L économie collaborative à l'ère de la société fluide
1. A
l’attention
de
M.
Jean-‐Louis
Laville
Juin
2012
jean-louis.laville@cnam.fr
L’économie
collaborative
à
l’ère
de
la
société
fluide
Mémoire
dans
le
cadre
de
la
validation
du
cours
de
Sociologie
économique
RSV202
au
CNAM
(Conservatoire
National
des
Arts
et
Métiers)
Melle
Gruson-‐Daniel
Célya
celyagd@gmail.com
2. L’économie
collaborative
à
l’ère
de
la
société
fluide
Résumé
:
-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐p.1
Pourquoi
ce
mémoire
?
-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐p.2
Plan
du
mémoire
-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐p.3
I-‐L’émergence
de
la
société
fluide
-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐p.4
1-‐Des
crises
environnementales,
politiques,
économiques
et
sociales
mais
surtout
une
crise
de
valeurs
-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐p.5
2-‐La
société
de
l’information
et
de
la
relation
:
une
nouvelle
ère
?
-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐p.6
3-‐L’économie
collaborative
:
émergence
d’un
nouveau
modèle
en
parallèle
des
modèles
pré-‐
existants
-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐p.7
II-‐L’
économie
collaborative
:
valeurs
fortes
et
acteurs
clefs
-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐p.8
1-‐Le
réseau
maillé
:
modèle
organisationnel
de
l’économie
collaborative
portée
par
des
valeurs
fortes
-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐p.8
2-‐Les
acteurs
de
cette
nouvelle
économie
-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐p.9
III-‐De
la
consommation
collaborative
à
l’économie
collaborative
:
un
panel
d’actions
-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐p.11
1-‐Des
sites
favorisant
les
rapports
Peer-‐to-‐peer
et
leur
fiabilité-‐-‐-‐-‐-‐p.11
2-‐Exemple
d’initiatives
d’économie
collaborative
:
Oui
Share
summit-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐p.13
a-‐Des
styles
de
vie
collaboratif
et
de
nouveaux
systèmes
de
redistribution
-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐p.13
b-‐De
nouveaux
modes
de
production
immatériels
et
matériels
-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐p.14
c-‐Des
financements
collaboratifs
-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐p.15
Discussion
et
conclusion
-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐p.15
Bibliographie
et
Webographie
-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐p.18
3.
Résumé
L’économie
collaborative
est
une
nouvelle
forme
de
gestion
des
ressources,
des
biens
mais
aussi
des
connaissances
basée
sur
le
partage
et
l’échange.
Elle
a
vu
son
émergence
en
réaction
aux
différentes
crises
que
nous
vivons
depuis
quelques
décennies.
Crises
financières,
écologiques,
mais
surtout
crise
de
valeurs.
Des
personnes
ont
alors
décidé
de
se
regrouper
et
de
créer
des
communautés
ayant
pour
but
commun
de
mettre
en
place
des
initiatives
pour
ré-‐agir
face
au
système
actuel
et
au
négativisme
ambiant.
Le
web
2.0
a
été
un
véritable
moteur.
En
s’inspirant
et
s’appuyant
sur
l’organisation
en
réseau
du
web
2.0,
c’est
un
nouveau
mode
d’organisation
et
de
gestion
qui
a
pu
s’instaurer
dans
de
nombreux
domaines
de
notre
vie
quotidienne.
L’économie
collaborative
trouve
ses
valeurs
et
toute
sa
puissance
à
l’heure
d’une
«
société
fluide
»,
selon
l’expression
empruntée
à
Joël
de
Rosnay.
Cette
société
est
portée
par
une
nouvelle
génération
de
jeunes
que
l’on
nomme
la
«
NetGen
»,
la
«
génération
Y
»
ou
les
«
digital
natives
».
Ils
agissent,
créent,
transforment,
bidouillent
mais
surtout
s’organisent
et
s’adaptent.
Ils
modèlent
ainsi
un
nouveau
système
d’organisation
qui
petit
à
petit
va
certainement
pouvoir
transformer
notre
économie
ou
trouver
sa
place
en
parallèle
du
modèle
économique
actuel.
L’économie
collaborative
interroge,
bouleverse
et
pose
de
nombreuses
questions
quant
à
un
futur
envisageable
de
nos
sociétés…
1
4.
Pourquoi
ce
mémoire
?
Je
souhaiterais
partager
dans
ce
mémoire
une
réflexion
personnelle
que
je
mène
depuis
quelques
mois.
Différentes
découvertes
et
rencontres
ont
abouti
à
définir
mon
sujet
de
validation
autour
de
l’économie
collaborative
pour
le
cours
de
sociologie
économique
du
CNAM.
Je
souhaiterais
expliquer
en
quelques
mots
comment
ce
choix
de
thématique
a
émergé.
En
premier
lieu,
les
cours
de
sociologie
économique
abordés
par
M.
Laville
et
ses
invités
m’ont
amené
à
porter
une
plus
grande
attention
à
l’économie
et
notamment
aux
économies
«
alternatives
».
J’ai
commencé
alors
à
m’intéresser
à
l’économie
sociale
et
solidaire.
Dans
cette
optique,
je
me
suis
rapprochée
d’un
groupe
de
réflexion
des
Petits
Débrouillards
d’Ile
de
France
:
«
l’autre
cercle
des
économistes
».
Le
but
du
groupe
étant
de
se
rencontrer
entre
membres
des
Petits
Débrouillards,
une
association
d’éducation
populaire,
afin
de
réfléchir
à
des
ateliers
sur
l’économie,
sujet
bien
trop
souvent
mis
de
côté.
J’ai
mené
également
quelques
recherches
m’amenant
à
rédiger
un
article
introductif
sur
l’économie
sociale
et
solidaire.
Cet
article
a
été
publié
sur
le
blog
d’actualité
scientifique
multidisciplinaire
MyScienceWork
dont
je
m’occupe
en
tant
que
community
manager.
Cette
fois-‐ci
encore
la
prise
de
conscience
du
manque
de
connaissances
de
ce
sujet
par
notre
communauté
scientifique
de
lecteurs,
a
poussé
l’équipe
MyScienceWork
à
porter
une
plus
grande
attention
à
cette
thématique.
En
parallèle,
je
me
suis
intéressée
aux
actions
et
réflexions
s’organisant
autour
du
collectif
OuiShare
qui
se
définit
comme
«
la
communauté
de
l’économie
collaborative
».
J’ai
alors
commencé
une
veille
conséquente
sur
ce
sujet.
J’ai
assisté
au
colloque
«
Oui
Share
»
organisé
le
26
mai
dernier
:
élément
phare
et
consécrateur
de
cette
jeune
communauté.
Cet
évènement
m’a
offert
la
possibilité
de
rencontrer
un
nombre
important
d’acteurs
européens
participant
à
l’économie
collaborative.
Ils
m’aidèrent
à
poser
les
premières
briques
de
mes
réflexions.
Je
me
suis
en
effet
questionné
sur
les
différences
entre
«
économie
collaborative
»
et
«
économie
sociale
et
solidaire
».
Pour
cela,
il
m’a
semblé
nécessaire
tout
d’abord
de
mieux
définir
ce
qu’est
l’économie
collaborative
ce
que
je
souhaite
présenter
dans
ce
mémoire.
2
5.
Plan
du
mémoire
Je
me
propose
donc
de
dresser
une
première
description
de
ce
qu’est
l’économie
collaborative.
Ma
méthodologie
a
donc
été
de
me
poser
les
5
questions
de
base
(5W)
:
What
?
Where
?
Who
?
When
?
Why
?.
Ces
questions
permettent
de
mettre
en
avant
les
origines
de
ce
mouvement,
les
acteurs
y
participant,
les
lieux
phares
de
ces
actions,
ses
valeurs
et
ses
raisons.
Pour
construire
mon
propos
je
me
suis
basée
principalement
sur
un
livre
publié
très
récemment
par
Joël
de
Rosnay
«
Surfer
la
vie
:
comment
sur-‐vivre
dans
la
société
fluide
».
Je
vais
donc
vous
offrir
un
aperçu
de
cette
nouvelle
forme
d’économie
à
l’ère
de
la
société
fluide
via
les
réflexions
que
j’ai
tiré
de
ma
veille
et
de
la
lecture
du
livre
de
Joël
de
Rosnay
mais
aussi
par
les
expériences
et
actions
qui
m’ont
été
présentées
ou
auxquelles
j’ai
participé.
3
6.
I-‐L’émergence
de
la
société
fluide
Dans
son
nouvel
ouvrage,
Joël
de
Rosnay
compare
les
transformations
que
nous
vivons
à
l’émergence
d’une
nouvelle
société
qu’il
dénomme
"société
fluide".
Il
nous
livre
en
effet
une
métaphore
filée
sur
le
surf
qu’il
affectionne
tout
particulièrement.
Le
surf,
ses
principes
et
valeurs
sont
parfaitement
adaptables
aux
changements
de
rapports
que
vit
notre
société
actuellement
et
à
la
naissance
d’une
nouvelle
génération
considérée
comme
une
communauté
de
surfeurs.
Pour
lui,
sur–vivre
dans
le
monde
actuel
nécessite
non
plus
d’agir
via
des
rapports
de
force
mais
via
des
rapports
de
flux.
«
Désormais
une
autre
approche
est
nécessaire
pour
survivre
à
la
complexité
du
monde
moderne,
à
son
accélération,
et,
plus
encore,
pour
construire
ensemble
notre
avenir.
Il
nous
faut
donc
promouvoir
ce
que
j’appelle
la
«
société
fluide
».
Une
société
qui
se
base
sur
des
rapports
de
flux
et
pas
seulement
sur
des
rapports
de
force.
»
De
cette
société
émerge
alors
de
nouveaux
types
d’organisation
non
plus
basés
sur
des
grands
groupes
hiérarchiques
mais
sur
un
mouvement
d’action
plus
transversal.
Ces
nouveaux
modèles
puisent
leur
inspiration
des
réseaux
du
web
et
s’implantent
désormais
dans
la
vie
«
réelle
».
«
Grâce
à
sa
pratique
des
réseaux
sociaux,
à
son
aisance
face
à
la
complexité
et
à
la
transversalité
des
approches
qu’elle
met
en
œuvre
pour
résoudre
des
problèmes
»
c’est
«
une
culture
des
nouvelles
technologies
de
production
et
des
savoir-‐faire
qui
renouvellent
et
transcendent
la
démocratie
numérique,
annonçant
la
grande
transition
vers
la
société
fluide
».
C’est
dans
ce
contexte
que
s’est
développé
un
nouveau
type
d’économie
et
de
consommation
qualifiée
de
collaborative.
Ces
initiatives
économiques
d'un
nouveau
genre
trouvent
leur
moteur
dans
une
volonté
d’agir
face
aux
crises
qui
nous
frappent
sans
attendre
la
mise
en
place
d’actions
des
institutions
nationales
et
internationales
jugées
souvent
trop
lentes.
4
7.
1-‐Des
crises
environnementales,
politiques,
économiques
et
sociales
mais
surtout
une
crise
de
valeurs
A
l’origine
de
cette
nouvelle
société
et
de
son
organisation
se
trouvent
les
crises
variées
que
nous
vivons
globalement
depuis
quelques
années.
Il
ne
s’agit
pas
en
effet
d’une
seule
crise
mais
de
plusieurs
touchant
l’ensemble
de
notre
vie,
remettant
en
cause
nos
modes
de
vie
et
nos
valeurs.
Cette
crise
est
globale
par
son
côté
environnemental
:
notre
planète
se
fatigue,
les
matières
premières
s’épuisent,
le
climat
se
modifie
avec
une
intensité
inégalée.
Cette
conscience
que
la
terre
va
mal
est
à
présent
connue
par
la
majeure
partie
de
la
population
des
pays
industrialisés.
Toutefois,
les
gouvernements
et
les
regroupements
internationaux
donnent
bien
souvent
l’image
de
décisionnaires
ne
sachant
pas
se
mettre
d’accord.
Prenons
l’exemple
du
réchauffement
climatique,
les
luttes
des
climato-‐sceptiques
contre
le
reste
de
la
communauté
scientifique
ne
sont
que
très
peu
rassurantes.
Un
accord
entre
scientifiques
et
politiques
semble
loin
d’être
possible
comme
l’a
illustré
les
activités
du
GIEC
(Groupe
d’Experts
Intergouvernemental
sur
l’Evolution
du
Climat).
La
conférence
de
Copenhague
a
été
un
échec
total
et
la
conférence
de
Cancun
est
passée
quasi-‐inaperçue.
Rio+20
qui
vient
de
se
finir
il
y
a
quelques
jours
n’a
pu
que
confirmer
cette
mollesse
ou
même
le
désintérêt
affiché
des
chefs
d’état
et
gouvernements
face
à
ces
questions
jugées
cruciales
par
beaucoup
de
scientifiques
«
Les
sommets
internationaux
sur
le
développement
durable
et
la
lutte
contre
le
changement
climatique
se
suivent
et
se
ressemblent
avec
pour
dénominateur
commun
la
déception
des
participants.
»
Cette
crise
environnementale
s’est
doublée
également
ces
dernières
années
de
ce
que
«
M.
et
Mme
tout
le
monde
»
appelle
«
la
crise
».
Peu
de
personnes
ont
une
idée
claire
de
ce
qu’est
vraiment
cette
crise
financière
et
économique,
seul
les
impacts
sont
visibles
:
baisse
des
salaires,
baisse
du
pouvoir
d’achat,
situation
de
faillite
à
l’échelle
des
Etats,
perte
du
triple
A
en
France…
Bref
c’est
la
«
crise
»
que
les
médias
nous
rappellent
à
longueur
de
temps,
créant
une
ambiance
générale
de
peur
et
de
pessimisme,
bien
souvent
amplifiée
par
la
passivité
des
gouvernements.
Par
les
réactions
diverses
de
la
population,
nous
nous
rendons
compte
que
ce
que
nous
vivons
n’est
pas
seulement
une
crise
financière,
politique,
environnementale,
mais
une
crise
profonde
des
valeurs
et
une
remise
en
question
du
futur
de
cette
ère
industrielle
et
de
surconsommation
que
nous
connaissons.
5
8. A
partir
de
ce
bilan,
certaines
personnes
ont
commencé
à
s’indigner
et
réagir,
refusant
cette
situation.
Ils
sont
persuadés
de
la
plus
grande
efficacité
d'une
action
menée
directement
à
leur
niveau,
sans
attendre
l’aide
de
l’État
contrairement
au
domaine
de
l’économie
sociale
et
solidaire.
Ces
personnes
ont
voulu
s’organiser
et
agir
à
leur
échelle,
localement,
pour
répondre
à
un
désordre
global
comme
l’annonçait
déjà
si
bien
en
2010
Coline
Serreau
dans
son
film
«
Solution
locale
pour
un
désordre
global
»
dont
voici
le
synopsis
:
«
Les
films
d'alertes
et
catastrophistes
ont
été
tournés,
ils
ont
eu
leur
utilité,
mais
maintenant
il
faut
montrer
qu'il
existe
des
solutions,
faire
entendre
les
réflexions
des
paysans,
des
philosophes
et
économistes
qui,
tout
en
expliquant
pourquoi
notre
modèle
de
société
s'est
embourbé
dans
la
crise
écologique,
financière
et
politique
que
nous
connaissons,
inventent
et
expérimentent
des
alternatives.
»
Ces
communautés
sont
portées
pour
la
plupart
par
des
personnes
jeunes
(25-‐35
ans)
dont
le
levier
principal
est
cet
écosystème
des
réseaux
du
Web
2.0
dans
lesquels
ils
ont
grandi.
2-‐La
société
de
l’information
et
de
la
relation
:
une
nouvelle
ère
?
Le
Web
2.0,
mot
qui
a
commencé
à
être
utilisé
en
2005,
définit
une
organisation
d’internet
basée
sur
le
contenu
crée
par
les
utilisateurs
qui
le
modifient
et
l’enrichissent
(par
opposition
à
un
Web
1.0
où
les
données
étaient
statiques).
Internet
a
envahi
notre
quotidien
sans
même
parfois
que
nous
nous
en
rendions
compte.
Certains
auteurs
parlent
d’une
nouvelle
révolution,
d’un
changement
d’ère.
Selon
Jacques
Robin,
contrairement
aux
autres
révolutions
celle-‐ci
se
passe
à
une
vitesse
accélérée.
Bernard
Stiegler,
parle
d’un
changement
de
civilisation
«
comparable
à
celle
du
néolithique
».
De
l’ère
de
l’énergie,
nous
passons
donc
à
l’ère
de
l’information
ou
de
la
technologie
de
la
relation.
Cette
révolution
de
l’information,
selon
Véronique
Kleck,
«
remet
en
cause
des
pouvoirs
établis,
des
métiers,
des
théories
sociales
et
économiques.
Dès
lors,
elle
modifie
la
vision
que
nos
sociétés
ont
d’elles-‐
mêmes
».
Ces
jeunes
générations
dénommées
«
génération
Y
»,
«
digital
natives
»
ou
«
Net
Gen
»
selon
Joël
de
Rosnay
ont
grandi
dans
un
environnement
où
le
partage,
l’échange,
la
collaboration
sont
les
maîtres-‐mots.
C’est
par
cet
écosystème
virtuel,
dans
lequel
ils
ont
évolué
que
leurs
valeurs,
leurs
idées
ainsi
que
leurs
façons
d’agir
ont
été
modelées.
Cette
6
9.
nouvelle
société
qui
doit
apprendre
à
s’adapter,
à
contourner
ses
hiérarchies
et
les
gouvernements
pour
pouvoir
agir,
a
ainsi
été
dénommée
"société
fluide"
par
Joël
de
Rosnay.
Dans
cette
nouvelle
société,
«
il
est
possible
de
dégager
de
grandes
tendances
de
gestion
de
la
complexité,
de
nouvelles
formes
de
pouvoir
face
à
l’autorité,
de
nouvelles
formes
de
création
collective,
de
plaisir
partagé,
de
démocratie
participative
et
responsabilisante
»
Tout
cela
amène
à
un
nouveau
modèle
d’économie
:
l’économie
collaborative.
3-‐L’économie
collaborative
:
émergence
d’un
nouveau
modèle
en
parallèle
des
modèles
pré-‐
existants
Ce
mouvement
d’économie
collaborative
ne
remet
pas
en
cause
les
alternatives
économiques
qui
se
sont
déjà
développées
au
XIXème
siècle
sous
le
nom
d’économie
sociale,
puis
d’économie
solidaire,
en
réponse
aux
dernières
crises
environnementales
et
financières.
L’ESS
(Economie
Sociale
et
Solidaire)
met
au
coeur
des
actions
l’humain
pour
créer
une
économie
non-‐plus
basée
uniquement
sur
le
duo
du
Marché
et
de
l’Etat,
mais
reposant
sur
un
troisième
pilier
qui
est
celui
de
la
Société
Civile.
C'est
cette
économie
que
Carl
Polani
qualifie
de
«
substantive
»
où
la
satisfaction
des
besoins
humains
passe
aux
travers
des
interactions
avec
les
autres
humains
et
le
respect
de
l’environnement.
Le
nombre
croissant
d'initiatives
relevant
de
l’ESS
s’organise
de
mieux
en
mieux.
Elles
sont
notamment
portées
désormais
par
le
gouvernement
via
la
création
d’un
poste
de
ministre
délégué
auprès
du
ministre
de
l'économie,
des
finances
et
du
commerce
extérieur,
chargé
de
l'économie
sociale
et
solidaire
(nomination
de
Benoît
Hamon
à
cette
fonction).
L’économie
collaborative,
sans
rejeter
les
mesures
actuelles,
met
en
place
un
ensemble
d’initiatives
venant
se
greffer
en
parallèle
des
autres
actions
existantes
de
l’ESS.
Ces
actions
se
basent
sur
une
organisation
que
l’on
peut
définir
de
«
bottom
up
»
(pilotage
participatif),
c’est-‐à-‐dire
qu’elles
émergent
de
la
société
civile
et
non
pas
des
institutions
ou
gouvernements.
Selon
Joël
de
Rosnay,
nous
pouvons
comparer
cette
structure
de
gouvernance
à
un
«
mesh
network
»
ou
réseau
maillé
:
système
parallèle
reposant
sur
quelques
nœuds
principaux
mais
sans
aucune
hiérarchie
centrale.
Cela
m'amène
à
présenter
plus
en
détails
ce
que
sont
les
caractéristiques
de
cette
société
fluide,
ainsi
que
les
valeurs
mises
en
avant
via
ses
actions
variées.
7
10.
II-‐L’économie
collaborative
:
valeurs
fortes
et
acteurs
clefs
1-‐Le
réseau
maillé
:
modèle
organisationnel
de
l’économie
collaborative
portée
par
des
valeurs
fortes
Le
terme
de
réseau
maillé
est
emprunté
au
monde
de
l’informatique.
Il
désigne
une
topologie
de
réseau
basée
sur
des
nœuds
connectés
de
proches
en
proches,
sans
hiérarchie
centrale.
Cette
organisation
a
inspiré
la
création
de
nouveaux
modèles
énergétiques.
Jérémy
Rifkin
se
base
notamment
sur
ces
notions
pour
proposer
des
solutions
face
à
la
crise
énergétique
que
nous
vivons
actuellement.
«
Notre
avenir
repose
sur
des
réseaux
intelligents
distribués.
L’électricité
ne
doit
pas
aller
du
producteur
aux
consommateurs,
mais
de
tous
à
chacun,
comme
les
mailles
d’un
réseau
pair
à
pair.
»
Plus
largement,
l’organisation
de
l’économie
collaborative
peut
se
comparer
à
un
tel
réseau.
Elle
se
développe
en
formant
des
nœuds
de
personnes
ou
de
communautés
qui
réalisent
des
actions
diverses
et
variées,
et
parfois
redondantes.
Ce
maillage
de
communautés
permet
une
rapidité
des
actions
sans
créer
de
problème
majeur
dans
le
cas
où
un
des
noeuds
viendrait
à
disparaître,
contrairement
à
l’habituel
système
centralisé
et
hiérarchique.
En
effet
avec
un
modèle
hiérarchique,
lorsqu’un
noeud
vient
à
manquer,
c’est
l’ensemble
de
l'intégrité
du
système
qui
est
mise
en
péril.
C’est
donc
la
capacité
adaptive
et
la
redondance
de
ce
réseau
maillé
qui
en
fait
sa
force
:
«
l’un
des
avantages
des
réseaux
maillés
est
leur
redondance
qui
les
rends
particulièrement
fiables
et
solides.
Le
réseau
a
autant
la
capacité
de
s’auto-‐réparer
que
de
s’auto-‐organiser
»
via
une
puissance
collaborative.
Une
des
valeurs
dominantes
dans
ce
réseau
n’est
plus
la
compétition,
puisqu’un
rapport
hiérarchique
n’est
plus
instauré,
mais
la
coopération
qui
permet
à
de
nouveaux
projets
innovants
d’émerger.
«
Pour
la
première
fois,
les
moyens
élémentaires
de
production
et
de
diffusion
du
savoir,
des
connaissances
et
de
la
culture
sont
entre
les
mains
de
la
majorité
de
la
population,
interconnectée.
Il
ne
s’agit
pas
seulement
d’une
révolution
technologique,
mais
bien
d’un
basculement
économique,
sociétal,
culturel.
»
C’est
donc
la
collaboration
et
le
partage
qui
forment
la
clef
de
ces
valeurs.
La
compétition
n’est
plus
la
valeur
forte
et
c’est
un
pouvoir
«
doux
»
qui
se
met
en
place
qui
«
implique
davantage
un
travail
collaboratif
entre
des
équipes
étroitement
associées
».
Pour
cela,
une
relation
de
confiance
doit
se
créer
dans
ces
communautés
et
ces
réseaux.
La
confiance
mais
8
11.
aussi
une
motivation
commune
constituent
la
clef
de
voute
du
succès
des
actions
menées
par
ces
groupes.
Un
des
autres
moteurs
portant
ces
communautés
est
le
«
mouvement
libre
»
qui
a
pris
son
ampleur
tout
d’abord
sur
internet
via
les
premières
initiatives
de
logiciels
Open
Source.
On
peut
notamment
citer
en
exemple
le
système
d'exploitation
Linux
et
son
succès
planétaire.
Cette
volonté
d'ouverture
s’est
étendue
par
la
suite
à
d’autres
domaines
telles
que
la
musique.
Ces
communautés
se
basent
sur
une
liberté
d’accès
à
chaque
ressource
et
à
leur
partage.
Elles
favorisent
la
notion
de
collaboration
en
rejetant
notamment
l'idée
de
brevet.
Joël
de
Rosnay
met
en
avant
dans
son
livre
des
principes
de
vie
pour
«
surfer
»
et
s’adapter
à
cette
société
fluide
et
participer
à
la
«
création
collective
»
par
exemple
le
partage,
l'empathie,
la
fraternité,
la
transversalité
des
approches
et
la
recherche
de
solutions
»
2-‐Les
acteurs
de
cette
nouvelle
économie
L’année
2011-‐2012
a
vu
émerger
différentes
actions
et
groupes
de
personnes
défendant
des
principes
forts
et
nouveaux
:
nous
avons
tous
entendu
parler
des
Indignés,
du
mouvement
Occupy
Wall
street
ou
plus
récemment
du
Parti
pirate.
Ces
personnes
revendiquent
de
nouvelles
actions
et
des
changements
politiques
économiques
sociales
en
court-‐circuitant
le
réseau
central
et
en
voulant
agir
par
eux-‐mêmes.
Ils
cherchent
à
reprendre
les
rennes
d’une
société
qui
est
dirigée
par
une
minorité
de
personnes,
issues
de
lobbies,
s’entretuant
même
parfois,
et
s’empêtrant
dans
des
situations
souvent
à
mille
lieux
des
préoccupations
des
citoyens.
Ces
nouveaux
groupes
qui
émergent
agissent
à
leur
échelles,
s’organisent
et
tirent
leur
force
de
leur
capacité
à
s’adapter
et
s
‘organiser.
Ils
sont
caractérisés
par
leur
organisation
transversale,
comme
nous
l’avons
vu
précédemment,
mais
aussi
la
spontanéité
du
mouvement
et
de
leur
auto-‐organisation.
Ces
mouvements
ont
émergé
dans
différents
lieux
mais
ont
aussi
une
capacité
de
s’exporter
très
rapidement
notamment
via
le
web2.0
C’est
le
cas
par
exemple
du
mouvement
des
indignés
crée
sur
le
web
en
Espagne
sous
le
nom
de
¡Democracia
Real
Ya!1
(Une
vraie
démocratie,
maintenant),
Selon
Joël
de
Rosnay,
ces
personnes
illustrent
parfaitement
l’expression
des
nouvelles
formes
de
pouvoir
transversaux
;
«
leurs
démarches
et
leurs
attitudes
ressemblent
à
une
sorte
de
brainstorming
permanent,
une
ébauche
d’imagination
collective
capable
de
donner
envie
de
9
12.
refaire
de
la
politique
en
partant
de
la
base
et
de
s’engager
dans
l’action
».
Ces
nouvelles
démarchent
propres
de
la
société
fluide
se
retrouvent
dans
tous
les
domaines.
Par
exemple,
on
assiste
également
à
l’émergence
d’un
mouvement
dans
le
domaine
des
sciences
des
technologies
donnant
un
nouveau
regard
sur
l’industrie
et
l’innovation.
Joël
de
Rosnay
nomme
ces
initiatives
le
«
Maker
mouvement
»
«
autrement
dit
le
mouvement
des
artisans
des
bricoleurs
des
bidouilleurs
des
«
hobbysts
».De
tous
ceux
qui
inventent,
innovent,
créent,
partagent,
fabriquent
des
objets
avec
des
outils
faciles
à
utiliser
et
bon
marché.
Rien
de
moins
qu’une
nouvelle
révolution
industrielle
aux
profondes
répercussions
».
Ces
personnes
sont
ceux
qui
insufflent
le
changement.
Comme
le
présente
Kriya
Maya
Phillips
un
des
auteurs
du
livre
«
The
misfit
economy
:
innovation
on
the
fringe
»
60%
de
l’innovation
est
faite
par
des
acteurs
de
l’ombre.
«
Partout
dans
le
monde,
divers
innovateurs
opèrent
dans
le
noir,
ils
développent
des
solutions
à
une
myriade
de
défis.
Loin
d'être
une
nouvelle
forme
d’entrepreneurs
»
présentant
une
menace
à
notre
stabilité
sociale
et
économique,
ces
innovateurs
affichent
une
ingéniosité
remarquable,
sont
les
pionniers
de
méthodes
originales
et
des
meilleures
pratiques
que
nous
pouvons
apprendre
et
appliquer
aux
marchés
formels,
qui
ont
un
besoin
urgent
de
changement.
»
Ces
acteurs
prennent
le
nom
de
pirates,
hackers
gangsters,
artistes
des
rues
«
street
artists
».
Ils
agissent
font
quelque
chose
de
concret
ou
proposent
de
nouveaux
concepts,
une
théorie,
des
stratégies.
Les
«
hackers
»,
sont
issus
le
plus
souvent
des
premiers
milieux
open
source
sur
Internet.
Le
terme
«
hacker
»
signifie
en
anglais
«
bidouiller
»
ou
«
bricoler
».
Ce
principe
a
de
tout
temps
existé.
Mais
aujourd'hui
il
prend
une
dimension
communautaire
:
ces
bidouilleurs
se
regroupent
en
atelier,
en
«
Fab
Lab
»,
pour
créer
et
produire
des
choses
de
leurs
propres
mains.
C’est
le
retour
du
mouvement
«
Do
It
Yourself
».
Produire
par
soi
même
et
avec
des
outils
simples
un
grand
nombre
d’objet.
Depuis
2006
on
voit
émerger
des
imprimantes
3D
et
des
starts-‐up
se
créer
autour
de
cela
:
sculpteo
«
Les
gangsters
»
est
le
terme
donné
à
une
communauté
de
jeunes
entrepreneurs
sociaux
qui
se
développent
de
plus
en
plus
via
un
mouvement
dénommé
«
Make
Sense
»
:
ces
jeunes
plein
d’idées,
présents
sur
les
5
continents,
fonctionnent
en
micro-‐réseaux
interconnectés.
Ils
se
regroupent
et
réfléchissent
ensemble
aux
solutions
à
apporter
à
leurs
projets
et
défis.
Ils
sont
à
la
base
d’une
innovation
ouverte
et
de
projets
entrepreneurials
sociaux
à
forte
composante
environnementale.
10
13.
Des
gangsters
d’un
autre
genre
se
développent
notamment
dans
le
domaine
de
l’éducation
Ces
jeunes
refusent
les
modèles
classiques
de
l’école
et
veulent
créer
et
améliorer
les
liens
et
l’organisation
des
étudiants
entre
eux
dans
les
universités
collège
etc...
C'est
par
exemple
le
cas
du
mouvement
«
Uncollege
»
aux
Etats
Unis
voulant
montrer
que
l’université
n’est
pas
la
seule
voie
vers
le
succès
«
et
pour
aider
les
gens
à
prospérer
dans
un
monde
en
constante
évolution
dans
lequel
il
est
pratiquement
impossible
pour
les
établissements
d'enseignement
de
s'adapter.
»
"Unishared"
quand
à
lui
à
pour
but
de
permettre
aux
étudiants
qui
le
souhaitent,
les
UniStars,
de
partager
leurs
cours
en
direct
via
google
docs.
Afin
que
d’autres
étudiants
à
travers
le
monde
suivent
le
cours,
l’enrichissent
et
échangent.
Ces
influenceurs,
sans
se
considérer
comme
chefs,
aident
des
communautés
à
s’organiser,
à
prendre
des
décisions
et
à
agir.
C’est
ce
que
nous
allons
voir
désormais
avec
le
spectre
très
large
d’actions
qui
ont
pu
se
développer
via
l’économie
collaborative.
III-‐De
la
consommation
collaborative
à
l’économie
collaborative
:
un
panel
d’actions
1-‐Des
sites
favorisant
les
rapports
Peer-‐to-‐peer
et
leur
fiabilité
Les
actions
d’économie
collaborative
ont
tout
d’abord
émergé
via
un
sous-‐ensemble,
la
consommation
collaborative.
Ses
grands
principes
ont
largement
été
mis
en
avant
par
le
livre
de
Rachel
Botsman
«
What’s
mine
is
yours
»
et
également
une
de
ses
conférences
à
TEDxSydney.
Elle
montre
comment
internet
et
l’organisation
en
réseau
donne
un
nouveau
souffle
à
la
collaboration
au
partage
et
transforme
le
marché,
nos
modes
de
consommation
et
nos
modes
de
vie.
Elle
y
présente
le
«
Peer
to
Peer
»
ou
pair
à
pair
(P2P),
c'est
à
dire
l'échange
direct
entre
deux
personnes
où
chacun
est
à
la
fois
consommateurs
et
producteurs.
Ces
actions
se
développent
partout
dans
le
monde
sur
des
modes
variables
répondant
aux
besoins
de
chaque
communauté
des
différents
pays
et
prenant
en
compte
leur
diversité
culturelle.
Ces
initiatives
sont
catalysées
par
le
développement
des
réseaux
sur
le
Web
facilitant
les
mises
en
relation,
les
échanges
et
l’organisation
globale
de
la
communauté.
Ces
sites
permettent
aussi
d’établir
de
façon
claire
les
règles
de
bases
de
la
communauté
d’échange.
Souvent
une
chartre
explique
les
valeurs
du
groupe
à
respecter
afin
11
14.
que
l’ensemble
de
la
communauté
puisse
s’organiser.
L’adhésion
des
membres
du
groupe
à
ces
valeurs
est
un
des
facteurs
les
plus
importants
pour
la
durabilité
et
la
réussite
de
ces
échanges
de
P2P
marchands.
En
effet
la
motivation
et
l’engagement
permettent
d’instaurer
une
relation
de
confiance,
moteur
de
ces
communautés.
Ses
sites
proposent
à
chaque
utilisateur
de
compléter
un
profil,
chaque
membre
commente
le
profil
d’autres
utilisateurs
et
lui
créer
ainsi
une
reconnaissance
positive
ou
négative
dans
le
groupe.
Des
scores
de
confiance
sont
également
calculés
sur
chaque
profil
via
le
site.
Ce
système
de
calcul
de
score
doit
être
basé
sur
une
transparence
complète.
Comme
le
soulève
Francesca
Pick
dans
un
article
résumant
son
mémoire
sur
la
confiance
dans
les
marchés
P2P
«
il
est
crucial
pour
les
entreprises
qui
offrent
ces
systèmes
de
rester
aussi
transparentes
que
possible
sur
la
façon
dont
leurs
scores
de
confiance
sont
calculés.
»
Rachel
Botsman
évoque
la
notion
de
consommation
collaborative
car
ce
sont
les
premières
actions
qui
ont
pu
émerger
touchant
nos
modes
de
vie
et
notre
façon
de
consommer.
«
Face
à
une
crise
qui
dure,
une
économie
de
survie
se
développe
:
il
faut
dépenser
moins
et
générer
des
revenus
complémentaires.
Comment
?
En
partageant
tout
ce
qu’on
peut
:
sa
voiture,
son
logement,
ses
outils,
son
bout
de
jardin,
son
temps,
ses
compétences
».
Mais
ces
actions
ont
petit
à
petit
pris
une
plus
grande
ampleur
et
se
retrouvent
dans
des
domaines
beaucoup
plus
vastes
amenant
une
véritable
économie
du
partage
et
de
la
réutilisation.
Joël
de
Rosnay
insiste
que
ce
mouvement
de
«
peer
to
peer
»
va
s’ancrer
dans
tous
les
domaines.
C’est
le
cas
par
exemple
du
secteur
de
l’énergie.
Les
smart-‐grids
(réseau
maillé
intelligent)
offrent
à
chacun
à
chaque
habitat
de
pouvoir
produire
de
l’énergie
(producteur
via
des
énergies
renouvelables)
et
en
consommer
également.
«
Cette
puissance
vague
déferle
aussi
sur
le
secteur
énergétique
avec
la
production
décentralisée
d’énergie
renouvelable,
l’échange
et
même
la
vente
d’électricité
de
particulier
en
particulier
(P2P)
grâce
aux
développement
des
smart
grids
à
l’echelle
internationale.
»
Selon
Jeremy
Rifkin,
c’est
une
troisième
révolution
industrielle
se
basant
sur
ce
modèle
énergétique
qui
se
met
en
place.
Encore
plus
largement,
c’est
tous
les
secteurs
de
l’économie
qui
sont
impacté
:
le
secteur
bancaire,
les
assurances
les
financements,
l’éducation
la
production
de
bien,…
«
Le
pair
à
12
15.
pair
va
atteindre
des
secteurs
clés
de
l’économie
et
préparer
le
terrain
de
la
société
fluide
et
de
son
économie
adaptée
».
Il
est
difficile
de
faire
une
synthèse
exhaustive
de
la
multitude
des
initiatives
qui
existent.
Afin
d’illustrer
mes
propos,
je
m’appuierai
sur
quelques
exemples
concrets
présentés
lors
du
premier
colloque
de
la
communauté
«
Oui
Share
»
qui
s’est
tenu
le
26
mai
dernier
à
Mutinerie,
espace
de
travail
collectif,
dit
de
«
coworking
».
2-‐Exemple
d’initiatives
d’économie
collaborative
:
Oui
Share
summit
a-‐Des
styles
de
vie
collaboratif
et
de
nouveaux
systèmes
de
redistribution
Dans
le
domaine
de
la
consommation
collaborative,
un
des
systèmes
de
partage
le
mieux
connu
du
grand
public
mais
aussi
un
des
premiers
à
être
créé
sur
le
web2.0
est
le
covoiturage.
De
nombreuses
plateformes
se
sont
développées
et
proposent
de
mettre
en
relation
des
conducteurs
avec
des
passagers
pour
faire
le
trajet
ensemble
jusqu'à
une
certaine
destination.
Le
prix
total
du
voyage
est
ensuite
réparti
équitablement
entre
l’ensemble
des
passagers.
La
plateforme
la
plus
connue
en
France
et
qui
a
initiée
ce
mouvement
se
nomme
covoiturage.fr.
Elle
existe
depuis
huit
ans
déjà
et
compte
aujourd’hui
plus
de
deux
millions
de
membres.
Elle
est
désormais
à
portée
européenne
puisqu’elle
se
développe
en
Allemagne,
Angleterre
et
dans
de
nombreux
autres
pays
européens
sous
le
nom
de
blalbla
car.
Ce
mouvement
a
vu
un
essor
inimaginable.
Le
covoiturage
propose
une
solution
économique
pour
voyager,
et
est
un
geste
écologique
simple
(réduction
du
nombre
de
voitures
utilisées)
que
beaucoup
de
personnes
soutiennent.
Le
troc
d’objets
est
remis
au
gout
du
jour
via
l’économie
collaborative
et
l’utilisation
de
réseaux
d’échange
sur
internet.
Les
plus
connus
sont
ceux
des
trocs
de
livres,
mais
aussi
les
trocs
de
billets
de
trains,
la
récupération
ou
encore
même
le
don
de
livres.
Avec
l’économie
collaborative,
l’idée
de
partage
est
essentielle
mais
aussi
celle
de
se
réapproprier
et
redistribuer
des
espaces.
Cela
touche
par
exemple
le
logement
avec
.la
platerforme
«
Couchsurfing
»
ou
bien
«
Air
bnb
»
.
Couschsurfing
qui
existe
maintenant
depuis
plus
de
13
ans
est
pour
beaucoup
une
nouvelle
façon
de
voyager
mais
aussi
de
partager
et
découvrir
une
nouvelle
culture.
Via
une
prise
de
contact
sur
site
avec
différents
13
16.
couchsurfers
en
regardant
leur
profil,
leur
descriptions
et
leurs
goûts,
chacun
peut
faire
une
demande
d’hébergement
mais
être
aussi
hébergé
à
son
tour.
«
Air
bnb
»
beaucoup
plus
récent
et
en
plein
boom
est
plutôt
une
location
d’appartement
ou
de
chambre
d’un
particulier
à
un
autre.
A
la
différence
de
coushsurfing,
c’est
un
véritable
site
de
P2P
marchant.
L’alimentation
est
aussi
l'un
des
domaines
qui
a
vu
émerger
des
initiatives
collaboratives.
La
«
Ruche
qui
dit
oui
»
créée
en
2010
propose
aux
membres
de
ces
ruches
(regroupement
local
de
consommateurs)
de
se
mettre
en
contact
avec
des
producteurs
de
leur
région
pour
se
fournir
régulièrement
en
produits
frais
locaux.
Cette
nouvelle
façon
de
consommer
limite
les
intermédiaires
et
est
avantageux
du
point
de
vue
écologique
mais
permet
aussi
de
re
créer
du
lien
entre
voisinage.
b-‐De
nouveaux
modes
de
production
immatériels
et
matériels
Une
grande
partie
de
l’économie
collaborative
revient
à
la
transformation
des
modes
de
productions.
Depuis
quelques
années
de
nouveaux
modes
de
production
ont
émergés
via
le
web.
Il
s’agit
de
la
production
de
connaissance
notamment
avec
Wikipedia.
«
Chacun
est
libre
de
rajouter
une
pierre
à
la
somme
existante,
la
cohérence
de
l’édifice
est
assurée
par
des
plateformes
intelligentes
et
des
mécanismes
de
filtrages
organiques
capable
de
faire
émerger
les
créations
à
plus
forte
valeur
ajoutée.
Wikipédia
en
est
un
exemple
frappant.
»
Mais
à
cette
production
intellectuelle
et
culturelle
vient
se
rajouter
aujourd’hui
la
production
de
biens.
Michel
Bauwens
présente
une
grand
nombre
de
ces
actions
dans
le
projet
«
Peer
to
Peer
Fundation
».
Chacun
peut
devenir
un
maillon
de
la
chaine
de
la
production
notamment
grâce
à
l’ouverture
des
données
que
l’on
nomme
«
open
Data
».Un
projet
intéressant
se
développe
:
«
Fair
trade
electronic
».
Ce
projet
mêle
à
la
fois
une
mise
en
commun
des
connaissances
de
l’ensemble
des
personnes
impliquées
et
un
accès
libre
aux
données
de
création
d’outils
électronique.
Il
démontre
l'importance
que
prend
la
communauté,
vis
à
vis
de
son
organisation,
et
de
la
diversité
des
membres,
afin
de
garantir
la
présence
de
tous
les
savoirs
nécessaires.
A
ces
différents
domaines,
j’ajouterais
d’autres
initiatives
dans
le
domaine
de
l’éducation
tel
que
leearn,
cup
of
teach
ou
bien
Unishared
dont
j’ai
parlé
précédemment.
Mais
une
14
17.
organisation
comparable
se
met
en
place
dans
le
monde
du
travail
avec
les
espaces
de
«
coworking
»
notamment
Mutinerie
ou
la
Cantine.
c-‐Des
financements
collaboratifs
Un
dernier
point
majeur
concerne
les
nouveaux
modes
de
financemment.
C’est
ce
que
l’on
appelle
le
«
crowdfunding
»
ou
financement
participatif.
Sur
ces
plateformes
par
exemple,
kickstarter
aux
USA
et
kisskissbankbank
en
France,
des
individus
présentent
leur
projet
et
le
budget
dont
ils
ont
besoin.
Chaque
personne
intéressée
par
le
projet
peut
participer
en
donnant
une
somme
minime
(quelques
euros)
à
un
montant
beaucoup
plus
conséquent.
Chaque
petite
somme
multipliée
par
un
grand
nombre
de
personnes
permet
d’arriver
à
une
somme
finale
importante
offrant
la
possibilité
de
financer
la
plupart
du
temps
l’intégralité
du
projet.
Un
exemple
actuel
serait
celui
du
projet
Collaborative
cities.
Le
«
crowd
funding
»
est
une
belle
illustration
de
la
puissance
collective
de
notre
société.
La
clef
étant
cette
organisation
transversale
pour
faire
émerger
de
nouveaux
projets
et
pouvoir
ainsi
agir.
Discussion
et
conclusion
Certes
il
est
peut
être
difficile
pour
certains
d’admettre
que
l’ensemble
de
ces
mouvements
constitue
une
économie
à
part
entière.
Pourtant
le
sens
étymologique
même
du
terme
"économie"
est
très
éclairant.
En
effet
"économie"
signifie
en
grec
les
règles
ou
la
gestion
de
la
maison.
En
revenant
à
cette
base
étymologique,
nous
voyons
bien
que
ce
terme
d’économie
s’applique
bien
à
ces
initiatives.
Il
est
en
effet
question
de
mettre
en
place
de
nouvelles
règles
d’actions
basées
sur
des
principes
et
des
valeurs
dont
le
but
est
le
bien
être
de
tous.
Cette
maison
concerne
notre
planète
et
ses
habitants,
apportant
ainsi
une
complexité
immense.
L’économie
collaborative
peut
paraître
pour
beaucoup
non
viable
à
long
terme.
On
peut
en
effet
s’interroger
sur
la
durabilité
de
ce
mouvement
?
Est
ce
une
réponse
à
la
crise
?
Les
valeurs
de
partage
et
de
collaboration
vont
elles
disparaître
lorsque
la
crise
s’amenuisera
?
Souvent
des
mouvements
de
ce
genre
se
mettent
en
place
sous
la
contrainte
:
«
de
la
contrainte
naît
la
créativité.
»
Cela
a
été
par
exemple
le
cas
en
Argentine
où
de
nombreuses
15
18.
initiatives
des
monnaies
alternatives
se
sont
mises
en
place
après
la
crise
de
2001
mais
ce
sont
ensuite
un
peu
essoufflées
avec
le
temps.
Cependant
ce
mouvement
atteint
une
nouvelle
échelle
et
de
nombreuses
pistes
font
penser
que
l’économie
collaborative
commence
à
être
véritablement
considérée
comme
un
scénario
futur
possible.
Joël
de
Rosnay
sans
employer
le
mot
d’économie
collaborative
décrit
et
met
en
jeu
les
acteurs
et
les
valeurs
qui
la
fonde.
Le
TED
global
(conférences)
qui
s’est
tenu
du
26
au
29
juin
avait
pour
thème
«
radical
openness
»
qui
mettait
en
avant
que
«
Dans
un
monde
qui
devient
de
plus
en
plus
interconnecté,
les
façons
dont
nous
interagissons
et
apprenons
les
uns
des
autres
(et
les
règles
que
nous
partageons)
sont
en
pleine
mutation.
»
La
FING
(fondation
internet
nouvelle
génération)
prend
en
considération
comme
scénario
futur
l’explosion
dans
notre
société
de
l’économie
de
partage.
Chaque
année,
la
FING
rédige
un
cahier
de
«
prospective
créative
»
s’interrogeant
sur
«
les
émergences
puissantes,
les
opportunités
transformatrices,
les
questions
difficiles,
les
ruptures
et
les
basculement
qui
vont
marquer
les
prochaines
années.
».
Sur
7
scénarios
proposés,
l’un
se
dénomme
«
Posséder
c’est
dépasser
».
Il
présente
le
mouvement
d’économie
collaborative
son
futur
et
ses
dérives
possibles.
Selon
la
FING,
ce
mouvement
va
pouvoir
petit
à
petit
s’étendre
à
l’ensemble
des
territoires
et
des
acteurs.
Les
territoires
pourront
favoriser
localement
de
telles
initiatives,
les
politiques
inventer
des
incitations
fiscales
et
règlementaires,
favorisant
les
lieux
et
infrastructures
ou
actions
de
partage
et
mutualisation.
«
Petit
à
petit,
la
"dé-‐possession"
devient
autre
chose
qu’une
contrainte,
un
champ
d’innovation.
»
Des
critiques
et
limites
de
l’économie
collaborative
sont
néanmoins
à
garder
en
tête.
De
nombreux
besoins
via
le
partage
voient
leur
coût
diminué,
amenant
également
à
une
diminution
du
PIB.
Une
des
peurs
également
est
que
l’économie
collaborative
détruise
des
emplois.
«
Des
emplois
rémunérés
seront
remplacés
par
des
travaux
d’amateur
disponibles
gratuitement
ou
par
des
emplois
faiblement
rémunérés.
»
selon
un
article
du
cercle
des
Echos.
Mais
cette
vision
omet
de
voir
les
potentialités
nouvelles
qu’offre
l’économie
collaborative
en
terme
d’innovation
et
de
nouvelles
zones
de
croissance.
Une
dérive
possible
de
ce
nouveau
modèle
économique
également
serait
la
création
d’une
dépendance
plutôt
qu’une
interdépendance.
«
Le
remède
peut
être
pire
que
le
16
19.
mal
:
une
société
de
la
location,
dans
laquelle
on
ne
prend
plus
soin
des
objets
et
des
lieux
qu’on
paie,
mais
qu’on
ne
possède
pas.
»
(
«
Posséder
c’est
dépasser
»
la
FING)
Ces
mécanismes
sont
complexes
et
il
me
paraît
important
que
l’émergence
de
cette
nouvelle
forme
d’économie
soit
étudiée
et
analysée
afin
d’avoir
un
retour
rapide
et
avancer
sur
ces
projets.
Les
sciences
de
la
complexité
commencent
à
développer
des
études
en
lien
avec
l’économie
collaborative.
Elles
vont
ainsi
pouvoir
analyser
les
paramètres
qui
la
fondent
et
proposer
des
solutions
quant
à
la
gestion
de
cette
économie
d’une
échelle
encore
locale
aujourd’hui
à
une
échelle
globale.
Des
centres
comme
le
Santa
Fe
Institute
semblent
tout
à
fait
adapter
à
entendre
ces
questions
et
les
aborder
de
manière
juste
et
rigoureuse.
Peut
être
que
nous
entrons
dans
une
ère
de
révolution
collaborative
similaire
à
la
révolution
industrielle
comme
le
prévoit
Rachel
Botsman
ou
peut
être
que
ces
transformations
vont
modeler
la
société
en
douceur
?
Nous
ne
pouvons
pas
le
savoir
aujourd’hui
mais
il
est
important
me
semble
t’il
d’être
attentif
à
ces
évolutions
à
l’ère
de
cette
société
fluide.
17
20.
Bibliographie
et
Webographie
Mes
réflexions
se
sont
construites
autour
du
livre:
Surfer
la
vie-‐Comment
sur-‐vivre
dans
la
société
fluide-‐
Joël
de
Rosnay-‐Edition
:
LLL
Les
liens
qui
libèrent
http://www.surferlavie.com/
Webographie
et
bibliographie
au
fil
des
pages
du
mémoire
:
Pourquoi
ce
mémoire
?
-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐p.2
Cours
de
sociologie
économique
de
M.
Laville-‐
CNAM-‐
http://portail-‐
formation.cnam.fr/ecole-‐management-‐societe/culture-‐information-‐technique-‐et-‐
societe/sciences-‐technique-‐et-‐societe/certificat-‐de-‐specialisation-‐science-‐democratie-‐et-‐
innovation-‐sociale-‐-‐411929.kjsp?RH=PEDAGO_10402UE
L’autre
cercle
des
économistes-‐Les
Petits
Débrouillards-‐
http://www.lespetitsdebrouillards-‐
idf.org/spip.php?article560
L’Economie
Sociale
et
Solidaire
:
hier
aujourd’hui
et
demain
–
Blog
MyScienceWork-‐
http://blog.mysciencework.com/2012/05/15/economie-‐sociale-‐et-‐solidaire-‐hier-‐aujourdhui-‐
et-‐demain.html
Blog
d’actualité
scientifique
multidisciplinaire
MyScienceWork
-‐
http://blog.mysciencework.com/
OuiShare
:
la
communauté
de
l’économie
collaborative
-‐Le
blog
de
la
consommation
collaborative-‐
http://consocollaborative.com/2480-‐ouishare-‐communaute-‐economie-‐
collaborative.html
I-‐L’émergence
de
la
société
fluide
-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐p.4
1-‐Des
crises
environnementales,
politiques,
économiques
et
sociales
mais
surtout
une
crise
de
valeurs
-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐p.5
L’expertise
climatique
:
mission
impossible
entre
sciences
et
politique
?-‐
Blog
Prisme
de
tête-‐
http://www.prismedetete.net/l%E2%80%99expertise-‐climatique-‐mission-‐impossible-‐
entre-‐sciences-‐et-‐politique/
Rio+20
:
une
déception
prévisible-‐Agence
Ecofin-‐
http://www.agenceecofin.com/rio20/2106-‐5429-‐rio-‐20-‐une-‐deception-‐previsible
«
Le
scénario
de
l’effondrement
l’emporte
»-‐Libération-‐
http://www.liberation.fr/terre/2012/06/15/le-‐scenario-‐de-‐l-‐effondrement-‐l-‐
emporte_826664
18
21.
Film
«
Solutions
locales
pour
un
désordre
globale
»-‐
Coline
Serreau
http://www.solutionslocales-‐lefilm.com/
2-‐La
société
de
l’information
et
de
la
relation
:
une
nouvelle
ère
?
-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐p.6
Changer
d’ère-‐
Jacques
Robin-‐
Paris
le
Seuil
Bernard
Stiegler-‐Ars
Industrialis-‐
http://arsindustrialis.org/les-‐pages-‐de-‐bernard-‐stiegler
Numérique
&
cie
société
en
réseaux
en
gouvernance-‐Véronique
Kleck-‐
édition
Charles
Léopold
Mayer
Petite
Poucette,
la
génération
mutante-‐Libération
http://www.liberation.fr/culture/01012357658-‐petite-‐poucette-‐la-‐generation-‐mutante
3-‐L’économie
collaborative
:
émergence
d’un
nouveau
modèle
en
parallèle
des
modèles
pré-‐
existants
-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐p.7
Un
ministre
pour
l’économie
sociale
et
solidaire-‐RTES
(Réseau
des
Territoires
pour
l’Economie
Solidaire-‐http://rtes.fr/Un-‐Ministre-‐pour-‐l-‐economie
Attributions
de
Benoît
Hamon-‐Economie.gouv-‐
http://www.economie.gouv.fr/economie/attributions-‐benoit-‐hamon
II-‐L’
économie
collaborative:
valeurs
fortes
et
acteurs
clefs
-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐p.8
1-‐Le
réseau
maillé
:
modèle
organisationnel
de
l’économie
collaborative
portée
par
des
valeurs
fortes
-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐p.8
Nous
avons
à
nouveau
un
futur-‐Internetactu.net-‐
http://www.internetactu.net/2012/03/27/nous-‐avons-‐a-‐nouveau-‐un-‐futur/
Transferts
de
pouvoirs-‐Metamedia-‐http://meta-‐media.fr/2012/05/13/transferts-‐de-‐
pouvoirs/
2-‐Les
acteurs
de
cette
nouvelle
économie
-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐p.9
Le
mouvement
des
Indignés-‐Wikipedia-‐
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_des_Indignés
The
misfit
economy
:
innovation
on
the
fringe-‐blog-‐http://www.misfiteconomy.com/
Bienvenue
au
Fablab
du
musée
des
Sciences
de
Chicago-‐Blog
MyScienceWOrk-‐
http://blog.mysciencework.com/2012/02/27/fablab-‐musee-‐des-‐sciences-‐de-‐chicago.html
19
22.
Sculpteo-‐boutique
d’impression
3D-‐http://www.sculpteo.com/fr/
Les
gangsters
changent
le
monde-‐l’express.fr-‐
http://m.lexpress.fr/pl/svt/si/lexpress/po/opfr/pa/fromweb_emploi_carriere/emploi/les-‐
gangsters-‐changent-‐le-‐monde_1123363.html
Uncollege
:
Hacking
your
education-‐http://www.uncollege.org/
Unishared
:
Connecting
learners-‐http://www.unishared.com/
III-‐De
la
consommation
collaborative
à
l’économie
collaborative
:
un
panel
d’actions
-‐-‐p.11
1-‐Des
sites
favorisant
les
rapports
Peer-‐to-‐peer
et
leur
fiabilité
-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐p.11
What’s
mine
is
yours-‐Rachel
Botsman
http://www.amazon.com/gp/product/0061963542?ie=UTF8&tag=cc0dbc-‐
20&linkCode=as2&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=0061963542
Rachel
Botsman
:
the
case
for
collaborative
consumption-‐TEDxSydney
http://www.ted.com/talks/rachel_botsman_the_case_for_collaborative_consumption.ht
ml
How
trust
is
built
in
P2P
marketplaces-‐Shareable.net-‐
http://www.shareable.net/blog/how-‐
trust-‐is-‐built-‐in-‐peer-‐to-‐peer-‐marketplaces
Questions
numériques
2012-‐2013-‐
La
FING-‐
http://fing.org/?-‐Questions-‐numeriques-‐2012-‐
2013,190-‐
The
third
industrial
revolution-‐JeremyRifkin
-‐http://thethirdindustrialrevolution.com/
Compte
rendu
du
OuiShare
Summit
du
26
mai
2012-‐Storify-‐
http://storify.com/celyagd/oui
2-‐Exemple
d’initiatives
d’économie
collaborative
:
Oui
Share
summit
-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐p.13
a-‐Des
styles
de
vie
collaboratif
et
de
nouveaux
systèmes
de
redistribution-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐p.13
Covoiturage.fr
http://www.covoiturage.fr/
Couchsurfing
http://www.couchsurfing.org/
AirBnB-‐https://www.airbnb.fr/
La
Ruche
qui
dit
oui-‐http://www.laruchequiditoui.fr/
20
23.
b-‐De
nouveaux
modes
de
production
immatériels
et
matériels
-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐p.14
Wikipédia,
le
partage
démocratique-‐
Blog
MyscienceWork-‐
http://blog.mysciencework.com/2012/01/18/wikipedia-‐partage-‐democratique-‐pipa-‐
sop.html
L’économie
du
partage
face
au
modèle
économique
dominant-‐
Blog
la
Mutinerie-‐
http://www.mutinerie.org/leconomie-‐du-‐partage-‐face-‐au-‐modele-‐economique-‐dominant
The
Foundation
for
P2P
alternatives-‐http://p2pfoundation.net/
FairTradeElectronic-‐
http://fairtradeelectronic.org/
Cup
of
teach-‐http://blog.cupofteach.com/
Mutinerie:
Libres
ensemble-‐
http://www.mutinerie.org/
La
cantine
par
Silicon
Sentier-‐
http://lacantine.org/
c-‐Des
financements
collaboratifs
-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐p.15
Kickstarter
:
funding
platform
for
creative
projects-‐http://www.kickstarter.com/
KissKissbankbank
:
Soutenons
la
création
ensemble
!-‐http://www.kisskissbankbank.com/
Collaboratives
Cities
:
projet
de
webdocumentaire
sur
l’économie
collaborative-‐
http://www.kisskissbankbank.com/collaborative-‐cities
Discussion
et
conclusion
-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐p.15
TED
Global
2012
«
Radical
Openness
»-‐
http://conferences.ted.com/TEDGlobal2012/
«
Posséder
c’est
dépasser
»-‐La
FING-‐http://fing.org/?Posseder-‐c-‐est-‐depasse
Le
modèle
collaboratif
va
détruire
des
emplois-‐Les
Echos-‐
http://lecercle.lesechos.fr/economie-‐societe/social/emploi/221148108/modele-‐collaboratif-‐
va-‐detruire-‐emplois
Trusting
in
strangers-‐Rachel
Botsman-‐TED
Global
2012-‐
http://blog.ted.com/2012/06/28/trusting-‐in-‐strangers-‐rachel-‐botsman-‐at-‐tedglobal2012/
De
plus
je
propose
une
liste
de
veille
que
je
mets
à
jour
régulièrement
:
Scoopit
:
Vivre
dans
une
société
fluide-‐
http://www.scoop.it/t/vivre-‐dans-‐une-‐societe-‐
fluide
21