1. Chapitre 2 – La microéconomie et
l’analyse du marché
Eric DARMON
eric.darmon@univ-rennes1.fr
2. Plan du chapitre
1. Les marchés de concurrence pure et parfaite
11. La loi de l’offre
12. La loi de la demande
13. L’équilibre sur le marché
14. Faut-il chercher à intervenir sur ces marchés ?
15. Prédire les prix sur un marché
2. Les limites de la CPP
21. Les marchés de concurrence imparfaite
22. Les externalités et les biens publics
23. La question de l’information
3. Un exemple: le marché du travail
31. Un marché de concurrence imparfaite ?
32. Un marché fragmenté
33. Un marché en interdépendance avec les autres marchés
Conclusion: les limites de l’analyse en terme de marché et l’approche macroéconomique
3. 1. Les Marchés de Concurrence Pure
et Parfaite
• Introduction : les marchés de CPP:
– Un marché volontairement simple
– Un marché idéal: respect de 4 conditions
• Transparence
• Homogénéité des biens
• Libre entrée et sortie
• Atomicité
– Pourquoi s’intéresser à ces marchés particuliers ?
• Décrivent un norme de ce qui devrait être
• Utiles pour la politique et le droit de la concurrence
4. 1- Les marchés de CPP
• Sur un marché de CPP, raisonnement en
terme d’offre et de demande (11 et 12)
– Tout événement affectant le marché se traduit par une
modification de la courbe d’offre et/ou de demande
– Explication de la formation du prix sur un marché et
de ses variations à partir de ces courbes
Dans un premier temps, comment sont formées ces
courbes ?
5. 11. La demande d’un bien
• La demande provient des consommateurs d’un
bien
– Au niveau de chaque consommateur, la quantité
demandée de chaque bien résulte d’un choix, d’un
arbitrage entre différentes opportunités de
consommation
6. Etape 1: Les préférences
du consommateur
Etape 1 bis : contrainte
budgétaire du consommateur
Etape 2: Le choix du ‘meilleur’ panier de biens possible
(Maximisation de la satisfaction s.c. budgétaire)
Fonction de Demande Individuelle
Fonction de Demande Agrégée
Remarque: étude micro- :
car on cherche à expliquer
une question (la demande
sur un marché) à partir des
décisions d’individus
(consommateurs)
7. 11- La demande d’un bien
• Représentation graphique de la demande
– Pour chaque individu, une relation inverse entre prix
et quantités demandées
Demande
Quantités
demandées
prix
Situation 1
Situation 2
12
15
5000 6000
8. 11- La demande d’un bien
• Une autre interprétation de la demande
– Chaque consommateur souhaite acheter un bien, mais
à un prix différent
Demande
Quantités
demandées
prix
Conso
A
A+B
10
9
8
A+B+C
Prix de vente
9. 11. Demande et bien-être
Quantités demandées (en millions)
prix
p°
Surplus du
consommateur
10. 11- La demande d’un bien
• Les déplacements de la fonction de demande
– Déplacements le long de la courbe
– Déplacements de la courbe: quelles causes ?
Nouvelle
Demande:
déplacement
vers la droite
Quantités
demandées
(thé)
Prix
(du thé)
150
8
100
11. 12. L’offre d’un bien
• Sur un marché, l’offre d’un bien émane des entreprises
– Au niveau de chaque entreprise, la quantité demandée de
chaque bien résulte d’un choix, d’un arbitrage
Fonction d’Offre Individuelle
Fonction d’Offre Agrégée
Produire plus ? Recettes (chiffre d’affaires) plus élevé, mais
aussi coût de production plus élevé
12. 12- L’offre d’un bien
• Représentation graphique de l’offre
– Pour chaque individu, une relation positive entre prix
et quantités demandées
Offre
Quantités
offertes
prix
Situation 1
Situation 2
12
15
2000 8000
13. 12- L’offre d’un bien
• Une autre interprétation de l’offre
– Chaque entreprise souhaite vendre un seul bien, mais
à un prix différent
prix
Quantités
offertes
prix
2
5
E1 E1+E2
Courbe d’offre
Prix du
marché = 8
15. 12- L’offre d’un bien
• Les déplacements de la fonction d’offre
– Déplacements le long de la courbe
– Déplacements de la courbe: quelles causes ?
Nouvelle
Offre :
déplacement
vers la droite
Quantités
offertes
Prix
(du thé)
150
8
100
16. 13- L’équilibre sur le marché
– Condition d'équilibre sur le marché :
Offre = Demande
– Le point de rencontre des deux courbes: caractérisé
par
• un prix et…
• …une quantité (vendue ou achetée) optimale
18. 13- L’équilibre sur le marché
• En quoi est-ce un équilibre ?
– Au prix d’équilibre, tous les consommateurs qui
souhaitaient acheter à un prix supérieur ou égal au prix de
marché pourront acheter le bien.
– Tous les vendeurs qui souhaitaient vendre à un prix
inférieur ou égal au prix du marché le peuvent
• Comment s’y dirige-t-on ?
– Commissaire priseur de Walras
– Main invisible de Smith
19. 13. L’équilibre sur le marché
p1
p*
Quantités
prix
Q*
Offre > Demande : offre excédentaire
Q1
D Q1
O
Offre > Demande: concurrence entre vendeurs pression à la baisse
des prix
20. 13- L’équilibre sur le marché
• Est-ce une situation satisfaisante pour la
société ?
– Point de vue global: « richesse totale » (surplus total
engendré par ce marché)
22. Pourrait-il être plus important ?
p1
p*
Quantités
prix
Q*
Offre > Demande : offre excédentaire
Q1
D Q1
O
23. 13- L’équilibre sur le marché
• Est-ce une situation satisfaisante pour la
société ?
– Point de vue global: « richesse totale » (surplus total
engendré par ce marché)
OUI : le surplus du marché a une taille maximale
lorsque le marché est à l’équilibre
Cette situation est un optimum de Pareto: situation
dans laquelle il est impossible d’améliorer le sort
d’un individu sans dégrader celui d’un autre
24. 13- L’équilibre sur le marché
• Est-ce une situation satisfaisante pour la
société ?
– Point de vue consommateur: OUI, car ce sont les
consommateurs qui ont le plus besoin du bien (ceux
qui sont disposés à payer le plus pour ce bien) qui
l’auront en premier
– Distinction entre efficacité économique et justice
sociale
25. 13. L’équilibre sur le marché
p*
Quantités
prix
Q*
Surplus total = +
Conso. non servisConso. servis
26. 13- L’équilibre sur le marché
• Est-ce une situation satisfaisante pour la
société ?
– Point de vue producteur : OUI, car ce sont les
producteurs les plus efficaces qui ont vendront le bien
les premiers
27. 13. L’équilibre sur le marché
p*
Quantités
prix
Q*
Surplus total = +
Pas de productionProduction
28. 13- L’équilibre sur le marché
• Est-ce une situation satisfaisante pour la société ?
– Conclusion générale: Oui
• Attention, contrepartie politique importante:
– il est efficace pour la société de laisser « le marché »
librement agir, nécessité d'empêcher toute forme d'entraves
– Conclusion qui repose sur les hypothèses traditionnelles de la
concurrence pure et parfaite (cf. Introduction). Si l'une de ces
hypothèses est violée, il devient nécessaire d'étudier avec
précision la conséquence de cette violation sur l'offre et/ou sur
la demande afin de déterminer si le résultat (efficience du
marché) est toujours valide.
29. 14- L’intervention de l’Etat
• Exemple: imposition d’un prix plafond (gaz)
Offre < Demande : demande excédentaire
p2
p*
Quantités
prix
Q* Q2
DQ2
O
Perte
sèche
30. 14- L’intervention de l’Etat
• L’imposition d’un prix plafond n’est pas souhaitable
– Certains producteurs ne sont pas incités à produire
– Les conso. bénéficieront d’un prix + bas, mais certains
consommateurs ne pourront pas acheter (et le bien n’est pas
acheté en priorité par ceux qui ont la disposition à payer la
plus élevée)
• L’imposition d’un prix-plancher a des effets
symétriques (prix agricoles, cf SMIC, section 3)
– Trop d’offre
– Pas assez de demande, car prix trop élevé
31. 15- Prédire les variations
de prix sur les marchés
• Tout phénomène a un impact sur la courbe
d’offre ou de demande
– « Choc de demande » versus « Choc d’offre »
• Choc de demande : le prix de certains biens
concurrents diminue (ex: TGV/Avion) ;
préférences des consommateurs
• Choc d’offre: le prix des matières premières
change (ex: transport aérien et coût du pétrole),
progrès technique
• Exemple: ligne de TGV Marseille/Paris
32. 15. Prédire les variations
du prix de marché
Q
prix
1er effet:
lancement du TGV
Marseille/Paris
2ème effet:
augmentation du coût
du Kérosene
33. 1. Les marchés de CPP
Conclusion de la section 1 :
• Les marchés de concurrence sont soumis au respect de
4 conditions
• Sous ces hypothèses, ces marchés sont efficaces
– Il existe des forces qui conduisent ces marchés vers
l’équilibre
– Cet équilibre a de bonnes propriétés pour le bien-être de la
société
• Ce modèle de marché permet de prévoir l’impact de
changements (chocs d’offre et de demande)
• Quelles limites ?
34. 2. Les limites de la CPP
3 types de limites :
• La violation d’une des hypothèses: la
concurrence imparfaite (21)
• Les biens publics et les externalités (22)
• Le rôle de l’information sur les marchés (23)
35. 21. La concurrence imparfaite
• 1ère hypothèse: transparence de l’information ?
– Libre et gratuite selon la CPP
• Cas d’un consommateur
– Recherche du meilleur prix … mais à quel coût ?
– « Coût de recherche », différent selon les
consommateurs
– Conséquence: prix plus élevés, dispersion des prix
• Conclusion: l’information est coûteuse à
acquérir (théorie du search)
36. 21. La concurrence imparfaite
• 2ème hypothèse : qualité des produits
– Homogène selon la CPP
• Dans la pratique
– Segmentation du marché et différenciation des
produits
– Recherche par les entreprises d’une forme de
concurrence « hors coût »
– Conclusion: en général, possibilité d’augmentation
du prix par rapport à un produit indifférencié, plus
grande marge de manoeuvre sur le prix (price
maker)
• Théorie de la concurrence monopolistique
37. 21. La concurrence imparfaite
• 3ème hypothèse : entrée et sortie
– Libres selon la CPP
• Dans la pratique
– L’entrée n’est pas libre: barrières naturelles
(monopole naturel) ; barrières crées par les firmes
(brevêts, stratégie de prédation)
– La sortie n’est pas libre non plus: coûts
irrecupérables (sunk costs, théorie des marchés
contestables)
– Théorie de l’innovation et des brevêts ; théorie
des marchés contestables (impact important sur le
droit de la concurrence)
38. 21. La concurrence imparfaite
• 4ème hypothèse : atomicité
– Grand nombre d’acheteurs et de vendeurs sur le
marché
– Pas de pouvoir de négociation, price-takers
• Dans la pratique
– Oligopoles ou monopoles: nombre restreint de
firmes sur le marché
– Oligopsones ou monopsones : nombre restreint de
consommateurs sur le marché
– Théorie de la concurrence imparfaite: collusion,
comportements stratégiques
39. 21. La concurrence imparfaite
• Malgré toutes ces remarques, le modèle de
CPP est-il toujours utile ?
– Oui, car le travail des économistes consiste à
comparer ces situations à des situations de
concurrence parfaite
• Exemple: oligopole et CPP
– Quelle différence en terme de surplus du
consommateur ?
– Du producteur ?
– Impact global: condamnation ?
• Illustration: décision récente de condamner
des hôtels de luxe parisien (entente sur les prix)
40. 22. Biens publics et externalités
• Dans le modèle de CPP, les biens sont exclusivement
privés:
– Si j’achète un bien, je peux priver un autre individu de la
consommation de ce bien (droit de propriété)
– Si je consomme un bien, ma consommation n’a pas d’impact
(positif ou négatif) sur autrui
• Des exceptions à la règle:
– Biens publics
• Colocation et achat d’un téléviseur
• Environnement (forêt, patrimoine naturel) ; défense ;
• Biens semi-publics: éducation
– Externalités
• Négatives : Fumée d’usine, consommation de tabac
• Positives : dépenses de Recherches et Développement
41. 22. Biens publics et externalités
En quoi ces biens posent-ils problème ?
• Biens publics:
– Si ces biens sont produits par le marché, qui les
achètera ?
42. 22. Biens publics et Externalités
D2
D1
pOS
pE
Quantités
prix
QE
QOS
Conso (si passage
par le marché
Consommation
optimale
Sous-production
du bien
43. 22. Biens publics et externalités
En quoi ces biens posent-ils problème ?
• Biens publics:
– Si ces biens sont produits par le marché, qui les
achètera ?
– Sous-consommation (ou pas de consommation du
tout) donc sous-production
– Échec du marché (market failure)
• Solution : intervention de l’État
– Financement par l’impôt
44. 22. Biens publics et externalités
Externalités: en quoi cela pose problème ?
• Externalités
– Le problème: ces externalités ne transitent pas
par le marché
• Fumée du tabac: provoque une gène pour les non
fumeurs
• Les non-fumeurs subissent un coût (coût de traitement
d’un cancer + coût psychologique), mais il n’existe
pas de marché permettant de dédommager les non-
fumeurs pour cette gène
– Que se passe-t-il si on laisse le marché
fonctionner librement ?
45. 23. Biens publics et Externalités
O2
O1
pE
pOS
Quantités
prix
QOS QE
Equilibre concurrentiel
Optimum social
Les quantités produites en
recourrant au marché sont
excessives
46. 22. Biens publics et externalités
En quoi ces biens posent-ils problème ?
• Externalités
– Dans le cas d’une externalité négative, les quantités
produites sous un régime de marché sont excessives
• Quelles solutions ?
– Droit: mieux définir les droits de propriétés: pollueur
payeur ou pollué-payeur ?
– Instauration d’une taxe: fraction du prix perçue sur chaque
unité consommée ou vendue
– Créer un nouveau marché: marché des droits à polluer
47. 22. Biens publics et externalités
• Externalités positives
– Problème symétrique: la production/consommation
a un effet positif sur la société
– Exemple: Recherche: rendement social > rendement
privé
– Solution: subventionner les dépenses de R&D
effectuées par les entreprises (cf. crédit d’impôt sur
certaines de ces dépenses)
48. 22. Biens publics et externalités
• Deux exemples de relation Droit/Economie:
pour corriger ces problèmes, il faut appel à des
outils juridiques :
– Droit de propriété
– Taxes & Impôt: droit fiscal
49. 23. Information et Marché
Deux problèmes:
• L’information est coûteuse à obtenir (cf.
précédemment)
• L’information est asymétrique
– J’ai une information que l’autre n’a pas
– Problème plus épineux: il ne suffit pas de payer
pour obtenir l’information, il faut trouver un
mécanisme pour inciter l’autre à révéler son
information
– Sans ce mécanisme: échec du marché
50. 23. Information et Marché
Exemple: le marché de l’occasion
(les « lemons » d’Akerlof)
• Deux types de véhicules (50/50)
– Les acheteurs ont conscience de la
présence de ces deux types
– Problème: qualité indiscernable a
priori : des vendeurs de mauvaise
foi (qualité basse) ont intérêt
mentir sur la qualité du véhicule
• Conséquence sur le marché
51. 23. Information et Marché
Le prix d’achat sur ce marché…
– Pour un véhicule de bonne qualité: 6000€
– Pour un véhicule de mauvaise qualité : doit
intégrer le coût de réparation, etc.)
• Véhicule de mauvaise qualité: 3000€
• Prix d’achat d’un véhicule sur le marché:
doit intégrer le risque d’avoir un tacot
= (50%)(6000€) + (50%)(3000€)
52. 23. Information et Marché
• L’équilibre sur le marché
1. En tant que vendeur, j’anticipe le risque d’avoir un «
tacot » : baisse du prix d’achat
2. Les vendeurs possédant les meilleures voitures quittent
le marché...
3. Les acheteurs anticipent ce départ: proportion des
voitures de bonne qualité en baisse, révision du prix à la
baisse
4. Nouveau départ des « bonnes voitures »
5. Retour à l’étape 1 …
• Conséquence sur le marché:
– à terme, uniquement des mauvaises voitures sont
proposées sur le marché
– Anti-sélection: le marché sélectionne les moins bons
– Échec du marché
53. 23. Information et Marché
• Quelles solutions ?
– Solutions juridiques: droit de la consommation,
par exemple droit de rétractation , vices cachés
(peuvent être insuffisantes)
– Solutions économiques :
• Réputation du vendeur (cf. EBay, système de notation
des vendeurs)
• Autre forme de contrats (incitatif): Système de garantie:
durée (1 mois, 6 mois) ; étendue (moteur, etc.)
54. 23. Information et Marché
• Les lemons d’Akerlof, un problème plus
général…
– Marché du crédit: comment connaître la
qualité d’un prêteur ?
– Marché de l’assurance: un assuré fait-il tout
pour protéger ses biens ?
– Dans les deux cas,
• Théorie du signalement (les bons préteurs font tout
pour se signaler et se distinguer des mauvais), tout
dépend de la qualité du signal
• Demander des garanties: franchise, caution des
parents, etc.
55. 23. Information et Marché
• Marché du travail : comment connaître la qualité
d’un travailleur ?
– Exemple: un cabinet d’avocats « généraliste » cherche à
embaucher un expert en droit de la concurrence
– Après l’embauche, faibles performances (% de procès
gagnés) de cet employé. Que faire ? Qui accuser ?
• L’employé (spécialiste) a une meilleure expertise que ses
employeurs. Il peut faire prévaloir la difficulté des dossier, voire
l’incompétence des juges (!)
• L’employé peut aussi ne pas avoir tout fait pour gagner ces
procès
– Pour l’entreprise, cas difficile car il sera couteux de
licencier cet employé et de recruter un nouvel employé
• Solution: contrat incitatif (partage des risques)
56. 3. Illustration: le marché du travail
• Un marché de concurrence pure et parfaite ? (31)
• De nombreuses spécificités (32)
• Un marché en interdépendance (33)
57. Un marché de concurrence
pure et parfaite ? (31)
• Une offre de travail
– L’offre de travail: vient des employés (demande
d’emploi)
– Comme toute décision économique, elle résulte d’un
arbitrage : ici, entre travail et loisir
• Travail : flux de revenu (consommation présente et future)
• Loisir: génère une utilité immédiate
• Un des paramètres de cet arbitrage: le taux de salaire
– Comme toute offre, elle est croissante du prix sur le
marché i.e. du taux de salaire (cas général)
58. Un marché de concurrence
pure et parfaite ? (31)
• Une demande de travail
– La demande de travail: vient des entreprises (offre
d’emploi)
– Comme toute décision économique, elle résulte d’un
arbitrage : ici, double arbitrage
• Technique de production: substitution entre capital et travail
• Volume de production
• Un des paramètres de cet arbitrage: le taux de salaire (et
aussi le prix relatif du capital par rapport au travail)
– Comme toute demande, elle est décroissante du prix
sur le marché i.e. du taux de salaire (cas général)
59. Un marché de concurrence
pure et parfaite ? (31)
• L’équilibre sur le marché
– Résulte de la confrontation de l’offre et de la
demande
– Sur ce marché, peut-il exister du chômage ?
60. 31. L’équilibre sur le marché du
travail
p*
Quantités de
travail
Taux de
salaire
Q*
E
Offre de
travail
(travailleurs
potentiels)
Demande de
travail
(entreprises)
Population
active
Échanges non
réalisésÉchanges réalisés
Chômeurs
61. Un marché de concurrence
pure et parfaite ? (31)
• L’équilibre sur le marché
– Résulte de la confrontation de l’offre et de la
demande
– Peut-il exister du chômage ?
OUI, mais ce sont des « chômeurs volontaires »
(désirent travailler mais à un taux de salaire plus
élevé)
62. Un marché de concurrence
pure et parfaite ? (31)
• L’action de l’État sur ce marché
– Peut-on résorber le chômage volontaire ?
• Le chômage volontaire résulte d’un choix des individus
• Il faut observer quels paramètres influent sur ce choix:
quel revenu en cas de chômage (salaire de réservation) ?
– Quel impact du SMIC ?
• Analyse en terme d’offre et de demande
63. Un marché de concurrence
pure et parfaite ? (31)
B
EA
SMIC
p*
Quantités de travail
(nombre d’heures travaillées)
Taux de
salaire
Q*
Offre > Demande : offre excédentaire
Q1
D
Q1
O
p1
C
(A+C) : surplus 'perdu' par
les entreprises
(C-B) : surplus 'gagné' par
les employés (embauchés)
CHOMAGE INVOLONTAIRE
64. Un marché de concurrence
pure et parfaite ? (31)
• Impact du SMIC
– Empêche les entreprises d’embaucher :
rationnement du côté de l’offre
– Mauvaise allocation du travail
– Création d’un chômage involontaire (car certains auraient voulu
travailler mais ne peuvent pas)
– Inégalité entre travailleurs et chômeurs: file d’attente: les individus
qui souhaitent le plus travailler ne sont pas nécessairement ceux qui
seront sélectionnés
• Problème: tout ceci n’est pleinement pertinents
que sur des marchés parfaits: imperfections ?
65. 32. Quelques spécificités
du marché du travail
• Un ou des marchés du travail ? (321)
• Les asymétries d’information (322)
• La présence de syndicats (323)
• Marché interne versus marché externe (324)
66. 321. Un ou des marchés du travail ?
• Remise en cause de l’homogénéité des biens
– l’offre et la demande de travail ne sont pas homogènes,
– Demande de qualifications particulières: micro-marchés
• 1ère conséquence:
– Chômage structurel: lorsque les compétences recherchées ne
sont pas disponibles (ex: BTP/Ingénieur)
– Présence d’excédent d’offre et d’excédent de demande dans
certains secteurs
– Notion de progrès technique biaisé (en faveur du travail
qualifié) et inégalités : dualité du marché du travail
(Piore/Doringer)
– Réponse(s): politique de formation (initiale et continue) pour
améliorer le capital humain d’un individu ; politique sociale
de soutien ; baisse des charges sur les bas salaires (?)
67. 321. Un ou des marchés du travail ?
• 2ème conséquence (à plus court terme)
– Chômage frictionnel : temps pour passer d’un emploi à un
autre à la suite de la perte d’un emploi
– Temps dépendant de l’organisation du marché du travail,
conditions d’appariement
– Théorie du job search
– Politiques économiques: organisation des services d’aide aux
chômeurs), ARE, aide au retour à l’emploi, PPE
• Courbe de Beveridge: synthétise les deux effets
– relation décroissante entre nombre de postes vacants et
chômage
68. 321. Courbe de Beveridge
Postes vacants
Taux de chômage
Dégradation des conditions
d’appariement sur le
marché du travail ou
Augmentation du chômage
structurel
69. 322. Marché du travail et Information
• La relation employeur/employé, une relation
principal/agent
– Principal = employeur
– Agent = employé, détient une information
– Cf. Exemple du marché du travail des avocats spécialisés
• Quelle conséquence ?
– Les coûts de recrutement et de licenciement sont importants
– Deux problèmes:
• Sélectionner le bon candidat
• Le motiver à fournir l’effort maximal: salaire > productivité du travail
70. 323. La présence de syndicats
• Rupture de l’hypothèse d’atomicité
– Du point de vue de la théorie économique, un syndicat est une
coalition d’employés
– Cette coalition d’employés a un poids plus important sur le
marché et peut donc influencer le prix
• Un impact ambigu
– Les syndicats défendent-ils les salariés (cad leurs « clients »)
– Ou bien « l’emploi » cad les chômeurs ?
• Dans le premier cas, pression à la hausse du salaire, au
détriment des chômeurs
• Dans le second cas, partage du travail (au détriment
potentiel des adhérents directs)
71. 324. Marché interne et marché externe
• Il existe un marché interne à l’entreprise:
– Changement de statut à l’intérieur d’une entreprise: promotion
et carrière
– Principe du contrat implicite: l’entreprise joue un rôle
d’assureur contre les fluctuations économiques
• En période de récession: pas de licenciement
• En période d’expansion: pas de hausse proportionnelle du salaire
• A nouveau, le salaire sur ce marché interne peut différer
de celui fixé sur le marché externe
• Remarque: la fin des marchés internes ?
72. 33. Un marché interdépendant
• Jusqu’à présent, on a raisonné sur un seul marché: raisonnement
en « équilibre partiel »
• …Mais le marché du travail est également infuencé par les autres
marchés
– Par le marché des biens et services en particulier
• Exemple: une économie ‘simplifiée’ à deux marchés: un marché
des biens et un marché du travail
• Pour des raisons exogènes, la demande de bien augmente: quel
impact sur le marché du travail ?
73. 33. L’interdépendance des marchés
Q
prix
Effet initial :
augmentation de la
demande sur le
marché des biens
Et pendant ce temps
sur le marché du
travail…
Q
prix
74. 33. Conclusion
• En équilibre général, le marché du travail est dépendant
de la situation des autres marchés
• Analyse de Keynes: il n’est pas suffisant de raisonner
en terme microéconomique sur un marché isolé
– Il faut également raisonner en terme macroéconomiques
• En réalité, deux analyses complémentaires, mais des
conséquences assez différentes en terme de politique
économique