvent mener à leur manipulation) mais aussi avoir un éventail d'outils pédagogiques important pour pouvoir varier les situations d'apprentissage, pour guider, faire de la remédiation etc... Mais pour ce type de pédagogie, l'emploi du temps découpé en 55 minutes et différentes disciplines ne convient plus. Comment réorganiser le temps de l'école ?
La phase 3 (systématisation, automatisation) se fait désormais de plus en plus souvent hors la classe : des enseignants qui proposent des logiciels d'exercices pour réviser les repères du brevet, ou faire des maths etc..., un "coaching" personnalisé via les échanges de courriel, les blogs, facebook (exemple : facebook pour discuter autour de la correction d'un sujet de bac) Le temps de la réflexivité, qui ne se fait que rarement à l'école (edt avec succession de temps de classes de 55 minutes), se fait désormais un peu sur les réseaux : collectifs d'élèves qui travaillent ensemble à distance (et pas forcément du même établissement) cf littéraires iroises, educ'hacktion, qui échangent avec des enseignants (pas forcément les leurs) sur les blogs, facebook ou Twitter (cf ameriquebecquoise) ou plus souvent par mail avec leur prof. Mobilité = aussi faire apprendre hors la classe mais c'est un autre sujet (espace, réalité augmentée etc...)
De ce fait la séparation temps de travail / vie privée est difficile à marquer tant pour les enseignants que pour leurs élèves. Des questions se posent sur le rythme de ces échanges (quand répondre, quels délais se donner ? Quels délais donner pour que les élèves lisent un message et répondent aux consignes qu'il donne ?) L'autre conséquence du numérique c'est aussi l'irruption d'informations ininterrompues et de natures très différentes dans la vie de chacun. Dans ces irruptions, on peut compter les messages des enseignants (ou des élèves chez les enseignants), courriels, tweets, avertissements facebook lié au travail de la classe. Comment se concentrer sur son travail ? Sur son repos ? => apprendre à gérer son temps numérique. Apprendre à ne pas regarder, apprendre à utiliser plutôt que subir, apprendre à établir des règles pour soi et pour la collectivité. Et apprendre cela autant sur le temps scolaire qu'en dehors de l'école.