Bonjour,
Thématique intéressante aujourd’hui que nous allons aborder de la manière suivante….
Présentation
Internet
La vente de médicaments sur Internet
Dans le monde
En Europe et en France
La e-santé et ce qu’en attendent les patients
Les pharmacies en ligne et la législation
Quelles options pour les officinaux ?
La contrefaçon des médicaments avec Internet
Commençons par les présentations.
Je suis pharmacien diplômé depuis 1997, installé pendant 7 ans sur Givors, je remplace depuis 2012 dans plusieurs pharmacies de la région lyonnaise.
Je donne aussi des conseils aux professionnels de santé en stratégie digitale, Internet et réseaux sociaux.
J’ai choisi de commencer cette présentation avec cette diapositive, très active sur les réseaux sociaux.
Elle se suffit à elle même pour prendre conscience de la puissance de l’outil Internet.
Ne pas négliger non plus la puissance des réseaux sociaux, à titre professionnel ou personnel.
Les réseaux sociaux renvoient aujourd’hui une image des pharmaciens, des laboratoires. Passer à coté est nuisible pour sa propre image.
Le monde très fermé de la pharmacie communique peu.
Les laboratoires commencent à prendre conscience de l’importance de mettre en place une véritable stratégie digitale et des outils de e-réputation.
L’ordre des pharmaciens ne l’a pas encore compris.
L’Amérique du Nord reste précurseur pour la vente en ligne des médicaments, avec un modèle ultra libéral.
L’Europe est un mix entre médicaments conseils et ensemble des médicaments à la vente en ligne, même ceux soumis à prescription.
L’Asie reste pour l’instant plus prudente.
A noter: ce sont les pays producteurs de médicaments qui autorisent la vente en ligne des médicaments.
En ce qui concerne l’Europe, l’Angleterre fait office de précurseur, avec la possibilité de vendre sans être rattaché à une officine physique (pure player).
Les plus médiatiques restent les allemands avec leur fameux site Doc Morris, en ligne depuis 2003.
Petit à petit les états membres de l’Union Européenne se mettent à la vente en ligne de médicaments.
Les 10 années séparant la France de l’Allemagne, quant à l’ouverture de ce nouveau marché, expliquent la différence de chiffre d’affaire réalisé avec la vente en ligne.
Même constat ici : les gens prennent l’habitude du e-commerce.
Les ventes en ligne viennent gonfler le marché de l’automédication. Aucun mésusage n’a été constaté dans les pays fournissant ce type de prestation.
Il faut réaliser que les français n’attendent plus après leur médecin ou leur pharmacien pour trouver des informations.
Internet est un outil qui est bien rentré dans les mœurs.
Déjà en 2010, cette étude TNS Sofres montrait cette tendance croissante.
La santé reste une préoccupation majeure, les forums dédiés regorgent de questions et échanges sur ce sujet (voir doctissimo, e-santé, top santé, etc…)
Cette étude réalisée par unooc.fr (comparateur de prix de médicament indépendant) résume les attentes des français quant à la vente en ligne des médicaments.
13% sont déjà utilisateurs, 26% sont prêts à passer le pas.
L’éloignement (ruralité), comme pour les autres types d’achat en ligne, reste la principale cause du passage à l’acte.
Cette diapositive, toujours issue de l’étude unooc.fr, vous montre motivations et réticences à acheter des médicaments sur Internet.
L’ordonnance du 19 décembre 2012, complétée par son décret d’application du 31 décembre 2012, fixe les modalités de dispensation de médicaments par commerce électronique.
Les conditions d’ouverture d’un site sont drastiques, le cahier des charges des ARS l’est tout autant.
Un site internet de vente en ligne de médicaments n’est donc pas à la portée de toutes les officines.
Le rapport d’octobre 2014 sur les professions réglementées en fait le constat et préconise un allégement des conditions de mise en place.
Aucune suite n’y a été donné pour le moment.
Le 16 mars 2015, l’arrêté relatif aux bonnes pratiques de dispensation des médicaments par voie électronique a été annulé par le Conseil d’état. Cela n’indique pas une brèche où se précipiter pour les officinaux, le Ministère de la Santé devrait très rapidement proposer un nouveau texte pour encadrer contrôles et conseils pharmaceutiques ainsi que les modalités de livraison des médicaments.
Alors quelles options pour les officinaux devant la e-pharmacie ?
Les pharmaciens restent aujourd’hui majoritairement opposé à la vente en ligne des médicaments, pour des raisons peu recevables quand cela se passe bien pour les pays qui ont déjà mis la prestation en place (discours inverse quand il s’agit de la vaccination en officine).
176 e-pharmacie pour 22458 pharmacies, moins de 1% se sont lancés dans l’aventure.
Le carcan législatif y est aussi pour quelque chose :
- 25% des officines en France (avec 1 titulaire avec 1 préparateur) ne pourront jamais se le permettre faute de temps et de moyens.
- L’impossibilité de communiquer reste aussi un lourd handicap (comme pour le matériel médical) pour espérer obtenir rapidement un retour sur investissement.
Pourtant la pharmacie française est enviée pour sa sécurité de dispensation des médicaments et le professionnalisme de ses intervenants.
Pourquoi les pharmaciens, plutôt que de lutter à contre courant, ne proposent ils pas leur savoir faire pour jeter les bases de la sécurisation des e-pharmacies, et par la même occasion faire évoluer leurs conditions d’exercice ?
Au final, la proposition de vente de médicament en ligne est une réelle opportunité pour les pharmaciens.
A défaut de vendre des médicaments en ligne pour le moment, le pharmacien peut reprendre sa place au sein des réseaux sociaux et faire valoir ses compétences et son savoir faire pour redevenir LE professionnel du médicament.
Et surtout le faire savoir par le biais d’un blog pour sa pharmacie ou d’une page sur Facebook.
Mais cela ne peut se faire sans l’aval de l’ordre des pharmaciens (pour le moment)...
Une des principales réticences des français à acheter des médicaments en ligne reste la contrefaçon, à juste titre.
L’OMS estime que 50% des médicaments achetés sur Internet sont contrefaits. Le marché est juteux et bien plus intéressant que celui de la drogue.
Parmi les médicaments les plus contrefaits, on notera, bien sur, le Viagra, mais aussi les traitements pour la perte de poids, contre la grippe et les somnifères.
Les laboratoires pharmaceutiques et Interpol ont lancé des opérations d’envergure pour lutter contre ce fléau.
Je laisse la parole à Thierry TUINA, Officier de renseignement criminel au sein de la Sous-direction Contrefaçon des Produits médicaux et lutte contre la Criminalité Pharmaceutique d’INTERPOL, qui va vous présenter leurs actions.