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Structuration d’une filière
locale bois énergie
dans le pays de Lorient
N°61 avril 2014
Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 20142
Contact : Reynald Bavay
r.bavay@audelor.com 02 97 88 22 41
Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 3
Sommaire
Introduction p5
Mémo p9
1. Le développement de la demande :
une montée en puissance des chaudières collectives p10
2. Le système d’approvisionnement et l’origine du bois :
délégation, régie et filière locale p14
3. Les ressources locales à mobiliser p15
4. Une filière locale dans le pays de Lorient ? p22
Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 20144
Dans le cadre du programme européen
«LEADER», la communauté d’agglomération
a missionné l’Agence d’Urbanisme et de Dé-
veloppement du Pays de Lorient, AudéLor,
pour une analyse de la structuration d’une
filière locale bois énergie dans le pays de
Lorient.
Plus concrètement, cette action consiste en :
n une synthèse des expériences réussies
sur d’autres territoires (Bretagne et France)
n un recensement des acteurs locaux de
la filière
n un état des lieux des projets locaux
(chaufferies, plateformes…)
n des entretiens avec les acteurs sur le
fonctionnement actuel, les perspectives de
développement, les freins, les conditions de
développement
n une proposition d’un programme d’ac-
tions
n l’animation de réunions avec les acteurs
du réseau pour l’appropriation des résultats
de l’étude.
Le bois constitue une énergie renouvelable
qui se développe rapidement pour les be-
soins domestiques, industriels et agricoles.
Depuis une dizaine d’années les collectivités
locales se dotent d’installations pour chauffer
leurs équipements ou alimenter un réseau de
chaleur. La Ville de Lorient a ouvert le bal au
début de la décennie 2000 et depuis, plu-
sieurs communes du pays de Lorient ont
franchi le pas ou s’apprêtent à le faire.
Le contexte est aujourd’hui favorable à la
poursuite de ce développement :
n Le bois pour fournir de l’énergie est inté-
gré dans le cadre d’une politique globale de
développement des énergies renouvelables
(Grenelle de l’environnement). En effet, le
bilan carbone est considéré comme neutre,
la combustion du bois étant compensée par
la croissance de la forêt dans le cadre d’une
gestion durable (c’est au moins le cas en
France). La pollution atmosphérique issue
d’une chaudière collective utilisant du bois
non souillé ne présente pas de risque spé-
cifique compte tenu des techniques ac-
tuelles de traitement des fumées1.
n Localement, l’agenda 21 et le plan cli-
mat de Lorient Agglomération ont affirmé le
soutien de la communauté d’agglomération
à la structuration au développement d’une
filière locale.
n Le prix du bois, au regard des autres
combustibles, reste peu élevé, et surtout
non indexé aux produits pétroliers. Les éner-
gies fossiles (gaz, fuel) et l’électricité enre-
gistrent une hausse importante sur la
dernière décennie et les perspectives ne
sont pas favorables.
n Le secteur bois énergie bénéficie de
fonds d’aide spécifiques directes au déve-
loppement de chaudières collectives (fonds
chaleur ADEME, plan bois Énergie Bretagne
2007-2013, département…)2 . Les subven-
tions ont ainsi couvert plus de 40% du finan-
cement des opérations de Lorient,
Hennebont et Lanester.
Introduction
Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 5
(1) : En revanche, certains appareils de chauffage domestique fonctionnant au bois, sont sources de pollutions atmosphériques notamment par les particules
fines. Le renouvellement d’un parc d’appareils anciens et peu performants et le renforcement de l’isolation des bâtiments devraient réduire dans les deux
prochaines décennies cet impact. (cf. Le bois et la qualité de l’air, note de synthèse,ADEME, Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable
et de la Mer, Juillet 2009).
(2) : Le plan bois régional 2007-2013 est en cours de révision.
Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 20146
En conséquence, en dépit d’un investisse-
ment conséquent, l’amortissement d’une
installation bois (bénéficiant de subventions
de surcroit) est tout à fait acceptable pour
une collectivité.
Ces critères, économiques et environnemen-
taux, ne suffisent pas. Il faut en effet au
moins deux autres conditions
n La disponibilité : fabriquer des «pla-
quettes» qui satisfont aux chaudières instal-
lées nécessite une ressource locale ou
régionale disponible à tout moment de l’an-
née ; transporter le combustible sur des cen-
taines de kilomètres n’est en effet pas
souhaitable pour rester cohérent avec les
autres objectifs environnementaux (réduc-
tion des émissions gaz à effet de serre) et
sociaux (développement de l’emploi local).
n Le stockage. Le volume des plaquettes,
couramment utilisées dans les chaudières
collectives, est élevé (de l’ordre d’un m3
pour 250 kg de combustible). Les combus-
tibles doivent le plus souvent être entrepo-
sés pour être asséchés.
Dans le rapport, nous avons choisi de privi-
légier les installations les plus puissantes
(puissance supérieure à 200 kW) générale-
ment destinées à chauffer des équipements
publics, des logements collectifs ou alimen-
tant un réseau de chaleur urbain, pour les-
quelles majoritairement, le combustible
utilisé se présente sous forme de «pla-
quettes». Le combustible, sous forme de gra-
nulés ou pellets est plutôt destiné aux plus
petites chaudières.
On utilisera le terme de «filière bois énergie»,
sans distinction d’échelle spatiale, pour dé-
signer l’ensemble des modes d’approvision-
nement possibles pour la production de
chaleur en utilisant le bois issus des forêts
ou du bocage, les broyats de chutes issus de
l’industrie du bois, le bois issu des déchets
(cagette ou palettes), des coproduits issus
de la transformation du bois (écorces et
sciures).
Le bois, une énergie renouvelable à faible émission de gaz à effet de serre.
Gaz Fuel Charbon Bûches
Déchiqueté
Plaquettes
Granulés
Même énergie d’environ 1,5 kWh, soit la quantité de chaleur nécessaire pour porter à ébullition environ 25 l d’eau
Énergies fossiles Énergies renouvelables
190 g de butane
et propane
1/4 de litre
de fuel
270 g de
charbon
(Anthracite)
1,5 dm3
de
bûches
2,5 litres
de plaquettes
540 g de
granulés
575 g de CO2 564 g de CO2 982 g de CO2
La combustion du bois donne également du CO2 en
quantité. C’est une restitution du carbone stocké. le
bilan carbone est nul.
0,44 € 0,24 € 0,20 € 0,05 € 0,07 € 0,15 €
Introduction
Tarifs juin 2012
Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 7
Émission de gaz à effet de serre (équivalent CO2) pour produire 1 kWh utile chez l’usager.
Les émissions intègrent également la combustion et la mise à disposition (transport du à
la livraison).
Une énergie dont les coûts de marché évoluent favorablement.
Chauffage domestique
Fuel
Gaz
Électricité
Poêle à granulés
Bûches à granulés
Plaquettes chaudière
Bûches chaudière
0 50 100 150 200 250
(g éq. CO2)
300 350 400 450 500
466
222
33
33
40
42
105
Situation en 2012
Prix national €/Mwh
120
Plaquette forestière
Plaquette bocagère
Plaquette de scierie
Broyat de recyclage de classe A
Granulés (vrac)
Fuel
Gaz
Électricité
100
80
60
140
20
0
Source : ADEME
Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 20148
Introduction
Évolution des prix ces 5 dernières années - Valeurs à monnaie courante
Bois plaquettes (30% HR) Bois bûches (séchées 1 an) Bois pellets ou ganulés (vrac)
Mazout (2000 l) propane vrac Gaz naturel tarif B
Électricité tarif simple Électricité tarif bi-horaire
cEUR /kWh
(PCI)
25 24,7
23,6
9,1
8,1
7,9
5,5
4,2
3,1
06/200809/200812/200803/200906/200909/200912/200903/201006/201009/2010
12/201003/201106/201109/201112/201103/201206/201209/201212/201203/201306/2013
20
15
10
5
0
Un investissement conséquent mais
amorti par le prix du combustible…
Comparatif des coûts
de fonctionnement
chaufferie bois chaufferie fioul
20
40
60
80
100
0
chaufferie bois
Annuité d'emprunt
et provision
Maintenance
surveillance
Achat du fioul Achat du bois
…et soutenu par les pouvoirs publics
1 200 000 2 000 000
1 500 000
1 000 000
500 000
1 000 000
800 000
800 000
600 000
400 000
0
Département
ADEME
Région (plan bois)
FEDER
Ville
ANRU
Région (ANRU)
Financements des installations de Lorient (1 090 000 €) en 2001 et de Lanester (1 850 000 €) en 2010
Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 9
1 mégawatt (MW) = 1000 kilowatt (KW)= 1 million watts (W)
La puissance d’une installation s’exprime en watt :
Elle définit un potentiel de production d’énergie. Pour produire de l’énergie, il faut qu’elle…
fonctionne.
La consommation s’exprime en kWh
C’est l’énergie produite lorsque l’installation fonctionne. Une chaudière d’1 MW fonctionnant
à plein pendant une heure produit 1MWh.
Le pouvoir calorifique dit «inférieur» (PCI) exprime la production de chaleur «sensible»
par unité de combustible. Il est fonction du type de bois et surtout de son taux d’humidité.
Voici quelques équivalences :
Pour mesurer les volumes de plaquettes de bois, l’unité est le mètre cube apparent
(MAP) qui varie entre 250 kg/m3 pour du bois sec à 350 kg/m3 pour du bois fraîchement
broyé. Elle permet d’évaluer les volumes de stockage, les coûts de transport et la capacité
d’autonomie des silos. Pour comparer des volumes (mètres cubes) et des masses (tonnes) et
déduire l’énergie produite, voici quelques équivalences (source : Comité National pour le Dé-
veloppement du Bois)
1 MAP de plaquettes =
330 kg de plaquettes ; 0.5 m3 de plein bois ; 3/4 Stères ; 220 kg de granulés ; 500 kg d’écorces
88 m3 de gaz naturel ; 78 kg de propane ; 100 l de fioul = 1000 kWh
Mémo
Granulés de bois
PCI : 4,4 à 4,6 kWh/kg
Humidité sur brut : 5 à 10 %
Masse volumique : 700 à 750 kg/m3
Plaquettes
PCI : 3,3 à 3,9 kWh/kg
Humidité sur brut : 20 à 30 %
Masse volumique : 200 à 300 kg/m3
3/4 de stère
de bûches
500 kg
d’écorces
220 kg
d’écorces
1m3 apparent
de plaquettes
Déchiquetage
=
==
1000
kWh
100
litres
Nous constatons depuis environ 10 ans une
multiplication des chaufferies collectives en
France et notamment en Bretagne et dans
le Pays de Lorient... Elles sont portées par
des collectivités mais aussi par des bailleurs
sociaux, industriels, agriculteurs.
Par des collectivités avec ré-
seaux de chaleur urbains
La Ville de Lorient, après avoir choisi la so-
lution bois pour les serres municipales
(chaudière de 220 kW), a installée une
deuxième chaudière à proximité du stade du
Moustoir dès 2003. Sa puissance, 1500 kW
(deux chaudières de 750 kW), permet de
desservir la piscine, le Grand Théâtre, la tri-
bune présidentielle du stade., Elle utilise
1200 tonnes de plaquettes bois. Elle rem-
place quatre installations, trois au gaz, une
au fuel. À l’époque, l’investissement avait re-
présenté 1 089 000 € dont 230 000 pour
la seule chaudière. Les subventions repré-
sentaient 45% de l’investissement (ADEME,
Région, Département, FEDER).
Depuis, d’autres bâtiments en sont équipés,
la priorité étant de remplacer de vieilles
chaudières par des chaudières bois pour
des équipements énergivores : Keryado
(chaudière à granulés) et crèche Bouvet,
100kW, École Bois Bissonnet, 200 kW.
S’ajoutent encore 2 projets alimentant les
Cité Kesler
Gymnase
Jean Zay
Gymnase
Léo Lagrange
Gymnase
Pierre de Goubertin
Future chaufferie bois
Hôtel de Ville
CAF
Foyer
logement
Médiathèque
Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 201410
1. Le développement de la
demande : une montée en
puissance des chaudières
collectives.
Le réseau de chaleur de Lanester,
d’une longueur de 1700 mètres
dessert 13 points de livraison,
parmi lesquels, l’hôtel de Ville, le
lycée et la résidence Kessler De-
villers
Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 11
écoles maternelles Kersabiet, Nouvelle
Ville (2 fois 200 kW) et Poulorio (et la mai-
son du Garde du Parc Chevassu (50 kW).
C’est en tout, une puissance installée de
plus de 2 MW.
La Ville de Lanester s’est équipée en 2010
d’une chaudière d’une puissance bois de
1350 kW pour une puissance totale de
4170 kw (2 chaudières gaz), avec un réseau
de 1700 m qui alimente notamment les
gymnases de Coubertin, Leo Lagrange et
Jean Zay, le Foyer d’Aragon, la médiathèque,
l’Hôtel de Ville, la C.A.F., le Lycée Jean Macé,
la résidence Kesler Devillers, 220 loge-
ments, le patrimoine de Bretagne Sud Habi-
tat. L’investissement s’est élevé à 1,8 M€
HT dont 60 % de subvention (ADEME,
FEDER, Région, Département, ANRU) ;
La Ville d’Hennebont a installé une chau-
dière d’une puissance de 600 kW, dans le
cadre de la réalisation du complexe aqua-
tique du Kerbihan, la ville a décidé la mise
en œuvre de production d’eau chaude fonc-
tionnant en bi-énergie (biomasse et gaz)
ainsi que la création d’un réseau de cha-
leur pour assurer le chauffage de divers bâ-
timents (la maison des associations et la
maison de l’enfance, le bâtiment Che-
vassu, l’EHPAD, la maison Gérard Philippe).
Avant 2015, 66 logements construits par
Cap Lorient Habitat auront été raccordés
au réseau.
L’enquête menée auprès des 30 communes
du pays de Lorient montre que peu d’autres
communes ont envisagé de s’équiper en
chaudière bois. Seules Ploemeur et Groix
ont manifesté leur intérêt.
La ville de Ploemeur, va disposer d’une pre-
mière installation au bois pour son futur es-
pace culturel (médiathèque). Cette
chaudière d’une puissance de 56 kW fonc-
tionnera avec un combustible sous forme de
granulés. Sur sa lancée, la ville étudie la
possibilité d’avoir recours à une chaudière
collective avec réseau de chaleur dans le
cadre de la zone d’aménagement concerté.
La ville de Groix, projette également d’amé-
nager un réseau de chaleur alimentant la
mairie, le Village Vacances VVF, et l’EHPAD.
À l’occasion du projet d’extension du Triskell,
Lorient Aggglomération étudie la mise en
place d’un réseau de chaleur dans le sec-
teur universitaire. L’étude de faisabilité (jan-
vier 2014) intègre les gros consommateurs
comme les Lycées Dupuy de Lôme, Colbert,
Marie le Franc et Saint-Joseph, l’Université
(UFR, IUT, RU, BU…), d’autres gros consom-
mateurs publics ou privés éventuels, les im-
meubles ou ensembles d’immeubles
d’habitations situés à proximité du tracé.
Il s’agit aussi de proposer le ou les meilleurs
emplacements de la chaufferie collective
biomasse en fonction des besoins de cha-
leur estimés.
Par des bailleurs sociaux
Bretagne Sud Habitat, a décidé de se rac-
corder au réseau de chaleur de Lanester dé-
crit plus haut (400 logements) et à celui
d’Auray.
Lorient Habitat
Réalisation d’une chaufferie bois gaz centra-
lisée à Kervenanec Lorient desservant, via
un réseau de chaleur enterré, environ 300
logements, dans le cadre d’une réhabilita-
tion, puissance 720 kW.
Réalisation d’une seconde chaufferie à Ker-
guillette. L’installation comprenant une
chaudière bois (puissance : 720 kW) et 2
chaudières gaz (puissance unitaire : 900
kW) et un réseau de chaleur.
Par les établissements de
santé
Kerpape, le centre de rééducation à Ploe-
meur, a installé en octobre 2013 une chau-
dière d’une puissance de 750 KW couplée
à une chaudière gaz en remplacement de
l’ancienne installation qui fonctionnait au
fuel. Une seconde chaudière d’une puis-
sance sensiblement égale est projetée en
2014. Les besoins sont estimés à 800
tonnes par an soit un volume de 6000 m3.
Bois Ouest Énergie a été retenu comme
fournisseur. La livraison s’effectue par ca-
mion de 90 m3, à raison d’une livraison par
semaine environ.
Afin de sécuriser son approvisionnement et
d’en maîtriser le coût, le centre de Kerpape
estime avoir besoin d’un lieu de stockage à
proximité de la chaudière. Il annonçait son
intention de déposer un dossier auprès de
l’ADEME avant la fin de l’année 2014 (entre-
tien du 14 janvier 2014). Il serait prêt à par-
ticiper avec les collectivités à la
structuration d’une filière bois locale.
Deux maisons de retraite à Ploemeur bourg
et Lorient (Lorientis) seront également équi-
pées d’une chaudière bois d’une puissance
de 250 KW environ chacune.
Par des industriels
L’entreprise Colin à Plouay (185kW) est spécia-
lisée dans la fermeture de fenêtres et portes et
dans la rénovation en menuiserie. Implantée
notamment à Plouay, elle s’est dotée d’une
chaudière d’une puissance de 185 kW.
Le Touze, menuiserie et scierie a installé à
Lorient une chaufferie de 1500 kW il y a une
vingtaine d’années. L’installation comprend
la chaudière, le silo de stockage des déchets
bois et un broyeur. Elle sert à sécher le bois
et les bâtiments.
Par des agriculteurs
L’Earl De Restrezerch à Pont- Scorff (élevage
de porcs et 120 ha de surface agricole), 120
kW, 300 m3 de bois déchiqueté (80 tonnes).
A Inguignel, exploitation équipée d’une
chaudière automatique à bois déchiqueté,
35 kW pour chauffer une maison rénovée de
180 m2 et la production d’eau chaude en
salle de traite. 45 m3 de bois issu de l’ex-
ploitation (15 tonnes).
Les chaudières individuelles
Les chaudières individuelles se développent
également. Les données proviennent des
demandes de subvention octroyées directe-
ment par la Communauté d’agglomération
et par les communes de Ploemeur, Quéven,
Guidel. Une vingtaine de demandes par an
sont enregistrées entre 2009 et 2011, 10
en 2012. Il s’agit quasi exclusivement de
chaudières à bois granulés représentant
quelques tonnes par an.
Selon Ingrid Chatelain, de l’agence de l’éner-
gie, ALOEN, les ménages hésitent à consen-
tir un investissement lourd pour s’équiper
d’une chaudière bois et privilégient souvent
les travaux d’isolation, ce qui correspond
aux objectifs politiques fixés par ailleurs.
En tenant compte des projets engagés,
le seul développement des chaudières
collectives entrainerait une consomma-
tion de 6000 à 8000 tonnes par an.
Ce volume est-il suffisant pour créer une « fi-
lière bois locale » ? Selon, l’agence de l’éner-
gie, AILE, le seuil théorique permettant de
faire fonctionner une filière locale se situe
aux alentours de 5000 tonnes par an. C’est
alors que des économies d’échelle peuvent
Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 201412
Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 13
se réaliser en mettant en commun un ou
plusieurs lieux de stockage et en mutuali-
sant les moyens de récoltes et de produc-
tions de plaquettes.
Or, dans les 10 prochaines années, le déve-
loppement des installations contribuera à
augmenter encore la consommation de
bois. Dès lors la question du mode de mobi-
lisation de cette ressource, de sa prove-
nance, de la qualité du bois disponible est
posée. Elle se pose déjà à l’échelle de la ré-
gion Bretagne avec la perspective d’une
multiplication de très gros projets comme
celui porté par Dalkia pour la ville de
Rennes.
Nous allons voir qu’à une échelle plus lo-
cale, cette question de l’approvisionnement
dépend avant tout du système d’organisa-
tion choisi (deuxième partie du rapport) et
de la capacité des collectivités à mobiliser
la ressource locale plus que de la ressource
en elle-même (troisième partie).
GAVRES
LARMOR-PLAGE
PORT-LOUIS
PLOEMEUR
LORIENT
RIANTEC
PLOUHINE
LOCMIQUELIC
LANESTER
MERLEVENEZ
KERVIGNAC
QUEVEN
GESTEL
CAUDAN
Hôpital Charcot
HENNEBONT
réseau urbain
activité / industrie
santé
autre chaudière
plateforme
Puissance des chaudières
100 Kwatt
700 Kwatt
1500 Kwatt
Lorient, Lanester et Hennebont, toutes les
trois à l’initiative d’un projet de réseau de
chaleur alimenté par une chaudière bois,
ont chacune mis en place un système d’ap-
provisionnement différent.
La Ville de Lanester a
fait le choix d’une dé-
légation de service
public (DSP). Ce choix
«s’expliquait par l’am-
pleur et la technicité
des investissements à
réaliser : 1 890 500 €
HT, ainsi que par le
savoir-faire néces-
saire au fonctionne-
ment et à la
maintenance des ins-
tallations qui seront
construites» (Claire
Lièvre, Ville de Lanes-
ter). La durée de la
concession est de 24
ans. Le contrat com-
prend notamment
l’exploitation des
chaudières et du ré-
seau de chaleur ainsi
que la fourniture des
combustibles. Le bois
est donc fourni direc-
tement par le concessionnaire Dalkia. L’ori-
gine exacte n’est pas précisée. L’entreprise,
filiale de Véolia, dispose d’une plate-forme
à Fougères. On suppose donc que le bois
provient du grand ouest, Bretagne et Dépar-
tements voisins. C’est la raison pour la-
quelle, en 2012, la ville s’est interrogée de
l’origine de l’approvisionnement et s’est
tournée vers AudéLor pour étudier les
contours possibles d’une filière bois à
l’échelle du Pays de Lorient.
La Ville de Lorient procède en régie et s’ap-
provisionne très localement. Les deux tiers
de l’approvisionnement proviennent de bois
d’opportunités, bois d’élagage essentielle-
ment récoltés à Lorient et dans l’aggloméra-
tion. La ville est en contact avec une
quinzaine d’élagueurs professionnels. Elle
procède elle-même au broyage sur place
pour les gros volumes (la ville loue un
broyeur) ou utilise sinon des plateformes de
proximité : à Caudan, sur le site de l’hôpital
Charcot (environ 150 tonnes), ou celle de
l’association KOAD Énergie (cette plate-
forme a depuis disparu) qui loue une par-
celle à un agriculteur. Le reste provient de
chutes de scieries ou de bois forestier. La
plateforme Emaüs à Rédéné fournit aussi
une part des besoins de la Ville en pla-
quettes forestières à un prix de 60 € la
tonne.
Le bois déchiqueté, livré séché ou humide
est entreposé dans un hangar loué par la
ville sur le site du Port de Commerce.
Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 201414
2. Le système
d’approvisionnement
et l’origine du bois :
délégation, régie et
filière locale
Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 15
À Hennebont, le délégataire Dalkia s’est vu
confier la maintenance de l’équipement. La
ville a conservé la maîtrise de l’approvision-
nement. Deux systèmes coexistent.
1° Un marché avec un fournisseur. En
2011, la ville a conclu pour un an un contrat
avec Sylveco pour des plaquettes forestières
(70 %) et provenant de déchets industriels
banals (30 %) sous forme d’un marché à
bon de commande. Le prix d’achat pratiqué
était de 46,5 € la tonne.
En 2012, le contrat a été revu en excluant
l’incorporation de déchets industriels. Fin
2012, le marché a été confié à Bois Éner-
gie ouest. 72 € /Tonne livrée – 100 % pla-
quette forestière – 35 % humidité équivaut
à 24 €/MWh.
2° Une filière Bois énergie locale (500
tonnes de plaquettes forestières sur les 800
tonnes nécessaires pour la chaudière). Le
bois est issu des abattages et élagages pra-
tiqués par la Ville. Ce bois est stocké puis
déchiqueté et transformé en plaquettes
avant d’être transporté dans deux hangars
agricoles que la Ville Loue. Ces plaquettes
nécessitent une intervention de gerbage par
un prestataire pour la mise dans les hangars
puis transport vers le silo.
À terme, cette filière alternative nécessite du
matériel de broyage et de déchiquetage
ainsi qu’un hangar pour le stockage et le sé-
chage, situé sur le territoire communal,
route de la Becquerie.
Enfin, à Lorient, quartier de Kervénanec,
une telle délégation d’exploitation est éga-
lement confiée à Dalkia par Cap Lorient
Habitat.
Dans le territoire du pays de Lorient, plu-
sieurs sources de bois coexistent. Elles sont
plus ou moins abondantes mais elles ne
sont pas mobilisées de manière équiva-
lente. En raison du caractère urbain du ter-
ritoire, la ressource issue des activités
industrielles ou de l’entretien des jardins,
parcs et bords de voiries ne présente-t-elle
pas un potentiel au moins aussi élevé que
celui du bocage et de la forêt pourtant assez
étendus ?
1° le bois issu de la forêt
Malgré son caractère urbain, le pays de Lo-
rient offre un taux de boisement supérieur
à 25% soit le plus élevé de Bretagne. Les
communes d’Inzinzac, Plouay, de Lanvau-
dan, Bubry, Quistinic affichent les taux de
boisement les plus forts, supérieurs à 30%
alors que la moyenne régionale est plutôt de
10%.
D’après l’étude réalisée par le Conseil Gé-
néral du Morbihan, la ressource potentielle
brute représenterait environ 14 000 tonnes
par an3 . Les rémanents d’entretien de la
forêt sont de loin le gisement le plus impor-
tant. Pourtant la forêt reste peu exploitée.
La structure éparpillée de la propriété fores-
tière avec plus de 5000 propriétaires, très
majoritairement privés, ne favorise pas une
gestion optimale.
3. Les ressources locales
à mobiliser
(3) : Les chiffres cités font référence à une disponibilité «brute» à distinguer d’une disponibilité nette dans les conditions techniques et économiques du
moment. La disponibilité nette augmente mécaniquement avec le prix du bois.
Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 201416
Le morcellement important des
boisements du Pays de Lorient
Peuplements feuillus majoritaires
Peuplements résineux majoritaires
Espaces urbanisés
Périmètre du Pays
Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 17
La plaquette, produite directement à partir
de la forêt, est obtenue par broyage de bois,
qu'il soit sous la forme de billons, grumes,
arbres entiers, ou rémanents d'exploitation
forestière.
Les opérations de broyage sont réalisées di-
rectement sur le centre de stockage et de
conditionnement. Des billons ou grumes
stockés sont passés dans un broyeur qui
projette la plaquette ainsi produite soit dans
un hangar de stockage, soit directement
dans un camion pour la livraison.
Les arbres entiers avec leurs branches peu-
vent également être utilisés. Il est néan-
moins nécessaire que le broyage se réalise
en forêt ce qui présente des contraintes de
site et élève le prix de revient.
Le CETEF du Morbihan, en partenariat avec
le CRPF de Bretagne et l’AILE ont conduit
une étude4 sur les plaquettes forestières en
Bretagne. 10 chantiers représentatifs des
essences présentes dans le Morbihan ont
été analysés. La production de plaquettes
sèches (25% d’humidité) est revenue en
moyenne à 120 € la tonne livrée, ce qui au
regard des prix de marché s’avère trop
élevé. La structure du coût révèle un poids
important de la partie abattage (32%) et
abattage + débardage (50%) en raison sem-
ble–t-il d’une faible productivité des par-
celles au regard des coûts des machines et
de la main d’œuvre nécessaire. L’étude pré-
cise aussi que la nécessité de stockage pour
sécher les plaquettes humides alourdit le
coût. Or, les grosses chaudières (supé-
rieures à 10 MW) seraient capables d’absor-
ber des plaquettes humides (supérieures à
45%) ce qui réduirait significativement les
coûts du bois livré.
Les bois issus de l’entretien
du bocage
Le bocage est particulièrement présent
dans le Morbihan et dans le pays de Lorient.
Son intérêt écologique, paysager et écono-
mique est désormais démontré, il fait l’objet
d’un soutien actif des collectivités et de la
chambre d’agriculture5 . Le programme,
«Breizh bocage», vise à la reconstitution du
bocage, à l’amélioration de la qualité de
l’eau, à la valorisation du paysage. Les
haies, en effet, écrêtent les crues, diminuent
le ruissellement à l’origine de l’érosion des
sols. Elles constituent aussi un habitat pour
certaines espèces animales et végétales.
L’entretien des haies est cependant néces-
saire. Leur élagage devient dès lors une
source de valorisation en plaquettes ou bois
bûches.
Dans le pays de Lorient la disponibilité brute
serait de 4500 tonnes (programme Breizh
bocage). Comment mobiliser cette res-
source ?
Des réunions d’information se sont tenues
ces dernières années. La moitié des agricul-
teurs serait intéressée par une diversifica-
tion en faveur des énergies renouvelables et
notamment du bois énergie.
Mais selon la Chambre d’Agriculture du Mor-
bihan, la mobilisation est restée faible en
raison du manque de temps et d’une rému-
nération jugée trop faible.
La Ville de Lorient est en relation avec des
agriculteurs et CUMA pour valoriser le bois
du bocage. Elle estime à 1200 m3 le volume
ainsi récolté (soit 20% des besoins environ).
(4) : Étude de faisabilité pour la production de plaquettes forestières en Bretagne, CRPF, CETEF 56, Chambre d’agriculture du Morbihan, AILE, septembre
2009.
(5) : Entretien courant des haies et autre bordures de champ, valorisation du bois, Chambres d’agriculture de Bretagne, octobre 2006.
Les expériences menées notamment dans
les Pays des Cornouailles ou d’Auray nous
montrent :
1- L’intérêt global d’entretenir les haies et
de valoriser la matière issue de l’élagage en
rémunérant ainsi le travail accompli. Cet in-
térêt bien compris par les communes est ap-
paru comme un signe encourageant les
agriculteurs à se lancer.
2- La nécessité de convaincre chaque ex-
ploitant et d’animer le réseau. Cela néces-
site du temps, de la force de persuasion et
la présence d’un référent, interlocuteur des
agriculteurs.
Les taillis à courte rotation
Encore marginale, cette source peut s’avérer,
dans certains cas, intéressante. Les taillis à
très courtes rotations (TTCR), sont cultivés
pour un usage énergétique. Saule, eucalyp-
tus, peuplier ou robinier faux acacia, miscan-
thus sont les principales essences cultivables
en taillis et aptes à supporter des coupes fré-
quentes. Tous les 2 ou 3 ans, la récolte peut
être entièrement déchiquetée et vendue sous
forme de plaquettes forestières.
L’AILE a coordonné un programme européen
sur l’expérimentation de la filière TTCR en
Bretagne (projet Life Environnement Wilwa-
ter) et le Syndicat d’Assainissement d’Hen-
nebont, Inzinzac-Lochrist y a répondu en
plantant 4 hectares de saules en 2006 pour
la valorisation des boues du syndicat et pro-
duire du bois énergie. Le coût d'implantation
est de l’ordre de 2500 à 3000 € les 15 000
boutures par hectare. Un hectare peut four-
nir à terme 36 tonnes de matière sèche par
cycle. Le bois vendu (ou autoconsommé) à
80 €/tonne, laisse une marge nette qui ne
dépasse pas 100 €/hectare, selon Aurélie
Leplus. “À terme, avec des surfaces plan-
tées plus importantes, permettant de répar-
tir les charges fixes de récolte, ces marges
pourront atteindre 400 €/hectare, sans les
primes allouées aux cultures énergétiques".
Les scieries
La plaquette issue des industries de trans-
formation du bois (Produits connexes du
sciage). Elle est produite à partir des chutes
de bois résultant du sciage des grumes.
La granulométrie dépend du broyeur utilisé.
Le plus souvent cette plaquette est très
adaptée pour les chaufferies de moyenne
puissance.
La Ville de Lorient a recours pour sa chau-
dière du Moustoir à des chutes de scieries
par le biais d’un GIE comprenant quatre
scieurs. Cette ressource fournit 400 m3 soit
une centaine de tonnes par an pour une res-
source évaluée à 464 tonnes (Recensement
GIE Bretagne Scierie, 2011).
Le bois d’opportunité
Le bois d’opportunité désigne la ressource
issue de l’entretien ou de l’abattage d’ar-
bres. Il s’agit de récupérer le bois provenant
de chantiers dispersés sur le territoire.
Concrètement, plusieurs cas de figure se
présentent. :
n Les linéaires (bords de route, lignes élec-
triques…)
n Les aménagements paysagers (parcs pu-
blics)
n Les élagages de propriétaires privés
n Les linéaires de bord de rivières : Les tra-
vaux d’entretien se sont accélérés ces trois
dernières années ; ils sont désormais sou-
tenus par la collectivité au travers des
contrats territoriaux de milieux aquatiques.
Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 201418
Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 19
La ressource est aujourd’hui exploitée par :
n La Ville de Lorient en régie
n La Ville d’Hennebont en régie
n Les fournisseurs de plaquettes fores-
tières comme Bois Ouest Énergie.
L’exploitation s’effectue par contacts entre
le demandeur et un exploitant, élagueurs, le
plus souvent. C’est ainsi que procède la Ville
de Lorient qui conventionne avec une quin-
zaine d’élagueurs intervenant à Lorient et
aux environs ainsi qu’avec des entreprises
de travaux publics, TPSL à Caudan, Pigeon
à Hennebont, Colas à Locoal Mendon.
Les Villes de Ploemeur, Languidic, Quéven,
Gestel, Caudan, Hennebont ainsi que la Di-
rection interrégionale des routes (DIR) et le
Conseil Général du Morbihan sont égale-
ment sollicités.
Enfin, l’hôpital Charcot à Caudan stocke
aussi des quantités de bois issus des tra-
vaux d’entretien du domaine.
KOAD énergie se situait sur le même cré-
neau de la récupération de bois d’opportu-
nité.
C’est une ressource abondante mais disper-
sée car liée à des chantiers. Elle est difficile
à évaluer. Les chiffres varient entre 12 000
tonnes (Ville de Lorient pour le Pays de Lo-
rient) et 25 000 tonnes (étude ODEM pour
le Conseil Général du Morbihan).
Les déchets verts
Le volume, non négligeable, des particuliers
qui déposent leurs déchets verts dans les
bacs des déchetteries prévus à cet effet pré-
sente-t-il un intérêt ?
Le gisement de déchets verts récoltés en
déchetteries représentait 17 595 tonnes
pour Lorient Agglomération en 2011. La part
ligneuse, exploitable en vue de fabriquer du
combustible, n’est pas triée à la source ni
extraite après dépôt. Elle n’est donc pas ex-
ploitable aujourd’hui. Nous n’avons pas
connaissance de collectivité qui aurait en-
gagé ce tri à une exception près en Bre-
tagne. La communauté de communes de la
Bretagne Romantique (Ile et Vilaine) et le
syndicat mixte de traitement des ordures
ménagères, en vue de diminuer l’apport de
déchets verts en déchetteries, proposent
aux particuliers un broyeur en location. C’est
un premier pas vers une valorisation éner-
gétique du bois des jardins des particuliers.
Lorient Agglomération devrait effectuer un
test de tri à la source sur la déchetterie de
Ploemeur afin de déterminer la part li-
gneuse des déchets apportés par les parti-
culiers, en dehors de la période estivale
(entretien avec Sébastien Lejal, le 3 janvier
2014).
Le cas des lignes électriques
En tant que concessionnaire des réseaux de
distribution d’électricité, ERDF et RTE sont
responsables de l’exploitation des lignes
moyenne et basse tension. ERDF doit no-
tamment veiller à la qualité de l’électricité
(stabilité de la tension, absence de coupure,
etc.) ainsi qu’à la sécurité des personnes et
des biens à proximité des ouvrages. L’éla-
gage est une des actions d’entretien néces-
saire pour remplir pleinement cette mission.
L’article 12 de la loi du 15 Juin 1906 sur les
distributions d’énergie reconnaît au conces-
sionnaire le droit de couper les arbres et les
branches qui, se trouvant à proximité de
l’emplacement des conducteurs aériens
d’électricité, gênent leur pose ou pourraient
par leur mouvement ou leur chute occasion-
ner des courts -circuits…
Le bois en fin de Vie
Il provient des industries du bois ou utilisant
des emballages, palettes, panneaux en bois.
Son utilisation n’est possible qu'à condition
que le bois utilisé ne soit pas peint ou vernis,
ou aggloméré. Elle implique que le circuit de
récupération garantisse un strict tri et une
caractérisation entre bois souillé et bois pro-
pre. Il faut que la quantité de bois puisse ga-
rantir une combustion exempte de polluants
(traitement des bois, etc...).
Les chaudières automatiques au bois ne
sont pas conçues pour épurer les fumées de
rejets toxiques issues de la combustion de
plastiques, colles… que la réglementation
impose. D’autre part, brûler un combustible
non adapté peut nuire au bon fonctionne-
ment et à la durée de vie de la chaudière.
La communauté d’Emmaüs chauffe ses bâ-
timents avec la plaquette bois issue de pa-
lettes de récupération. Elle s’est dotée d’une
plateforme et d’un broyeur ce qui la rend au-
tonome et lui permet de vendre sur le mar-
ché de la plaquette. Ce bois est
préalablement trié, il est sec et non traité.
Environ 200 tonnes sont annuellement pro-
duites.
Des élagueurs y apportent leur bois. En
2012, 370 m3 apparent plaquette (acheté 4
euros le m3) ont été recueillis sur la plate-
forme.
Lorient a signé un partenariat avec la plate-
forme pour de la plaquette issue d’élagage ;
elle n’a plus recours aux plaquettes issues
des palettes.
La société Sylv’eco, dont une des plate-
formes se situe dans le Morbihan à Pers-
quen utilise cette ressource qu’elle mixte
avec la plaquette forestière.
La ville d’Hennebont avait conclu un marché
avec Sylv’ECO en 2011/2012. Il s’agissait
d’un marché pour une fourniture d’un mé-
lange de plaquettes forestières à 70% et de
déchets industriels banaux à 30 %. Le prix
d’achat livré était de 46,50 €HT la tonne.
Dans le cadre de ce marché d’une durée
d’un an, 300 tonnes ont été commandées.
La Ville d’Hennebont fait remarquer que
«dans la pratique, la part des déchets de
bois par rapport au bois forestier est difficile
à contrôler. Plusieurs livraisons ont été refu-
sées pour non-conformité de la qualité. Ces
matériaux génèrent des scories ou des mâ-
chefers». La Ville a depuis opté pour un com-
bustible 100% d’origine forestière en
arguant un meilleur pouvoir calorifique, des
incidents réduits, un meilleur rendement de
la chaudière et moins de cendre après com-
bustion.
Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 201420
Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 21
Disponibilité
brute
Forces Faiblesse
Bois issus des forêts 14 000 tonnes
qualité du bois
proximité géographique
du gisementdes forêts
coût d’exploitation éle-
vée(120 € / Tonne sèche)
Bois issus du bocage 4500 tonnes
qualité du bois
proximité géographique
entretien et maintien du
bocage
diversification d’activité
pour les agriculteurs
synergie avec politique
d’aménagement du terri-
toire
initiatives locales à proxi-
mité (Quimperlé, Auray)
coût d’exploitation élevé,
dispersion des chantiers
mobilisation encore trop
faible des agriculteurs
dans le pays de Lorient
Taillis à courte
rotation
variable,
36 Tonnes par hectare
par cycle (3 ans)
maîtrise de la ressource
(quantité et qualité) réuti-
lisation de friches agri-
coles ou urbaines
superficie à consacrer
élevée
rendement faible pour
une utilisation à grande
échelle
Bois d’opportunité 12 000 à 25 000 t
disponibilité
proximité géographique
coût faible
valorisation énergétique
de déchets
dispersion des chantiers,
nécessite une animation
à temps complet
Bois en fin de vie inconnu
coût faible
valorisation énergétique
de déchets
disponibilité
nécessite une récupéra-
tion et un tri
qualité du bois exigée,
risque de pollution
Déchets verts des
collectivités
part ligneuse inconnue
valorisation énergétique
de déchets
coût faible
nécessite un tri à la
source, en déchetterie ou
au niveau du centre de
compostage.
n Les maître d’ouvrages publiques de
chaudières (villes, bailleurs, centre hospita-
lier…) voir paragraphes 2 et 3 ainsi que les
agriculteurs et industriels qui exploitent leur
ressources.
n Les porteurs de projets privés : Nass
et Wind bois énergie, (rendez-vous le 19 juin
2013 avec Monsieur AUDRENO)
n AILE, Association d’Initiatives Locales
pour l’Énergie et l’Environnement, une
agence locale de l’énergie créée par
l’ADEME de Bretagne et les cuma du Grand
Ouest .
n Les fournisseurs de plaquettes à
proximité du pays de Lorient (Morbihan et
Finistère)
n Bois Ouest Énergie (visite et rendez-
vous le 13 septembre 2013 avec Jean Pierre
Quermoal) BOE est issu d’un groupe de 5 en-
trepreneurs de travaux agricoles. L’entreprise
intervient en amont auprès des propriétaires
ou exploitants pour proposer une récupéra-
tion de bois destiné à être broyé sur place.
BOE dispose d’un broyeur et de plusieurs
plateformes de stockage et de séchage dont
une à Languidic qu’elle loue 6000 € par
mois pour une surface de 1000 m². Elle est
locataire d’un hangar à Hennebont. Le bois
est ensuite entreposé puis vendu à des utili-
sateurs. BOE possède un camion remorque
à fond mouvant. Devant les prix de location
élevé (400 €/h) et pour plus de souplesse
l’entreprise s’est également dotée en 2012
d’un broyeur. L’entreprise livre en bois la ville
d’Hennebont et l’hôpital de Pontivy où elle a
ouvert un site de stockage à Saint Gérard.
Prix de rachat du bois 6 euros/m3 plaquette
apparente. Prix de revente 23 à 30 € le MWh
hors livraison. Le coût du transport est selon
Jean Pierre Quermoal de loin le poste le plus
lourd et difficilement maîtrisable.
n Sylv’eco, créé en 2009, Une première
plateforme de 1,5 hectare a vu le jour à Pleu-
dihen-sur-Rance, puis une seconde de 2 ha à
Persquen (56). Le bois est issu de différentes
sources (Industrie, BTP et forêts) dans un
rayon de 100 km. Sylv’Eco a notamment
conclu des marchés avec la ville d’Hennebont,
Bretagne Sud Habitat, Dalkia et Cofely (loge-
ments sociaux à Auray et Concarneau...). L’en-
treprise prétend disposer de 6000 tonnes de
stock sur les 2 sites.
n SCIC Nature et Solidaire de Ques-
tembert à Elven
n GIE Bretagne Scieries au Roc Saint
André
n SCIC Bois Sud Cornouailles : Asso-
ciation Douar Énergie + Association Quim-
perlé Energie
n Communauté d’Emmaüs à Rédéné
n Les broyeurs (rayon de 50 km)
n Bois Ouest Énergie
n SCIC Nature et Solidaire à Elven
n Loic LE GALL à Scaër (entreprise de
travaux agricoles).
n Les élagueurs.
On recense une trentaine d’élagueurs ou ex-
ploitants forestiers dans le pays de Lorient.
La Ville travaille déjà avec une quinzaine
Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 201422
4. Une filière locale dans le
pays de Lorient ?
4.1. Les acteurs locaux
de la filière
(pays de Lorient et proche)
Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 23
d’élagueurs (liste disponible) dont la plupart
sont proches de Lorient. Il ne semble pas
exister d’organisation fédérant la profession
localement.
n Les paysagistes regroupés au sein de
l’Union des Entreprises du Paysage. En Bre-
tagne, la correspondante pour le Morbihan
(Anne Nezet) n’a pas pour l’instant exprimé
le besoin de s’inscrire dans le projet de fi-
lière bois énergie. Le contact a été établi en
août dernier.
n EDF et RTE. Procèdent par appel d’offre
pour intervenir sous les lignes lorsque c’est
nécessaire.
n Propriétaires privées forestiers regrou-
pés au sein du syndicat des propriétaires fo-
restiers (Monsieur Henri de Bronac,
rencontré le 22 octobre 2012 et le 3 sep-
tembre 2013). Le syndicat est intéressé par
la filière bois énergie locale.
n Chambre d’Agriculture du Morbihan,
contact établi avec Manuel Voisin
n Propriétaires forestiers publiques (ONF,
CG, Villes).
n Gestionnaire d’infrastructures (Conseil
Général, État, communes).
n Système décentralisé avec mobilisa-
tion des ressources locales : Auray com-
munauté, Sud Cornouaille
AURAY communauté (Cécile Le Bars, le 20
septembre 2013). Le territoire dispose de
deux installations. La chaudière dite du Gu-
menen exploitée par COFELY alimente les
logements de Bretagne Sud habitat, princi-
pal bailleur social. La seconde installation,
celle de la porte Océane, une zone d’acti-
vité, doit s’appuyer sur une filière bois lo-
cale. Avec une puissance de deux fois 440
KW, elles consommeront 900 tonnes de
combustibles par an pour alimenter en plus
du centre aquatique, le cinéma et les bâti-
ments proches. Dès 2010, une étude de gi-
sement est réalisée et conclut à un
potentiel de 12 000 tonnes en utilisant
toutes les ressources forestières, agricoles,
DIB, bois d’opportunité. Auray Communauté
opte pour la création d’une plate-forme
communautaire et un approvisionnement
en régie de la chaufferie. Ce choix repose
sur l’optimisation de deux politiques pu-
bliques : le traitement des déchets et la pro-
tection de la ressource en eau.
La plate-forme communautaire accueillera
le bois d’opportunité des communes, des
paysagistes et élagueurs et, au terme des
restructurations des déchèteries, le bois qui
pourra y être collecté. La plate-forme devient
alors une solution locale et gratuite de trai-
tement des déchets de bois.
Le projet devient aussi un outil de la poli-
tique locale en matière de protection de la
4.2. Retour d’expériences en
France (territoires comparables)
et en Bretagne (territoires
proches), témoignage d’experts.
Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 201424
Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 25
ressource en eau par le maintien et la valo-
risation des haies et talus. Avec les agricul-
teurs, la communauté obtient la rédaction
d’une charte de gestion pérenne et raison-
née du bocage en vue de signer une conven-
tion d’achat de plaquette avec la collectivité.
Elle établit un «juste» prix avec le monde
agricole ; 80 € la tonne. Les agriculteurs dis-
posent de 2 ans pour réaliser leur plan de
gestion du bocage (formation et réalisation).
La Plate-forme est opérationnelle en juillet
2012, après réhabilitation d’un hangar agri-
cole ; elle accueille les premières «récoltes»
de bois et se remplit en seulement quelques
mois. Les livraisons chaufferie peuvent
commencer.
Avec les élagueurs et les services tech-
niques des communes, des conventions
sont signées tandis qu’avec les forestiers les
échanges commencent.
Quimperlé Concarneau
La création de la société Énergie Bois Sud
Cornouaille sous forme de SCIC marque
l’émergence d’une filière locale bois pour
tout le Sud Cornouaille.
L’objectif de cette SCIC est double :
n répondre d’abord aux besoins croissants
en bois de chauffage pour alimenter trois
puis bientôt quatre centres aquatiques
(Aquapaq de Scaër en 2005 ; Quimperlé en
2009, Rosporden en 2010 puis concarneau
fin 2013) ainsi que plusieurs autres chau-
dières sur différentes communes installées
(Saint Yvi, Scaër ou en projet (Moëlan-sur-
Mer, Mellac, Arzano, Bannalec, Le Tré-
voux...).
n Unir les forces de deux groupements
d’agriculteurs producteurs de bois déchi-
quetté (Douar Énergie et Quimperlé Énergie)
Les deux intercommunalités de Quimperlé et
de Concarneau ont décidé en 2010 de met-
tre en commun leurs ressources pour accom-
pagner une filière bois. Une étude de
faisabilité a évalué le gisement à 18 000
tonnes annuelles comprenant principale-
ment du bois d’opportunité et de bocage ; le
besoin d’utilisation locale est estimé à 6000
tonnes.
La politique voulue est de sécuriser l’appro-
visionnement au meilleur coût et de favori-
ser l’émergence de projets (pas de filière /
pas de chaufferie et vice versa).
Le coût de revient du bois déchiqueté est
différent selon les sources mobilisées : il est
plus cher s’il s’agit de l’exploitation du bo-
cage (mais il répond en plus à d’autres ob-
jectifs environnementaux), il l’est moins
pour du bois d’opportunité6 . Le mixte est
proposé à un coût de 100 € la tonne HT,
prix, que les collectivités ont accepté en in-
cluant des critères environnementaux dans
leur appel d’offre.
Cas d’une agglomération moyenne et mo-
bilisation des bois d’opportunité et DIB :
Douai, 200 000 habitants.
L’agglomération de Douai (communauté
d’agglomération du Douaisis) est située
dans le bassin minier du Nord Pas de calais,
région très peu boisée et très urbanisée. Or,
le syndicat de valorisation des déchets, le
SYMEVAD valorise les bois de récupération
à des fins énergétiques. Dès 2007, parallè-
lement à l’aménagement d’un grand éco
quartier, le Raquet, est lancée une étude de
gisement de filière bois énergie. Il s’agit
d’identifier sur le territoire de la commu-
nauté d’agglomération du Douaisis, la pro-
duction existante commercialisable en
combustible bois énergie.
Le nouveau centre de compostage adjoindra
une unité de fabrication de combustible et
(6) : À l’arrivée sur plateforme, les plaquettes affichent pour le Bois bocage 49€ / tonne, pour le bois forestier 48€ pour le bois d’opportunité 31€.
de stockage du bois après criblage et
broyage sur place. Le bois sera issu des dé-
chetteries ou apporté sur place (élagueurs,
paysagistes, particuliers, …) sous forme
brute ou déjà broyé. Le Symevad annonce
6000 tonnes de plaquettes de bois chaque
année (dont 2300 tonnes de refus de com-
post et le reste en apports directs de bois
d’élagage et entretiens d’espaces verts pu-
blics).
Parallèlement, la chaudière installée dans
l’écoquartier du Raquet en février 2014 est
gérée par Dalkia dont le contrat de délégation
prévoit un approvisionnement obligatoire de-
puis le centre de compostage privilégiant
ainsi la filière locale. trois filières semblent in-
téressantes pour le projet d’aménagement
du Raquet : La production existante de com-
bustibles bois, les refus de compost, les dé-
chets bois des entreprises paysagistes et de
l'entretien des espaces verts urbains, y com-
pris ceux à venir du Raquet.
Cas d’un système centralisé délégué : An-
gers
Angers, vient d’inaugurer une très grosse
chaudière à Biomasse avec cogénération,
Biowatt. Elle alimentera deux réseaux de
chaleur, 29 km et 14 000 logements en cha-
leur. Le concessionnaire, Dalkia se targue
de collecter 90 000 tonnes de bois énergie
par an provenant pour 2/3 de bois d’éla-
gage, bois de l’industrie, bois courte rota-
tion, dans un rayon de 100 km autour du
site, le tiers provient de la récupération d’ob-
jets en bois en fin de vie (palettes, caisses,
planches non traitées, bois de calage..)
«Biowatts utilise 90 000 tonnes de bois-
énergie par an sous forme de copeaux de
bois «propre», c’est à dire non-traité. Plus
des deux tiers du volume provient de la res-
source forestière. Issus des espaces boisés
dans un périmètre de 100 km autour du
site, les plaquettes forestières sont le fruit
de la transformation de bois d’élagage, de
bois déclassés non utilisables par l’industrie
et de produits d’une sylviculture dédiée (tail-
lis à très courte rotation). Le reste du bois
provient des chutes des industries de trans-
formation du bois (scieries, menuiseries…),
ou de la récupération d’objets en bois en fin
de vie (palettes, caisses, planches non trai-
tées, bois de calage…)».
Rappel de la situation initiale
Les contacts et entretiens menés par Audé-
Lor fin 2012 et 2013 et l’analyse de la situa-
tion locale conduisent aux constatations
suivantes.
Le pays de Lorient connaît un développe-
ment significatif du bois énergie ; les besoins
exprimés (6000 à 8000 tonnes) ainsi que la
ressource estimée (supérieure à 40 000
tonnes) nous amènent à conclure à la possi-
ble émergence d’une filière bois locale à
l’échelle du Pays.
Sans intervention publique, la mise sur le
marché de combustibles se fait par l’inter-
médiaire d’entreprises régionales dont les
plates-formes sont situées non loin de l’ag-
glomération mais il est permis de penser
qu’elles ne pourront pas répondre seules à
un développement annoncé très important
dans les prochaines années ne serait-ce
qu’avec le projet rennais.
La Ville de Lorient et dans une moindre me-
sure celle d’Hennebont ont pris une avance
importante en développant une filière locale
efficace sur un plan économique, environne-
mental et social. Ces villes produisent elles-
mêmes leurs combustibles.
Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 201426
4.3. Les attendus d’une filière
locale)
(7) : Le Symevad comprend 82 communes, 310 500 habitants, trois intercommunalités dont la communauté d’agglomération du Douaisis.
Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 27
D’autres communes ou porteurs de projets
(Ville de Ploemeur, centre de Kerpape, Ville
de Lanester) se montrent intéressées à bé-
néficier de l’expérience acquise voire à par-
ticiper à l’émergence d’une structure
opérationnelle.
La mobilisation de la ressource locale doit
privilégier du bois dit d’opportunités, issu
des chantiers d’entretien, d’élagage sur voie
publique, parcs, jardins publics ou privés.
Elle nécessite un personnel en régie qualifié,
compétent, attentif et très réactifs.
La mobilisation des agriculteurs pour la va-
lorisation des haies n’est possible qu’accom-
pagnée d’un soutien justifiant d’un prix de
revient sensiblement supérieur au marché.
Vers une filière locale
Les communes et acteurs de la filière recon-
naissent les bénéfices que l’on pourrait tirer
d’une organisation à l’échelle du pays :
n Structuration de l’approvisionnement
n Valorisation des ressources en bois du
territoire
n Mutualisation des investissements et
des coûts
Cette organisation pourrait se matérialiser
par :
n Une animation et une sensibilisation au-
près des maîtres d’ouvrages notamment les
communes, les gestionnaires de logements
et d’équipements publics
n Un lieu de stockage (et de broyage) com-
plété le cas échéant par une ou des plate-
formes de transfert
n Du matériel en commun : broyeur, souf-
fleuse, camion souffleur pour livrer les silots
difficilement accessibles
n Un personnel compétent et disponible :
1 équivalent technicien de maintenance (3
agents à Lorient mais pas à temps plein),
Le principal investissement serait donc la
construction d’un lieu de broyage /stockage.
Pourquoi un lieu de broyage et de
stockage ?
n Un point de rencontre entre les utilisa-
teurs de bois et les fournisseurs
n Une sécurisation de l’approvisionnement
pourlesgestionnairesdechaudièrescollectives
n Une maîtrise de l’origine des produits (re-
localisation)
n Une solution pour les communes ou maî-
tre d’ouvrage qui se sont dotées ou se dote-
raient d’une chaudière
n Une meilleure maîtrise des produits (qua-
lité et prix).
À quelles conditions ?
n Un réseau de chaudières collectives
proches générant une masse critique. Le
centre de Kerpape, la Ville de Lorient, la Ville
de Ploemeur, Lorient Agglomération voire
Hennebont constituent potentiellement ce
réseau qui mériterait de disposer d’un lieu
de stockage de plaquettes et de matériels
en commun. D’ores et déjà, le centre de Ker-
pape s’est montré intéressé par la participa-
tion à une filière locale.
n Une localisation bien choisie, proche des
utilisateurs, et à proximité immédiate des
axes de circulation pour une livraison aisée.
n Un terrain constructible et compatible
avec une activité considérée comme indus-
trielle
n Une assiette foncière d’une superficie
d’au moins un hectare8.
Qui investit ?
Trois cas de figure :
n Un privé réalise l’équipement ; la collec-
tivité n’intervient pas.
(8) : Il faut compter 1 m² de hangar par tonne stockée. Soit pour 5000 tonnes, 5000 m² et le double pour les accès et abords, le lieu d’entreposage du bois
avant déchiquetage.
n La collectivité intervient avec le privé en
participant au financement.
n La collectivité intervient en maîtrise d’ou-
vrage, porte l’installation et choisit le mode
de gestion.
À quel coût ?
n Le coût de construction d’un hangar est
de l’ordre de 400 € le m2
n Sachant qu’on considère que la dimen-
sion du hangar est fonction directe de la ca-
pacité de stockage à raison de 1 tonne de
bois stocké pour 1m².
n Hypothèse : une plateforme dont la ca-
pacité de stockage est de 1000 tonnes coû-
terait 400 000€.
Toutefois,
1° Le taux de subvention est de 40 %
2° Il est possible de réduire considérable-
ment les couts d’investissement en dispo-
sant de serres tunnels, à l’instar de ce qui
s’est aménagé sur le site des serres Munici-
pales de Kerdroual. La plateforme aura
coûté 110 000 € pour une surface de ?
Qui gère ?
Différents formes de gestion sont possibles
(régie, SEM, SCIC, GIE, …).
Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 201428
Les + Les -
Régie
De manière directe ou indirecte, la collecti-
vité est l’opérateur
Autonomie financière et déci-
sionnelle, maîtrise de la fi-
lière.
investissement à la charge
d’une seule collectivité
pas de prestation possible à
des tiers
Société publique locale
regroupement uniquement de collectivités
(exemple communes et communauté d’Ag-
glomération )
mutualisation des moyens
pas de prestation possible à
des tiers
investissement public seule-
ment
Société d’économie mixte
une ou plusieurs personnes publiques
au moins une personne privée
mutualisation des moyens
conservation de l’intérêt gé-
néral
investissement moins lourd
mélange d’intérêt public et
privé
SCIC
C’est une société (SA ou SARL) à laquelle la
collectivité participe (dans la limite de 20 %
du capital total). Cette société a pour objet
«la production ou la fourniture de biens et
de services d’intérêt collectif, qui présentent
un caractère d’utilité sociale». C’est égale-
ment une société où chaque personne a une
voix à l’assemblée générale, indépendam-
ment du capital qu’elle a apporté.
La collectivité peut être l’investisseur dans
la plateforme dont elle confie la gestion à la
SCIC.
La collectivité est un acteur
actif de la structuration de la
filière.
Nécessite une animation et un
mode de gouvernance efficace.
La SCIC est en concurrence di-
recte avec des fournisseurs pri-
vés.
Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 29
Tél. : 02 97 12 06 40

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Structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient. Communication AudéLor n° 61, janvier 2014

  • 1. Structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient N°61 avril 2014
  • 2. Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 20142 Contact : Reynald Bavay r.bavay@audelor.com 02 97 88 22 41
  • 3. Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 3 Sommaire Introduction p5 Mémo p9 1. Le développement de la demande : une montée en puissance des chaudières collectives p10 2. Le système d’approvisionnement et l’origine du bois : délégation, régie et filière locale p14 3. Les ressources locales à mobiliser p15 4. Une filière locale dans le pays de Lorient ? p22
  • 4. Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 20144
  • 5. Dans le cadre du programme européen «LEADER», la communauté d’agglomération a missionné l’Agence d’Urbanisme et de Dé- veloppement du Pays de Lorient, AudéLor, pour une analyse de la structuration d’une filière locale bois énergie dans le pays de Lorient. Plus concrètement, cette action consiste en : n une synthèse des expériences réussies sur d’autres territoires (Bretagne et France) n un recensement des acteurs locaux de la filière n un état des lieux des projets locaux (chaufferies, plateformes…) n des entretiens avec les acteurs sur le fonctionnement actuel, les perspectives de développement, les freins, les conditions de développement n une proposition d’un programme d’ac- tions n l’animation de réunions avec les acteurs du réseau pour l’appropriation des résultats de l’étude. Le bois constitue une énergie renouvelable qui se développe rapidement pour les be- soins domestiques, industriels et agricoles. Depuis une dizaine d’années les collectivités locales se dotent d’installations pour chauffer leurs équipements ou alimenter un réseau de chaleur. La Ville de Lorient a ouvert le bal au début de la décennie 2000 et depuis, plu- sieurs communes du pays de Lorient ont franchi le pas ou s’apprêtent à le faire. Le contexte est aujourd’hui favorable à la poursuite de ce développement : n Le bois pour fournir de l’énergie est inté- gré dans le cadre d’une politique globale de développement des énergies renouvelables (Grenelle de l’environnement). En effet, le bilan carbone est considéré comme neutre, la combustion du bois étant compensée par la croissance de la forêt dans le cadre d’une gestion durable (c’est au moins le cas en France). La pollution atmosphérique issue d’une chaudière collective utilisant du bois non souillé ne présente pas de risque spé- cifique compte tenu des techniques ac- tuelles de traitement des fumées1. n Localement, l’agenda 21 et le plan cli- mat de Lorient Agglomération ont affirmé le soutien de la communauté d’agglomération à la structuration au développement d’une filière locale. n Le prix du bois, au regard des autres combustibles, reste peu élevé, et surtout non indexé aux produits pétroliers. Les éner- gies fossiles (gaz, fuel) et l’électricité enre- gistrent une hausse importante sur la dernière décennie et les perspectives ne sont pas favorables. n Le secteur bois énergie bénéficie de fonds d’aide spécifiques directes au déve- loppement de chaudières collectives (fonds chaleur ADEME, plan bois Énergie Bretagne 2007-2013, département…)2 . Les subven- tions ont ainsi couvert plus de 40% du finan- cement des opérations de Lorient, Hennebont et Lanester. Introduction Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 5 (1) : En revanche, certains appareils de chauffage domestique fonctionnant au bois, sont sources de pollutions atmosphériques notamment par les particules fines. Le renouvellement d’un parc d’appareils anciens et peu performants et le renforcement de l’isolation des bâtiments devraient réduire dans les deux prochaines décennies cet impact. (cf. Le bois et la qualité de l’air, note de synthèse,ADEME, Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la Mer, Juillet 2009). (2) : Le plan bois régional 2007-2013 est en cours de révision.
  • 6. Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 20146 En conséquence, en dépit d’un investisse- ment conséquent, l’amortissement d’une installation bois (bénéficiant de subventions de surcroit) est tout à fait acceptable pour une collectivité. Ces critères, économiques et environnemen- taux, ne suffisent pas. Il faut en effet au moins deux autres conditions n La disponibilité : fabriquer des «pla- quettes» qui satisfont aux chaudières instal- lées nécessite une ressource locale ou régionale disponible à tout moment de l’an- née ; transporter le combustible sur des cen- taines de kilomètres n’est en effet pas souhaitable pour rester cohérent avec les autres objectifs environnementaux (réduc- tion des émissions gaz à effet de serre) et sociaux (développement de l’emploi local). n Le stockage. Le volume des plaquettes, couramment utilisées dans les chaudières collectives, est élevé (de l’ordre d’un m3 pour 250 kg de combustible). Les combus- tibles doivent le plus souvent être entrepo- sés pour être asséchés. Dans le rapport, nous avons choisi de privi- légier les installations les plus puissantes (puissance supérieure à 200 kW) générale- ment destinées à chauffer des équipements publics, des logements collectifs ou alimen- tant un réseau de chaleur urbain, pour les- quelles majoritairement, le combustible utilisé se présente sous forme de «pla- quettes». Le combustible, sous forme de gra- nulés ou pellets est plutôt destiné aux plus petites chaudières. On utilisera le terme de «filière bois énergie», sans distinction d’échelle spatiale, pour dé- signer l’ensemble des modes d’approvision- nement possibles pour la production de chaleur en utilisant le bois issus des forêts ou du bocage, les broyats de chutes issus de l’industrie du bois, le bois issu des déchets (cagette ou palettes), des coproduits issus de la transformation du bois (écorces et sciures). Le bois, une énergie renouvelable à faible émission de gaz à effet de serre. Gaz Fuel Charbon Bûches Déchiqueté Plaquettes Granulés Même énergie d’environ 1,5 kWh, soit la quantité de chaleur nécessaire pour porter à ébullition environ 25 l d’eau Énergies fossiles Énergies renouvelables 190 g de butane et propane 1/4 de litre de fuel 270 g de charbon (Anthracite) 1,5 dm3 de bûches 2,5 litres de plaquettes 540 g de granulés 575 g de CO2 564 g de CO2 982 g de CO2 La combustion du bois donne également du CO2 en quantité. C’est une restitution du carbone stocké. le bilan carbone est nul. 0,44 € 0,24 € 0,20 € 0,05 € 0,07 € 0,15 € Introduction Tarifs juin 2012
  • 7. Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 7 Émission de gaz à effet de serre (équivalent CO2) pour produire 1 kWh utile chez l’usager. Les émissions intègrent également la combustion et la mise à disposition (transport du à la livraison). Une énergie dont les coûts de marché évoluent favorablement. Chauffage domestique Fuel Gaz Électricité Poêle à granulés Bûches à granulés Plaquettes chaudière Bûches chaudière 0 50 100 150 200 250 (g éq. CO2) 300 350 400 450 500 466 222 33 33 40 42 105 Situation en 2012 Prix national €/Mwh 120 Plaquette forestière Plaquette bocagère Plaquette de scierie Broyat de recyclage de classe A Granulés (vrac) Fuel Gaz Électricité 100 80 60 140 20 0 Source : ADEME
  • 8. Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 20148 Introduction Évolution des prix ces 5 dernières années - Valeurs à monnaie courante Bois plaquettes (30% HR) Bois bûches (séchées 1 an) Bois pellets ou ganulés (vrac) Mazout (2000 l) propane vrac Gaz naturel tarif B Électricité tarif simple Électricité tarif bi-horaire cEUR /kWh (PCI) 25 24,7 23,6 9,1 8,1 7,9 5,5 4,2 3,1 06/200809/200812/200803/200906/200909/200912/200903/201006/201009/2010 12/201003/201106/201109/201112/201103/201206/201209/201212/201203/201306/2013 20 15 10 5 0 Un investissement conséquent mais amorti par le prix du combustible… Comparatif des coûts de fonctionnement chaufferie bois chaufferie fioul 20 40 60 80 100 0 chaufferie bois Annuité d'emprunt et provision Maintenance surveillance Achat du fioul Achat du bois …et soutenu par les pouvoirs publics 1 200 000 2 000 000 1 500 000 1 000 000 500 000 1 000 000 800 000 800 000 600 000 400 000 0 Département ADEME Région (plan bois) FEDER Ville ANRU Région (ANRU) Financements des installations de Lorient (1 090 000 €) en 2001 et de Lanester (1 850 000 €) en 2010
  • 9. Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 9 1 mégawatt (MW) = 1000 kilowatt (KW)= 1 million watts (W) La puissance d’une installation s’exprime en watt : Elle définit un potentiel de production d’énergie. Pour produire de l’énergie, il faut qu’elle… fonctionne. La consommation s’exprime en kWh C’est l’énergie produite lorsque l’installation fonctionne. Une chaudière d’1 MW fonctionnant à plein pendant une heure produit 1MWh. Le pouvoir calorifique dit «inférieur» (PCI) exprime la production de chaleur «sensible» par unité de combustible. Il est fonction du type de bois et surtout de son taux d’humidité. Voici quelques équivalences : Pour mesurer les volumes de plaquettes de bois, l’unité est le mètre cube apparent (MAP) qui varie entre 250 kg/m3 pour du bois sec à 350 kg/m3 pour du bois fraîchement broyé. Elle permet d’évaluer les volumes de stockage, les coûts de transport et la capacité d’autonomie des silos. Pour comparer des volumes (mètres cubes) et des masses (tonnes) et déduire l’énergie produite, voici quelques équivalences (source : Comité National pour le Dé- veloppement du Bois) 1 MAP de plaquettes = 330 kg de plaquettes ; 0.5 m3 de plein bois ; 3/4 Stères ; 220 kg de granulés ; 500 kg d’écorces 88 m3 de gaz naturel ; 78 kg de propane ; 100 l de fioul = 1000 kWh Mémo Granulés de bois PCI : 4,4 à 4,6 kWh/kg Humidité sur brut : 5 à 10 % Masse volumique : 700 à 750 kg/m3 Plaquettes PCI : 3,3 à 3,9 kWh/kg Humidité sur brut : 20 à 30 % Masse volumique : 200 à 300 kg/m3 3/4 de stère de bûches 500 kg d’écorces 220 kg d’écorces 1m3 apparent de plaquettes Déchiquetage = == 1000 kWh 100 litres
  • 10. Nous constatons depuis environ 10 ans une multiplication des chaufferies collectives en France et notamment en Bretagne et dans le Pays de Lorient... Elles sont portées par des collectivités mais aussi par des bailleurs sociaux, industriels, agriculteurs. Par des collectivités avec ré- seaux de chaleur urbains La Ville de Lorient, après avoir choisi la so- lution bois pour les serres municipales (chaudière de 220 kW), a installée une deuxième chaudière à proximité du stade du Moustoir dès 2003. Sa puissance, 1500 kW (deux chaudières de 750 kW), permet de desservir la piscine, le Grand Théâtre, la tri- bune présidentielle du stade., Elle utilise 1200 tonnes de plaquettes bois. Elle rem- place quatre installations, trois au gaz, une au fuel. À l’époque, l’investissement avait re- présenté 1 089 000 € dont 230 000 pour la seule chaudière. Les subventions repré- sentaient 45% de l’investissement (ADEME, Région, Département, FEDER). Depuis, d’autres bâtiments en sont équipés, la priorité étant de remplacer de vieilles chaudières par des chaudières bois pour des équipements énergivores : Keryado (chaudière à granulés) et crèche Bouvet, 100kW, École Bois Bissonnet, 200 kW. S’ajoutent encore 2 projets alimentant les Cité Kesler Gymnase Jean Zay Gymnase Léo Lagrange Gymnase Pierre de Goubertin Future chaufferie bois Hôtel de Ville CAF Foyer logement Médiathèque Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 201410 1. Le développement de la demande : une montée en puissance des chaudières collectives. Le réseau de chaleur de Lanester, d’une longueur de 1700 mètres dessert 13 points de livraison, parmi lesquels, l’hôtel de Ville, le lycée et la résidence Kessler De- villers
  • 11. Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 11 écoles maternelles Kersabiet, Nouvelle Ville (2 fois 200 kW) et Poulorio (et la mai- son du Garde du Parc Chevassu (50 kW). C’est en tout, une puissance installée de plus de 2 MW. La Ville de Lanester s’est équipée en 2010 d’une chaudière d’une puissance bois de 1350 kW pour une puissance totale de 4170 kw (2 chaudières gaz), avec un réseau de 1700 m qui alimente notamment les gymnases de Coubertin, Leo Lagrange et Jean Zay, le Foyer d’Aragon, la médiathèque, l’Hôtel de Ville, la C.A.F., le Lycée Jean Macé, la résidence Kesler Devillers, 220 loge- ments, le patrimoine de Bretagne Sud Habi- tat. L’investissement s’est élevé à 1,8 M€ HT dont 60 % de subvention (ADEME, FEDER, Région, Département, ANRU) ; La Ville d’Hennebont a installé une chau- dière d’une puissance de 600 kW, dans le cadre de la réalisation du complexe aqua- tique du Kerbihan, la ville a décidé la mise en œuvre de production d’eau chaude fonc- tionnant en bi-énergie (biomasse et gaz) ainsi que la création d’un réseau de cha- leur pour assurer le chauffage de divers bâ- timents (la maison des associations et la maison de l’enfance, le bâtiment Che- vassu, l’EHPAD, la maison Gérard Philippe). Avant 2015, 66 logements construits par Cap Lorient Habitat auront été raccordés au réseau. L’enquête menée auprès des 30 communes du pays de Lorient montre que peu d’autres communes ont envisagé de s’équiper en chaudière bois. Seules Ploemeur et Groix ont manifesté leur intérêt. La ville de Ploemeur, va disposer d’une pre- mière installation au bois pour son futur es- pace culturel (médiathèque). Cette chaudière d’une puissance de 56 kW fonc- tionnera avec un combustible sous forme de granulés. Sur sa lancée, la ville étudie la possibilité d’avoir recours à une chaudière collective avec réseau de chaleur dans le cadre de la zone d’aménagement concerté. La ville de Groix, projette également d’amé- nager un réseau de chaleur alimentant la mairie, le Village Vacances VVF, et l’EHPAD. À l’occasion du projet d’extension du Triskell, Lorient Aggglomération étudie la mise en place d’un réseau de chaleur dans le sec- teur universitaire. L’étude de faisabilité (jan- vier 2014) intègre les gros consommateurs comme les Lycées Dupuy de Lôme, Colbert, Marie le Franc et Saint-Joseph, l’Université (UFR, IUT, RU, BU…), d’autres gros consom- mateurs publics ou privés éventuels, les im- meubles ou ensembles d’immeubles d’habitations situés à proximité du tracé. Il s’agit aussi de proposer le ou les meilleurs emplacements de la chaufferie collective biomasse en fonction des besoins de cha- leur estimés. Par des bailleurs sociaux Bretagne Sud Habitat, a décidé de se rac- corder au réseau de chaleur de Lanester dé- crit plus haut (400 logements) et à celui d’Auray. Lorient Habitat Réalisation d’une chaufferie bois gaz centra- lisée à Kervenanec Lorient desservant, via un réseau de chaleur enterré, environ 300 logements, dans le cadre d’une réhabilita- tion, puissance 720 kW. Réalisation d’une seconde chaufferie à Ker- guillette. L’installation comprenant une chaudière bois (puissance : 720 kW) et 2 chaudières gaz (puissance unitaire : 900 kW) et un réseau de chaleur.
  • 12. Par les établissements de santé Kerpape, le centre de rééducation à Ploe- meur, a installé en octobre 2013 une chau- dière d’une puissance de 750 KW couplée à une chaudière gaz en remplacement de l’ancienne installation qui fonctionnait au fuel. Une seconde chaudière d’une puis- sance sensiblement égale est projetée en 2014. Les besoins sont estimés à 800 tonnes par an soit un volume de 6000 m3. Bois Ouest Énergie a été retenu comme fournisseur. La livraison s’effectue par ca- mion de 90 m3, à raison d’une livraison par semaine environ. Afin de sécuriser son approvisionnement et d’en maîtriser le coût, le centre de Kerpape estime avoir besoin d’un lieu de stockage à proximité de la chaudière. Il annonçait son intention de déposer un dossier auprès de l’ADEME avant la fin de l’année 2014 (entre- tien du 14 janvier 2014). Il serait prêt à par- ticiper avec les collectivités à la structuration d’une filière bois locale. Deux maisons de retraite à Ploemeur bourg et Lorient (Lorientis) seront également équi- pées d’une chaudière bois d’une puissance de 250 KW environ chacune. Par des industriels L’entreprise Colin à Plouay (185kW) est spécia- lisée dans la fermeture de fenêtres et portes et dans la rénovation en menuiserie. Implantée notamment à Plouay, elle s’est dotée d’une chaudière d’une puissance de 185 kW. Le Touze, menuiserie et scierie a installé à Lorient une chaufferie de 1500 kW il y a une vingtaine d’années. L’installation comprend la chaudière, le silo de stockage des déchets bois et un broyeur. Elle sert à sécher le bois et les bâtiments. Par des agriculteurs L’Earl De Restrezerch à Pont- Scorff (élevage de porcs et 120 ha de surface agricole), 120 kW, 300 m3 de bois déchiqueté (80 tonnes). A Inguignel, exploitation équipée d’une chaudière automatique à bois déchiqueté, 35 kW pour chauffer une maison rénovée de 180 m2 et la production d’eau chaude en salle de traite. 45 m3 de bois issu de l’ex- ploitation (15 tonnes). Les chaudières individuelles Les chaudières individuelles se développent également. Les données proviennent des demandes de subvention octroyées directe- ment par la Communauté d’agglomération et par les communes de Ploemeur, Quéven, Guidel. Une vingtaine de demandes par an sont enregistrées entre 2009 et 2011, 10 en 2012. Il s’agit quasi exclusivement de chaudières à bois granulés représentant quelques tonnes par an. Selon Ingrid Chatelain, de l’agence de l’éner- gie, ALOEN, les ménages hésitent à consen- tir un investissement lourd pour s’équiper d’une chaudière bois et privilégient souvent les travaux d’isolation, ce qui correspond aux objectifs politiques fixés par ailleurs. En tenant compte des projets engagés, le seul développement des chaudières collectives entrainerait une consomma- tion de 6000 à 8000 tonnes par an. Ce volume est-il suffisant pour créer une « fi- lière bois locale » ? Selon, l’agence de l’éner- gie, AILE, le seuil théorique permettant de faire fonctionner une filière locale se situe aux alentours de 5000 tonnes par an. C’est alors que des économies d’échelle peuvent Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 201412
  • 13. Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 13 se réaliser en mettant en commun un ou plusieurs lieux de stockage et en mutuali- sant les moyens de récoltes et de produc- tions de plaquettes. Or, dans les 10 prochaines années, le déve- loppement des installations contribuera à augmenter encore la consommation de bois. Dès lors la question du mode de mobi- lisation de cette ressource, de sa prove- nance, de la qualité du bois disponible est posée. Elle se pose déjà à l’échelle de la ré- gion Bretagne avec la perspective d’une multiplication de très gros projets comme celui porté par Dalkia pour la ville de Rennes. Nous allons voir qu’à une échelle plus lo- cale, cette question de l’approvisionnement dépend avant tout du système d’organisa- tion choisi (deuxième partie du rapport) et de la capacité des collectivités à mobiliser la ressource locale plus que de la ressource en elle-même (troisième partie). GAVRES LARMOR-PLAGE PORT-LOUIS PLOEMEUR LORIENT RIANTEC PLOUHINE LOCMIQUELIC LANESTER MERLEVENEZ KERVIGNAC QUEVEN GESTEL CAUDAN Hôpital Charcot HENNEBONT réseau urbain activité / industrie santé autre chaudière plateforme Puissance des chaudières 100 Kwatt 700 Kwatt 1500 Kwatt
  • 14. Lorient, Lanester et Hennebont, toutes les trois à l’initiative d’un projet de réseau de chaleur alimenté par une chaudière bois, ont chacune mis en place un système d’ap- provisionnement différent. La Ville de Lanester a fait le choix d’une dé- légation de service public (DSP). Ce choix «s’expliquait par l’am- pleur et la technicité des investissements à réaliser : 1 890 500 € HT, ainsi que par le savoir-faire néces- saire au fonctionne- ment et à la maintenance des ins- tallations qui seront construites» (Claire Lièvre, Ville de Lanes- ter). La durée de la concession est de 24 ans. Le contrat com- prend notamment l’exploitation des chaudières et du ré- seau de chaleur ainsi que la fourniture des combustibles. Le bois est donc fourni direc- tement par le concessionnaire Dalkia. L’ori- gine exacte n’est pas précisée. L’entreprise, filiale de Véolia, dispose d’une plate-forme à Fougères. On suppose donc que le bois provient du grand ouest, Bretagne et Dépar- tements voisins. C’est la raison pour la- quelle, en 2012, la ville s’est interrogée de l’origine de l’approvisionnement et s’est tournée vers AudéLor pour étudier les contours possibles d’une filière bois à l’échelle du Pays de Lorient. La Ville de Lorient procède en régie et s’ap- provisionne très localement. Les deux tiers de l’approvisionnement proviennent de bois d’opportunités, bois d’élagage essentielle- ment récoltés à Lorient et dans l’aggloméra- tion. La ville est en contact avec une quinzaine d’élagueurs professionnels. Elle procède elle-même au broyage sur place pour les gros volumes (la ville loue un broyeur) ou utilise sinon des plateformes de proximité : à Caudan, sur le site de l’hôpital Charcot (environ 150 tonnes), ou celle de l’association KOAD Énergie (cette plate- forme a depuis disparu) qui loue une par- celle à un agriculteur. Le reste provient de chutes de scieries ou de bois forestier. La plateforme Emaüs à Rédéné fournit aussi une part des besoins de la Ville en pla- quettes forestières à un prix de 60 € la tonne. Le bois déchiqueté, livré séché ou humide est entreposé dans un hangar loué par la ville sur le site du Port de Commerce. Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 201414 2. Le système d’approvisionnement et l’origine du bois : délégation, régie et filière locale
  • 15. Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 15 À Hennebont, le délégataire Dalkia s’est vu confier la maintenance de l’équipement. La ville a conservé la maîtrise de l’approvision- nement. Deux systèmes coexistent. 1° Un marché avec un fournisseur. En 2011, la ville a conclu pour un an un contrat avec Sylveco pour des plaquettes forestières (70 %) et provenant de déchets industriels banals (30 %) sous forme d’un marché à bon de commande. Le prix d’achat pratiqué était de 46,5 € la tonne. En 2012, le contrat a été revu en excluant l’incorporation de déchets industriels. Fin 2012, le marché a été confié à Bois Éner- gie ouest. 72 € /Tonne livrée – 100 % pla- quette forestière – 35 % humidité équivaut à 24 €/MWh. 2° Une filière Bois énergie locale (500 tonnes de plaquettes forestières sur les 800 tonnes nécessaires pour la chaudière). Le bois est issu des abattages et élagages pra- tiqués par la Ville. Ce bois est stocké puis déchiqueté et transformé en plaquettes avant d’être transporté dans deux hangars agricoles que la Ville Loue. Ces plaquettes nécessitent une intervention de gerbage par un prestataire pour la mise dans les hangars puis transport vers le silo. À terme, cette filière alternative nécessite du matériel de broyage et de déchiquetage ainsi qu’un hangar pour le stockage et le sé- chage, situé sur le territoire communal, route de la Becquerie. Enfin, à Lorient, quartier de Kervénanec, une telle délégation d’exploitation est éga- lement confiée à Dalkia par Cap Lorient Habitat. Dans le territoire du pays de Lorient, plu- sieurs sources de bois coexistent. Elles sont plus ou moins abondantes mais elles ne sont pas mobilisées de manière équiva- lente. En raison du caractère urbain du ter- ritoire, la ressource issue des activités industrielles ou de l’entretien des jardins, parcs et bords de voiries ne présente-t-elle pas un potentiel au moins aussi élevé que celui du bocage et de la forêt pourtant assez étendus ? 1° le bois issu de la forêt Malgré son caractère urbain, le pays de Lo- rient offre un taux de boisement supérieur à 25% soit le plus élevé de Bretagne. Les communes d’Inzinzac, Plouay, de Lanvau- dan, Bubry, Quistinic affichent les taux de boisement les plus forts, supérieurs à 30% alors que la moyenne régionale est plutôt de 10%. D’après l’étude réalisée par le Conseil Gé- néral du Morbihan, la ressource potentielle brute représenterait environ 14 000 tonnes par an3 . Les rémanents d’entretien de la forêt sont de loin le gisement le plus impor- tant. Pourtant la forêt reste peu exploitée. La structure éparpillée de la propriété fores- tière avec plus de 5000 propriétaires, très majoritairement privés, ne favorise pas une gestion optimale. 3. Les ressources locales à mobiliser (3) : Les chiffres cités font référence à une disponibilité «brute» à distinguer d’une disponibilité nette dans les conditions techniques et économiques du moment. La disponibilité nette augmente mécaniquement avec le prix du bois.
  • 16. Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 201416 Le morcellement important des boisements du Pays de Lorient Peuplements feuillus majoritaires Peuplements résineux majoritaires Espaces urbanisés Périmètre du Pays
  • 17. Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 17 La plaquette, produite directement à partir de la forêt, est obtenue par broyage de bois, qu'il soit sous la forme de billons, grumes, arbres entiers, ou rémanents d'exploitation forestière. Les opérations de broyage sont réalisées di- rectement sur le centre de stockage et de conditionnement. Des billons ou grumes stockés sont passés dans un broyeur qui projette la plaquette ainsi produite soit dans un hangar de stockage, soit directement dans un camion pour la livraison. Les arbres entiers avec leurs branches peu- vent également être utilisés. Il est néan- moins nécessaire que le broyage se réalise en forêt ce qui présente des contraintes de site et élève le prix de revient. Le CETEF du Morbihan, en partenariat avec le CRPF de Bretagne et l’AILE ont conduit une étude4 sur les plaquettes forestières en Bretagne. 10 chantiers représentatifs des essences présentes dans le Morbihan ont été analysés. La production de plaquettes sèches (25% d’humidité) est revenue en moyenne à 120 € la tonne livrée, ce qui au regard des prix de marché s’avère trop élevé. La structure du coût révèle un poids important de la partie abattage (32%) et abattage + débardage (50%) en raison sem- ble–t-il d’une faible productivité des par- celles au regard des coûts des machines et de la main d’œuvre nécessaire. L’étude pré- cise aussi que la nécessité de stockage pour sécher les plaquettes humides alourdit le coût. Or, les grosses chaudières (supé- rieures à 10 MW) seraient capables d’absor- ber des plaquettes humides (supérieures à 45%) ce qui réduirait significativement les coûts du bois livré. Les bois issus de l’entretien du bocage Le bocage est particulièrement présent dans le Morbihan et dans le pays de Lorient. Son intérêt écologique, paysager et écono- mique est désormais démontré, il fait l’objet d’un soutien actif des collectivités et de la chambre d’agriculture5 . Le programme, «Breizh bocage», vise à la reconstitution du bocage, à l’amélioration de la qualité de l’eau, à la valorisation du paysage. Les haies, en effet, écrêtent les crues, diminuent le ruissellement à l’origine de l’érosion des sols. Elles constituent aussi un habitat pour certaines espèces animales et végétales. L’entretien des haies est cependant néces- saire. Leur élagage devient dès lors une source de valorisation en plaquettes ou bois bûches. Dans le pays de Lorient la disponibilité brute serait de 4500 tonnes (programme Breizh bocage). Comment mobiliser cette res- source ? Des réunions d’information se sont tenues ces dernières années. La moitié des agricul- teurs serait intéressée par une diversifica- tion en faveur des énergies renouvelables et notamment du bois énergie. Mais selon la Chambre d’Agriculture du Mor- bihan, la mobilisation est restée faible en raison du manque de temps et d’une rému- nération jugée trop faible. La Ville de Lorient est en relation avec des agriculteurs et CUMA pour valoriser le bois du bocage. Elle estime à 1200 m3 le volume ainsi récolté (soit 20% des besoins environ). (4) : Étude de faisabilité pour la production de plaquettes forestières en Bretagne, CRPF, CETEF 56, Chambre d’agriculture du Morbihan, AILE, septembre 2009. (5) : Entretien courant des haies et autre bordures de champ, valorisation du bois, Chambres d’agriculture de Bretagne, octobre 2006.
  • 18. Les expériences menées notamment dans les Pays des Cornouailles ou d’Auray nous montrent : 1- L’intérêt global d’entretenir les haies et de valoriser la matière issue de l’élagage en rémunérant ainsi le travail accompli. Cet in- térêt bien compris par les communes est ap- paru comme un signe encourageant les agriculteurs à se lancer. 2- La nécessité de convaincre chaque ex- ploitant et d’animer le réseau. Cela néces- site du temps, de la force de persuasion et la présence d’un référent, interlocuteur des agriculteurs. Les taillis à courte rotation Encore marginale, cette source peut s’avérer, dans certains cas, intéressante. Les taillis à très courtes rotations (TTCR), sont cultivés pour un usage énergétique. Saule, eucalyp- tus, peuplier ou robinier faux acacia, miscan- thus sont les principales essences cultivables en taillis et aptes à supporter des coupes fré- quentes. Tous les 2 ou 3 ans, la récolte peut être entièrement déchiquetée et vendue sous forme de plaquettes forestières. L’AILE a coordonné un programme européen sur l’expérimentation de la filière TTCR en Bretagne (projet Life Environnement Wilwa- ter) et le Syndicat d’Assainissement d’Hen- nebont, Inzinzac-Lochrist y a répondu en plantant 4 hectares de saules en 2006 pour la valorisation des boues du syndicat et pro- duire du bois énergie. Le coût d'implantation est de l’ordre de 2500 à 3000 € les 15 000 boutures par hectare. Un hectare peut four- nir à terme 36 tonnes de matière sèche par cycle. Le bois vendu (ou autoconsommé) à 80 €/tonne, laisse une marge nette qui ne dépasse pas 100 €/hectare, selon Aurélie Leplus. “À terme, avec des surfaces plan- tées plus importantes, permettant de répar- tir les charges fixes de récolte, ces marges pourront atteindre 400 €/hectare, sans les primes allouées aux cultures énergétiques". Les scieries La plaquette issue des industries de trans- formation du bois (Produits connexes du sciage). Elle est produite à partir des chutes de bois résultant du sciage des grumes. La granulométrie dépend du broyeur utilisé. Le plus souvent cette plaquette est très adaptée pour les chaufferies de moyenne puissance. La Ville de Lorient a recours pour sa chau- dière du Moustoir à des chutes de scieries par le biais d’un GIE comprenant quatre scieurs. Cette ressource fournit 400 m3 soit une centaine de tonnes par an pour une res- source évaluée à 464 tonnes (Recensement GIE Bretagne Scierie, 2011). Le bois d’opportunité Le bois d’opportunité désigne la ressource issue de l’entretien ou de l’abattage d’ar- bres. Il s’agit de récupérer le bois provenant de chantiers dispersés sur le territoire. Concrètement, plusieurs cas de figure se présentent. : n Les linéaires (bords de route, lignes élec- triques…) n Les aménagements paysagers (parcs pu- blics) n Les élagages de propriétaires privés n Les linéaires de bord de rivières : Les tra- vaux d’entretien se sont accélérés ces trois dernières années ; ils sont désormais sou- tenus par la collectivité au travers des contrats territoriaux de milieux aquatiques. Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 201418
  • 19. Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 19 La ressource est aujourd’hui exploitée par : n La Ville de Lorient en régie n La Ville d’Hennebont en régie n Les fournisseurs de plaquettes fores- tières comme Bois Ouest Énergie. L’exploitation s’effectue par contacts entre le demandeur et un exploitant, élagueurs, le plus souvent. C’est ainsi que procède la Ville de Lorient qui conventionne avec une quin- zaine d’élagueurs intervenant à Lorient et aux environs ainsi qu’avec des entreprises de travaux publics, TPSL à Caudan, Pigeon à Hennebont, Colas à Locoal Mendon. Les Villes de Ploemeur, Languidic, Quéven, Gestel, Caudan, Hennebont ainsi que la Di- rection interrégionale des routes (DIR) et le Conseil Général du Morbihan sont égale- ment sollicités. Enfin, l’hôpital Charcot à Caudan stocke aussi des quantités de bois issus des tra- vaux d’entretien du domaine. KOAD énergie se situait sur le même cré- neau de la récupération de bois d’opportu- nité. C’est une ressource abondante mais disper- sée car liée à des chantiers. Elle est difficile à évaluer. Les chiffres varient entre 12 000 tonnes (Ville de Lorient pour le Pays de Lo- rient) et 25 000 tonnes (étude ODEM pour le Conseil Général du Morbihan). Les déchets verts Le volume, non négligeable, des particuliers qui déposent leurs déchets verts dans les bacs des déchetteries prévus à cet effet pré- sente-t-il un intérêt ? Le gisement de déchets verts récoltés en déchetteries représentait 17 595 tonnes pour Lorient Agglomération en 2011. La part ligneuse, exploitable en vue de fabriquer du combustible, n’est pas triée à la source ni extraite après dépôt. Elle n’est donc pas ex- ploitable aujourd’hui. Nous n’avons pas connaissance de collectivité qui aurait en- gagé ce tri à une exception près en Bre- tagne. La communauté de communes de la Bretagne Romantique (Ile et Vilaine) et le syndicat mixte de traitement des ordures ménagères, en vue de diminuer l’apport de déchets verts en déchetteries, proposent aux particuliers un broyeur en location. C’est un premier pas vers une valorisation éner- gétique du bois des jardins des particuliers. Lorient Agglomération devrait effectuer un test de tri à la source sur la déchetterie de Ploemeur afin de déterminer la part li- gneuse des déchets apportés par les parti- culiers, en dehors de la période estivale (entretien avec Sébastien Lejal, le 3 janvier 2014). Le cas des lignes électriques En tant que concessionnaire des réseaux de distribution d’électricité, ERDF et RTE sont responsables de l’exploitation des lignes moyenne et basse tension. ERDF doit no- tamment veiller à la qualité de l’électricité (stabilité de la tension, absence de coupure, etc.) ainsi qu’à la sécurité des personnes et des biens à proximité des ouvrages. L’éla- gage est une des actions d’entretien néces- saire pour remplir pleinement cette mission. L’article 12 de la loi du 15 Juin 1906 sur les
  • 20. distributions d’énergie reconnaît au conces- sionnaire le droit de couper les arbres et les branches qui, se trouvant à proximité de l’emplacement des conducteurs aériens d’électricité, gênent leur pose ou pourraient par leur mouvement ou leur chute occasion- ner des courts -circuits… Le bois en fin de Vie Il provient des industries du bois ou utilisant des emballages, palettes, panneaux en bois. Son utilisation n’est possible qu'à condition que le bois utilisé ne soit pas peint ou vernis, ou aggloméré. Elle implique que le circuit de récupération garantisse un strict tri et une caractérisation entre bois souillé et bois pro- pre. Il faut que la quantité de bois puisse ga- rantir une combustion exempte de polluants (traitement des bois, etc...). Les chaudières automatiques au bois ne sont pas conçues pour épurer les fumées de rejets toxiques issues de la combustion de plastiques, colles… que la réglementation impose. D’autre part, brûler un combustible non adapté peut nuire au bon fonctionne- ment et à la durée de vie de la chaudière. La communauté d’Emmaüs chauffe ses bâ- timents avec la plaquette bois issue de pa- lettes de récupération. Elle s’est dotée d’une plateforme et d’un broyeur ce qui la rend au- tonome et lui permet de vendre sur le mar- ché de la plaquette. Ce bois est préalablement trié, il est sec et non traité. Environ 200 tonnes sont annuellement pro- duites. Des élagueurs y apportent leur bois. En 2012, 370 m3 apparent plaquette (acheté 4 euros le m3) ont été recueillis sur la plate- forme. Lorient a signé un partenariat avec la plate- forme pour de la plaquette issue d’élagage ; elle n’a plus recours aux plaquettes issues des palettes. La société Sylv’eco, dont une des plate- formes se situe dans le Morbihan à Pers- quen utilise cette ressource qu’elle mixte avec la plaquette forestière. La ville d’Hennebont avait conclu un marché avec Sylv’ECO en 2011/2012. Il s’agissait d’un marché pour une fourniture d’un mé- lange de plaquettes forestières à 70% et de déchets industriels banaux à 30 %. Le prix d’achat livré était de 46,50 €HT la tonne. Dans le cadre de ce marché d’une durée d’un an, 300 tonnes ont été commandées. La Ville d’Hennebont fait remarquer que «dans la pratique, la part des déchets de bois par rapport au bois forestier est difficile à contrôler. Plusieurs livraisons ont été refu- sées pour non-conformité de la qualité. Ces matériaux génèrent des scories ou des mâ- chefers». La Ville a depuis opté pour un com- bustible 100% d’origine forestière en arguant un meilleur pouvoir calorifique, des incidents réduits, un meilleur rendement de la chaudière et moins de cendre après com- bustion. Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 201420
  • 21. Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 21 Disponibilité brute Forces Faiblesse Bois issus des forêts 14 000 tonnes qualité du bois proximité géographique du gisementdes forêts coût d’exploitation éle- vée(120 € / Tonne sèche) Bois issus du bocage 4500 tonnes qualité du bois proximité géographique entretien et maintien du bocage diversification d’activité pour les agriculteurs synergie avec politique d’aménagement du terri- toire initiatives locales à proxi- mité (Quimperlé, Auray) coût d’exploitation élevé, dispersion des chantiers mobilisation encore trop faible des agriculteurs dans le pays de Lorient Taillis à courte rotation variable, 36 Tonnes par hectare par cycle (3 ans) maîtrise de la ressource (quantité et qualité) réuti- lisation de friches agri- coles ou urbaines superficie à consacrer élevée rendement faible pour une utilisation à grande échelle Bois d’opportunité 12 000 à 25 000 t disponibilité proximité géographique coût faible valorisation énergétique de déchets dispersion des chantiers, nécessite une animation à temps complet Bois en fin de vie inconnu coût faible valorisation énergétique de déchets disponibilité nécessite une récupéra- tion et un tri qualité du bois exigée, risque de pollution Déchets verts des collectivités part ligneuse inconnue valorisation énergétique de déchets coût faible nécessite un tri à la source, en déchetterie ou au niveau du centre de compostage.
  • 22. n Les maître d’ouvrages publiques de chaudières (villes, bailleurs, centre hospita- lier…) voir paragraphes 2 et 3 ainsi que les agriculteurs et industriels qui exploitent leur ressources. n Les porteurs de projets privés : Nass et Wind bois énergie, (rendez-vous le 19 juin 2013 avec Monsieur AUDRENO) n AILE, Association d’Initiatives Locales pour l’Énergie et l’Environnement, une agence locale de l’énergie créée par l’ADEME de Bretagne et les cuma du Grand Ouest . n Les fournisseurs de plaquettes à proximité du pays de Lorient (Morbihan et Finistère) n Bois Ouest Énergie (visite et rendez- vous le 13 septembre 2013 avec Jean Pierre Quermoal) BOE est issu d’un groupe de 5 en- trepreneurs de travaux agricoles. L’entreprise intervient en amont auprès des propriétaires ou exploitants pour proposer une récupéra- tion de bois destiné à être broyé sur place. BOE dispose d’un broyeur et de plusieurs plateformes de stockage et de séchage dont une à Languidic qu’elle loue 6000 € par mois pour une surface de 1000 m². Elle est locataire d’un hangar à Hennebont. Le bois est ensuite entreposé puis vendu à des utili- sateurs. BOE possède un camion remorque à fond mouvant. Devant les prix de location élevé (400 €/h) et pour plus de souplesse l’entreprise s’est également dotée en 2012 d’un broyeur. L’entreprise livre en bois la ville d’Hennebont et l’hôpital de Pontivy où elle a ouvert un site de stockage à Saint Gérard. Prix de rachat du bois 6 euros/m3 plaquette apparente. Prix de revente 23 à 30 € le MWh hors livraison. Le coût du transport est selon Jean Pierre Quermoal de loin le poste le plus lourd et difficilement maîtrisable. n Sylv’eco, créé en 2009, Une première plateforme de 1,5 hectare a vu le jour à Pleu- dihen-sur-Rance, puis une seconde de 2 ha à Persquen (56). Le bois est issu de différentes sources (Industrie, BTP et forêts) dans un rayon de 100 km. Sylv’Eco a notamment conclu des marchés avec la ville d’Hennebont, Bretagne Sud Habitat, Dalkia et Cofely (loge- ments sociaux à Auray et Concarneau...). L’en- treprise prétend disposer de 6000 tonnes de stock sur les 2 sites. n SCIC Nature et Solidaire de Ques- tembert à Elven n GIE Bretagne Scieries au Roc Saint André n SCIC Bois Sud Cornouailles : Asso- ciation Douar Énergie + Association Quim- perlé Energie n Communauté d’Emmaüs à Rédéné n Les broyeurs (rayon de 50 km) n Bois Ouest Énergie n SCIC Nature et Solidaire à Elven n Loic LE GALL à Scaër (entreprise de travaux agricoles). n Les élagueurs. On recense une trentaine d’élagueurs ou ex- ploitants forestiers dans le pays de Lorient. La Ville travaille déjà avec une quinzaine Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 201422 4. Une filière locale dans le pays de Lorient ? 4.1. Les acteurs locaux de la filière (pays de Lorient et proche)
  • 23. Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 23 d’élagueurs (liste disponible) dont la plupart sont proches de Lorient. Il ne semble pas exister d’organisation fédérant la profession localement. n Les paysagistes regroupés au sein de l’Union des Entreprises du Paysage. En Bre- tagne, la correspondante pour le Morbihan (Anne Nezet) n’a pas pour l’instant exprimé le besoin de s’inscrire dans le projet de fi- lière bois énergie. Le contact a été établi en août dernier. n EDF et RTE. Procèdent par appel d’offre pour intervenir sous les lignes lorsque c’est nécessaire. n Propriétaires privées forestiers regrou- pés au sein du syndicat des propriétaires fo- restiers (Monsieur Henri de Bronac, rencontré le 22 octobre 2012 et le 3 sep- tembre 2013). Le syndicat est intéressé par la filière bois énergie locale. n Chambre d’Agriculture du Morbihan, contact établi avec Manuel Voisin n Propriétaires forestiers publiques (ONF, CG, Villes). n Gestionnaire d’infrastructures (Conseil Général, État, communes). n Système décentralisé avec mobilisa- tion des ressources locales : Auray com- munauté, Sud Cornouaille AURAY communauté (Cécile Le Bars, le 20 septembre 2013). Le territoire dispose de deux installations. La chaudière dite du Gu- menen exploitée par COFELY alimente les logements de Bretagne Sud habitat, princi- pal bailleur social. La seconde installation, celle de la porte Océane, une zone d’acti- vité, doit s’appuyer sur une filière bois lo- cale. Avec une puissance de deux fois 440 KW, elles consommeront 900 tonnes de combustibles par an pour alimenter en plus du centre aquatique, le cinéma et les bâti- ments proches. Dès 2010, une étude de gi- sement est réalisée et conclut à un potentiel de 12 000 tonnes en utilisant toutes les ressources forestières, agricoles, DIB, bois d’opportunité. Auray Communauté opte pour la création d’une plate-forme communautaire et un approvisionnement en régie de la chaufferie. Ce choix repose sur l’optimisation de deux politiques pu- bliques : le traitement des déchets et la pro- tection de la ressource en eau. La plate-forme communautaire accueillera le bois d’opportunité des communes, des paysagistes et élagueurs et, au terme des restructurations des déchèteries, le bois qui pourra y être collecté. La plate-forme devient alors une solution locale et gratuite de trai- tement des déchets de bois. Le projet devient aussi un outil de la poli- tique locale en matière de protection de la 4.2. Retour d’expériences en France (territoires comparables) et en Bretagne (territoires proches), témoignage d’experts.
  • 24. Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 201424
  • 25. Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 25 ressource en eau par le maintien et la valo- risation des haies et talus. Avec les agricul- teurs, la communauté obtient la rédaction d’une charte de gestion pérenne et raison- née du bocage en vue de signer une conven- tion d’achat de plaquette avec la collectivité. Elle établit un «juste» prix avec le monde agricole ; 80 € la tonne. Les agriculteurs dis- posent de 2 ans pour réaliser leur plan de gestion du bocage (formation et réalisation). La Plate-forme est opérationnelle en juillet 2012, après réhabilitation d’un hangar agri- cole ; elle accueille les premières «récoltes» de bois et se remplit en seulement quelques mois. Les livraisons chaufferie peuvent commencer. Avec les élagueurs et les services tech- niques des communes, des conventions sont signées tandis qu’avec les forestiers les échanges commencent. Quimperlé Concarneau La création de la société Énergie Bois Sud Cornouaille sous forme de SCIC marque l’émergence d’une filière locale bois pour tout le Sud Cornouaille. L’objectif de cette SCIC est double : n répondre d’abord aux besoins croissants en bois de chauffage pour alimenter trois puis bientôt quatre centres aquatiques (Aquapaq de Scaër en 2005 ; Quimperlé en 2009, Rosporden en 2010 puis concarneau fin 2013) ainsi que plusieurs autres chau- dières sur différentes communes installées (Saint Yvi, Scaër ou en projet (Moëlan-sur- Mer, Mellac, Arzano, Bannalec, Le Tré- voux...). n Unir les forces de deux groupements d’agriculteurs producteurs de bois déchi- quetté (Douar Énergie et Quimperlé Énergie) Les deux intercommunalités de Quimperlé et de Concarneau ont décidé en 2010 de met- tre en commun leurs ressources pour accom- pagner une filière bois. Une étude de faisabilité a évalué le gisement à 18 000 tonnes annuelles comprenant principale- ment du bois d’opportunité et de bocage ; le besoin d’utilisation locale est estimé à 6000 tonnes. La politique voulue est de sécuriser l’appro- visionnement au meilleur coût et de favori- ser l’émergence de projets (pas de filière / pas de chaufferie et vice versa). Le coût de revient du bois déchiqueté est différent selon les sources mobilisées : il est plus cher s’il s’agit de l’exploitation du bo- cage (mais il répond en plus à d’autres ob- jectifs environnementaux), il l’est moins pour du bois d’opportunité6 . Le mixte est proposé à un coût de 100 € la tonne HT, prix, que les collectivités ont accepté en in- cluant des critères environnementaux dans leur appel d’offre. Cas d’une agglomération moyenne et mo- bilisation des bois d’opportunité et DIB : Douai, 200 000 habitants. L’agglomération de Douai (communauté d’agglomération du Douaisis) est située dans le bassin minier du Nord Pas de calais, région très peu boisée et très urbanisée. Or, le syndicat de valorisation des déchets, le SYMEVAD valorise les bois de récupération à des fins énergétiques. Dès 2007, parallè- lement à l’aménagement d’un grand éco quartier, le Raquet, est lancée une étude de gisement de filière bois énergie. Il s’agit d’identifier sur le territoire de la commu- nauté d’agglomération du Douaisis, la pro- duction existante commercialisable en combustible bois énergie. Le nouveau centre de compostage adjoindra une unité de fabrication de combustible et (6) : À l’arrivée sur plateforme, les plaquettes affichent pour le Bois bocage 49€ / tonne, pour le bois forestier 48€ pour le bois d’opportunité 31€.
  • 26. de stockage du bois après criblage et broyage sur place. Le bois sera issu des dé- chetteries ou apporté sur place (élagueurs, paysagistes, particuliers, …) sous forme brute ou déjà broyé. Le Symevad annonce 6000 tonnes de plaquettes de bois chaque année (dont 2300 tonnes de refus de com- post et le reste en apports directs de bois d’élagage et entretiens d’espaces verts pu- blics). Parallèlement, la chaudière installée dans l’écoquartier du Raquet en février 2014 est gérée par Dalkia dont le contrat de délégation prévoit un approvisionnement obligatoire de- puis le centre de compostage privilégiant ainsi la filière locale. trois filières semblent in- téressantes pour le projet d’aménagement du Raquet : La production existante de com- bustibles bois, les refus de compost, les dé- chets bois des entreprises paysagistes et de l'entretien des espaces verts urbains, y com- pris ceux à venir du Raquet. Cas d’un système centralisé délégué : An- gers Angers, vient d’inaugurer une très grosse chaudière à Biomasse avec cogénération, Biowatt. Elle alimentera deux réseaux de chaleur, 29 km et 14 000 logements en cha- leur. Le concessionnaire, Dalkia se targue de collecter 90 000 tonnes de bois énergie par an provenant pour 2/3 de bois d’éla- gage, bois de l’industrie, bois courte rota- tion, dans un rayon de 100 km autour du site, le tiers provient de la récupération d’ob- jets en bois en fin de vie (palettes, caisses, planches non traitées, bois de calage..) «Biowatts utilise 90 000 tonnes de bois- énergie par an sous forme de copeaux de bois «propre», c’est à dire non-traité. Plus des deux tiers du volume provient de la res- source forestière. Issus des espaces boisés dans un périmètre de 100 km autour du site, les plaquettes forestières sont le fruit de la transformation de bois d’élagage, de bois déclassés non utilisables par l’industrie et de produits d’une sylviculture dédiée (tail- lis à très courte rotation). Le reste du bois provient des chutes des industries de trans- formation du bois (scieries, menuiseries…), ou de la récupération d’objets en bois en fin de vie (palettes, caisses, planches non trai- tées, bois de calage…)». Rappel de la situation initiale Les contacts et entretiens menés par Audé- Lor fin 2012 et 2013 et l’analyse de la situa- tion locale conduisent aux constatations suivantes. Le pays de Lorient connaît un développe- ment significatif du bois énergie ; les besoins exprimés (6000 à 8000 tonnes) ainsi que la ressource estimée (supérieure à 40 000 tonnes) nous amènent à conclure à la possi- ble émergence d’une filière bois locale à l’échelle du Pays. Sans intervention publique, la mise sur le marché de combustibles se fait par l’inter- médiaire d’entreprises régionales dont les plates-formes sont situées non loin de l’ag- glomération mais il est permis de penser qu’elles ne pourront pas répondre seules à un développement annoncé très important dans les prochaines années ne serait-ce qu’avec le projet rennais. La Ville de Lorient et dans une moindre me- sure celle d’Hennebont ont pris une avance importante en développant une filière locale efficace sur un plan économique, environne- mental et social. Ces villes produisent elles- mêmes leurs combustibles. Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 201426 4.3. Les attendus d’une filière locale) (7) : Le Symevad comprend 82 communes, 310 500 habitants, trois intercommunalités dont la communauté d’agglomération du Douaisis.
  • 27. Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 27 D’autres communes ou porteurs de projets (Ville de Ploemeur, centre de Kerpape, Ville de Lanester) se montrent intéressées à bé- néficier de l’expérience acquise voire à par- ticiper à l’émergence d’une structure opérationnelle. La mobilisation de la ressource locale doit privilégier du bois dit d’opportunités, issu des chantiers d’entretien, d’élagage sur voie publique, parcs, jardins publics ou privés. Elle nécessite un personnel en régie qualifié, compétent, attentif et très réactifs. La mobilisation des agriculteurs pour la va- lorisation des haies n’est possible qu’accom- pagnée d’un soutien justifiant d’un prix de revient sensiblement supérieur au marché. Vers une filière locale Les communes et acteurs de la filière recon- naissent les bénéfices que l’on pourrait tirer d’une organisation à l’échelle du pays : n Structuration de l’approvisionnement n Valorisation des ressources en bois du territoire n Mutualisation des investissements et des coûts Cette organisation pourrait se matérialiser par : n Une animation et une sensibilisation au- près des maîtres d’ouvrages notamment les communes, les gestionnaires de logements et d’équipements publics n Un lieu de stockage (et de broyage) com- plété le cas échéant par une ou des plate- formes de transfert n Du matériel en commun : broyeur, souf- fleuse, camion souffleur pour livrer les silots difficilement accessibles n Un personnel compétent et disponible : 1 équivalent technicien de maintenance (3 agents à Lorient mais pas à temps plein), Le principal investissement serait donc la construction d’un lieu de broyage /stockage. Pourquoi un lieu de broyage et de stockage ? n Un point de rencontre entre les utilisa- teurs de bois et les fournisseurs n Une sécurisation de l’approvisionnement pourlesgestionnairesdechaudièrescollectives n Une maîtrise de l’origine des produits (re- localisation) n Une solution pour les communes ou maî- tre d’ouvrage qui se sont dotées ou se dote- raient d’une chaudière n Une meilleure maîtrise des produits (qua- lité et prix). À quelles conditions ? n Un réseau de chaudières collectives proches générant une masse critique. Le centre de Kerpape, la Ville de Lorient, la Ville de Ploemeur, Lorient Agglomération voire Hennebont constituent potentiellement ce réseau qui mériterait de disposer d’un lieu de stockage de plaquettes et de matériels en commun. D’ores et déjà, le centre de Ker- pape s’est montré intéressé par la participa- tion à une filière locale. n Une localisation bien choisie, proche des utilisateurs, et à proximité immédiate des axes de circulation pour une livraison aisée. n Un terrain constructible et compatible avec une activité considérée comme indus- trielle n Une assiette foncière d’une superficie d’au moins un hectare8. Qui investit ? Trois cas de figure : n Un privé réalise l’équipement ; la collec- tivité n’intervient pas. (8) : Il faut compter 1 m² de hangar par tonne stockée. Soit pour 5000 tonnes, 5000 m² et le double pour les accès et abords, le lieu d’entreposage du bois avant déchiquetage.
  • 28. n La collectivité intervient avec le privé en participant au financement. n La collectivité intervient en maîtrise d’ou- vrage, porte l’installation et choisit le mode de gestion. À quel coût ? n Le coût de construction d’un hangar est de l’ordre de 400 € le m2 n Sachant qu’on considère que la dimen- sion du hangar est fonction directe de la ca- pacité de stockage à raison de 1 tonne de bois stocké pour 1m². n Hypothèse : une plateforme dont la ca- pacité de stockage est de 1000 tonnes coû- terait 400 000€. Toutefois, 1° Le taux de subvention est de 40 % 2° Il est possible de réduire considérable- ment les couts d’investissement en dispo- sant de serres tunnels, à l’instar de ce qui s’est aménagé sur le site des serres Munici- pales de Kerdroual. La plateforme aura coûté 110 000 € pour une surface de ? Qui gère ? Différents formes de gestion sont possibles (régie, SEM, SCIC, GIE, …). Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 201428 Les + Les - Régie De manière directe ou indirecte, la collecti- vité est l’opérateur Autonomie financière et déci- sionnelle, maîtrise de la fi- lière. investissement à la charge d’une seule collectivité pas de prestation possible à des tiers Société publique locale regroupement uniquement de collectivités (exemple communes et communauté d’Ag- glomération ) mutualisation des moyens pas de prestation possible à des tiers investissement public seule- ment Société d’économie mixte une ou plusieurs personnes publiques au moins une personne privée mutualisation des moyens conservation de l’intérêt gé- néral investissement moins lourd mélange d’intérêt public et privé SCIC C’est une société (SA ou SARL) à laquelle la collectivité participe (dans la limite de 20 % du capital total). Cette société a pour objet «la production ou la fourniture de biens et de services d’intérêt collectif, qui présentent un caractère d’utilité sociale». C’est égale- ment une société où chaque personne a une voix à l’assemblée générale, indépendam- ment du capital qu’elle a apporté. La collectivité peut être l’investisseur dans la plateforme dont elle confie la gestion à la SCIC. La collectivité est un acteur actif de la structuration de la filière. Nécessite une animation et un mode de gouvernance efficace. La SCIC est en concurrence di- recte avec des fournisseurs pri- vés.
  • 29. Structuration d’une filière locale bois énergie dans le Pays de Lorient - AudéLor - Avril 2014 29
  • 30. Tél. : 02 97 12 06 40