4. L’odeur de la craie, l’encre violette,
des cartables en cuir, l’odeur des
crayons taillés..!!
Entendez-vous encore tinter la
cloche..?
5. Les plumes
Avant, quand l’école a commencé, on
n’écrivait pas avec des stylos-bille mais
des plumes. Ce n’était pas toutes les
mêmes. Il y en avait beaucoup comme,
par exemple, la plume Henry, la plume
Sergent-Major.
La plume métallique a été introduite
dans les écoles primaires au milieu du
XIX° siècle.
8. Les cahiers
Les cahiers était faits pour écrire. Souvent,
les cahiers étaient décorés. Ils n’avaient pas le
même nombre de pages. Il y avait des cahiers
de 10, 20, 30, 40 pages. Les cahiers de
maintenant ont 60, 70, 80, 90 pages.
Avant, il n’y avait pas de grands cahiers
mais que des petits. Il y avait des cahiers
pour chaque matière : le cahier de géographie,
de mathématiques, de français, de dessin, de
devoirs...
Il y avait un seul dictionnaire: c’était
celui du maître. Maintenant, il y a plusieurs
dictionnaires.
Louis Libra
9.
10. CHER PETIT ENFANT, NOUS TE DEMANDONS DE LIRE ATTENTIVEMENT CES QUELQUES
LIGNES ...
Tu aimes ta famille,
Tu aimes ton pays,
Tu dois aimer tous les hommes sans exception,
Et tu dois aimer la Liberté par dessus tout.
Car il n'y a rien de plus noble et de plus beau que la Liberté.
Il ne faut haïr personne.
Tu dois toujours respecter la liberté d'autrui.
Afin que ta propre liberté soit également respectée.
IL N'Y A PAS DE PLUS GRANDE VERTU QUE LA TOLERANCE.
Ne laisse jamais la haine pénétrer dans ton cœur. Il faut aimer tous les hommes. Ce n'est
pas leur faute s'ils sont nés dans un autre pays, s'ils ont une autre religion que toi, ou s'ils
en ont aucune. Toutes les idées, toutes les croyances, doivent être libres.
Est-ce de leur faute s'ils sont catholiques, protestants, juifs, ou libres penseurs. Tu peux
discuter leurs idées, tu as même le droit de combattre leurs opinions, mais tu ne dois pas
les haïr, encore moins les persécuter ...
CHER PETIT ENFANT !
IL FAUT T'INSTRUIRE !
portrait de Jules Ferry, un des principaux fondateurs de l'Ecole laïque
11. L’école républicaine s’occupait de la morale et du civisme.
Buvard consacré à deux figures de notre histoire nationale réunies par
le fait d’avoir été toutes deux victimes du fanatisme :
Michel Servet savant et libre penseur
et Jean Jaurès apôtre du socialisme, de la laïcité et de la Paix
14. Voilà quel était le contenu du
cartable d'un écolier d'autrefois:
ardoise et craie, trousse (crayons et
compas), plumier (porte-plume et
plumes sergent-major, à baïonnette ou
droites), cahiers lignés... et pour jouer:
toupie, osselets et surtout billes.
Qu'y-a-t-il dans les sacs des enfants
d'aujourd'hui?
15.
16. Une dictée de certificat en 1957
Sur le paquebot…
Après une journée étouffante le soir semble
venir vous délivrer…C’est la vie qui renaît d’un
coup à l’heure routinière où le reste du monde
va dormir. En un clin d’œil tout change. La mer
la première s’assombrit, la vague claire prend
un ton gris d’étain, puis le ciel se cendre et l’on
ne voit plus au couchant que la gorge rose du
jour que l’horizon marin paraît trancher. Là-bas
une barque de pêcheur emporte dans sa voile
ce qui reste de lumière. C’est fini, la nuit
tombe…ou plutôt non, elle monte. Elle s’élève
de la mer comme un brouillard, comme un
lourd voile bleu qui joint la vague au ciel. A onze
heures tout s’éteint. L’escalier se remplit des
derniers rires, le bar se vide : tout le paquebot
va dormir.
17. La distribution des prix, un
rituel qui se renouvelait
chaque année en fin d’année
scolaire …
Cette tradition qui a disparu
de nos jours était un
hommage rendu au mérite des
élèves, en quelque sorte le
salaire des plus méritants.
18.
19. La maîtresse donnait des bons points aux élèves les plus méritants. Je me souviens très bien de ce petit bout de carton rose,
comme un pétale d'école républicaine...
Je m'en souviens d'autant plus que j'en ai reçu une tripotée, de bons points.
Ben oui, à l'époque, j'étais plutôt bonne élève.
Malgré des souvenirs assez précis, j'ai quand même du mal à savoir si la maîtresse nous donnait les bons points directement,
si elle les plaçait sur notre bureau avant que nous ne rentrions en classe, les genoux mercuro-chromés par nos mères, ou encore
si elle les glissait dans le cahier, à la page contenant l'exercice de la veille..
Toujours est-il que ces bons points ont rythmé avec bonheur mes jeunes années scolaires.
Pour les ranger, je me servais d'une boite de comprimés Solutricine vitamine C, boîte en fer à l’époque.
20. …Comme vous le savez tous, avec 10 bons points, nous avions droit à une récompense. Et peu importait à l'époque qu’il ne
s'agisse que d'une image.
Car avec 10 images, nous pouvions obtenir le Saint-Graal des gratifications : la photo!
Les images, j'ai en gardé quelques-unes. Il y en a qui représentent des oiseaux, des légumes, des fruits, des insectes ou
encore des métiers. Ainsi je me souviens de celle sur laquelle figurait l'Armageddon des patates, le dragon tuberculicide :
le splendide, l'inimitable... doryphore !
Authentiques images , leur obtention annonçait une soirée parfaite à la maison, soirée veloutée d'une fierté peu feinte.
En me souvenant de tout ça, je me rappelle que nous étions heureux et que nous sortions parfois
à bord de notre bonne vieille
camionnette au démarreur manuel !
Je me rappelle que j'avais 9 ans.
Je me rappelle d'une enfance heureuse,
je m'aperçois que j'ai eu beaucoup de chance...
21.
22. …Génération de l’école
publique, poussière des
parquets arrosés avec un
entonnoir avant d’être balayés,
poussière de la craie tombée le
long des tableaux, chaleur des
poêles à bois, odeur de l’encre
d’imprimerie qui colle à la
feuille de papier,
L’école remplissait notre
enfance.
23. Je fais donc partie de ceux, de plus en plus rares ou vieillissants, qui ont appris à écrire au porteplume, ont connu la petite boule sur le majeur, les « pâtés » sur le cahier, le buvard. J’adorais
la plume Sergent-Major pour ce qu’on n’appelait pas encore son design. Son doux crissement
sur le papier rythmait le silence de la création. Je me délectais de la beauté du tracé avec les
pleins et les déliés.
Ces sensations s’effacèrent avec l’usage du stylo à bille. Aujourd’hui, le clavier de l’ordinateur a
formaté l’écriture qui s’est faite scripte. Si je m’attarde, avec un brin de nostalgie, sur ce temps
de l’insouciance, c’est que je suis persuadée d’y avoir puisé le goût du savoir et de la pensée,
l’intérêt pour la lecture et l’écriture, le plaisir des images et des sons, la curiosité ...
24. Malgré le temps qui s’envole,
Il n’en est pas moins vrai ,
Que ce qui ne s’oublie jamais …
Ce sont les souvenirs d’école !!!
25. En souvenir de mes chères maîtresses et
chers maîtres.
J’essaye de transmettre à mon tour,
et de conserver intact, ce goût du
savoir, de la connaissance et de
toutes les valeurs que vous m’avez
inculquées, pour que fleurisse encore
longtemps notre belle devise
républicaine:
Liberté
Egalité
Fraternité