Support de la présentation effectuée par Thierry Sikumbili (Directeur du CEEC au Sud Kivu) lors de l'atelier de sensibilisation aux processus de la diligence raisonnable organisé a Bukavu les 30 et 31 Mars 2015.
Reforme du secteur minier camerounais. PRESENTE PAR : M. Victor Aristide MIMB...
Contexte de la Mise en Oeuvre de BSP
1. Contexte de la mise en œuvre
de la certification en RD Congo
Par
Thierry SIKUMBILI BOLIKI
Chef d’Antenne CEEC/SK
2. Contexte de la mise en œuvre de
Better Sourcing Programme
• Remerciements
Les organisateurs de cet Atelier de sensibilisation
m’ont demandé de vous parler du contexte de
l’implémentation de la Certification en RD Congo.
Au fait, il s’agira pour nous de vous entretenir sur
la mise en œuvre de la certification dans les
Provinces de l’Est, spécialement au Sud-Kivu.
Je ne puis commencer cet exposé sans féliciter les
organisateurs pour leur initiative et les remercier
pour l’opportunité qu’ils m’offrent de pouvoir
vous entretenir sur cette question fondamentale et
d’actualité qu’est la certification.
3. 1. RDC: malédiction des richesses ou paradoxe de
l’abondance
Nul n’ignore que la RD Congo est connue comme
un pays minier par excellence. Léonide
MUPEPELE, dans son ouvrage intitulé
« l’industrie minérale congolaise: chiffres et défis »
souligne que les ressources minérales congolaises
sont immenses et variées. Les différentes
campagnes géologiques menées jusqu’ici ont
permis d’identifier plus de 1.100 substances
minérales dans le sous sol congolais. L’inventaire
est loin d’être clos ».
4. Devant cette abondance, certaines langues
n’hésitent pas à qualifier la RD Congo de
« scandale géologique ».
Que tirent les populations congolaises de toutes
ces potentialités dites « scandale géologique »?
Au lieu d’être une source de bonheur, de joie et de
prospérité pour les populations, bref le moteur de la
croissance et de développement, les minerais sont très
souvent une source de conflits et des guerres
récurrentes, spécialement à l’Est du Congo.
5. • D’où, les minerais
sont devenus;
- Sources de conflits et
des guerres (cas de
Nyawaronga dans le
Kalehe, de
Mukungwe dans le
Ngweshe,etc.
- Sources de
financement des
groupes armés (cas de
Shabunda),
6. 2. Réponses nationale, régionale et internationale
Face à tous les problèmes créés par l’exploitation
et le commerce illicites des minerais et surtout de
la criminalisation des produits miniers en
provenance de la région des Grands Lacs, les
voix se sont les levées d’abord pour condamner les
conflits, les guerres, les violations flagrantes des droits
humains, le non respect des normes environnementales,
etc. mais ensuite pour chercher des solutions aux défis
ci-dessus.
7. Les réponses aux défis identifiés ont été d’abord conçues au niveau
international.
a. Au niveau international
- SCPK pour le diamant brut (2000),
- Résolutions du Conseil de Sécurité de Nations Unies ( ex.1952 en
2010),
- Guide de l’OCDE sur le Devoir de diligence,
- Dodd Frank act,
b. Au niveau régional
- Pacte sur la paix, la stabilité et la sécurité des Etats de la région des
Grands Lacs, Nairobi 2006,
- Protocole sur la lutte contre l’exploitation illégale des Ressources
Naturelles,
- Six outils du Protocole
c. Au niveau national
- Le Code et Règlement miniers (2002 et 2003),
- Arrêtés interministériels et ministériels (0149, 0057, 0058, 0588, etc.
8. Réponses des organisations privées
3. Réponses des opérateurs
EICC – GESI (Utilisateurs finaux qui s’engagent à respecter les exigences de
la loi Dodd Frank et de l’OCDE)
- CFSP (Initiative de EICC – GESI) normes des fonderies sans conflits
ITRI (Consortium des utilisateurs de l’étain)
- iTSCi (Initiative d’ITRI pour des chaînes d’approvisionnement de l’étain)
Système allie la traçabilité et la diligence
raisonnable
GéoT (système d’enregistrement des données automatiques au moyen de
scan barres et de transfert automatiques vers la base de données)
- BSP (mécanisme de soutien aux producteurs et aux exportateurs pour la
validation de leurs chaînes de production et d’approvisionnement afin de
faire respecte leurs produits par les consommateurs finaux)
9. 4. Etat de lieux de la certification au Sud-Kivu, au Nord-Kivu et
au Maniema
Le certificat CIRGL a officiellement été lancé en RD Congo en juillet
2013,
La mise en circulation dudit certificat a commencé en janvier 2014,
A cette date, un seul site qualifié et validé (Site de Kalimbi à
Nyabibwe, dans le territoire de Kalehe), aucun au Maniema et au
Nord-Kivu,
Le tout premier certificat CIRGL avait été émis, à Bukavu, le 7
février 2014
Une année après, quelle est la situation?
• ± 45 sites qualifiés dont ± 17 sites validés « vert »
5 sites à Kalehe:
- Kalimbi (23 mars 2012)
- Nkwiro, Manga, Lijiwe et Kibuye (10 février 2014)
10. NY
8 sites à Walungu
- Nyampeho, Kadubo-Karhendeza, Zola-Zola, Kashwa, Muhinga,
Kashebehe, Chaminyago (23 mars 2012),
- Nyakabindi (17 mars 2014)
2 sites à IDJWI
- Kamole et Lemera (10 février 2014)
2 sites à UVIRA
- Lemera et Katogota-Rupangu (6 mars 2014)
4 sites à MWENGA
- Misela,Kakulu, Mayengo et Wimbi
• ± 14 sites validés et couverts par le système d’étiquetage (iTSCi),
- Kalimbi (23 octobre 2012)
- Manga, Nkwiro,… (8 juillet 2013)
- Lemera, Katogota (26 juin 2014)
- Nzibira (Nyampeho, Muhinga,…. (13 aout 2014)
- Lemera et Kamole (20 novembre 2014)
- Mwenga (1 decembre 2014) (Voir Tableau en annexe)
11. • 44 certificats CIRGL déjà émis dont 02 pour le coltan,
• Aucun certificat émis pour la wolframite,
• Aucun certificat CIRGL émis pour l’Or.
• 1.018.061 kg (+ de 1.000 T) de cassitérite exportés,
• 7.500 kg de coltan exportés
Pour le Nord-Kivu
Jusque fin novembre 2014:
- ± 25 sites validés « verts » sur ± 250 sites identifiés par le
SAESSCAM,
- 27 certificats CIRGL émis,
- 612 Tonnes de coltan exportées,
- Aucun kg de cassitérite et de wolframite exporté,
12. Pour le Maniema (avril à novembre 2014):
- 283 sites actifs identifiés par SAESSCAM sur ± 500 sites,
- ± 45 sites validés « vert »,
- 67 certificats CIRGL émis dont 03 pour le coltan,
- 1756 Tonnes de cassitérite exportées,
- 13 Tonnes de coltan,
- Aucun Kg de wolframite exporté,
N.B.: L’Or n’a pas fait l’objet d’exportation dans les Provinces du
Maniema et du Nord-Kivu. Fraude à grande échelle
13. 5. Défis actuels à la certification CIRGL
• + de 500 sites (toutes substances minérales confondues) non
inspectés (non qualifiés),
• Retard dans le lancement du système d’étiquetage dans les
sites validés,
• Système de traçabilité national non crédible (non application
de diligence raisonnable)
• Beaucoup de produits miniers en circulation issus des sites
non qualifiés lesquels alimentent le circuit maffieux et/ou
frauduleux,
• Risque que les minerais « de conflit »; en provenance des sites
non validés souillent (contaminent) les minerais « propres »
14. 6. Conclusion
L’un des objectifs poursuivis par la certification c’est de lutter pour que tous
les minerais produits dans la région des Grands Lacs, en général et en RD
Congo, en particulier n’alimentent pas les groupes et mouvements armés
(ne contribuent pas à la perpétuation des conflits et/ou des guerres).
D’où, comment faire pour rassurer les consommateurs finaux, les fonderies,
… que les minerais RD Congolais sont exemptent de tout lien avec les
conflits ou les guerres?
Comment prouver que les minerais provenant de nos sites miniers sont
« propres » et donc libres de conflit? Ou ne viennent pas de circuit
frauduleux ou maffieux?
Bref, il y a donc un problème de crédibilité par rapport à nos minerais et de
crédibilité par rapport à nos Certificats.
C’est dans ce contexte que BSP arrive comme une alternative aux
systèmes de traçabilité existants pour non seulement permettre de tracer
nos produits miniers, mais aussi et surtout de renforcer de la crédibilité à
nos minerais et à nos certificats