1. ROYAUME DU MAROC
Municipalité de Tiznit
Présentation du projet de
VALORISATION DU PATRIMOINE
NATUREL
COMME VECTEUR DE
DEVELOPPEMENT DURABLE
V ème Rencontre de la coopération Internationale en Auvergne
Clermont-Ferrand (France) - 21 novembre 2009
2.
3. Tiznit est le chef lieu de la province qui porte le même nom
situé à 90 Km de la métropole régionale Agadir.
Elle se caractérise par sa situation de carrefour,
reliant le Nord du royaume au Sud. carrefour commercial et culturel,
elle est connue comme étant un centre artisanal,
où l’on confectionne depuis longtemps des bijoux.
Elle est, avec Taroudant, l’une des cités historiques du souss.
L’importance de Tiznit se trouve aussi dans ses remparts
qui s’avèrent être la dernière muraille de type andalou maghrébin au Maroc.
C’est à ce titre q’elle fut classée comme patrimoine national dès 1932.
Tiznit reste aussi l’une des rares cités historiques marocaines
pourvue d’une palmeraie dite « Targa »
qui pleinement intégrée dans l’espace urbain.
Située au Nord est de la médina, la palmeraie s’étend sur près de 70 ha.
Les cultures biologiques et l’activité maraichère occupe encore aujourd’hui
plus de 500 familles citadines de Tiznit.
Le projet de valorisation de la palmeraie Targa piloté par le conseil municipal de la ville
vise à protéger la zone vivrière en tant que poumon vert de la médina tout en
valorisant les pratiques agraires traditionnelles plus compatibles
avec l’impératif de la protection de l’environnement.
4. L’eau est source de vie. A l’origine les premiers établissements humains à Tiznit
se sont sédentarisé autour de la source bleue. Jadis, la source Ain Zerka (source bleu)
alimentait les jardins de la cité par un réseau de canalisation.
Ce réseau ancien de canalisations; long de près
de 600 m
Dessert le périmètre irrigué de targa, avec un
débit de 5 litres / seconde.
En 1935, durant la période coloniale les
canalisations qui ramenaient l’eau
de la source Reggada à Tiznit sur une distance
de près de 20 km
a été couverte et une partie de l’eau a été
orientée vers les maisons des colons.
5. Traversé par l’oued Toukhsine, le périmètre couvre une superficie de 200 hectares,
dont respectivement 80 hectares à la rive droite (dite oliveraie du mais)
et 120 hectares à la rive gauche (dite ancienne oliveraie).
L’exploitation de ce périmètre a été globalement satisfaisante
jusqu’au début des années 70.
Elle a ensuite connu une dégradation progressive due à
la diminution de la dotation en eaux réservées à l’irrigation,
au bénéfice de celles utilisées pour l’alimentation
en eau potable de Tiznit.
Dès lors, seule la source bleue avec un débit de 5 litres
par seconde continuait à desservir de façon irrégulière,
une bonne partie de la rive droite.
Jusqu’à la fin des années 70, les différents quartiers de
la médina comprenaient encore des bergers (ortan)
jouxtant des étables où sont cultivés maraîchage,
mais et arbres fruitiers, et où l’élevage ovin et bovin
constituait le pivot de la production animale.
Sous la pression de la densification de l’habitat,
beaucoup de demeures de ce type ont disparu.
6. Au début des années 90, l’alimentation en eau potable de la ville
est assurée par le barrage Youssef ben tachfine (situé à 30 km au Nord est de la ville).
Ce qui a conduit les propriétaires de l’eau d’irrigation à réclamer de nouveau
leurs droits ancestraux d’exploiter cette eau à des fins agricoles.
L’eau restituée n’a pas été suffisante pour satisfaire le totalité des terres
autrefois irriguées.
Pour remédier à ce manque les agricoles ont en recours à l’utilisation
des eaux usées d’une ancienne station d’épuration pour irriguer
une partie de la rive gauche.
La zone 2 dite « Targa nzite » a été la plus affectée
par la limitation de l’eau d’irrigation.
Conséquence :
disparition de presque de 90% de l’oliveraie.
ZONE 2
ZONE 1
En 1985 : une partie de l’eau de la source Ain Ouled
Jerrar a été restituée à Targa pour l’irrigation.
Targa ousngar (zone 1) a été réhabilité
en une oliveraie. Tandis que la zone 2 a connu un
développement du maraîchage grâce
aux eaux usées et aux puits creusés.
7. La pénurie d’eau des années 70, a eu pour conséquence la transformation du système de
culture dans le périmètre Targa.
RIVE GAUCHE
Espèces
cultivées
RIVE DROITE
Espèces
cultivées
T.N’zite
(zone 2)
Céréales
T .ousngar
(zone 1)
Céréales
Orge, mais
fourrage
Luzerne
Arboriculture
Olivier,
figuier,
palmier, dattier, cactus,
grenadier
En effet, la rive droite s’est
orientée vers un système basé
sur le mais, la luzerne et
l’élevage avec importance de
l’arboriculture essentiellement
axée sur l’olivier.
Orge, mais
légumineuses
fève
fourrage
Sorgho, mais
maraîchage
Navet,
carottes,
poivron,
courge,
tomate
cerise,
piment fort
Plantes
feuilles
à
Céleri, persil
PAM
Alors que la rive gauche pour sa part a glissé d’un système basé
sur l’arboriculture et l’élevage vers le maraîchage
essentiellement.
Menthe, sauge
Arboriculture
Olivier,
figuier,
palmier
dattier,
cactus, grenadier
Le périmètre de Targa « palmeraie de tiznit » est caractérisé par
le morcellement des parcelles.
Le faire-valoir direct est plus dominant avec l’utilisation de la main d’œuvre familiale.
L’agriculture dans l’ensemble du périmètre est très rudimentaire du fait de
l’insuffisance d’eau, de l’exiguïté et du morcellement des parcelles.
8. Malgré ces contraintes la palmeraie assure des fonctions socio économiques de premier ordre :
•Fonction économique par la production des cultures fourragères
et d’arboriculture essentiellement l’huile d’olive, céréales et
l’élevage...
•Fonction sociale par la valorisation du travail de la femme, la
création d’emplois saisonniers, le maintien des revenus de plus de
500 familles.
•Fonction écologique : par la protection de la nappe phréatique, la
production de cultures biologiques, l’entretien d’espace vert au
cœur de la cité et qui joue le rôle de « poumon vert de la ville ».
•Fonction de conservation du patrimoine, car Targa continue
d’être un espace où sont exercées des activités et des métiers
ancestraux liés à l’eau, l’agriculture, et l’élevage.
9. Malgré la taille réduite des parcelles cultivées le mode de faire valoir direct domine
dans 78% des cas, surtout pour des producteurs qui exploitent des superficies supérieurs
à 1000 m2.
Le statut juridique est dominé par le Melk avec une présence limitée des Habous.
Le fort morcellement des parcelles est attribué aux multiples divisions des héritages.
Dans ce patrimoine naturel considéré de grande valeur symbolique pour les familles tiznitis,
les superficies exploitées sont dans 40 % des cas inférieurs ou égales à 1000 m2.
La taille moyenne des ménages est de 7 individus.
Le travail est principalement assuré par la main d’œuvre familiale.
Les membres du ménage, surtout les moins jeune non scolarisées
contribuent aux travaux agricoles
ainsi dans 25% des cas, les membres des ménages de sexe féminin contribuent aux travaux.
Les producteurs, dont 5% des propriétaires sont des femmes âgées,
sont à près des trois quarts âgées de plus de 50 ans,
et à 40 % âgées de plus de 60 ans. L’âge élevé des exploitants
illustre la difficulté de maintien du système exploitation / ménage.
Les femmes contribuent plus aux travaux agricoles dans la rive droite où l’élevage
pratique à domicile est dans la majorité des cas géré par les femmes.
10. Malgré les problèmes aux quels fait ce périmètre des opportunités d’emploi existent,
si le nombre de jours consommés par an par exploitation moyenne
est projetée sur tout le périmètre plus de 7240 journées de travail sont crées.
Cette offre d’emploi peut être substantiellement augmentée
si le périmètre est réhabilité et l’activité de production agricole optimisée.
Selon une enquête menée en 2007 65% des producteurs
recours à la main d’œuvre occasionnelle.
Le nombre moyen de journées de travail par exploitation par an
est de 33 jours pour la rive droite et 41 jours pour la rive gauche.
La rive gauche avec la prédominance
de l’activité maraîchère consomme plus de main d’œuvre.
11. Les intervenants dans le périmètre Targa sont multiples.
Ils peuvent être divisés en quatre grandes catégories :
les producteurs, les vendeurs, les consommateurs
et les intervenants institutionnels et associatifs.
Chaque intervenant dans le système Targa développe sa stratégie propre,
soit il contribue à la survie du secteur ou rentre en compétition
pour l’exploitation de ses ressources.
La municipalité forte de sa légitimité élective compte fédérer les efforts
de tous pour tenir une place centrale dans ce système et l’orienter
vers plus d’efficacité par l’amélioration des rendements.
L’adoption des techniques d’irrigation qui économisent l’eau
vers plus d’équité sociale en contribuant
à la sécurité alimentaire des catégories sociales les plus vulnérables
et vers plus de diversification des activités du périmètre, en en faisant un espace récréatif,
un espace de socialisation, un espace pédagogique
et ludique en matière d’écologie et d’environnement.
12. PROJETS EN COURS:
Réutilisation des eaux issues de la station d’épuration des eaux usées
En 2009, la municipalité de Tiznit en partenariat avec le ministre de l’Intérieur
et le département de l’agriculture a achevé les études relatives au projet de réutilisation
des eaux issues de la station d’épuration des eaux usées située au Nord du périmètre Targa
pour l’irrigation des périmètres Doutrga et Attbane.
Ce projet permettra d’irriguer près de 350 hectares à l’horizon 2015 par une enveloppe
budgétaire avoisinant les 8 millions et demi de dirhams.
14. Réutilisation des eaux usées de la ville de Tiznit pour l’irrigation
S’inscrivant dans une dynamique de développement durable et visant la protection de l’environnement et
la mobilisation des ressources naturelles, la municipalité de Tiznit a réalisé en 2006 une station
d’épuration des eaux usées par lagunage sur une surface de 40 ha et traitant un débit de 4900 m3/j.
Cette station est implantée entre deux douars (villages) dont les habitants pratiquent une agriculture
extensive à base de cultures vivrières (céréales, maraichage), des cultures fourragères (luzerne) et de
l’arboriculture constituée principalement d’oliviers. Ces pratiques agricoles représentent la seule source
de revenu pour environ 486 ménages.
La création de cette station d’épuration a apporté une valeur ajoutée, voire même un secours à la
population en raison de la pénurie d’eau que connait cette région subsaharienne.
Après la mise en service de cette station, la municipalité a initié, en collaboration avec la direction
provinciale de l’agriculture,une étude pour la réutilisation des eaux usées traitées dans le domaine de
l’agriculture .
En conséquence, et vu les faibles précipitations dans cette région, (une pluviométrie moyenne de 133
mm concentrée sur 28 jours), la réutilisation des eaux usées épurées s’avère nécessaire et urgente pour
sauvegarder les parcelles agricoles constituant les périmètres des douars Doutourga et Attebane.
Pour optimiser l’exploitation des eaux issues de la station, les agriculteurs adopteront un assolement de
type triennal avec une sole arboricole, une sole maïs fourrage /légumineuse et une sole réservée aux
céréales.
15. Domaine d’intervention :
eau/assainissement, énergies renouvelables, biodiversité, etc….) :
Bénéficiaires du projet :
Les habitants des douars Doutourga et Attebane : 2532 habitants regroupés en 486 familles
d’agriculteurs
Objectifs principaux :
-Favoriser une gestion rationnelle des eaux usées de la ville de Tiznit
-Renforcer la sécurité alimentaire dans cette zone en:
- Mobilisant les ressources hydriques issues de la station d’épuration de Tiznit,
- Revalorisant les parcelles agricoles entourant la station d’épuration de Tiznit (284 ha),
- Sensibilisant et en formant les usagers pour une gestion de l’eau et des pratiques agricoles
respectueuses de l’environnement (oeuvrer à éviter la désertification de la zone par les
pratiques agricoles adéquates).
16. Description résumée des activités pour atteindre les objectifs :
Actions réalisées en 2006 :
• Construction d’une station d’épuration permettant un traitement des eaux usées par
lagunage naturel et capable de traiter un débit de 4900 m3/j
• Constitution d’une association des usagers des eaux agricoles (réalisé) composée des
agriculteurs propriétaires de parcelles dans cette zone, dont le rôle consiste à :
- répartir les eaux usées épurées entre les irrigants,
- veiller sur l’entretien du réseau de distribution des eaux usées épurées,
-contribuer au contrôle de la qualité des eaux usées épurées.
Actions à réaliser dans le cadre du projet présenté (2010 - 2011) :
• Sensibilisation de l’association des usagers à la gestion rationnelle de l’eau et à la
réutilisation des eaux usées pour l’irrigation (dès le démarrage du projet)
• Former au moins 2 membres de l’association à la gestion, à l’entretien du réseau, et au
contrôle de la qualité des eaux usées épurées (en cours de projet)
• Mobilisation des eaux usées épurées par la construction de bassins d’accumulation des
eaux usées épurées à la sortie de la station d’épuration
• Construction d’une station de refoulement
• Réalisation du réseau de distribution en 2 temps (Douar Doutourgha en 2010 et Douar
Attebane en 2011)
• Appui, suivi et contrôle par le chargé de programme Eau et assainissement de M&D, en
concertation avec la Municipalité de Tiznit et la Direction provinciale de l’agriculture
17. BUDGET PREVISIONNEL :
Réutilisation des eaux issues de la station d’épuration des eaux usées de Tiznit.
coût global: 917.263,00 euros
Montant disponible: 334.000,00 euros
Montant demandé
(dans le cadre de la coopération décentralisée):
583.263,00 euros
18. Partenaires sur le terrain :
-Direction provinciale de l'agriculture : elle contribuera financièrement au projet et
apportera son assistance technique.
La DPA, outre la prise en charge du coût des travaux de génie civil et d’équipement
hydromécanique des stations de pompage et de la station de filtration (sur leur budget
2009, s’est engagée à financer une partie du réseau de distribution sur leurs budgets
2010 et 2011 (accord de principe).
-Association des usagers des eaux agricoles : une fois formée, elle assurera le partage
des eaux, l’entretien des réseaux et le contrôle de la qualité des eaux recyclées.
-Municipalité de Tiznit : elle apportera son assistance technique
Durée : 24 mois
Date de démarrage : 01/01/2010
Date d’achèvement : 31/12/2011
19. Plan d’action pour la mise en place du projet de réutilisation
des eaux usées épurées à Tiznit
1ère étape : Création d’un comité de suivi piloté par la Direction Provinciale de l’Agriculture (DPA )
2ème étape : Réalisation d’une station d’épuration avec un objectif de réutilisation (c’est fait)
3ème étape : Création d’une Association des usagers de l’Eau en Agriculture (AUEA) (Encadrement par la
DPA)
4ème étape :Élaboration d’une convention liant tous les intervenants dans le projet de réutilisation avec
une définition du rôle et la responsabilité de chaque intervenant dans le projet (Commune, AUEA, ONEP,
DPA,, ABH, Délégation de la Santé)
5ème étape : Préparation du dossier d’autorisation de la réutilisation par l’AUEA
(Encadrement et assistance de l’AUEA par l’Agence de Bassin)
6ème étape :Réalisation d’une étude de la réutilisation en fonction du niveau de la qualité de l’eau épurée,
des cultures et des pratiques agricole dans la zone par la DPA (objet de l’exposé)
7ème étape :
-Gestion et suivi de la qualité de l'eau à la sortie de la station d'épuration par les gestionnaires des STEP
qualité
d'é
-Suivi de la qualité du sol et des produits agricoles: DPA
qualité
-Encadrement et assistance technique des usagers : DPA
-Contrôle pour la protection des opérateurs (ouvriers agricoles): Délégation de la Santé
opé
Dé
Santé
-Contrôle des produits agricoles : DPA et Délégation de la Santé
Dé
Santé
-Contrôle de qualité des eaux souterraines et de surface: Agences de bassin hydraulique et ONEP
qualité
hydraulique
20. Résultats des travaux du comité interministériels
pour l’élaboration du schéma organisationnel et
institutionnel
Qualité et Réutilisation des eaux usées épurées
Assurer le suivi de la qualité des eaux usées épurées par le biais
des communes et/ou les régies, l’ONEP et les concessionnaires
Promouvoir les expérimentations et les essais agronomiques de démonstration
dans différents contextes agro-pédologiques
Sensibiliser les usagers en matière de réutilisation des eaux usées épurées
Assurer l’encadrement technique des usagers d’eaux usées épurées et les
organiser en AUEA
Suivi de la qualité des produits agricoles irrigués par les eaux usées épurées
21. Proposition du Schéma Organisationnel et
institutionnel simplifié
Institutions
Ministère de l’Agriculture
(AGR, DPV, Vulgarisation
etc..
Fonction de base
Coordination et pilotage
Fonctions spécifiques
Etudes et gestion de la composante
« Réutilisation »
Traitements complémentaires selon
la nature de l’usage des EUE
Communes
Production d’eaux usées
ONEP
Concessionnaires
Régies
Produits agricoles
Qualité des eaux et des sols
Ministère de l’Agriculture
Agence de Bassin
Dép. Env
Ministère de l’Intérieur
Producteurs d’EUE
Ministère de la Santé
Institut d’Hygiène
BMH
Assainissement
Traitement générant des
effluents conformes aux normes
de rejets
Contrôle, Suivi et surveillance
Qualité des EUE
Contrôle de rejets
Évaluation d’impact sur la
qualité des eaux
Suivi et contrôle sanitaire des
eaux, des produits agricoles et
des opérateurs
22. Au voisinage de la
ville de Tiznit.
Subdivisé en 3 zones :
Targa N’Zit, Doutourga &
Attbane
22
23. Ces projets communaux, nous l’espérons mettront en avant les principaux atouts
de Targa qui se résument ainsi :
BON RESEAU HYDRIQUE,
PRESENCE DE PLUSIEURS SOURCES D’ALIMENTATION EN EAU,
RESEAU DE CANAUX EN COURS DE RENOVATION,
SAVOIR FAIRE EN MATIERE DE GESTION DE L’EAU,
SOLS DE BONNE QUALITE,
CADRE POLITIQUE ET INSTITUTIONNEL FAVORABLE,
PERIMETRE INTEGRE AU PAYSAGE GLOBAL
D’UNE GRANDE VALEUR PATRIMONIALE (remparts, palmeraie, oliveraie,…)
Et merci.