2. DISCIPLINES, CLASSES ET PROGRAMMES
– Sciences économiques et sociales, 2de : Les ressources : revenus et
crédits . Consommation et mode de vie.
– Sciences économiques et sociales, 1re ES : Les fondements de
l’intervention des pouvoirs publics.
– Sciences économiques et sociales, Tle ES : La cohésion sociale et les
instances d’intégration. Protection sociale et solidarités collectives.
OBJECTIFS DU FILM
– Mettre en évidence les inégalités de revenus. Distinguer les différents
types de revenus et comprendre que, chez certaines personnes, les
revenus de transfert constituent la majeure partie du revenu disponible.
– Différencier niveau de vie et mode de vie, et comprendre le lien
pouvant exister entre ces deux notions. Définir la notion de pauvreté
et expliquer la persistance de la pauvreté dans les pays riches.
– Mettre en évidence le rôle de l’État en matière de redistribution.
Comprendre que l’intervention de l’État est essentielle pour certaines
personnes victimes de la précarité. Analyser les effets d’une telle
intervention de l’État. Distinguer la logique d’assurance et la logique
d’assistance. Mettre en évidence le rôle de l’État-providence dans la
lutte contre la pauvreté. Étudier une prestation sociale, le RMI, et
s’interroger sur l’assertion selon laquelle le RMI n’inciterait pas au
travail.
– Identifier les diverses causes pouvant mener à l’exclusion sociale et
prendre conscience que l’exclusion est un processus lié à la fragilisation
des liens sociaux. Comprendre que la précarité n’engendre pas que
des difficultés financières.
VOCABULAIRE REQUIS
2de
– Les ressources, revenus et crédits : ressources, revenus de transfert.
– Consommation et mode de vie : consommation, pouvoir d’achat,
niveau de vie, mode de vie.
1re ES
Les fondements de l’intervention des pouvoirs publics : redistribution,
protection sociale, assistance.
Tle ES
– La cohésion sociale et les instances d’intégration: pauvreté, exclusion.
– Protection sociale et solidarités collectives: État-providence, assistance,
redistribution.
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3. DÉCOUPAGE DU FILM
00 min 00 s : Présentation d’un jeune homme, Georges, et du contexte
dans lequel il vit : sans emploi quoique titulaire d’un diplôme
d’enseignement supérieur, sans ressources et sans famille, il est logé
gratuitement par la municipalité.
00 min 36 s : Témoignage de Georges sur les difficultés à assurer le
minimum d’hygiène lorsque l’on n’a pas de ressources.
01min06s: Georges présente les démarches qu’il effectue pour trouver
un emploi et décrit les problèmes de santé, physique et psychologique
découlant de sa situation précaire.
02 min 02 s : Présentation de la façon dont on fait ses courses lorsque
l’on n’a pas ou peu de ressources, avec l’exemple de l’épicerie sociale.
Les dépenses doivent être limitées au strict nécessaire. La participation
financière qui est demandée est proportionnée aux revenus.
04 min 08 s : Conclusion sur l’avenir proche de Georges, qui va enfin
bénéficier du RMI.
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4. SUGGESTIONS D’EXPLOITATION
PÉDAGOGIQUE
Inégalités de revenus et rôle de l’État
À utiliser en classe de 2de
On travaillera sur :
– la disparité des revenus : on fera calculer aux élèves la part de la
population française ayant un revenu aussi faible que Georges ;
– la notion de revenus de transfert, en mettant l’accent sur la diversité
des prestations sociales incluses dans ces revenus : celles relevant
d’une logique d’assurance et celles relevant d’une logique d’assistance,
comme le RMI dont va bénéficier Georges ;
– la façon dont l’État intervient pour limiter l’exclusion; on fera imaginer
ce que pourrait être la vie de Georges s’il ne bénéficiait pas de l’aide
de l’État ;
– la loi d’Engel, en montrant qu’elle permet de faire le lien entre le
niveau de vie et le mode de vie ;
– des statistiques concernant les coefficients budgétaires afin de
confirmer la loi d’Engel, en montrant que de faibles ressources influent
sur la façon de consommer.
Recherche documentaire
En partant du cas de Georges qui a dû s’endetter pour financer ses
études, la recherche documentaire (au CDI ou sur Internet) s’étendra
au problème du surendettement des personnes les plus défavorisées,
pour illustrer les conséquences néfastes du crédit sur certaines catégories
de personnes.
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5. Logique d’assurance et logique d’assistance
À utiliser en classe de 1re ES
On travaillera sur :
– l’impact de l’intervention de l’État dans la redistribution ; les deux
items ne sont-ils pas similaires ?
– la logique d’assurance, en la définissant et en explicitant son mode
de financement ;
– les limites d’un système de protection sociale fondé uniquement sur
la logique d’assurance ;
– la logique d’assistance, en la définissant et en explicitant son mode
de financement ;
– la présentation du système de protection sociale français ;
– les limites de l’intervention de l’État, en prenant l’exemple de la
redistribution.
Recherche documentaire
La recherche (au CDI ou sur Internet) portera sur des prestations sociales
autres que le RMI, afin d’illustrer la nécessité de l’intervention de l’État dans
la redistribution des revenus, notamment dans une logique d’assistance
(par exemple, l’allocation de solidarité aux personnes âgées).
Précarité et exclusion
À utiliser en classe de Tle ES
On travaillera sur :
– la distinction entre pauvreté absolue et pauvreté relative ;
– la remise en cause de certaines instances d’intégration ;
– le processus cumulatif menant à l’exclusion sociale ;
– la nécessité de l’évolution de la protection sociale, en montrant que,
la logique d’assurance n’étant plus suffisante, la protection sociale a dû
la compléter par une logique d’assistance ;
– la trappe à inactivité.
Recherche documentaire
La recherche (au CDI ou sur Internet) concernera l’évolution du nombre
de pauvres et celle du nombre de bénéficiaires du RMI, pour illustrer
la place de plus en plus importante de la redistribution verticale.
Elle pourra également porter sur d’autres prestations sociales, relevant
de la même logique, telles que l’allocation de solidarité aux personnes
âgées, prestation qui remplace, depuis le 1er janvier 2007, le «minimum
vieillesse ».
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6. FICHE ÉLÈVE 2 DE
1. À partir du film, expliciter quelles sont les ressources (actuelles et
à venir) de Georges. De quel type de revenus s’agit-il ?
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2. Après avoir défini les notions de niveau de vie et de mode de vie,
expliquer de quelle façon le niveau de vie de Georges influe sur
son mode de vie.
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3. Après avoir rappelé ce qu’est la loi d’Engel, préciser si cette loi
est confirmée par le reportage, en justifiant la réponse.
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4. Quelles sont les conséquences de ce faible niveau de vie et de ce
mode de vie sur la santé de Georges ?
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7. CORRIGÉ
1. Au moment du reportage, Georges ne dispose d’aucune ressource;
à la fin du reportage, le commentateur précise cependant que
Georges va bénéficier dans quelques semaines du revenu minimum
d’insertion (RMI). Le RMI est une prestation sociale, relevant de la
logique d’assistance. Le RMI fait partie des revenus de transfert. En
conséquence, Georges ne dispose d’aucun revenu primaire, et la
majeure partie de son revenu disponible sera prochainement
composée de revenus de transfert.
2. Le niveau de vie représente la quantité de biens et de services dont
peut disposer un individu en fonction de ses ressources. Le niveau de
vie est donc une notion quantitative. Le mode de vie représente les
façons de vivre, de se nourrir, de se vêtir, d’utiliser ses loisirs, etc. Le
mode de vie est donc une notion qualitative. Bien qu’un même niveau
de vie entre deux individus puisse se traduire par des modes de vie très
différents, il n’en demeure pas moins que le faible niveau de vie influe
sur le mode de vie de Georges: il ne peut pas faire ses courses dans
des magasins traditionnels (cf. l’épicerie sociale), il ne peut pas non
plus acheter de la viande ou du poisson tous les jours ; on peut
également imaginer qu’il ne va pas dépenser beaucoup d’argent
pour se vêtir et qu’il n’a probablement aucun loisir.
3. La loi d’Engel stipule que la part des dépenses de nourriture
diminue quand le revenu augmente, et donc que plus une famille est
pauvre, plus grande est la part des dépenses totales qu’elle est
amenée à utiliser pour se procurer de la nourriture.
Le reportage semble effectivement confirmer la loi d’Engel : même si
Georges se rend dans une épicerie sociale afin de limiter ses
dépenses de nourriture, il n’en demeure pas moins que celles-ci
représentent la majeure partie du total de ses dépenses (on ne peut
pas parler de ses revenus, car il ne bénéficie pas encore du RMI).
4. Le faible niveau de vie de Georges et le mode de vie qui l’accompagne
ont eu pour conséquence d’aggraver son état de santé. En effet, n’ayant
que très peu de ressources, Georges n’a pas les moyens de se soigner. À
cela s’ajoute le fait qu’il est fragilisé psychologiquement de par sa précarité.
Il faut tout de même noter que cette situation va pouvoir s’améliorer
lorsque Georges touchera le RMI, puisqu’il bénéficiera alors
automatiquement de la couverture maladie universelle (CMU).
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8. FICHE ÉLÈVE 1 RE ES
1. À partir du reportage, expliquer l’origine des difficultés de
Georges et montrer les conséquences de ces difficultés.
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2. Déduire du reportage la nécessité de l’intervention de l’État dans
la redistribution des revenus.
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3. Après avoir distingué la logique d’assurance et la logique
d’assistance, préciser de quelle logique relève l’aide dont va
bénéficier Georges, tout en justifiant votre réponse.
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4. Dans quelle mesure peut-on dire que le versement du RMI va
modifier la vie de Georges ?
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9. CORRIGÉ
1. Les difficultés de Georges ont pour origine le fait qu’il ne trouve
pas d’emploi (origine que l’on peut attribuer à une défaillance du
marché du travail). Ne bénéficiant pas encore du RMI, Georges
est sans ressources. Il est obligé de vivre dans un tout petit studio prêté
par la mairie, il doit faire ses courses dans une épicerie sociale et
limiter ses achats au strict minimum. À cela s’ajoutent des problèmes
de santé physique liés au fait qu’il ne peut pas payer ses soins
médicaux, et des problèmes de santé d’ordre psychologique résultant
de la précarité de sa situation.
2. Lorsqu’une personne telle que Georges est dépourvue
d’emploi, elle n’a aucune ressource. En conséquence,
l’intervention de l’État est nécessaire afin qu’elle puisse subvenir
à ses besoins primaires, et qu’elle puisse donc tout simplement
survivre. Ainsi, l’État se doit de prélever des impôts et des
cotisations sociales, afin de couvrir les divers risques sociaux
auxquels peuvent être confrontés les individus.
3. Selon la logique d’assurance, on cotise (cotisations sociales) pour
se protéger contre certains risques sociaux et lorsque le risque
devient effectif, on reçoit une allocation ou une pension. Cette
logique relève d’une redistribution horizontale. Avec la logique
d’assistance, on insiste sur la solidarité (entre les générations par
exemple, ou entre les plus riches et les moins riches). Le financement
en est assuré par l’État ou les collectivités territoriales (par exemple
lorsqu’il s’agit du RMI) qui lèvent des impôts. Cette logique relève
d’une redistribution verticale. Georges va bénéficier du RMI (et
de la CMU qui lui est associée). Cette prestation sociale relève
de la logique d’assistance. En effet, pour obtenir une telle prestation,
il n’est pas nécessaire d’avoir cotisé préalablement, et elle est
financée en partie par l’ISF (redistribution verticale des plus riches
vers les plus démunis).
4. Le RMI va permettre à Georges d’avoir un minimum de ressources.
Il pourra dorénavant payer ses courses et assurer un minimum
d’hygiène. Cela lui permettra également de subvenir à ses besoins
primaires, et d’éviter la marginalisation. Comme tout allocataire du RMI,
il pourra par ailleurs bénéficier de la CMU et résoudre en partie ses
problèmes de santé. Cependant, le niveau peu élevé du RMI ne lui
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10. permettra sans doute pas d’avoir un appartement plus grand ; il ne
pourra pas non plus dépenser sans compter (il continuera probablement
d’aller à l’épicerie sociale) ; ses ressources ne seront toujours pas
suffisantes pour lui permettre d’avoir des loisirs.
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11. FICHE ÉLÈVE T LE ES
1. Après avoir défini la pauvreté absolue et la pauvreté relative,
préciser si Georges peut être qualifié de pauvre, et si oui, préciser
s’il s’agit d’une pauvreté absolue ou relative.
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2. Après avoir regardé attentivement le film, relever les différentes
explications possibles de la situation précaire de Georges.
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3. Quelles sont les différentes conséquences résultant de la précarité
de Georges ?
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4. Définir la logique d’assurance et la logique d’assistance en
explicitant leur mode de financement, puis préciser de quelle logique
relève l’aide dont va bénéficier Georges.
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5. À l’aide du reportage, peut-on confirmer ou infirmer le fait que le
RMI constitue une trappe à inactivité ?
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12. CORRIGÉ
1. La pauvreté absolue concerne les gens qui ne disposent pas de
la quantité minimale de biens et services qui permettent une vie
normale. L’ONU va par exemple définir la pauvreté absolue
comme la situation dans laquelle un individu n’a pas les moyens
de se procurer le panier de biens jugés indispensable à sa survie
(estimé à environ 10 euros par jour en 2002 en France). La
pauvreté relative définit la pauvreté par comparaison avec le
niveau de vie moyen du pays considéré. Elle est en général définie
par une proportion du revenu médian (celui qui partage la
population en deux parties égales). En France, un ménage est
considéré comme pauvre par l’INSEE quand il dispose de moins
de 50 % du revenu médian français par unité de consommation.
En France, en 2003, le revenu médian s’élevait à 1 290 euros
pour une personne seule.
Au moment du reportage, Georges n’avait aucune ressource. En
conséquence, sa pauvreté était à la fois absolue et relative.
Cependant, peu après le reportage, Georges va bénéficier du
RMI (411 euros par mois). En conséquence, Georges ne sera plus
pauvre d’un point de vue absolu (puisqu’il aura plus de 10 euros
par jour), mais il restera pauvre d’un point de vue relatif (puisque
son revenu sera inférieur à 50 % de 1 290 euros).
2. Les origines des difficultés de Georges sont diverses et
complexes. Sans être exhaustif, on peut considérer que la principale
cause de sa situation précaire réside dans le fait qu’il n’arrive
pas à trouver d’emploi (remise en cause du travail comme instance
d’intégration).
Il est par ailleurs précisé dans le reportage que Georges n’a pas
de famille. On peut donc en déduire que la famille n’a pas pu
jouer totalement son rôle d’instance d’intégration, notamment
parce que Georges n’a pas pu bénéficier de la solidarité familiale.
De plus, Georges possède un DEUG de lettres. Malgré ses
diplômes, il n’arrive pas à trouver d’emploi. On peut déceler dans
ce constat non seulement un décalage entre la qualification
individuelle et la qualification de l’emploi (d’où un problème de
débouchés concernant certaines filières), mais aussi une
dévalorisation des diplômes (limite de l’école comme instance
d’intégration).
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