Obstacles à l’accès au traitement du vih dans 6 pays d’afrique du nord
1. Obstacles à l’accès au traitement du
VIH dans 6 pays d’Afrique du Nord
O. Mellouk, N. Rafif, S. Bensaid, F. Ball, A. Turki, S.
Soufi, R. El Guerzawy
ITPC-ALCS
2. • ITPC: Coalition internationale de PVVIH et leur
défenseurs qui, à travers une approche
communautaire, vise a atteindre l’accès universel
au traitement, à la prévention et aux services de
santé pour les PVVIH et populations clés
• Projet de suivi et de plaidoyer sur les traitements
(TMAP) publie le rapport « Missing the Target »
identifiant les barrières à l’accès au traitement
qui interroge les gouvernements et institutions
internationales sur les progrès réalisés
3. Contexte
• Région MENA enregistre le taux d’accès au
traitement le plus faible au monde: 11%
• Pas de données spécifiques sur l’Afrique du
Nord (différente du Moyen Orient)
• Absence de données qualitatives
Officiellement: « le traitement est disponible
gratuitement à toutes les PVVIH éligibles mais
problème de dépistage… »
4. Objectifs de l’étude
• Identifier les obstacles à l’accès au traitement
d’une perspective de la société civile et des
PVVIH
• Renforcer les capacités des acteurs
communautaires en matière de recherche et
plaidoyer
• Définir les priorités de plaidoyer dans la sous-
région pour atteindre l’accès universel au
traitement
5. Méthodologie
• Equipes de recherche basées dans le pays
d’origine: acteurs associatifs (2 PVVIH)
• Questionnaire de recueil de données standardisé
• Revue et analyse de la littérature (publications,
rapports nationaux etc.)
• Interviews avec les acteurs clés: PNLS, agences de
coopération, soignants, travailleurs sociaux,
militants associatifs
• Entretiens et focus-groups avec les PVVIH
6. Questionnaire:
• Situation épidémiologique
• Organisation du dépistage
• Organisation de la prise en charge
• Recommandations nationales
• Couverture du traitement
• Disponibilité des ARV
• Suivi biologique
• Prévention et traitement des infections opportunistes
• Prise en charge des co-infections
• Education aux traitements
• Impact de la stigmatisation de discrimination
• Rôle de la société civile
8. Dépistage: le maillon faible
• Offre de dépistage volontaire très limitée
• Répartition géographique inéquitable
• Centralisation de la confirmation
• Dépistage « sauvage » dans labos privés (non reliés au système de
notification, pas de counseling, pas de confirmation, pas de lien avec le
circuit de soin)
• Dépistage obligatoire omniprésent:
– Détenus à l’admission, Algérie
– « Populations représentant danger spécial »?, étrangers, test prénuptial,
certaines professions (Org Canal de Suez, Procureur général), Egypte
– Admission à l’hôpital, Libye
– Armée, majorité des pays
• Faible implication de la société civile (avec des exceptions)
• Pas de dépistage volontaire en Libye
9. Dépistage volontaire
Pays Nbre Cidag Cidag ONG Nbre Tests/An Test/Nbre
Habitants
Mauritanie 22 3 7 738 426
Maroc 44+8 mobiles 44+8 53 451 561
Algérie 54 1 12 589 2 859
Tunsisie 19 - 8 000 1 325
Libye 0 0 - -
Egypte 14+9mobiles 4 5-6000 13 300
Cible peu les populations exclues: En Tunisie sur 1241 testés dans 4 CIDAG,
2,6% PUD, or parmi les 21 cas positifs 25% est PUD
Tests obligatoires: Egypte sur 166.000 tests réalisés en 2008-2009 seuls
11.748 sont volontaires (7%)
CIDAG sur le papier mais non fonctionnels: 10 centres fonctionnels en
Algérie, ruptures de réactifs en Mauritanie
10. Organisation de la prise en charge
Pays Centres de PEC
Mauritanie 4
Maroc 10
Algérie 8
Tunisie 4
Libye 5
Egypte 5
• Eloignement géographique: frais de transport colossaux:
consultations différées, interruption de traitement (Algérie,
Egypte+++)
– 2 maisons d’accueil pour PVVIH au Maroc
• Certains centres sous-équipés ou non fonctionnels
• Faible implication de la société civile (exception au Maroc et Algérie)
11. Accès au traitement ARV
Pays Nbre pers sous ARV (2011) Taux de couverture
(Guidelines 2010)
Mauritanie 1621 25%
Maroc 4047 28%
Algérie 1526 13%
Tunisie 402 10%
Lybie 2600 ?
Egypte 538 10%
• Recommandations nationales à jour avec l’OMS sauf Libye
• Disponible et gratuit dans tous les pays
• Pas de listes d’attente officiellement (sous-jacentes? ex:
Mauritanie)
• Monitoring defectueux, dossiers non informatisés
12. Traitement antirétroviral
• Recommandations nationales à jour sauf Libye
• Disponibilité des 1ères lignes et au moins 1
option de 2ème ligne
• Problématique des patients en multi échec
• 2010-2011: ruptures de stocks fréquentes dans
TOUS les pays (Algérie++)
– Ruptures pendant les révolutions (2mois à
Tunis, actuellement en Lybie++)
• Taux de perdus de vue élevé: Libye++, Algérie
15%
13. Traitement antirétroviral
• Le Maroc est le pays offrant le plus de choix de
molécules, suivi de la Tunisie et Mauritanie
• Choix de molécules très limité en Egypte
• Cas particulier de l’Egypte: changements
fréquents des prescriptions selon la disponibilité:
patients multirésistants+++
• En général le choix des molécules est plus motivé
par des contraintes économiques que les
bénéfices sur le patient
• Indisponibilité des ARV pédiatriques: Maroc++
14. Suivi biologique
• Seuls le Maroc et la Tunisie offrent un suivi
convenable (CD4, CV, génotype)
• Algérie, Lybie, Egypte suivi basé sur CD4
seulement, charge virale non disponible
• Examens biologiques disponibles sur 1 seul site:
frais de déplacement, délais d’attente longs
• Pannes régulières des équipement
• Souvent les PVVIH recourent au secteur privé
• Indisponibilité des CD4 = liste d’attente pour
initiation du TARV
15. Prévention et traitement des IO
• En général, manque de médicaments
• Traitement souvent fourni gratuitement en cas
d’hospitalisation, mais prescrit à la charge des
PVVIH en ambulatoire et pour la prévention
(Egypte, Libye, Tunisie)
• Aides au PVVIH Maroc (ALCS), Tunisie (statut
d’handicapé), Algérie (carte santé)
• Co-infections: aucun pays ne fournit le traitement
des hépatites (Egypte VIH critère d’exclusion)
16. Education thérapeutique
• Seuls le Maroc et la Tunisie disposent de vrais
programmes (problème de ressources humaines en
Tunisie)
• Actions sporadiques en Algérie et Mauritanie
• Quelques informations par les médecins pharmaciens
en Libye et Egypte
• Seule la Tunisie dispose d’un guide sur les traitement
destiné aux PVVIH (Français)
• Guides dépassé en Mauritanie et Maroc
• Forte opposition à l’implication de la société civile
(Egypte+++, Tunisie)
17. Impact de la stigmatisation et
discrimination
• Négatif sur le dépistage
• Refus de soins, ruptures de confidentialité par
le personnel médical
• Aggravé pour les populations exclues (TS, HSH,
PUD, migrants)
• Extrêmement élevé en Egypte++ (plusieurs cas
de décès) et Libye
18. Conclusion
• Le dépistage reste un obstacle majeur pour l’accès au TARV
• Plusieurs lacunes dans les programmes existants:
– Eloignement géographique et centralisation des soins
– Optimisation des traitements
– Disponibilité des traitements de 2ème et 3ème ligne
– Suivi biologique défaillant, problèmes de maintenance, ruptures
de réactifs (listes d’attente)
– Ruptures de stock des ARV: circuits d’approvisionnement
défaillants, procédures d’achat compliquées, monitoring
– Manque de médicaments pour IO
– Inaccessibilité des informations sur les traitements
– Stigmatisation et discrimination
19. Remerciements
Nadia Rafif, Souheila Bensaid, Fatimata Ball,
Abdullah Turki, Skander Soufi, Ragia El Guerzawy
Le rapport intégral en ligne de sur:
www.itpcmena.org