1. Bimensuel d'informations générales - ISSN 08504331 - DU 15 au 30 JUIN 2014
100 Fcfa
N°119
POUR FINANCER SON PLAN DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL
LE CONSEIL MUNICIPAL
LANCE LE PLAN
LOUGA EMERGENT
L’exercice est inédit. C’est
bien la première fois au
Sénégal qu’une commune
prend l’initiative de faire un
tour de table de ses
bailleurs de fonds pour
financer son Plan de
Développement social,
économique et culturel
(PDSEC). Cette table ronde
réunissait plus d’une
trentaine d’institutions
internationales et
intergouvernementales, des
services déconcentrées et
des agences de l’Etat, des
organisations de la société
civile, des organisations non
gouvernementales et des
associations d’émigrés, de
quartiers ou de promotion
du genre. La rencontre avait
pour objectif de non
seulement financer mais
aussi opérationnaliser les
projets devant mettre la
ville de Louga sur les
rampes de l’émergence.
Une déclinaison communal
du PSE (Plan Sénégal
Emergent) qui est une
initiative hardie provenant
du Conseil municipal de
Louga en partenariat avec
l’Initiative des Villes du
millénaire (IVM) et le MDG
Center (Centre des OMD
pour l’Afrique de l’Ouest et
du Centre). Au terme de la
rencontre, tous les
partenaires techniques et
financiers ont pris
l’engagement d’appuyer la
commune dans la
réalisation du PDSEC 2014-
2018.
3. Le Conseil municipal lance le Plan
Louga Emergent
Par Moustapha Sarr Diagne
Quels les sont les huit objectifs du
Millénaire pour le développement ?
Une task-force pour porter le PDSEC
LOUGA INFOS – N°119 JUIN 2014
DOSSIER
L’exercice est en soi inédit. C’est bien la
première fois au Sénégal qu’une
commune prend l’initiative de faire un
tour de table de ses bailleurs de fonds
pour financer son Plan de Développement
social, économique et culturel (PDSEC).
Organisée le 10 juin dernier à l’Hôtel Le
Ndiambour de Dakar, cette table ronde qui
réunissait l’essentiel des partenaires techniques
et financiers de la commune avait pour fonction
de non seulement financer mais aussi
opérationnaliser les projets devant mettre la
ville de Louga sur les rampes de l’émergence.
Une déclinaison communal du PSE (Plan
Sénégal Emergent) qui est une initiative hardie
provenant du Conseil municipal que préside le
maire Aminata Mbengue Ndiaye en partenariat
avec l’Initiative des Villes du millénaire (IVM) et
le MDG Center (Centre des OMD pour l’Afrique
de l’Ouest et du Centre). Louga, érigée ville du
Millénaire, depuis 2006, est l’une des rares
communes sénégalaises à disposer d’un
PDSEC en parfaite conformité aux orientations
de son plan d’Investissement communal.
Elaborée sur la base d’enquêtes réalisées à la
faveur de son érection en tant que ville du
Millénaire, le PDSEC se compose de quatre
documents de projet couvrant les quatre
secteurs OMD: Éducation, Santé,
Assainissement et Genre, ainsi qu’une dizaine
de fiches techniques de projets se rapportant à
une quinzaine de secteurs prioritaires. Durant
le travail préalable qui a permis de sélectionner
ces secteurs prioritaires, la Commune de Louga
en collaboration avec l’équipe de Centre des
OMD pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre et
la Earth Institute of Columbia University (New
York) a conçu un SIG (Système d’Information
géographique) qui a permis de repérer, de
quantifier et de qualifier toute l’armature
infrastructurelle existant dans l’aire communale.
Ce processus s’est principalement appuyé sur
les évaluations des besoins et des coûts de
réalisation des OMD dans des secteurs clés
comme la santé, l’éducation, le genre et
l’assainissement. A cet effet, un consultant
senior a été mis à la disposition de la Commune
par le MDG center et le projet, pour mener des
enquêtes, rassembler les données, a recruté
cinq étudiants qui ont travaillé à la préparation
de la table ronde des bailleurs de fonds.
Globalement, c’est une enveloppe de 19
milliards que la Commune de Louga compte
amasser auprès de ses bailleurs pour le
financement du PDSEC. En termes de projets,
il se décline selon les secteurs relatifs aux OMD.
Ainsi pour le secteur de l’éducation pour tous
(EPT) d’ici à 2018, le coût total du projet est
estimé à 2,538 milliards de francs CFA, la
commune de Louga se réservant le
financement d’une enveloppe d'environ 254
millions de francs. Le Projet communal de
développement sanitaire (PCDS) 20142018
devrait revenir à coût total de 2 289 615 681
FCFA, avec une contrepartie pour la commune
qui s’élève à 228 961 568 FCFA. Quant au
Projet d’Amélioration du Réseau de
l’Assainissement (PARA), il va nécessiter une
enveloppe globale 6 680 445 902 francs CFA,
sur la période 2014-2018.
Si l’exercice est effectivement inédit, il convient
de reconnaître que dans l’innovation en matière
de bonne gouvernance municipale, la ville de
Louga a toujours été pionnière. Elle a été la
première ville en Afrique au sud du Sahara à
élaborer un contrat de ville en partenariat avec
l’Agence de Développement municipal sur
financement de la Banque mondiale. Elle vient
de clôturer son second contrat de ville avec
cette institution. En fait aujourd’hui, les outils
techniques utilisés par la Banque mondiale en
Afrique et dans d’autres pays des continents
asiatique et sud américain ont été élaborés et
modélisés à Louga quand l’actuel maire
exerçait son premier mandat à la tête du
Conseil municipal. Il n’est donc pas surprenant
que ce second mandat se clôture aujourd’hui
sur la conception d’un modèle à répliquer sur
le continent africain pour l’atteinte des OMD.
A la base de cette approche se trouve la
conviction que les objectifs du millénaire pour
le développement, même s’il doit être quantifié
au niveau national par des statistiques, ne
peuvent être atteints que par une action au
niveau local. C’est dans cette perspective que
l’Initiative des villes du Millénaire est intervenue
par le biais de la recherche et de l’analyse des
politiques publiques, auprès de la Commune
de Louga, dans l’appui à la réalisation des OMD.
C’est une action qui, au-delà des péripéties des
modifications institutionnelles et des
vicissitudes d’une vie politique très animée
dans la commune demeurera une ligne d’action
pour toutes les équipes municipales qui
passeront par la mairie de Louga. Le chemin est
déjà balisé pour l’avenir et il conviendra à tous
ceux qui siègeront un jour ou l’autre au conseil
municipal la voie tracée. Dans la continuité de
l’Etat et la stabilisation des institutions.
Un tour de table
couronné de succès
Ils étaient plus d’une trentaine d’institutions
internationales, de démembrements de l’Etat,
d’organisations de la société civile ou
d’associations représentants les quartiers, les
émigrés ou le genre féminin à participer à la table
ronde des bailleurs convoquée par le Conseil
municipal de Louga. Présidée par le Directeur des
Collectivités locales, la cérémonie a aussi enregistré
la présence de Khalifa Sall en sa qualité de
président des Cités et Gouvernements locaux
d’Afrique et secrétaire général de l’Association des
Maires francophones. Dans son allocution de
bienvenue, le maire de Dakar a mis l’accent sur
l’exemplarité de cette rencontre qui s’inscrit dans la
trame d’une démarche novatrice faisant du local le
lieu efficient de la bonne gouvernance. Aujourd’hui,
toutes les organisations internationales ou
intergouvernementales comme les Nations Unies,
la banque mondiale ou la Banque africaine de
développement (BAD) ouvrent désormais grandes
ouvertes leurs portes aux collectivité locales. Le
local est ainsi devenu lieu d’émergence de
crédibilité institutionnelle permettant aux recours
sans intermédiaires aux marchés financiers et aux
partenaires techniques et financiers.
Pour Aminata Mbengue Ndiaye, la table-ronde
du jour devrait être inscrite dans la suite logique
du Plan Sénégal Emergent (PSE). Le PDSEC
2014-2018 procède, selon le maire de la
commune de Louga, d’une approche
méthodologique éprouvée se composant de dix
projets distincts s’articulant atour des quatre axes
des OMD, à savoir la santé, l’éducation,
l’assainissement et l’approche genre. La
commune de Louga, bénéficiant du label de
bonne gouvernance et de la certification
citoyenne, octroyée par le Forum civil au terme
d’un audit des pratiques de gouvernance au sein
de la municipalité de Louga, devrait pouvoir
compter sur ses partenaires pour faire financer
ce plan. Elle a aussi insisté sur le fait qu’une
opérationnalisation du PDSEC serait une
opportunité pédagogique formidable pour
renforcer les capacités des autorités locales et
améliorer de fait la gouvernance locale.
Lors du tour de table, tous les partenaires
techniques et financiers de la commune ont fait
de leurs bonnes dispositions pour accompagner
la commune de Louga et porter le plaidoyer
auprès des institutions financières avec
lesquelles ils sont en rapport. Dans cette optique,
le ministère en charge de la décentralisation, par
la voix de son représentant, le directeur des
Collectivités locales, a fait savoir que le
département de tutelle des communes a montré
l’exemple en prenant totalement en charge le
projet d’automatisation du fichier d’état-civil de la
commune de Louga d’une valeur d’une
quinzaine de millions.
Au terme de la rencontre, le représentant du
MDG Center, en l’occurrence M. Hervé Bertin,
parlant au nom de M. Amadou ibra Niang,
directeur de cette structure, absent de Dakar, a
dit que son organisme va prendre en charge le
gap financier concernant tous les projets relatifs
aux quatre axes des OMD.
Au total, la rencontre a été très fructueuse et les
différents partenaires se sont donné rendez-vous
très prochainement pour un suivi méthodique et
une application judicieuse du PDSEC.
Les huit objectifs du millénaire pour le développement (OMD) forment un plan
approuvé par tous les pays du monde et par toutes les grandes institutions
mondiales de développement. Ils ont galvanisé des efforts sans précédent pour
répondre aux besoins des plus pauvres dans le monde. Ils sont constitués de :
OMD 1 : Éliminer l'extrême pauvreté et la faim ;
OMD 2 : Assurer l’éducation primaire pour tous ;
OMD 3 : Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes ;
OMD 4 : Réduire la mortalité infantile et post-infantile ;
OMD 5 : Améliorer la santé maternelle ;
OMD 6 : Combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies ;
OMD 7 : Préserver l’environnement ;
OMD 8 : Mettre en place un partenariat pour le développement.
Tous les OMD sont déclinés en sous-objectifs et l'Organisation des Nations Unies travaille
avec les gouvernements, la société civile et les différents partenaires pour exploiter la
dynamique dégagée par les OMD et poursuivre un programme ambitieux pour l'après-2015.
En Afrique de l’ouest et du centre, c’est MDG center (Millenium development Goals) qui a en
charge le suivi et l’appui des politiques menées par les Etats et les collectivités locales en
vue de la réalisation de ces objectifs.
C’est une véritable équipe de choc qui a préparé la table-ronde des bailleurs de fonds
de la commune de Louga. La caractéristique principale de cette task-force, c’est sa
pluridisciplinarité. On y retrouve des communicateurs, des membres des organisations
de la société civile, des enseignants d’origine qui en compagnie des compétences
qui se trouvent au sein du Conseil municipal ont pu abattre un travail de titan en
quelques mois. L’équipe est essentiellement composée d’Adama Guèye, Mountaga
Sall, Moctar Sow, Djiby Samb, Arame Gaye Diop, Cheikh Mbaye, Aziz Mbodji, Kader
Fall. Les Lougatois doivent leur l’hommage qui sied pour le job qui a été fait.
4. Projet de Promotion de l’Education primaire pour
Tous (EPT) dans la Commune de Louga (2014 - 2018)
Par Moustapha Sarr DIagne
Projet d’Amélioration du Réseau d’Assainissement
communal (PARA 2014 - 2018)
LOUGA INFOS – N°119 JUILLET 2014
4 DOSSIER
L’objectif général du projet est d’assurer
l’éducation primaire pour tous. D’ici à
2018, il s’agit de donner à tous les
enfants, garçons comme filles de la
Commune de Louga, les moyens d’achever un
cycle complet d’études primaires.
Sur le plan des réalisations chiffrées attendus
de ce projet, il faut noter que le taux
d’admission à l’école primaire des filles et des
garçons de la Commune de Louga, qui doit être
porté à 100%, d’ici 2018, le Taux brut de
Scolarisation (TBS) devrait être de 100% pour
les filles et 100% pour les garçons et le taux de
passage en classe supérieure est de 99%,
toutes classes confondues, pour les filles et les
garçons, dans la Commune de Louga, à
pareille échéance. Pour cela, il faudra que les
gaps en enseignants, salles de classes, tables-bancs,
intrants pédagogiques (livres, cahiers
et guides pour maîtres), toilettes et points d’eau
soient comblés selon les normes OMD.
3000 apprenants (500 hommes et 2500
femmes) seront enrôlés dans des programmes
d’alphabétisation fonctionnelle dans la
Commune de Louga, d’ici 2018 et 85% des
garçons et 100% des filles des écoles primaires
(Simon Bolivar, Fa Ndiang Bamboji, Keur
Serigne Louga Sud, Médina Garage, Ndiang
Khoule et Touba SERAS) des quartiers les plus
pauvres de la Commune de Louga, auront un
accès à une cantine scolaire d’ici 2018.
Le coût total du projet est évalué à 2 537 791
670 francs CFA. Au titre de sa contrepartie, la
commune de Louga versera 253 779 167
francs CFA correspondant à une contribution
annuelle de 50 755 833 francs CFA.
Le gap en financement du Projet EPT, d’un
montant de 2 284 012 503 francs CFA, est à
rechercher auprès des partenaires bailleurs de
fonds de la Commune de Louga dans le cadre
de la mise en oeuvre du PDSEC. Soit un
montant annuel à rechercher de 456 802 501
francs CFA.
Ce projet EPT est un projet en ancrage dans le
PDSEC. Il est l’instrument de mise en oeuvre
de la stratégie d’accélération de l’atteinte des
OMD en matière d’éducation dans la
Commune de Louga, d’ici à 2018, dans une
perspective de développement durable.
Le Comité de Pilotage du PDSEC est présidé
par le Maire. Il est composé des présidents des
commissions du Conseil municipal et des
représentants des Services techniques
déconcentrés (STD) de la Santé, de
l’Education, de l’Assainissement et du
Développement communautaire.
Une Cellule d’Exécution de Projets (CEP),
créée par la Commune de Louga, assure la
mise en oeuvre du Projet EPT, en renforçant le
personnel technique municipal.
La CEP s’appuie sur des STD dont l’implication
au niveau opérationnel du projet est fortement
recommandée en vue de promouvoir un
renforcement de leurs capacités et une
valorisation de leur savoir-faire pour mieux
envisager la pérennisation des effets du projet.
Un système de suivi-évaluation participatif,
incluant l’ensemble des catégories d’acteurs
impliqués et/ou concernés par la mise en
oeuvre de chacun des projets en ancrage dans
le PDSEC, sera rendu opérationnel en même
temps que seront exécutées les activités des
composantes techniques de projets.
Les outils de gestion opérationnelle du projet
devront être partagés et validés à l’occasion
d’un Atelier de lancement officiel et
d’harmonisation des outils de planification
stratégique du Projet EPT.
Entre la Commune de Louga érigée
Ville du Millénaire en 2007, par la
Communauté internationale, et le
MDG Center, le Millenium Cities
Initiative (MCI )et l’Etat du Sénégal, un
partenariat stratégique a été conçu dans un
processus de formulation du Projet
d’Amélioration du Réseau d’Assainissement
communal (PARA 2014 – 2018). Ce
partenariat s’inscrit dans le sillage de l’Acte III
de la Décentralisation, qui vise à renforcer les
responsabilités et ressources des Communes
et des Villes pour une meilleure prise en
charge des compétences transférées en vue
d’accélérer, à moins d’une année de
l’échéance de 2015, l’atteinte des OMD dans
une perspective de développement durable.
Un diagnostic préalable du secteur de
l’assainissement a été réalisé à cet effet.
C’est ainsi que concernant l’assainissement
des ménages de la Commune de Louga, il a
été dénombré que 70% des ménages sont
équipés de toilette à chasse manuelle. La
quasi-totalité de ces ménages se trouvent
dans les quartiers du centre ville ou de la
proche périphérie. 14% des ménages
disposent de latrines à fosse directe ou à fosse
ventilée. Ces ménages se trouvent
particulièrement dans les quartiers
périphériques de Médina Garage, Médina
Salam, Montagne Nord Extension et Artillerie
Nord Extension. 8% des ménages ont des
latrines traditionnelles et particulièrement à
Touba SERAS, Santhiaba Sud, Médina
Garage et Médina Salam. 9% des ménages
ne disposent pas de latrines. Certains vont
dans la nature (75% des ménages n’ayant pas
de latrine) ou utilisent les latrines des voisins
(25% des ménages n’ayant pas de latrine).
Ces ménages se rencontrent dans les
quartiers de Montagne Nord Extension, Touba
SERAS.
Concernant l’assainissement des
établissements publics de la Commune de
Louga, il est à noter que 92% des
établissements sont équipés de toilette à
chasse manuelle, 6% disposent des latrines à
fosse directe ou à fosse ventilée et 5% ne
disposent pas de latrines. Ces établissements
sont constitués majoritairement d’écoles.
Le réseau de collecte des eaux usées s’étend
actuellement sur environ 70 Km dans la
commune de Louga. Relativement en bon état,
il est essentiellement composé de
canalisations en PVC au moins sur 50 km alors
que le reste, à peu près sur 20 km, comprend
des canalisations en grés et en amiante-ciment
En 2025, l’objectif poursuivi par le PDA
consiste à accroître de 135 km, le réseau
d’eaux usées de la Commune de Louga, ce
que le PARA contribue à réaliser à hauteur de
38% par la construction de 52 km de réseaux
d’ici à 2018. Le nombre de branchements
requis pour les 52 km de réseau à réaliser est
de 2 972 ((52000/35)x2) couvrant une
population de 29 720. On considère en
moyenne qu’un ménage est composé de 10
habitants.
Le réseau d’eaux pluviales dessert
principalement le centre urbain de la ville de
Louga ainsi qu’une petite partie de la
périphérie Nord. L’essentiel des eaux de pluies
s’infiltre dans le sol, néanmoins les inondations
sont récurrentes dans des quartiers dépourvus
de réseau. L’implantation de batteries de grilles
est retenue pour lutter contre les inondations
au niveau de certains sites qui présentent des
points bas.
Le projet envisage la réalisation d’un bassin de
11 200 m3 situé à 1,5 km de l’actuel exutoire
dans une zone réservée à une décharge
contrôlée, la mise en place d’un système
d’irrigation grâce à l’eau épurée, la réalisation
d’un système d’assainissement autonome
couvrant une population de 12 350 habitants
et l’implantation de batteries de grilles est
retenue pour lutter contre les inondations au
niveau de certains sites qui présentent des
points bas.
La Station de traitement de boues de vidange
sera aussi édifiée et un processus opératoire
à deux phases : la partie liquide des déchets
est apurée et réutilisée pour le maraîchage
tandis que la fraction solide est séchée et
séchée comme fertilisants (engrais organique)
ou simplement mise en décharge sans risques
sanitaires.
La réutilisation de l’eau épurée pour le
maraîchage permettra l’aménagement et
présuppose unéquipement des périmètres qui
seront irrigués.
Le coût total du projet est évalué à 6 680 445
902 francs CFA. Au titre de sa contrepartie, la
Commune de Louga devra verser 369 690 000
francs CFA correspondant à une contribution
annuelle de 73 938 000 francs CFA.
Le gap en financement du PARA, d’un montant
de 6 012 401 310 francs CFA, est à rechercher
auprès des partenaires bailleurs de fonds de
la Commune de Louga dans le cadre de la
mise en oeuvre du PDSEC. Soit un montant
annuel à rechercher de 1 202 480 262 francs
CFA.
5. PROJET COMMUNAL DE DÉVELOPPEMENT SANITAIRE
Projet de seconde phase portant
redynamisation du projet maraicher de
Louga (PROMALO II 2014-2018)
Projet de valorisation
des déchets plastiques
LOUGA INFOS – N°119 JUILLET 2014
DOSSIER 5
Le Projet communal de Développement
sanitaire (PCDS 2014 – 2018) est un
partenariat stratégique entre la
Commune de Louga le MDG Centre, le
MCI et l’Etat du Sénégal. Il s’inscrit dans la
perspective de la réalisation de la Couverture
Maladie universelle.
Les enquêtes concernant le niveau d’atteinte
des OMD santé ont montré que la mortalité
des moins de cinq ans est passée de 121 pour
mille (2005) à 72 pour mille (2011) mais le
Sénégal a de faibles chances d’atteindre la
cible qui est de 44 pour mille, que la réduction
de la mortalité maternelle est également lente
avec un taux de 392 décès pour 100000
naissances vivantes contre une cible de 127
décès pour 100000 naissances vivantes. Il est
par ailleurs apparu au terme de ces
investigations que les taux de prévalence du
paludisme et du VIH/Sida (0,7%) sont
maintenus à des niveaux très faibles avec de
réelles chances d’atteindre les cibles fixées,
que les résultats en matière d’accès à l’eau
potable sont en ligne avec les OMD et avec un
taux de 98,7%, en milieu urbain et 80,1%, en
zone rurale.
L’objectif général du PCDS est d’améliorer la
santé de la mère, de l’enfant et combattre le
paludisme et d’autres maladies. Pour atteindre
cet objectif, il faudra procéder à la réalisation de
la couverture universelle en consultation
prénatale pour l’ensemble des Femmes
enceintes de la commune de Louga d’ici 2018
et à l’augmentation à 90% du taux
d'accouchements assistés par du personnel
qualifié dans les structures sanitaires de la
Commune de Louga, d’ici 2018. La prise en
charge intégrée des maladies de l’enfant
(PECIME) et la nutrition des enfants âgés de
moins de cinq ans devront être assurées dans
la Commune de Louga figure au registre des
résultats attendus et la prévention et la PEC
des cas de transmission du VIH/Sida de la
mère à l’enfant doivent être assurées. Il est
aussi envisagé la promotion de la CMU portée
à 70%, dans la Commune de Louga d’ici 2018
et le renforcement du Personnel de santé, des
Equipements et des Infrastructures sanitaires
dans la Commune de Louga.
Projet en ancrage dans le PDSEC, le PCDS
est l’instrument de mise en oeuvre de la
stratégie d’accélération de l’atteinte des OMD
en matière de santé dans la commune de
Louga, d’ici à 2018, dans une perspective de
développement durable.
Le Comité de pilotage du PDSEC est présidé
par le Maire. Il est composé des présidents des
commissions du Conseil municipal et des
représentants des Services techniques
déconcentrés (STD) de la Santé, de
l’Education, de l’Assainissement et du
Développement communautaire.
Une Cellule d’Exécution de Projets (CEP),
créée par la Commune de Louga, assure la
mise en oeuvre du PCDS, en renforçant le
personnel technique municipal.
La CEP s’appuie sur des STD dont l’implication
au niveau opérationnel du projet est fortement
recommandée en vue de promouvoir un
renforcement de leurs capacités et une
valorisation de leur savoir-faire pour mieux
envisager la pérennisation des effets du projet.
Un système de suivi-évaluation participatif,
incluant l’ensemble des catégories d’acteurs
impliqués et/ou concernés par la mise en
oeuvre de chacun des projets en ancrage dans
le PDSEC, sera rendu opérationnel en même
temps que sont exécutées les activités des
composantes techniques de projets.
Le coût total du projet est évalué à 2 289 615
681 francs CFA. Au titre de sa contrepartie, la
Commune de Louga verse 228 961 568 francs
CFA correspondant à une contribution annuelle
de 45 492 314 francs CFA.
Le gap en financement du PCDS, d’un montant
de 2 060 654 313 francs CFA, recherché
auprès des partenaires bailleurs de fonds de la
Commune de Louga dans le cadre de la mise
en oeuvre du PDSEC. Soit un montant annuel
à rechercher de 412 130 863 francs CFA.
Le PROMALO dérive d’une
capitalisation d’initiatives
pionnières en matière de
développement local dans la
ville de Louga. Il s’agit en l’occurrence
du Projet Environnement Urbain de
Louga (PEUL) dont la logique
d’intervention était basée sur des
concepts novateurs de protection de
l’environnement et du cadre de vie
urbain ainsi que de la
responsabilisation de la jeunesse,
organisée au sein de GIE
contractualisant avec la commune de
Louga dans le cadre d’un partenariat
public-privé. Il se situe dans le
prolongement continu de cette vision
de développement auto entretenu.
En capitalisant les bonnes pratiques
des projets PEUL, de l’UE
(compostage) et de la FAO (aviculture
industrielle) en plus des autres
initiatives qui ont succédé au projet
PEUL, le PROMALO est une
redynamisation du cadre institutionnel
et organisationnel de formulation de
cette vision stratégique.
L’objectif général du projet de
seconde phase est de renforcer ses
capacités institutionnelles,
organisationnelles, techniques et
financières.
Les résultats attendus sont la
réalisation de l’évolution
institutionnelle et organisationnelle
ainsi que la clarification des métiers
du PROMALO, la formulation de la
vision stratégique à moyen et long
termes du PROMALO avec
l’ensemble des parties prenantes, la
mobilisation des ressources
nécessaires à la mise en oeuvre du
Projet de seconde phase (PROMALO
II 2014 – 2018) en plus de
l’augmentation de la production de
maraîchage, d’aviculture et
d’embouche bovine.
Le coût total du projet de seconde
phase portant redynamisation du
PROMALO (PROMALO II 2014 –
2018) est évalué à 49 409 192 francs
CFA. Au titre de sa contrepartie, la
commune de Louga verse 4 940 920
francs CFA correspondant à une
contribution annuelle de 988 184
francs CFA.
Le gap en financement du PROMALO
II, d’un montant de 44 468 272 francs
CFA, est à rechercher auprès des
partenaires bailleurs de fonds de la
commune de Louga dans le cadre de
la mise en oeuvre du PDSEC, soit un
montant annuel à rechercher de 8 893
655francs CFA.
Le Projet de Valorisation des Déchets Plastiques (2014-2018)
est la résultante de l’exercice de formulation, de manière
inclusive et participative, du PDSEC. Son identification a donné
l’occasion d’évaluer les progrès accomplis dans le domaine de
la gestion des déchets et de prendre en charge la problématique de leur
recyclage.
Dans cette perspective, toutes les initiatives récentes dans ce domaine
ont fait l’objet d’une capitalisation notamment le projet SEN/025 Santé
de base, le modèle PROPLAST de valorisation des déchets plastiques
ainsi que l’expérience développée à Hann/Dakar dans le cadre du projet
de fabrication de pavés à partir de déchets plastiques récupérés.
L’objectif général du projet est de contribuer à la préservation de
l’Environnement et à l’amélioration du cadre de vie en collectant et en
valorisant les déchets plastiques de la Commune de Louga.
De ce projet, il est attendu que l’éducation environnementale et au
cadre de vie soit assurée à tous les ménages des quartiers de la
commune, que 50 points de collecte et d’achats de déchets plastique
opérationnels soient implantés dans les 11 quartiers de la commune de
Louga. Au terme du projet, deux unités semi-industrielles de
transformation du plastique lourd en granulés et de fabrication de pavés
à partir du plastique léger (sachets) récupéré devraient mises en place
dans la Commune de Louga.
Le cout total du Projet de Valorisation des Déchets Plastiques (PVDP)
est ainsi évalué à 291 010 000 francs CFA. Au titre de sa contrepartie,
la Commune de Louga verse 29 101 000 francs CFA correspondant à
une contribution annuelle de 2 425 083 francs CFA.
Le gap en financement du PVDP, d’un montant de 261 909 000 francs
CFA, est à rechercher auprès des partenaires bailleurs de fonds de la
Commune de Louga dans le cadre de la mise en oeuvre du PDSEC. Soit
un montant annuel à rechercher de 21 825 750 francs CFA.
6. PROJET DE VALORISATION DU PATRIMOINE CULTUREL
PROJET D’ÉCLAIRAGE PUBLIC PAR
LE SOLAIRE (PEPS 2014 -2018)
Par Moustapha Sarr DIagne
PROJET D’INSTALLATION D’UNITÉS
DE MICRO JARDINAGE AU NIVEAU
DES MÉNAGES DE LA COMMUNE
Projet d’automatisation et de
modernisation du service de l’état-civil
LOUGA INFOS – N°119 JUIN 2014
DOSSIER
Devant être réalisé entre 2014 et 2018,
le Projet de valorisation du Patrimoine
culturel de la ville de Louga procède
de l’évaluation des progrès accomplis
et des enjeux de la valorisation du patrimoine
immatériel dans la perspective d’un renouveau
du secteur de la culture. Le projet vise aussi la
réhabilitation et/ou la construction de nouvelles
infrastructures culturelles dans la ville de Louga.
C’est à ce titre que la commune a estimé qu’elle
devait lui faire bénéficier d’un important volume
d’investissements.
Les résultats attendus sont la valorisation du
patrimoine immatériel culturel (expression orale,
danse, conte, théâtre, musique) de Louga est
assurée et la réalisation et l’équipement des
infrastructures culturelles de la commune.
Le cout total du projet est évalué à 348 798 000
francs CFA. Au titre de sa contrepartie, la
commune de Louga verse 34 879 800 francs
CFA correspondant à une contribution annuelle
de 6 975 960 francs CFA.
Le gap en financement du PVPC, d’un montant
de 313 918 200 francs CFA, est à rechercher
auprès des partenaires bailleurs de fonds de la
Commune de Louga dans le cadre de la mise
en oeuvre du PDSEC.
L’objectif général du projet est créer un
meilleur cadre de vie pour les
populations en assurant leur sécurité à
travers l’éclairage par le solaire de la
ville.
Les objectifs spécifiques sont d’accroitre la
disponibilité et la sécurité de l’approvisionnement
en énergie, de lutter contre la pauvreté par la
stimulation des activités sociales et économiques,
de renforcer la sécurité routière et des populations
et de réduire la dépendance au réseau de la
SENELEC.
La stratégie d’intervention du projet consiste en
l’installation de 1149 lampadaires solaires par
des systèmes solaires photovoltaïques
autonomes dans toutes les artères de la
commune.
Les impacts attendus du projet sont
environnementaux et économiques. L’avantage
du solaire est de fournir sans interruption une
énergie respectueuse de l’environnement.
Modernes, économiques et surtout respectueux
de l’environnement, les lampadaires solaires
sont susceptibles de nombreuses applications.
Les lampadaires permettront une bonne
visibilité pour les automobilistes et les piétons,
ce qui diminuera les risques d’accidents. Ils
n’émettent pas de rayons ultra-violet qui
entrainent la prolifération d’insectes. Ce projet
permettra aux usagers de la route d’avoir une
bonne visibilité et aux populations de vaquer en
toute quiétude à leurs occupations.
Les lampadaires seront positionnés au niveau
des trottoirs à 1,5 m des limites de la chaussée
et seront distants de 40 mètres.
Concernant les impacts économiques, il faut
noter que la réalisation d’éclairage solaire ne
nécessite ni câblage, ni alimentation réseau et
contribue au respect des normes
environnementaux. La commune sera soulagée
du fait de la réduction de la facture d’électricité
et du coût exorbitant de l’entretien du réseau
électrique.
Le coût du projet est estimé à 1 355 820 000
francs CFA.
L’objectif général de ce projet est d’assurer la sécurité
alimentaire des ménages de la commune, d’aaméliorer la
qualité alimentaire des ménages vulnérables avec une
assimilation de la viande et des légumes dans le repas
quotidien et d’augmenter des revenus du ménage à travers les
bénéfices issu de la vente des produits avicoles et maraichers.
Le projet cible 350 ménages à revenus modestes, les cantines
scolaires et les ménages vulnérables. Son coût total est évalué à 28
110 200 francs CFA. Au titre de sa contrepartie, la commune de
Louga devra verser 2 811 020 francs CFA correspondant à une
contribution annuelle de 562 204 francs CFA.
Le gap en financement du projet est évalué à 25 299 180 francs
CFA, est à rechercher auprès des bailleurs de fonds soit un montant
annuel à rechercher de 5 059 836 francs CFA.
L’objectif général est
d’améliorer les capacités
de la mairie de Louga à
faire face aux exigences
administratives liées à la gestion
de l’état civil.
Comme objectif spécifique, il faut
retenir que le projet va renforcer
les compétences et les outils à la
disposition des personnels de
l’état- civil de la Mairie de Louga
Les impacts attendus sont
sociaux, économiques et
techniques. Aussi, au plan social,
la commune de Louga pourra
disposer des données
démographiques fiables en un
temps record qui seront utilisées
à des fins d’analyses statistiques.
Les données statistiques ainsi
recueillies seront des indicateurs
d’une valeur inestimable pour
tous les décideurs qui doivent les
utiliser pour planifier les
infrastructures scolaires͵
sanitaires et hydrauliques.
Au plan économique, une
meilleure planification de
l’économie nationale et locale
sera désormais possible grâce à
une analyse de données fiables et
disponibles sur la population.
Au plan technique, le personnel
de l’état-civil (environ 15
personnes) sera formé sur les
modules performants permettant
un bon archivage et une bonne
tenue de registres, une gestion
adéquate de l’information
concernant les déclarations de
naissance, les déclarations de
décès, les déclarations de
mariage. Les bureaux de l’état-civil
sont équipés et un réseau
informatique connecté à l’Internet
est installé et le personnel de la
mairie sera formé techniquement
pour la gestion de l’outil
informatique.
7. PROJET DE CONSTRUCTION ET DE RÉHABILITATION
DE LA VOIRIE COMMUNALE Par Moustapha Sarr DIagne
PROJET DE CONSTRUCTION DE 50 BLOCS
SANITAIRES DANS 25 MOSQUÉES DE LA COMMUNE
LOUGA INFOS – N°119 JUIN 2014
DOSSIER
Le projet à pour
objectif de moderniser
le réseau routier
communal et de
contribuer au développement
économique et social et à la
réduction de la pauvreté.
Ainsi, il permettra d’améliorer
l'efficacité du trafic, réduire le
temps de transport et de faire
des économies sur les coûts
d’entretien des véhicules. A
travers un tel projet, ses
initiateurs visent aussi à
réduire le coût du transport, à
faciliter le transport des
produits agricoles des zones
de production vers la ville, ce
qui améliorera sensiblement
le développement des
échanges entre la commune
de Louga et son hinterland ;
réhabiliter 37, 324 km de
voiries (route bitumée) dans la
commune de Louga ;
réaliser 27, 339 km chaussée
dans la commune de Louga.
La stratégie d’intervention du
projet repose sur la
réhabilitation de 37,324 km de
route incluant le bouchage
des nids de poules sur la
chaussée ainsi que la
construction de 27,339 km de
chaussée bitumineux et 18 km
de piste d’accès.
Le coût global du projet de
réhabilitation et de
construction de voirie dans la
commune de Louga est
estimé à 5 641 236 408
francs CFA.
Al’instar du pays, la
population de la
commune de Louga
est musulmane à
plus de 95%. La ville compte
134 lieux de cultes dont 133
mosquées et une église.
Parmi ces mosquées, 25 ne
disposent pas de toilettes.
La réalisation de blocs
sanitaires a un fort impact sur
l’hygiène des populations car
elle permettra d’éviter que les
lieux deviennent des vecteurs
de maladies ou que les
usagers fréquentent les
toilettes des maisons
attenantes.
Le projet consiste à
construire dans chacune des
vingt cinq mosquées deux
blocs sanitaires comprenant
chacun une toilette pour les
hommes et une toilette pour
les femmes, ce qui donne un
total de cinquante blocs
sanitaires à construire. Les
toilettes hommes
comporteront un WC et un
urinoir et les toilettes femmes
un WC seulement.
Les effets attendus sont
l’adoption de bonnes
pratiques d’hygiène
corporelle chez les usagers
des mosquées et la éduction
des taux de maladies liées à
l’hygiène. Il va aussi
permettre de réduction des
disparités dans la
disponibilité des équipements
d’assainissement.
Le coût global du projet est
estimé à 139 076 600 F CFA.
8. Par Moustapha Sarr DIagne
Louga, seule ville africaine à pouvoir atteindre les OMD en 2015
Des populations responsabilisées
qui conquièrent leur autonomie L’érection de Louga en qualité de ville du millénaire
Une stratégie de capacitation réelle des institutions locales
LOUGA INFOS – N°119 JUIN 2014
8 DOSSIER
La ville de Louga fait partie de l’initiative «
Villes du Millénaire Africaines », initiée
par le PNUD18 et visant à atteindre les
Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD). Le projet, qui comprend
7 villes d’Afrique subsaharienne, vise à identifier
les opportunités d’investissement, à améliorer
les capacités de ces villes, à booster les IDE
(lnvestissements directs étrangers), et à la mise
à l’échelle des résultats des recherches auprès
de potentiels investisseurs générateurs
d’emplois en vue d’élaborer des stratégies de
développement urbain plus performantes et
répondant mieux au contexte africain.
Il se trouve que le choix porté sur la ville de
Louga se justifie parce qu’elle offre des
potentialités financières pour les marchés
européens et américains dans le domaine de
l’artisanat (habillement, meubles, articles en cuir,
etc.), de la transformation des produits agricoles
(y compris le lait, la viande), du maraîchage. La
ville de Louga recèle aussi d’énormes
potentialités au plan culturel et dans le tourisme,
plus spécifiquement sur son flanc ouest qui se
trouve à proximité de la Grande Côte qui est une
zone d’avenir du développement touristique.
Au terme de six mois d’enquêtes réalisées pour
recueillir des données statistiques sur la situation
globale de la région par rapport aux 8 OMD,
26.087 ménages pauvres ont été recensés dans
la région, soit un taux de 36,2%. Ces ménages
devraient bénéficier d’un accès facile aux crédits,
à l’eau potable, aux soins de santé et voir un
développement soutenu des produits agricoles.
Ces enquêtes ont révélé une relative faiblesse
du taux de pauvreté des ménages puisque
Louga est deuxième après Dakar qui compte
33,6% de ménages pauvres. Cette faiblesse
s’explique par l’apport financier que drainait
l’émigration surtout avant la crise financière de
2009 contribuant fortement au relèvement
significatif du niveau de vie des populations. La
pauvreté dans la région se manifeste dans une
large mesure à travers le faible accès des
populations aux services sociaux de base et à
l’insuffisance des revenus notamment chez les
ruraux qui dépendent essentiellement des
activités agropastorales.
Confirmant ces données, l’enquête
démographique et de santé (EDS4) a démontré
que moins de la moitié des femmes de Louga
(48%) vivent dans un ménage pauvre alors
qu’au niveau national, plus d’une femme sur trois
(35%) appartient aux ménages les plus pauvres.
Cependant, il faut relativiser ces données
puisqu’à l’opposé, seulement 25% des femmes
de Louga vivent dans les ménages relativement
riches et 11,8% dans les ménages les plus
riches, alors qu’au niveau national le
pourcentage de femmes vivant dans des
ménages aisés est plus élevé que celui de
Louga (46%).
L’enquête EDS 4 avait aussi montré que 20,6%
des enfants de moins de 5 ans présentent une
insuffisance pondérale à Louga. Des efforts
constants ont été fournis dans la recherche de
solutions pour la réduction de la mortalité infantile
et maternelle. Ce qui fait que les services
régionaux de santé ont amené le taux de
mortalité des enfants de moins de 5 ans de
142,5 pour mille en 1999 à 96 pour mille en
2005. Il est ainsi de la réduction spectaculaire du
taux de mortalité maternelle qui était de 377 pour
mille en 2004 et a été ramené à 154 pour mille
deux ans plus tard. La proportion
d’accouchements assistés par du personnel de
santé qualifié de 41% en 2002 à 55% en 2006.
Pour davantage améliorer ce tableau, il reste à
lever les difficultés d’accès aux services de
santé, les problèmes de couverture en milieu
rural, d’environnement insalubre et d’hygiène, de
combattre l’analphabétisme des mères et les
conceptions culturelles à risque (mariages
précoces, itinéraires thérapeutiques, etc.).
LOUGA VILLE DU MILLENAIRE
Le projet s‘appuie sur une approche intégrée du développement basée sur la
participation et la responsabilisation des communautés. De ce fait, l’implication
des communautés est au coeur de tout le processus allant de la planification à
l’évaluation en passant par l’identification des pistes d’action, la mise en oeuvre et le
suivi. C’est dans cette perspective qu’un certain nombre d’outils ont été élaborés et
des préalables requis pour renforcer la participation et la responsabilisation des
populations par une collecte de données référentielles de base sur les villes et villages
d’intervention afin de faire coïncider au mieux possible les interventions du projet aux
besoins réels des communautés tout en s’attaquant à certains facteurs comme les
inégalités genre etc. Cette démarche communautaire a permis de renforcer
l’implication et l’engagement des communautés.
s’est produite dans un contexte très favorable
marqué par les avancées significatives dans le
domaine de la décentralisation, de la
déconcentration et l’autonomisation des pouvoirs
locaux à la faveur de la loi portant décentralisation
de 1996. C’est dans cette perspective que le projet
Louga Ville du Millénaire s’est immédiatement
inscrit dans la logique de renforcement des
institutions locales pour leur permettre de mieux
jouer leur rôle de coordination et de pilotage du
développement au niveau local.
Pour renforcer le plaidoyer et la communication sur
les OMD, le projet s’est appuyé au niveau de la
région sur le Comité régional de suivi des OMD.
Cette option pour l’émergence d’une véritable
bonne gouvernance locale a été un facteur décisif
dans la réussite des actions menées en
collaboration avec le Programme national de
Développement local (PNDL) et le Ministère des
Collectivités locale. Des actions significatives de
renforcement des capacités ont été entreprises
dans la ville de Louga qui ont d’ailleurs été
démultipliées dans d’autres localités du pays.
Concernant le renforcement des capacités
opérationnelles en vue de favoriser la
pérennisation des acquis, le projet a impliqué et
accompagné les directions ministérielles au niveau
régional et central dans la mise en oeuvre de leurs
politiques sectorielles. Des actions de renforcer les
capacités organisationnelles et techniques des
organisations non gouvernementales et des
diverses associations et groupements au niveau
local ont aussi été mises en oeuvre.
En tournée en Afrique, M. Jeffrey Sachs,
directeur du Projet du Millénaire de l’Onu, disait,
à l’occasion d’un point de presse que le
Sénégal pouvait techniquement réaliser les
Objectifs du Millénaire pour le Développement
(OMD) dans les délais indiqués. Notre pays ne
manque pas d’atouts pour réaliser ces
objectifs. Dakar, sa capitale, est une ville qui,
selon M. Sachs, assemble tous les éléments
pour devenir un centre de développement
économique en Afrique. Elle a le privilège d’être
sur la côte et est un important centre
d’échanges commerciaux en plus d’être l’une
des grandes villes africaines les plus proches
des marchés majeurs que sont l’Europe et
l’Amérique. M. SACHS a, cependant, regretté
que toutes ces potentialités ne soient pas
exploitées afin le pays puisse tirer le meilleur
de ses avantages comparatifs à partir du
développement des services, du tourisme, des
infrastructures culturelles.
Au-delà de Dakar qui peine à miser sur ses
avantages comparatifs, c’est la ville de Louga
qui semble aujourd’hui la mieux disposée pour
atteindre les principaux objectifs du Millénaire.
En raison des meilleures dispositions qu’elle
offre au regard d’une faiblesse de la pauvreté
contrairement à ce que l’on pourrait penser, la
capitale du Ndiambour dispose d’atouts
majeurs pour réaliser les OMD. Louga est une
des 11 villes africaines qui font partie de
l'Initiative Villes du Millénaire (IVM), un projet de
l’Institut de la Terre (Earth Institute) à l'Université
Columbia. Comme complément du Projet des
Villages du Millénaire, cette initiative a pour
objectif d'aider les villes en Afrique
subsaharienne à atteindre les Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD).
Louga, avec une population juste en dessous
des 100 000 habitants, est la plus petite des
villes du millénaire. Cependant, en tant que
capitale régionale avec de forts liens
économiques avec ses alentours ruraux, elle
exemplifie la situation de beaucoup de villes
subsahariennes, ce qui fait d’elle un excellent
modèle. Aujourd’hui, il est généralement admis
qu’elle sera peut-être la seule ville à avoir atteint
en 2015 l’essentiel des huit objectifs du
millénaire pour le développement. En effet,
dans la conception de son Plan de
Développement économique, social et culturel
(PDSEC), les résultats attendus des diverses
actions qui seront entreprises vont bien au-delà
des situations de référence tant au plan
national que celles escomptées dans les OMD.
Ainsi, au plan scolaire si les résultats s’avèrent
conformes aux prévisions, la ville de Louga
sera à 100% scolarisée avec une déperdition
dont la courbe sera asymptotique au zéro. A la
fin de l’année 2015, on ne devrait en principe
plus voir des enfants originaires de la ville de
Louga devenir des talibés ou trainer dans les
rues la recherche de petits larcins à
commettre.
Idem aussi au plan sanitaire, des efforts ont
déjà accomplis ces dernières années (voir
article ci-contre) qui font penser que dans un
avenir peu lointain, plus aucune femme ne
mourra en couche dans le périmètre de la ville
de Louga sauf pour cause médicale
exceptionnelle. La mortalité infantile devra être
réduite à sa portion la plus congrue, celle du
destin et de la volonté divine que nul ne peut
contrecarrer, et à laquelle ne peut s’opposer
aucune politique de santé aussi efficace soit
elle.
Au plan de l’approvisionnement en eau
potable, facteur décisif dans l’appréciation de
l’état de la santé d’une population, des études
ont faites qui ont permis de jauger l’état des
besoins et de cibler les quantités à pourvoir
pour chaque localité en vue d’avoir une
couverture adéquate et suffisante des besoins
en eau potable. Plus personne ne devrait en
2015 s’abreuver d’eau saumâtre provenant
des mares ou de l’eau non améliorée comme
le prévoit le Millenium Cities Initiative en
collaboration avec l’Institut de la Terre du
célèbre Columbia University de New York.
L’essentiel des projets parrainés par le
centre de Suivi des OMD basé au Sénégal
devraient à faire de Louga la ville phare de
l’Afrique en 2015 à l’heure où l’on devra faire
le bilan des OMD.