3. Quelques phrases glanées ici et là…
● Avec tout ce que j’ai fait pour lui… Il n’a vraiment aucune
reconnaissance !
● Elle a finalement reconnu son forfait devant l’auditoire.
● Il paraît que les personnes atteintes de schizophrénie ne
se reconnaissent pas dans le miroir lorsqu’elle se
regardent….
● Elle fut très heureuse d’apprendre qu’avant son décès
son père avait désiré la reconnaître devant l’état civil…
● Après toutes ces années tu n’as pas changé ! Je t’ai
reconnue tout de suite !
● Edgar Morin est un chercheur reconnu.
● Je me reconnais des qualités.
● J’ai l’impression qu’à mon travail, on ne se rend pas
compte de tout ce que je fais, j’ai le sentiment que mon
travail n’est pas reconnu, comme si tout cela n’avait
aucun sens, comme si je n’existais pas, ou comme si tout
ce que je fais, c’était normal…
4. Mais aussi….
● Il m’a signé une reconnaissance de dettes
● Pierre a acheté un matelas à reconnaissance de
formes
● Quelqu’un doit partir en reconnaissance pour
préparer le terrain
● Reconnaissance sociale de mon handicap ou de
ma qualité de victime (MDPH ou Tribunal)
● Reconnaissance au travail par une promotion, un
statut, une prise en compte
5. Les sens communs
Sens 1 : Fait d'admettre la légitimité de quelqu'un ou de
quelque chose.
Synonyme : acceptation.
Sens 2 : Reconnaître une personne ou une chose.
Synonyme : identification
Sens 3 : Reconnaître par un écrit que l'on a une obligation
envers quelqu'un.
Synonyme : engagement.
Sens 4 : Exploration d'un lieu.
Synonyme : découverte.
6. Champs théoriques ….
La reconnaissance a essentiellement été étudiée dans
le champ de la philosophie.
Des philosophes prônant la pluridisciplinarité on pu
amener la notion jusqu'au champ sociologique et
psychologique.
C'est par ce biais qu'à travers le véhicule théorique de la
sociologie du travail que la reconnaissance a enfin pris
toute son importance dans les sciences de l'éducation,
notamment dans le domaine de la formation
professionnelle.
7. Avant la reconnaissance il
y a la connaissance
Phénomène
Connaissan
ce du
phénomène
Reproductio
n du même
phénomène
Phénomène 1
= phénomène
2 = concept
d’identification
Re-
connaissance
du
phénomène
Action
(Ricoeur)
8. Au centre, un processus :
la relation à l’autre
Sujet Relation
Reconnaissan
ce du sujet
Entrée en
relation avec
● Moi
● Les autres
Connaissance
de l’autre
Reconnaissanc
e de soi par le
regard de
l’autre
9. Reconnaissan
ce
Ricoeur
Le sujet au centre de
l’action
Honneth
Lutte pour la
reconnaissance
Caillé
Sociologie et
reconnaissance
Jorro
Reconnaissance
professionnelle en
éducation
Eneau
Reconnaissance de la
validation des acquis
professionnels
Déjours Activité déontique
10. Paul RICOEUR
Selon Ricoeur, la «reconnaissance» s'entend en de multiples sens. Il
s'emploie à montrer que cette polysémie n'est pas pure homonymie et
que le passage d'une signification à une autre s'opère par des écarts
imperceptibles organisée autour de trois significations principales :
● l'identification,
● la reconnaissance de soi,
● et la reconnaissance mutuelle.
«Reconnaître» c'est en effet d'abord identifier ou distinguer (lorsque je
reconnais un objet, un lieu ou une personne perdue de vue depuis
longtemps). La reconnaissance va ici de pair avec le risque de la
méprise, qui consiste à prendre une chose ou une personne pour ce
qu'elle n'est pas, autrement dit le risque de la «méconnaissance» et,
dans l'ordre de ma relation à autrui, celui du malentendu.
11. Conjurer la méconnaissance de soi.
Mais «reconnaître» c'est aussi se reconnaître soi-même.
C'est-à-dire conjurer tout à la fois le risque de cette autre méprise
qu'est la méconnaissance de soi-même (ce qui consiste à se
tromper soi-même, à se prendre pour ce que l'on n'est pas) que le
risque de l'oubli et du parjure, tant il est vrai qu'on ne se trompe pas
sur soi sans se tromper aussi sur les autres et sur la nature des
relations que nous avons avec eux.
Paul RICOEUR (suite)
12. Trois études
1ère étude:
LA RECONNAISSANCE COMME IDENTIFICATION
I. Descartes: “distinguer le vrai du faux”
II. Kant: relier sous la condition du temps
1. ...sous la condition du temps
2. Relier
III. La ruine de la représentation
IV. La reconnaissance à l’épreuve du
méconnaissable
2ème étude
SE RECONNAITRE SOI-MÊME
I. Le fonds grec: l’agir et son agent
1.Ulysse se fait reconnaître
2. A Colonne, Oedipe se désavoue
3. Aristote: la décision
II. Une phénoménologie de l’homme capable
1.Pouvoir dire
2. Je peux faire
3. Pouvoir raconter et se raconter
4. L’imputabilité
III. La mémoire et la promesse
1. De quoi je me souviens?
2. L’anamnèse
3. Le moment bergsonnien: la
reconnaissance des images
4. La promesse
IV. Capacité et pratiques sociales
1. Pratiques sociales et représentations
collectives
2. Reconnaissance et identités collectives
3. Capacités et capabilités
Paul RICOEUR (suite)
13. 3ème étude
LA RECONNAISSANCE MUTUELLE
I. De la dissymétrie à la réciprocité
II. Le défi de Hobbes
II. Hegel à Iéna: Anerkennung
1. “L’esprit selon son concept”
2. “L’esprit effectif”
3. “Constitution”
IV. Réactualisation de l’argument de Hegel à Iéna
1. La lutte pour la reconnaissance et l’amour
2. La lutte pour la reconnaissance au plan juridique
3. Le 3ème modèle de reconnaissance mutuelle: l’estime sociale
Les ordres de la reconnaissance
Les économies de la grandeur
Multiculturalisme et “politiques de reconnaissance”
V. La lutte pour la reconnaissance et les états de paix
1. Un état de paix: agapè
2. Les paradoxes du don et du contre-don et la logique de la réciprocité
3. L’échange des dons et la reconnaissance mutuelle
Paul RICOEUR (suite)
14. Soit....
● Lutte pour être aimé
● Lutte pour être reconnu en tant
que
● Estime sociale
● Anamnèse : se souvenir de…
● Capacité / capabilité
● Imputabilité
● Identité
● Se reconnaître comme semblable
à l’autre
● Répondre de / s’avouer / se
désavouer.
● Reconnaître le vrai du faux
● Au sens de « distinguer » le vrai du faux
● Relier le connu au reconnu (temps et
action)
● Approbabilité : reconnaître, approuver
Trois
études de la reconnaissance
naissancecommeidentification
Sereconnaîtresoi-même
naissancemutuelle
15. Bibliographie de Paul RICOEUR
● Mongin (Olivier), Paul Ricœur, Paris, Seuil, 1994; rééd. Poche Points, 1998.
● Thomasset (Alain), Paul Ricœur: une poétique de la morale, Leuven, Peeters, BETL
124, 1996.
● Greisch (Jean), Paul Ricœur : l'itinérance du sens, Grenoble, Jérôme Millon, 2001.
● Fiasse (Gaëlle), Paul Ricœur, lecteur d'Aristote, dans: Éthique à Nicomaque VIII-IX,
éd. Guy Samama, Paris, Ellipses, p. 185-189, 2001
● Fiasse (Gaëlle), L'autre et l'amitié chez Aristote et Paul Ricœur. Analyses éthiques et
ontologiques, Louvain, Peeters, Éditions de l'Institut supérieur de Philosophie (BPL,
69), 2006.
● Michel Johann, Paul Ricœur. Une philosophie de l'agir humain, éditions du Cerf, coll.
Passages, avril 2006.
● Fiasse (Gaëlle), Paul Ricœur. De l'homme faillible à l'homme capable, Paris, Presses
universitaires de France, 2007
● Dosse (François), Paul Ricœur, le sens d'une vie, Paris, La Découverte, 1997.
Edition revue et actualisée : Paris, La Découverte, 2008.
● (éd.) Larisa Cercel, Übersetzung und Hermeneutik / Traduction et herméneutique,
Bucarest, Zeta Books, 2009, (ISBN 978-973-1997-06-3).
● Paxton (Robert), Corpet (Olivier), Paulhan (Claire), "Archives de la vie littéraire sous
l'occupation" [1], Paris, Tallandier, 2009.
● Abel (Olivier), Le Oui de Paul Ricœur, Paris, Les petits Platons, 2010.
16. Axel HONNETH
Les idées forces de son travail :
● ÉGALITÉ
● INJUSTICE SOCIALE
● LUTTE SOCIALE
● ALIÉNATION
17. Quelques citations :
Extrait d'une interview d'Axel HONNETH: naissance de sa philosophie de la
reconnaissance
(...) C’était le point de départ. L’idée qu’on ne doit pas penser à la contestation ou
à la critique sociale en termes de motivation utilitaire, maximisation de sa situation
ou de ses ressources financières mais en termes de reconnaissance et de
manque de respect. (...)
(...) je suis revenu au jeune Hegel chez lequel il y a l’idée que les sociétés
s’établissent à travers les luttes pour la reconnaissance, entre des groupes en
lutte pour le respect de leur propre conscience. (..)
(...) C’est l’idée originale de Hegel que j’ai développée pour forger un concept de
société qui me permet de montrer que notre société, comme toutes les sociétés,
est organisée autour de ce que j’appelle des sphères de reconnaissance, ce qui
signifie qu’elles incluent leurs membres en établissant des sphères dans
lesquelles les membres ont la possibilité d’accéder à une reconnaissance
mutuelle. Ça ne veut pas dire nécessairement une reconnaissance symétrique ou
Axel HONNETH (suite)
18. Selon Honnet, il y a 3 modes de reconnaissance réciproque
La reconnaissance s'articule autour de trois focaux :
● la reconnaissance amoureuse
● la reconnaissance juridique
● la reconnaissance culturelle
Cette articulation repose sur la tripartition théorique au sein de l'esprit de Hegel
(famille, société civile et État).
Ces modes s'appuient sur des caractéristiques communes :
● l'implication d'un vecteur de reconnaissance,
● la représentation du rapport authentique à soi,
● le déni de reconnaissance qui leur correspond,
● le potentiel de luttes qu'ils contiennent (reconnaissance juridique et
culturelle).
Axel HONNETH (suite)
19. La reconnaissance amoureuse
Il s'agit d'une forme primaire de reconnaissance, elle se réfère à l'individu et à lui
seul.
Sur la base des travaux de D. Winnicott (lien mère/nourrisson),
Honneth caratérise cette forme de reconnaissance comme "un équilibre constitutif
de l'identité personnelle entre l'état de dépendance et l'autonomie de soi".
● Vecteur de reconnaissance : l'amour.
● Rapport authentique à soi : la confiance en soi.
● Aspect négatif : les atteintes à l'intégrité psychophysiologique de l'individu
(viol, torture...).
Axel HONNETH (suite)
20. La reconnaissance juridique
Il s'agit d'une forme secondaire de reconnaissance, elle implique un tiers dans le
processus de reconnaissance juridico-morale d'une personne.
● Vecteur de reconnaissance : le droit (principe de réciprocité entre les
droits et les devoirs).
● Rapport authentique à soi : la dignité ou le "respect de soi".
● Potentiel de lutte : non respect des droits individuels, atteinte à la dignité
de la personne (souhait de généraliser et approfondir la sphère de la
reconnaissance juridique).
Axel HONNETH (suite)
21. La reconnaissance culturelle
Il s'agit d'une forme autre de reconnaissance, elle implique les individus en action
dans une communauté, une société.
● Vecteur de reconnaissance : le travail (apport par différents sujets d'une
contribution ou d'une prestation à la communauté).
● Rapport authentique à soi : "l'estime de soi".
● Potentiel de lutte : les blâmes sociaux et les stigmatisations (si les
conditions sociales sont réunies).
Axel HONNETH (suite)
22. Bibliographie de Axel HONNETH
● « Reconnaissance », in Dictionnaire d’éthique et de philosophie morale,
PUF, 1996.
● La Dynamique sociale du mépris. D'où parle la théorie critique ?, in
Habermas, la raison, la critique, Cerf, 1996.
● L'Autonomie décentrée, in La modernité en questions. De Richard Rorty à
Jürgen Habermas, Cerf, 1998.
● « Intégrité et mépris : principes d'une morale de la reconnaissance »,
Recherches sociologiques n° 30, 1999.
● La Lutte pour la reconnaissance, Cerf, 2000 (traduction française de
l’édition allemande de 1992, seconde édition allemande complétée en
2003).
● « Reconnaissance et justice », Le Passant ordinaire n° 38, 20021.
● « La Théorie de la reconnaissance : une esquisse » et « Visibilité et
invisibilité : sur l’épistémologie de la "reconnaissance" », Revue du
MAUSS n° 23, 2004.
● La Société du mépris, La Découverte, 2006.
● La Réification : petit traité de théorie critique, Gallimard, 2007.
● Les Pathologies de la liberté, La Découverte, 2008.
23. Alain CAILLE
Idées fortes de son travail, notamment dans son ouvrage:
la quête de reconnaissance, un fait social total, la découverte.
(…) De plus en plus, dans tous les secteurs de la société, au travail, dans les relations entre
groupes sociaux ou entre traditions culturelles ou religieuses, entre les sexes ou les générations,
dans les rapports à l’État et l’administration, ou même en famille, les individus se sentent mal ou
guère reconnus. Ils aspirent à la « reconnaissance », nouveau maître mot. De même au plan
collectif : durant les deux derniers siècles, les luttes sociales se sont massivement présentées
comme des luttes pour la redistribution de la richesse ; elles apparaissent principalement
aujourd’hui comme des luttes pour être reconnus. La thématique de la reconnaissance est ainsi
devenue centrale en sociologie ou en philosophie politique, comme elle l’est dans la réalité même.
Une société juste, pense-t-on maintenant souvent, est celle qui accorde à tous la reconnaissance
sans laquelle nous ne saurions vivre. Mais pouvons-nous tous être reconnus, et reconnus à égalité
dans nos singularités ? Qu’est-ce qui anime la demande de reconnaissance ? Et l’offre de
reconnaissance, par les médias, les directions d’entreprise ou les appareils politiques, n’est-elle pas
souvent illusoire et manipulatrice ? Qu’est-ce alors qu’une reconnaissance authentique ? Sur toutes
ces questions brûlantes, cet ouvrage apporte le diagnostic et les réponses de sociologues connus
(et reconnus) et soulève une question inédite : l’étude des luttes de reconnaissance n’est-elle pas
l’objet par excellence non reconnu de la sociologie, celui qui fonde son identité disciplinaire ? (…)
24. Plusieurs "reconnaissances"
Selon Alain Caillé, on voit se manifester aujourd’hui dans l’espace public des sociétés
démocratiques tout un ensemble d’attentes et de demandes de reconnaissance.
Ces demandes de reconnaissance concernent:
● Les libertés civiles et politiques -, que des droits spécifiques que l’on cherche souvent à intégrer
dans le groupe des droits fondamentaux ;
● Demandes de reconnaissance des spécificités culturelle ou ethnique, exigences de reconnaissance
dans le cadre du travail ;
● Attente de reconnaissance des langues minoritaires ;
● Reconnaissance relevant du « genre » ;
● Reconnaissance de victimes soumises à des processus d’oppression non ou insuffisamment
reconnus.
La diversité de ces concepts de reconnaissance, l'ont amené à rechercher une définition qui permette de
décliner celle-ci selon ses différents contenus (civique, sociale, culturelle, interpersonnelle). Car l’intensité
des débats sur ce thème dans la philosophie et la sociologie contemporaines témoigne de sa complexité.
Quelques exemples de courants:
● « déontologiste »,
● certaines tendances du courant communautarien,
● marxisme ou du courant républicain,
● la sociologie critique
l’individualisme méthodologique, c’est à chaque fois un nouveau paysage de la reconnaissance, une
problématique différente qui apparaît.
Alain CAILLE (suite)
25. « Qui doit reconnaître qui ou quoi ? Au
nom de quoi ? Sous quelles formes ?
Et, d’ailleurs, qu’est ce que reconnaître
? »
Caillé
26. Anne JORRO
Dimensions de
la
reconnaissanc
e
professionnell
e
L’action prévue :
Reconnaissance du
genre professionnel
L’action mise en œuvre
: Reconnaissance du
style professionnel
L’acteur impliqué :
Reconnaissance de
l’ethos professionnel
Référent
Action (buts, objectifs,
capacités, gestes du
métier…)
Activité (initiative,
négociations,
innovations,
compétences…)
Identité ethos (valeurs,
projets, postures)
Type de
validation
Apprécier la conformité
d’usage à un référentiel
métier
Interpréter la singularité
de l’agir
Interpréter la réflexion
sur l’expérience vévue
Les objets de la reconnaissance
28. Approche de la reconnaissance professionnelle
De la reconnaissance :
● De Hegel à Honneth : l’idée de lutte ;
● La sociologie critique : l’idée de réparation, de respect ;
● L’apport de Paul Ricoeur : la place du sujet dans l’action.
… à la reconnaissance professionnelle :
● Une approche socioconstructiviste : accompagnement
des acteurs dans l’évaluation professionnelle…
● Une lecture différenciée de l’agir d’un novice, d’un
praticien confirmé, d’un expert.
Anne JORRO (suite)
29. Le lieu de la reconnaissance : l’entretien de
développement professionnel.
Anne JORRO (suite)
La démarche :
● Partir de l’auto-analyse et de l’auto-évaluation du professionnel
;
● Dialoguer autour des actes réussis, des obstacles rencontrés et
des perspectives d’amélioration ;
● Élargir l’échange à d’autres observables, au contexte de travail
;
● Instituer le développement professionnel en finalisant le
document de synthèse de une co-écriture.
30. Jérôme ENEAU
Deux textes:
1. Les apports de Paul RICOEUR dans le champ
des sciences de l'éducation
La reconnaissance se fait donc - c'est le troisième moment du parcours que nous propose
Ricoeur - reconnaissance mutuelle, reconnaissance de l'autre dans son irréductible
différence, le risque n'étant plus ici celui de la méprise, mais du mépris. A travers la
lutte pour la reconnaissance, telle que la décrit la dialectique hégélienne du maître et
de l'esclave, c'est bien en effet notre identité, dans ce que nous avons de plus propre
et qui nous fait être ce que nous sommes, qui demande à être reconnue. Mais seule
toutefois, aux yeux de Ricoeur, la gratitude, forme ultime de la reconnaissance,
permet, par l'échange des dons et au-delà de la lutte toujours inachevée pour la
reconnaissance, de conjuguer mutualité et dissymétrie entre le donateur et le
donataire, bref de trouver la juste distance à l'autre.
31. 2. Reconnaissance professionnelle par la validation des
acquis de l'Expérience
"le principe de reconnaissance dépasse de loin la
revendication d'une légitimation de savoirs informels ou de
savoirs pratiques issus de cette expérience"
32. Christophe DEJOURS
Approche psychodynamique de la reconnaissance dans le contexte de la souffrance au travail
et l'activité déontique (engagement et discussion collective) au travail.
(...) "Pourquoi consent-on à participer à la coopération quand on sait les risques que supposent l'engagement
dans la discussion collective (activité déontique) et l'auto- limitation de la subjectivité ?
Pour une raison extrêmement précise : mobiliser son intelligence et sa subjectivité, s'engager dans le
débat d'opinions, c'est bien-sûr, une contribution essentielle au service de la production. Si l'on offre ainsi
cette contribution à l'entreprise, avec tous les risques qu'elle implique, c'est parce qu'en retour de cette
contribution, on attend, ou l'on espère, une rétribution. Quelle rétribution?
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ce qui mobilise l'intelligence n'est pas seulement la
rétribution matérielle, le salaire, c'est une rétribution symbolique, ou encore " morale ". Et cette rétribution
prend une forme extrêmement précise :c'est la reconnaissance.
Reconnaissance au double sens du mot : - Gratitude d'une part. - Reconnaissance de la réalité de ce
qui a été apporté par le sujet qui travaille d'autre part, c'est-à-dire de la réalité de ce qui, dans le travail, n'est
pas visible, mais est, finalement, ce dont aucune organisation ne peut se passer.
La reconnaissance n'est pas une simple gratification plus ou moins démagogique. Pour avoir son efficacité
symbolique, la reconnaissance passe par des jugements." (...)
in Subjectivité, travail et action,
mai 2001
33. Relecture de la théorie de la reconnaissance
(Honneth) par C. DéjoursDimensions
psychologiques
de la théorie de la reconnaissance
La
demande
Dimension
de
l’implication
de l’agent
Action de
l’implication :
la demande
Une
attente
sous-
tendue
Dimensio
n
affective
Sujet
souffran
t
La souffrance
Attente
connotée
affectivement
en tant
qu’insatisfactio
n et/ou
Souffrance
Sentiment
d’inutilité
(dégâts des
techniques de
managements
et
placardisation)
Identité
déstabilisé
e
La vulnérabilité
Non comme
conséquenc
e de
l’injustice
sociale
Dimension
propre à la
condition
humaine
Pathologie de
la
communicatio
n
34. Christophe DEJOURSIdentitédel’enfant
● Incomplète, peu
stable, encore
malléable dans le
positif (bien être et
confiance en ses
propres capacité)
que le négatif
● Reconnaissance de
et par Les parents
(mère)
● Freud, Winnicott,
Klein…
(psychologie
développementale)
Identitédel’adolescent
● Encore précaire
soumise à
fluctuation
● Reconnaissance
de/par les pairs
● Essentiellement
d’ordre affectif
(place de la
reconnaissance par
l’amour
● (cf Pierre Mâle,
adolescence, crise
ou processus)
● 1ere sphère de la
reconnaissance
selon Déjours et
Honneth: la relation
amoureuse
Identitédel’adulte
● Ossifiée mais
encore modifiable,
déstabilisable ou
consolidable selon
les événements liés
au travail, à la vie
personnelle
● Le travail
● Sphère 2 et 3 selon
Honneth
● Juridico-morale
(réciprocité droit et
devoirs)
● Culturelle (indivus
en action dans une
collectivité et
société)
La construction de l’identité à travers les âges
35. Processus de construction de l’identité sous l’angle de la reconnaissance
« Je ne tiens pas mon identité que de moi-même »
Déjours entretien sur la reconnaissance (dailymotion)
La mécanique :
Apport d’une contribution = attente d’une rétribution
On travaille pour avoir de la reconnaissance. La reconnaissance implique une
épreuve de jugement. Evaluation de la qualité de la contribution que le sujet
apporte par son travail.
Si évaluation positive :
« promotion,
compliments sur une
tâche réalisée »
→ augmentation de
l’estime de soi →
évolution de la
qualité de l’identité :
prestige, crédibilité,
dignité, meilleur
statut
Reconnaissance par
le regard de l’autre.
Si évaluation négative :
1. Privation de
l’accès au travail =
déni du droit
d’apporter une
contribution à la
société d’où
privation de la
rétribution qui est la
reconnaissance par
autrui.
Risques de
pathologies
cliniques,
morbidités,
addictions, troubles
de l’identité…
2. Disqualification /
Désaffiliation :
« vous êtes devenus
inutile pour la
société X »
Tout travail salarié a
une valeur et est
reconnu mais le
sentiment d’inutilité
déstabilise le sujet
(dépression).
36. Quelles entrées pour
Travailler en équipe?
● Estime de soi, confiance en soi, dignité
● VAE, VAP, Sécurisation des parcours professionnels
● Co-construction professionnelle (réciprocité/don-contre don)
● Certification, diplômes...
● Travail / salaire / Rétribution
● Ethique (contre "l'intuition pratique de l'évaluateur" ref Anne
JORRO)
● Légitimité
● Du débutant à l'Expert....
43. Reconnaissance et travail
Certains salariés estiment qu'ils préfèrent voir
augmenter la reconnaissance de la leur travail à
leur fiche de paie
44. Définir les besoins de
reconnaissance
Selon ANACT, dans l'Industrie, ce repérage des
besoins de reconnaissance des salariés est
perçu comme une stratégie GRH
45. Le concept de
reconnaissance dans la
formation…
Le statut de stagiaire
Les attentes de l'apprenant face au formateur/enseignant
La question de l'évaluation
Assymétrie des rapports
46. Reconnaissance et formation: l'apprenant stagiaire
La gratification est-elle une forme de
reconnaissance?
Comment peut se formaliser la reconnaissance du
travail du stagiaire?
La qualité de professionnel/apprenant mais
professionnel quand même....
Etudiant et travailleur (exemple de l'apprentissage et
contrat pro)