1. Discours d’ouverture de la XIX° Université d’été du Tourisme rural
(Vichy, 30 septembre 2009)
Madame la présidente du Pays Vichy‐Auvergne,
Monsieur le président de Vichy Val d’Allier Agglomération,
Monsieur le vice‐président du conseil régional d’Auvergne,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
En ouvrant la XIX° Université d’été (…d’été indien, il va sans dire), sur le thème de
l’innovation dans les partenariats, j’ai le sentiment de cultiver un rituel bien rassurant dans
une période où tout change trop vite, où tout est instable et incertain. Les « fidèles » de
l’université, dont je suis, se réjouissent de ces retrouvailles annuelles où les passionnés des
territoires, des patrimoines, de la ruralité et du tourisme, échangent leurs regards, leurs
analyses, leurs savoir‐faire, en s’imprégnant avec délectation d’un nouveau terroir à
découvrir. En 18 ans, en 18 Universités, nous avons visité 14 régions sur l’hexagone et deux
régions transfrontalières de Belgique et de Suisse, et parcouru la plupart des problématiques
du tourisme rural. L’Université d’été du tourisme rural a toujours été ce lieu de « remue‐
méninges », et continue de l’être aujourd’hui.
Mais passé ce moment de nostalgie, j’ai aussi le sentiment que se dessine une nouvelle
figure de l’événement, comme un renouvellement attendu, en écho aux changements qu’a
connu notre association et notre équipe au cours de ces derniers mois.
Je tenterai de caractériser cette figure en cinq points :
Thématique/Lieu/Contextualisation
• D’abord une nouvelle vision du tourisme rural.
Depuis l’ouvrage fondateur d’Henri Grolleau, « Espace rural, espace touristique », le
modèle original du tourisme rural s’est peu à peu imposé dans ses formes propres :
un tourisme plutôt diffus, porté par de petites entreprises familiales, imprégné du
terroir et du patrimoine rural, privilégiant la ressource humaine à l’artefact de la
communication virtuelle.
Un tel positionnement vaut‐il encore dans un monde de mobilité, d’interactions,
d’échanges dématérialisés ? Le tourisme des champs peut‐il encore cultiver son
superbe isolement, loin des villes ? La question des contours et des modèles de
tourisme rural est d’ailleurs au cœur d’un programme de recherche mené dans nos
laboratoires en lien avec la Région Auvergne.
Le choix de Vichy pour cette université d’été est d’ailleurs particulièrement éclairant.
Le pays de Vichy s’interroge aujourd’hui sur sa capacité à devenir une destination
touristique. Mais celle‐ci a‐t‐elle un sens indépendamment de la station thermale et
touristique qui la structure ? Quant à Vichy, ville et agglomération, peut‐elle
s’épanouir en tournant le dos à son arrière pays, réserve d’espace, de nature, de
patrimoine et d’activités… ?
2. Pour le tourisme rural, le temps des oppositions ville‐campagne, tourisme
concentré‐tourisme diffus, est sans doute dépassé et la constructions des
destinations rurales passe par de nouvelles complémentarités, ce qu’avaient exploré
nos dernières Universités d’Alsace et de Bretagne.
Problématique/les conférences inaugurales
• Cette Université de Vichy entend aussi soutenir la réflexion par une approche
décalée et prospective. Explorer les raisons et les formes de l’innovation, avec
Claude Bannwarth, nous conduira aux sources de la créativité avec la surprenante
expérimentation de la 27° Région. La recherche de partenariats innovants nous
mènera vers les villes moyennes et leur réseau. Un curieux exemple, l’Office du
Toutourisme de Troyes, non pas Tout… tourisme, mais Toutourisme, en l’honneur
d’un partenariat indéfectible entre l’homme et le chien…Le programme des
conférences de la matinée s’annonce donc particulièrement décoiffant.
Les partenariats innovants à l’oeuvre
• Les mini‐conférences de l’après midi donneront la mesure de nos excursions
partenariales. On y démontrera par l’exemple les intentions, les bienfaits ou les
limites d’expériences métissées de production touristique, ou collaborent les
mondes de l’entreprise touristique, du mécénat, du militantisme social et solidaire,
de la culture, des terroirs et de l’agriculture, ou encore de la formation. Ces
expériences illustrent bien le champ des possibles lorsqu’il s’agit d’oser l’innovation
dans le partenariat. Une ouverture à l’international complétera le panorama lors de
la table‐ronde du vendredi 2 octobre.
Le territoire comme laboratoire
• La journée de terrain, le jeudi 1° octobre, est toujours très attendue des
congressistes. Il s’agit bien sûr de découvrir un territoire, le pays de Vichy, la ville et
l’agglomération, au travers de circuits thématiques qui ont été conçus par les
collectivités locales et les professionnels. Il s’agit aussi d’exercer notre regard critique
sur les propositions touristiques qui nous seront données à voir. Cette journée de
terrain est donc un peu un laboratoires d’idées, où les congressistes seront
convoqués pour écouter, disséquer, analyser, peut être même contrarier les acteurs
du territoire. C’est aussi la règle du jeu de cette université d’été. Je n’insisterai pas
sur l’importance des travaux d’ateliers à l’issue des visites qui fourniront la matière
de la synthèse du dernier jour.
3. La démarche de co‐construction
• Si l’innovation est au cœur de la thématique de cette Université d’été, elle est aussi
au cœur de la démarche de Source, organisateur de ces journées. Nous avons bien
sûr beaucoup travaillé en partenariat avec les collectivités territoriales (ville,
agglomération, pays, département et région) et l’Etat, que nous remercions de cette
collaboration, mais nous voudrions à terme faire mieux pour dynamiser davantage
cette Université.
Pour engager un processus de co‐construction des prochaines universités nous
devrons :
‐ Mieux associer les congressistes à l’évaluation de l’événement. Vous serez
d’ailleurs interrogés en direct au cours de ces trois journées pour exprimer votre avis.
‐ Donner la parole aux acteurs dans le cadre d’un salon Off qui fonctionnera dès cette
année en dehors des séquences plénières programmées.
‐ Rendre compte des débats en live sur le site Internet de l’UE.
‐ Diversifier le comité technique pour une préparation plus en phase avec les acteurs
du tourisme rural.
‐ Inscrire l’Université d’été dans la durée et la continuité en vous annonçant la
déclinaison des deux prochaines années sur le thème de l’Innovation dans l’Offre en
Rhône‐Alpes en 2010 et l’Innovation dans les méthodes et Outils en 2011 en
Aquitaine.
2009 est une année à risques ! Cela méritait bien d’ « Oser l’Innovation » !
Bonne Université à tous !