1. Les centres commerciaux : des limites incontournables de toute ville durable
Bordeaux, Angers, Le Mans, Nancy, Dunkerque, Issy-les-Moulineaux : les bons élèves de
l’urbanisme durable étaient bien représentés lors du colloque organisé par le groupe SMBTP
(société mutualiste du bâtiment et des travaux publics). Les projets ont été déclinés à travers
trois thématiques phares : la reconquête du centre ville, les mixités urbaines et les nouveaux
modes de vie urbains. La prise en compte de la mobilité n’est apparue qu’en filigrane, tout au
long des débats, par le seul prisme du tramway. La problématique de la logistique urbaine fut
balayée en quelques minutes.
C’était sans compter avec Alain Maugard, président d’honneur de cette exposition itinérante
et président de Qualibat. Il a dénoncé les impacts nuisibles des centres commerciaux, dans
leur version classique qui continue à prospérer. En effet, outre leurs conséquences avérées sur
le commerce en centre-ville, ils traduisent des modes de vie et de consommation, loin des
circuits courts et de l’agriculture urbaine ou périurbaine, chers à l’urbanisme durable. Ces
nouveaux « lieux de vie » dont certains sont dotés de panneaux photovoltaïques, nécessitent
des parkings et des voies d’accès, propices à créer des « aspirateurs à voitures ».
Conscients des limites de ce modèle, certains responsables de la grande distribution
alimentaire prônent la réalisation de lignes de tramways, pour desservir leurs centres
commerciaux. Est-ce bien aux collectivités territoriales de mettre la main à la poche, pour
financer à cette fin, cette infrastructure, performante mais onéreuse ? La question mérite
d’être posée.