Rencontres économiques de l’IGPDE du 05 avril 2011 : «Quelle réforme du système fiscal français ?»
Diaporama de Jérôme Chartier, député du Val d'Oise
Pour une nouvelle fiscalité du patrimoine en 2011
2. Agenda
Le contexte de la réflexion sur la fiscalité
La concurrence fiscale: une réalité
Des secteurs plus ou moins concurren9els
Les stratégies fiscales allemande et britannique
La réforme de la fiscalité du patrimoine en
2011
5. Les origines
• En 1992, Arthur Andersen publie le premier « Tax Guide To Europe »,
une comparaison des condi9ons fiscales en Europe à l’aJen9on des
entreprises. C’est le coup d’envoi de l’op9misa9on fiscale au sein de
l’Union Européenne.
• L’Union Européenne donne à ses pays membres les même droits, sans
exiger les même devoirs ou règles fiscales.
• La compé99on fiscale s’opère à deux niveaux: tout d’abord une
compé99on France / Union Européenne, mais aussi, avec la
mondialisa9on des échanges de biens, de main d’œuvre et de
connaissance, une compé99on Union Européenne / Reste du monde.
6. Concurrence pour les par9culiers
Exemple 1: Contrats d'assurance‐vie luxembourgeois
• Sécurité accrue des avoirs financiers par les règles pruden9elles
Luxembourgeoises
• Flexibilité totale des inves9ssements au delà de 2,500,000 euros: le
contrat d’assurance‐vie devient alors une coquille pour une ges9on de
patrimoine non imposée
Possibilité d’inves9r dans des %tres non cotés ou dans de l’immobilier dans le
cadre d’un fond dédié
• L'épargne cons9tuée par un non‐résident sera transmise aux
bénéficiaires désignés, sans droits de succession ni prélèvements
sociaux, même si des apports sont effectués après un retour en
France
8. Concurrence pour les sociétés
Taux de l'impôt sur les sociétés dans différents pays européens:
40,00%
35,00%
30,00%
25,00%
20,00%
15,00%
10,00%
5,00%
0,00%
Portugal
Irlande
Pays-bas
France
Suisse
Italie
Autriche
Allemagne
Luxembourg
Espagne
Belgique
Royaume-Uni
9. Ce qui a changé depuis 20 ans…
• Les contrats et structures sont de plus en plus op%misés et
standardisés (un contrat d'assurance‐vie au Luxembourg est un
produit de base offert par toutes les banques privées et prend une
semaine à ouvrir).
• Les nouvelles technologies (Internet) facilitent la ges9on à distance.
• Les coûts sont de plus en plus faibles: la créa9on d'une société LLC à
Delaware coûte en moyenne de 2.500 euros à 3.500 euros.
La solu9on:
• Rester compé%%f
• Instaurer une coordina%on européenne (et interna9onale) pour
éviter un nivellement par le bas
11. Le spectre concurren9el
Peu concurrentiel Très concurrentiel
Impôts sur les
Impôts sur
Impôts sur la revenus des Impôts sur Impôts sur les
valeurs
consomma9on personnes ac9fs nets sociétés
immobilières
physiques
16. Objec9fs de la réforme
• Revisiter bouclier fiscal et ISF pour devenir plus compé%%f,
tout en restant neutre budgétairement et, si possible, en
convergeant avec nos voisins européens en terme de
fiscalité
• Faire supporter toute réduc9on de l’ISF par les
contribuables actuellement imposables au 9tre de cet
impôt
• Tirer profit du travail fait par la Cour des comptes dans son
récent rapport sur les prélèvements fiscaux: ce sont les
niches fiscales qui altèrent l’efficacité et l’équité de nos
impôts
17. L’esprit de la réforme
Taxer le flux et non le stock
• Toute taxe s’appliquant au stock ou aux plus‐values
latentes aura les mêmes faiblesses que l’ISF:
Manque poten9el de liquidités pour payer l’impôt
Distorsions des choix économiques
• Il faut donc taxer le flux, c’est à dire les plus‐values
réalisées et les revenus du patrimoine
18. La réforme
• Ne conserver le bouclier fiscal que pour les foyers non
imposables à l’IRPP
• Supprimer l’ISF ou l’alléger en augmentant le seuil et en
réduisant les taux
• Financer la réforme par:
Une augmenta9on du TFL pour les plus‐values mobilières et
immobilières au delà d’un certain seuil
Une augmenta9on des droits de succession, encore une fois au
delà d’un certain seuil
La mise une place d’une taxa9on des plus‐values latentes
uniquement sur les gros contrats d’assurances vie, car ces plus‐
values ne sont que rarement exercées, les contrats courant
souvent jusqu’au décès
19. Ma vision
• Ne faisons pas de demi‐réforme. L’ISF est un mauvais
impôt qui fait par9r de nombreux inves9sseurs et qui
distord les choix d’inves9ssement de ceux qui restent.
Supprimons le complètement.
• Finançons la suppression de l’ISF au 2/3 en relevant les
taux sur les revenus et plus‐values du patrimoine et à
1/3 par des économies budgétaires (en plafonnant par
exemple les réduc9ons d’impôts liées aux intérêts
d’emprunt).
20. Conclusion
• Le réforme de la fiscalité du patrimoine montre la difficulté
de réformer l’impôt en France.
• On ne cesse de créer de nouvelles excep9ons fiscales qui
tuent la philosophie d’équité du citoyen devant l’impôt.
• L’impôt moderne est un impôt simple, équitable et réac%f,
c’est‐à‐dire qui peut s’adapter rapidement aux changements
économiques.
• La réac9vité de nos voisins vient d’une volonté poli9que. Ne
cherchons pas d’excuses: nous avons la responsabilité
poli9que de moderniser l’impôt.