Entre les expatriés et les genevois, un mur invisible
1. 28/10/13
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Entre les expatriés et
les Genevois, un mur
invisible
G N V Mercredi 25 septembre 2013 Luca Bernardi
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29.10.2013
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(Keystone)
Le canton compte environ 150 000 expatriés, pour quelques 470
000 locaux. Deux mondes qui ne se fréquentent pas toujours.
EN COMPLÉMENT
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Com m ent les expatriés trom pent
leur ennui dans la Cité de Calv in
L’ambiance est celle d’un soir ordinaire au Mr Pickwick, au 80
rue de Lausanne, à Genève. Ici, tout rappelle la culture anglosaxonne, de la Guinness aux matchs du Superbowl diffusés sur
les quelques 30 télévisions mises à disposition. La clientèle de
l’établissement, fidèle au poste, se désinhibe au fur et à
mesure qu’avance la soirée et l’ambiance y est franchement
chaleureuse. Des voix s’échauffent.
Nous sommes un
karaoké. Le pub
toute particulière
Suisse!», affirme
jeudi, et comme tous les jeudis, c’est soirée
anglais ouvert en 1969, a une réputation
à Genève: «c’est le premier pub ouvert en
fièrement son directeur, John Girod, de
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Les crèches fav orisent
l’égalité entre hom m es
et fem m es
M N 28.10.2013
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Ce que nous av ons
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Pour rebondir,
Porrentruy élit un
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28.10.2013
Le PS contraint à un
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Médias suisses
bienv eillants av ec la
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nationalité suisse. «D’ailleurs, la légende raconte que Georges
Bush père avait ses habitudes ici, lors de ses passages à
Genève dans les années 1970», ajoute-t-il.
Le non initié notera une différence fondamentale entre le Mr
Pickwick et le bar habituel de son quartier: ici, c’est l’anglais
qui domine, largement. Le patron ne s’en cache pas, la
majorité de sa clientèle fait partie de la communauté des
expatriés à Genève: «Environ 70% proviennent de ce milieu».
Carrefour européen et international, la Cité de Calvin possède
une attractivité toute particulière pour les expatriés, ne
serait-ce que par la présence des institutions onusiennes, son
université, ou encore le secteur privé qui y installe des
bureaux ou des filiales de sociétés étrangères. Pourtant, un
mur invisible semble se dresser entre ceux qui s’y installent
de manière périodique, de quelques mois à quelques années –
voir définitivement – et les locaux. Les deux milieux se
côtoient, mais se fréquentent-ils vraiment?
Une employée de l’Ecole Internationale de Genève, en contact
avec des élèves et leurs parents quotidiennement, nous confie:
«Beaucoup d’expatriés restent entre eux, et sortent lors
d’évènements organisés, par exemple par leur entreprise.
Certaines d’entre elles, dont Caterpillar, disposent même
d’une association de femmes au foyer, qui se fréquentent.
Parmi leurs lieux favoris figurent la brasserie Lipp ou le Little
Buddha, les plus jeunes préférant le Mr Pickwick.
Les Genevois seraient donc si froids que cela? «Pas forcément,
même si certains s’en plaignent. Les expatriés sont souvent de
passage et optent pour la facilité. Ils n’apprennent pas
nécessairement le français et ne font donc pas le premier pas.
Il arrive qu’ils se mélangent aux parents d’élèves genevois,
lors d’évènements sportifs organisés par l’école par exemple».
E P O N G 28.10.2013
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Le Conseil fédéral v eut
se doter d’un réseau
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La peur des grandes
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Porrentruy reste à
droite, le PDC PierreArnauld Fueg est élu
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26.10.2013
Le PS confirm e sa
m enace contre la libre
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sur l’augm entation de
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l’initiativ e de l’UDC
m ultiplient les com ités
M D A 26.10.2013
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Eric Hoesli, le point de
non-retour av ec
Tam edia
En quête de lieux où les deux communautés se retrouvent,
deux adresses viennent immédiatement à l’esprit: le Lady
Godiva, au boulevard du Pont-d’Arve, et les Halles de l’Ile. La
situation géographique du premier, à proximité de
l’Université, en fait en endroit autant fréquenté par les
étudiants que par les expatriés. En observant la terrasse, on
remarque que les deux populations préfèrent rester dans
leurs groupes respectifs. Peu d’interactions sont à noter, si ce
n’est un «excuse me», quand il s’agit de passer derrière soi.
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Du côté des Halles, même sensation. Sa patronne, Hélène
Calle-Lin, estime qu’environ 25% de sa clientèle est issue de la
communauté des résidents «temporaires». Se mélangent-ils
plutôt facilement? «Je crois que les expatriés en ont envie,
mais étant plus extravertis que les Genevois, ceux-ci ne le
souhaitent pas forcément. Nous sommes peut-être plus
réservés. Aussi, nous entretenons des amitiés depuis
longtemps, parfois depuis le collège, alors que l’expatrié va
chercher le contact, puisqu’il ne connaît à priori personne. Ou
peut-être est-ce la barrière culturelle?»
Contacté par téléphone, Nir Ofek, le co-fondateur de
glocals.com, confirme l’existence de ce mur invisible. Arrivé à
Genève il y a une dizaine d’années, il a lancé un site Internet
permettant aux expatriés de Suisse de communiquer entre
eux, et faire des rencontres selon leurs centres d’intérêts.
«De manière générale, si un expatrié ne reste que deux ou
trois ans, je pense qu’il ne souhaitera pas forcément se
mélanger à cause de la barrière linguistique et culturelle»,
explique le concepteur du réseau social. «Cela dit, 9% de nos
60 000 membres sont des Suisses, qui représentent le plus
gros pourcentage de nos utilisateurs, devant les Américains
(8%)», ce qui dénote l’envie de côtoyer différents milieux. «La
«culture expat’», dans une ville comme Genève, est énorme.
Beaucoup souhaitent rencontrer et interagir avec des locaux
mais peut-être que les Suisses ne souhaitent pas forcément
faire de nouvelles rencontres».
Laura, une italienne de 26 ans, installée en Suisse depuis
quelques années, acquièsce: «Je ne connais pour ma part que
des expatriés et seulement trois Genevois! J’aimerais bien en
rencontrer plus, mais ils ne sont pas si faciles d’accès et plutôt
réservés», confie-t-elle.
Une chose est sûre, c’est que si les deux communautés ne se
fréquentent pas forcément dans certaines occasions, le milieu
nocturne genevois est le terrain idéal pour briser la glace. Et
du côté des expatriés, deux enseignes «locales» reviennent
fréquemment: l’Usine et le Palais Mascotte. Nos visiteurs
temporaires ne se cantonnent donc pas aux traditionnels bars
anglais.
Le patron du Mr Pickwick, John Girod, confirme aussi la
tendance inverse: «Le pub n’attirait que peu de locaux, mais
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