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Liberté du Judaïsme

La lettre de L.D.J.

N° 90 Mai-juin 2007
Le numéro 2,30€
La première association laïque et humaniste
en France et dans la communauté juive
(Le Monde, 4/3/1990)
Siège social 1 rue Pixérécourt 75020 Paris 01 47 97 30 63

Sommaire

ÉDITORIAL
TRANSMISSION
Le peuple juif est une chaîne, qui se transmet de
génération en génération. Mais toute chaîne est
fragile. Un chaînon peut s’abîmer voire se rompre.
Certes, le judaïsme est une religion.
Pourtant, même l’étudiant d’une yeshiva peut
perdre la foi ou plutôt la confiance en Dieu. Et que
dire des parents trop assimilés pour transmettre ce
que leurs pères ou leurs grands-pères leur ont
appris.
Le judaïsme n’est pas seulement une
religion. Il est aussi histoire, un ensemble de
cultures, une éthique, une sagesse que nous devons
transmettre de génération en génération.
Etre Juif aujourd’hui et comment être juif
est un choix. Mais ce choix n’est possible que
lorsqu’on acquiert un savoir de la richesse d’un
judaïsme ouvert et pluriel.
L.D.J. est une association juive laïque qui
a pour objectif la transmission des multiples
aspects non religieux du judaïsme. Ses adhérents
et ses sympathisants sont athées, agnostiques ou
encore proches des traditions d’autrefois. Si vous
voulez réparer le chaînon abîmé, retrouver le
chaînon manquant, rejoignez nous. Le peuple juif
est peu nombreux. Mais il vit. Tout retour au
peuple juif est possible.
Bon courage !

Doris Bensimon

Éditorial…………...………………….....p. 1
L'incroyable destin.....………….……......p. 1
Israël, carnet de voyage..……………..…p. 3
Coin des livres..........……………....…....p. 4
Activités…………………………………p. 6

L’INCROYABLE DESTIN
D’UN VIEUX SAC
EN PAPIER MARRON
Histoire courte et vraie en deux chapitres
Première partie
L’une des activités que ma mère
affectionnait, à l’intérieur de sa maison, était le
nettoyage des placards. Elle disait, avec quelque
raison, « le nettoyage à fond ». J’ai d’ailleurs
grandi dans la religion et la servitude du
« nettoyage à fond » ! Avec cette vie coloniale que
le Maroc nous offrait, ma mère était toujours
assistée d’une ou de deux aides, qui, après avoir
tout vidé sur le carrelage, les chaises et les lits,
savonnaient les portes, les murs, les étagères,
lavaient les tissus qui les recouvraient, les
amidonnaient, les repassaient, pendant que ma
mère assurait le travail de direction et de décision,
dépliant et repliant draps brodés, nappes et couvrelits.
Sur la plus haute planche de l’un de ces
placards se trouvait un sac de papier volumineux
que l’on descendait, mais que l’on ne vidait pas…
Ce qu’il contenait était entouré d’un tissu rose, qui

1
le rendait invisible, et ma mère disait toujours ;
« c’est la robe de mariée de ma belle-mère ».

j’ai vidé sur un grand lit ce qui a été le costume de
la mariée de ma grand-mère.

Elle ajoutait : « c’est une robe berbère »
(elle disait en espagnol « la Berberisca »), nous
expliquant que dans ce temps-là, les jeunes filles
la revêtaient le jour de leur mariage, et cela de
mère en fille…

Dans la soirée, il s’est passé quelque
chose. Nos amis Lyonel et Arlette ont donné, à
l’occasion du mariage de leur fils, une soirée
andalouse. Je les connais depuis très longtemps
puisque nous étions tous les trois professeurs
d’Anglais à Casablanca. Lyonel est un homme à la
double culture : tout en étant professeur de
littérature élisabéthaine à la Sorbonne, il attache
une
grande
importance
aux
coutumes
traditionnelles de notre milieu dont il connaît bien
l’histoire. Il m’a rappelé que, plus que tout autre
endroit, l’Andalousie a été la terre des trois
religions, avec, souvent, une prédominance de la
civilisation berbère, ce qui explique le nom de ces
robes de cérémonie.

Elle se contentait alors d’y mettre quelques
boules de naphtaline, et le sac était de nouveau
hissé à sa place.
Quand mes parents ont quitté Casablanca
pour Paris, ils ont d’abord vécu dans un petit
logement. Le sac en papier a fait partie du
déménagement. A Paris, les placards étaient moins
nombreux et les plafonds plus bas, mais le sac a
trouvé sa place sur une étagère élevée.
Ils sont ensuite allés dans un appartement
plus vaste, et le sac vieillissant, qui s’affaissait, et
qui contenait la robe de mariée berbère de la bellemère de ma mère, - c’est- à-dire de ma grand-mère
paternelle-, a traversé la Seine avec eux, pour
retrouver une cachette à laquelle il devait se
résigner.
Lorsque j’ai perdu mes parents, j’ai eu le
douloureux privilège d’avoir à vider leur
appartement.
Là-haut, le sac attendait depuis maintenant
plus de trente ans, un peu plus affaissé, un peu
plus ridé, un peu plus ventru. Ayant du mal à faire
face au travail à accomplir, j’ai failli l’abandonner
sur un trottoir du XV° arrondissement. J’en ai été
dissuadée, presque empêchée, et arrivée à
Montrouge, est-ce par manque d’esprit d’initiative,
par épuisement, ou encore à cause de la contrainte
des comportements héréditaires… je l’ai posé sur
la plus haute planche de mon grand placard dont
j’ai refermé la porte.
Avant de clore cette première partie, je
vous dirai quelque chose dont vous vous doutez :
ce vieux sac dédaigné, oublié, devait un jour
prendre sa revanche !!!
Deuxième partie
Quelques années ont passé. Nous sommes
en 95 ou 96, je ne sais pas exactement. Tard dans
la nuit, j’ai libéré mon vieux sac de sa prison et

La future belle-fille de mes amis portait ce
soir-là une robe andalouse. En rentrant, je n’ai pas
attendu. Et me voilà découvrant ce costume. Il est
composé de trois parties : une jupe de velours
brodée de fils d’or, un plastron et un boléro.
L’ensemble est froissé, chiffonné, les doublures
souvent en lambeaux…
Pourtant, quelques jours plus tard, aidée
par mes frères et mes cousins, je le confie à une
spécialiste du Musée Galliera, qui l’accepte et
mettra plusieurs mois à le restaurer. Cette jeune
fille nous avait dit : « c’est une pièce superbe qui a
au moins cent cinquante ans !» J’étais demeurée
sceptique. Mais quand le costume revient, il est
méconnaissable, c’est la métamorphose. Le
velours bleu foncé de la jupe, qui a été brossé et
aspiré, a retrouvé son lustre et met en valeur le
décor que forment les fils dorés ; ils imitent un arc
solaire. Quant à doublure, elle a été conservée –
les parties détériorées, simplement renforcées ou
entourées d’un tissu de lin (comme les poches).
Certains fils dorés ont été remplacés. Quant au
boléro, du même velours que la jupe, brodé avec
les mêmes fils dorés, qui forment des rosaces sur
les épaules, il exprime la gloire des Princes
d’Andalousie. Sur l’épaule gauche, deux petites
zones sont ternies et ne retrouveront pas leur éclat
d’antan. Ce défaut est comme une blessure, qui
ajoute à l’authenticité du vêtement et lui donne
une touche plus modeste.
Mais voilà, la robe n’est plus chez moi.
Elle ne m’appartient plus. Elle a été sélectionnée

2
par le tout nouveau Musée d’Art et d’Histoire du
Judaïsme pour représenter l’artisanat des Juifs du
Maroc espagnol à la fin du XIX° siècle. Je suis
allée la voir. Elle se trouve au deuxième étage,
dans une vitrine que l’on maintient dans la
pénombre. Je ne suis pas sûre qu’elle soit vraiment
mise en valeur. Sur les épaules, on a cru bon de
poser un petit châle blanc, trop blanc. D’autre part,
le mannequin porte des bijoux, certainement de
valeur et authentiques, mais je ne peux pas
imaginer ma grand-mère parée de boucles d’oreille
et de colliers. Petite silhouette frêle, minuscule,
toujours vêtue de noir, n’enlevant jamais sa coiffe
noire, elle faisait penser aux femmes austères des
Pères Pèlerins, qui débarquèrent en Nouvelle
Angleterre au début du XVII° siècle pour ne pas
devenir Anglicans.
Personne ne pourra plus me raconter
l’histoire de cette robe. Où a-elle été
confectionnée ? A Tétouan, à Méllila, à Séville ?
Je sais que toutes les filles d’une même famille
portaient la même robe pour leur mariage. On la
prêtait même aux amies quand elles ne pouvaient
pas s’en offrir une !
Jamais mon père ne nous a dit un mot à
son sujet. Ce qui est conforme à son silence total
sur son passé. Mais tout de même, tout au long de
sa vie errante, qui l’a conduit de Berkane à
Casablanca et à Paris, ce vieux sac, il ne l’a jamais
jeté à la poubelle !!!
Alors, peut-être que sous sa chape de
plomb qu’il portait en lui, il avait conservé avec
son enfance difficile un lien, ou même un
attachement.
Maryse SICSU

INTERNET
Internautes rejoignez-nous: www.col.fr/ldj/
E-mail ldj@col.fr
Participez aux débats du

courrier-ldj@yahoogroupes.fr

Pour vous inscrire, prenez la page d’accueil du site

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Vous pouvez alors participer aux débats, lancer vos idées,
recevoir des informations sur nos activités par simple clic
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courrier-ldj@yahoogroupes.fr

ISRAËL

Carnet de voyage
Chaque année, je passe une semaine en
Israël pour voir des amis. Cette fois, j’ai été
invitée par une famille au premier Seder de
Pessah. J’ai pris l’avion quatre jours avant le
début de la fête. A Tel-Aviv, comme d’habitude,
je logeais dans un hôtel que je fréquente depuis de
nombreuses années.
L’important pendant les jours qui
précèdent Pessah est le nettoyage de la maison, la
recherche de la moindre trace du chametz, des
restes de la levure du pain. Les murs de l’hôtel
étaient déjà repeints et dès mon premier petit
déjeuner, on mangeait des matzoth, le pain azyme.
Ce nettoyage est un travail considérable. Aussi, de
nombreux Israéliens préfèrent le séjour en hôtel :
le mien était bondé. Joyeux, des petits enfants
couraient partout.
En Israël, plus qu’ailleurs, la famille est un
refuge. Face aux incertitudes du lendemain, on
constate un certain repli sur elle.
Le rêve d’une société égalitaire est brisé.
600.000 personnes vivent en dessous du seuil de la
pauvreté. A l’opposé, une minorité des riches jouit
d’un luxe qui étonne dans ce pays. La vie
quotidienne des classes moyennes est un combat
de chaque jour. Elle est trop chère pour les faibles
salaires qu’on complète par l’exercice de plusieurs
emplois.
A l’issue du service militaire, les jeunes
veulent étudier. L’enseignement supérieur a connu
un développement considérable depuis une
vingtaine d’années. Les universités se sont
multipliées, mais les études sont particulièrement
onéreuses. Pendant plusieurs années, ces jeunes
adultes dépendent du soutien de leurs parents et
éventuellement de l’oncle d’Amérique ou d’un
autre pays de la diaspora.
La mémoire de la dernière guerre, celle au
Liban de l’été 2006, et les menaces d’un attentat
sont présentes, même si l’on préfère de ne pas en
parler. L’Israélien est fier et courageux : son
attachement à son pays est une réalité que
personne ne pourra lui arracher.

3
Je connais Israël depuis plusieurs
décennies. Les contrastes de la société israélienne
sont de plus en plus visibles. Par exemple, le
shabbat, Jérusalem est enveloppée dans le silence.
Dans cette ville dominée par les religieux, il est
difficile de trouver un taxi ou un restaurant ouvert.
A Tel-Aviv, la ville laïque, la circulation est
intense. Vendredi soir, les jeunes fréquentent
dancings et discothèques. L’opposition entre
religieux et laïques est l’une des tensions majeure
de la société israélienne.
Les Israéliens aiment les discussions et les
débats contradictoires. Dès mon arrivée, j’ai
l’habitude d’ouvrir la télévision et d’acheter des
journaux.
Depuis la guerre au Liban de l’été 2006,
Israël est plongé dans une crise morale et
politique. A la télévision, les débats entre les
personnalités politiques sont particulièrement
violents. Mais en guise d’antidote, des émissions
culturelles et la musique sont apaisantes. Même la
publicité se joint à cet effort. Des femmes
charmantes vantent les produits destinés à cette
société de la consommation.
Dans ce pays en permanente menace de
guerre, la presse est libre et très critique à l’égard
des dirigeants politiques. Des enquêtes concernant
la corruption du Premier ministre, Ehud Olmert et
de plusieurs membres de son gouvernement sont
en cours. La commission chargée des
investigations sur les erreurs commises par les
militaires et par le gouvernement pendant la guerre
au Liban commence timidement la communication
de ses conclusions. Mais le peuple israélien reste
sceptique : il veut connaître toute la vérité.
En même temps, fin avril, à l’initiative de
l’Arabie Saoudite, des Etats arabes ont offert à
Israël la paix et la normalisation de leurs relations
avec cet Etat. Les conditions sont connues depuis
longtemps : la fin de l’occupation des territoires
palestiniens et une solution négociée du problème
des réfugiés. Dans des interviews publiées par la
presse, Ehud Olmert affirme qu’il voudrait
rencontrer le roi Abdullah de l’Arabie Saoudite.
Selon les sondages, la majorité des Israéliens se
prononce en faveur d’une réponse à cette
proposition des Arabes.

Mais Ehud Olmert est un chef d’Etat très affaibli.
Aura-t-il la force de négocier et surtout de faire
accepter un douloureux compromis par le peuple
israélien ?
De plus, sous la pression des Américains et
des Européens, Ehud Olmert doit rencontrer
régulièrement Mahmoud Abbas, le président de
l’Autorité palestinienne, pour trouver une solution
au conflit avec les Palestiniens. Or Mahmoud
Abbas est contesté par le Hamas majoritaire en
Cisjordanie et à Gaza évacué depuis l’automne
2005.
Pourtant, des portes semblent s’ouvrir.
C’est un tournant historique menacé par les
extrêmises des deux côtés. Mais ne perdons pas
l’espoir. Des nouveaux dirigeants pourraient
trouver la force de mettre fin au conflit, qui
perdure depuis soixante ans. « Il y a un temps pour
la guerre, il y a un temps pour la paix » disent nos
Sages. Epuisés par les guerres et les violences
quotidiennes, les peuples israélien et palestinien
s’approchent peut-être du temps de la paix.

Doris Bensimon

Bureau de L.D.J.
Doris BENSIMON, présidente
Flora NOVODORSQUI, vice-présidente
Simone SIMON, secrétaire générale
Anna Sarfati, secrétaire générale adjointe
Noémie FISCHER, trésorière
Vous pouvez toujours contacter L.D.J. Au 01.47.97.30.63

COIN DES LIVRES
Bailly (Danielle), Enfants cachés. Analyses et
Débats, Paris, L’Harmattan, Collection Judaïsmes,
2006, 217 p.
Dans La Lettre de L.D.J. de novembre
décembre 2004, nous avons recensé le livre
coordonné par Danielle Bailly Traqués, cachés,
vivants. Des Enfants juifs en France (1940-1945).
Dix-huit enfants, âgés à cette époque de un à dix
ans, ont témoigné de leur expérience vécue
d’enfant caché.

4
En 2005, Danielle Bailly et ce groupe de
survivants ont organisé une Journée d’Etudes avec
des
historiens,
des
sociologues,
des
psychanalystes, qui avaient lu ces témoignages.
Leurs interventions ont été suivies par des débats
très animés.
On ne peut pas résumer les Actes de cette
Journée d’Etudes. J’en dégagerai seulement
quelques thèmes, qui peuvent nourrir la réflexion
des lecteurs de La Lettre de L.D.J., surtout si euxmêmes n’ont pas été des enfants cachés.
Pendant plusieurs décennies, les anciens
enfants cachés gardaient le silence en tant que
groupe spécifique de survivants de la persécution
par les Allemands et l’Etat de Vichy. Mais dans
les années 1990, dans le contexte de l’accent mis
sur l’importance de la mémoire de la Shoah, se
fondent, en France et dans d’autres pays occupés
par les Allemands, des associations d’anciens
enfants cachés. En France, le sauvetage a été
important. En clandestinité, des organisations
juives et chrétiennes, parfois seulement un homme
ou une femme ont sauvé des enfants de la
déportation. Aujourd’hui, officiellement, ces
Justes sont honorés.
Les parents voulaient mettre leurs enfants
en sécurité. Mais la nécessité de cette séparation
n’était pas comprise par les plus jeunes et
l’arrachement à la famille était une terrible douleur
pour les aînés.
Les enfants étaient munis de faux papiers.
Ils devaient oublier leurs prénoms et les noms de
leurs familles. On leur répétait qu’ils devaient
absolument cacher leur judéité.
La plupart des enfants étaient des citadins.
Subitement, ils étaient transplantés en milieu rural.
Ils devaient s’y adapter. Les enfants en âge
scolaire allaient à l’école, mais surtout ils étaient
associés aux travaux agricoles parfois très pénibles
pour eux.
Traqués, les enfants vivaient dans une
angoisse permanente. Souvent, ils devaient être
transférés d’un cache à une autre.
Pourtant, ces enfants ont survécu. A la fin
de la guerre, les plus chanceux ont retrouvé leurs
parents ou un autre membre de leur famille.
D’autres étaient accueillis dans des maisons

d’enfants rescapés. Les plus âgés devenus
adolescents devaient se débrouiller tout seuls.
Les récits de vie de ces enfants cachés
recueillis par Danielle Bailly ont été analysés, lors
cette Journée d’Etudes, par des historiens, des
sociologues et des psychanalystes qui évoquent
des cas différents. Les membres du groupe
interrogé par Danielle Bailly ont reconstruit leur
vie. Ils ont fondé leurs familles, ils ont bâti leur vie
professionnelle. Mais pendant quarante ans, ils
préféraient rester silencieux sur leur expérience
d’enfant caché face à leurs enfants ou leurs petits
enfants. Pourtant ce souvenir ne passe pas. Arrivés
à l’âge de la retraite, certains s’engagent dans la
transmission à des élèves de la mémoire de
l’affreuse période, qui leur a volé l’enfance. Ils
sont devenus des témoins. D’autres sont encore en
quête de leur judéité.
Les intervenants et leur public ont
beaucoup discuté des traumatismes, qui marquent
toujours ces anciens enfants cachés. Ils
transmettraient leurs angoisses à leurs enfants.
Leur expérience deviendrait-elle un phénomène
intergénérationnel ?
Les Juifs ne peuvent pas se détacher de
leur histoire. Mais ils oublient parfois que les
persécutions sont seulement un aspect de cette
histoire et que l’autre est celui de leur capacité
d’adaptation et de leur force de créativité.

Doris Bensimon

Appel aux cotisations
Il n’est jamais trop tard pour régler votre cotisation ou
votre abonnement à La Lettre de L.D.J. pour 5757
(septembre 2006 à août 2007). Vous pouvez aussi nous
rejoindre pour la première fois. L.D.J. vit seulement de
vos cotisations. Envoyez votre chèque à notre trésorière
Noémie Fischer, 119-119 bis rue d’Avron 75020 Paris

Pendant les vacances en juillet août, nous ne publions pas
La Lettre de L.D.J. Vous recevrez la prochaine début
septembre
Mais vous pouvez toujours nous contacter par E-mail :
ldj@col.fr ou ldb@col.fr et éventuellement au
téléphone : 01.47.97.30.63

5
ACTIVITÉS DE L.D.J.

Mercredi 9 mai 2007
Conférence-débat
13 rue du Cambodge 75020 Paris
Accueil 19 h 30 – conférence 20 h
L’ALLIANCE ISRAÉLITE UNIVERSELLE
HIER ET AUJOURD’HUI
par Jean-Jacques Wahl, directeur général de l’A.I.U.

SÉMINAIRE MAÏMONIDE AVERROÈS
organisé par des associations juives laïques
dont L.D.J.
Venez nombreux à la prochaine séance :
son programme est chargé
Samedi 28 avril 2007 Accueil 9 h30
10 h précises : Projection du film égyptien de
Youssef Chahine « LE DESTIN » sur la vie
d’Averroès.
La projection sera suivie d’un débat avec le public
Ensuite nous vous présenterons la synthèse des trois
séances organisées depuis janvier 2007 et nous vous
inviterons à une nouvelle discussion.
Samedi 2 juin 2007 - 10 heures Maïmonide
vu
par
Yeshayahou
Leibowitz,
conférence de Gérad Haddad, psychanalyste

Dimanche 13 mai 2007
16 h 30 Cercle de lecture
Edgar Morin, Le monde moderne et la question juive
Éd. du Seuil, 2006, 263 p.
Réunion chez Maryse Sicsu
téléphonez-lui au 01.46.55.73.83
une semaine avant la réunion.
Dimanche 3 juin 2007
Exposition
REMBRANDT ET LA NOUVELLE
JÉRUSALEM. JUIFS ET CHRÉTIENS À
AMSTERDAM AU SIÈCLE D’OR
RDV à 14 heures précises dans le hall d’entrée du
Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme
71 rue du Temple 75003 Paris
Téléphonez à Doris Bensimon 01.47.97.30.63.
C’est indispensable pour nous retrouver.
Mercredi 13 juin 2007
Conférence-débat
13 rue du Cambodge 75020 Paris
Accueil 19 h 30 Conférence 20 h
Hélène et Daniel Oppenheim,
psychanalystes, présenteront leur livre
HÉRITIERS DE L’EXIL ET DE LA SHOAH
Entretiens avec des petits-enfants de Juifs venus de
Pologne.

Lieu : Centre Medem-Arbeiter Ring
52 rue René Boulanger 75010 Paris.
Inscription chez Alain Moutot
tel. : 01.45.43.88.05
E-mail : alain.moutot@wanadoo.fr

LITTÉRATURE YIDDISH
Depuis janvier 2007, Irène Wekstein et Martine
Grimberg vous proposent d’aller à la rencontre d’une
œuvre de la littérature yiddish.
Prochaines réunions : 18h à 20h
Mercredi 16 mai 2007 : Varsovie de Sholem Ash
Mercredi 20 juin 2007 : Terre brûlante de Aaron
Zeitline
Lieu : Maison de la Culture yiddish
18 Passage de Pierre Amelot 75011 Paris
Irène Wekstein tel. : 01.47.70.47.23
E-mail : iwekstein@free.fr
Le CLEJ fêtera son 60ème anniversaire en mai 2007.
Il recherche des anciens du SKIF et du CLEJ ainsi que des
témoignages, des photos, des documents.
Contactez Miriam Fihman-Perez 06.09.85.20.26
ou corvol@wanadoo.fr
UNE QUESTION
Voulez-vous recevoir LA LETTRE DE L.D.J
par Internet ?
Si oui, envoyez un mail à ldj@col.fr
La Lettre de L.D.J./ Mai-juin 2007
Rédaction et administration
1 rue Pixérécourt, 75020 PARIS Tél. : 01 47 97 30 63
Directeur de la publication : Doris Bensimon
Comité de lecture: Doris Bensimon, Mireille Florent-Saül,
Flora Novodorsqui, Simone Simon
Dépôt légal à la parution ISSN 1145-084

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Liberte du Judaisme 90 mai juin 2007

  • 1. Liberté du Judaïsme La lettre de L.D.J. N° 90 Mai-juin 2007 Le numéro 2,30€ La première association laïque et humaniste en France et dans la communauté juive (Le Monde, 4/3/1990) Siège social 1 rue Pixérécourt 75020 Paris 01 47 97 30 63 Sommaire ÉDITORIAL TRANSMISSION Le peuple juif est une chaîne, qui se transmet de génération en génération. Mais toute chaîne est fragile. Un chaînon peut s’abîmer voire se rompre. Certes, le judaïsme est une religion. Pourtant, même l’étudiant d’une yeshiva peut perdre la foi ou plutôt la confiance en Dieu. Et que dire des parents trop assimilés pour transmettre ce que leurs pères ou leurs grands-pères leur ont appris. Le judaïsme n’est pas seulement une religion. Il est aussi histoire, un ensemble de cultures, une éthique, une sagesse que nous devons transmettre de génération en génération. Etre Juif aujourd’hui et comment être juif est un choix. Mais ce choix n’est possible que lorsqu’on acquiert un savoir de la richesse d’un judaïsme ouvert et pluriel. L.D.J. est une association juive laïque qui a pour objectif la transmission des multiples aspects non religieux du judaïsme. Ses adhérents et ses sympathisants sont athées, agnostiques ou encore proches des traditions d’autrefois. Si vous voulez réparer le chaînon abîmé, retrouver le chaînon manquant, rejoignez nous. Le peuple juif est peu nombreux. Mais il vit. Tout retour au peuple juif est possible. Bon courage ! Doris Bensimon Éditorial…………...………………….....p. 1 L'incroyable destin.....………….……......p. 1 Israël, carnet de voyage..……………..…p. 3 Coin des livres..........……………....…....p. 4 Activités…………………………………p. 6 L’INCROYABLE DESTIN D’UN VIEUX SAC EN PAPIER MARRON Histoire courte et vraie en deux chapitres Première partie L’une des activités que ma mère affectionnait, à l’intérieur de sa maison, était le nettoyage des placards. Elle disait, avec quelque raison, « le nettoyage à fond ». J’ai d’ailleurs grandi dans la religion et la servitude du « nettoyage à fond » ! Avec cette vie coloniale que le Maroc nous offrait, ma mère était toujours assistée d’une ou de deux aides, qui, après avoir tout vidé sur le carrelage, les chaises et les lits, savonnaient les portes, les murs, les étagères, lavaient les tissus qui les recouvraient, les amidonnaient, les repassaient, pendant que ma mère assurait le travail de direction et de décision, dépliant et repliant draps brodés, nappes et couvrelits. Sur la plus haute planche de l’un de ces placards se trouvait un sac de papier volumineux que l’on descendait, mais que l’on ne vidait pas… Ce qu’il contenait était entouré d’un tissu rose, qui 1
  • 2. le rendait invisible, et ma mère disait toujours ; « c’est la robe de mariée de ma belle-mère ». j’ai vidé sur un grand lit ce qui a été le costume de la mariée de ma grand-mère. Elle ajoutait : « c’est une robe berbère » (elle disait en espagnol « la Berberisca »), nous expliquant que dans ce temps-là, les jeunes filles la revêtaient le jour de leur mariage, et cela de mère en fille… Dans la soirée, il s’est passé quelque chose. Nos amis Lyonel et Arlette ont donné, à l’occasion du mariage de leur fils, une soirée andalouse. Je les connais depuis très longtemps puisque nous étions tous les trois professeurs d’Anglais à Casablanca. Lyonel est un homme à la double culture : tout en étant professeur de littérature élisabéthaine à la Sorbonne, il attache une grande importance aux coutumes traditionnelles de notre milieu dont il connaît bien l’histoire. Il m’a rappelé que, plus que tout autre endroit, l’Andalousie a été la terre des trois religions, avec, souvent, une prédominance de la civilisation berbère, ce qui explique le nom de ces robes de cérémonie. Elle se contentait alors d’y mettre quelques boules de naphtaline, et le sac était de nouveau hissé à sa place. Quand mes parents ont quitté Casablanca pour Paris, ils ont d’abord vécu dans un petit logement. Le sac en papier a fait partie du déménagement. A Paris, les placards étaient moins nombreux et les plafonds plus bas, mais le sac a trouvé sa place sur une étagère élevée. Ils sont ensuite allés dans un appartement plus vaste, et le sac vieillissant, qui s’affaissait, et qui contenait la robe de mariée berbère de la bellemère de ma mère, - c’est- à-dire de ma grand-mère paternelle-, a traversé la Seine avec eux, pour retrouver une cachette à laquelle il devait se résigner. Lorsque j’ai perdu mes parents, j’ai eu le douloureux privilège d’avoir à vider leur appartement. Là-haut, le sac attendait depuis maintenant plus de trente ans, un peu plus affaissé, un peu plus ridé, un peu plus ventru. Ayant du mal à faire face au travail à accomplir, j’ai failli l’abandonner sur un trottoir du XV° arrondissement. J’en ai été dissuadée, presque empêchée, et arrivée à Montrouge, est-ce par manque d’esprit d’initiative, par épuisement, ou encore à cause de la contrainte des comportements héréditaires… je l’ai posé sur la plus haute planche de mon grand placard dont j’ai refermé la porte. Avant de clore cette première partie, je vous dirai quelque chose dont vous vous doutez : ce vieux sac dédaigné, oublié, devait un jour prendre sa revanche !!! Deuxième partie Quelques années ont passé. Nous sommes en 95 ou 96, je ne sais pas exactement. Tard dans la nuit, j’ai libéré mon vieux sac de sa prison et La future belle-fille de mes amis portait ce soir-là une robe andalouse. En rentrant, je n’ai pas attendu. Et me voilà découvrant ce costume. Il est composé de trois parties : une jupe de velours brodée de fils d’or, un plastron et un boléro. L’ensemble est froissé, chiffonné, les doublures souvent en lambeaux… Pourtant, quelques jours plus tard, aidée par mes frères et mes cousins, je le confie à une spécialiste du Musée Galliera, qui l’accepte et mettra plusieurs mois à le restaurer. Cette jeune fille nous avait dit : « c’est une pièce superbe qui a au moins cent cinquante ans !» J’étais demeurée sceptique. Mais quand le costume revient, il est méconnaissable, c’est la métamorphose. Le velours bleu foncé de la jupe, qui a été brossé et aspiré, a retrouvé son lustre et met en valeur le décor que forment les fils dorés ; ils imitent un arc solaire. Quant à doublure, elle a été conservée – les parties détériorées, simplement renforcées ou entourées d’un tissu de lin (comme les poches). Certains fils dorés ont été remplacés. Quant au boléro, du même velours que la jupe, brodé avec les mêmes fils dorés, qui forment des rosaces sur les épaules, il exprime la gloire des Princes d’Andalousie. Sur l’épaule gauche, deux petites zones sont ternies et ne retrouveront pas leur éclat d’antan. Ce défaut est comme une blessure, qui ajoute à l’authenticité du vêtement et lui donne une touche plus modeste. Mais voilà, la robe n’est plus chez moi. Elle ne m’appartient plus. Elle a été sélectionnée 2
  • 3. par le tout nouveau Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme pour représenter l’artisanat des Juifs du Maroc espagnol à la fin du XIX° siècle. Je suis allée la voir. Elle se trouve au deuxième étage, dans une vitrine que l’on maintient dans la pénombre. Je ne suis pas sûre qu’elle soit vraiment mise en valeur. Sur les épaules, on a cru bon de poser un petit châle blanc, trop blanc. D’autre part, le mannequin porte des bijoux, certainement de valeur et authentiques, mais je ne peux pas imaginer ma grand-mère parée de boucles d’oreille et de colliers. Petite silhouette frêle, minuscule, toujours vêtue de noir, n’enlevant jamais sa coiffe noire, elle faisait penser aux femmes austères des Pères Pèlerins, qui débarquèrent en Nouvelle Angleterre au début du XVII° siècle pour ne pas devenir Anglicans. Personne ne pourra plus me raconter l’histoire de cette robe. Où a-elle été confectionnée ? A Tétouan, à Méllila, à Séville ? Je sais que toutes les filles d’une même famille portaient la même robe pour leur mariage. On la prêtait même aux amies quand elles ne pouvaient pas s’en offrir une ! Jamais mon père ne nous a dit un mot à son sujet. Ce qui est conforme à son silence total sur son passé. Mais tout de même, tout au long de sa vie errante, qui l’a conduit de Berkane à Casablanca et à Paris, ce vieux sac, il ne l’a jamais jeté à la poubelle !!! Alors, peut-être que sous sa chape de plomb qu’il portait en lui, il avait conservé avec son enfance difficile un lien, ou même un attachement. Maryse SICSU INTERNET Internautes rejoignez-nous: www.col.fr/ldj/ E-mail ldj@col.fr Participez aux débats du courrier-ldj@yahoogroupes.fr Pour vous inscrire, prenez la page d’accueil du site http://fr.groupes.yahoo.com/group/courrier-ldj/ Vous pouvez alors participer aux débats, lancer vos idées, recevoir des informations sur nos activités par simple clic sur: courrier-ldj@yahoogroupes.fr ISRAËL Carnet de voyage Chaque année, je passe une semaine en Israël pour voir des amis. Cette fois, j’ai été invitée par une famille au premier Seder de Pessah. J’ai pris l’avion quatre jours avant le début de la fête. A Tel-Aviv, comme d’habitude, je logeais dans un hôtel que je fréquente depuis de nombreuses années. L’important pendant les jours qui précèdent Pessah est le nettoyage de la maison, la recherche de la moindre trace du chametz, des restes de la levure du pain. Les murs de l’hôtel étaient déjà repeints et dès mon premier petit déjeuner, on mangeait des matzoth, le pain azyme. Ce nettoyage est un travail considérable. Aussi, de nombreux Israéliens préfèrent le séjour en hôtel : le mien était bondé. Joyeux, des petits enfants couraient partout. En Israël, plus qu’ailleurs, la famille est un refuge. Face aux incertitudes du lendemain, on constate un certain repli sur elle. Le rêve d’une société égalitaire est brisé. 600.000 personnes vivent en dessous du seuil de la pauvreté. A l’opposé, une minorité des riches jouit d’un luxe qui étonne dans ce pays. La vie quotidienne des classes moyennes est un combat de chaque jour. Elle est trop chère pour les faibles salaires qu’on complète par l’exercice de plusieurs emplois. A l’issue du service militaire, les jeunes veulent étudier. L’enseignement supérieur a connu un développement considérable depuis une vingtaine d’années. Les universités se sont multipliées, mais les études sont particulièrement onéreuses. Pendant plusieurs années, ces jeunes adultes dépendent du soutien de leurs parents et éventuellement de l’oncle d’Amérique ou d’un autre pays de la diaspora. La mémoire de la dernière guerre, celle au Liban de l’été 2006, et les menaces d’un attentat sont présentes, même si l’on préfère de ne pas en parler. L’Israélien est fier et courageux : son attachement à son pays est une réalité que personne ne pourra lui arracher. 3
  • 4. Je connais Israël depuis plusieurs décennies. Les contrastes de la société israélienne sont de plus en plus visibles. Par exemple, le shabbat, Jérusalem est enveloppée dans le silence. Dans cette ville dominée par les religieux, il est difficile de trouver un taxi ou un restaurant ouvert. A Tel-Aviv, la ville laïque, la circulation est intense. Vendredi soir, les jeunes fréquentent dancings et discothèques. L’opposition entre religieux et laïques est l’une des tensions majeure de la société israélienne. Les Israéliens aiment les discussions et les débats contradictoires. Dès mon arrivée, j’ai l’habitude d’ouvrir la télévision et d’acheter des journaux. Depuis la guerre au Liban de l’été 2006, Israël est plongé dans une crise morale et politique. A la télévision, les débats entre les personnalités politiques sont particulièrement violents. Mais en guise d’antidote, des émissions culturelles et la musique sont apaisantes. Même la publicité se joint à cet effort. Des femmes charmantes vantent les produits destinés à cette société de la consommation. Dans ce pays en permanente menace de guerre, la presse est libre et très critique à l’égard des dirigeants politiques. Des enquêtes concernant la corruption du Premier ministre, Ehud Olmert et de plusieurs membres de son gouvernement sont en cours. La commission chargée des investigations sur les erreurs commises par les militaires et par le gouvernement pendant la guerre au Liban commence timidement la communication de ses conclusions. Mais le peuple israélien reste sceptique : il veut connaître toute la vérité. En même temps, fin avril, à l’initiative de l’Arabie Saoudite, des Etats arabes ont offert à Israël la paix et la normalisation de leurs relations avec cet Etat. Les conditions sont connues depuis longtemps : la fin de l’occupation des territoires palestiniens et une solution négociée du problème des réfugiés. Dans des interviews publiées par la presse, Ehud Olmert affirme qu’il voudrait rencontrer le roi Abdullah de l’Arabie Saoudite. Selon les sondages, la majorité des Israéliens se prononce en faveur d’une réponse à cette proposition des Arabes. Mais Ehud Olmert est un chef d’Etat très affaibli. Aura-t-il la force de négocier et surtout de faire accepter un douloureux compromis par le peuple israélien ? De plus, sous la pression des Américains et des Européens, Ehud Olmert doit rencontrer régulièrement Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, pour trouver une solution au conflit avec les Palestiniens. Or Mahmoud Abbas est contesté par le Hamas majoritaire en Cisjordanie et à Gaza évacué depuis l’automne 2005. Pourtant, des portes semblent s’ouvrir. C’est un tournant historique menacé par les extrêmises des deux côtés. Mais ne perdons pas l’espoir. Des nouveaux dirigeants pourraient trouver la force de mettre fin au conflit, qui perdure depuis soixante ans. « Il y a un temps pour la guerre, il y a un temps pour la paix » disent nos Sages. Epuisés par les guerres et les violences quotidiennes, les peuples israélien et palestinien s’approchent peut-être du temps de la paix. Doris Bensimon Bureau de L.D.J. Doris BENSIMON, présidente Flora NOVODORSQUI, vice-présidente Simone SIMON, secrétaire générale Anna Sarfati, secrétaire générale adjointe Noémie FISCHER, trésorière Vous pouvez toujours contacter L.D.J. Au 01.47.97.30.63 COIN DES LIVRES Bailly (Danielle), Enfants cachés. Analyses et Débats, Paris, L’Harmattan, Collection Judaïsmes, 2006, 217 p. Dans La Lettre de L.D.J. de novembre décembre 2004, nous avons recensé le livre coordonné par Danielle Bailly Traqués, cachés, vivants. Des Enfants juifs en France (1940-1945). Dix-huit enfants, âgés à cette époque de un à dix ans, ont témoigné de leur expérience vécue d’enfant caché. 4
  • 5. En 2005, Danielle Bailly et ce groupe de survivants ont organisé une Journée d’Etudes avec des historiens, des sociologues, des psychanalystes, qui avaient lu ces témoignages. Leurs interventions ont été suivies par des débats très animés. On ne peut pas résumer les Actes de cette Journée d’Etudes. J’en dégagerai seulement quelques thèmes, qui peuvent nourrir la réflexion des lecteurs de La Lettre de L.D.J., surtout si euxmêmes n’ont pas été des enfants cachés. Pendant plusieurs décennies, les anciens enfants cachés gardaient le silence en tant que groupe spécifique de survivants de la persécution par les Allemands et l’Etat de Vichy. Mais dans les années 1990, dans le contexte de l’accent mis sur l’importance de la mémoire de la Shoah, se fondent, en France et dans d’autres pays occupés par les Allemands, des associations d’anciens enfants cachés. En France, le sauvetage a été important. En clandestinité, des organisations juives et chrétiennes, parfois seulement un homme ou une femme ont sauvé des enfants de la déportation. Aujourd’hui, officiellement, ces Justes sont honorés. Les parents voulaient mettre leurs enfants en sécurité. Mais la nécessité de cette séparation n’était pas comprise par les plus jeunes et l’arrachement à la famille était une terrible douleur pour les aînés. Les enfants étaient munis de faux papiers. Ils devaient oublier leurs prénoms et les noms de leurs familles. On leur répétait qu’ils devaient absolument cacher leur judéité. La plupart des enfants étaient des citadins. Subitement, ils étaient transplantés en milieu rural. Ils devaient s’y adapter. Les enfants en âge scolaire allaient à l’école, mais surtout ils étaient associés aux travaux agricoles parfois très pénibles pour eux. Traqués, les enfants vivaient dans une angoisse permanente. Souvent, ils devaient être transférés d’un cache à une autre. Pourtant, ces enfants ont survécu. A la fin de la guerre, les plus chanceux ont retrouvé leurs parents ou un autre membre de leur famille. D’autres étaient accueillis dans des maisons d’enfants rescapés. Les plus âgés devenus adolescents devaient se débrouiller tout seuls. Les récits de vie de ces enfants cachés recueillis par Danielle Bailly ont été analysés, lors cette Journée d’Etudes, par des historiens, des sociologues et des psychanalystes qui évoquent des cas différents. Les membres du groupe interrogé par Danielle Bailly ont reconstruit leur vie. Ils ont fondé leurs familles, ils ont bâti leur vie professionnelle. Mais pendant quarante ans, ils préféraient rester silencieux sur leur expérience d’enfant caché face à leurs enfants ou leurs petits enfants. Pourtant ce souvenir ne passe pas. Arrivés à l’âge de la retraite, certains s’engagent dans la transmission à des élèves de la mémoire de l’affreuse période, qui leur a volé l’enfance. Ils sont devenus des témoins. D’autres sont encore en quête de leur judéité. Les intervenants et leur public ont beaucoup discuté des traumatismes, qui marquent toujours ces anciens enfants cachés. Ils transmettraient leurs angoisses à leurs enfants. Leur expérience deviendrait-elle un phénomène intergénérationnel ? Les Juifs ne peuvent pas se détacher de leur histoire. Mais ils oublient parfois que les persécutions sont seulement un aspect de cette histoire et que l’autre est celui de leur capacité d’adaptation et de leur force de créativité. Doris Bensimon Appel aux cotisations Il n’est jamais trop tard pour régler votre cotisation ou votre abonnement à La Lettre de L.D.J. pour 5757 (septembre 2006 à août 2007). Vous pouvez aussi nous rejoindre pour la première fois. L.D.J. vit seulement de vos cotisations. Envoyez votre chèque à notre trésorière Noémie Fischer, 119-119 bis rue d’Avron 75020 Paris Pendant les vacances en juillet août, nous ne publions pas La Lettre de L.D.J. Vous recevrez la prochaine début septembre Mais vous pouvez toujours nous contacter par E-mail : ldj@col.fr ou ldb@col.fr et éventuellement au téléphone : 01.47.97.30.63 5
  • 6. ACTIVITÉS DE L.D.J. Mercredi 9 mai 2007 Conférence-débat 13 rue du Cambodge 75020 Paris Accueil 19 h 30 – conférence 20 h L’ALLIANCE ISRAÉLITE UNIVERSELLE HIER ET AUJOURD’HUI par Jean-Jacques Wahl, directeur général de l’A.I.U. SÉMINAIRE MAÏMONIDE AVERROÈS organisé par des associations juives laïques dont L.D.J. Venez nombreux à la prochaine séance : son programme est chargé Samedi 28 avril 2007 Accueil 9 h30 10 h précises : Projection du film égyptien de Youssef Chahine « LE DESTIN » sur la vie d’Averroès. La projection sera suivie d’un débat avec le public Ensuite nous vous présenterons la synthèse des trois séances organisées depuis janvier 2007 et nous vous inviterons à une nouvelle discussion. Samedi 2 juin 2007 - 10 heures Maïmonide vu par Yeshayahou Leibowitz, conférence de Gérad Haddad, psychanalyste Dimanche 13 mai 2007 16 h 30 Cercle de lecture Edgar Morin, Le monde moderne et la question juive Éd. du Seuil, 2006, 263 p. Réunion chez Maryse Sicsu téléphonez-lui au 01.46.55.73.83 une semaine avant la réunion. Dimanche 3 juin 2007 Exposition REMBRANDT ET LA NOUVELLE JÉRUSALEM. JUIFS ET CHRÉTIENS À AMSTERDAM AU SIÈCLE D’OR RDV à 14 heures précises dans le hall d’entrée du Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme 71 rue du Temple 75003 Paris Téléphonez à Doris Bensimon 01.47.97.30.63. C’est indispensable pour nous retrouver. Mercredi 13 juin 2007 Conférence-débat 13 rue du Cambodge 75020 Paris Accueil 19 h 30 Conférence 20 h Hélène et Daniel Oppenheim, psychanalystes, présenteront leur livre HÉRITIERS DE L’EXIL ET DE LA SHOAH Entretiens avec des petits-enfants de Juifs venus de Pologne. Lieu : Centre Medem-Arbeiter Ring 52 rue René Boulanger 75010 Paris. Inscription chez Alain Moutot tel. : 01.45.43.88.05 E-mail : alain.moutot@wanadoo.fr LITTÉRATURE YIDDISH Depuis janvier 2007, Irène Wekstein et Martine Grimberg vous proposent d’aller à la rencontre d’une œuvre de la littérature yiddish. Prochaines réunions : 18h à 20h Mercredi 16 mai 2007 : Varsovie de Sholem Ash Mercredi 20 juin 2007 : Terre brûlante de Aaron Zeitline Lieu : Maison de la Culture yiddish 18 Passage de Pierre Amelot 75011 Paris Irène Wekstein tel. : 01.47.70.47.23 E-mail : iwekstein@free.fr Le CLEJ fêtera son 60ème anniversaire en mai 2007. Il recherche des anciens du SKIF et du CLEJ ainsi que des témoignages, des photos, des documents. Contactez Miriam Fihman-Perez 06.09.85.20.26 ou corvol@wanadoo.fr UNE QUESTION Voulez-vous recevoir LA LETTRE DE L.D.J par Internet ? Si oui, envoyez un mail à ldj@col.fr La Lettre de L.D.J./ Mai-juin 2007 Rédaction et administration 1 rue Pixérécourt, 75020 PARIS Tél. : 01 47 97 30 63 Directeur de la publication : Doris Bensimon Comité de lecture: Doris Bensimon, Mireille Florent-Saül, Flora Novodorsqui, Simone Simon Dépôt légal à la parution ISSN 1145-084 6