1. Le Progressiste
1 euro
1 euro Mercredi 29 JUILLET 2009 - N° 2096 -
La Chance de la Martinique
c’est le Travail des Martiniquais.
Hebdomadaire du Parti Progressiste- Fondateur: Aimé Césaire
VAN DAN VWEL POUR LE PPM A
TRAVERS LE PAYS! PAS DE
RELACHE ! (Voir pp.2-3-4)
Photo FA M A G
SOMMAIRE
Sur le statut ( p p. 2 - 3 - 4 ) -
Portrait de Danielle MARCELINE ( p p. 7 - 8 )
- La yole foyalaise ( p . 1 2 )
“Bonnes vacances à tous ! l’équipe bénévole du “Progressiste” vous donne rendez vous en septembre”
2. POLITIQUE : SUR LA QUESTION DITE DU STATUT DE LA MARTINIQUE
Un nouveau livre d'Édouard de Lépine
sociaux, le chômage et l'émigration recevront comme par
enchantement très satisfaisantes solutions….
" L'heure des compromis bâtards est dépassée. Dans un
tel contexte de démission, de reniement, de pusillanimité,
la question de l'indépendance reste plus que jamais à l'ord-
re du jour. C'est l'inévitable recours pour maîtriser le futur
martiniquais. "
Plus d'un quart de siècle après, le temps des compromis
bâtards serait -il revenu ? Le 74 aurait-il fait sauter le ver-
rou carcéral de la constitution française dont notre éminent
constitutionnaliste aurait subitement découvert le secret
qu'il ignorait encore il y a onze ans ?
Lorsque, en mars 1997, sur proposition de notre Secrétaire
Général, feu Camille Darsières†, député de la Martinique,
et du sénateur PPM Claude Lise, Président du Conseil
Général, un second débat sur l'Assemblée Unique est venu
à l'Assemblée départementale, le conseiller général de
Quelques mois après la sortie de son Hommage à un grand
Rivière-Pilote, devenu entre temps Vice-président du
Martiniquais, Camille Dar-sières, Edouard de Lépine
Conseil Régional qu'il dénonçait en 1982 comme un gadget
publie, chez Désormeaux, un ouvrage de 380 pages Sur la
ou une escroquerie colonialiste, n'a vu dans la convocation
question dite du statut de la Martinique. Nous aurons
de l'assemblée que du
naturellement l'occasion de revenir sur ce livre qui est à la
" tape à l'œil pour freiner l'élan populaire, une vaste mise
fois un livre d'histoire et un manuel politique où l'ardeur
en scène pour tenter de koubaré et de détourner à leur pro-
du militant peut parfois prendre le pas sur la rigueur de
fit la volonté de changement populaire……
l'historien mais où l'exactitude des faits et la précision des
" À l'unanimité des présents, la Commission permanente
sources sont rarement prises en défaut.
[du Conseil Régional], dans sa réunion du mardi 11 mars
[1997] courant, a décidé de ne pas engager le débat dans la
Nous publions ici en bonnes feuilles quelques courts
précipitation et surtout dans l'impréparation…
extraits de l'avant propos " Non Chefs ! Pas ça ! pas vous !
" Je me refuse de participer à cette masturbation collecti-
Pas à nous ! " qui interpelle les présidents de nos deux col-
ve…
lectivités et explique les circonstances de la publication de
" Nous continuons en fait à réclamer, sous cape, une
ce livre décidée au lendemain du congrès des élus régio-
Assemblée à responsabilités limitées. Cela me révulse et
naux et généraux du 18 décembre 2008.
me fait pitié à la fois…
"Cette étude se situe2 dans le carcan juridique étriqué
PETITE HISTOIRE D'UN LONG DEBAT
de la constitution française, condamnant par avance
toute émancipation du peuple martiniquais ".
… Je veux m'en tenir ici à la question du statut, plus préci-
Serait-il devenu lui aussi, parlant, en bon disciple d'Onan,
sément à celle de l'Assemblée unique… Quand cette pro-
le champion de ce " bate douce politique "3 qu'il dénon-
position est venue en discussion, [il y a 27 ans] avant
çait avec tant de vigueur chez ses adversaires, à la veille
même que le projet ne fût parvenu sur le bureau du Préfet,
de la consultation du 7 décembre 2003 ? Le voici encore
elle n'a pas été rejetée seulement par la droite. Elle a été
plus empêtré aujourd'hui dans le 74 qu'il ne l'était hier
ridiculisée par Alfred Marie Jeanne qui y a vu une manœu-
dans le 73 ?
vre colonialiste insultante pour la Martinique. Il faut que
les militants progressistes, et les militants de gauche d'une
Avant d'en finir avec cette plénière du Conseil Général de
manière générale, se donnent la peine de lire le Procès-
mars 1997, je veux signaler, en passant, un détail qui per-
Verbal in extenso de la session du 30 août 1982 du
mettra une comparaison édifiante avec l'attitude ignoble du
Conseil Général.
Président du Congrès le 18 décembre dernier. Un compor-
tement de petit commandeur d'habitation s'adressant aux
Il y a là un florilège des sophismes marie-jeannistes. En
élus de la Martinique comme à un petit atelier de petite
voici quelques morceaux choisis :
bande. Une attitude encouragée, semble-t-il, par Claude
Lise. Le Président du Congrès, malgré l'avis de deux autres
"La montagne colonialiste, sous la pression des événe-
parlementaires présents dans la salle, MM. Serge Larcher,
ments, a accouché d'un souriceau …
sénateur, et Louis Josep Manscour député, a obstinément
" La Martinique reste, pour moi patriote martiniquais, éco-
et systématiquement refusé de mettre aux voix une
nomiquement exploitée, militaire ment occupée, politique-
motion présentée par le député-maire de Fort de
ment dominée, culturellement opprimée
France, Serge Letchimy, au nom du groupe PPM et
" …C'est une mystification, une de plus, une de trop, qui
démocrates du Congrès.
cherche à faire croire à la population martiniquaise qu'avec
un président du Conseil Général et Régional devenu dés-
ormais organe exécutif, les problèmes économiques et
Suite en page 3...
Le Progressiste - Mercredi 29 Juillet 2009 - http:www.ppm-martinique.net 2
3. POLITIQUE : SUR LA QUESTION DITE DU STATUT DE LA MARTINIQUE
...Suite de la page 5 cette compagnie) déchirant le rapport Lise-Tmaya, en
En mars 1997, le Conseiller général de Rivière Pilote jetant les morceaux dans une poubelle, sous l'œil com-
qui n'était ni député, ni président du Conseil plaisant des caméras des télévisions françaises et
Régional, avait obtenu, sans aucune difficulté, du étrangères …
Président, alors PPM, du Conseil Général, le sénateur
Claude Lise, avec l'appui, entre autres, de Serge Ce sont ces images qui me revenaient quand je m'ef-
Letchimy, conseiller général PPM de Fort-de-France, forçais de ne pas zapper devant mon téléviseur le 18
la mise au voix d'une motion qu'il jugeait d'une excep- décembre dernier... Chaque fois que j'ouvrais ma télé,
tionnelle importance. je tombais sur une intervention qui me rappelait les
positions défendues, il y a moins de dix ans, par
Cette motion a recueilli UNE voix : la sienne4 . Alfred Marie-Jeanne qui confiait au journal Le Monde
C'est dire l'intérêt qu'elle revêtait aux yeux de l'assem- du 2 novembre 1999 que
blée départementale. Le Président, PPM, de cette
assemblée, en démocrate conséquent, qui avait, à l'é- " le rapport Lise-Tamaya était un rapport un rapport
poque, une certaine idée du fonctionnement d'une dérobade, étriqué à souhait, concocté pour freiner le
institution démocratique, avait très naturellement déclin des suppôts inconditionnels du gouvernement,
accédé à la demande de l'élu de Rivière Pilote… que c'est pour cela qu'il faut le combattre " ou, mieux,
un rapport " dicté d'en haut, dans ses limites comme
Mais le pire dans ce Congrès de la honte, c'est la dans son contenu…
conjuration inattendue de celui qui a combattu de tou- " que le Congrès est antidémocratique, en ce sens
tes ses forces, il y neuf ans, pour rendre possible ce qu'il favorise une dérive alimentariste puisque c'est
congrès et de celui qui a tout fait pour discréditer son le Congrès qui jugera de l'opportunité d'interpeller
action.. le gouvernement français sur une possible évolu-
tion statutaire ".
Comment ne pas signaler que l'une des raisons de la
publication de ce livre aujourd'hui, c'est le comporte- Ce sont ces considérations qui me sont constamment
ment de Claude Lise le 18 décembre 2008 ? Après les revenues et qui m'ont décidé à publier finalement ce
résultats du 7 décembre 2003, j'avais volontairement travail inachevé dont je mesure probablement autant
limité la diffusion des textes publiés dans ce livre. que quiconque les insuffisances mais dont je suis per-
J'avais même complètement interrompu la publication suadé qu'il peut aider à relancer utilement le débat sur
de mon courriel, le Devoir de Cohérence, pour éviter le statut de la Martinique. Sans précipitation inutile.
de jeter de l'huile sur le feu... Sans gesticulation médiatique.
" Unis comme deux pigeons qu'on ne saurait sépa- C'est dire que nous ne sommes nullement impression-
rer même à grands coups de bâton " nés par les rodomontades du président du Congrès.
Ce Congrès où il parade aujourd'hui avec tant d'arro-
Mais quand on voit aujourd'hui Claude Lise et Marie- gance ce n'est pas lui qui l'a inventé. Il a été créé sans
Jeanne " unis comme deux pigeons qu'on ne saurait lui, malgré lui et contre ses amis du NBH2. Ceux-ci à
séparer même à grands coups de bâtons ", pour l'époque n'ont pas hésité à demander au Conseil cons-
reprendre l'image qu'affectionnaient jadis nos maoistes titutionnel de considérer " l'institution d'un Congrès
flamboyants de Chalvet lorsqu'ils n'étaient pas encore comme contraire au principe d'égalité entre les
devenus les maoistes rampants du Plateau Roy, com- départements d'outre-mer en portant atteinte à l'u-
ment ne nous viendrait pas à l'esprit cette photo qui a nité du régime des départements ". Mieux ou pire,
fait le tour des grands journaux français ? ils dénonçaient la consultation de la population sur ce
sujet comme une violation de la constitution.
On y voit Alfred Marie-Jeanne au milieu d'un aréopa-
ge hilare d'indépendantistes brevetés du MIM, du Suite en page 4 . . .
PALIMA, du CNCP, de COMBAT OUVRIER, du
GRS (manifestement pas très fier de se trouver en
2 Rapport sur l'institution d'une assemblée unique à la Martinique et dans les DOM, à M. Claude Lise, sénateur,président
du CG de la Martinique. Coordonnateur, Justin Daniel, Maître de Conférence de Sciences Politique, Directeur du CRPLC,
juin 1996
3La Parole au Peuple, octobre 2003, la rentrée politique du MIM
4 P-V Plénière CG du 19 mars 1997, p 126
3 Le Progressiste - Mercredi 29 Juillet 2009 - http:www.ppm-martinique.net
4. POLITIQUE : SUR LA QUESTION DITE DU STATUT DE LA MARTINIQUE
...Suite de la page 3
P-M : En êtes-vous si sûr ?
Je voudrais enfin rappeler à propos de cette consulta- A. M-J : Nous l'emporterons haut la main. Le gouver-
tion populaire à laquelle vous paraissez tenir autant nement n'a qu'à dissoudre l'assemblée régionale et
que nous, combien nous apprécions que vous soyez décider ce referendum et vous verrez le score que nous
revenu de vos fanfaronnades des débuts de votre pré- obtiendrons. Je rappelle en passant que nous avons
sidence du Conseil Régional. pratiquement le tiers de l'assemblée : 13 sièges sur 41.
Vous avez entendu ? Aucun parti en France n'a ce
À défaut de relire Césaire, avec le respect qu'il portait pourcentage à lui tout seul.5
aux autres y compris aux indépendantistes dont il n'a
jamais contesté le droit d'être pour l'indépendance, Rien ne traduit mieux la précarité et l'insincérité de
relisez-vous donc. Je me rappelle le sourire amusé de vos convictions indépendantistes que l'incapacité où
vos amis au temps de votre lune de miel avec vos vous êtes d'esquisser le moindre geste qui pourrait
anciens ennemis qui se sont faits vos complices avant indiquer que vous êtes en mesure de réaliser la moitié
de devenir vos dupes dans le NBH2. (Nouveau Bloc du quart de vos certitudes d'il y a dix ans.
Historique Hétérozygote)
Vous présidez le Conseil Régional depuis bientôt onze
Quand je leur montrais vos déclarations à Michel ans. Vous avez avec vous non plus le tiers mais les 2/3
Tauriac, un journaliste de Paris Match, par ailleurs de l'Assemblée Régionale. Vous êtes le chef d'un grou-
proche du président de la République, Jacques Chirac, pe non pas de 13 mais de 28 conseillers sur 41. Vous
ils souriaient d'un air entendu. Je reproduis pour le avez avec vous, dites-vous, 80 % des élus de ce pays.
lecteur tout ce passage dont la presse martiniquaise, Qu'attendez-vous pour demander au gouvernement de
généralement tellement friande de vos propos, a si peu lancer une consultation non pas sur l'article 73 ou sur
parlé. l'article 74 de la constitution française, mais sur les
trois courants politiques qui se partagent le pays, la
Paris-Match : " Beaucoup d'analystes pensent que le départementalisation, l'autonomie ou l'indépendance ?
vote indépendantiste est un vote protestataire, pouja- Seriez-vous moins sûr en 2009 qu'en 1999 de la
diste, populiste. Quel est d'après vous le pourcentage réponse du pays ?
de ceux qui ont vraiment voté pour l'indépendance ?
"
Alfred Marie-Jeanne : " Tous ceux qui ont voté pour
moi sont pour l'indépendance. Or j'ai eu 65 % de voix
dans le sud Martinique. Il n'y a pas d'autre manière de
juger la démocratie que par le vote. On prend les
armes ou l'on vote. Donc le vote démontre à un
moment donné l'état de conscience d'un pays. "…
P.M " Souhaitez-vous qu'un referendum soit organisé
sur le statut de la Martinique ? Si oui, quel pourcen-
tage de Martiniquais voterait pur l'indépendance
aujourd'hui ? Vos opposants affirment que vous seriez
balayé ".
A M-J.: Que les Français décident de faire un referen-
dum tout de suite et ils verront.
P-M : Vous pensez vraiment que vous gagnerez ?
A. M-J. Nous remporterons ce referendum haut la
main.
5Paris-Match, 3 septembre 1998 : MARTINIQUE, le nouveau statut de la Nouvelle-Calédonie réveille de vieux
démons outre-mer. Le Président de la Région explique pourquoi il souhaite l'indépendance.
Le Progressiste - Mercredi 29 Juillet 2009 - http:www.ppm-martinique.net 4
5. REFLEXION MILITANTE
agir en toute lucidité.
Le paysage politique Martiniquais est dominé par la
logique des petits groupes, ou de tendances internes
aux partis, où chacun vise à justifier sa propre existen-
ce indépendante par sa recette qu'il transforme le plus
souvent en acte d'accusation contre les autres, qu'en
proposition cohérente, et concrète. Nous n'y échappons
pas. La discussion me semble salutaire.
Discussion pour clarifier, regrouper, c'est à dire déga-
ger les objectifs communs tout en permettant à chacun
de définir différences d'appréciations, spécificités, sans
paralyser l'action, mais au contraire en l'enrichissant du
débat, de la dynamique des contradictions, d'une fran-
che et loyale émulation dans la lutte politique.
Chers camarades, chers militants, Discussion pour sortir de l'invention spontanée de
concepts incompréhensibles par nos publics.
Notre parti se trouve aujourd'hui confronté à l'exigen- Discussion pour réinventer la politique et sortir de l'é-
ce d'une nouvelle réflexion sur sa stratégie de lutte, et rection en expert de ceci ou de cela.
aborde la nécessité d'un rassemblement solennel Discussion pour réinventer le discours de l'espoir non
autour d'une grande ambition qui lui permettrait d'af- pas fondé sur des promesses matérielles mais le vérita-
fronter les difficultés d'un monde en mutation et d'ac- ble combat pour ce monde nouveau.
céder à une aspiration profonde : Discussion pour sortir du choc du 5 février 2009 et
L'autonomie pour la nation Martinique. retrouver la dialectique de la demande sociale et du
projet de société
Face aux évolutions sociales et politiques, notre orga- Discussion pour que la philosophie de l'ordinaire guide
nisation a su garder sa ligne en veillant à l'inscrire dans nos pas.
nos réalités diverses, et lui permettre progressivement
de répondre aux aspirations à plus de dignité, de liber- Sans débat, il nous sera difficile de ne pas subir l'évé-
té et de responsabilité. nement, les pressions de l'activisme politique, l'im-
C'est en ce sens qu'au congrès du 18 juin 2009 notre pressionnisme.
Parti par le biais de la déclaration du groupe des démo- Sans débat, il nous sera difficile de s'orienter, de cons-
crates et progressistes a fait valoir sa position sur le truire, en d'autres termes, de formuler une politique
débat institutionnel engagé, en l'inscrivant résolument pleinement indépendante de l'opinion démocratique
dans un processus qui serait compatible avec les réali- dominante bourgeoise :
tés politiques du moment. Un vrai projet d'émancipation.
Ce processus comporterait deux étapes :
oUne consultation immédiate du peuple visant à la Nos faiblesses sont multiples. Mais le fait politique est là.
mise en place d'une collectivité unique disposant de Le PPM vit, il répond aux besoins du moment, il s'impose à
compétences élargies au titre d'une expérimentation tous. Il est là, et notre tâche collective est de contribuer à sa
par habilitation pour 5 ans. croissance, à l'affirmation de sa conscience nationale, à lui
oUne seconde consultation, au bout de cette période de donner des forces, à construire et affirmer sa forte person-
cinq ans, destinée au changement de statut, sur la base nalité, celle d'un parti Martiniquais populaire qui lutte pour
des propositions concrètes que notre expérimentation la conquête d'un pouvoir qui permettra notre émancipation,
nous aura permis d'élaborer. qui elle-même participe à l'édification d'un monde plus
humain, débarrassé de l'exploitation et de l'oppression.
Réconcilier ces deux temps indissociables de l'action Gagner l'autonomie
et du débat. Gagner l'autonomie nécessite une méthode politique qui
Il n'en va pas toujours ainsi et le débat est trop souvent permette aux militants d'élaborer une compréhension com-
dominé par l'activisme militant. Le volontarisme de mune du contenu, de la période, et des tâches.
l'action a trop tendance à écarter ce sans quoi il est dés-
armé, à savoir la discussion pour comprendre et donc, Suite en pa e 6 .
g ..
Le Progressiste - Mercredi 29 Juillet 2009 - http:www.ppm-martinique.net 5
6. REFLEXION MILITANTE
... suite de la page 5
Cette méthode, c'est le processus d'accès à l'autonomie. POLITIQUE
Non une démarche rabaissée au rang d'une reculade ou un attentisme quel-
conque, mais sûrement une démarche ouverte, basée sur l'expérimentation,
TROIS QUESTIONS A
débarrassée de tout dogme faisant référence à des préétablis. LOUIS-C. FLEEMING
Une méthode de pensée progressiste, militante, révolutionnaire, vivante dont (Sénateur de Saint-Martin)
personne n'est le dépositaire.
Une méthode à écrire par notre propre activité militante et notre expérience. Saint-Martin est une collectivité d'outre-
Une méthode expérimentale, qui, nous permettra d'abandonner le langage qui mer autonome ; si c'était à refaire, resi-
fait toujours intervenir un autre, qui bloque toute réflexion raisonnée, et sur gneriez-vous pour cette évolution ?
lequel repose la responsabilité de l'échec.
Une méthode de démonstration par la preuve. Oui, incontestablement. Cependant, j'aurais
négocié avec l'Etat une période de transi-
Le rôle du parti tion d'au moins cinq ans. Dans le processus
C'est la conjonction entre la crise globalisée, la nouvelle montée des luttes, des actuel, aucune période d'accompagnement
mobilisations, et le niveau de conscience collective des Martiniquais, qui donne n'est prévue. Par exemple, au niveau fiscal
toute sa portée, sa force et sa vigueur à notre initiative. aujourd'hui, nous ne disposons que de ce
Non seulement Le PPM ne peut limiter son rôle à celui d'opposant, non seule- que nous encaissons, d'où nos difficultés.
ment il doit prendre toutes ses responsabilités pour répondre aux besoins des
luttes et des mobilisations, mais le parti que nous construisons doit fonder sa La population participe-t-elle au proces-
politique, sa stratégie sur les données de la nouvelle période qui lient toute sus ?
revendication à la question de l'exercice du pouvoir.
La population de Saint-Martin n'est pas
Dès maintenant, le cycle qui s'ouvre à nous pose la question de qui dirige réel-
homogène : 50% sont d'origine étrangère,
lement notre société Martiniquaise. C'est cette donnée essentielle qui définit la
d'où le manque de civisme et d'esprit
stratégie dans laquelle s'intègre notre travail.
patriotique ; les 5O% restants sont consti-
Les dernières années de développement capitaliste où le marché devait appor-
tués à 25% de saint-martinois et à 25% de
ter la démocratie et le progrès ont en fait créé les conditions d'une crise sup-
métropolitains intéressés uniquement par la
plémentaire qui débouche sur une phase de tensions aiguës entre les grandes
potentialité d'affaires à Saint-Martin. Ils
puissances et les peuples, entre les classes, et entre les grandes puissances elles-
investissent dans la partie hollandaise mais
mêmes. Des rapports de force inattendus s'installent, et bouleversent les équi-
habitent dans la partie française. Nous
libres antérieurs. Le maintien de la domination impérialiste, la lutte pour un
devons gérer ces divergences d'intérêts
nouveau partage du monde qui s'engage nourrissent les guerres, les conflits, et
pour trouver un équilibre avec la partie
les explosions sociales qui, hors d'une intervention des peuples, sont lourds de
hollandaise. Par exemple, nous réorgani-
menaces pour toute l'humanité.
sons la CCI afin que soient mis en place
Aujourd'hui, une tache nouvelle se présente à nous. Travailler à construire la des principes de licences d'installation pour
cohérence politique du PPM pour qu'au cœur des luttes sociales et politiques, éviter la multiplication d'installations qui
il devienne un instrument efficace pour participer à l'émancipation du peuple fragilisent les secteurs.
Martiniquais, affronter la mondialisation et les mutations profondes provo-
quées par les soubresauts écologiques. Selon vous, quand le nouveau système
Œuvrer à la transformation de la société, protéger la démocratie, changer les sera-t-il stabilisé ?
règles de la gouvernance dans notre pays, cela suppose obligatoirement dans le
même temps, de continuer à unir les démocrates et progressistes. - Dans une dizaine d'années. Avec l'é-
volution institutionnelle, nous avons cons-
Je défends la perspective à terme immédiat d'un parti clairement délimité du
taté de nombreux départs d'entreprises.
point de vue programmatique et organisationnel pour les échéances à venir.
Nous travaillons à l'attractivité de notre
Un parti se situant plus largement dans la perspective du regroupement des for- territoire pour redonner confiance aux
ces démocrates et progressistes, qui vise à échanger avec tous ceux qui le investisseurs : les fruits seront pour nos
jugent utile et nécessaire, sur les voies et moyens d'aider à l'émergence d'une petits-enfants.
adhésion démocratique et massive des Martiniquais à ce processus d'accès à
l'autonomie. (in Inter-Entreprises)
Jeff Lafontaine
14 juillet 2009
6 Le Progressiste - Mercredi 29 Juillet 2009 - http:www.ppm-martinique.net
7. PORTRAIT D’ELU : DANIELLE MARCELINE
Le SERMAC, 33 ANS PLUS TARD…
Trente-trois ans après, il nous souvient : " J'ai voulu le SERMAC parce
que, à mon avis, nous en avions besoin. Non parce qu'il n'existait rien de
culturel en Martinique, mais ce qui existait émanait d'une politique qui ne
me satisfaisait pas et, même, qui me paraissait dangereuse dans la mesure
où, me semblait-il, elle contribuait à accélérer l'aliénation martiniquaise
(…) Puis un jour (…) j'ai entrepris de faire quelque chose à mes risques
et périls. Les périls étaient nombreux : nous n'avions pas de local, nous
n'avions pas d'argent. Quand même je me suis dit : il faut oser quelque
chose. Et faire quoi ? Il s'agit bien entendu de culture, mais orientée diffé-
remment ; mener une politique culturelle municipale ".
Ainsi parlait Aimé CESAIRE ! Aujourd'hui, le SERMAC, c'est une centai-
ne d'agents qui se répartissent dans les centres culturels, la technique et
l'administration, avec un budget d'environ six millions d'euros. Pour en parler plus longuement- ainsi que des
thèmes politiques du moment- Le Progressiste a rencontré Maître Danielle MARCELINE, avocate, ancien
bâtonnier du Barreau de Fort-de-France, présidente du Conseil d'Exploitation du SERMAC.
Le Progressiste.- Me Marceline, le SERMAC aujourd'hui, qu'est-ce que c'est ?
Maître MARCELINE : Avant d'être une structure qui au fil du temps est devenue par la volonté d'Aimé
CESAIRE et de Serge LETCHIMY une institution qui actionne une " arme ", le SERMAC ce sont des hom-
mes et des femmes qui sont une " équipe " qui fait bloc autour de la pensée et de la philosophie d'Aimé
Césaire dans son " initiative de renaissance de l'esprit et de la pratique de la culture antillaise " et qui s'im-
plique très fortement dans ce qu'ils considèrent comme un acte et une mission militants. Ce sont des hommes
qui ont littéralement fusionné avec une idée, un concept, une philosophie et qui les véhiculent avec une force
de conviction que seul le militantisme peut expliquer.
Le Progressiste : Selon vous, Serge Letchimy, à travers le SERMAC, perpétue-t-il la volonté d'Aimé Césaire ?
Me Marceline : C'est une évidence qui est soulignée dans les faits par les efforts déployés par le député-maire
pour pérenniser l'action culturelle dans la capitale. Du reste, le volet culturel est retenu comme prioritaire dans
le schéma de sa politique globale en ce qu'il le veut indissociable de celle-ci. Il n'y a qu'à voir le programme
de réhabilitation des centres culturels : d'importants travaux y ont été réalisés, qu'il s'agisse du Centre culturel
Aliker aux Hauts du Port, Jean-Marie Serreau à Dillon, et à Coridon. Des projets de création de Centres sont
bien avancés, ce qui dénote une réelle volonté de l'édile de mettre à la disposition de la population des lieux de
vie et d'expressions culturelles.
Le Progressiste : Me Marceline, avocate, femme, élue politique avec des responsabilités, comment conjuguez-
vous toutes ces fonctions ?
Me Marceline : Oh ! Question d'organisation. Et puis, dîtes-vous bien que, quoi que l'on fasse dans la vie, si
l'on n'est pas motivé par l'envie et la passion, rien ne se fera. Pour ce qui me concerne, c'est avant tout une
question d'engagement personnel et militant. Etre utile et apporter concrètement sa pierre à l'édification de la
Cité. Etre dévouée mais rester humble. La tâche est immense et importante. Dans le " construire " et le "
reconstruire ", cela requiert de la part des élus une implication de tous les instants.
Suite en page ...8
Le Progressiste - Mercredi 29 Juillet 2009 - http:www.ppm-martinique.net 7
8. PORTRAIT D’ELU
...Suite de la page 7
Le Progressiste : Quelle est la part faite aux femmes à la Municipalité progressiste de Fort-de-france ?
Me Marceline : La meilleure part ! Figurez-vous que sur 15 adjoints au Maire, 8 sont des femmes, ce qui chan-
ge de beaucoup de municipalités en Martinique ou dans l'Hexagone. A ce titre, Fort-de-France est exemplaire.
C'est une réelle prise en compte de la femme dans toute l'acception du terme. Elle est reconnue dans ses respon-
sabilités, dans sa pleine compétence. A Fort-de-France, la femme dans ses sphères de compétence, c'est une
réalité, une évidence !
Le Progressiste : Une collectivité unique mais qui ne serait pas régie par une assemblée et un exécutif élus à la
proportionnelle intégrale, puis un statut institutionnalisé dans le temps, voilà la position du PPM : qu'en pensez-
vous ?
Me Marceline : C'est une position qui répond non seulement à une revendication de notre Parti depuis toujours,
mais qui a l'avantage de répondre à l'intérêt, aux besoins et à la volonté d'un très grand nombre de Martiniquais.
Une seule exigence s'impose : IL FAUT EXPLIQUER NOTRE POSITION. Il faut l'expliciter, tout le temps,
tous les jours, inlassablement. Notre position semble être complexe parce qu'elle est plus démocratique ; elle
nécessite de ce fait plus d'explications. Dans le cas contraire, il suffit de dire " suivez-moi, suivez les chefs, sui-
vez…les cloches ". Au PPM, nous laissons à tout un chacun son esprit critique, son libre arbitre, sa liberté de
choix. Tous connaissent l'intérêt du député-maire pour l'exercice de la démocratie participative ; toute décision
doit être le fruit d'un débat. La démarche du PPM se veut avant tout respectueuse ; nous faisons confiance au
bon sens populaire. Au discernement du peuple.
Le Progressiste : Me Marceline, le Festival Culturel de la Ville, 38e du nom, s'est tenu ; vos impressions ?
Me Marceline : Cette année, le Festival s'est caractérisé par une plus importante incursion dans les quartiers tels
Chateauboeuf, Trénelle, Coridon, Hauts du Port, Crozanville. Tout en gardant une ouverture sur l'extérieur et le
monde, on a surtout privilégié des actions qui mettent en valeur les enfants du pays. Une autre satisfaction est
venue du Cénacle : les thématiques abordées ont répondu aux interrogations et aux attentes du public. Une véri-
table alchimie s'est opérée entre les thèmes, les lieux et la manière dont les thèmes ont été inventoriés. Une
remarquable adaptation s'est réalisée. Chacun a trouvé sa place et on a pu se rendre compte que le cénacle n'est
pas réservé aux spécialistes, loin s'en faut (…)
Le Progressiste : Avez-vous des craintes pour la tenue du 39e Festival, l'an prochain ?
Me Marceline : C'est un fait, la conjoncture économique est extrêmement difficile. Pour preuve, toutes les
contributions publiques et privées ont significativement diminué ! Celle de la Ville de Fort-de-France, comme
d'habitude, a été très forte. Sur un budget de 800.000 euros, elle se monte à 80% de cette somme. Bien entendu,
c'est une volonté politique très forte de S. Letchimy et nous lui en savons gré.
Le Progressiste : Me Marceline, vos souhaits ?
Me Marceline : Il reste beaucoup à faire pour la culture dans ce pays ; les défis sont importants ; la culture est
une arme, nous devons l'entretenir, nous devons la rendre plus efficiente, plus performante grâce aux outils dont
nous devons la parer. Nous devons suivre, accompagner, voire anticiper l'évolution du monde ; nous devons
habiter notre réalité temporelle. Nous devons créer de nouveaux ateliers et faire en sorte que les stagiaires du
SERMAC obtiennent des diplômes, ce qui passe par la mise en place de formations. Les enjeux culturels, éco-
nomiques et politiques seront forts et forcément déterminants, car ainsi va le monde. Et puis, si l'on pouvait aug-
menter le budget du SERMAC… ce serait une bonne chose. Si l'on pouvait…
Entretien réalisé par Serge SOUFFLEUR.
8 Le Progressiste - Mercredi 29 Juillet 2009 - http:www.ppm-martinique.net
9. ECONOMIE
SERGE LETCHIMY
A LA RENCONTRE DU MONDE AGRICOLE
Il est 10 heures ce samedi 25 juillet quand le député-
maire, accompagné de Catherine CONCONNE -pour
une journée qu'il a débutée à 8 heures dans sa mairie-
entame une visite sur le terrain des réalités du monde
agricole.
Après une réunion tenue il y a près de deux mois à
Saint-Joseph à l'initiative de Daniel DISER, le prési-
dent de Banalliance, aujourd'hui c'est José MAURICE,
premier vice-président de la Chambre d'Agriculture, qui
" s'y colle " avec son président Daniel BERTOME.
Première visite à " Coulée d'or " au Vauclin, à l'exploi-
tation de Félix EMERENCIENNE. Ce jeune agricul-
teur, sur une exploitation de 14 ha, depuis " Dean ", lutte
désespérément pour la survie de son activité : sa pro-
duction de lait a chuté de moitié, son élevage de lapins a disparu avec la mise à mal de ses infrastructures.
Aujourd'hui, il s'oriente courageusement vers la diversification en faisant de la tomate, du concombre, de la pas-
tèque. Pour couronner le tout, le prix du lait a significativement baissé. L'aide forfaitaire n'arrive pas à équilibrer
son budget. Son unique employé payé, il ne peut bien souvent même pas espérer un SMIC ! Levé à 3h30, sa jour-
née se termine à 19h. Les aides qu'il pouvait espérer après " Dean " se situant à la fin du DOCUP [Document Unique
de Programmation- européen] 2000-2007 et avant la mise en place du nouveau, n'ont pu être activées.
Comme l'a constaté Serge LETCHIMY, il importe de trouver très rapidement des dispositifs pour appréhender l'ai-
de globale.
Direction Saint-Esprit, sur la bananeraie de Gilbert RAMANICK à Grande Case : 18 ha, 18 employés ; il a déjà
reçu le prix de la qualité. Sa plantation bénéficie d'une installation en ferti-irrigation pour une fertilisation méca-
nique des plants. Néanmoins, les règles fixées par le marché, les contraintes administratives, , l'obtention de la cer-
tification pour écouler le produit dans le respect des spécificités, sont autant de lourdeurs qu'impose GLOBAL-
CAP pour une véritable traçabilité de la banane.
Chopotte, au François, à la rencontre de René AMAURY ; ce technicien de la Chambre d'Agriculture vit sa pro-
fession comme un sacerdoce. Passionné, sur 7 ha, il s'investit dans la recherche appliquée, notamment l'expéri-
mentation sur l'igname et la tomate : 40 variétés d'ignames, 10 de bananes, différentes de maniocs amers, de pata-
tes douces, de tolomans, de choux caraïbes, de plantes médicinales. " Si nous voulons développer notre agricultu-
re -dit-il- nous devons passer par les vitro-plants. Depuis 40 ans, on n'a jamais homologué un produit ! Notre tra-
vail souffre du manque de vulgarisation, d'infrastructures et de moyens humains ". Recherche appliquée, diversifi-
cation, respect de la réglementation dans la banane, trois aspects du monde agricole dans sa réalité. Le Député s'en
est largement imprégné pour être à même de répondre efficacement aux problématiques qu'elles développent.
Suite en page 10...
Le Progressiste - Mercredi 29 Juillet 2009 - http:www.ppm-martinique.net 9
10. ECONOMIE
... Suite de la page 9
D a n i e l B E RTO M E : " P o u r d é v e l o p p e r
l'agriculture, il importe que toute la pro-
blématique soit abordée, que nos élus
s'inspirent de nos recherches et de nos
études. Je remercie le député-maire qui
accompagne toute la profession et tra-
vaille avec elle. Nous sommes engagés
dans la restructuration de tout notre sys-
tème agricole et à cet égard, nous avons
besoin d'un accompagnement politique.
CATHERINE CONCONNE ET LOUIS DANIEL BERTOME L a b a n a n e e s t l e p r i n c i p a l e m p l o y e u r d u
secteur privé (6 à 7.000 emplois).
N é a n m o i n s , l a f i l i è r e e s t e n d a n g e r. Av e c k a p r o c h a i n e r é v i s i o n d u P O S E I , s i l e s
subventions sont rétrécies la profession disparaîtra ! "
Daniel DISER ('Banalliance) : " En 1993, il y avait 1.000 producteurs de bana-
ne. Aujourd'hui il en reste 500 dont 420 Martiniquais. Ceux qui ont disparu, ce
sont les petits producteurs ; les gros se sont renforcés. Ils sont passés de 12.000
à 25.000 tonnes ".
J o s é M A U R I C E ( V- P d t d e l a C h a m b r e d ' A g r i c u l t u r e ) : " D ' u n e m a n i è r e g é n é r a l e ,
il y a un problème de marché, un problème de revenus, un problème de coût des
produits. Les charges ont énormément augmenté alors que le choix des produits
de traitement a été ramené à deux ; imposés, ils sont plus chers ! Dans un marché
limité, avec des intrants coûteux, nous devons nous battre contre l'importation de
nombreux produits concurrentiels. A l'heure actuelle, la banane et la canne se
sont stabilisées ".
15 heures : la tournée se termine.
Rencontre riche, fructueuse et
instructive avec les acteurs majeurs
d'une profession qui doit constam-
ment se battre pour assurer sa sur-
vie. Le député-maire a promis de les
rencontrer à nouveau.
Serge S.
10 Le Progressiste - Mercredi 29 Juillet 2009 - http:www.ppm-martinique.net
11. A Fort de France, les talents sont récompensés
Le député maire, Serge Letchimy ,
a reçu Lundi 27 juillet 2009, les
deux lauréats du concours "por-
traitistes de France", décerné par
le groupement national des photo-
graphes professionnels, Aline
Ravenet et Yves Michel Barclay. Ce
titre est valable quatre ans et
consacre les meilleurs portraitis-
tes ; sur quatre cents candidats,
soixante quinze ont été retenus
dont ces deux talentueux martin-
quais . Le député maire , à cette
occasion, leur a remis une dis-
tinction "Talents Foyalais" afin
de récompenser l'excellence de
leur créativité : une assiette
gravée magnifique , ainsi que deux livres d'art.
La salle du 6ème étage était à son comble, preuve du succès de cette mani-
festation qui a amené aussi bien des chefs d'entreprises, des photographes
bien sûr, des journalistes, mais également de ravissants modèles que l'on
pouvait reconnaitre sur les photos des deux lauréats . En effet, à cette
occasion, une exposition photos laissait le public admiratif , dont le
maire de Clichy la Garenne, Gilles Catoire, de passage à la Martinique.
MMD
11 Le Progressiste - Mercredi 29 Juillet 2009 - http:www.ppm-martinique.net
12. SPORT ET PATRIMOINE
28E TOUR DES YOLES : LE PARTI PROGRESSISTE VAN DAN VWEL !
Le Tour de Martinique des
Yo l e s R o n d e s , 2 8 e d u n o m ,
malgré des péripéties
conjoncturelles se court su 26
juillet au 2 août avec un
départ-prologue au Vauclin
pour une arrivée finale dans
cette même ville. 18 yoles
sont engagées dans cette
épreuve sportive, la plus
populaire de Martinique.
Cependant, son expression
sportive ne dot pas occulter
son caractère patrimonial,
p o u r n o u s M a r t i n i q u a i s ! TA
L A S E TA N O U !
LA YOLE FOYALAISE
La Ville de Fort-de-France,
depuis plus d'une dizaine d'années, en partenariat avec la société Tr e m p l i n ' s S A R L ,
s'est engagée dans cet " évènementiel " exceptionnel. Pour en parler, écoutons Daniel
R E N AY, 2e vice-président du Conseil d'administration de l'Association Club de Voile
d e s Alizés " : " La société Tr e m p l i n ' s S A R L est spécialisée dans les travaux acroba-
tiques, l'élagage, le nettoyage industriel et le curage des ravines et rivières. A u- d e l à d u
sponsoring, c'est un véritable partenariat " coup de cœur " qui lie Tr e m p l i n ' s e t l ' a s s o-
ciation des Alizés. Outre l'amitié, c'est la vision sociale commune qui soude les deux
entités. Ensemble, elles oeuvrent à rendre l'espoir à une jeunesse martiniquaise dés-
orientée et désabusée. Cette yole démontre aux jeunes de Texaco, Bô Kannal, de tout
Fort-de-France, de la Martinique, qu'avec de la volonté, de la patience, on renverse des
montagnes ".
Voiles déployées, sur les éléments domptés, la yole foyalaise portée par des alizés
conciliants, affronte l'adversité afin d'ajouter une nouvelle page à un palmarès certes
honorable, mais riche dans sa symbolique. Oh, bien sûr, les aléas de la compétition ne
lui seront pas éparg n é s ! L e s c o u p s d e " Trafalgar " qui sont monnaie courante dans
tout défi émailleront son avancée. Il n'empêche… Si sa cause n'est pas encore gagnée,
son pari est déjà relevé : elle participe ! Elle est porteuse de " challenges ", d'espoirs
et d'espérance. Elle démontrera s'il en était besoin que dans notre société volonté doit
rimer avec détermination et que rien en ce bas monde n'est frappé de fatalité ! Dans
l'action et l'épreuve, elle s'éprouvera et grandira. VA N D A N VWEL, elle ne manquera
p a s , d e b o u t s u r s o n b o i s d r e s s é , a v a n t d ' a ffronter les vents mauvais du Rocher du
Diamant, de saluer respectueusement l'édile facétieux des A n s e s d ' A r l e t q u i a r é u s s i à
identifier, à nommer et à baptiser deux coursiers encalminés. Il fera carillonner oppor-
tunément ses " deux belles cloches " à notre passage ! Le vent ne nous sera pas mau-
vais, car nous savons où nous allons. La foule qui fait peuple, amassée sue la ;ligne
d'arrivée et qui a compris le sens de notre engagement et de notre combat, avec
confiance nous attend. To u t e s n o s v i c t o i r e s s e r o n t s i e n n e s …
B o n To u r d e s Yo l e s !
S e rg e S O U F F L E U R
Le Progressiste - Mercredi 29 Juillet 2009