2. Hors-Série Le droit en pratique 2009 ! 2La lettre d’@ssas
CONCEPTION / RÉALISATION : DIRECTION DE LA COMMUNICATION - 2009
LA MAISON
DU DROIT
Une expérience
enrichissante :
étudiants, avocats et
visiteurs témoignent.
« Aider les gens en difculté », « avoir un vrai contact
avec un ‘client’», « se frotter à la réalité du terrain »,
« chercher des solutions et indiquer les démarches à
suivre » : voilà les principales raisons qui ont poussé
Justine, Suzie, Damien, Fabrice et beaucoup d’autres à
s’inscrire aux ateliers juridiques de la Maison du droit.
Organisé depuis 2007, en partenariat avec l’Ordre des
avocats de Paris, ce dispositif a déjà permis à 160 étu-
diants de M1 d’assister des avocats lors de rendez-vous
avec des particuliers auxquels ils proposent des rensei-
gnements à titre gracieux.
Deux rencontres se déroulent à trois semaines d’inter-
valle. Le visiteur expose d’abord les faits à l’étudiant. Ce
dernier prépare une consultation, corrigée par l’avocat,
sur laquelle il s’appuie ensuite pour transmettre orale-
ment ses explications. Condentialité oblige, aucun
détail ne ltre sur les cas examinés, relatifs pour la plu-
part à des problèmes de succession, de copropriété et de
divorce. Seuls les sourires ou les traits crispés laissent
deviner des issues favorables ou défavorables. Quoi qu’il
en soit, les remerciements sont légion. « Ce n’est pas une
conclusion qui me fait plaisir, mais j’ai été très bien reçu,
très bien compris et orienté vers un organisme spécialisé. Cela
prouve que l’université forme des jeunes sérieux et compé-
tents », cone un père de famille satisfait, à l’instar de
93 % des personnes interrogées.
Parlant toujours sous le contrôle des avocats, les
étudiants se montrent « conscients des enjeux et à la
hauteur » constate Maître Sandra Azria. Ancienne
étudiante d’Assas, elle exerce sa profession depuis
quatorze ans et prote des ateliers pour faire partager
sa passion et son expérience. Ravie de « rendre un ser-
vice social » et de participer à « un exercice qui donne
à comprendre la dimension de conseil de l’avocat », elle
salue « l’approche moderne qui consiste à enseigner la
gestion de la relation avec le ‘client’». Chaque réunion
de préparation précédant les entretiens est l’occasion
pour elle, comme pour ses confrères, de multiplier
de précieuses recommandations mêlant observations
pratiques et règles d’or : s’exprimer au conditionnel,
reformuler la question posée, ne jamais promettre la
victoire, prendre du recul, ne pas avoir peur d’annon-
cer une mauvaise nouvelle, s’en tenir strictement au
droit, même si le « client » doit être déçu.
« Quelle chance d’apprendre le b.a.-ba du métier en situation et
d’avoir l’avis d’un professionnel! » témoignent Élisabeth et
Nzeba. Elles ont exploré des domaines juridiques qu’elles
ne connaissaient pas, découvert la complexité du contact
humain et apprécié l’encadrement des avocats. Confor-
tées dans leur vocation, elles attendent avec impatience
de pouvoir plaider devant un tribunal et envient Paul qui,
après la Maison du droit, a relevé le dé du Concours de
plaidoirie. Finaliste comblé, il encourage ses camarades à
suivre son exemple et à multiplier les activités pratiques
dont il est aujourd’hui le plus fervent défenseur. Il n’au-
rait pu trouver meilleure cause pour entamer sa carrière
d’avocat.
Que ses successeurs se tiennent prêts: face aux demandes
qui continuent d’afuer par centaines, des plannings de
rendez-vous sont en cours d’élaboration pour 2010! !
Maître Azria conseille une étudiante avant l’arrivée de son « client »
DAMIEN / M1 droit privé général
« Le contact avec le ‘client’ constitue une réelle expérience. Il
y a un côté ‘gestion de la personnalité’. Et grâce à l’avocat, on
ne perd pas de vue le principe de condentialité. »
NZEBA / M1 droit des affaires
« J’ai voulu me mettre dans la peau d’un avocat de façon à
voir ce qui m’attendait plus tard. J’ai travaillé deux après-
midi entiers sur mon cas. J’ai découvert une jurisprudence
que je ne connaissais pas. Le plus déstabilisant, c’est que
le ‘client’ veut qu’on lui dise ce qu’il a envie d’entendre
plutôt que la réalité de la loi. Le souci est de réussir à
satisfaire le client sans violer la loi. »
SALOMÉ / M1 droit public
« J’ai été motivée par cette approche pratique et
par le contact humain. C’est intellectuellement très
enrichissant. Le plus difcile a été d’annoncer une
mauvaise nouvelle à une personne en difculté.
Heureusement que l’avocat m’a conseillée. »
3. Hors-Série Le droit en pratique 2009 ! 3La lettre d’@ssas
CONCEPTION / RÉALISATION : DIRECTION DE LA COMMUNICATION - 2009
CONCOURS
DE PLAIDOIRIE
FINALE 2009
Émilie Dumas et Sou-
maya Ouzzani, meilleures
plaideuses en demande et
en défense, font une entrée
remarquée dans le prétoire.
Pour la deuxième édition du Concours de plaidoirie d’Assas,
les étudiants de M1 droit ont été confrontés à un litige com-
plexe opposant une société de crédit à l’épouse d’un entrepre-
neur ayant fait faillite qui refuse de rembourser le prêt accordé
à son époux, dont elle s’était portée caution.
Lors des demi-nales du 8 avril, les auteurs des 12 meilleures
consultations écrites désignées par le professeur Pierre
Crocq, concepteur du sujet, ont plaidé devant lui ainsi que
les professeurs France Drummond et Didier Truchet d’une
part, Dominique Fenouillet et Yves Gaudemet d’autre part.
Il n’a pas été facile de les départager, tous ayant « correcte-
ment abordé les problèmes » et « fait preuve de solides réexes
de culture juridique ». Finalement, leur capacité à présenter
une plaidoirie, à la fois cohérente sur le fond et probante sur
la forme, a fait la différence.
Ainsi, les 4 lauréats ont pu de nouveau rivaliser d’élo-
quence pour la nale, qui s’est déroulée le mercredi
29 avril dans la salle des Conseils, comble pour l’oc-
casion. Avec conviction et professionnalisme, ils ont
présenté leurs arguments devant Madame Claire Favre,
présidente de la chambre commerciale de la Cour de
cassation, Maître Christian Charrière-Bournazel, bâ-
tonnier de l’Ordre des avocats de Paris, et Monsieur
Christian De Baecque, président du Tribunal de com-
merce de Paris. Les débats ont donné lieu à une intéres-
sante « leçon » de droit des sûretés incluant aussi une
large part d’humour et d’ironie.
Le tribunal a rendu son verdict dans les salons de
l’appartement décanal. Madame Claire Favre a pré-
cisé que « les quatre prestations avaient été excellentes »,
preuve de « l’enseignement exceptionnel » dispensé à
Assas. Monsieur Christian De Baecque s’est dit très
heureux « de rencontrer des jeunes capables de s’en sor-
tir bien mieux que beaucoup de professionnels ». Maître
Christian Charrière-Bournazel a conclu en invitant
tous les nalistes « aussi bons les uns que les autres » à
tenter le concours de la Conférence du Barreau, une
fois qu’ils seront avocats bien sûr.
Remettant le premier prix de plaidoirie en demande à
Émilie Dumas et en défense à Soumaya Ouzzani, le prési-
dent Louis Vogel a exprimé son plaisir de constater « l’en-
thousiasme de la communauté étudiante pour l’événement ».
Il a autant félicité les gagnantes que leurs challengers,
Benjamin Moron-Puech et Paul Rolland, qui ont reçu les
seconds prix, respectivement en demande et en défense.
Enchantés, les heureux lauréats ont confessé leur erté
d’être passés ainsi de la théorie à la pratique. Moins en-
thousiaste serait l’épouse de l’entrepreneur qu’il s’agissait
de défendre. En effet, d’un point de vue strictement juri-
dique, elle aurait sans doute été déboutée…
Ce qui, heureusement, n’est pas le cas pour tous ceux qui
ont participé et assisté au Concours de plaidoirie d’Assas,
dont ils attendent d’ores et déjà la prochaine édition. !
Les professeurs France Drummond, Didier Truchet et Pierre Crocq
Le bâtonnier Christian Charrière-Bournazel, le président Christian De Baecque, Soumaya Ouzzani, Émilie Dumas, la présidente Claire Favre,
Paul Rolland, Benjamin Moron-Puech et le président Louis Vogel