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U N I F O R M AT I O N 4 D é c E m b r E 2 0 1 4 L A M A I S O N D E L A M U T U A L I T É PA G E 1
L A M A I S O N D E L A M U T U A L I T É 4 D é c E m b r E 2 0 1 4 C O N F É R E N C E
Nadine Goret, vice-présidente d'Uniformation, dans son
introduction, a rappelé la particularité d'Uniformation :
21 branches dont certaines n'ont pas de formation
initiale, ce qui signifie que les jeunes doivent avoir
l'opportunité de se former tout au long de leur carrière,
alors qu'ils sont déjà en poste. La responsabilité des
branches et des entreprises envers la jeunesse s'en
trouve renforcée. Pour Nadine Goret, la région devient le nouveau territoire d'intervention,
de collaboration et de réflexion. Et l'accès à l'emploi des jeunes par la formation ainsi que
la formation, dans un objectif de mobilité, des salariés engagés sur des emplois pénibles y
constituent deux enjeux essentiels. Dans un contexte « chamboulé » par la réforme de la
formation professionnelle (loi du 5 mars 2014), Uniformation présente un atout de taille : un
conseil d'administration partageant un même projet politique. “L'année 2015 sera sans doute
chaotique, mais nous sommes ensemble.”
“Les jeunes : tous capabLes”
Si la jeunesse reste une priorité affichée des politiques publiques, l'insertion des jeunes sur
le marché du travail reste ardue, entre le manque de formation initiale dans un pays qui
survalorise le diplôme, la difficulté d'accéder à des emplois pérennes et le chômage,
particulièrement élevé sur ce segment de la population active. L'économie sociale, la
protection sociale et l'habitat social présentent des opportunités d'emploi et des projets
d'entreprise qui semblent attirer les jeunes. Encore faut-il leur faire une place et réussir leur
accueil. Génération sacrifiée ?
La conférence d'Uniformation,
qui s'est tenue le 4 décembre
dernier à la Maison de la
Mutualité, s'organisait autour
de deux thématiques fortes
pour l'économie sociale, la
protection sociale et l'habitat
social : l'emploi des jeunes et
les territoires. 250 personnes
ont ainsi pu partager les
réflexions des participants aux
deux tables rondes :
Comment accueillir les jeunes
talents dans l'ESS, l'habitat
social, la protection sociale ;
Branches et territoires,
réussir ensemble.
Nadine Goret - Thierry Dez Julia Schorestene - Serge Kroichvili - Céline Caniez Jacques Landriot - Moussa Camara - Malika Anger-Bouressam - Michel Abhervé - Aline Archimbaud
photos Mehrak / Uniformation
Bruno Leprat - Nadine Goret
photo Mehrak / Uniformation
Les intervenants à la première table ronde dressent un constat alarmant de l'insertion des
jeunes dans la vie active. La jeunesse n'a visiblement pas bonne presse sur le marché du
travail, réduite aux qualificatifs « dangereuse » ou « en difficulté », un terme qui leur colle à la
peau, déplore rémi Thibert, chargé d’études à l’institut français de l’éducation. La méfiance
est de mise quant à leurs capacités à s'insérer dans l'entreprise.
Est-ce ce qui explique le fort taux de chômage des jeunes, leur précarité croissante ? « En
10 ans, les trentenaires ont vu leur pouvoir d'achat diminuer de 17 % », constate rémi
Thibert. À moins que ce ne soit leur manque d'expérience professionnelle, de réseau ou de
formation initiale dans une société où « le poids du diplôme est phénoménal ». En attendant,
ils n'ont d'autre choix que d'enchaîner stages, emplois précaires, à durée déterminée avant
de s'insérer durablement sur le marché du travail, surtout les plus défavorisés d'entre eux,
ceux sortis du système scolaire sans diplôme, ni qualification, ni formation, ni emploi (les
NEET – Not in Education, Employment or Training), soit 150 000 jeunes chaque année.
mais « est-ce les jeunes qui sont en difficulté ou la société qui ne sait plus leur faire de
place ? », s'interroge michel abhervé, professeur associé à l'université de Paris Est-marne-
la-vallée. rémi Thibert relève que les générations précédentes n'ont pas eu à subir des
parcours aussi chaotiques, ni à en passer par des contrats d'insertion.
“Quand Le projet du jeune rencontre ceLui de
L'entreprise”
L'insertion professionnelle des jeunes est également un enjeu pour l'économie sociale, la
protection sociale et l'habitat social, particulièrement sollicités pour la mise en place des dis-
positifs publics, au premier rang desquels les emplois d'avenir (cf. encadré p.3). Un baro-
mètre a été mis en place à Uniformation pour analyser l'emploi et la formation des jeunes,
et pour affiner la connaissance des métiers.
Premier constat : l'emploi des jeunes n'est pas le point fort des adhérents d'Uniformation,
reconnaît Elisa braley, responsable des études à Uniformation. on en compte 120 000, soit
10 % des effectifs contre 15 % à l'échelle nationale. mais les chiffres varient beaucoup selon
les régions, les secteurs et les branches : tourisme social, insertion et animation concentrent
l'essentiel des effectifs jeunes, majoritairement engagés dans les petites structures. Un tiers
occupent des emplois aidés (emplois d'avenir, cUi, contrats de professionnalisation et
apprentissage), un quart des cDD, 40 % des cDi. La moitié est employée sur deux métiers :
animateur et intervenant à domicile. La moitié des répondants au baromètre pensaient
embaucher des jeunes en 2014 sur ces deux postes, ou comme secrétaires ou assistants
administratifs… et à 75 % sur des emplois aidés.
interrogés sur leurs attentes, les employeurs mettent en avant une opérationnalité immédiate,
des formations de courte durée sur le cœur de métier (33%), des formations internes d'adap-
tation au poste (61%) et des formations certifiantes (22%). S'y ajoute l'adhésion pleine et
entière aux valeurs de l'ESS. Pourtant, comme le fait remarquer une participante, il faut
prendre garde à ne pas exiger des jeunes « ce qu'on ne nous a pas demandé quand on a
intégré des structures de l'ESS » ; « les valeurs de l'ESS ne s'enseignent pas, on y adhère
par la pratique. »
ce que ne démentirait pas Julia Schorestene, titulaire d'un master en ESS et qui a toujours
travaillé dans un secteur qui l'a attirée pour tout ce qu'il porte : développement durable,
nsertion, solidarité, etc. il y a d'ailleurs une forte congruence entre attentes des jeunes et
valeurs de l'ESS. Selon elle, les jeunes recherchent « le plaisir d'aller au travail, ce que permet
U N I F O R M AT I O N 4 D é c E m b r E 2 0 1 4 L A M A I S O N D E L A M U T U A L I T É PA G E 2
Julia Schorestene
photo Mehrak / Uniformation
Elisa Braley
photo Mehrak / Uniformation
Rémi Thibert
photo Mehrak / Uniformation
photo Mehrak / Uniformation
Julia Schorestene - Serge Kroichvili - Cécile Caniez - Malika Anger-Bousseram - Michel Abhervé - Aline Archimbaud
Moussa Camara
photo Mehrak / Uniformation
l'ESS avec des rapports plus humains au sein de l'entreprise ». Selon moussa camara, pré-
sident de l'association agir pour réussir, « ils ne demandent qu'à entreprendre, notamment
dans des activités de proximité, à destination de leur quartier ». Plutôt que de privilégier les
diplômes, mieux vaut, selon lui, rechercher la détermination. « Quand on mise sur un jeune,
qu'on lui confie des responsabilités, il va s'impliquer. » Pour rémi Thibert, la démarche « pro-
jet » est essentielle ; c'est bien l'adhésion au projet de l'entreprise qui « poussera les jeunes
à se lever le matin ». ils sont aussi plus enclins aux relations horizontales, de pairs à pairs,
sur le modèle des réseaux sociaux. autant de données que les employeurs doivent prendre
en compte lorsqu'ils embauchent des jeunes.
L'eMpLoi des jeunes, un enjeu de ForMation
Pour michel abhervé, les entreprises de l'ESS ne doivent pas s'enferrer dans le modèle
« grandes écoles », c'est-à-dire consacrer plus de moyens à former les jeunes qui ont plus
de facilité à apprendre, à ne pas rechercher LE « talent ». L'ESS doit innover en matière d'ac-
quisition des compétences, remettre l'humain au centre, plutôt que le diplôme, car au fond,
les jeunes sont « tous capables ».
Et c'est ici qu'intervient la formation professionnelle pour pallier parfois le manque de for-
mation initiale. 60 % des répondants au baromètre d'Uniformation affirment en effet vouloir
embaucher des jeunes de niveau iv-v ou infra, c'est-à-dire sans formation initiale. ce qui
pose la question de l'adaptation de l'offre de formation. Selon malika anger-bouressam, di-
rectrice de la caisse d'allocations familiales de charente maritime, elle ne doit pas intervenir
trop tôt dans le parcours d'insertion des jeunes pour ne pas rappeler l'école à ceux qui s'en
sont éloignés. Les Scop, rappelle Jacques Landriot, vice-président de la cG Scop, investis-
sent dans l'apprentissage et certaines unions régionales des Scop ont mis en place des dis-
positifs permettant à des jeunes de développer leur projet d'entreprenariat coopératif. Dans
les missions locales, pilotes des emplois d'avenir, le maître mot est l'accompagnement. Et
Serge Kroichvili, délégué général de l'UNmL, rappelle que, quel que soit le dispositif d'inser-
tion, il faut faire en sorte que « le projet du jeune rencontre celui de l'entreprise et inverse-
ment ». Et l'une comme l'autre ont tout intérêt à une montée en compétences des jeunes.
D'autant que, comme le note hugues vidor de l'Udes, « la question de l'insertion des jeunes
nous bouscule quand on examine la pyramide des âges dans l'ESS : 600 000 postes sont
à renouveler d'ici 2020 », sans compter les opportunités d'emploi ouvertes dans des nou-
velles filières de l'ESS (énergies renouvelables ou circuits courts), comme le rappelle la sé-
natrice aline archimbaud.
U N I F O R M AT I O N 4 D é c E m b r E 2 0 1 4 L A M A I S O N D E L A M U T U A L I T É PA G E 3
LES EMpLoiS d'avEnir poUr inSérEr LES jEUnES LES
pLUS éLoignéS dE L'EMpLoi
La caisse d'allocations familiales de charente Maritime et le groupe Valophis Habitat,
bailleur social qui gère 40 000 logements, se sont engagés dans les emplois d'avenir,
« pour relever le pari de la formation des jeunes. 30 jeunes ont rejoint les 500 salariés
de Valophis, sur des cdd de 3 ans ; 11 ont intégré la caF (260 salariés). Malika anger-
bouressam, directrice de la caF, et cécile caniez, rrH de Valophis, se sont appuyées
sur les missions locales pour leur recrutement. Les 450 associations du réseau accom-
pagnent ainsi 1,4 million de jeunes dans cette période charnière entre la sortie des études
et la vie active. À la caF, « des réunions collectives ont été organisées en amont, avec
les jeunes accueillis, pour qu'ils comprennent mieux les enjeux de leur emploi  ».
s'en sont suivis un processus d'accueil sur plusieurs jours, puis une formation pendant
3-4 semaines pour qu'ils soient opérationnels, « un souhait des jeunes », puis une autre
de 40 jours pour valider un cQp « qui leur ouvrira les portes d'un emploi intéressant ».
Valophis a sensibilisé ses chefs d'équipes « pour qu'ils constituent des équipes mixtes
(sexe, formation, génération) ». « La formation étant au coeur de la culture d'entreprise,
nous les avons formés pour accompagner les jeunes qu'ils vont à leur tour former aux
codes de l'entreprise, au métier, au projet.  » serge Kroichvili insiste  : «  il faut que
l'entreprise soit en capacité d'accueillir les jeunes, avec des collègues eux-mêmes à
former pour que les emplois d'avenir soient reconnus comme des salariés à part entière,
pour permettre la poursuite du dialogue en cas de difficultés, pour accompagner
l'évolution des parcours. »
Jacques Landriot - Moussa Camara
photo Mehrak / Uniformation
Michel Abhervé
photo Mehrak / Uniformation
Malika Anger-Bouressam
photo Mehrak / Uniformation
Christian Janin
photo Mehrak / Uniformation
U N I F O R M AT I O N 4 D é c E m b r E 2 0 1 4 L A M A I S O N D E L A M U T U A L I T É PA G E 4
“territoires : tous responsabLes”
La loi du 5 mars 2014 donne plus de poids aux régions dans la gouvernance de la formation
professionnelle, obligeant tous les acteurs impliqués à renforcer leur action à cette échelle.
mais les conseils régionaux ne peuvent travailler seuls alors qu’il y a « urgence sur le front
de l'emploi ». Pas plus que les branches professionnelles ou les oPca. Les partenariats
croisés sont de mise et la coresponsabilité le maître mot des politiques publiques.
nouVeaux interLocuteurs, nouVeau diaLogue
Pour Jean-Pierre azaïs, membre du conseil d'administration d'Uniformation et représentant
de l'oPca en Languedoc-roussillon, il y a une nécessité « de faire le lien entre la réforme
de la formation professionnelle et les projets territoriaux ». Si le gouvernement a émis le vœu
d'un déploiement de la réforme et d'une réappropriation de ses objectifs par les entreprises
en 2015, 85 % d'entre elles ne sont pas prêtes et comptent sur l'oPca pour mettre en place
la réforme… mais sans dépenser plus. La baisse annoncée des financements et la fin de la
mutualisation poussent à une collaboration plus étroite entre tous les acteurs impliqués dans
la formation professionnelle, de l’état aux régions, en passant par les partenaires sociaux et
les oPca, amenés à travailler ensemble dans des nouveaux comités paritaires.
hella Kribi-romdhane, conseillère régionale Île-de-france, en charge de la formation
professionnelle, rappelle que le rôle de la région s'est considérablement renforcé sur les
questions de formation, mais aussi d'emploi et d'orientation : elle pilote le SPro, met en
œuvre le cEP, habilite les organismes de formation, achète des prestations de formation
professionnelle, est en charge de la lisibilité de l'offre dans ce domaine. « mais elle souhaite
travailler avec les branches professionnelles pour croiser les enjeux dans un souci
d'efficacité. »
D'un autre côté, de nouvelles instances paritaires ont été mises en place : le conseil national
de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles (cnefop), « espace de dialogue
permanent, de concertation sur l'emploi, la formation professionnelle et l'orientation », et le
comité paritaire interprofessionnel national pour l’emploi et la formation professionnelle (co-
panef), chargé entre autres de définir la liste des certifications qualifiantes professionnelles.
Si dans ces instances nationales l'ESS n'est pas représentée, elle devra trouver sa place
dans leurs déclinaisons régionales, crefop et coparef.
christian Janin, président du copanef, voit « un enjeu pour les partenaires sociaux : se struc-
turer pour intervenir politiquement sur ces deux volets » et sortir des logiques sectorielles.
En attendant, Delphine Zurro, déléguée interrégionale centre-Est à Uniformation, s’interroge
légitimement sur l’articulation entre les divers dispositifs, sachant que l’oPca participe déjà
aux contrats territoriaux de formation professionnelle.
UniforMation
aCCoMpagnE La
tErritoriaLiSation
thierry dez, directeur général
d'uniformation, s'interroge sur ce que
porte l'opca dans cette logique
territoriale, même s'il est déjà présent
sur les territoires et accompagne les
politiques régionales, notamment sur
la poe, la poec (bretagne, pays de
la Loire, picardie) ou les contrats
d'objectifs territoriaux, et intervient
déjà dans le cep, le spro (service
public régional d'orientation).
uniformation peut également mettre
en avant une grande culture des
financements croisés, des cofinance-
ments, des partenariats, « même si
cela demande une ingénierie lourde ».
La réforme de la formation profession-
nelle, en lien avec l'emploi, accroît le
besoin de données cohérentes sur les
territoires, notamment pour le conseil
en évolution professionnelle, ce que
contribue à produire l'observatoire.
« avec 12 délégations interrégionales,
130 salariés en région, 170 lieux où
nous existons, la dynamique territo-
riale de l'opca est impulsée depuis
plusieurs années. Mais la réforme
nous pousse à renforcer davantage
notre présence.  » ne serait-ce que
pour nouer des partenariats plus
étroits et devenir un interlocuteur
incontournable et compétent des
politiques d'emploi et de formation
professionnelle.
Hella Kribi-Romdhane
photo Mehrak / Uniformation
Catherine Beauvois
photo Mehrak / Uniformation
Emmanuel Matthieu - Ahmed Hamadi
photo Mehrak / Uniformation
Claire Perrault
photo Mehrak / Uniformation
Delphine Zurro
photo Mehrak / Uniformation
Jean-Pierre Azais
photo Mehrak / Uniformation
U N I F O R M AT I O N 4 D é c E m b r E 2 0 1 4 L A M A I S O N D E L A M U T U A L I T É PA G E 5
diagnostic partagé
« il y a un gros enjeu d'identification des besoins de GPEc », reconnaît christian Janin.
il faut partir des emplois non pourvus et travailler ensemble sur la formation professionnelle
adéquate. « mais quelles certifications professionnelles sont aujourd'hui utilisées ? », s'inter-
roge-t-il. « Nous sommes incapables de fixer ensemble des priorités selon les spécificités
régionales par exemple. or c'est un enjeu fondamental qui demande que l'on y travaille. »
Diagnostic partagé par Emmanuel mathieu, vice-président du comité paritaire régional de
La réunion : « certaines formations aujourd'hui financées n'ont aucun débouché profes-
sionnel. il faut contrôler la cohérence finale de la formation professionnelle, tout en privilégiant
les champs qui peuvent développer nos territoires. » « Tous les partenaires ont la responsa-
bilité des choix faits en matière de certification », tempère catherine beauvois, secrétaire
général du cnefop ; « ils cherchent à ce qu'elles soient les plus représentatives et qu'elles
répondent aux logiques de mobilité interbranches », autre enjeu du travail partenarial.
cette complémentarité est également nécessaire pour établir des diagnostics territoriaux en
matière d'emploi et les traduire en formations pertinentes, dans une perspective d'avenir.
oPca et branches professionnelles, du fait de leur connaissance des secteurs, ont
évidemment un rôle à jouer dans ce domaine. De même que l’état sur les aspects macroé-
conomiques et les collectivités territoriales soucieuses du développement économique et
de la pérennité des bassins d'emploi. catherine beauvois note toutefois que ces outils
diagnostics doivent être affinés, mais surtout pensés « en évolution ». or, reconnaît hella
Kribi-romdhane, les conseils régionaux ne sont pas outillés pour analyser les évolutions de
l'emploi sur les territoires et les besoins de formation subséquents. Elle en appelle encore
au travail en commun.
on le voit, les quatre acteurs engagés dans la réforme de la formation professionnelle se
doivent de nouer des partenariats plus étroits, de penser cofinancements, interprofession-
nels, inter et intrabranches, mais aussi passerelles et problématiques communes pour
permettre aux salariés plus de mobilité au gré des besoins et des opportunités territoriales.
Tout en gardant à l'esprit la simplification tant attendue.
travaiLLEr EnSEMBLE à L'EMpLoyaBiLité dUraBLE
danS LES SECtEUrS dE L'aidE à doMiCiLE Et dU
SanitairE Et SoCiaL En paCa
« si la crise a frappé plus tardivement la région paca, le conseil régional a souhaité très
tôt mener une politique volontariste à destination des salariés fragilisés, avec l'idée qu'il
valait mieux “former plutôt que chômer” », rappelle antony dillmann, chef de mission
« continuité professionnelle » au conseil régional paca.
cet engagement passe par la formation professionnelle, mais dans une logique de
décloisonnement au sein du conseil régional lui-même (en impliquant la direction de
l'économie et celle en charge du sanitaire et social), et en sollicitant divers partenaires
(opca, centres de ressource régionaux et branches professionnelles) sur des diagnostics
partagés. Le premier a révélé une précarité de l'emploi dans l'aide à domicile, avec un
fort turn-over et beaucoup de temps partiels subis, priorité du cr. un nouveau diagnostic
a permis de dégager des problématiques rH communes entre aide à domicile et sanitaire
et social, et abouti à un catalogue de formation commun aux deux opca (unifaf et
uniformation) et à une gpec croisée entre les deux secteurs. « La loi pousse à réfléchir
en termes d'interbranche, de passerelles entre emplois et formations. ce qui facilite la
construction des parcours professionnels », affirme antony dillmann.
Quelles sont les clés de la réussite de ce projet : le volontarisme politique, le dialogue
social, notamment avec les branches professionnelles, une synergie entre financeurs
tous associés au pilotage du projet, une politique d'anticipation, pas de réparation.
« Le cr n'a pas pour objectif de s'immiscer dans la politique des entreprises, mais
d'anticiper sur tous les secteurs du bassin d'emploi.  » cathy desoutter, déléguée
interregionale uniformation paca, en conclut donc : « on fait de la poe sans le savoir ! »
Robert Baron
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Catherine Beauvois - Emmanuel Mathieu- Ahmed Hamadi
photo Mehrak / Uniformation
Cathy Desoutter
photo Mehrak / Uniformation
Anthony Dillmann
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Conférence Uniformation du 4 décembre 2014

  • 1. U N I F O R M AT I O N 4 D é c E m b r E 2 0 1 4 L A M A I S O N D E L A M U T U A L I T É PA G E 1 L A M A I S O N D E L A M U T U A L I T É 4 D é c E m b r E 2 0 1 4 C O N F É R E N C E Nadine Goret, vice-présidente d'Uniformation, dans son introduction, a rappelé la particularité d'Uniformation : 21 branches dont certaines n'ont pas de formation initiale, ce qui signifie que les jeunes doivent avoir l'opportunité de se former tout au long de leur carrière, alors qu'ils sont déjà en poste. La responsabilité des branches et des entreprises envers la jeunesse s'en trouve renforcée. Pour Nadine Goret, la région devient le nouveau territoire d'intervention, de collaboration et de réflexion. Et l'accès à l'emploi des jeunes par la formation ainsi que la formation, dans un objectif de mobilité, des salariés engagés sur des emplois pénibles y constituent deux enjeux essentiels. Dans un contexte « chamboulé » par la réforme de la formation professionnelle (loi du 5 mars 2014), Uniformation présente un atout de taille : un conseil d'administration partageant un même projet politique. “L'année 2015 sera sans doute chaotique, mais nous sommes ensemble.” “Les jeunes : tous capabLes” Si la jeunesse reste une priorité affichée des politiques publiques, l'insertion des jeunes sur le marché du travail reste ardue, entre le manque de formation initiale dans un pays qui survalorise le diplôme, la difficulté d'accéder à des emplois pérennes et le chômage, particulièrement élevé sur ce segment de la population active. L'économie sociale, la protection sociale et l'habitat social présentent des opportunités d'emploi et des projets d'entreprise qui semblent attirer les jeunes. Encore faut-il leur faire une place et réussir leur accueil. Génération sacrifiée ? La conférence d'Uniformation, qui s'est tenue le 4 décembre dernier à la Maison de la Mutualité, s'organisait autour de deux thématiques fortes pour l'économie sociale, la protection sociale et l'habitat social : l'emploi des jeunes et les territoires. 250 personnes ont ainsi pu partager les réflexions des participants aux deux tables rondes : Comment accueillir les jeunes talents dans l'ESS, l'habitat social, la protection sociale ; Branches et territoires, réussir ensemble. Nadine Goret - Thierry Dez Julia Schorestene - Serge Kroichvili - Céline Caniez Jacques Landriot - Moussa Camara - Malika Anger-Bouressam - Michel Abhervé - Aline Archimbaud photos Mehrak / Uniformation Bruno Leprat - Nadine Goret photo Mehrak / Uniformation
  • 2. Les intervenants à la première table ronde dressent un constat alarmant de l'insertion des jeunes dans la vie active. La jeunesse n'a visiblement pas bonne presse sur le marché du travail, réduite aux qualificatifs « dangereuse » ou « en difficulté », un terme qui leur colle à la peau, déplore rémi Thibert, chargé d’études à l’institut français de l’éducation. La méfiance est de mise quant à leurs capacités à s'insérer dans l'entreprise. Est-ce ce qui explique le fort taux de chômage des jeunes, leur précarité croissante ? « En 10 ans, les trentenaires ont vu leur pouvoir d'achat diminuer de 17 % », constate rémi Thibert. À moins que ce ne soit leur manque d'expérience professionnelle, de réseau ou de formation initiale dans une société où « le poids du diplôme est phénoménal ». En attendant, ils n'ont d'autre choix que d'enchaîner stages, emplois précaires, à durée déterminée avant de s'insérer durablement sur le marché du travail, surtout les plus défavorisés d'entre eux, ceux sortis du système scolaire sans diplôme, ni qualification, ni formation, ni emploi (les NEET – Not in Education, Employment or Training), soit 150 000 jeunes chaque année. mais « est-ce les jeunes qui sont en difficulté ou la société qui ne sait plus leur faire de place ? », s'interroge michel abhervé, professeur associé à l'université de Paris Est-marne- la-vallée. rémi Thibert relève que les générations précédentes n'ont pas eu à subir des parcours aussi chaotiques, ni à en passer par des contrats d'insertion. “Quand Le projet du jeune rencontre ceLui de L'entreprise” L'insertion professionnelle des jeunes est également un enjeu pour l'économie sociale, la protection sociale et l'habitat social, particulièrement sollicités pour la mise en place des dis- positifs publics, au premier rang desquels les emplois d'avenir (cf. encadré p.3). Un baro- mètre a été mis en place à Uniformation pour analyser l'emploi et la formation des jeunes, et pour affiner la connaissance des métiers. Premier constat : l'emploi des jeunes n'est pas le point fort des adhérents d'Uniformation, reconnaît Elisa braley, responsable des études à Uniformation. on en compte 120 000, soit 10 % des effectifs contre 15 % à l'échelle nationale. mais les chiffres varient beaucoup selon les régions, les secteurs et les branches : tourisme social, insertion et animation concentrent l'essentiel des effectifs jeunes, majoritairement engagés dans les petites structures. Un tiers occupent des emplois aidés (emplois d'avenir, cUi, contrats de professionnalisation et apprentissage), un quart des cDD, 40 % des cDi. La moitié est employée sur deux métiers : animateur et intervenant à domicile. La moitié des répondants au baromètre pensaient embaucher des jeunes en 2014 sur ces deux postes, ou comme secrétaires ou assistants administratifs… et à 75 % sur des emplois aidés. interrogés sur leurs attentes, les employeurs mettent en avant une opérationnalité immédiate, des formations de courte durée sur le cœur de métier (33%), des formations internes d'adap- tation au poste (61%) et des formations certifiantes (22%). S'y ajoute l'adhésion pleine et entière aux valeurs de l'ESS. Pourtant, comme le fait remarquer une participante, il faut prendre garde à ne pas exiger des jeunes « ce qu'on ne nous a pas demandé quand on a intégré des structures de l'ESS » ; « les valeurs de l'ESS ne s'enseignent pas, on y adhère par la pratique. » ce que ne démentirait pas Julia Schorestene, titulaire d'un master en ESS et qui a toujours travaillé dans un secteur qui l'a attirée pour tout ce qu'il porte : développement durable, nsertion, solidarité, etc. il y a d'ailleurs une forte congruence entre attentes des jeunes et valeurs de l'ESS. Selon elle, les jeunes recherchent « le plaisir d'aller au travail, ce que permet U N I F O R M AT I O N 4 D é c E m b r E 2 0 1 4 L A M A I S O N D E L A M U T U A L I T É PA G E 2 Julia Schorestene photo Mehrak / Uniformation Elisa Braley photo Mehrak / Uniformation Rémi Thibert photo Mehrak / Uniformation photo Mehrak / Uniformation Julia Schorestene - Serge Kroichvili - Cécile Caniez - Malika Anger-Bousseram - Michel Abhervé - Aline Archimbaud Moussa Camara photo Mehrak / Uniformation
  • 3. l'ESS avec des rapports plus humains au sein de l'entreprise ». Selon moussa camara, pré- sident de l'association agir pour réussir, « ils ne demandent qu'à entreprendre, notamment dans des activités de proximité, à destination de leur quartier ». Plutôt que de privilégier les diplômes, mieux vaut, selon lui, rechercher la détermination. « Quand on mise sur un jeune, qu'on lui confie des responsabilités, il va s'impliquer. » Pour rémi Thibert, la démarche « pro- jet » est essentielle ; c'est bien l'adhésion au projet de l'entreprise qui « poussera les jeunes à se lever le matin ». ils sont aussi plus enclins aux relations horizontales, de pairs à pairs, sur le modèle des réseaux sociaux. autant de données que les employeurs doivent prendre en compte lorsqu'ils embauchent des jeunes. L'eMpLoi des jeunes, un enjeu de ForMation Pour michel abhervé, les entreprises de l'ESS ne doivent pas s'enferrer dans le modèle « grandes écoles », c'est-à-dire consacrer plus de moyens à former les jeunes qui ont plus de facilité à apprendre, à ne pas rechercher LE « talent ». L'ESS doit innover en matière d'ac- quisition des compétences, remettre l'humain au centre, plutôt que le diplôme, car au fond, les jeunes sont « tous capables ». Et c'est ici qu'intervient la formation professionnelle pour pallier parfois le manque de for- mation initiale. 60 % des répondants au baromètre d'Uniformation affirment en effet vouloir embaucher des jeunes de niveau iv-v ou infra, c'est-à-dire sans formation initiale. ce qui pose la question de l'adaptation de l'offre de formation. Selon malika anger-bouressam, di- rectrice de la caisse d'allocations familiales de charente maritime, elle ne doit pas intervenir trop tôt dans le parcours d'insertion des jeunes pour ne pas rappeler l'école à ceux qui s'en sont éloignés. Les Scop, rappelle Jacques Landriot, vice-président de la cG Scop, investis- sent dans l'apprentissage et certaines unions régionales des Scop ont mis en place des dis- positifs permettant à des jeunes de développer leur projet d'entreprenariat coopératif. Dans les missions locales, pilotes des emplois d'avenir, le maître mot est l'accompagnement. Et Serge Kroichvili, délégué général de l'UNmL, rappelle que, quel que soit le dispositif d'inser- tion, il faut faire en sorte que « le projet du jeune rencontre celui de l'entreprise et inverse- ment ». Et l'une comme l'autre ont tout intérêt à une montée en compétences des jeunes. D'autant que, comme le note hugues vidor de l'Udes, « la question de l'insertion des jeunes nous bouscule quand on examine la pyramide des âges dans l'ESS : 600 000 postes sont à renouveler d'ici 2020 », sans compter les opportunités d'emploi ouvertes dans des nou- velles filières de l'ESS (énergies renouvelables ou circuits courts), comme le rappelle la sé- natrice aline archimbaud. U N I F O R M AT I O N 4 D é c E m b r E 2 0 1 4 L A M A I S O N D E L A M U T U A L I T É PA G E 3 LES EMpLoiS d'avEnir poUr inSérEr LES jEUnES LES pLUS éLoignéS dE L'EMpLoi La caisse d'allocations familiales de charente Maritime et le groupe Valophis Habitat, bailleur social qui gère 40 000 logements, se sont engagés dans les emplois d'avenir, « pour relever le pari de la formation des jeunes. 30 jeunes ont rejoint les 500 salariés de Valophis, sur des cdd de 3 ans ; 11 ont intégré la caF (260 salariés). Malika anger- bouressam, directrice de la caF, et cécile caniez, rrH de Valophis, se sont appuyées sur les missions locales pour leur recrutement. Les 450 associations du réseau accom- pagnent ainsi 1,4 million de jeunes dans cette période charnière entre la sortie des études et la vie active. À la caF, « des réunions collectives ont été organisées en amont, avec les jeunes accueillis, pour qu'ils comprennent mieux les enjeux de leur emploi  ». s'en sont suivis un processus d'accueil sur plusieurs jours, puis une formation pendant 3-4 semaines pour qu'ils soient opérationnels, « un souhait des jeunes », puis une autre de 40 jours pour valider un cQp « qui leur ouvrira les portes d'un emploi intéressant ». Valophis a sensibilisé ses chefs d'équipes « pour qu'ils constituent des équipes mixtes (sexe, formation, génération) ». « La formation étant au coeur de la culture d'entreprise, nous les avons formés pour accompagner les jeunes qu'ils vont à leur tour former aux codes de l'entreprise, au métier, au projet.  » serge Kroichvili insiste  : «  il faut que l'entreprise soit en capacité d'accueillir les jeunes, avec des collègues eux-mêmes à former pour que les emplois d'avenir soient reconnus comme des salariés à part entière, pour permettre la poursuite du dialogue en cas de difficultés, pour accompagner l'évolution des parcours. » Jacques Landriot - Moussa Camara photo Mehrak / Uniformation Michel Abhervé photo Mehrak / Uniformation Malika Anger-Bouressam photo Mehrak / Uniformation
  • 4. Christian Janin photo Mehrak / Uniformation U N I F O R M AT I O N 4 D é c E m b r E 2 0 1 4 L A M A I S O N D E L A M U T U A L I T É PA G E 4 “territoires : tous responsabLes” La loi du 5 mars 2014 donne plus de poids aux régions dans la gouvernance de la formation professionnelle, obligeant tous les acteurs impliqués à renforcer leur action à cette échelle. mais les conseils régionaux ne peuvent travailler seuls alors qu’il y a « urgence sur le front de l'emploi ». Pas plus que les branches professionnelles ou les oPca. Les partenariats croisés sont de mise et la coresponsabilité le maître mot des politiques publiques. nouVeaux interLocuteurs, nouVeau diaLogue Pour Jean-Pierre azaïs, membre du conseil d'administration d'Uniformation et représentant de l'oPca en Languedoc-roussillon, il y a une nécessité « de faire le lien entre la réforme de la formation professionnelle et les projets territoriaux ». Si le gouvernement a émis le vœu d'un déploiement de la réforme et d'une réappropriation de ses objectifs par les entreprises en 2015, 85 % d'entre elles ne sont pas prêtes et comptent sur l'oPca pour mettre en place la réforme… mais sans dépenser plus. La baisse annoncée des financements et la fin de la mutualisation poussent à une collaboration plus étroite entre tous les acteurs impliqués dans la formation professionnelle, de l’état aux régions, en passant par les partenaires sociaux et les oPca, amenés à travailler ensemble dans des nouveaux comités paritaires. hella Kribi-romdhane, conseillère régionale Île-de-france, en charge de la formation professionnelle, rappelle que le rôle de la région s'est considérablement renforcé sur les questions de formation, mais aussi d'emploi et d'orientation : elle pilote le SPro, met en œuvre le cEP, habilite les organismes de formation, achète des prestations de formation professionnelle, est en charge de la lisibilité de l'offre dans ce domaine. « mais elle souhaite travailler avec les branches professionnelles pour croiser les enjeux dans un souci d'efficacité. » D'un autre côté, de nouvelles instances paritaires ont été mises en place : le conseil national de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles (cnefop), « espace de dialogue permanent, de concertation sur l'emploi, la formation professionnelle et l'orientation », et le comité paritaire interprofessionnel national pour l’emploi et la formation professionnelle (co- panef), chargé entre autres de définir la liste des certifications qualifiantes professionnelles. Si dans ces instances nationales l'ESS n'est pas représentée, elle devra trouver sa place dans leurs déclinaisons régionales, crefop et coparef. christian Janin, président du copanef, voit « un enjeu pour les partenaires sociaux : se struc- turer pour intervenir politiquement sur ces deux volets » et sortir des logiques sectorielles. En attendant, Delphine Zurro, déléguée interrégionale centre-Est à Uniformation, s’interroge légitimement sur l’articulation entre les divers dispositifs, sachant que l’oPca participe déjà aux contrats territoriaux de formation professionnelle. UniforMation aCCoMpagnE La tErritoriaLiSation thierry dez, directeur général d'uniformation, s'interroge sur ce que porte l'opca dans cette logique territoriale, même s'il est déjà présent sur les territoires et accompagne les politiques régionales, notamment sur la poe, la poec (bretagne, pays de la Loire, picardie) ou les contrats d'objectifs territoriaux, et intervient déjà dans le cep, le spro (service public régional d'orientation). uniformation peut également mettre en avant une grande culture des financements croisés, des cofinance- ments, des partenariats, « même si cela demande une ingénierie lourde ». La réforme de la formation profession- nelle, en lien avec l'emploi, accroît le besoin de données cohérentes sur les territoires, notamment pour le conseil en évolution professionnelle, ce que contribue à produire l'observatoire. « avec 12 délégations interrégionales, 130 salariés en région, 170 lieux où nous existons, la dynamique territo- riale de l'opca est impulsée depuis plusieurs années. Mais la réforme nous pousse à renforcer davantage notre présence.  » ne serait-ce que pour nouer des partenariats plus étroits et devenir un interlocuteur incontournable et compétent des politiques d'emploi et de formation professionnelle. Hella Kribi-Romdhane photo Mehrak / Uniformation Catherine Beauvois photo Mehrak / Uniformation Emmanuel Matthieu - Ahmed Hamadi photo Mehrak / Uniformation Claire Perrault photo Mehrak / Uniformation Delphine Zurro photo Mehrak / Uniformation Jean-Pierre Azais photo Mehrak / Uniformation
  • 5. U N I F O R M AT I O N 4 D é c E m b r E 2 0 1 4 L A M A I S O N D E L A M U T U A L I T É PA G E 5 diagnostic partagé « il y a un gros enjeu d'identification des besoins de GPEc », reconnaît christian Janin. il faut partir des emplois non pourvus et travailler ensemble sur la formation professionnelle adéquate. « mais quelles certifications professionnelles sont aujourd'hui utilisées ? », s'inter- roge-t-il. « Nous sommes incapables de fixer ensemble des priorités selon les spécificités régionales par exemple. or c'est un enjeu fondamental qui demande que l'on y travaille. » Diagnostic partagé par Emmanuel mathieu, vice-président du comité paritaire régional de La réunion : « certaines formations aujourd'hui financées n'ont aucun débouché profes- sionnel. il faut contrôler la cohérence finale de la formation professionnelle, tout en privilégiant les champs qui peuvent développer nos territoires. » « Tous les partenaires ont la responsa- bilité des choix faits en matière de certification », tempère catherine beauvois, secrétaire général du cnefop ; « ils cherchent à ce qu'elles soient les plus représentatives et qu'elles répondent aux logiques de mobilité interbranches », autre enjeu du travail partenarial. cette complémentarité est également nécessaire pour établir des diagnostics territoriaux en matière d'emploi et les traduire en formations pertinentes, dans une perspective d'avenir. oPca et branches professionnelles, du fait de leur connaissance des secteurs, ont évidemment un rôle à jouer dans ce domaine. De même que l’état sur les aspects macroé- conomiques et les collectivités territoriales soucieuses du développement économique et de la pérennité des bassins d'emploi. catherine beauvois note toutefois que ces outils diagnostics doivent être affinés, mais surtout pensés « en évolution ». or, reconnaît hella Kribi-romdhane, les conseils régionaux ne sont pas outillés pour analyser les évolutions de l'emploi sur les territoires et les besoins de formation subséquents. Elle en appelle encore au travail en commun. on le voit, les quatre acteurs engagés dans la réforme de la formation professionnelle se doivent de nouer des partenariats plus étroits, de penser cofinancements, interprofession- nels, inter et intrabranches, mais aussi passerelles et problématiques communes pour permettre aux salariés plus de mobilité au gré des besoins et des opportunités territoriales. Tout en gardant à l'esprit la simplification tant attendue. travaiLLEr EnSEMBLE à L'EMpLoyaBiLité dUraBLE danS LES SECtEUrS dE L'aidE à doMiCiLE Et dU SanitairE Et SoCiaL En paCa « si la crise a frappé plus tardivement la région paca, le conseil régional a souhaité très tôt mener une politique volontariste à destination des salariés fragilisés, avec l'idée qu'il valait mieux “former plutôt que chômer” », rappelle antony dillmann, chef de mission « continuité professionnelle » au conseil régional paca. cet engagement passe par la formation professionnelle, mais dans une logique de décloisonnement au sein du conseil régional lui-même (en impliquant la direction de l'économie et celle en charge du sanitaire et social), et en sollicitant divers partenaires (opca, centres de ressource régionaux et branches professionnelles) sur des diagnostics partagés. Le premier a révélé une précarité de l'emploi dans l'aide à domicile, avec un fort turn-over et beaucoup de temps partiels subis, priorité du cr. un nouveau diagnostic a permis de dégager des problématiques rH communes entre aide à domicile et sanitaire et social, et abouti à un catalogue de formation commun aux deux opca (unifaf et uniformation) et à une gpec croisée entre les deux secteurs. « La loi pousse à réfléchir en termes d'interbranche, de passerelles entre emplois et formations. ce qui facilite la construction des parcours professionnels », affirme antony dillmann. Quelles sont les clés de la réussite de ce projet : le volontarisme politique, le dialogue social, notamment avec les branches professionnelles, une synergie entre financeurs tous associés au pilotage du projet, une politique d'anticipation, pas de réparation. « Le cr n'a pas pour objectif de s'immiscer dans la politique des entreprises, mais d'anticiper sur tous les secteurs du bassin d'emploi.  » cathy desoutter, déléguée interregionale uniformation paca, en conclut donc : « on fait de la poe sans le savoir ! » Robert Baron photo Mehrak / Uniformation Catherine Beauvois - Emmanuel Mathieu- Ahmed Hamadi photo Mehrak / Uniformation Cathy Desoutter photo Mehrak / Uniformation Anthony Dillmann photo Mehrak / Uniformation