INTI2016 161124 Intelligencia territorial para la recuperacion de las dinamic...
ROSKO14 - Incompleteness of territories
1. Erwann Charles, Kevin Charles, Hervé Thouément
Université de Brest – France
L’incomplétude des territoires :
le rôle clé de l’identité dans leur résilience
L’exemple de la transition socio-écologique au Pays COB
International Seminar GdRI IT-GO Rosko 2014
« Towards sustainable territorial intelligence : the scales of resilience »
2. Les objectifs
• Un territoire est-il une organisation ?
• Démontrer l’incomplétude des territoires
• En déduire le rôle clé joué par l’identité dans leur résilience
• Tester cette hypothèse sur un territoire singulier : le Pays COB,
terre des bonnets rouges
3. Plan
I- L’incomplétude des territoires
II- L’identité territoriale : vecteur de complétude et
de résilience du territoire
III- Un territoire résilient et auto-organisateur :
COB 2030, un projet de transition socio-
écologique
4. Pôle ontologique (Ist) : ce qu’elle est
Pôle fonctionnel (IC) : ce qu’elle fait Pôle génétique (IST) : ce qu’elle devient
Régulation
homéostatique
Régulation
negentropique
Organisation
Trois types d’information (Ist / IC/ IST) : fondement de la résilience
I- L’incomplétude des territoires
1.1. Une organisation au sens d’Edgar Morin
=> Une
organisation
est par nature
résiliente
5. 1.2. Un territoire est-il une organisation
ou un simple biotope ?
• Un éco-système = biotope (aire géographique : sol, minéraux,
atmosphère) occupé par le vivant (végétal, animal, humain : la
biocénose)
• « Formes humaines » d’aménagement (le construit social) singulières et
liées au niveau de développement
• Distinction entre sociétés de statut / sociétés de contrat (marché)
Sociétés de statut Sociétés de contrat (marché)
Encastrement dans l’univers
physique : tout dépend de la
terre/ statut hérité à la
naissance + pouvoir d’une
minorité => reproduction =
résilience / territoire proche
d’une organisation
=> liberté des acteurs + liens distendus avec la terre
=> droit de propriété = frontière : mesure possible
des échanges pour les acteurs, mais pas pour le
territoire (frontière physique insuffisante)
=> absence de processus d’information structurante
et d’auto-organisation spontanés = le territoire n’est
plus une organisation, incomplétude des territoires
6. 1.3. La réduction de l’incomplétude des territoires
• Un premier mécanisme d’incitation : ajustement biens
publics/besoins de la population => définition d’un périmètre et
d’une échelle de niveaux territoriaux pertinents (subsidiarité)
• Deuxième mécanisme : rôle clé de l’identité (aimantation
inconsciente reliant les individus à leur territoire, legs de
l’histoire)
7. II- L’identité territoriale, vecteur
de complétude et de résilience du territoire
2.1. Du concept… au territoire du pays COB
L’identité est à l’origine de conventions et d’une « gouvernance » sur le territoire qui
nourrissent et conditionnent sa trajectoire.
8. Évolutive, puisque se nourrissant de la vie du territoire,
en partie immatérielle, elle y est gage :
• de liens entre passé, présent et avenir,
• d’interdépendance, de conditionnalité, de conventions
• de reproduction adaptative de comportements et
initiatives dans le temps.
=> Véritable sève du territoire, l’identité exerce dès lors
un effet de résilience, dont la manifestation est propre à
chaque territoire.
=> Effacement de la notion de gouvernement au profit de
celle de gouvernance…
9. CIDECOB
1971
1817
Remise en cause des départements
Livre blanc
du CELIB : 1960
GALCOB
Leader 1992
1790
Une terre , un terroir, une organisation, un pays, un territoire,…
Carte mentale 2012Pays Voynet 1998
10. • Une situation de carrefour depuis des millénaires
• L’Argoat et ses Menez…
• Un « grand château fort »
une zone de repli et de commandement
• Une terre d’accueil et d’émigration
L’identité territoriale
du pays COB :
Le réseau Breton
1200 personnes enquêtées
- 80 % se reconnaissent avant tout comme « Centre breton »
- fort sentiment de fierté 6,7 / 8
11. 1817,
Remise en cause des départements
• Mais une multiplicité de terroirs
et un foisonnement de cultures traditionnelles
• Une culture de la « terre »… et de ses « richesses »,
une «image» de la ruralité
• Des « figures locales» mues par la volonté de s’en sortir,
capables de mobiliser…
pour prendre leur destin en main
• Mais une même image
de « désert Breton »... vu de la côte.
La Bretagne
bretonnante
CIDECOB
12. 2.2. L’identité territoriale du pays COB : un vecteur de
résilience, de projets de développement
singuliers
Volonté auto-organisatrice : « Bevan ha labourât er vro »
Refuse l’image de « désert peuplé de ploucs ».
Ce territoire cultive sa différence et sa bretonnité cherchant à se
démarquer du mainstream du développement traditionnel, en
surprenant, innovant, étant à l’origine d’initiatives, liant milieu
économique et culturel, et de projets uniques en Bretagne voire au-
delà. (Vieilles charrues, Diwan, Institut Locarn, Fest-noz –Unesco, Synutra,…)
Nullement désenchanté, mais volontariste, il n’hésite cependant pas
à militer pour un développement choisi, quitte à « se faire entendre
de l’extérieur sans rien en attendre » !
13. III- Un territoire résilient et auto-organisateur :
COB 2030, un projet de transition socio-écologique
Démarche prospective COB 2030 :
construction du nouveau projet de territoire
1er pilier du
développement choisi
: la culture
2ème pilier du
développement choisi :
l’éco-territoire
Une démarche
originale et assumée
Prégnance de l’identité territoriale
Le rôle de l’identité dans l’inflexion de la trajectoire du territoire
14. 3.1. Une démarche prospective
originale et assumée : COB 2030
• Autonomie de décision : démarche = reflet de la volonté des acteurs
locaux (décider au pays)
• Autonomie dans l’organisation : tendre vers l’exemplarité et
l’originalité / mais pas d’appel de consultants extérieurs (sauf expertise de
l’UBO)
• Groupe prospective ouvert : 250 personnes, 2 ans de travail (2010-2012)
• Bretonnité et ruralité assumée, mais dans une dynamique « moderne »
COB = 1er réservoir de
la culture bretonne +
tradition d’ouverture
sur le monde
Choix de la culture
comme pilier du
développement
Traditionnelle
Ouverte (festival des
Vieilles Charrues)
Génératrice d’activité
économique
3.2. La culture, pilier fondamental
du développement choisi
15. 3.3. L’éco-territoire, 2ème pilier du projet de
développement : vers l’autonomie énergétique
• Territoire profondément rural : volonté de préservation +
valorisation
• Volonté de surprendre, d’innover + souci d’exemplarité :
ambition de devenir le premier territoire de France réellement
autonome sur le plan énergétique
• Auto-organisation et indépendance de décision et d’action :
forte mobilisation collective => remodelage des frontières du
territoire, de son fonctionnement, de ses instruments (SCOT), de sa
gouvernance, et contractualisation de nouvelles ressources financières
supra-territoriales
16. Conclusion
• Territoire => incomplétude => pas d’auto-organisation spontanée
• Pour rebondir : doit mobiliser ses acteurs => dépend de l’identité
(forte ou non)
• Mais : l’identité = parfois un frein
• Au final : en réduisant l’incomplétude du territoire, et en
restaurant son caractère auto-organisateur, l’identité
devient un facteur de résilience : pas forcément une
reproduction du passé à l’identique mais la construction
d’une trajectoire choisie s’appuyant sur les « valeurs » du
territoire et intégrant les nouveaux défis