1. Mathilde CHAMBON 5°4
Alice STUCKELBERGER 5°4
Johan ZERBIB 5°4
Margot HAAS 3°
Laura TRUCCHI 3°
LE THEATRE DANS L’ANTIQUITE
GRECQUE ET ROMAINE
ANNEE 2005 - 2006
3. SOMMAIRE:
1- Introduction
2- Le théâtre Grec Antique:
2-1
2-2
2-3
2-4
2-5
2-6
2-7
2-8
les acteurs
les décors
les costumes
les masques
la représentation
les récompenses
les lieux du spectacle
le public
3- Le théâtre Romain Antique
3-1
3-2
3-3
3-4
3-5
3-6
3-7
3-8
Les origines
Le lieu du spectacle
La troupe théâtrale
Les différentes sortes de pièces
Les masques et les costumes
Le jeu de l’acteur
Les décors et la machinerie
Les auteurs
4- La différence entre le théâtre Grec et le théâtre Romain
4-1
4-2
Les différences architecturales
Le rôle du théâtre
5- Conclusion
6- Sources documentaires
4. Introduction
Le théâtre grec a une forte composante religieuse, comme toutes les manifestations
antiques.
Son origine explique cet aspect. Il est né des hymnes célébrées en l'honneur du dieu
Dionysos ( dieu du vin et de la fertilité ) dont les trois principaux festivals sont les
Dionysies champêtres ( de décembre à janvier ), les lénéennes ( de janvier à février ) et les
grandes Dionysies ( de mars à avril ).
Ces hymnes célébraient les aventures tristes ou gaies du dieu. Les membres du chœur,
les choreutes, prenaient part à sa joie ou à sa douleur.
Il y eut d’abord un chœur de 12 choreutes puis de 15.
Au chœur, on ajouta d’abord un acteur, puis un autre et enfin un troisième. Peu à peu,
le chant diminua au profit du dialogue.
A partir de cette origine religieuse, le théâtre a conservé des scènes rituelles: deuil,
sacrifice et supplications ainsi que des chants religieux.
5. 2- Le théâtre Grec Antique
2-1 Les acteurs
Les acteurs sont au maximum trois pour effectuer les représentations. Le seul acteur célèbre et
mentionné dans les inscriptions est le "protagoniste", les deux autres se mettent en retrait et
n'ont que des rôles secondaires. Ils sont payés pour leur prestation. Il est important de dire que
les femmes ne jouaient jamais de rôle dans les représentations, les rôles de femmes étaient joués
par des hommes.
Pour que les costumes soient visibles de loin, ils étaient riches et voyants. Les accessoires
devaient permettre au public de reconnaître les personnages.
Les masques servaient à jouer les rôles féminins ainsi que les autres rôles car même s'il n'y avait
que trois acteurs, il y avait beaucoup plus de trois personnages. Les masques servaient aussi
comme amplificateur de voix. Sur les masques, les traits sont grossis pour permettre aux
spectateurs de deviner aisément le statut du personnage ( vieillard, esclave, roi, ...) ou ses
émotions ( haine, colère, pitié, ...).
Pour les rôles importants, comme ceux de Roi ou de héros de la mythologie, les acteurs
chaussaient des cothurnes, constituées d’une épaisse semelle en bois, qui leur permettaient de se
donner un air majestueux et dominateur.
Statue en terre cuite - Pompéi
Statue d’une héroïne
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6. 2-2 Les décors
L' action se situe dans un temple pour la tragédie, dans un palais ou dans une maison pour la
comédie.
Les murs sont peints sur la skénè.
Il y avait peu de changements de lieu: un récit de messager racontait les évènements extérieurs (
batailles, meurtres, scènes de violence,...). Rochers, statues de dieux, tombeaux… étaient d’autres
éléments servant au décor.
Les décors étaient réutilisés plusieurs fois. L'apparition ou la disparition dans le ciel de certains
personnages étaient effectués à l’aide d’une machinerie.
2-3 Les costumes
La notion de costume de théâtre est connu par la Grèce Antique: les acteurs portent des
vêtements qui ne sont pas ceux de la vie quotidienne.
Les costumes varient selon l'époque et le genre ( tragédie, comédie, drame satyrique ) mais leur
rôle reste identique: il s’agit de faciliter l’identification des acteurs.
En effet, un acteur peut jouer plusieurs rôles au sein d'une même pièce, ces rôles sont parfois très
différents.
Il n'y avait pas d'indications pour les costumes dans les textes des pièces, mais il était possible de
relever des allusions pertinentes dans le texte lui-même.
Il existait également de très nombreuses représentations figurées pour la comédie : peintures sur
vase, figurines,...
Les acteurs vont pieds nus ou chaussés de kothornoi, sorte de bottines, parfois lacées, parfois
dotées de bouts pointus. Elles ne possèdent pas de semelles compensées.
Le costume comique masculin consiste souvent en un chiton ( tunique ) et un manteau courts. Il
arrive que l’acteur utilise également des rembourrages au niveau des fesses et du ventre. Dans la
comédie, le costume est agrémenté d’accessoires : de petites ailes, par exemple, pour le chœur des
Guêpes d’Aristophane
2-4 Les masques
Toute la troupe porte un masque. Au départ, les masques
ne couvrent que le visage. Ensuite, ils s’agrandissent vers le
haut du crâne afin de pouvoir fixer une perruque ou au
contraire de représenter un crâne chauve. Le masque est
percé aux yeux et à la bouche pour laisser à l’acteur la
possibilité de se déplacer sans risque et de s’exprimer.
Masque de théâtre représentant
Dionysos – musée du Louvre
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7. Le masque tragique est plutôt réaliste. Le masque du drame satyrique porte une barbe, des
oreilles pointues et un crâne chauve.
Le masque comique peut être très varié. C’est souvent une caricature d’une personne bien
connue des spectateurs.
Très vite, des types de masques sont apparus suivant le personnage. Au 2ème siècle ap. J.C., on
a pu recenser une liste de 76 masques : 44 modèles comiques, 28 modèles tragiques et 4 modèles
de drame satyrique.
Les masques sont fabriqués en bois, en cuir, en cire… Ils sont donc fragiles. Les masques
originaux ont presque tous disparus. Cependant, il existe des reproductions en terre cuite de plus
petite dimension qui permettent d’avoir une idée assez proche de l’apparence des véritables
masques.
Ces reproductions pouvaient servir d’ex-voto ( remerciement ) dans des temples ou être utilisés
en tant qu’ objets de décoration.
Masque grec
Masque de paysan
musée du Louvre
Masque de théâtre - fresque
de Pompéi
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8. 2-5 La représentation
La troupe qui va jouer la pièce de théâtre défile devant le public avant la représentation.
Celle-ci commence peu après le lever du jour. Comme pour une cérémonie religieuse, on s' y
rend la tête couronnée.
Le spectateur reçoit un jeton à l'entrée portant une lettre de l'alphabet qui désigne la section des
gradins où se trouve sa place; chaque tribu a sa section.
Le prix de l'entrée est très modique ( deux oboles ). Celui-ci permet d'assister à toutes les
représentations de la journée, avant le coucher du soleil: quatre ou cinq pièces, chacune jouée
sans entracte.
Chaque poète tragique présente trois tragédies appelées " tétralogie" et un drame satyrique. Une
tragédie comporte un prologue, l' arrivée du chœur ( parodos ), des épisodes ou actes séparés
par des chants du chœur ( stasima ) et un acte final avec sortie du chœur ( exodos ).
Au total, cinq "actes" sont à l' origine des divisions des tragédies modernes ( Corneille,
Shakespeare, Racine…. ).
Cinq poètes présentaient chacun une pièce pour les comédies. Donc les spectateurs assistaient
à quinze, voire dix-sept représentations en quatre jours.
Durant d’aussi longues séances, il arrivait quelques incidents dans le public. C’est pourquoi il
existait une police spéciale : les rhabdouques.
Il existait une machinerie rudimentaire. Un machine mise en mouvement par une poulie et une
corde permettait à un personnage de monter au ciel ou à un Dieu d’apparaître pour dire une
tirade.
Le bronteion, baril plein de pierres qui roulait sur un feuille de métal, imitait le bruit du
tonnerre.
Les acteurs récitent leur rôle mais les membres du chœur , les choreutes, chantent avec un
accompagnement musical.
Le jeu des acteurs est limité à des gestes du corps, particulièrement des mains et des doigts.
2-6 Les récompenses
A la fin du concours , dix juges sont tirés
au sort et votent. Sur leurs dix votes, cinq
sont tirés au sort et constituent le jugement
définitif. Mais les votes ne sont pas
toujours acceptés du public. Dans chaque
catégorie, tragique et comique,
sont
décernés trois prix: au poète, au chorège et
au protagoniste. Les vainqueurs reçoivent
chacun une couronne de lierre et dédient à
Dionysos un ex-voto. Il en subsiste un à
Athènes : le monument de Lysicrate.
Relief votif célébrant une victoire dans une
dionysie
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9. 2-7 Lieu du spectacle
Le théâtre, en Grèce, n'a aucun rapport avec le théâtre moderne; c'est un édifice à ciel ouvert.
Les représentations sont donc données quand le temps le permet et en plein jour.
Le théâtre comprend, en son centre, un disque de terre battue où se placent le chœur, les
danseurs, chanteurs et musiciens, celui-ci s'appelle l'orchestra.
Au centre de l'orchestra se trouve "la thymèlè" ( autel en l'honneur de Dionysos ).
L'ensemble des gradins qui s'appelle koïlon est installé au creux d'une colline, adossé au relief
naturel. Ils sont disposés en hémicycle, divisés en paliers horizontaux et comportant des
escaliers. Aux premiers rangs, sont installés les sièges d'honneur. Les gradins étant souvent
orientés au sud, les spectateurs étaient donc éblouis par le soleil plusieurs heures de suite.
Face au koïlon, se dresse un bâtiment qui sert de coulisses aux acteurs : la skéné.
Le proskénion est le lieu où jouent les acteurs : c’est une estrade étroite et longue, légèrement
surélevée par rapport à l'orchestra.
2-8 Le public
L’importance accordée au théâtre dans la Grèce Antique est indéniable. Pour les Grecs anciens,
le centre de la vie culturelle était les tragédies, les comédies et les satires.
Le public participait aux représentations, captivé par les pièces de Sophocle, Eschyle, Euripide,
Aristophane et plus tard, Ménandre, à travers lesquelles il pouvait expérimenter les différentes
situations vécues par les personnages de la pièce.
Le prix des places était très peu cher et même les plus pauvres pouvaient assister gratuitement au
spectacle en recevant parfois de l’argent pour compenser la perte de leur journée de travail.
Le théâtre n’est donc pas un spectacle réservé à certaines classes sociales. C’est une cérémonie
qui rassemble toute la cité, il en fait partie intégrante.
C’est pourquoi une des façons de s’acquitter de ses impôts est la chorégie : recrutement et
entretien du chœur, des acteurs, des musiciens, achat des costumes et des masques. Les
chorèges sont nommés par un des magistrats qui dirigent la république.
Les chorèges fournissent quelquefois du vin et de la nourriture aux spectateurs. Ils sont parfois
récompensés et reçoivent des trépieds qu’ils posent souvent sur des colonnes dans des endroits
fréquentés.
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10. 3- Le théâtre Romain Antique
3-1 Les origines
Au départ, les romains ne connaissaient que les satires rurales : des jeux comiques s’inspirant de
la vie de la campagne et des expéditions guerrières.
Ces scènes étaient jouées par de jeunes hommes masqués par des écorces d’arbre ou maquillés
grâce au suc des plantes. Ils chantaient, dansaient, caricaturaient les expéditions guerrières en
faisant ressortir les incidents dramatiques.
Le théâtre grec, qui fascinait les Romains par ses intrigues et ses histoires, a contribué au
changement du théâtre romain.
3-2 Le lieu du spectacle
A l’origine, les spectacles avaient lieu en plein air sur des estrades provisoires souvent démolies à
la fin de la représentation. Puis, les romains construisirent peu à peu des théâtres permanents
mais le Sénat s’y opposa longtemps car il pensait que cela favoriserait la corruption des mœurs.
Ce n’est quand 56 avant J.C que Rome a eu son premier théâtre permanent sur le champs de
Mars. Il comportait plus de 2700 places assises.
Le théâtre romain antique est disposé en demi-cercle. Il comporte :
- la cavea où les spectateurs prenaient place et qui était conçue de manière à favoriser
l’acoustique.
- La scaena ( la scène ) où les acteurs jouaient
- Un décor permanent, la frons scaenae, qui était fait de colonnes, de fausses
fenêtres, de fronton orné de statues qui représentait la façade d’un palais,
- Les coulisses, postscaenum, sont cachées derrière le mur de scène,
- Au sous-sol, se trouvent les machineries.
Les spectateurs accédaient au théâtre par des couloirs d’accès souterrains. Il étaient protégés du
soleil ou de la pluie par un Velum ( une toile ).
Les romains ont largement répandu leur mode de vie autour de la Méditerranée. En France, par
exemple, on peut trouver :
- Le théâtre Antique d’Orange ( Vaucluse )
- Le théâtre Antique de Fourvière ( Lyon )
- Le théâtre Antique de Vienne ( Isère )
Théâtre antique d’Orange
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11. 3-3 La troupe théâtrale
Elle est composée d’esclaves ou d’affranchis. Dans la plupart des cas, on y trouve 5 histrions
(acteurs), des tibicines ( flûtistes ), des cantares ( chanteurs ), des danseurs, des musiciens, des
figurants, des machinistes.
Elle est dirigée par un chef que l’on nomme dominus gregis. L’acteur, esclave ou affranchi,
n’est pas un citoyen. Si un citoyen romain voulait être acteur, il était frappé d’infamie et exclu de
sa famille. Les citoyens romains ne devaient pas se mêler aux acteurs. Paradoxalement, les acteurs
étaient de vraies stars. Riches et célèbres, ils étaient socialement acceptés et devenaient les favoris
des Grands. C’est la pantomine qui permet ce phénomène car tout est organisé autour de
l’acteur qui joue tous les personnages.
3-4 Les différentes sortes de pièce
-
L’ atellane est courte farce improvisée par des acteurs portant un masque et
incarnant des personnages de convention, par exemple :
Maccus : personnage idiot, rustre, dupé et souvent battu
Bucco : le « gros joufflu »
Dossenus : philosophe parasite, bossu et ventru
Manducus : ogre
Lamia : ogresse
-
Le mime est un spectacle de danse, mettant en scène des sujets légers.
-
La pantomine est un spectacle typiquement romain, ballet à sujet mythologique, de
tonalité tragique et est accessible à tous.
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12. 3-5 Les masques et les costumes
Au début, les histrions se maquillent simplement avec du suc de plantes. Les masques
apparaissent plus tard. Ils étaient faits à partir d’écorces d’arbres peintes de couleur vive ou de
tissus compressés.
Ils devaient être vus des spectateurs même très éloignés. Ils servaient à faire ressortir les
expressions des personnages et leur classe sociale et permettaient de différencier le bon du
méchant, par exemple, « l’idiot » était doté d’un nez immense et le vieux philosophe d’une
énorme bosse.
Les costumes permettent également de reconnaître les personnages. Les acteurs portent de
longues robes flottantes et de hautes chaussures ( cothurne ) s’ils jouent des tragédies. En
revanche, ils portent des tuniques et des chaussures plates ( socus ) s’ils jouent des comédie.
Fresque d’une scène théâtrale - Pompéi
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13. 3-6 Le jeu de l’acteur
Tout comme les costumes et les masques, le jeu de l’acteur est réglementé. Il y avait plusieurs
sortes de gestuelles : les jeux de doigts et les mimiques corporelles.
Il existait 14 jeux de doigts, en voici 2 exemples :
- le petit doigt dressé à hauteur des cheveux signifie : « j’attends une réponse »
- le pouce et l’index liés montraient que le personnage accueillait quelqu’un.
3-7 Les décors et la machinerie
Le décor varie peu d’une pièce à l’autre car le principal décor est le mur de la scène qui est fixe.
Sa décoration doit montrer la richesse de l’organisateur et aider à l’imagination des spectateurs.
Les Romains innovent beaucoup du point de vue technique. Ils reprennent et développent des
techniques mises au point par les Grecs tels que la tempête, l’orage ou le tremblement de terre.
Les Romains inventent par ailleurs des grues et des trappes mais ils créent aussi des trucages ou
des décors à double face.
Les spectateurs désirent de plus en plus voir des spectacles sensationnels, hilarants et
spectaculaires. Dés lors, les nouvelles techniques permettent d’assouvir ce désir.
3-8 Les auteurs
On distingue les auteurs comiques des auteurs dramatiques.
Parmi les grands auteurs comiques, on peut citer Plaute et Terence. Les comédies d’intrigue, de
caractère et de mœurs ont plus de vérité humaine chez Terence mais la force comique de Plaute
est plus grande.
Il fait rire aux éclats alors que Terence, plus retenu, fait seulement sourire. Plaute plaît aux
milieux populaires tandis que Terence a un public venant plutôt du milieu aristocratique.
Les auteurs comiques conduisent les spectateurs à prendre conscience des problèmes majeurs de
l’existence non par la peur mais par le rire.
Les auteurs tragiques tels Livius, Andronimus et Naovius imitent les Grecs. On distingue
deux sortes de pièces, celles dont le sujet est tiré des légendes et histoires grecques et celles qui
traitent d’un sujet romain. Il ne reste de ces œuvres que des fragments.
Plusieurs auteurs enrichissent le genre, le plus célèbre est Accius. Mais c’est avec Sénèque qui
écrivit des tragédies imitées de Sophocle, Eschyle et Euripide que le genre prendra toute sa
grandeur. Ses tragédies sont encore jouées de nos jours.
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14. 4- Les différences entre les théâtres grec et romain
Le théâtre grec a « fait » le théâtre romain. Mais, la spécificité du théâtre romain a
modifié l’architecture du monument ainsi que la structure et le contenu des spectacles
dramatiques.
4-1 Les différences de constructions
A l’origine, le théâtre grec est un espace circulaire en terre battue et en plein air avec au centre un
autel autour duquel chantaient et dansaient les choristes.
Peu à peu, des places ont été attribuées aux participants. Le chœur et le récitant prennent place
dans l’orchestra. Les acteurs jouent devant un édifice rectangulaire contenant la machinerie : la
skéné.
Le public est installé sur des gradins en bois puis en pierre adossés à la pente de la colline.
Il pouvait y avoir de 5000 ( Théâtre de Délos ) à 15000 places ( Théâtre d’Athènes -Théâtre
d’Epidaure ).
Théâtre d’Epidaure
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15. Le théâtre romain modifie cette architecture. En effet, l’orchestra n’est plus occupée par le
chœur mais réservée aux spectateurs de marque. La scène est plus profonde et plus basse que
celle du théâtre grec. Le décor est formé d’un immense mur de scène : le frons scaeneae. Au
théâtre antique d’Orange, celui-ci atteignait 36 mètres de haut et 103 mètres de large.
Le public accède aux étages par des passages voûtés rendus possible par la structure de l ‘édifice
qui est construit sur un terrain plat.
La capacité des théâtres romains est importante : 30000 places dans le théâtre de Pompéi, 17000
dans celui de Marcellus.
Plans comparés d’un théâtre grec ( à gauche ) et
d’un théâtre romain ( à droite )
Légende :
123456-
Théâtre grec
Theatron
Thumelê
Orchestra
Parodos
Proskenion
Skênê
78910111213-
Théâtre romain
Cavea
Vomitoria
Sièges d’honneur
Vomitorium principal
Proscenium
Frons scaenae
Scena
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17. 4-2 Le rôle du théâtre : deux conceptions différentes.
Si les romains ont adapté l’architecture des théâtres grecs à leurs propres besoins, cette
adaptation relève d’une conception totalement différente du spectacle et de son rôle dans la vie
de la cité.
Le théâtre grec est un lieu ouvert. Il est adossé à une colline. Les spectateurs voient le décor
naturel du paysage. Sur le plan social et politique, c’est un édifice à caractère religieux et
démocratique dont toutes les places sont bonnes, un lieu de pédagogie lié à la vie de la cité.
Le théâtre romain est un lieu fermé. Les innovations techniques ( par exemple, le béton à la fin
du 3ème siècle) permettent de construire des théâtres qui reposent sur un sous-sol constitué d’un
réseau de galeries. La pente des gradins est créée artificiellement par une série d’arcs et de voûtes.
Le public accède aux différentes places par des galeries qui évitent le contact entre les différentes
classes sociales.
Le regard des spectateurs est arrêté par le mur de scène. Parfois, un velum est tendu au dessus
de l’hémicycle isolant totalement les spectateurs du reste de la ville.
La distribution du public dans la cavea reproduit la hiérarchie sociale. Les loges d’honneur sont
réservés aux personnalités. L’orchestra et la première couronne des gradins sont attribuées aux
sénateurs et aux chevaliers.
Les citoyens romains sont installés dans la couronne du milieu. En haut des gradins, le peuple
prend place. Les esclaves et les étrangers restent debout sous le portique qui surmonte le dernier
rang des gradins.
Les sujets politiques ne sont pas abordés. La licentia, droit d’expression libre, permise lors de la
procession inaugurale n’est pas tolérée au théâtre.
5- Conclusion
Il reste aujourd’hui des traces matérielles du théâtre romain dans l’organisation des salles de
spectacles. En effet, leur forme circulaire reproduit celles des théâtres romains.
La fonction première de l’orchestra des grecs se retrouve dans les salles d’Opéra où cet espace
est consacré à l’orchestre .
On retrouve également l’organisation de la cavea : le parterre et les loges, le premier et le
deuxième balcon et tout en haut, les moins bonnes places : le « paradis » ou le « poulailler ».
Quelques fragments de la vie théâtrale antique nous sont parvenus : des monuments plus ou
moins bien conservés, des pièces, quelques écrits théoriques. Mais, on n’a jamais cessé de jouer le
répertoire antique surtout grec.
Les auteurs de théâtre, de la renaissance au 20ème siècle n’ont jamais arrêté d’adapter, transformer
le théâtre grec. On peut citer, pour le théâtre français, Giraudoux ( Amphitryon 38, la Guerre de
Troie n’aura pas lieu, Electre ), Anouilh ( Antigone ) et Sartre ( Les Mouches ).
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