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Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable
Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE
Février 2013 Page 1
VILLE DE SOUSSE
Projet Stratégie de Développement Urbain
Durable.
Rapport de pré-diagnostic
Economique
2013
Syrine Ben Naceur
Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable
Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE
Février 2013 Page 2
TABLE DE MATIERES
INTRODUCTION GENERALE PAGE 04
AVANT PROPOS : ORGANISMES INSTITUTIONELS PAGE 05
PARTIE 1 : L’ACTIVITE HALIEUTIQUE PAGE 09
1. Données de base du secteur page 09
2. Les difficultés de l’activité halieutique page 10
3. Pistes de réflexion autour de l’évolution du secteur halieutique page 10
3.1 La rationalisation de la gestion de ressources page 10
3.2 Le développement de l’aquaculture page 11
3.3 Développement de la compétitivité du secteur page 11
PARTIE 2 : TOURISME ET ACTIVITES CONNEXES PAGE 12
1. Le tourisme page 12
1.1- Structure de l’offre touristique page 12
1.1.1- Présentation et caractéristiques page 12
1.1.2- Une offre obsolète et non diversifiée, bon marché page 14
1.1.2.1- Un produit balnéaire page 14
1.1.2.2- Une activité saisonnière page 14
1.1.2.3- Un produit standard « bon marché » page 15
1.1.3- Un potentiel non exploité page 15
1.1.3.1- Le tourisme de santé page 15
1.1.3.2- Le tourisme culturel page 16
1.1.3.3- Le tourisme sportif page 16
1.1.3.4- Le tourisme intra-régional page 17
1.2- Evolution de la demande touristique page 17
1.2.1- Une demande en régression page 17
1.2.2- Une demande majoritairement européenne page 18
1.2.3- Un marché maghrébin en expansion page 19
1.3- Un secteur en difficultés financières page 19
1.3.1- La pression des tours opérateurs page 19
1.3.2- Faible performance financière page 19
1.3.3- Un secteur endetté page 21
2. Les activités annexes page 22
2.1- L’artisanat page 22
2.1.1- Présentation du secteur page 22
2.1.2- Caractéristiques page 22
2.1.2.1- Dépendance au marché touristique page 22
2.1.2.2- Recul de la consommation domestique page 23
2.1.2.3- Une perte de rôle pour la Médina page 23
2.1.3- Difficultés et perspectives page 23
2.2- La restauration page 24
2.3- Animation et loisirs page 24
Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable
Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE
Février 2013 Page 3
PARTIE 3 : INDUSTRIE ET COMMERCES PAGE 26
1. L’activité industrielle page 26
1.1- Caractéristiques de l’activité industrielle de la ville de Sousse page 26
1.2- Les secteurs piliers page 27
1.2.1- Le secteur de textile et de l’habillement page 27
1.2.2- Le secteur Agro-alimentaire page 28
1.2.3- Les secteurs mécaniques, électriques et électroniques page 28
1.3- Une industrie exportatrice page 29
1.4- Les difficultés du secteur page 30
1.4.1- La dominance de l’activité de sous-traitance page 30
1.4.2- L’intensification de la concurrence page 31
1.4.3- Un taux d’encadrement faible page 31
1.4.4- La structure financière page 31
1.4.5- La saturation de la zone industrielle page 31
2. Le commerce et les activités de services page 32
2.1- Le secteur du commerce page 32
2.1.1- commerce de magasin page 32
2.1.2- Les marchés page 33
2.1.3- La foire internationale de Sousse page 33
2.1.4- Le commerce informel page 34
2.2- les activités de services page 34
2.2.1- Les administrations publiques page 34
2.2.2- Service de santé page 34
2.2.3- Le secteur bancaire page 34
2.2.4- Service transport page 35
2.2.5- Le transport maritime page 35
2.2.6- Service de l’éducation page 35
2.2.7- L’immobilier page 36
2.3- Les services émergeants : les TICs page 36
2.3.1- Une infrastructure de qualité page 36
2.3.2- Le projet du technopôle page 37
PARTIE 4 : LES FACTEURS DE COMPETITIVITE PAGE 39
1. Les déterminants de la compétitivité page 39
1.1- La présence d’établissements universitaires page 39
1.2- Le niveau de qualification page 39
1.3- Infrastructure et logistique page 41
1.3.1- Zones industrielles page 41
1.3.2- Infrastructure portuaire et aéroportuaire page 41
1.3.3- La plateforme logistique programmée page 42
2. Création d’entreprises page 42
2.1- L’investissement étranger page 43
2.2- Nouvelles orientations page 43
2.3- Soutien et accompagnement page 43
3. Le technopôle de compétitivité page 44
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Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE
Février 2013 Page 4
INTRODUCTION GENERALE
Fondée au 9ème
siècle avant JC, Sousse est une ville portuaire de l’Est de la Tunisie, située à 143
kilomètres au sud de la capitale, Tunis, et ouverte sur le golfe d’Hammamet. Chef lieu de
gouvernorat du même nom, elle est surnommée « la perle du Sahel » en référence à la région ou
elle se situe. La population de sa municipalité a atteint 209377 habitants en Juillet 2011, alors
que son agglomération avoisine les 500000 habitants, ce qui fait d’elle la 3ème
ville du pays après
Tunis et Sfax.
Sousse se singularise ainsi par un taux de croissance démographique élevé. Cette particularité
s’explique par l’attraction qu’elle exerce sur les populations provenant des régions
économiquement plus faibles. Elle est également dotée d’un tissu économique assez diversifié et
repose principalement sur l’activité industrielle, essentiellement les textiles et les produits agro-
alimentaires ; et sur une activité touristique intense. Pôle touristique, Sousse accueille un nombre
important d’hôtels de différentes catégories et accueille l’été une population cosmopolite en
provenance d’Europe et du Maghreb.
Le présent rapport constitue la première phase de l’étude portant sur « la Stratégie de
Développement Durable de la ville de Sousse ». Cette phase de pré diagnostic est un travail
initial dont le but est de rassembler et synthétiser les informations disponibles sur les secteurs
économiques de la ville.
Le recueil des ces informations s’est fait sur la base des sources statistiques et des entretiens
qualitatifs auprès des différents acteurs économiques de la ville.
Cette première phase de l’étude a permis la réalisation d’un rapport descriptif de la ville
reflétant, autant que possible, une vision objective des différentes variables qui composent la
réalité économique de la ville de Sousse.
Ce rapport peut contenir des manques induits par l’absence de l’information recherchée. Ainsi, il
est à signaler que le secteur des services souffre d’un manque considérable de données. Ce
manque de données sera, nous l’espérons, compensé par le travail effectué lors de la deuxième
phase du projet qui correspond à celle du diagnostic.
Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable
Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE
Février 2013 Page 5
Avant propos : organismes institutionnels.
Cette partie regroupe et décrit une grande partie des organismes impliqués dans la vie
économique de la ville, et plus particulièrement ceux avec qui nous avons établi des contacts et
chercher les informations nécessaires à l’élaboration de la partie de pré diagnostic.
Les responsables de ces institutions au niveau de la ville de Sousse ont manifesté de l’intérêt à
l‘étude de la Stratégie de Développement Durable de la ville de Sousse et étaient très coopératifs.
Leurs aides nous a été précieuse pour la collecte des données aussi bien quantitatives que
qualitatives.
Le CRDA
Le Commissariat Régional de Développement Agricole est un établissement public à caractère
administratif doté de la personnalité morale et de l'autonomie financière. Il est placé sous la
tutelle du Ministère de l'Agriculture. Le Commissariat régional au développement agricole
exerce ses missions en relation avec le gouverneur concerné, conformément à la législation et à
la réglementation en vigueur.
Le CRDA a pour mission de :
Veiller à l'application des dispositions législatives et réglementaires se rapportant aux
domaines relevant de sa compétence, notamment en ce qui concerne la protection des
terres agricoles, la police des forêts, des eaux, ainsi que dans le domaine de la santé
animale et végétale.
Réaliser les opérations d'apurement foncier et suivre les opérations d'attribution des
terres agricoles et de réforme des structures agraires, à l'exclusion de celles relevant des
compétences de l'Agence de la Réforme Agraire dans les Périmètres publics irrigués.
Assurer la protection et le développement des ressources forestières, la conservation des
eaux et des sols ainsi que l'aménagement des bassins versants.
Assurer la gestion du domaine public hydraulique et du domaine forestier et la
conservation des ressources naturelles.
Réaliser les actions d'équipements hydrauliques, des programmes et projets de mise en
valeur hydro-agricole et agricole, à l'exclusion des ouvrages nationaux déterminés par le
Ministre de l'Agriculture.
Gérer l'infrastructure hydro-agricole dans les périmètres publics, assurer sa maintenance
et organiser la distribution de l'eau d'irrigation.
Assurer la défense et la protection des végétaux et des animaux et participer à la
protection du milieu et de l'environnement.
Entreprendre la vulgarisation agricole et les actions d'appui technique, d'encouragement
et d'autorisation d'octroi de crédits.
Mettre en œuvre les actions se rapportant au bon déroulement des campagnes agricoles
aux niveaux de l'approvisionnement, de la transformation et de l'écoulement des
produits.
Réaliser les études et les enquêtes statistiques à caractère agricole, permettant un
meilleur suivi du secteur et contribuant à l'élaboration des plans de développement
nationaux et régionaux en matière agricole.
Encourager les agriculteurs à la création des structures adéquates concourant à la
promotion du secteur.
Et d'une façon générale, réaliser les actions de mise en valeur régionale et assurer toutes
missions spécifiques qui lui sont confiées dans le domaine agricole par la législation et
la réglementation en vigueur.
Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable
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Février 2013 Page 6
L’APII:
L’Agence de Promotion de l’Industrie et de l’Innovation est un établissement public qui a pour
mission de mettre en œuvre la politique du gouvernement relative à la promotion du secteur
industriel en tant que structure d’appui aux entreprises et aux promoteurs.
Les services de l'API s'adressent aux industriels, aux investisseurs tunisiens et étrangers dans le
secteur de l'industrie et des services liés à l'industrie.
L’APII a pour missions de :
Octroyer des avantages financiers et fiscaux institués par le code d'incitations aux
investissements, aux promoteurs de projets industriels, de services liés à l'industrie.
Identifier les opportunités d'investissement et des idées de projets à promouvoir par les
opérateurs privés Tunisiens et étrangers.
Assister les promoteurs dans la constitution de leurs dossiers d'investissement et leur
encadrement durant la phase de réalisation de leurs projets.
Mettre en relation les opérateurs étrangers avec leurs homologues tunisiens en vue de
promouvoir les échanges commerciaux et les projets de partenariat.
Organiser des manifestations économiques, de séminaires, de journées d'informations et
de rencontres
Former les jeunes promoteurs et leur encadrement durant les phases d'identification,
d'étude et de réalisation de leurs projets dans le cadre de pépinières d'entreprises.
Le CEPEX
Le Centre de Promotion des Exportations est un établissement à caractère public crée en
1973pour promouvoir et faciliter les exportations.
Le CEPEX a pour mission de :
Développer le positionnement des produits et services tunisiens à l’international.
Impulser la diversification des produits et des marchés à l’export et œuvrer pour
l’exportation des produits et services tunisiens à forte valeur ajoutée.
Renforcer le réseau des échanges commerciaux et optimiser l’exploitation des accords
de libre échange conclus entre la Tunisie et plus de 130 pays.
Informer, conseiller et orienter les exportateurs tunisiens vers les opportunités
d’échanges à l’international et de partenariat commercial en mettant à leur disposition
un système d’information et de veille concurrentielle.
Appuyer les acteurs économiques dans leur processus d’exportation en les soutenants
administrativement et financièrement.
Accompagner les exportateurs sur les marchés extérieurs en organisant des actions
promotionnelles, des rencontres de partenariat et des missions de prospection.
Promouvoir le catalogue export des produits et services tunisiens auprès de la cible
étrangère.
L’UTICA
L’Union Nationale de l’Industrie du Commerce et de l’Artisanat est une organisation nationale
patronale créée en 1946 qui regroupe les structures professionnelles des différents secteurs
économiques : industrie, commerce, services, artisanat et petits métiers.
Elle assure la défense des intérêts des différents secteurs économiques, coordonne l’activité de
ses adhérents, explore pour eux les nouvelles opportunités de progrès et de promotion, les
informe et répond aux demandes les plus diversifiées de leurs partenaires
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Février 2013 Page 7
L'ONA
L’Office Nationale de L’Artisanat est un établissement public à caractère administratif crée par
la loi n° 133 du 14 Octobre 1959. Il est sous la tutelle du ministère du commerce et de l’artisanat.
Sa mission consiste à la concrétisation de la politique du gouvernement en matière d'artisanat qui
s'articule autour des axes suivants:
Le développement des compétences professionnelles des ressources humaines dans le
secteur de l'artisanat
L’assistance technique et le développement de la création et de la recherche et de
l’innovation chez les artisans et entreprises artisanales
La promotion de l'investissement et l’appui à la création de l’emploi dans le secteur de
l’artisanal
La mise en place d’un système qualité et de contrôle pour la sauvegarde du produit de
l’artisanat tunisien et de l’activité artisanale à l’échelle nationale et internationale
L’'élaboration d'études et le développement de banques et d’un système de veille pour le
secteur de l’artisanat
Le développement de l’information, de la communication e de la promotion des circuits
de distribution des produits de l’artisanat sur le marché local et à l’exportation
La proposition de toute mesure tendant à sauvegarder perfectionner et développer
l’artisanat tunisien.
L’ONTT
L’Office National du Tourisme Tunisien est un établissement public à caractère non
administratif doté de la personnalité civile et de l’autonomie financière. Il est placé sous la tutelle
du Ministère du Tourisme. L’Office National du Tourisme Tunisien a pour mission essentielle de
mettre en œuvre la stratégie de l’Etat en matière touristique, avec comme attributions :
Développer le secteur touristique
Réglementer et contrôler l’activité touristique
Promouvoir le produit
Assurer la formation hôtelière et touristique.
La FTH
La Fédération tunisienne de l’hôtellerie ; créée le 21 Septembre 1960, est un Syndicat National
Professionnel Indépendant régi par le code du travail. Elle a pour objet :
Contribuer à la promotion de l'industrie hôtelière dans le cadre de l'économie nationale.
Etudier les principales questions d'ordre économique, technique, commercial,
publicitaire, fiscal, juridique qui sont liés généralement à tout ce qui concerne la
profession et présenter les recommandations et suggestions à ce sujet aux hôteliers et
aux pouvoirs publics.
Resserrer les liens de confraternité entre les membres du secteur hôtelier.
Prévenir et concilier les différends pouvant surgir dans l'application de la législation ou
de la réglementation en matière de l'hôtellerie.
Représenter ses adhérents auprès de l'administration
Défendre en général les intérêts économiques et sociaux de ses adhérents et de la
profession.
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Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE
Février 2013 Page 8
La FTAV
La Fédération Tunisienne des Agences de Voyages est l’organisation de la branche des agences
de voyages en Tunisie. Elle compte 650 agences et organisateurs de voyages qualifiés qui
participent à plus de 80% du chiffre d’affaires global réalisé dans le secteur des agences de
voyages. Sa mission consiste à répondre aux axes suivants :
La FTAV représente et défend les intérêts de ses membres au niveau national auprès de
l'administration du tourisme et des fournisseurs du secteur. Elle s'attache à obtenir des
avantages de tout ordre au bénéfice de ses adhérents. Au niveau international, elle a un
statut de membre de la fédération universelle des agences de voyages (FUAAV).
La FTAV s'attache à valoriser la profession et à promouvoir son image de marque. Elle
encourage le haut niveau des prestations de ses membres. Elle est à l'origine de la
création du label de qualité pour les agences de voyages.
La FTAV lutte contre les activités qui portent atteinte à la branche en faisant respecter le
code d'éthique professionnel et en excluant les membres qui ne respectent pas ce code.
La FTAV organise la formation continue des employés des agences et parraine les
instituts privés de formation de cadres et techniciens d'agence de voyages.
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Février 2013 Page 9
Partie 1 : L’activité Halieutique
Etant l’une des principales régions côtières du pays, la ville de Sousse est connue par son activité
de pêche. Cependant, en dépit de l’abondance des ressources pélagiques, cette activité ne joue
pas un rôle important dans le développement de l’activité économique à l’échelle de la région.
Parallèlement à l’activité agricole, la pêche joue un rôle important au niveau de la ville dans la
réalisation de la sécurité alimentaire.
Cependant, à cause l’insuffisance au niveau de l’infrastructure portuaire et de la faiblesse de la
flottille de pêche disponible, la ville de Sousse n’assure pas une exploitation optimale du
potentiel pélagique. En effet, l’infrastructure de pêche est limitée à un port dans la délégation de
Sousse ville et à un centre non équipé localisé à Sidi Abdelhamid, tandis que la flottille compte
actuellement 190 unités de pêche côtière, 7 embarcations de pêche à feu et une seule pour la
pêche du poisson bleu, ainsi qu’une unité d’aquaculture.
Tableau 1: Evolution de la flottille entre 2008 et 2009
ZONE/ANNEE 2008 2009 2010 2011
Sousse ville 118 140 159 157
Sidi Abdelhamid 41 18 43 42
Total Ville de Sousse 159 158 202 199
Total gouvernorat 271 224 305 297
Source : CRDA Sousse
Alors que le nombre d’embarcations a connu une forte hausse de 2008 à 2010 que ce soit au
niveau de la ville ou du gouvernorat, la tendance s’est inversée en 2011.
1. Données de base du secteur
La production halieutique se répartit sur trois groupes principaux d’espèces : les ressources de
fond qui sont capturées par la pêche côtière (filets trémail, palangres, etc), la pêche au chalut et
d’autres techniques spécifiques comme les pêches à pied et à la plongée. Les ressources
pélagiques comprennent également les poissons bleus (capturés essentiellement par la pêche à
feu) et les poissons de grande taille (pêchées à la senne).
La production de pêche dans la ville est évaluée à 3936 tonnes en 2011, ce qui représente 96% de
la production totale du gouvernorat, mais seulement 4% de la production nationale, dont la
valeur est de 26 837 710 Dinars pour l’année 20111
Tableau 2: Evolution de la production par tonne
ZONE/ANNEE 2008 2009 2010 2011
Sousse ville 2 848 3 566 3 085 3 740
Sidi Abdelhamid 190 167 177 196
Total Ville de Sousse 3 038 3 733 3 262 3 936
Total gouvernorat 5057 4002 3490 4101
Source : CRDA Sousse
La production de poisson dans la ville a connu une croissance annuelle moyenne de 10,4% entre
2008 et 2011 et ce malgré une baisse de la production à l’échelle nationale.
1
Source : CRDA Sousse
Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable
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Février 2013 Page 10
Les exportations de ce secteur représentent 17% de la valeur des exportations agro-alimentaires
avec une valeur de 12,24MD pour l’année 2011. Le marché de l’Union Européenne constitue le
principal client avec 70% à 80% de la valeur des exportations du secteur.
L’emploi dans ce secteur a observé une croissance annuelle moyenne de 8,4% entre 2008 et
2011.
Tableau 3: Evolution de l'emploi
ZONE/ANNEE 2008 2009 2010 2011
Sousse ville 469 692 673 576
Sidi Abdelhamid 101 65 114 138
Total Ville de Sousse 570 757 787 714
Total gouvernorat 1105 963 1032 966
Source CRDA Sousse
2. Les difficultés de l’activité halieutique.
En dépit des acquis de la pêche côtière, cette activité reste confrontée à de nombreux problèmes
La principale difficulté, est l’incidence de la pêche illicite pratiquée par certains modes de pêche
et plus particulièrement la pêche au chalut en eaux peu profondes. Celle-ci porte atteinte aux
plantes marines et aux petits pélagiques, ce qui nuit à l’écosystème marin. Ainsi, les ressources
halieutiques de la ville de Sousse, souffrent de la surexploitation et d’une détérioration
importante de la végétation des herbiers marins existants.
Par ailleurs, l’autre difficulté que subi le secteur est du à la situation fragile del’un des principaux
débouchés du secteur, représenté par la consommation « touristique » du produit de la mer. En
effet, les hôtels et les restaurants de la ville sont des clients importants qui ont vu leur activité
diminuer fortement ces dernières années.
3. Pistes de réflexions autour de l’évolution du secteur halieutique.
Suite à des études d’évaluation et du développement du secteur de la pêche, le port de Sousse a
fait l’objet de certaines améliorations relatives à la construction d’un marché de gros, la
modernisation des ateliers de réparation navale, l’acquisition d’un portique de 250 tonnes, le
nettoyage du bassin et la construction d’un nouveau quai de 160 mètres.
3.1 La rationalisation de la gestion des ressources.
Un des axes de réflexion pour l’avenir de l’activité se base sur la gestion rationnelle des
ressources halieutiques. Ceci passe par une préservation des équilibres entre l’effort de pêche et
les ressources exploitables, à travers la décélération du rythme de pêche au chalut et le
développement de la pêche des poissons pélagiques, tout en consolidant les mesures de
protection des ressources à travers une meilleure organisation des campagnes de pêche et une
évolution réfléchie de la flottille.
Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable
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Février 2013 Page 11
3.2 Le développement de l’aquaculture.
Dans le but de mettre au point un programme de développement de la production pour
promouvoir les exportations et assurer la couverture des besoins de la population locale, il est
important de réfléchir au développement des techniques d’aquaculture dans les eaux intérieures.
Ceci permettra de freiner les tensions causées par la vive concurrence qui s’installe à
l’international dans ce domaine.
3.3 Développement de la compétitivité du secteur.
Pour le développement du secteur, il faut consolider les capacités de conservation et de
réfrigération du produit et étendre le réseau der commercialisation que ce soit localement ou à
l’international. Par ailleurs, il faut également se pencher sur l’amélioration de l’infrastructure,
notamment portuaire.
Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable
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Février 2013 Page 12
Partie 2 : Tourisme et activités annexes.
1. Le Tourisme.
1.1 Structure de l’offre touristique.
1.1.1 Présentation et caractéristiques
Avant l’indépendance, le tourisme constituait déjà une activité économique importante. Les
touristes étaient essentiellement des européens et venaient au cours de la saison hivernal pour
bénéficier de la douceur du climat. Les hôtels étaient principalement implantés à Tunis.
Ce ne fut qu’au début des années 1960, que la demande a entamé une mutation en faveur du
tourisme balnéaire estival, incitant le pays à investir dans une infrastructure hôtelière sur les
côtes pour pouvoir répondre à cette nouvelle demande. C’est au cours des années 1970 que se
construisent les premières unités touristique de la ville de Sousse et que l’ONTT s’est vue
confier la mission de construire des hôtels dont la gestion revient à un autre organisme public la
SHTT2
.
Cet organisme a incité plusieurs personnes du secteur privé à investir dans le tourisme et en
1973, l’AFT3
a été crée pour aménager les zones touristique. Le phénomène de privatisation de
ce secteur a ainsi été lancé.
Aujourd’hui ce secteur est totalement privatisé et la ville de Sousse dispose de 67 établissements
hôteliers, dont 52 hôtels classés. Ces établissements proposent 6182 emplois directs et
engendrent 18547 emplois indirects.
La répartition de ces établissements se fait au profit des hôtels classés de catégorie 3 et 4 étoiles
qui accaparent 44% de l’ensemble des nuitées de la ville.
Tableau 4: répartition des établissements hôteliers
CATEGORIE
Ville de
Sousse
Kantaoui/
Chott Mariem
Total Gouvernorat
Hotel 5***** 1 2 3
Hotel 4**** 10 16 26
Hotel 3*** 13 6 19
Hotel 2** 12 4 16
Hotel 1* 4 1 5
Appart Hotel 12 5 17
Sous Total 52 34 86
Autres 15 3 18
TOTAL 67 37 104
Source : ONTT
La capacité hôtelière à Sousse n’a pas cessé de croitre passant de 17 340 lits en 2001 à 20 069
lits en 2012, mais il convient à ce titre de signaler que l’accroissement de cette capacité ne se
limite pas à la création de nouveaux établissements et comprend essentiellement les extensions
réalisées dans les unités hôtelières déjà existantes.
Paradoxalement, l’accroissement de la capacité hôtelière ne traduit en aucun cas le taux
d’occupation de ces unités qui ne dépasse pas une moyenne annuelle de 50%.
2
SHTT : Société Hôtelière et Touristique de Tunisie
3
AFT : Agence Foncière Touristique
Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable
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Figure 1: la capacité des établissemnts hôteliers
Source ONTT
Figure 2: Evolution du taux d'occupation desunités hôtelières
Source : ONTT
Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable
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Février 2013 Page 14
1.1.2 Une offre obsolète et non diversifiée « bon marché »
1.1.2.1 Un produit balnéaire
La forme la plus développée et la plus commercialisée du tourisme au niveau de la ville de
Sousse est le tourisme balnéaire. Celui-ci a constitué au cours de nombreuses années un atout
majeur pour l’activité de la ville et a dominé l’industrie du tourisme. Toutefois le balnéaire reste
un produit lié aux conditions climatiques, vu qu’il se base sur le soleil, la plage et la mer.
Cette dominance du produit balnéaire se traduit par le fait que ce type de produit est la principale
motivation qui conduit les touristes vers la ville.
Tableau 5: Nuitées en fonction de la motivation
Motivation 2002 2004 2009
Balnéaire 91,4% 91,6% 93,6%
Santé 4% 4,5% 5,6%
Autres 4,1% 4,3% 3%
Total 100% 100% 100%
Source : compilation à partir des données de l’ONTT
Le développement exclusif de l’hébergement balnéaire a engendré une monopolisation de la vie
touristique par les nuitées hôtelières. Ainsi toute l’activité se voit confisquer par les hôteliers qui
ne conçoivent l’animation touristique qu’à l’intérieur des murs de leurs hôtels.
La dominance du caractère balnéaire a engendré une concentration de l’activité touristique sur le
littoral où elle représente 85% de la capacité hôtelière et 92% des nuitées. Cette concentration
exerce des pressions sur le littoral qui se traduisent par l’érosion des plages et la pollution de
l’eau de mer.
En outre, la pérennité dans le temps de ce produit est menacée dans la mesure où les
changements climatiques affectent sa dynamique suite à l’élévation du niveau de la mer et
l’augmentation des températures qui peuvent handicaper les activités touristiques pratiquées par
les visiteurs.
1.1.2.2 Une activité saisonnière
L’échec des stratégies de diversification de l’offre a confronté la ville à une saisonnalité
touristique très marquée. En 1985 déjà, plus de la moitié de l’activité s’effectuait entre le mois de
Juin et le mois de Septembre. Aujourd’hui, 75% des nuitées se passent en moyenne en haute
saison estivale.
Cette répartition saisonnière des flux s’est soldée par de faible taux d’occupation des unités
hôtelières qui ne dépassent pas une moyenne annuelle de 50%. Ainsi, une grande partie des
hôtels sont en état de « surbooking » durant la haute saison et sont contraints de fermer le reste
de l’année, pour des raisons de difficultés financières.
Cette saisonnalité de l’activité a des effets négatifs aussi bien sur les recettes des hôteliers, qui se
trouvent contraints de suspendre leur activité au cours de la saison hivernal, que sur l’emploi qui
se voit lui aussi s’attribuer le caractère saisonnier et/ou temporaire.
De plus, la périodicité de l’activité touristique agit sur le bien être des résidents de la ville, dans
la mesure où la sur-fréquentation en période estivale cause généralement des problèmes de
congestion, de pression sur les ressources locales (eau, énergie) et entraine la hausse des prix
voire même une pénurie pour certains produits.
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Février 2013 Page 15
1.1.2.3 Un produit standard « bon marché »
Les ressources humaines font partie intégrante de la compétitivité d’une structure
d’hébergement, tant pour la productivité et la qualité de service que pour la fidélisation du client
qui se fait grâce à un personnel qualifié.
La forte pression exercée par les tours opérateurs pour bénéficier de tarifs attractifs et la peur de
perdre une masse importante de clients, contraignent les professionnels de l’hôtellerie à baisser
de façon considérable les coûts de production. Ceci conduit à une dégradation de la qualité
d’accueil et de service. Ce phénomène est accentué par une saisonnalité de l’emploi qui nuit au
rendement et aux qualifications du personnel. En effet, ces contraintes obligent les hôtels à
privilégier le recrutement d’une main d’œuvre non qualifiée et bon marché, notamment dans les
métiers de réception, d’hébergement et de restauration.
Sans qualification professionnelle et linguistique, mais aussi sans revendication salariale ni
charge patronale, cette main d’œuvre a fortement participé à la dégradation de la qualité de
service touristique et a défavorisé les jeunes issus des centres de formation destinés aux métiers
de tourisme.
Les unités touristiques se joignent alors dans une offre de service standard et la différence entre
un hôtel 4 étoiles et un hôtel 3 étoiles se résume dans quelques critères structurelles (superficie
des chambres, quelques accessoires, dimension des piscines, etc). Les établissements hôteliers
ne présentent pas une diversification au niveau de leurs offres respectives, et se contentent d’une
animation et d’une restauration très classique et répétitive.
1.1.3 Un potentiel non exploité
La ville de Sousse dispose d’un ensemble de potentialités qui lui permettrait au produit de se
défaire de l’image de « balnéaire bon marché ».
Le potentiel de la ville permettrait un développement d’autres produits touristiques à forte valeur
ajoutée qui répondent aux besoins de plus en plus diversifiés de la demande touristique. Ce
développement pourrait notamment s’inscrire dans une image différente de la ville de Sousse,
comparativement à d’autres destinations similaires en Tunisie ou dans d’autres pays de la
Méditerranée.
Le changement de produit doit également concerner le produit « balnéaire » en lui-même, qui
doit faire l’objet d’une amélioration qualitative, pour en accroître la valeur.
1.1.3.1 Le tourisme de santé
Aujourd’hui, beaucoup de patients européens préfèrent se faire soigner à l’étranger, motivés par
des délais de prise en charge plus courts, des tarifs compétitifs et une qualité reconnue de
l’encadrement médical.
La ville de Sousse dispose pour cela d’atouts non négligeables en matière de tourisme de santé.
Ce type de tourisme se matérialise par une offre moderne d’équipements de thalassothérapie, et
Par des compétences reconnues en matière de chirurgie esthétique, de soins dentaires,, de
chirurgie cardio-vasculaire…
Le tourisme de santé au niveau de la ville de Sousse connait un essor plus important que le reste
de la Tunisie dans la mesure où la ville devient une destination reconnue pour ce type de
prestation. En effet, la ville abrite 4 centres de thalassothérapie, dont celui d’Abou Nawess
Boujaafer reconnue mondialement et une dizaine d’hôtels équipés pour dispenser des soins. En
2010, plus de 45000 curistes étrangers ont fréquenté les centres de thalassothérapies de la ville
(le chiffre était de 5300 curistes en 2011 du à la fois aux évènements politiques qu’à connu le
pays mais également à la fermeture de certains centres pour restructuration)
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De plus, la ville de Sousse, compte 4 cliniques privées disposant d’équipement ultramodernes et
proposant des soins dans de nombreux domaines tels que la chirurgie cardio-vasculaire,
l’ophtalmologie, les soins dentaires et la chirurgie esthétique.
La majorité des visiteurs recherchant des soins médicaux sont d’origine magrébine, dont 70% de
libyens qui trouvent des spécialités médicales inexistantes ou peu développées dans leurs pays
d’origine.
Il faut également souligner que le tourisme médical représente une source importante d’apport de
devises car les dépenses liées au séjour d’un touriste médical s’élèvent à 4000 euros, tandis que
le touriste ordinaire dépense en moyenne 300 euros4
.
Cependant, cette activité connait un manque d’organisation et de développement, puisque par
exemple il n’existe pas d’agence de voyages ou de tour opérateur spécialisés dans cette filière ou
tout simplement qui la représentent comme un produit à part entière et qui considèrent qu’il est
nécessaire de mettre en place une politique marketing spécifique.
1.1.3.2 Le tourisme culturel
Le développement d’un tourisme culturel passe avant tout par l’identification des ressources et
des équipements dont dispose la ville et qu’il faudrait exploiter. Dans ce domaine, Sousse ne
manque d’atouts et présente un potentiel important avec ses riches monuments historiques
(musée archéologique, le Ribat, la grande mosquée, les remparts, El Kobba, musée Dar Essid et
les catacombes) qui traduisent l’histoire du passage de plusieurs civilisations à la fois punique,
romaine et musulmane.
De plus la ville est entourée de plusieurs autres sites historiques, dont notamment l’amphi théâtre
d’El Jem, les monuments de Kairoun, première ville Islamique d’Afrique, le village de
Takrouna, etc.
Depuis toujours, ce produit culturel est présenté comme étant un complément du tourisme
balnéaire et non pas comme une filière à part entière, ce qui signifie, qu’il ne constitue pas le
motif principal de visite. Ainsi le nombre de visiteurs avec une motivation de découverte
culturelle est très faible comparativement au nombre total de visiteurs.
Ainsi, comme pour le tourisme de santé, la non prise en compte de cette spécificité de la ville par
les tours opérateurs, limitent les flux de touristes attirés par ce genre de produits.
Ce patrimoine présente un grand intérêt et un fort potentiel d’exploitation, mais il n’est pas mis
en valeur de façon suffisante pour promouvoir le tourisme de la région. La raison peut être
relative au fait que ces monuments sont sous la responsabilité du ministère de la culture et de la
sauvegarde du patrimoine qui gère ces sites sans aucune concertation avec le ministère du
tourisme. Le manque de dialogue et d’échange d’informations entre les deux entités ne permet en
aucun cas à ce patrimoine de se développer et de répondre aux besoins culturels des touristes.
1.1.3.3 Le tourisme sportif
Un autre potentiel que la ville peut exploiter concerne la multitude et la diversité des
équipements sportifs
Le complexe sportif situé à l’entrée est de la ville (route de Kalaa Sghira) se compose d’un hôtel
4 étoiles, de plusieurs terrains de football en gazon naturel et artificiel, d’une salle omnisport et
d’un centre médico-sportif. L’extension du projet prévoit même une piscine couverte de
dimension olympique.
4
Magazine Française, 2010, « african business »
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Par ailleurs, la ville compte 2 salles omnisport (Laaouina et la salle Olympique) et plusieurs
terrains de football publics et privés.
1.1.3.4 Le tourisme intra régional
La clientèle domestique ne présente qu’un faible taux d’occupation des hôtels, avec seulement
10% des nuitées. Ce segment de clientèle a été pendant longtemps totalement ignoré et ce n’est
qu’au cours de ces dernières années, avec la contraction du marché européen, que les hôteliers
ont commencé à s’y intéresser. Avec l’augmentation du pouvoir d’achat des tunisiens et le
développement de la consommation de loisirs, cette catégorie de clientèle doit pouvoir contribuer
plus fortement au chiffre d’affaires des hôtels. La réflexion des professionnels du tourisme a
d’ailleurs depuis quelques temps évolué avec la mise en place d’une offre et de tarifs adaptés à
une clientèle locale.
1.2 Evolution de la demande touristique.
1.2.1 Une demande en régression
Du point de vu de la demande, la ville de Sousse a enregistré jusqu’au mois d’Octobre 2012
l’entrée de presque 387600 touristes étrangers contre 290570 pour la même période de l’année
précédente, marquant une hausse de 33,4% et engendrant 213135 nuitées. Toutefois, en
comparaison avec l’année 2001, le nombre des visiteurs a baissé de 24,1% (plus de 510000
visiteurs).
Figure 3: Evolutions du nombre des visiteurs
Source : ONTT
Cette chute peut être expliquée en grande partie par la situation politique actuelle du pays qui
génère un état d’instabilité et d’insécurité.
De point de vu général, les arrivées touristiques connait un essoufflement certain et évident et ce
volume enregistre un net recul par rapport aux années 1980 et 1990 et est presque en stagnation
depuis 2001 jusqu’ à 2010. Cet essoufflement témoigne du net recul du produit touristique de
base de la ville, conséquence de la non diversification des produits touristiques, qui demeure à
prédominance balnéaire, et de la qualité des services offerts.
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L’essoufflement de la fréquentation des unités hôtelières par les touristes s’est accompagné d’un
phénomène global qui se manifeste par une réduction apparente de la durée des séjours ne
dépassant pas une moyenne de 5 jours.
De plus, ce secteur est touché par une faible politique promotionnelle qui se traduit par une faible
participation aux manifestations et foires internationales.
La part de la ville de Sousse au niveau national est de 7,3% du flux touristique et les
investissements touristiques ont été estimés en 2008 à 19007 millions de Dinars.
Il est aussi important de signaler que le secteur du tourisme en général dépend largement de la
conjoncture économique internationale. Ainsi une récession économique au niveau des
principaux marchés européens affecte directement l’économie touristique de la région.
1.2.3 Une demande majoritairement européenne
L’analyse de la demande montre une forte dépendance des marchés européens, qui représentent
plus de 85% (2012) aussi bien en termes d’arrivées que des nuitées.
Figure 4: Part des visiteurs par nationalités
Source : Compilation à partir des données de l’ONTT(2012)
L’Europe de l’Ouest constitue le premier marché touristique de la ville avec une part des arrivées
de l’ordre de 50%, contre seulement 1% pour les pays asiatiques. Le volume des touristes de
Moyen Orient et de l’Afrique sont très négligeables et se traduisent par un taux de nuitées qui ne
dépasse pas le 20% de l’ensemble des nuitées.
Cette grande disparité au niveau des nationalités des touristes peut s’expliquer en partie par le
fait que les pays européens sont les principaux émetteurs pour le marché de la ville et que les
tours opérateurs européens ont constitué depuis les années 1970 les principaux partenaires
commerciaux.
Toutefois, les autres marchés qui présentent une part très faible des entrées (2% à 3%) et ne
peuvent donc pas être considérées comme des marchés importants actuellement, pourraient être
amené à se développer et ce avec l’augmentation prévu du tourisme émetteur dans les pays du
Moyen Orient, d’Afrique et d’Asie.
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1.2.4 Un marché maghrébin en expansion
Après une tendance à la baisse pendant les années 1990, le marché maghrébin est reparti à la
hausse au début des années 2000. Ce marché est principalement composé de ressortissants
d’Algérie et de Libye, la part de Marocains et de Mauritaniens étant beaucoup plus faible.
En effet, au cours des dernières années, on note l’émergence du marché maghrébin qui dont la
part des entrées est de plus en plus importante avec une évolution de 6,8% entre 2010 et 2011 et
un fléchissement cette dernière année suite aux révolutions et à l’instabilité politique vécu par
certains pays dont la Lybie. Cependant, la fréquentation des hôtels reste très faible (moins de
3%). L’exploitation de ce segment de clientèle par les hôteliers est très faible, notamment à cause
de l’absence de formules d’hébergement adaptées à leurs goûts et besoins (notamment l’accueil
de familles entières). Ceci est dû aussi au du développement d’un tourisme que nous pourrons
nommer de « parallèle », basé essentiellement sur la location de logements privés et la
consommation d’autres services (santé, éducation, commerce…).
1.3 Un secteur en difficultés financières.
1.3.1 La pression des tours opérateurs
La capacité des tours opérateurs à canaliser des masses colossales de touristes a été, certes
bénéfique en alimentant les unités hôtelières en flux massifs, mais leur mainmise s’est avérée
préjudiciable pour les acteurs locaux, sur les quels ils ont exercé une pression considérable dans
la négociation des prix. Compte tenu des limites de réduction tarifaire qui existent dans le
transport aérien, ce sont surtout les hôteliers qui se sont vu forcer la main. C’est ainsi qu’un
déséquilibre, entre les hôteliers et les tours opérateurs, est devenu si fort que le système
touristique dans son intégralité s’est enrayé.
Face à une telle situation, les hôteliers se voient obliger de constamment réduire leurs tarifs et
par conséquent, de faire des concessions sur la qualité des services, sur la mise à niveau de leurs
établissements et sur le type de contrats passés avec les voyagistes. Et plus la qualité de la
prestation qu’ils proposent se dégrade, plus les tours opérateurs ont tirent les prix à la baisse. Ce
système s’est rapidement mué en cercle vicieux.
1.3.2 Faible performance financière
Pour analyser la situation financière des hôtels, nous nous baserons sur des chiffres nationaux.
La tendance et les conclusions étant adaptées à la ville de Sousse.
Depuis quelques années, la Tunisie a moins progressé que d’autres destinations
méditerranéennes telles que la Turquie ou l’Egypte qui ont récemment fait l’objet de relance
touristique.
On retrouve, par ailleurs, le même profil d’évolution des arrivées quand on examine le flux des
recettes par arrivées en devises enregistrées par chacun des pays concernés.
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Tableau 6: Evolution des recettes par arrivée en US$
Maroc Tunisie Egypte Turquie Croatie Grèce Italie
Total
Sud Med
1990 313 296 456 672 ND 292 617 691
1995 498 371 935 700 908 408 893 642
2000 481 333 849 797 473 704 668 567
2002 615 301 767 930 549 686 670 569
2004 713 318 1066 944 894 811 962 761
2008 910 419 893 880 1168 1073 1069 1000
2009 786 402 903 823 953 1013 930 1041
Source : OMT5
Toutes les destinations concurrentes ont réalisé des recettes par arrivée supérieures à la moyenne
sur la période observée, sauf pour la Tunisie qui n’a jamais dépassé le plafond correspondant à
59% de la moyenne méditerranéenne. Ainsi, les recettes touristiques tunisiennes apparaissent
comme particulièrement faibles en comparaison avec les destinations concurrentes et tout
particulièrement avec le Maroc, ce qui indique qu’elle se situe sur des marchés faiblement
rémunérateurs.
Tableau 7: Evolution des prix moyen d'une nuitée par rapport au seuil de rentabilité
1983 1987 1991 1993 1999 2003 2008
Prix/nuitée 15 16,6 17,2 28,1 37 40,1 46,1
Seuil de rentabilité 18,7 18 25 26,4 33 46,7 50,8
Source : Compte de la nation et banque centrale
Cette faiblesse de la recette moyenne par nuitée découle de l’interaction de plusieurs facteurs
structurels dont on peut citer :
- La prédominance de l’activité balnéaire qui s’appuie sur une forte saisonnalité et des
pratiques de négociation des tarifs étalées sur toute la périodes de l’année et dominées par
les grands tours opérateurs disposant d’un pouvoir de marché et de négociation puissant.
- Même si le dinar tunisien continu à se déprécier, les prix négociés avec les grossistes de
voyage demeurent libellés en dinars.
- Un tourisme de masse très compétitif en prix sur le marché international, exclusivement
balnéaire à la différence de l’Egypte ou la Turquie où le tourisme balnéaire ne présente
qu’une composante parmi d’autres de l’activité touristique.
- La forte saisonnalité de l’activité qu’accompagne d’un recours important à l’emploi
saisonnier et temporaire, qui ne favorise pas l’amélioration de la qualité et de la
productivité, ce qui pénalise les hôteliers dans leur démarche de positionnement sur le
marché international.
De ce fait, la compression des prix de vente qui résulte de ces facteurs structurels et le recul dans
le monde du tourisme balnéaire laisse aux hôteliers très peu de marge de manœuvre pour
5
OMT : Organisation Mondiale de Tourisme
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Février 2013 Page 21
améliorer leurs prestations et élargir la sphère de leur activité par la diversification et
l’intégration.
1.3.3 Un secteur endetté
Le ralentissement de l’activité hôtelière a mis en lumière les graves difficultés financières du
secteur touristique et ce en dépit du rééchelonnement de la dette, de l’abandon des pénalités
fiscales, de l’abandon des intérêts pour les dettes échus et les impayés au profit des hôteliers. Ces
derniers font face à des difficultés financières de plus en plus importantes et 4 établissements
hôteliers de la ville de Sousse ont été contraints à la fermeture.
Cette difficulté financière est la conséquence d’un ensemble d’éléments fortement lié à la nature
du produit touristique offert et à sa commercialisation. La saisonnalité engendrée par le caractère
balnéaire du produit réduit l’occupation des hôtels à la seule saison estival et confère aux tours
opérateurs un pouvoir de force dans la négociation des tarifs qui sont relativement bas. Ainsi
l’hôtelier face à la non diversité de son produit et sa dépendance aux partenaires commerciaux se
voit incapable d’honorer ses dettes et enregistre de faibles performances financières.
Projet en cours
Station touristique intégrée de Hergla avec une capacité d’hébergement touristique
initiale de prés de 40000 lits et une prévision de 105000 lits à l’horizon de 2015. Sauf
que ce projet n’a pas vu le jour jusqu’à cette date. Ce projet peut avoir des conséquences
directes sur la dynamique de la ville de Sousse..
Projet à l’étude.
La création d’une union du métier de tourisme englobant tous les acteurs qui sont en
relations directs avec le visiteur étranger : hôtels, restaurants, commerçant, taxi, etc.
cette union sert à entretenir une meilleure communication entre les différents acteurs et
déchiffrer le besoin réel de la région.
Conclusion
Le tourisme de la ville de Sousse est un tourisme mono-produit, mono-marché et mono-
saison caractérisé par un produit standard bon marché et présentant une forte dépendance
au marché européen et aux contraintes des tours opérateurs..
Cette activité présente un risque de non durabilité aussi bien sur le plan économique
qu’environnemental.
Sur le plan économique : la nécessité de diversifier le produit touristique
essentiellement par l’exploitation des ressources humaines, culturelles, sportives,
… dont dispose la ville.
Sur le plan environnemental : la concentration des unités hôtelières sur la bande
côtière de la ville et l’intensification des activités pélagiques entrainent l’érosion
des plages et la pollution de la Mer, en plus des changements climatiques que
subit la planète et qui réduit les activités touristiques.
Le secteur touristique est un secteur important de soutien de l’économie de la ville qui
présente plusieurs avantages compétitifs mais qui subit une perte de vitesse.
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2. Les activités annexes.
2.1 L’artisanat.
Le secteur de l’artisanat représente un des vecteurs de croissance, notamment grâce à sa
contribution dans les recettes touristiques. Son apport contribue pour 2,2% aux exportations
nationales et 4% au PIB. Ce secteur emploie par ailleurs 7000 personnes.
Ce secteur reflète aussi le patrimoine culturel du pays et des différentes régions.
2.1.1 Présentation du secteur
Trois activités artisanales dominent dans la ville de Sousse à savoir, la bijouterie, la broderie et
l’habit traditionnel. La ville accueille cette année la 5ème
édition du foire de l’artisanat qui
enregistre 180 participants dont 30 jeunes promoteurs.
La ville de Sousse compte actuellement 2033 artisans bénéficiant de la carte professionnelle,
mais ceci ne veut pas dire pour autant qu’ils sont tous en train d’exercer leur métier d’artisan.
Tableau 8:Evolution de l'attribution des cartes professionnelles
Zone/Année 2008 2009 2010 2011
Sousse ville 1556 1627 1719 2033
Gouvernorat
de Sousse
8274 8416 8588 9143
Source : ONA
D’après les données collectées auprès de la direction régionale de l’ONA à Sousse, la ville
compte actuellement 3000 artisans, soit 20% des artisans à l’échelle du gouvernorat, et dont
1000 seulement bénéficient de la carte professionnelle et 500 commerçants spécialisés dans le
produit artisanal.
Ce secteur assurent l’emploi de 1000 personnes et a réalisé jusqu’au mois de Mai 2012 des
exportations d’une valeur de 427042 dinars au niveau du gouvernorat, soit 0,025% des
exportations manufacturières. Les exportations enregistrent un net ralentissement d’une moyenne
annuelle de 108%.
Tableau 9: Evolution des exportations en Dinars
ANNEE EXPORTATIONS
MAI 2010 1352700
MAI 2011 369234
MAI 2012 427042
Source : ONA
2.1.2 Caractéristiques
2.1.2.1 Dépendance au marché touristique
L’artisanat dans la ville de Sousse est fortement dépendant de l’activité touristique et des flux
des visiteurs étrangers. Ces derniers fréquentent le commerce artisanal pour acquérir les produits
de la région comme souvenirs et/ou comme reflet de la culture et de la tradition de la destination
qu’ils viennent de visiter, souvent pour les offrir en cadeau à la famille ou aux amis.
C’est ainsi que ces visiteurs étrangers constituent les principaux clients du produit artisanal de la
ville. Cependant comme il a été déjà présenté précédemment l’activité touristique vit un recul ces
Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable
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dernières années, que se soit par rapport au volume des visiteurs que par rapport à la qualité
même du touriste. En effet, la nouvelle formule « all in » adoptée par les hébergeurs a fortement
limité les dépenses des visiteurs ne trouvant plus le besoin de consommer en dehors des murs des
unités hôtelières.
2.1.2.2 Recul de la consommation domestique
Les habitudes de consommation chez les habitants de la ville ont changé et évolué au fil des
années. En effet, le soussien consomme de moins en moins les produits traditionnels de
l’artisanat.
Ainsi, il y a encore quelques années, les produits artisanaux représentaient une grande parti du
trousseau des mariées (tapis, habit traditionnel, poterie, draps brodés etc). L’évolution des mœurs
et la hausse du pouvoir d’achat font peu à peu disparaitre ces habitudes. Les produits
traditionnels sont progressivement remplacés par des produits de substitution plus modernes.
2.1.2.3 Une perte de rôle pour la Médina
La Médina a constitué depuis longtemps le principal lieu d’implantation des artisans. Ce
patrimoine mondial préserva la culture et les traditions de la ville jusqu’au jour où il perd ce rôle
et se voit installé dans ses lieux d’autres activités commerciales qui n’ont aucun lien avec
l’artisanat. En effet des boutiques de chaussures, de vêtements et même de commerce
alimentaire ne cesse de s’implanter dans la médina. Sans oublier pour autant un phénomène qui a
pris de l’ampleur après la révolution, à savoir, les marchands ambulants qui se sont installés
d’une façon très anarchique et sans aucune autorisation. Ces derniers ont aggravé la situation de
la médina qui continue à perdre de son charme de plus en plus.
2.1.3 Difficultés et perspectives
Les données recueillies et les entretiens effectués auprès des experts du métier montrent que le
secteur rencontre de grandes difficultés. En effet, ce celui-ci souffre de l’importation anarchique
des produits étrangers et imités, en provenance principalement de la Chine, du recul du rythme
de la production et de la capacité concurrentielle des entreprises artisanales, ainsi que la
dégradation de la qualité du produit local.
Il s’agit également de la réticence des jeunes face à l’activité artisanale, de plus du niveau bas de
rémunération (80 DT/ mois).
D’un autre côté, l’artisanat est affecté par certaines difficultés relatives à l’approvisionnement en
matière première dont les prix ont explosé, ainsi que par l’existence de nombreux intermédiaire
dans le réseau de distribution et de commercialisation des produits artisanaux, (spécialement
après la dissolution de la société de commercialisation du produit artisanal SOCOPA). Ceci agit
négativement sur la transparence des opérations commerciales, notamment dans les zones
touristiques.
Ce secteur se plaint également du manque de centres de formation et d’encadrement, qui
permettraient d’assurer une bonne transmission du savoir faire de l’art artisanal.
En dépit de toutes les difficultés que rencontre ce secteur, il dispose d’un ensemble de points
forts dont un fort potentiel d’emploi et d’exploitation des ressources naturelles locales, avec un
faible investissement.
Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable
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Février 2013 Page 24
La ville de Sousse compte réaliser un « Village artisanal » au cœur de la Médina pour essayer de
remédier aux lacunes du secteur et qui a pour objectifs de :
• Encourager l’investissement et la création d’entreprises artisanales via la mise en place
d’une pépinière ;
• Assurer la proximité du produit artisanal tant pour les visiteurs, que pour les habitants
locaux ;
• Promouvoir le produit local ;
• Faciliter l’approvisionnement en matière première ;
• Créer des centres de formation et d’encadrement.
2.2 La restauration
L’analyse de l’offre de restauration montre une forte concentration des restaurants classés 2
fourchettes, avec une part relative de 57,6% en 2011. La part des restaurants classés 3
fourchettes et plus reste très faible (3,03%). Ceci s’explique en partie par la nature de la demande
touristique au niveau de la ville de Sousse.
Il est à signaler aussi que l’offre de restauration est concentrée sur une cuisine internationale peu
diversifiée, ne mettant pas en valeur la gastronomie locale.
Le nombre des restaurants touristiques dans la ville est évalué à 34 contre 228 restaurants ou
gargotes, qui côtoient des centaines de Fast-food. Le prix moyen d’un plat varie d’un restaurant à
un autre selon sa catégorie et varie de 3 à 30 dinars.
Les restaurants affichent une bonne fréquentation aussi bien de la part des touristes mais surtout
de la part des résidents. Les restaurants sont beaucoup plus fréquentés en saison estival et lors
des weekends et affichent une baisse de l’activité de plus de 50% au cours des autres périodes.
La quasi-totalité des restaurants classés sont implantés dans la zone touristique, à proximité des
unités hôtelières pour cibler plus particulièrement les visiteurs étrangers. Les Fast-food se
concentrent aux alentours des établissements universitaires, afin de répondre à la demande des
étudiants, spécialement ceux qui ne sont pas résidents de la ville ou ceux qui sont originaires
d’autres régions et résident dans des foyers. Cette concentration se voit également au niveau du
centre ville où sont localisés la majorité des établissements publics et bancaires.
2.3 Animation et loisirs
Les données relatives à l’animation ne sont pas disponibles dans les annuaires statistiques ni
auprès des institutions concernées. Néanmoins, en effectuant une analyse qualitative nous
pouvons dire que l’animation reste très peu développée et manque d’encadrement, ce qui nuit à
la qualité du service offert.
Cependant, la ville de Sousse bénéficie d’une situation géographique très avantageuse dans la
mesure où elle est à proximité d’un certain nombre d’équipements d’animation (se trouvant tous
au niveau du gouvernorat de Sousse) susceptibles d’intéresser non seulement les visiteurs
étrangers mais aussi les habitants locaux de la ville, à savoir le parc d’attraction de El Kantaoui,
l’éco-village de Sidi Bou Ali, Médina Alzahra de Kalâa Kebira, Friguia Park d’Enfidha, et bien
d’autres. Cependant, ces espaces présentent un déficit qualitatif en termes d’animation proposée
qui reste très standard et répétitive, imprégné d’un manque de créativité.
La ville manque, en été comme en hiver, de programmation régulière d’événements susceptibles
de susciter l’attention et l’intérêt des habitants et des visiteurs. En effet, les festivals présentent
peu d’intérêt pour les visiteurs étrangers puisqu’ils n’enregistrent que 10% de taux de
fréquentation.
Parallèlement, la ville recense un nombre important de cafés et salons de thé fortement fréquenté
par les habitants, surtout les weekends et en fin d’après midi après le travail. Selon des
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Février 2013 Page 25
estimations faites par la municipalité de Sousse dans le cadre du projet Shams, la ville compte
265 cafés et salons de thé. Ce chiffre a tendance à augmenter fortement vu la propagation de ce
phénomène partout dans la ville et essentiellement au niveau de Sousse Nord (quartiers de
khzéma, sahloul, centre ville)
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Partie 3 : Industrie et commerces
1. L’activité industrielle
Le secteur industriel en Tunisie est soutenu par l’Agence de Promotion de l’Industrie qui est un
établissement public dont la mission est de mettre en œuvre la politique du gouvernement
relative à la promotion du secteur industriel en tant que structure d'appui aux entreprises et aux
promoteurs.
1.1 Caractéristiques de l’activité industrielle de la ville de Sousse.
La région de Sousse a connu un phénomène d’industrialisation dès le début du 20ème siècle,
avec l’implantation dans la ville de la première zone industrielle en 1910.
Dès lors, l’activité industrielle n’a cessé de se développer et de se concentrer dans l’espace
centrale de la ville. L’évolution de cette activité s’est renforcée pendant les années 1970 avec le
soutien de l’Etat et l’intervention de l’AFI.
A partir des années 1980, nous assistons au développement des tendances centrifuges
d’implantation industrielle. Ainsi, la demande d’emplois par les autres communes périphériques
de la ville de Sousse, la hausse des prix des terrains de l’AFI dans la zone centrale et la recherche
d’opportunités foncières par les investisseurs industriels, ont généré un développement organisé
de l’activité en dehors de la ville.
Le tissu industriel de la ville de Sousse est un tissu très diversifié qui compte actuellement 114
entreprises locales et étrangères (employant 10 personnes et plus), soit 27,6% du total du
gouvernorat. Cette activité emploie 12656 personnes, ce qui couvre 25,8% des emplois de la
région. Sachant qu’au niveau national, le gouvernorat de Sousse compte 9,82% des entreprises
existantes et génère 9,62% de l’emploi.
Figure 5: Répartition des entreprises
Source : compilation à partir des données de l’API
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Figure 6: Répartition de l'emploi
Source : compilation à partir des données de l’API
La répartition géographique des établissements industriels dans la ville de Sousse révèle une
concentration de l’activité industrielle dans la zone de Sidi Abdelhamid abritant presque 60% des
unités industrielles. Cette zone se caractérise par un tissu industriel riche et diversifié présentant
une spécialisation dans les secteurs mécaniques et de textile.
La contribution des autres parties de la ville dans l’activité industrielle est assez faible, du fait
qu’il s’agit essentiellement de quartiers d’habitats et de quartiers ou est fortement présente une
activité de type tertiaire.
Cependant, la diffusion de l’industrie dans la ville de Sousse s’estampe et vit un recul au profit
des communes périphériques, surtout avec la saturation de la zone industrielle de Sidi
Abdelhamid.
1.2 Les secteurs piliers.
Même si le secteur industriel est diversifié au niveau de la ville, trois activités en constituent les
locomotives : les industries de textile et de l’habillement, les industries agro-alimentaires et les
industries mécaniques, électriques et électroniques.
Les exportations de ces trois secteurs piliers ont connu ces dernières années des dynamiques
différentes impactées par l’évolution du marché international, devenu de plus en plus
concurrentiel.
1.2.1 Le secteur du textile et de l’habillement
L’industrie du textile et de l’habillement présente généralement deux filières bien distinctes.
D’une part, en amont, l’industrie textile qui transforme diverses matières premières pour
fabriquer des fils et des tissus, d’autre part, en aval, l’industrie de l’habillement qui couvre la
confection d’articles de vêtements et de textiles à usage technique.
La structure de cette activité au niveau de la ville de Sousse est plutôt caractérisée par la seconde.
Ce secteur est considéré stratégique pour l’économie de la ville, vu qu’il occupe la deuxième
place en termes d’exportations et d’emplois. En fait le secteur compte 34 entreprises (employant
10 personnes et plus) et emploie plus de 2000 personnes, soit 18% de l’ensemble de l’emploi du
secteur de l’industrie manufacturière de la ville.
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Parmi les 34 unités du secteur, 29 entreprises produisent totalement pour l’exportation, ce qui
représente 85% de l’activité et 25% de la production totale au niveau de la ville.
Le volume d’exportation de l’industrie du textile et de l’habillement a été estimé à 85,4MD, soit
27,8% de la valeur des exportations totales de la ville. L’accroissement annuel de ce secteur est
estimé à 4% (selon une moyenne nationale).
Les pays de l’Union Européenne sont les principaux clients de ce secteur avec 36% destinés à la
France, 32% à l’Italie, 10% à l’Allemagne, viennent ensuite la Belgique, les Pays Bas, le
Royaume Uni et l’Espagne.
1.2.2 Le secteur Agro-alimentaire
Le secteur agro-alimentaire compte 24 entreprises industrielles parmi elles 2 seulement
produisent totalement pour l’exportation. Ces unités emploient 2248 personnes, ce qui représente
17,8% de l’ensemble de l’emploi du secteur manufacturier, (178 personnes travaillent dans les
unités exportatrices).
Les exportations de ce secteur se limitent à 8% seulement de la valeur totale des exportations de
la ville de Sousse. Les produits les plus exportés sont l’huile d’olive et les produits de la mer.
L’Italie est le premier client en produits agro-alimentaire suivi de l’Espagne et de la Lybie.
1.2.3 Les secteurs mécaniques, électriques et électroniques
Ces secteurs comptent 29 entreprises employant 5878 personnes, soit 46,4% de l’emploi total de
l’industrie manufacturière de la ville.
Ce secteur accueille 16 unités totalement exportatrices qui assurent 35% de l’emploi total
manufacturier de la ville.
Les exportations des industries mécaniques, électriques et électroniques ont atteint en 2011,
189,8MD, ce qui représente une moyenne de 26% des exportations de la ville.
Figure 7: Répartition des entreprises par secteur d'activité
Source : API
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Figure 8: Répartition de l'emploi par secteur d'activité
Source : API
1.3 Une industrie exportatrice
Les entreprises industrielles connaissent une croissance continue depuis 1995, leur nombre ne
cesse d’augmenter avec un taux annuel moyen de 9,95% entre 2004 et 2010. Les entreprises
exportatrices représentent 47,9% (2010) du tissu industriel de la ville. Toutefois, entre 2010 et
2012, nous avons observé une diminution du nombre d’unités aussi bien pour le régime
totalement exportateur que pour le régime non totalement exportateur. Ceci est du
essentiellement à la situation d’instabilité qu’a traversé le pays dans son ensemble et qui a
entrainé la fermeture de certains nombre d’entreprises. En comparaison à l’ensemble du pays la
ville n’a perdu que 9 entreprises sur un total de 172 pour l’ensemble du pays et dont seulement 3
unités totalement exportatrices (contre 158 à l’échelle nationale).
Nous pouvons dire que l’économie de la ville de Sousse a su résister aux turbulences causées par
la révolution et l’instabilité sécuritaire et institutionnelle n’a pas trop affecté son tissu industriel
en comparaison à d’autres villes ou d’autres régions du pays. Ceci peut s’expliquer par le
nombre très réduit et quasi absent des grèves et donc par une certaine stabilité sociale de la ville.
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Figure 9:Evolution du nombre d'entreprise
Source : API
En ce qui concerne les exportations, la ville a enregistré une hausse de 12% entre 2009 et 2010.
Tableau 10 : Volume des exportations par secteur
Zones
IMM et
IEEEE
ITH IAA ICC ID TOTAL
Ville de
Sousse
189,8MD 85,4MD 24,84MD 0MD 7,14MD 307,18MD
Gouvernorat
de Sousse
730MD 610MD 72MD 218MD 21MD 1651MD
Source : CEPEX
Il apparait que les industries mécaniques et électriques et l’industrie textile présentent la plus
forte valeur ajoutée, sauf que ces industries sont dominées par l’investissement étranger et la
vraie valeur ajoutée qu’elles apportent réside dans le volume d’emploi qu’elles s’accaparent.
La contribution du secteur Cuir et Chaussure dans la valeur des exportations de la ville est nulle
et reste dominé par deux grandes unités à l’échelle national.
1.4 Les difficultés du secteur.
1.4.1 La dominance de l’activité de sous-traitance
L’industrie manufacturière est dominée par les activités de sous-traitance, dans les deux secteurs
les plus importants, à savoir le textile et l’habillement et le matériel électrique. Ces secteurs
présentent prés de 90% du volume des exportations de la ville de Sousse et 16,7% des
exportations à l’échelle du gouvernorat. Avec le démantèlement des quotas et des droits de
douane sur le plan international, ce type d’activité, qui a fait la force de l’industrie depuis 1972
devient fortement concurrencée, et son avenir demeure problématique, s’il ne produit pas une
mutation structurelle par l’intégration en amont.
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1.4.2 L’intensification de la concurrence
La ville est aujourd’hui marquée par une industrie très exposée au contexte international, ce qui
constitue à la fois sa principale opportunité et son principal risque. Elle est orientée vers
l’exportation et reste dépendante de l’investissement direct étranger (IDE), qui est son principal
pourvoyeur de nouvelles capacités, de capitaux et de technologies. Par ailleurs, sa compétitivité
est vulnérable du fait du positionnement agressif des pays à plus bas coûts d’une part, et de
territoires qui ont une communication plus structurée de leurs propres atouts, d’autre part.
En effet, le secteur du textile et de l’habillement, par exemple, très important du point de vue des
emplois traverse une passe difficile due à l’exacerbation de la concurrence des produits
asiatiques sur les marchés internationaux, notamment à l’issu du démantèlement des accords
multifibres depuis 2005 et l’entrée en ligne de nombreux pays asiatiques concurrents.
1.4.3 Un taux d’encadrement faible
Le taux d’encadrement est faible et les entreprises souffrent d’une insuffisance de personnel de
maîtrise, permettant de jouer un rôle moteur dans la gestion de la production. En effet le
développement de l’emploi au niveau des industries manufacturières est devenu quasi informel
suivant un objectif principal de profit à court terme, favorisant ainsi le recrutement subversif.
Par conséquent, le taux d’encadrement dans ces entreprises est de plus en plus faible en rapport
avec le recours à une main d’œuvre non qualifiée. De plus, cette logique mène à des retombées
dérisoires sur la productivité et la qualité des produits.
1.4.4 La structure financière
Les structures du secteur industriel sont largement sous capitalisées, particulièrement les petites
et moyennes entreprises. Ceci engendre des difficultés de trésorerie et des charges financières
importantes et constitue par conséquent un frein à l’investissement.
1.4.5 Une saturation de la zone industrielle
La vie économique de la ville de Sousse a connu un développement industriel qui a nécessité la
création de la zone industrielle de Sidi Abdelhamid en 1981. Cette zone a été aménagée par
l’AFI pour répondre au besoin croissant de la demande et pour favoriser la délocalisation de
certaines entreprises situées dans des zones devenues multifonctions et qui nuisent par
conséquent au bien être du citoyen.
Toutefois, cette zone aménagée sur une superficie de 97 hectares, soit 25,4% de la surface totale
des zones industrielles aménagées à l’échelle du gouvernorat, présente une insuffisance face aux
besoins, dans la mesure où 34,6% des unités industrielles sont toujours implantées hors zones
industrielles. Pour palier à cette insuffisance, l’AFI prévoit d’aménager une réserve foncière de
85 hectares à Sidi Abdelhamid, à ce jour, le projet est en cours d’avancement.
De plus, un ensemble de zones industrielles sont programmées au niveau du gouvernorat et qui
constituent une solution alternative pour pallier cette insuffisance, étant donné leur localisation à
proximité du nouvel aéroport d’Enfidha et du futur port prévu dans cette région et dont on cite :
- La zone industrielle programmée à Bouficha sur 15 hectares (AFI)
- La zone industrielle « offshore » implanté à Enfidha sur 200 hectares
- La zone industrielle prévue à Enfidha sur 50 hectares.
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2. Le commerce et les activités de services
Ce secteur a présenté en 2009, 55% du PIB avec une évolution de 8,6% par rapport à 2008. Il
emploi 49% de la population active occupée. Un tel résultat est imputable principalement à
l’émergence des nouveaux secteurs porteurs et innovants dans les activités de services, qui se
caractérisent par un contenu se savoir relativement élevé.
Le commerce des services est largement réservé à l’Etat ou aux nationaux tunisiens. La
participation étrangère demeure très faible. En 2008, le nombre d’entreprise à participation
étrangère ne présente que 12% seulement des activités de services et 7% de l’emploi de ces
entreprises.
2.1 Le secteur du commerce.
2.1.1 Commerce de magasins
A l’instar des autres régions du pays, le commerce intérieur dans la ville de Sousse reste dominé
par le commerce de détail qui présente 86,7% de l’ensemble du commerce de la ville, avec une
dominance de celui des produits alimentaires qui constituent les ¾ en termes de nombre d’unités.
Ce commerce connaît un taux de croissance annuel moyen de 33%, entre 2008 et 2010.
Conclusion
Le secteur industriel de la ville de Sousse est très diversifié mais il repose sur trois
secteurs piliers qui représentent la part la plus importante en termes d’exportation et en
termes d’emploi. Ces secteurs sont l’agro-alimentaire, le textile et l’habillement et les
secteurs mécaniques et électriques. Toutefois les deux derniers représentent une activité
de sous-traitance fortement dépendante du marché européen et la seule valeur ajoutée
qu’ils apportent résident dans le volume d’emploi qu’ils assurent. La matière première
utilisés par ces industriels étant de l’importation et non pas de la matière locale.
Ces activités industrielles sont confrontés à une concurrence aride de la part des pays
asiatiques, surtout avec le démantèlement des accords multifibres, et doivent miser sur les
produits de luxe et une technologie très avancée pour perdure sur la marché international.
La vraie garantie de survie de ces unités est de pouvoir vendre un produit fini avec le
maximum de matières premières produites localement.
Le secteur industriel est un secteur important pour le soutient de l’économie de la ville
mais qui subit une perte de vitesse.
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Tableau 11: Evolution des points de vente
NATURE ZONE/ANNEE 2008 2009 2010
COMMERCE DE
DETAIL
VILLE DE
SOUSSE
5277 8218 8750
GOUVERNORAT 12162 16640 18153
COMMERCE DE
GROS
VILLE DE
SOUSSE
731 1316 1347
GOUVERNORAT 1253 1876 1979
Source : centre régional de contrôle d’impôt
L’activité commerciale dans la ville se caractérise par le développement de la grande
distribution, notamment par la création des centres commerciaux. La ville est dotée de 10 centres
commerciaux-touristiques et de 10 magasins grandes surfaces.
Ces centres accueillent des magasins spécialisés dans le prêt à porter, la joaillerie, et les
différents accessoires de mode et de décoration et autres articles.
Le mouvement de modernisation des activités de commerce s’est accéléré ces dernières années,
ce qui aurait nécessairement un impact assez significatif en termes d’aménagement urbain.
En effet, ce type de commerce se trouve localisé majoritairement, soit au centre ville, soit dans la
partie nord de la ville pour objectif d’attractivité et cherchant à viser non seulement les habitants
locaux mais une certaine gamme de clientèle à revenu moyen à élevé à côté des visiteurs.
2.1.2 Les marchés
La ville dispose d’un marché de gros des fruits et légumes et d’un marché de gros de poisson
dont les locaux sont la propriété de la municipalité qui en assure la gestion.
La ville jouit aussi de 6 marchés de détail répartis entre le centre ville et Sousse Nord dont
l’activité porte sur les fruits et légumes ainsi que le poisson. La plupart des habitants
s’approvisionnent auprès de ces marchés où les prix de vente sont relativement moins chers que
chez les autres commerçants privés.
Un marché hebdomadaire a lieu chaque Samedi /Dimanche, et porte sur divers produits : fruits,
légumes, vêtements, articles ménagers, et autres. Ce marché enregistre une fréquentation très
élevé de la part non seulement des habitants de la ville mais aussi des villes voisines qui viennent
s’approvisionner à des prix inférieurs en comparaison aux grandes surfaces et aux magasins
spécialisés.
2.1.3 La foire internationale de Sousse
Cette foire organise 14 manifestations par an portant sur différentes disciplines et accueille des
exposants ou participants de différentes régions et parfois d’autres pays.
Les thèmes des manifestations sont très diversifiés et touchent différents secteurs de l’économie
de la ville dont notamment ; le secteur TIC, le secteur de l’artisanat, le secteur agricole, la
créativité et l’innovation technologique, le secteur de l’immobilier, etc.
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Février 2013 Page 34
2.1.4 Le commerce informel
Le commerce informel correspond à des activités interdites par la loi ou des activités légales en
elles mêmes mais exercées par des personnes non autorisées à la faire.
Ce secteur constitue un véritable amalgame, difficile à quantifier de façon très précise. Ce
phénomène s’est accentué davantage depuis la révolution de 2011, et le nombre de marchands
ambulants, vendant tout types de produits (même l’essence) a proliféré. Ces implantations
anarchiques sont localisées principalement au niveau de la Médina, même si la municipalité leur
a aménagé un espace propre pour mieux les organiser.
Un autre phénomène visible, est celui de la multiplication des entrepôts communément appelés
« garages » qui stockent des marchandises importées en provenance des pays d’Asie du sud est,
et qui serviront par la suite à alimenter les grossistes et marchands ambulants.
A coté de cela et à moindre échelle s’ajoute, le commerce de « la valise », qui connait un essor
sans précédent depuis le relèvement de l’allocation touristique (passée de 4000 à 6000 dinars
annuels) et l’assouplissement des contraintes douanières. Ce commerce est pratiqué
principalement par les tunisiens résidents à l’étranger.
2.2 Les activités de service
2.2.1 Les administrations publiques
La ville de Sousse concentre la totalité des équipements administratifs dont notamment, les
autorités publiques (gouvernorat), les directions régionales ministérielles (direction régionale du
commerce, direction du développement régional, etc), ainsi que des opérateurs publiques tels que
la poste. Tous ces services sont à proximité des résidents et assurent une couverture presque
totale de leurs besoins.
2.2.2 Service de santé
La ville de Sousse jouit d’un service de santé très développé aussi bien pour le secteur public que
pour le secteur privé. En effet la ville dispose de 2 hôpitaux universitaires en plus de 16 centres
de santé de base et de 4 cliniques privées. La ville compte 532 médecins spécialistes, dont 43%
exerçant dans le secteur privé. Il y a également une forte concentration des médecins au niveau
de la ville où ils représentent 70% du staff médical à l’échelle du gouvernorat. Cette forte
concentration est principalement l’effet de la localisation des CHU et des cliniques au niveau de
la ville. Les services de santé offerts dans la ville ne sont pas exclusivement consacrés à ses
habitants, mais nous remarquons des flux croissants de malades et des demandeurs de soins des
autres régions et d’autres pays.
2.2.3 Le secteur bancaire
L’ouverture économique du pays en général a nécessité une restructuration du système financier,
ainsi d’importants mesures on été prises pour consolider le secteur, améliorer la qualité des
actifs, assainir le portefeuille des créances non performantes et faire face à la baisse des taux et
des faiblesses de l’activité économique.
Pour améliorer la diversification des sources de financement au profit de l’investissement privé,
le processus de privatisation du secteur bancaire s’est accéléré ces dernières années et s’est
ouvert au partenariat étranger, en témoignent les cessions de participations publiques.
Le secteur bancaire comprend outre la banque centrale, 20 établissements de crédit ayant la
qualité de banque, 2 banques d’affaires, et 7 banques off shore.
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Février 2013 Page 35
La ville de Sousse compte en 2010, 59 agences bancaires, soit 52% des agences au niveau du
gouvernorat, en plus d’une représentation régionale de la Banque Centrale. Ce chiffre est en
nette augmentation depuis.
2.2.4 Service de transport
Le secteur des transports a un rôle déterminant dans la vie économique de la ville, il appui non
seulement les secteurs de production en abaissant les coûts des produits mais aussi garantit le
développement des secteurs sociaux de base (santé, éducation,…) en favorisant leur accessibilité
à la population.
En termes de contribution à l’emploi, le secteur des transports est fortement générateur, puisqu’il
est couplé avec d’autres activités ; il présente aux alentours de 4,7% de la population active
occupée.
Le parc des taxis et des louages à Sousse est estimé à 1241 véhicules qui desservent la ville et ses
alentours, à ceci nous ajouterons le par de des cars de la Société des Transports du Sahel.
2.2.5 Le transport maritime
L’importance du secteur maritime n’est pas à prouver, en effet plus de 90% de nos exportations
sont réalisées par cette voie.
Le trafic maritime de la ville est assuré par l’intermédiaire du port commercial où ont transité
plus de 2 millions de tonnes de marchandise en 2010 (65% de produits importés).
Le volume des marchandises débarquées s’est accru de 16% par rapport à 2009 suite
principalement à l’augmentation des importations d’hydrocarbures et de céréales. Le volume de
marchandises embarquées a, quant à lui, augmenté de 40%.
La circulation des marchandises au niveau du port ne porte pas uniquement sur des produits
destinés et/ou en provenance de Sousse, mais concerne toute la région, voire d’autres
gouvernorats.
De plus, il est à signaler que les produits de la ville ne passent pas forcément et exclusivement
tous par le port de Sousse mais peuvent transiter par d’autres ports tels que le port de Rades, de
Sfax ou autres. De plus la voie maritime n’est pas le seul moyen, des exportations et/ou des
importations peuvent emprunter la voie aérienne ou les routes.
2.2.6 Service de l’éducation
Les services de l’éducation dans la ville, comme dans toutes les autres régions, connaissent une
transformation et une tendance vers la création des établissements privés. Ce phénomène n’est
pas nouveau pour la ville, essentiellement au niveau des lycées et s’élargie, aujourd’hui, aux
écoles primaires et à l’enseignement supérieur.
Sousse, accueille en 2010, 5 lycées privés et 9 écoles privés, qui accueillent 4419 élèves, soit
11,5% du total des élèves dans la ville. Sousse est aussi dotée de 3 établissements privés d’études
supérieures de différentes spécialités : gestion, économie, droit, optique, kinésithérapie,
logistique, sciences infermières...Ces établissements accueillent aussi bien les étudiants de
nationalités tunisiennes qu’étrangères. Ces établissements sont en majorité localisés au niveau de
Sousse Nord.
Le nombre des élèves fréquentant les écoles privées a connu une augmentation de 2,8% entre
2007 et 2010, alors que celui des lycées privés a régressé de -3,7% pour la même période. Ceci
peut s’expliquer par le fait que, depuis longtemps, les établissements secondaires privés sont
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considérés comme la destination des élèves défaillants qui ont échoué dans leurs études au sein
de l’enseignement public.
Il est à préciser à ce stade que toutes ces institutions privées sont régis par les mêmes lois qui
réglementent les établissements publics.
2.2.7 L’immobilier
Ce secteur vit une dynamique très importante depuis quelques années. Des projets de
construction d’immeubles pullulent dans tous les quartiers de la ville : Sahloul, zone touristique,
ancienne zone des casernes…Ces projets sont composés à la fois de lieux d’habitation et de
bureaux. Cette dynamique touche également les lieux de commerce et particulièrement les
centres commerciaux, ainsi que les habitations individuelles
Selon une étude menée par « ARGUSIMMO », le prix de l’immobilier dans la ville de Sousse a
augmenté de 10% en 2012 et le prix moyen d’une maison ou d’un appartement a atteint 1100
dt/m². Toutefois il existe de fortes disparités des prix non seulement au niveau des différents
quartiers de la ville mais aussi entre les villes elle-même, où les prix ont à la ville de Nabeul et à
Djerba ont reculé respectivement de 2% et 7% en 2012, alors que les prix à El kantaoui et sur
Grand Tunis ont augmenté respectivement de 12% et 14%.
2.3 Les services émergents : les TICS
Le secteur des Technologies de l’information et de la Communication est l’un des secteurs les plus
porteurs actuellement de l’économie tunisienne avec une croissance de plus de 17% entre 2002 et 2009.
Aujourd’hui ce secteur contribue à hauteur de 8% du PIB et emploie 9% de la population active.
Cette forte croissance est du essentiellement au renforcement des infrastructures, et notamment celles des
réseaux de télécommunications, à une spécialisation des compétences dans ce domaine, à la croissance
spectaculaire du nombre de diplômés dans cette spécialité.
2.3.1.1 une infrastructure de qualité
Le réseau de télécommunications tunisien est l’un des plus modernes et des plus performants
d’Afrique et du bassin méditerranéen. Il est composé de commutateurs multifonctions à haut
débit qui assurent en même temps le trafic téléphonique, l’internet et le multimédia. Comme en
témoigne une étude récente de la Banque Mondiale, la Tunisie est classée première en Afrique
en termes de densité téléphonique et en nombre de PC par habitant et à la première place en
Afrique du Nord concernant l’indice d’accès aux TIC
En termes d’infrastructure, la Tunisie dispose :
- Un réseau internet couvrant la totalité du pays, accessible à travers 12 fournisseurs de
services (7 publics et 5 privés)
- Un câble sous-marin Bizerte-Marseille renforçant la sécurité des communications.
- Une implantation à proximité des fibres optiques
- Un accès en large bande de 3110 Mbits/s
- Un réseau de transmission de données utilisant différentes technologies : LS, ADSL,
Frame Relay, VSAT….
Ceci est confirmé par la dernière édition du rapport annuel sur la technologie et l’information
globale de Davos, qui place la Tunisie à la 50ème
place en matière d’infrastructure avec un score
de 4.12
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Tableau 12: Classement pays par infrastructure technologique
Source: Word Economic Forum (Davos)
Les seules données disponible à l’échelle de la ville de Sousse, sont celles fournies par la
Direction régionale de l’opérateur historique (Tunisie Telecom) qui porte sur le parc d’abonnés
au téléphone fixe qui a atteint 37146 abonnements pour la ville de Sousse.
Tableau 13 : Abonnements aux services de Tunisie Telecom, gouvernorat de Sousse
Année Abonnements au service de
téléphonie Fixe
Abonnement au
service ADSL
Abonnement Clé
3G
Octobre 2010 80373 26131
Octobre 2011 87742 33715
Octobre 2012 78322 41208 7000
Source : Direction régionale de Tunisie Telecom
De plus dans le domaine de la téléphonique, le réseau est intégralement numérisé avec une
couverture totale de la ville de Sousse, aussi bien pour le service de téléphone fixe que mobile.
2.3.1.2 Le projet du technopôle
Par ailleurs, Dans sa politique d’incitation au développement du secteur TIC et l’orientation vers
une société du savoir, la Tunisie a mis en place un programme relatif à la création de cyber-parcs
et de pôles technologiques. Ceci afin de favoriser le développement des entreprises et
l’implantation d’activités à forte valeur ajoutée.
Le technopôle de Sousse s’étend sur une superficie de 60 ha et est spécialisé dans la mécanique,
l’électronique et l’informatique. A terme, celui-ci doit constituer un espace d’association entre la
recherche, la conception et l’application. En 2012, la technopôle de la ville de Sousse abrite dans
sa pépinière Softech, 12 entreprises spécialisées dans les technologies de l’information et de la
communication (soit, 66,7% des entreprises implantées dans la pépinière) qui assurent l’emploi
de 133 personnes dont 95% sont des ingénieurs.
Tableau 14 : les entreprises de services, récapitulatif.
Nombre d’entreprise Nombre d’employés
Ville Gouvernorat Ville Gouvernorat
TIC 47 51 358 443
Consulting,
Communication
27 32 69 105
Autres Services 23 31 95 143
Total 97 114 522 691
Source : API
Rang Pays Score
1
23
Suède
France
5,94
5,12
50 Tunisie 4,12
51 Chine 4,11
59 Grèce 3,99
69 Inde 3,89
79 Egypte 3,79
91 Maroc 3,56
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Partie 4 : Les facteurs de compétitivité
L’attractivité d’une région est souvent attribuable à la performance économique qui se manifeste
par la capacité de la région à générer de la richesse et donc à développer de nouvelles activités
productives tout en maintenant les activités déjà existantes. C’est ainsi que l’étude de
l’attractivité se base généralement sur des mesures d’indicateurs de performance économique et
l’identification de leurs déterminants.
1. Les déterminants de la compétitivité.
1.1 La présence d’établissements universitaires.
La présence d’établissements universitaires peut augmenter l’attractivité d’un territoire à travers
deux effets ; les compétences immédiatement disponibles (les nouveaux diplômés) et l’existence
de laboratoires de recherches générateurs d’externalités de connaissance qui peuvent être mise
au service des entreprises.
La ville de Sousse est le troisième pôle universitaire du pays après Tunis et Sfax avec 15
établissements d’enseignements supérieur abritant 30 469 étudiants inscrits (2010/2011) dans des
disciplines scientifiques, économiques, littéraires, technologiques et d’ingénierie informatique, et
produisant 8780 diplômés. Le nombre de diplômés dans la ville ne cesse d’augmenter avec un
taux de croissance annuel moyen de 21% entre 2009 et 2011.
L’université de Sousse compte 3 laboratoires de recherche qui opèrent dans le management de
l’innovation et le développement durable, l’économie et la finance quantitative et la mécanique.
La ville est dotée également de 5 centres publics de formation professionnelle, en plus des
centres privés (119 unités au niveau du gouvernorat). Ils offrent des spécialités de formation
recherchées, par les entreprises tels que la maintenance informatique, l’informatique industrielle,
l’électronique industrielle, le commerce, la confection, la mécanique de précision, l’industrie de
plastique, etc. Ces centres enregistrent en moyenne 1900 diplômés par an.
1.2 Le niveau de qualification
Le niveau de qualification d’une population est un facteur d’attractivité auprès des entreprises
avides d’une proportion importante de main d’œuvre qualifiée. Ainsi nous pouvons supposer
qu’une ville ayant une plus grande proportion de population instruite sera plus productive, et dès
lors plus attractive.
La ville de Sousse est considérée comme un pôle démographique important du pays, avec un
taux d’urbanisation de 70%6
. La population de la ville a toujours fait preuve d’un niveau général
d’instruction supérieur à la moyenne nationale.
6
Rapport de pré diagnostic en urbanisme
Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable
Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE
Février 2013 Page 39
Figure 10: Evolution de la population ative occupée diplômée du supérieur
Source : Compilation à partir des données de l’INS
En 2011, la population active occupée de niveau supérieur représente 13% de la population
active.
Figure 11: Proportion de la population active occupée diplômée du supérieur
Source : Compilation à partir des données de l’INS
Nous remarquons que la présence d’un pôle universitaire diversifié dans la ville a eu un effet
favorable sur la disponibilité de la main d’œuvre qualifiée.
Malgré cette évolution favorable, il est intéressent de s’interroger sur la qualité des formations et
sur l’insuffisance du niveau de collaboration entre les institutions universitaires et les entreprises.
Le chômage des diplômés de l’enseignement supérieur reste préoccupant, en 2010 la ville
compte 3223 diplômés du supérieur au chômage.
Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable
Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE
Février 2013 Page 40
1.3 Infrastructures et logistique
1.3.1 Zones industrielles
La ville a connu un développement industriel qui a suscité la mise en œuvre d’un programme de
création de zones industrielles aménagées par l’AFI sur une superficie de 97 hectares, soit 25,4%
de la surface totale des ZI aménagées au niveau du gouvernorat et seulement 2,6% de celle à
l’échelle du pays.
Rapporté au nombre total des entreprises existantes (employant 10 personnes et plus), la ville a
une densité moyenne d’environ 0,5 entreprise/hectare. Il est à noter que le regroupement des
entreprises dans cette zone (80% des entreprises y sont implantées) a entrainé une pollution
industrielle et a conduit à sa saturation générant ainsi un manque en termes d’espace industriel
aménagé dans la ville. Ceci a favorisé une tendance de desserrement industriel vers d’autres
lieux voisins tels que Kondar et Enfidha et dans une moindre mesure vers Sidi El Heni.
Face à cette situation, une réserve foncière qui s’étend sur 85 hectares est prévu pour une
extension de la zone industrielle de Sidi Abdelhamid. De plus, une nouvelle zone industrielle au
niveau du technopôle est planifiée et compte accueillir 234 entreprises opérant dans les secteurs
mécanique, électrique, électronique et informatique.
1.3.2 Infrastructure portuaire et aéroportuaire
Au cœur de la ville, le port de Sousse est un pôle logistique dynamique, spécialisé dans diverses
marchandises, couvre 40 hectares avec une prévision d’extension du port vers Sousse Sud. Le
port assure le transit d’une moyenne de 1676 tonnes de marchandise et de 781 navires par an.
Figure 12: Evolution de l'activité du port de Sousse
Source : OMMP Sousse
Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable
Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE
Février 2013 Page 41
Figure 13: Evolution de l'activité des navires
Source : OMMP
D’autre part, la ville de Sousse jouit d’une position géographique très stratégique facilitant les
différents flux de marchandises et autres, dans la mesure où elle se situe à proximité de deux
aéroports internationaux ; l’aéroport de Monastir et l’aéroport de Enfidha.
1.3.3 La plateforme logistique programmée
Pour s’adapter aux nouvelles conditions de compétitivité, et afin de développer des espaces
d’activités modernes et multimodaux (desservis par voie ferrée et/ou voie maritime et à
proximité des moyens de communications tels que les autoroutes et les aéroports), la Direction
Générale de l’Aménagement du Territoire (DGAT) a élaboré une étude d’opportunité pour
l’implantation de plateforme logistique à proximité de la zone industrielle de Sidi Abdelhamid.
Le terrain couvre environ 200 hectares dont une partie est réservée à la SNCFT pour
l’implantation d’une nouvelle gare de marchandise sur 10 hectares sur la bretelle ferroviaire
reliant Msaken à Kalâa Sghira. La future plateforme logistique pourra bien tirer profit de cette
gare. Actuellement le site est occupé par des oliviers (Henchir Slama). Les possibilités
d’extension sont proposées vers le Nord sur les terres de la décharge municipale actuelle, et ce
après son assainissement.
2. Création d’entreprises
La création d’entreprises et l’amélioration de leurs conditions de survie sont des enjeux majeurs
du développement économique de toute ville.
Ainsi, depuis 2000, 15 entreprises se créent au niveau de la ville de Sousse (pour une moyenne
de 25 entreprises au niveau du gouvernorat) avec un taux de survie de 75% environ et générant
une moyenne annuelle de 383 emplois.
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  • 1. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 1 VILLE DE SOUSSE Projet Stratégie de Développement Urbain Durable. Rapport de pré-diagnostic Economique 2013 Syrine Ben Naceur
  • 2. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 2 TABLE DE MATIERES INTRODUCTION GENERALE PAGE 04 AVANT PROPOS : ORGANISMES INSTITUTIONELS PAGE 05 PARTIE 1 : L’ACTIVITE HALIEUTIQUE PAGE 09 1. Données de base du secteur page 09 2. Les difficultés de l’activité halieutique page 10 3. Pistes de réflexion autour de l’évolution du secteur halieutique page 10 3.1 La rationalisation de la gestion de ressources page 10 3.2 Le développement de l’aquaculture page 11 3.3 Développement de la compétitivité du secteur page 11 PARTIE 2 : TOURISME ET ACTIVITES CONNEXES PAGE 12 1. Le tourisme page 12 1.1- Structure de l’offre touristique page 12 1.1.1- Présentation et caractéristiques page 12 1.1.2- Une offre obsolète et non diversifiée, bon marché page 14 1.1.2.1- Un produit balnéaire page 14 1.1.2.2- Une activité saisonnière page 14 1.1.2.3- Un produit standard « bon marché » page 15 1.1.3- Un potentiel non exploité page 15 1.1.3.1- Le tourisme de santé page 15 1.1.3.2- Le tourisme culturel page 16 1.1.3.3- Le tourisme sportif page 16 1.1.3.4- Le tourisme intra-régional page 17 1.2- Evolution de la demande touristique page 17 1.2.1- Une demande en régression page 17 1.2.2- Une demande majoritairement européenne page 18 1.2.3- Un marché maghrébin en expansion page 19 1.3- Un secteur en difficultés financières page 19 1.3.1- La pression des tours opérateurs page 19 1.3.2- Faible performance financière page 19 1.3.3- Un secteur endetté page 21 2. Les activités annexes page 22 2.1- L’artisanat page 22 2.1.1- Présentation du secteur page 22 2.1.2- Caractéristiques page 22 2.1.2.1- Dépendance au marché touristique page 22 2.1.2.2- Recul de la consommation domestique page 23 2.1.2.3- Une perte de rôle pour la Médina page 23 2.1.3- Difficultés et perspectives page 23 2.2- La restauration page 24 2.3- Animation et loisirs page 24
  • 3. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 3 PARTIE 3 : INDUSTRIE ET COMMERCES PAGE 26 1. L’activité industrielle page 26 1.1- Caractéristiques de l’activité industrielle de la ville de Sousse page 26 1.2- Les secteurs piliers page 27 1.2.1- Le secteur de textile et de l’habillement page 27 1.2.2- Le secteur Agro-alimentaire page 28 1.2.3- Les secteurs mécaniques, électriques et électroniques page 28 1.3- Une industrie exportatrice page 29 1.4- Les difficultés du secteur page 30 1.4.1- La dominance de l’activité de sous-traitance page 30 1.4.2- L’intensification de la concurrence page 31 1.4.3- Un taux d’encadrement faible page 31 1.4.4- La structure financière page 31 1.4.5- La saturation de la zone industrielle page 31 2. Le commerce et les activités de services page 32 2.1- Le secteur du commerce page 32 2.1.1- commerce de magasin page 32 2.1.2- Les marchés page 33 2.1.3- La foire internationale de Sousse page 33 2.1.4- Le commerce informel page 34 2.2- les activités de services page 34 2.2.1- Les administrations publiques page 34 2.2.2- Service de santé page 34 2.2.3- Le secteur bancaire page 34 2.2.4- Service transport page 35 2.2.5- Le transport maritime page 35 2.2.6- Service de l’éducation page 35 2.2.7- L’immobilier page 36 2.3- Les services émergeants : les TICs page 36 2.3.1- Une infrastructure de qualité page 36 2.3.2- Le projet du technopôle page 37 PARTIE 4 : LES FACTEURS DE COMPETITIVITE PAGE 39 1. Les déterminants de la compétitivité page 39 1.1- La présence d’établissements universitaires page 39 1.2- Le niveau de qualification page 39 1.3- Infrastructure et logistique page 41 1.3.1- Zones industrielles page 41 1.3.2- Infrastructure portuaire et aéroportuaire page 41 1.3.3- La plateforme logistique programmée page 42 2. Création d’entreprises page 42 2.1- L’investissement étranger page 43 2.2- Nouvelles orientations page 43 2.3- Soutien et accompagnement page 43 3. Le technopôle de compétitivité page 44
  • 4. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 4 INTRODUCTION GENERALE Fondée au 9ème siècle avant JC, Sousse est une ville portuaire de l’Est de la Tunisie, située à 143 kilomètres au sud de la capitale, Tunis, et ouverte sur le golfe d’Hammamet. Chef lieu de gouvernorat du même nom, elle est surnommée « la perle du Sahel » en référence à la région ou elle se situe. La population de sa municipalité a atteint 209377 habitants en Juillet 2011, alors que son agglomération avoisine les 500000 habitants, ce qui fait d’elle la 3ème ville du pays après Tunis et Sfax. Sousse se singularise ainsi par un taux de croissance démographique élevé. Cette particularité s’explique par l’attraction qu’elle exerce sur les populations provenant des régions économiquement plus faibles. Elle est également dotée d’un tissu économique assez diversifié et repose principalement sur l’activité industrielle, essentiellement les textiles et les produits agro- alimentaires ; et sur une activité touristique intense. Pôle touristique, Sousse accueille un nombre important d’hôtels de différentes catégories et accueille l’été une population cosmopolite en provenance d’Europe et du Maghreb. Le présent rapport constitue la première phase de l’étude portant sur « la Stratégie de Développement Durable de la ville de Sousse ». Cette phase de pré diagnostic est un travail initial dont le but est de rassembler et synthétiser les informations disponibles sur les secteurs économiques de la ville. Le recueil des ces informations s’est fait sur la base des sources statistiques et des entretiens qualitatifs auprès des différents acteurs économiques de la ville. Cette première phase de l’étude a permis la réalisation d’un rapport descriptif de la ville reflétant, autant que possible, une vision objective des différentes variables qui composent la réalité économique de la ville de Sousse. Ce rapport peut contenir des manques induits par l’absence de l’information recherchée. Ainsi, il est à signaler que le secteur des services souffre d’un manque considérable de données. Ce manque de données sera, nous l’espérons, compensé par le travail effectué lors de la deuxième phase du projet qui correspond à celle du diagnostic.
  • 5. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 5 Avant propos : organismes institutionnels. Cette partie regroupe et décrit une grande partie des organismes impliqués dans la vie économique de la ville, et plus particulièrement ceux avec qui nous avons établi des contacts et chercher les informations nécessaires à l’élaboration de la partie de pré diagnostic. Les responsables de ces institutions au niveau de la ville de Sousse ont manifesté de l’intérêt à l‘étude de la Stratégie de Développement Durable de la ville de Sousse et étaient très coopératifs. Leurs aides nous a été précieuse pour la collecte des données aussi bien quantitatives que qualitatives. Le CRDA Le Commissariat Régional de Développement Agricole est un établissement public à caractère administratif doté de la personnalité morale et de l'autonomie financière. Il est placé sous la tutelle du Ministère de l'Agriculture. Le Commissariat régional au développement agricole exerce ses missions en relation avec le gouverneur concerné, conformément à la législation et à la réglementation en vigueur. Le CRDA a pour mission de : Veiller à l'application des dispositions législatives et réglementaires se rapportant aux domaines relevant de sa compétence, notamment en ce qui concerne la protection des terres agricoles, la police des forêts, des eaux, ainsi que dans le domaine de la santé animale et végétale. Réaliser les opérations d'apurement foncier et suivre les opérations d'attribution des terres agricoles et de réforme des structures agraires, à l'exclusion de celles relevant des compétences de l'Agence de la Réforme Agraire dans les Périmètres publics irrigués. Assurer la protection et le développement des ressources forestières, la conservation des eaux et des sols ainsi que l'aménagement des bassins versants. Assurer la gestion du domaine public hydraulique et du domaine forestier et la conservation des ressources naturelles. Réaliser les actions d'équipements hydrauliques, des programmes et projets de mise en valeur hydro-agricole et agricole, à l'exclusion des ouvrages nationaux déterminés par le Ministre de l'Agriculture. Gérer l'infrastructure hydro-agricole dans les périmètres publics, assurer sa maintenance et organiser la distribution de l'eau d'irrigation. Assurer la défense et la protection des végétaux et des animaux et participer à la protection du milieu et de l'environnement. Entreprendre la vulgarisation agricole et les actions d'appui technique, d'encouragement et d'autorisation d'octroi de crédits. Mettre en œuvre les actions se rapportant au bon déroulement des campagnes agricoles aux niveaux de l'approvisionnement, de la transformation et de l'écoulement des produits. Réaliser les études et les enquêtes statistiques à caractère agricole, permettant un meilleur suivi du secteur et contribuant à l'élaboration des plans de développement nationaux et régionaux en matière agricole. Encourager les agriculteurs à la création des structures adéquates concourant à la promotion du secteur. Et d'une façon générale, réaliser les actions de mise en valeur régionale et assurer toutes missions spécifiques qui lui sont confiées dans le domaine agricole par la législation et la réglementation en vigueur.
  • 6. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 6 L’APII: L’Agence de Promotion de l’Industrie et de l’Innovation est un établissement public qui a pour mission de mettre en œuvre la politique du gouvernement relative à la promotion du secteur industriel en tant que structure d’appui aux entreprises et aux promoteurs. Les services de l'API s'adressent aux industriels, aux investisseurs tunisiens et étrangers dans le secteur de l'industrie et des services liés à l'industrie. L’APII a pour missions de : Octroyer des avantages financiers et fiscaux institués par le code d'incitations aux investissements, aux promoteurs de projets industriels, de services liés à l'industrie. Identifier les opportunités d'investissement et des idées de projets à promouvoir par les opérateurs privés Tunisiens et étrangers. Assister les promoteurs dans la constitution de leurs dossiers d'investissement et leur encadrement durant la phase de réalisation de leurs projets. Mettre en relation les opérateurs étrangers avec leurs homologues tunisiens en vue de promouvoir les échanges commerciaux et les projets de partenariat. Organiser des manifestations économiques, de séminaires, de journées d'informations et de rencontres Former les jeunes promoteurs et leur encadrement durant les phases d'identification, d'étude et de réalisation de leurs projets dans le cadre de pépinières d'entreprises. Le CEPEX Le Centre de Promotion des Exportations est un établissement à caractère public crée en 1973pour promouvoir et faciliter les exportations. Le CEPEX a pour mission de : Développer le positionnement des produits et services tunisiens à l’international. Impulser la diversification des produits et des marchés à l’export et œuvrer pour l’exportation des produits et services tunisiens à forte valeur ajoutée. Renforcer le réseau des échanges commerciaux et optimiser l’exploitation des accords de libre échange conclus entre la Tunisie et plus de 130 pays. Informer, conseiller et orienter les exportateurs tunisiens vers les opportunités d’échanges à l’international et de partenariat commercial en mettant à leur disposition un système d’information et de veille concurrentielle. Appuyer les acteurs économiques dans leur processus d’exportation en les soutenants administrativement et financièrement. Accompagner les exportateurs sur les marchés extérieurs en organisant des actions promotionnelles, des rencontres de partenariat et des missions de prospection. Promouvoir le catalogue export des produits et services tunisiens auprès de la cible étrangère. L’UTICA L’Union Nationale de l’Industrie du Commerce et de l’Artisanat est une organisation nationale patronale créée en 1946 qui regroupe les structures professionnelles des différents secteurs économiques : industrie, commerce, services, artisanat et petits métiers. Elle assure la défense des intérêts des différents secteurs économiques, coordonne l’activité de ses adhérents, explore pour eux les nouvelles opportunités de progrès et de promotion, les informe et répond aux demandes les plus diversifiées de leurs partenaires
  • 7. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 7 L'ONA L’Office Nationale de L’Artisanat est un établissement public à caractère administratif crée par la loi n° 133 du 14 Octobre 1959. Il est sous la tutelle du ministère du commerce et de l’artisanat. Sa mission consiste à la concrétisation de la politique du gouvernement en matière d'artisanat qui s'articule autour des axes suivants: Le développement des compétences professionnelles des ressources humaines dans le secteur de l'artisanat L’assistance technique et le développement de la création et de la recherche et de l’innovation chez les artisans et entreprises artisanales La promotion de l'investissement et l’appui à la création de l’emploi dans le secteur de l’artisanal La mise en place d’un système qualité et de contrôle pour la sauvegarde du produit de l’artisanat tunisien et de l’activité artisanale à l’échelle nationale et internationale L’'élaboration d'études et le développement de banques et d’un système de veille pour le secteur de l’artisanat Le développement de l’information, de la communication e de la promotion des circuits de distribution des produits de l’artisanat sur le marché local et à l’exportation La proposition de toute mesure tendant à sauvegarder perfectionner et développer l’artisanat tunisien. L’ONTT L’Office National du Tourisme Tunisien est un établissement public à caractère non administratif doté de la personnalité civile et de l’autonomie financière. Il est placé sous la tutelle du Ministère du Tourisme. L’Office National du Tourisme Tunisien a pour mission essentielle de mettre en œuvre la stratégie de l’Etat en matière touristique, avec comme attributions : Développer le secteur touristique Réglementer et contrôler l’activité touristique Promouvoir le produit Assurer la formation hôtelière et touristique. La FTH La Fédération tunisienne de l’hôtellerie ; créée le 21 Septembre 1960, est un Syndicat National Professionnel Indépendant régi par le code du travail. Elle a pour objet : Contribuer à la promotion de l'industrie hôtelière dans le cadre de l'économie nationale. Etudier les principales questions d'ordre économique, technique, commercial, publicitaire, fiscal, juridique qui sont liés généralement à tout ce qui concerne la profession et présenter les recommandations et suggestions à ce sujet aux hôteliers et aux pouvoirs publics. Resserrer les liens de confraternité entre les membres du secteur hôtelier. Prévenir et concilier les différends pouvant surgir dans l'application de la législation ou de la réglementation en matière de l'hôtellerie. Représenter ses adhérents auprès de l'administration Défendre en général les intérêts économiques et sociaux de ses adhérents et de la profession.
  • 8. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 8 La FTAV La Fédération Tunisienne des Agences de Voyages est l’organisation de la branche des agences de voyages en Tunisie. Elle compte 650 agences et organisateurs de voyages qualifiés qui participent à plus de 80% du chiffre d’affaires global réalisé dans le secteur des agences de voyages. Sa mission consiste à répondre aux axes suivants : La FTAV représente et défend les intérêts de ses membres au niveau national auprès de l'administration du tourisme et des fournisseurs du secteur. Elle s'attache à obtenir des avantages de tout ordre au bénéfice de ses adhérents. Au niveau international, elle a un statut de membre de la fédération universelle des agences de voyages (FUAAV). La FTAV s'attache à valoriser la profession et à promouvoir son image de marque. Elle encourage le haut niveau des prestations de ses membres. Elle est à l'origine de la création du label de qualité pour les agences de voyages. La FTAV lutte contre les activités qui portent atteinte à la branche en faisant respecter le code d'éthique professionnel et en excluant les membres qui ne respectent pas ce code. La FTAV organise la formation continue des employés des agences et parraine les instituts privés de formation de cadres et techniciens d'agence de voyages.
  • 9. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 9 Partie 1 : L’activité Halieutique Etant l’une des principales régions côtières du pays, la ville de Sousse est connue par son activité de pêche. Cependant, en dépit de l’abondance des ressources pélagiques, cette activité ne joue pas un rôle important dans le développement de l’activité économique à l’échelle de la région. Parallèlement à l’activité agricole, la pêche joue un rôle important au niveau de la ville dans la réalisation de la sécurité alimentaire. Cependant, à cause l’insuffisance au niveau de l’infrastructure portuaire et de la faiblesse de la flottille de pêche disponible, la ville de Sousse n’assure pas une exploitation optimale du potentiel pélagique. En effet, l’infrastructure de pêche est limitée à un port dans la délégation de Sousse ville et à un centre non équipé localisé à Sidi Abdelhamid, tandis que la flottille compte actuellement 190 unités de pêche côtière, 7 embarcations de pêche à feu et une seule pour la pêche du poisson bleu, ainsi qu’une unité d’aquaculture. Tableau 1: Evolution de la flottille entre 2008 et 2009 ZONE/ANNEE 2008 2009 2010 2011 Sousse ville 118 140 159 157 Sidi Abdelhamid 41 18 43 42 Total Ville de Sousse 159 158 202 199 Total gouvernorat 271 224 305 297 Source : CRDA Sousse Alors que le nombre d’embarcations a connu une forte hausse de 2008 à 2010 que ce soit au niveau de la ville ou du gouvernorat, la tendance s’est inversée en 2011. 1. Données de base du secteur La production halieutique se répartit sur trois groupes principaux d’espèces : les ressources de fond qui sont capturées par la pêche côtière (filets trémail, palangres, etc), la pêche au chalut et d’autres techniques spécifiques comme les pêches à pied et à la plongée. Les ressources pélagiques comprennent également les poissons bleus (capturés essentiellement par la pêche à feu) et les poissons de grande taille (pêchées à la senne). La production de pêche dans la ville est évaluée à 3936 tonnes en 2011, ce qui représente 96% de la production totale du gouvernorat, mais seulement 4% de la production nationale, dont la valeur est de 26 837 710 Dinars pour l’année 20111 Tableau 2: Evolution de la production par tonne ZONE/ANNEE 2008 2009 2010 2011 Sousse ville 2 848 3 566 3 085 3 740 Sidi Abdelhamid 190 167 177 196 Total Ville de Sousse 3 038 3 733 3 262 3 936 Total gouvernorat 5057 4002 3490 4101 Source : CRDA Sousse La production de poisson dans la ville a connu une croissance annuelle moyenne de 10,4% entre 2008 et 2011 et ce malgré une baisse de la production à l’échelle nationale. 1 Source : CRDA Sousse
  • 10. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 10 Les exportations de ce secteur représentent 17% de la valeur des exportations agro-alimentaires avec une valeur de 12,24MD pour l’année 2011. Le marché de l’Union Européenne constitue le principal client avec 70% à 80% de la valeur des exportations du secteur. L’emploi dans ce secteur a observé une croissance annuelle moyenne de 8,4% entre 2008 et 2011. Tableau 3: Evolution de l'emploi ZONE/ANNEE 2008 2009 2010 2011 Sousse ville 469 692 673 576 Sidi Abdelhamid 101 65 114 138 Total Ville de Sousse 570 757 787 714 Total gouvernorat 1105 963 1032 966 Source CRDA Sousse 2. Les difficultés de l’activité halieutique. En dépit des acquis de la pêche côtière, cette activité reste confrontée à de nombreux problèmes La principale difficulté, est l’incidence de la pêche illicite pratiquée par certains modes de pêche et plus particulièrement la pêche au chalut en eaux peu profondes. Celle-ci porte atteinte aux plantes marines et aux petits pélagiques, ce qui nuit à l’écosystème marin. Ainsi, les ressources halieutiques de la ville de Sousse, souffrent de la surexploitation et d’une détérioration importante de la végétation des herbiers marins existants. Par ailleurs, l’autre difficulté que subi le secteur est du à la situation fragile del’un des principaux débouchés du secteur, représenté par la consommation « touristique » du produit de la mer. En effet, les hôtels et les restaurants de la ville sont des clients importants qui ont vu leur activité diminuer fortement ces dernières années. 3. Pistes de réflexions autour de l’évolution du secteur halieutique. Suite à des études d’évaluation et du développement du secteur de la pêche, le port de Sousse a fait l’objet de certaines améliorations relatives à la construction d’un marché de gros, la modernisation des ateliers de réparation navale, l’acquisition d’un portique de 250 tonnes, le nettoyage du bassin et la construction d’un nouveau quai de 160 mètres. 3.1 La rationalisation de la gestion des ressources. Un des axes de réflexion pour l’avenir de l’activité se base sur la gestion rationnelle des ressources halieutiques. Ceci passe par une préservation des équilibres entre l’effort de pêche et les ressources exploitables, à travers la décélération du rythme de pêche au chalut et le développement de la pêche des poissons pélagiques, tout en consolidant les mesures de protection des ressources à travers une meilleure organisation des campagnes de pêche et une évolution réfléchie de la flottille.
  • 11. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 11 3.2 Le développement de l’aquaculture. Dans le but de mettre au point un programme de développement de la production pour promouvoir les exportations et assurer la couverture des besoins de la population locale, il est important de réfléchir au développement des techniques d’aquaculture dans les eaux intérieures. Ceci permettra de freiner les tensions causées par la vive concurrence qui s’installe à l’international dans ce domaine. 3.3 Développement de la compétitivité du secteur. Pour le développement du secteur, il faut consolider les capacités de conservation et de réfrigération du produit et étendre le réseau der commercialisation que ce soit localement ou à l’international. Par ailleurs, il faut également se pencher sur l’amélioration de l’infrastructure, notamment portuaire.
  • 12. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 12 Partie 2 : Tourisme et activités annexes. 1. Le Tourisme. 1.1 Structure de l’offre touristique. 1.1.1 Présentation et caractéristiques Avant l’indépendance, le tourisme constituait déjà une activité économique importante. Les touristes étaient essentiellement des européens et venaient au cours de la saison hivernal pour bénéficier de la douceur du climat. Les hôtels étaient principalement implantés à Tunis. Ce ne fut qu’au début des années 1960, que la demande a entamé une mutation en faveur du tourisme balnéaire estival, incitant le pays à investir dans une infrastructure hôtelière sur les côtes pour pouvoir répondre à cette nouvelle demande. C’est au cours des années 1970 que se construisent les premières unités touristique de la ville de Sousse et que l’ONTT s’est vue confier la mission de construire des hôtels dont la gestion revient à un autre organisme public la SHTT2 . Cet organisme a incité plusieurs personnes du secteur privé à investir dans le tourisme et en 1973, l’AFT3 a été crée pour aménager les zones touristique. Le phénomène de privatisation de ce secteur a ainsi été lancé. Aujourd’hui ce secteur est totalement privatisé et la ville de Sousse dispose de 67 établissements hôteliers, dont 52 hôtels classés. Ces établissements proposent 6182 emplois directs et engendrent 18547 emplois indirects. La répartition de ces établissements se fait au profit des hôtels classés de catégorie 3 et 4 étoiles qui accaparent 44% de l’ensemble des nuitées de la ville. Tableau 4: répartition des établissements hôteliers CATEGORIE Ville de Sousse Kantaoui/ Chott Mariem Total Gouvernorat Hotel 5***** 1 2 3 Hotel 4**** 10 16 26 Hotel 3*** 13 6 19 Hotel 2** 12 4 16 Hotel 1* 4 1 5 Appart Hotel 12 5 17 Sous Total 52 34 86 Autres 15 3 18 TOTAL 67 37 104 Source : ONTT La capacité hôtelière à Sousse n’a pas cessé de croitre passant de 17 340 lits en 2001 à 20 069 lits en 2012, mais il convient à ce titre de signaler que l’accroissement de cette capacité ne se limite pas à la création de nouveaux établissements et comprend essentiellement les extensions réalisées dans les unités hôtelières déjà existantes. Paradoxalement, l’accroissement de la capacité hôtelière ne traduit en aucun cas le taux d’occupation de ces unités qui ne dépasse pas une moyenne annuelle de 50%. 2 SHTT : Société Hôtelière et Touristique de Tunisie 3 AFT : Agence Foncière Touristique
  • 13. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 13 Figure 1: la capacité des établissemnts hôteliers Source ONTT Figure 2: Evolution du taux d'occupation desunités hôtelières Source : ONTT
  • 14. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 14 1.1.2 Une offre obsolète et non diversifiée « bon marché » 1.1.2.1 Un produit balnéaire La forme la plus développée et la plus commercialisée du tourisme au niveau de la ville de Sousse est le tourisme balnéaire. Celui-ci a constitué au cours de nombreuses années un atout majeur pour l’activité de la ville et a dominé l’industrie du tourisme. Toutefois le balnéaire reste un produit lié aux conditions climatiques, vu qu’il se base sur le soleil, la plage et la mer. Cette dominance du produit balnéaire se traduit par le fait que ce type de produit est la principale motivation qui conduit les touristes vers la ville. Tableau 5: Nuitées en fonction de la motivation Motivation 2002 2004 2009 Balnéaire 91,4% 91,6% 93,6% Santé 4% 4,5% 5,6% Autres 4,1% 4,3% 3% Total 100% 100% 100% Source : compilation à partir des données de l’ONTT Le développement exclusif de l’hébergement balnéaire a engendré une monopolisation de la vie touristique par les nuitées hôtelières. Ainsi toute l’activité se voit confisquer par les hôteliers qui ne conçoivent l’animation touristique qu’à l’intérieur des murs de leurs hôtels. La dominance du caractère balnéaire a engendré une concentration de l’activité touristique sur le littoral où elle représente 85% de la capacité hôtelière et 92% des nuitées. Cette concentration exerce des pressions sur le littoral qui se traduisent par l’érosion des plages et la pollution de l’eau de mer. En outre, la pérennité dans le temps de ce produit est menacée dans la mesure où les changements climatiques affectent sa dynamique suite à l’élévation du niveau de la mer et l’augmentation des températures qui peuvent handicaper les activités touristiques pratiquées par les visiteurs. 1.1.2.2 Une activité saisonnière L’échec des stratégies de diversification de l’offre a confronté la ville à une saisonnalité touristique très marquée. En 1985 déjà, plus de la moitié de l’activité s’effectuait entre le mois de Juin et le mois de Septembre. Aujourd’hui, 75% des nuitées se passent en moyenne en haute saison estivale. Cette répartition saisonnière des flux s’est soldée par de faible taux d’occupation des unités hôtelières qui ne dépassent pas une moyenne annuelle de 50%. Ainsi, une grande partie des hôtels sont en état de « surbooking » durant la haute saison et sont contraints de fermer le reste de l’année, pour des raisons de difficultés financières. Cette saisonnalité de l’activité a des effets négatifs aussi bien sur les recettes des hôteliers, qui se trouvent contraints de suspendre leur activité au cours de la saison hivernal, que sur l’emploi qui se voit lui aussi s’attribuer le caractère saisonnier et/ou temporaire. De plus, la périodicité de l’activité touristique agit sur le bien être des résidents de la ville, dans la mesure où la sur-fréquentation en période estivale cause généralement des problèmes de congestion, de pression sur les ressources locales (eau, énergie) et entraine la hausse des prix voire même une pénurie pour certains produits.
  • 15. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 15 1.1.2.3 Un produit standard « bon marché » Les ressources humaines font partie intégrante de la compétitivité d’une structure d’hébergement, tant pour la productivité et la qualité de service que pour la fidélisation du client qui se fait grâce à un personnel qualifié. La forte pression exercée par les tours opérateurs pour bénéficier de tarifs attractifs et la peur de perdre une masse importante de clients, contraignent les professionnels de l’hôtellerie à baisser de façon considérable les coûts de production. Ceci conduit à une dégradation de la qualité d’accueil et de service. Ce phénomène est accentué par une saisonnalité de l’emploi qui nuit au rendement et aux qualifications du personnel. En effet, ces contraintes obligent les hôtels à privilégier le recrutement d’une main d’œuvre non qualifiée et bon marché, notamment dans les métiers de réception, d’hébergement et de restauration. Sans qualification professionnelle et linguistique, mais aussi sans revendication salariale ni charge patronale, cette main d’œuvre a fortement participé à la dégradation de la qualité de service touristique et a défavorisé les jeunes issus des centres de formation destinés aux métiers de tourisme. Les unités touristiques se joignent alors dans une offre de service standard et la différence entre un hôtel 4 étoiles et un hôtel 3 étoiles se résume dans quelques critères structurelles (superficie des chambres, quelques accessoires, dimension des piscines, etc). Les établissements hôteliers ne présentent pas une diversification au niveau de leurs offres respectives, et se contentent d’une animation et d’une restauration très classique et répétitive. 1.1.3 Un potentiel non exploité La ville de Sousse dispose d’un ensemble de potentialités qui lui permettrait au produit de se défaire de l’image de « balnéaire bon marché ». Le potentiel de la ville permettrait un développement d’autres produits touristiques à forte valeur ajoutée qui répondent aux besoins de plus en plus diversifiés de la demande touristique. Ce développement pourrait notamment s’inscrire dans une image différente de la ville de Sousse, comparativement à d’autres destinations similaires en Tunisie ou dans d’autres pays de la Méditerranée. Le changement de produit doit également concerner le produit « balnéaire » en lui-même, qui doit faire l’objet d’une amélioration qualitative, pour en accroître la valeur. 1.1.3.1 Le tourisme de santé Aujourd’hui, beaucoup de patients européens préfèrent se faire soigner à l’étranger, motivés par des délais de prise en charge plus courts, des tarifs compétitifs et une qualité reconnue de l’encadrement médical. La ville de Sousse dispose pour cela d’atouts non négligeables en matière de tourisme de santé. Ce type de tourisme se matérialise par une offre moderne d’équipements de thalassothérapie, et Par des compétences reconnues en matière de chirurgie esthétique, de soins dentaires,, de chirurgie cardio-vasculaire… Le tourisme de santé au niveau de la ville de Sousse connait un essor plus important que le reste de la Tunisie dans la mesure où la ville devient une destination reconnue pour ce type de prestation. En effet, la ville abrite 4 centres de thalassothérapie, dont celui d’Abou Nawess Boujaafer reconnue mondialement et une dizaine d’hôtels équipés pour dispenser des soins. En 2010, plus de 45000 curistes étrangers ont fréquenté les centres de thalassothérapies de la ville (le chiffre était de 5300 curistes en 2011 du à la fois aux évènements politiques qu’à connu le pays mais également à la fermeture de certains centres pour restructuration)
  • 16. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 16 De plus, la ville de Sousse, compte 4 cliniques privées disposant d’équipement ultramodernes et proposant des soins dans de nombreux domaines tels que la chirurgie cardio-vasculaire, l’ophtalmologie, les soins dentaires et la chirurgie esthétique. La majorité des visiteurs recherchant des soins médicaux sont d’origine magrébine, dont 70% de libyens qui trouvent des spécialités médicales inexistantes ou peu développées dans leurs pays d’origine. Il faut également souligner que le tourisme médical représente une source importante d’apport de devises car les dépenses liées au séjour d’un touriste médical s’élèvent à 4000 euros, tandis que le touriste ordinaire dépense en moyenne 300 euros4 . Cependant, cette activité connait un manque d’organisation et de développement, puisque par exemple il n’existe pas d’agence de voyages ou de tour opérateur spécialisés dans cette filière ou tout simplement qui la représentent comme un produit à part entière et qui considèrent qu’il est nécessaire de mettre en place une politique marketing spécifique. 1.1.3.2 Le tourisme culturel Le développement d’un tourisme culturel passe avant tout par l’identification des ressources et des équipements dont dispose la ville et qu’il faudrait exploiter. Dans ce domaine, Sousse ne manque d’atouts et présente un potentiel important avec ses riches monuments historiques (musée archéologique, le Ribat, la grande mosquée, les remparts, El Kobba, musée Dar Essid et les catacombes) qui traduisent l’histoire du passage de plusieurs civilisations à la fois punique, romaine et musulmane. De plus la ville est entourée de plusieurs autres sites historiques, dont notamment l’amphi théâtre d’El Jem, les monuments de Kairoun, première ville Islamique d’Afrique, le village de Takrouna, etc. Depuis toujours, ce produit culturel est présenté comme étant un complément du tourisme balnéaire et non pas comme une filière à part entière, ce qui signifie, qu’il ne constitue pas le motif principal de visite. Ainsi le nombre de visiteurs avec une motivation de découverte culturelle est très faible comparativement au nombre total de visiteurs. Ainsi, comme pour le tourisme de santé, la non prise en compte de cette spécificité de la ville par les tours opérateurs, limitent les flux de touristes attirés par ce genre de produits. Ce patrimoine présente un grand intérêt et un fort potentiel d’exploitation, mais il n’est pas mis en valeur de façon suffisante pour promouvoir le tourisme de la région. La raison peut être relative au fait que ces monuments sont sous la responsabilité du ministère de la culture et de la sauvegarde du patrimoine qui gère ces sites sans aucune concertation avec le ministère du tourisme. Le manque de dialogue et d’échange d’informations entre les deux entités ne permet en aucun cas à ce patrimoine de se développer et de répondre aux besoins culturels des touristes. 1.1.3.3 Le tourisme sportif Un autre potentiel que la ville peut exploiter concerne la multitude et la diversité des équipements sportifs Le complexe sportif situé à l’entrée est de la ville (route de Kalaa Sghira) se compose d’un hôtel 4 étoiles, de plusieurs terrains de football en gazon naturel et artificiel, d’une salle omnisport et d’un centre médico-sportif. L’extension du projet prévoit même une piscine couverte de dimension olympique. 4 Magazine Française, 2010, « african business »
  • 17. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 17 Par ailleurs, la ville compte 2 salles omnisport (Laaouina et la salle Olympique) et plusieurs terrains de football publics et privés. 1.1.3.4 Le tourisme intra régional La clientèle domestique ne présente qu’un faible taux d’occupation des hôtels, avec seulement 10% des nuitées. Ce segment de clientèle a été pendant longtemps totalement ignoré et ce n’est qu’au cours de ces dernières années, avec la contraction du marché européen, que les hôteliers ont commencé à s’y intéresser. Avec l’augmentation du pouvoir d’achat des tunisiens et le développement de la consommation de loisirs, cette catégorie de clientèle doit pouvoir contribuer plus fortement au chiffre d’affaires des hôtels. La réflexion des professionnels du tourisme a d’ailleurs depuis quelques temps évolué avec la mise en place d’une offre et de tarifs adaptés à une clientèle locale. 1.2 Evolution de la demande touristique. 1.2.1 Une demande en régression Du point de vu de la demande, la ville de Sousse a enregistré jusqu’au mois d’Octobre 2012 l’entrée de presque 387600 touristes étrangers contre 290570 pour la même période de l’année précédente, marquant une hausse de 33,4% et engendrant 213135 nuitées. Toutefois, en comparaison avec l’année 2001, le nombre des visiteurs a baissé de 24,1% (plus de 510000 visiteurs). Figure 3: Evolutions du nombre des visiteurs Source : ONTT Cette chute peut être expliquée en grande partie par la situation politique actuelle du pays qui génère un état d’instabilité et d’insécurité. De point de vu général, les arrivées touristiques connait un essoufflement certain et évident et ce volume enregistre un net recul par rapport aux années 1980 et 1990 et est presque en stagnation depuis 2001 jusqu’ à 2010. Cet essoufflement témoigne du net recul du produit touristique de base de la ville, conséquence de la non diversification des produits touristiques, qui demeure à prédominance balnéaire, et de la qualité des services offerts.
  • 18. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 18 L’essoufflement de la fréquentation des unités hôtelières par les touristes s’est accompagné d’un phénomène global qui se manifeste par une réduction apparente de la durée des séjours ne dépassant pas une moyenne de 5 jours. De plus, ce secteur est touché par une faible politique promotionnelle qui se traduit par une faible participation aux manifestations et foires internationales. La part de la ville de Sousse au niveau national est de 7,3% du flux touristique et les investissements touristiques ont été estimés en 2008 à 19007 millions de Dinars. Il est aussi important de signaler que le secteur du tourisme en général dépend largement de la conjoncture économique internationale. Ainsi une récession économique au niveau des principaux marchés européens affecte directement l’économie touristique de la région. 1.2.3 Une demande majoritairement européenne L’analyse de la demande montre une forte dépendance des marchés européens, qui représentent plus de 85% (2012) aussi bien en termes d’arrivées que des nuitées. Figure 4: Part des visiteurs par nationalités Source : Compilation à partir des données de l’ONTT(2012) L’Europe de l’Ouest constitue le premier marché touristique de la ville avec une part des arrivées de l’ordre de 50%, contre seulement 1% pour les pays asiatiques. Le volume des touristes de Moyen Orient et de l’Afrique sont très négligeables et se traduisent par un taux de nuitées qui ne dépasse pas le 20% de l’ensemble des nuitées. Cette grande disparité au niveau des nationalités des touristes peut s’expliquer en partie par le fait que les pays européens sont les principaux émetteurs pour le marché de la ville et que les tours opérateurs européens ont constitué depuis les années 1970 les principaux partenaires commerciaux. Toutefois, les autres marchés qui présentent une part très faible des entrées (2% à 3%) et ne peuvent donc pas être considérées comme des marchés importants actuellement, pourraient être amené à se développer et ce avec l’augmentation prévu du tourisme émetteur dans les pays du Moyen Orient, d’Afrique et d’Asie.
  • 19. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 19 1.2.4 Un marché maghrébin en expansion Après une tendance à la baisse pendant les années 1990, le marché maghrébin est reparti à la hausse au début des années 2000. Ce marché est principalement composé de ressortissants d’Algérie et de Libye, la part de Marocains et de Mauritaniens étant beaucoup plus faible. En effet, au cours des dernières années, on note l’émergence du marché maghrébin qui dont la part des entrées est de plus en plus importante avec une évolution de 6,8% entre 2010 et 2011 et un fléchissement cette dernière année suite aux révolutions et à l’instabilité politique vécu par certains pays dont la Lybie. Cependant, la fréquentation des hôtels reste très faible (moins de 3%). L’exploitation de ce segment de clientèle par les hôteliers est très faible, notamment à cause de l’absence de formules d’hébergement adaptées à leurs goûts et besoins (notamment l’accueil de familles entières). Ceci est dû aussi au du développement d’un tourisme que nous pourrons nommer de « parallèle », basé essentiellement sur la location de logements privés et la consommation d’autres services (santé, éducation, commerce…). 1.3 Un secteur en difficultés financières. 1.3.1 La pression des tours opérateurs La capacité des tours opérateurs à canaliser des masses colossales de touristes a été, certes bénéfique en alimentant les unités hôtelières en flux massifs, mais leur mainmise s’est avérée préjudiciable pour les acteurs locaux, sur les quels ils ont exercé une pression considérable dans la négociation des prix. Compte tenu des limites de réduction tarifaire qui existent dans le transport aérien, ce sont surtout les hôteliers qui se sont vu forcer la main. C’est ainsi qu’un déséquilibre, entre les hôteliers et les tours opérateurs, est devenu si fort que le système touristique dans son intégralité s’est enrayé. Face à une telle situation, les hôteliers se voient obliger de constamment réduire leurs tarifs et par conséquent, de faire des concessions sur la qualité des services, sur la mise à niveau de leurs établissements et sur le type de contrats passés avec les voyagistes. Et plus la qualité de la prestation qu’ils proposent se dégrade, plus les tours opérateurs ont tirent les prix à la baisse. Ce système s’est rapidement mué en cercle vicieux. 1.3.2 Faible performance financière Pour analyser la situation financière des hôtels, nous nous baserons sur des chiffres nationaux. La tendance et les conclusions étant adaptées à la ville de Sousse. Depuis quelques années, la Tunisie a moins progressé que d’autres destinations méditerranéennes telles que la Turquie ou l’Egypte qui ont récemment fait l’objet de relance touristique. On retrouve, par ailleurs, le même profil d’évolution des arrivées quand on examine le flux des recettes par arrivées en devises enregistrées par chacun des pays concernés.
  • 20. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 20 Tableau 6: Evolution des recettes par arrivée en US$ Maroc Tunisie Egypte Turquie Croatie Grèce Italie Total Sud Med 1990 313 296 456 672 ND 292 617 691 1995 498 371 935 700 908 408 893 642 2000 481 333 849 797 473 704 668 567 2002 615 301 767 930 549 686 670 569 2004 713 318 1066 944 894 811 962 761 2008 910 419 893 880 1168 1073 1069 1000 2009 786 402 903 823 953 1013 930 1041 Source : OMT5 Toutes les destinations concurrentes ont réalisé des recettes par arrivée supérieures à la moyenne sur la période observée, sauf pour la Tunisie qui n’a jamais dépassé le plafond correspondant à 59% de la moyenne méditerranéenne. Ainsi, les recettes touristiques tunisiennes apparaissent comme particulièrement faibles en comparaison avec les destinations concurrentes et tout particulièrement avec le Maroc, ce qui indique qu’elle se situe sur des marchés faiblement rémunérateurs. Tableau 7: Evolution des prix moyen d'une nuitée par rapport au seuil de rentabilité 1983 1987 1991 1993 1999 2003 2008 Prix/nuitée 15 16,6 17,2 28,1 37 40,1 46,1 Seuil de rentabilité 18,7 18 25 26,4 33 46,7 50,8 Source : Compte de la nation et banque centrale Cette faiblesse de la recette moyenne par nuitée découle de l’interaction de plusieurs facteurs structurels dont on peut citer : - La prédominance de l’activité balnéaire qui s’appuie sur une forte saisonnalité et des pratiques de négociation des tarifs étalées sur toute la périodes de l’année et dominées par les grands tours opérateurs disposant d’un pouvoir de marché et de négociation puissant. - Même si le dinar tunisien continu à se déprécier, les prix négociés avec les grossistes de voyage demeurent libellés en dinars. - Un tourisme de masse très compétitif en prix sur le marché international, exclusivement balnéaire à la différence de l’Egypte ou la Turquie où le tourisme balnéaire ne présente qu’une composante parmi d’autres de l’activité touristique. - La forte saisonnalité de l’activité qu’accompagne d’un recours important à l’emploi saisonnier et temporaire, qui ne favorise pas l’amélioration de la qualité et de la productivité, ce qui pénalise les hôteliers dans leur démarche de positionnement sur le marché international. De ce fait, la compression des prix de vente qui résulte de ces facteurs structurels et le recul dans le monde du tourisme balnéaire laisse aux hôteliers très peu de marge de manœuvre pour 5 OMT : Organisation Mondiale de Tourisme
  • 21. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 21 améliorer leurs prestations et élargir la sphère de leur activité par la diversification et l’intégration. 1.3.3 Un secteur endetté Le ralentissement de l’activité hôtelière a mis en lumière les graves difficultés financières du secteur touristique et ce en dépit du rééchelonnement de la dette, de l’abandon des pénalités fiscales, de l’abandon des intérêts pour les dettes échus et les impayés au profit des hôteliers. Ces derniers font face à des difficultés financières de plus en plus importantes et 4 établissements hôteliers de la ville de Sousse ont été contraints à la fermeture. Cette difficulté financière est la conséquence d’un ensemble d’éléments fortement lié à la nature du produit touristique offert et à sa commercialisation. La saisonnalité engendrée par le caractère balnéaire du produit réduit l’occupation des hôtels à la seule saison estival et confère aux tours opérateurs un pouvoir de force dans la négociation des tarifs qui sont relativement bas. Ainsi l’hôtelier face à la non diversité de son produit et sa dépendance aux partenaires commerciaux se voit incapable d’honorer ses dettes et enregistre de faibles performances financières. Projet en cours Station touristique intégrée de Hergla avec une capacité d’hébergement touristique initiale de prés de 40000 lits et une prévision de 105000 lits à l’horizon de 2015. Sauf que ce projet n’a pas vu le jour jusqu’à cette date. Ce projet peut avoir des conséquences directes sur la dynamique de la ville de Sousse.. Projet à l’étude. La création d’une union du métier de tourisme englobant tous les acteurs qui sont en relations directs avec le visiteur étranger : hôtels, restaurants, commerçant, taxi, etc. cette union sert à entretenir une meilleure communication entre les différents acteurs et déchiffrer le besoin réel de la région. Conclusion Le tourisme de la ville de Sousse est un tourisme mono-produit, mono-marché et mono- saison caractérisé par un produit standard bon marché et présentant une forte dépendance au marché européen et aux contraintes des tours opérateurs.. Cette activité présente un risque de non durabilité aussi bien sur le plan économique qu’environnemental. Sur le plan économique : la nécessité de diversifier le produit touristique essentiellement par l’exploitation des ressources humaines, culturelles, sportives, … dont dispose la ville. Sur le plan environnemental : la concentration des unités hôtelières sur la bande côtière de la ville et l’intensification des activités pélagiques entrainent l’érosion des plages et la pollution de la Mer, en plus des changements climatiques que subit la planète et qui réduit les activités touristiques. Le secteur touristique est un secteur important de soutien de l’économie de la ville qui présente plusieurs avantages compétitifs mais qui subit une perte de vitesse.
  • 22. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 22 2. Les activités annexes. 2.1 L’artisanat. Le secteur de l’artisanat représente un des vecteurs de croissance, notamment grâce à sa contribution dans les recettes touristiques. Son apport contribue pour 2,2% aux exportations nationales et 4% au PIB. Ce secteur emploie par ailleurs 7000 personnes. Ce secteur reflète aussi le patrimoine culturel du pays et des différentes régions. 2.1.1 Présentation du secteur Trois activités artisanales dominent dans la ville de Sousse à savoir, la bijouterie, la broderie et l’habit traditionnel. La ville accueille cette année la 5ème édition du foire de l’artisanat qui enregistre 180 participants dont 30 jeunes promoteurs. La ville de Sousse compte actuellement 2033 artisans bénéficiant de la carte professionnelle, mais ceci ne veut pas dire pour autant qu’ils sont tous en train d’exercer leur métier d’artisan. Tableau 8:Evolution de l'attribution des cartes professionnelles Zone/Année 2008 2009 2010 2011 Sousse ville 1556 1627 1719 2033 Gouvernorat de Sousse 8274 8416 8588 9143 Source : ONA D’après les données collectées auprès de la direction régionale de l’ONA à Sousse, la ville compte actuellement 3000 artisans, soit 20% des artisans à l’échelle du gouvernorat, et dont 1000 seulement bénéficient de la carte professionnelle et 500 commerçants spécialisés dans le produit artisanal. Ce secteur assurent l’emploi de 1000 personnes et a réalisé jusqu’au mois de Mai 2012 des exportations d’une valeur de 427042 dinars au niveau du gouvernorat, soit 0,025% des exportations manufacturières. Les exportations enregistrent un net ralentissement d’une moyenne annuelle de 108%. Tableau 9: Evolution des exportations en Dinars ANNEE EXPORTATIONS MAI 2010 1352700 MAI 2011 369234 MAI 2012 427042 Source : ONA 2.1.2 Caractéristiques 2.1.2.1 Dépendance au marché touristique L’artisanat dans la ville de Sousse est fortement dépendant de l’activité touristique et des flux des visiteurs étrangers. Ces derniers fréquentent le commerce artisanal pour acquérir les produits de la région comme souvenirs et/ou comme reflet de la culture et de la tradition de la destination qu’ils viennent de visiter, souvent pour les offrir en cadeau à la famille ou aux amis. C’est ainsi que ces visiteurs étrangers constituent les principaux clients du produit artisanal de la ville. Cependant comme il a été déjà présenté précédemment l’activité touristique vit un recul ces
  • 23. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 23 dernières années, que se soit par rapport au volume des visiteurs que par rapport à la qualité même du touriste. En effet, la nouvelle formule « all in » adoptée par les hébergeurs a fortement limité les dépenses des visiteurs ne trouvant plus le besoin de consommer en dehors des murs des unités hôtelières. 2.1.2.2 Recul de la consommation domestique Les habitudes de consommation chez les habitants de la ville ont changé et évolué au fil des années. En effet, le soussien consomme de moins en moins les produits traditionnels de l’artisanat. Ainsi, il y a encore quelques années, les produits artisanaux représentaient une grande parti du trousseau des mariées (tapis, habit traditionnel, poterie, draps brodés etc). L’évolution des mœurs et la hausse du pouvoir d’achat font peu à peu disparaitre ces habitudes. Les produits traditionnels sont progressivement remplacés par des produits de substitution plus modernes. 2.1.2.3 Une perte de rôle pour la Médina La Médina a constitué depuis longtemps le principal lieu d’implantation des artisans. Ce patrimoine mondial préserva la culture et les traditions de la ville jusqu’au jour où il perd ce rôle et se voit installé dans ses lieux d’autres activités commerciales qui n’ont aucun lien avec l’artisanat. En effet des boutiques de chaussures, de vêtements et même de commerce alimentaire ne cesse de s’implanter dans la médina. Sans oublier pour autant un phénomène qui a pris de l’ampleur après la révolution, à savoir, les marchands ambulants qui se sont installés d’une façon très anarchique et sans aucune autorisation. Ces derniers ont aggravé la situation de la médina qui continue à perdre de son charme de plus en plus. 2.1.3 Difficultés et perspectives Les données recueillies et les entretiens effectués auprès des experts du métier montrent que le secteur rencontre de grandes difficultés. En effet, ce celui-ci souffre de l’importation anarchique des produits étrangers et imités, en provenance principalement de la Chine, du recul du rythme de la production et de la capacité concurrentielle des entreprises artisanales, ainsi que la dégradation de la qualité du produit local. Il s’agit également de la réticence des jeunes face à l’activité artisanale, de plus du niveau bas de rémunération (80 DT/ mois). D’un autre côté, l’artisanat est affecté par certaines difficultés relatives à l’approvisionnement en matière première dont les prix ont explosé, ainsi que par l’existence de nombreux intermédiaire dans le réseau de distribution et de commercialisation des produits artisanaux, (spécialement après la dissolution de la société de commercialisation du produit artisanal SOCOPA). Ceci agit négativement sur la transparence des opérations commerciales, notamment dans les zones touristiques. Ce secteur se plaint également du manque de centres de formation et d’encadrement, qui permettraient d’assurer une bonne transmission du savoir faire de l’art artisanal. En dépit de toutes les difficultés que rencontre ce secteur, il dispose d’un ensemble de points forts dont un fort potentiel d’emploi et d’exploitation des ressources naturelles locales, avec un faible investissement.
  • 24. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 24 La ville de Sousse compte réaliser un « Village artisanal » au cœur de la Médina pour essayer de remédier aux lacunes du secteur et qui a pour objectifs de : • Encourager l’investissement et la création d’entreprises artisanales via la mise en place d’une pépinière ; • Assurer la proximité du produit artisanal tant pour les visiteurs, que pour les habitants locaux ; • Promouvoir le produit local ; • Faciliter l’approvisionnement en matière première ; • Créer des centres de formation et d’encadrement. 2.2 La restauration L’analyse de l’offre de restauration montre une forte concentration des restaurants classés 2 fourchettes, avec une part relative de 57,6% en 2011. La part des restaurants classés 3 fourchettes et plus reste très faible (3,03%). Ceci s’explique en partie par la nature de la demande touristique au niveau de la ville de Sousse. Il est à signaler aussi que l’offre de restauration est concentrée sur une cuisine internationale peu diversifiée, ne mettant pas en valeur la gastronomie locale. Le nombre des restaurants touristiques dans la ville est évalué à 34 contre 228 restaurants ou gargotes, qui côtoient des centaines de Fast-food. Le prix moyen d’un plat varie d’un restaurant à un autre selon sa catégorie et varie de 3 à 30 dinars. Les restaurants affichent une bonne fréquentation aussi bien de la part des touristes mais surtout de la part des résidents. Les restaurants sont beaucoup plus fréquentés en saison estival et lors des weekends et affichent une baisse de l’activité de plus de 50% au cours des autres périodes. La quasi-totalité des restaurants classés sont implantés dans la zone touristique, à proximité des unités hôtelières pour cibler plus particulièrement les visiteurs étrangers. Les Fast-food se concentrent aux alentours des établissements universitaires, afin de répondre à la demande des étudiants, spécialement ceux qui ne sont pas résidents de la ville ou ceux qui sont originaires d’autres régions et résident dans des foyers. Cette concentration se voit également au niveau du centre ville où sont localisés la majorité des établissements publics et bancaires. 2.3 Animation et loisirs Les données relatives à l’animation ne sont pas disponibles dans les annuaires statistiques ni auprès des institutions concernées. Néanmoins, en effectuant une analyse qualitative nous pouvons dire que l’animation reste très peu développée et manque d’encadrement, ce qui nuit à la qualité du service offert. Cependant, la ville de Sousse bénéficie d’une situation géographique très avantageuse dans la mesure où elle est à proximité d’un certain nombre d’équipements d’animation (se trouvant tous au niveau du gouvernorat de Sousse) susceptibles d’intéresser non seulement les visiteurs étrangers mais aussi les habitants locaux de la ville, à savoir le parc d’attraction de El Kantaoui, l’éco-village de Sidi Bou Ali, Médina Alzahra de Kalâa Kebira, Friguia Park d’Enfidha, et bien d’autres. Cependant, ces espaces présentent un déficit qualitatif en termes d’animation proposée qui reste très standard et répétitive, imprégné d’un manque de créativité. La ville manque, en été comme en hiver, de programmation régulière d’événements susceptibles de susciter l’attention et l’intérêt des habitants et des visiteurs. En effet, les festivals présentent peu d’intérêt pour les visiteurs étrangers puisqu’ils n’enregistrent que 10% de taux de fréquentation. Parallèlement, la ville recense un nombre important de cafés et salons de thé fortement fréquenté par les habitants, surtout les weekends et en fin d’après midi après le travail. Selon des
  • 25. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 25 estimations faites par la municipalité de Sousse dans le cadre du projet Shams, la ville compte 265 cafés et salons de thé. Ce chiffre a tendance à augmenter fortement vu la propagation de ce phénomène partout dans la ville et essentiellement au niveau de Sousse Nord (quartiers de khzéma, sahloul, centre ville)
  • 26. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 26 Partie 3 : Industrie et commerces 1. L’activité industrielle Le secteur industriel en Tunisie est soutenu par l’Agence de Promotion de l’Industrie qui est un établissement public dont la mission est de mettre en œuvre la politique du gouvernement relative à la promotion du secteur industriel en tant que structure d'appui aux entreprises et aux promoteurs. 1.1 Caractéristiques de l’activité industrielle de la ville de Sousse. La région de Sousse a connu un phénomène d’industrialisation dès le début du 20ème siècle, avec l’implantation dans la ville de la première zone industrielle en 1910. Dès lors, l’activité industrielle n’a cessé de se développer et de se concentrer dans l’espace centrale de la ville. L’évolution de cette activité s’est renforcée pendant les années 1970 avec le soutien de l’Etat et l’intervention de l’AFI. A partir des années 1980, nous assistons au développement des tendances centrifuges d’implantation industrielle. Ainsi, la demande d’emplois par les autres communes périphériques de la ville de Sousse, la hausse des prix des terrains de l’AFI dans la zone centrale et la recherche d’opportunités foncières par les investisseurs industriels, ont généré un développement organisé de l’activité en dehors de la ville. Le tissu industriel de la ville de Sousse est un tissu très diversifié qui compte actuellement 114 entreprises locales et étrangères (employant 10 personnes et plus), soit 27,6% du total du gouvernorat. Cette activité emploie 12656 personnes, ce qui couvre 25,8% des emplois de la région. Sachant qu’au niveau national, le gouvernorat de Sousse compte 9,82% des entreprises existantes et génère 9,62% de l’emploi. Figure 5: Répartition des entreprises Source : compilation à partir des données de l’API
  • 27. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 27 Figure 6: Répartition de l'emploi Source : compilation à partir des données de l’API La répartition géographique des établissements industriels dans la ville de Sousse révèle une concentration de l’activité industrielle dans la zone de Sidi Abdelhamid abritant presque 60% des unités industrielles. Cette zone se caractérise par un tissu industriel riche et diversifié présentant une spécialisation dans les secteurs mécaniques et de textile. La contribution des autres parties de la ville dans l’activité industrielle est assez faible, du fait qu’il s’agit essentiellement de quartiers d’habitats et de quartiers ou est fortement présente une activité de type tertiaire. Cependant, la diffusion de l’industrie dans la ville de Sousse s’estampe et vit un recul au profit des communes périphériques, surtout avec la saturation de la zone industrielle de Sidi Abdelhamid. 1.2 Les secteurs piliers. Même si le secteur industriel est diversifié au niveau de la ville, trois activités en constituent les locomotives : les industries de textile et de l’habillement, les industries agro-alimentaires et les industries mécaniques, électriques et électroniques. Les exportations de ces trois secteurs piliers ont connu ces dernières années des dynamiques différentes impactées par l’évolution du marché international, devenu de plus en plus concurrentiel. 1.2.1 Le secteur du textile et de l’habillement L’industrie du textile et de l’habillement présente généralement deux filières bien distinctes. D’une part, en amont, l’industrie textile qui transforme diverses matières premières pour fabriquer des fils et des tissus, d’autre part, en aval, l’industrie de l’habillement qui couvre la confection d’articles de vêtements et de textiles à usage technique. La structure de cette activité au niveau de la ville de Sousse est plutôt caractérisée par la seconde. Ce secteur est considéré stratégique pour l’économie de la ville, vu qu’il occupe la deuxième place en termes d’exportations et d’emplois. En fait le secteur compte 34 entreprises (employant 10 personnes et plus) et emploie plus de 2000 personnes, soit 18% de l’ensemble de l’emploi du secteur de l’industrie manufacturière de la ville.
  • 28. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 28 Parmi les 34 unités du secteur, 29 entreprises produisent totalement pour l’exportation, ce qui représente 85% de l’activité et 25% de la production totale au niveau de la ville. Le volume d’exportation de l’industrie du textile et de l’habillement a été estimé à 85,4MD, soit 27,8% de la valeur des exportations totales de la ville. L’accroissement annuel de ce secteur est estimé à 4% (selon une moyenne nationale). Les pays de l’Union Européenne sont les principaux clients de ce secteur avec 36% destinés à la France, 32% à l’Italie, 10% à l’Allemagne, viennent ensuite la Belgique, les Pays Bas, le Royaume Uni et l’Espagne. 1.2.2 Le secteur Agro-alimentaire Le secteur agro-alimentaire compte 24 entreprises industrielles parmi elles 2 seulement produisent totalement pour l’exportation. Ces unités emploient 2248 personnes, ce qui représente 17,8% de l’ensemble de l’emploi du secteur manufacturier, (178 personnes travaillent dans les unités exportatrices). Les exportations de ce secteur se limitent à 8% seulement de la valeur totale des exportations de la ville de Sousse. Les produits les plus exportés sont l’huile d’olive et les produits de la mer. L’Italie est le premier client en produits agro-alimentaire suivi de l’Espagne et de la Lybie. 1.2.3 Les secteurs mécaniques, électriques et électroniques Ces secteurs comptent 29 entreprises employant 5878 personnes, soit 46,4% de l’emploi total de l’industrie manufacturière de la ville. Ce secteur accueille 16 unités totalement exportatrices qui assurent 35% de l’emploi total manufacturier de la ville. Les exportations des industries mécaniques, électriques et électroniques ont atteint en 2011, 189,8MD, ce qui représente une moyenne de 26% des exportations de la ville. Figure 7: Répartition des entreprises par secteur d'activité Source : API
  • 29. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 29 Figure 8: Répartition de l'emploi par secteur d'activité Source : API 1.3 Une industrie exportatrice Les entreprises industrielles connaissent une croissance continue depuis 1995, leur nombre ne cesse d’augmenter avec un taux annuel moyen de 9,95% entre 2004 et 2010. Les entreprises exportatrices représentent 47,9% (2010) du tissu industriel de la ville. Toutefois, entre 2010 et 2012, nous avons observé une diminution du nombre d’unités aussi bien pour le régime totalement exportateur que pour le régime non totalement exportateur. Ceci est du essentiellement à la situation d’instabilité qu’a traversé le pays dans son ensemble et qui a entrainé la fermeture de certains nombre d’entreprises. En comparaison à l’ensemble du pays la ville n’a perdu que 9 entreprises sur un total de 172 pour l’ensemble du pays et dont seulement 3 unités totalement exportatrices (contre 158 à l’échelle nationale). Nous pouvons dire que l’économie de la ville de Sousse a su résister aux turbulences causées par la révolution et l’instabilité sécuritaire et institutionnelle n’a pas trop affecté son tissu industriel en comparaison à d’autres villes ou d’autres régions du pays. Ceci peut s’expliquer par le nombre très réduit et quasi absent des grèves et donc par une certaine stabilité sociale de la ville.
  • 30. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 30 Figure 9:Evolution du nombre d'entreprise Source : API En ce qui concerne les exportations, la ville a enregistré une hausse de 12% entre 2009 et 2010. Tableau 10 : Volume des exportations par secteur Zones IMM et IEEEE ITH IAA ICC ID TOTAL Ville de Sousse 189,8MD 85,4MD 24,84MD 0MD 7,14MD 307,18MD Gouvernorat de Sousse 730MD 610MD 72MD 218MD 21MD 1651MD Source : CEPEX Il apparait que les industries mécaniques et électriques et l’industrie textile présentent la plus forte valeur ajoutée, sauf que ces industries sont dominées par l’investissement étranger et la vraie valeur ajoutée qu’elles apportent réside dans le volume d’emploi qu’elles s’accaparent. La contribution du secteur Cuir et Chaussure dans la valeur des exportations de la ville est nulle et reste dominé par deux grandes unités à l’échelle national. 1.4 Les difficultés du secteur. 1.4.1 La dominance de l’activité de sous-traitance L’industrie manufacturière est dominée par les activités de sous-traitance, dans les deux secteurs les plus importants, à savoir le textile et l’habillement et le matériel électrique. Ces secteurs présentent prés de 90% du volume des exportations de la ville de Sousse et 16,7% des exportations à l’échelle du gouvernorat. Avec le démantèlement des quotas et des droits de douane sur le plan international, ce type d’activité, qui a fait la force de l’industrie depuis 1972 devient fortement concurrencée, et son avenir demeure problématique, s’il ne produit pas une mutation structurelle par l’intégration en amont.
  • 31. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 31 1.4.2 L’intensification de la concurrence La ville est aujourd’hui marquée par une industrie très exposée au contexte international, ce qui constitue à la fois sa principale opportunité et son principal risque. Elle est orientée vers l’exportation et reste dépendante de l’investissement direct étranger (IDE), qui est son principal pourvoyeur de nouvelles capacités, de capitaux et de technologies. Par ailleurs, sa compétitivité est vulnérable du fait du positionnement agressif des pays à plus bas coûts d’une part, et de territoires qui ont une communication plus structurée de leurs propres atouts, d’autre part. En effet, le secteur du textile et de l’habillement, par exemple, très important du point de vue des emplois traverse une passe difficile due à l’exacerbation de la concurrence des produits asiatiques sur les marchés internationaux, notamment à l’issu du démantèlement des accords multifibres depuis 2005 et l’entrée en ligne de nombreux pays asiatiques concurrents. 1.4.3 Un taux d’encadrement faible Le taux d’encadrement est faible et les entreprises souffrent d’une insuffisance de personnel de maîtrise, permettant de jouer un rôle moteur dans la gestion de la production. En effet le développement de l’emploi au niveau des industries manufacturières est devenu quasi informel suivant un objectif principal de profit à court terme, favorisant ainsi le recrutement subversif. Par conséquent, le taux d’encadrement dans ces entreprises est de plus en plus faible en rapport avec le recours à une main d’œuvre non qualifiée. De plus, cette logique mène à des retombées dérisoires sur la productivité et la qualité des produits. 1.4.4 La structure financière Les structures du secteur industriel sont largement sous capitalisées, particulièrement les petites et moyennes entreprises. Ceci engendre des difficultés de trésorerie et des charges financières importantes et constitue par conséquent un frein à l’investissement. 1.4.5 Une saturation de la zone industrielle La vie économique de la ville de Sousse a connu un développement industriel qui a nécessité la création de la zone industrielle de Sidi Abdelhamid en 1981. Cette zone a été aménagée par l’AFI pour répondre au besoin croissant de la demande et pour favoriser la délocalisation de certaines entreprises situées dans des zones devenues multifonctions et qui nuisent par conséquent au bien être du citoyen. Toutefois, cette zone aménagée sur une superficie de 97 hectares, soit 25,4% de la surface totale des zones industrielles aménagées à l’échelle du gouvernorat, présente une insuffisance face aux besoins, dans la mesure où 34,6% des unités industrielles sont toujours implantées hors zones industrielles. Pour palier à cette insuffisance, l’AFI prévoit d’aménager une réserve foncière de 85 hectares à Sidi Abdelhamid, à ce jour, le projet est en cours d’avancement. De plus, un ensemble de zones industrielles sont programmées au niveau du gouvernorat et qui constituent une solution alternative pour pallier cette insuffisance, étant donné leur localisation à proximité du nouvel aéroport d’Enfidha et du futur port prévu dans cette région et dont on cite : - La zone industrielle programmée à Bouficha sur 15 hectares (AFI) - La zone industrielle « offshore » implanté à Enfidha sur 200 hectares - La zone industrielle prévue à Enfidha sur 50 hectares.
  • 32. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 32 2. Le commerce et les activités de services Ce secteur a présenté en 2009, 55% du PIB avec une évolution de 8,6% par rapport à 2008. Il emploi 49% de la population active occupée. Un tel résultat est imputable principalement à l’émergence des nouveaux secteurs porteurs et innovants dans les activités de services, qui se caractérisent par un contenu se savoir relativement élevé. Le commerce des services est largement réservé à l’Etat ou aux nationaux tunisiens. La participation étrangère demeure très faible. En 2008, le nombre d’entreprise à participation étrangère ne présente que 12% seulement des activités de services et 7% de l’emploi de ces entreprises. 2.1 Le secteur du commerce. 2.1.1 Commerce de magasins A l’instar des autres régions du pays, le commerce intérieur dans la ville de Sousse reste dominé par le commerce de détail qui présente 86,7% de l’ensemble du commerce de la ville, avec une dominance de celui des produits alimentaires qui constituent les ¾ en termes de nombre d’unités. Ce commerce connaît un taux de croissance annuel moyen de 33%, entre 2008 et 2010. Conclusion Le secteur industriel de la ville de Sousse est très diversifié mais il repose sur trois secteurs piliers qui représentent la part la plus importante en termes d’exportation et en termes d’emploi. Ces secteurs sont l’agro-alimentaire, le textile et l’habillement et les secteurs mécaniques et électriques. Toutefois les deux derniers représentent une activité de sous-traitance fortement dépendante du marché européen et la seule valeur ajoutée qu’ils apportent résident dans le volume d’emploi qu’ils assurent. La matière première utilisés par ces industriels étant de l’importation et non pas de la matière locale. Ces activités industrielles sont confrontés à une concurrence aride de la part des pays asiatiques, surtout avec le démantèlement des accords multifibres, et doivent miser sur les produits de luxe et une technologie très avancée pour perdure sur la marché international. La vraie garantie de survie de ces unités est de pouvoir vendre un produit fini avec le maximum de matières premières produites localement. Le secteur industriel est un secteur important pour le soutient de l’économie de la ville mais qui subit une perte de vitesse.
  • 33. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 33 Tableau 11: Evolution des points de vente NATURE ZONE/ANNEE 2008 2009 2010 COMMERCE DE DETAIL VILLE DE SOUSSE 5277 8218 8750 GOUVERNORAT 12162 16640 18153 COMMERCE DE GROS VILLE DE SOUSSE 731 1316 1347 GOUVERNORAT 1253 1876 1979 Source : centre régional de contrôle d’impôt L’activité commerciale dans la ville se caractérise par le développement de la grande distribution, notamment par la création des centres commerciaux. La ville est dotée de 10 centres commerciaux-touristiques et de 10 magasins grandes surfaces. Ces centres accueillent des magasins spécialisés dans le prêt à porter, la joaillerie, et les différents accessoires de mode et de décoration et autres articles. Le mouvement de modernisation des activités de commerce s’est accéléré ces dernières années, ce qui aurait nécessairement un impact assez significatif en termes d’aménagement urbain. En effet, ce type de commerce se trouve localisé majoritairement, soit au centre ville, soit dans la partie nord de la ville pour objectif d’attractivité et cherchant à viser non seulement les habitants locaux mais une certaine gamme de clientèle à revenu moyen à élevé à côté des visiteurs. 2.1.2 Les marchés La ville dispose d’un marché de gros des fruits et légumes et d’un marché de gros de poisson dont les locaux sont la propriété de la municipalité qui en assure la gestion. La ville jouit aussi de 6 marchés de détail répartis entre le centre ville et Sousse Nord dont l’activité porte sur les fruits et légumes ainsi que le poisson. La plupart des habitants s’approvisionnent auprès de ces marchés où les prix de vente sont relativement moins chers que chez les autres commerçants privés. Un marché hebdomadaire a lieu chaque Samedi /Dimanche, et porte sur divers produits : fruits, légumes, vêtements, articles ménagers, et autres. Ce marché enregistre une fréquentation très élevé de la part non seulement des habitants de la ville mais aussi des villes voisines qui viennent s’approvisionner à des prix inférieurs en comparaison aux grandes surfaces et aux magasins spécialisés. 2.1.3 La foire internationale de Sousse Cette foire organise 14 manifestations par an portant sur différentes disciplines et accueille des exposants ou participants de différentes régions et parfois d’autres pays. Les thèmes des manifestations sont très diversifiés et touchent différents secteurs de l’économie de la ville dont notamment ; le secteur TIC, le secteur de l’artisanat, le secteur agricole, la créativité et l’innovation technologique, le secteur de l’immobilier, etc.
  • 34. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 34 2.1.4 Le commerce informel Le commerce informel correspond à des activités interdites par la loi ou des activités légales en elles mêmes mais exercées par des personnes non autorisées à la faire. Ce secteur constitue un véritable amalgame, difficile à quantifier de façon très précise. Ce phénomène s’est accentué davantage depuis la révolution de 2011, et le nombre de marchands ambulants, vendant tout types de produits (même l’essence) a proliféré. Ces implantations anarchiques sont localisées principalement au niveau de la Médina, même si la municipalité leur a aménagé un espace propre pour mieux les organiser. Un autre phénomène visible, est celui de la multiplication des entrepôts communément appelés « garages » qui stockent des marchandises importées en provenance des pays d’Asie du sud est, et qui serviront par la suite à alimenter les grossistes et marchands ambulants. A coté de cela et à moindre échelle s’ajoute, le commerce de « la valise », qui connait un essor sans précédent depuis le relèvement de l’allocation touristique (passée de 4000 à 6000 dinars annuels) et l’assouplissement des contraintes douanières. Ce commerce est pratiqué principalement par les tunisiens résidents à l’étranger. 2.2 Les activités de service 2.2.1 Les administrations publiques La ville de Sousse concentre la totalité des équipements administratifs dont notamment, les autorités publiques (gouvernorat), les directions régionales ministérielles (direction régionale du commerce, direction du développement régional, etc), ainsi que des opérateurs publiques tels que la poste. Tous ces services sont à proximité des résidents et assurent une couverture presque totale de leurs besoins. 2.2.2 Service de santé La ville de Sousse jouit d’un service de santé très développé aussi bien pour le secteur public que pour le secteur privé. En effet la ville dispose de 2 hôpitaux universitaires en plus de 16 centres de santé de base et de 4 cliniques privées. La ville compte 532 médecins spécialistes, dont 43% exerçant dans le secteur privé. Il y a également une forte concentration des médecins au niveau de la ville où ils représentent 70% du staff médical à l’échelle du gouvernorat. Cette forte concentration est principalement l’effet de la localisation des CHU et des cliniques au niveau de la ville. Les services de santé offerts dans la ville ne sont pas exclusivement consacrés à ses habitants, mais nous remarquons des flux croissants de malades et des demandeurs de soins des autres régions et d’autres pays. 2.2.3 Le secteur bancaire L’ouverture économique du pays en général a nécessité une restructuration du système financier, ainsi d’importants mesures on été prises pour consolider le secteur, améliorer la qualité des actifs, assainir le portefeuille des créances non performantes et faire face à la baisse des taux et des faiblesses de l’activité économique. Pour améliorer la diversification des sources de financement au profit de l’investissement privé, le processus de privatisation du secteur bancaire s’est accéléré ces dernières années et s’est ouvert au partenariat étranger, en témoignent les cessions de participations publiques. Le secteur bancaire comprend outre la banque centrale, 20 établissements de crédit ayant la qualité de banque, 2 banques d’affaires, et 7 banques off shore.
  • 35. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 35 La ville de Sousse compte en 2010, 59 agences bancaires, soit 52% des agences au niveau du gouvernorat, en plus d’une représentation régionale de la Banque Centrale. Ce chiffre est en nette augmentation depuis. 2.2.4 Service de transport Le secteur des transports a un rôle déterminant dans la vie économique de la ville, il appui non seulement les secteurs de production en abaissant les coûts des produits mais aussi garantit le développement des secteurs sociaux de base (santé, éducation,…) en favorisant leur accessibilité à la population. En termes de contribution à l’emploi, le secteur des transports est fortement générateur, puisqu’il est couplé avec d’autres activités ; il présente aux alentours de 4,7% de la population active occupée. Le parc des taxis et des louages à Sousse est estimé à 1241 véhicules qui desservent la ville et ses alentours, à ceci nous ajouterons le par de des cars de la Société des Transports du Sahel. 2.2.5 Le transport maritime L’importance du secteur maritime n’est pas à prouver, en effet plus de 90% de nos exportations sont réalisées par cette voie. Le trafic maritime de la ville est assuré par l’intermédiaire du port commercial où ont transité plus de 2 millions de tonnes de marchandise en 2010 (65% de produits importés). Le volume des marchandises débarquées s’est accru de 16% par rapport à 2009 suite principalement à l’augmentation des importations d’hydrocarbures et de céréales. Le volume de marchandises embarquées a, quant à lui, augmenté de 40%. La circulation des marchandises au niveau du port ne porte pas uniquement sur des produits destinés et/ou en provenance de Sousse, mais concerne toute la région, voire d’autres gouvernorats. De plus, il est à signaler que les produits de la ville ne passent pas forcément et exclusivement tous par le port de Sousse mais peuvent transiter par d’autres ports tels que le port de Rades, de Sfax ou autres. De plus la voie maritime n’est pas le seul moyen, des exportations et/ou des importations peuvent emprunter la voie aérienne ou les routes. 2.2.6 Service de l’éducation Les services de l’éducation dans la ville, comme dans toutes les autres régions, connaissent une transformation et une tendance vers la création des établissements privés. Ce phénomène n’est pas nouveau pour la ville, essentiellement au niveau des lycées et s’élargie, aujourd’hui, aux écoles primaires et à l’enseignement supérieur. Sousse, accueille en 2010, 5 lycées privés et 9 écoles privés, qui accueillent 4419 élèves, soit 11,5% du total des élèves dans la ville. Sousse est aussi dotée de 3 établissements privés d’études supérieures de différentes spécialités : gestion, économie, droit, optique, kinésithérapie, logistique, sciences infermières...Ces établissements accueillent aussi bien les étudiants de nationalités tunisiennes qu’étrangères. Ces établissements sont en majorité localisés au niveau de Sousse Nord. Le nombre des élèves fréquentant les écoles privées a connu une augmentation de 2,8% entre 2007 et 2010, alors que celui des lycées privés a régressé de -3,7% pour la même période. Ceci peut s’expliquer par le fait que, depuis longtemps, les établissements secondaires privés sont
  • 36. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 36 considérés comme la destination des élèves défaillants qui ont échoué dans leurs études au sein de l’enseignement public. Il est à préciser à ce stade que toutes ces institutions privées sont régis par les mêmes lois qui réglementent les établissements publics. 2.2.7 L’immobilier Ce secteur vit une dynamique très importante depuis quelques années. Des projets de construction d’immeubles pullulent dans tous les quartiers de la ville : Sahloul, zone touristique, ancienne zone des casernes…Ces projets sont composés à la fois de lieux d’habitation et de bureaux. Cette dynamique touche également les lieux de commerce et particulièrement les centres commerciaux, ainsi que les habitations individuelles Selon une étude menée par « ARGUSIMMO », le prix de l’immobilier dans la ville de Sousse a augmenté de 10% en 2012 et le prix moyen d’une maison ou d’un appartement a atteint 1100 dt/m². Toutefois il existe de fortes disparités des prix non seulement au niveau des différents quartiers de la ville mais aussi entre les villes elle-même, où les prix ont à la ville de Nabeul et à Djerba ont reculé respectivement de 2% et 7% en 2012, alors que les prix à El kantaoui et sur Grand Tunis ont augmenté respectivement de 12% et 14%. 2.3 Les services émergents : les TICS Le secteur des Technologies de l’information et de la Communication est l’un des secteurs les plus porteurs actuellement de l’économie tunisienne avec une croissance de plus de 17% entre 2002 et 2009. Aujourd’hui ce secteur contribue à hauteur de 8% du PIB et emploie 9% de la population active. Cette forte croissance est du essentiellement au renforcement des infrastructures, et notamment celles des réseaux de télécommunications, à une spécialisation des compétences dans ce domaine, à la croissance spectaculaire du nombre de diplômés dans cette spécialité. 2.3.1.1 une infrastructure de qualité Le réseau de télécommunications tunisien est l’un des plus modernes et des plus performants d’Afrique et du bassin méditerranéen. Il est composé de commutateurs multifonctions à haut débit qui assurent en même temps le trafic téléphonique, l’internet et le multimédia. Comme en témoigne une étude récente de la Banque Mondiale, la Tunisie est classée première en Afrique en termes de densité téléphonique et en nombre de PC par habitant et à la première place en Afrique du Nord concernant l’indice d’accès aux TIC En termes d’infrastructure, la Tunisie dispose : - Un réseau internet couvrant la totalité du pays, accessible à travers 12 fournisseurs de services (7 publics et 5 privés) - Un câble sous-marin Bizerte-Marseille renforçant la sécurité des communications. - Une implantation à proximité des fibres optiques - Un accès en large bande de 3110 Mbits/s - Un réseau de transmission de données utilisant différentes technologies : LS, ADSL, Frame Relay, VSAT…. Ceci est confirmé par la dernière édition du rapport annuel sur la technologie et l’information globale de Davos, qui place la Tunisie à la 50ème place en matière d’infrastructure avec un score de 4.12
  • 37. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 37 Tableau 12: Classement pays par infrastructure technologique Source: Word Economic Forum (Davos) Les seules données disponible à l’échelle de la ville de Sousse, sont celles fournies par la Direction régionale de l’opérateur historique (Tunisie Telecom) qui porte sur le parc d’abonnés au téléphone fixe qui a atteint 37146 abonnements pour la ville de Sousse. Tableau 13 : Abonnements aux services de Tunisie Telecom, gouvernorat de Sousse Année Abonnements au service de téléphonie Fixe Abonnement au service ADSL Abonnement Clé 3G Octobre 2010 80373 26131 Octobre 2011 87742 33715 Octobre 2012 78322 41208 7000 Source : Direction régionale de Tunisie Telecom De plus dans le domaine de la téléphonique, le réseau est intégralement numérisé avec une couverture totale de la ville de Sousse, aussi bien pour le service de téléphone fixe que mobile. 2.3.1.2 Le projet du technopôle Par ailleurs, Dans sa politique d’incitation au développement du secteur TIC et l’orientation vers une société du savoir, la Tunisie a mis en place un programme relatif à la création de cyber-parcs et de pôles technologiques. Ceci afin de favoriser le développement des entreprises et l’implantation d’activités à forte valeur ajoutée. Le technopôle de Sousse s’étend sur une superficie de 60 ha et est spécialisé dans la mécanique, l’électronique et l’informatique. A terme, celui-ci doit constituer un espace d’association entre la recherche, la conception et l’application. En 2012, la technopôle de la ville de Sousse abrite dans sa pépinière Softech, 12 entreprises spécialisées dans les technologies de l’information et de la communication (soit, 66,7% des entreprises implantées dans la pépinière) qui assurent l’emploi de 133 personnes dont 95% sont des ingénieurs. Tableau 14 : les entreprises de services, récapitulatif. Nombre d’entreprise Nombre d’employés Ville Gouvernorat Ville Gouvernorat TIC 47 51 358 443 Consulting, Communication 27 32 69 105 Autres Services 23 31 95 143 Total 97 114 522 691 Source : API Rang Pays Score 1 23 Suède France 5,94 5,12 50 Tunisie 4,12 51 Chine 4,11 59 Grèce 3,99 69 Inde 3,89 79 Egypte 3,79 91 Maroc 3,56
  • 38. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 38 Partie 4 : Les facteurs de compétitivité L’attractivité d’une région est souvent attribuable à la performance économique qui se manifeste par la capacité de la région à générer de la richesse et donc à développer de nouvelles activités productives tout en maintenant les activités déjà existantes. C’est ainsi que l’étude de l’attractivité se base généralement sur des mesures d’indicateurs de performance économique et l’identification de leurs déterminants. 1. Les déterminants de la compétitivité. 1.1 La présence d’établissements universitaires. La présence d’établissements universitaires peut augmenter l’attractivité d’un territoire à travers deux effets ; les compétences immédiatement disponibles (les nouveaux diplômés) et l’existence de laboratoires de recherches générateurs d’externalités de connaissance qui peuvent être mise au service des entreprises. La ville de Sousse est le troisième pôle universitaire du pays après Tunis et Sfax avec 15 établissements d’enseignements supérieur abritant 30 469 étudiants inscrits (2010/2011) dans des disciplines scientifiques, économiques, littéraires, technologiques et d’ingénierie informatique, et produisant 8780 diplômés. Le nombre de diplômés dans la ville ne cesse d’augmenter avec un taux de croissance annuel moyen de 21% entre 2009 et 2011. L’université de Sousse compte 3 laboratoires de recherche qui opèrent dans le management de l’innovation et le développement durable, l’économie et la finance quantitative et la mécanique. La ville est dotée également de 5 centres publics de formation professionnelle, en plus des centres privés (119 unités au niveau du gouvernorat). Ils offrent des spécialités de formation recherchées, par les entreprises tels que la maintenance informatique, l’informatique industrielle, l’électronique industrielle, le commerce, la confection, la mécanique de précision, l’industrie de plastique, etc. Ces centres enregistrent en moyenne 1900 diplômés par an. 1.2 Le niveau de qualification Le niveau de qualification d’une population est un facteur d’attractivité auprès des entreprises avides d’une proportion importante de main d’œuvre qualifiée. Ainsi nous pouvons supposer qu’une ville ayant une plus grande proportion de population instruite sera plus productive, et dès lors plus attractive. La ville de Sousse est considérée comme un pôle démographique important du pays, avec un taux d’urbanisation de 70%6 . La population de la ville a toujours fait preuve d’un niveau général d’instruction supérieur à la moyenne nationale. 6 Rapport de pré diagnostic en urbanisme
  • 39. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 39 Figure 10: Evolution de la population ative occupée diplômée du supérieur Source : Compilation à partir des données de l’INS En 2011, la population active occupée de niveau supérieur représente 13% de la population active. Figure 11: Proportion de la population active occupée diplômée du supérieur Source : Compilation à partir des données de l’INS Nous remarquons que la présence d’un pôle universitaire diversifié dans la ville a eu un effet favorable sur la disponibilité de la main d’œuvre qualifiée. Malgré cette évolution favorable, il est intéressent de s’interroger sur la qualité des formations et sur l’insuffisance du niveau de collaboration entre les institutions universitaires et les entreprises. Le chômage des diplômés de l’enseignement supérieur reste préoccupant, en 2010 la ville compte 3223 diplômés du supérieur au chômage.
  • 40. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 40 1.3 Infrastructures et logistique 1.3.1 Zones industrielles La ville a connu un développement industriel qui a suscité la mise en œuvre d’un programme de création de zones industrielles aménagées par l’AFI sur une superficie de 97 hectares, soit 25,4% de la surface totale des ZI aménagées au niveau du gouvernorat et seulement 2,6% de celle à l’échelle du pays. Rapporté au nombre total des entreprises existantes (employant 10 personnes et plus), la ville a une densité moyenne d’environ 0,5 entreprise/hectare. Il est à noter que le regroupement des entreprises dans cette zone (80% des entreprises y sont implantées) a entrainé une pollution industrielle et a conduit à sa saturation générant ainsi un manque en termes d’espace industriel aménagé dans la ville. Ceci a favorisé une tendance de desserrement industriel vers d’autres lieux voisins tels que Kondar et Enfidha et dans une moindre mesure vers Sidi El Heni. Face à cette situation, une réserve foncière qui s’étend sur 85 hectares est prévu pour une extension de la zone industrielle de Sidi Abdelhamid. De plus, une nouvelle zone industrielle au niveau du technopôle est planifiée et compte accueillir 234 entreprises opérant dans les secteurs mécanique, électrique, électronique et informatique. 1.3.2 Infrastructure portuaire et aéroportuaire Au cœur de la ville, le port de Sousse est un pôle logistique dynamique, spécialisé dans diverses marchandises, couvre 40 hectares avec une prévision d’extension du port vers Sousse Sud. Le port assure le transit d’une moyenne de 1676 tonnes de marchandise et de 781 navires par an. Figure 12: Evolution de l'activité du port de Sousse Source : OMMP Sousse
  • 41. Ville de Sousse : Stratégie de Développement Urbain Durable Rapport de Pré Diagnostic ECONOMIE Février 2013 Page 41 Figure 13: Evolution de l'activité des navires Source : OMMP D’autre part, la ville de Sousse jouit d’une position géographique très stratégique facilitant les différents flux de marchandises et autres, dans la mesure où elle se situe à proximité de deux aéroports internationaux ; l’aéroport de Monastir et l’aéroport de Enfidha. 1.3.3 La plateforme logistique programmée Pour s’adapter aux nouvelles conditions de compétitivité, et afin de développer des espaces d’activités modernes et multimodaux (desservis par voie ferrée et/ou voie maritime et à proximité des moyens de communications tels que les autoroutes et les aéroports), la Direction Générale de l’Aménagement du Territoire (DGAT) a élaboré une étude d’opportunité pour l’implantation de plateforme logistique à proximité de la zone industrielle de Sidi Abdelhamid. Le terrain couvre environ 200 hectares dont une partie est réservée à la SNCFT pour l’implantation d’une nouvelle gare de marchandise sur 10 hectares sur la bretelle ferroviaire reliant Msaken à Kalâa Sghira. La future plateforme logistique pourra bien tirer profit de cette gare. Actuellement le site est occupé par des oliviers (Henchir Slama). Les possibilités d’extension sont proposées vers le Nord sur les terres de la décharge municipale actuelle, et ce après son assainissement. 2. Création d’entreprises La création d’entreprises et l’amélioration de leurs conditions de survie sont des enjeux majeurs du développement économique de toute ville. Ainsi, depuis 2000, 15 entreprises se créent au niveau de la ville de Sousse (pour une moyenne de 25 entreprises au niveau du gouvernorat) avec un taux de survie de 75% environ et générant une moyenne annuelle de 383 emplois.