Enviar pesquisa
Carregar
guide-marches-publics
âą
0 gostou
âą
399 visualizaçÔes
P
Pascal Fabing
Seguir
Denunciar
Compartilhar
Denunciar
Compartilhar
1 de 56
Baixar agora
Baixar para ler offline
Recomendados
CP Salons Creative Publishing, Dem@in le livre et doc@futur : les 28 et 29 ja...
CP Salons Creative Publishing, Dem@in le livre et doc@futur : les 28 et 29 ja...
RPKONFIDENTIELLES
Â
Présentation de Perspectives Commerce
Présentation de Perspectives Commerce
CCI Loiret
Â
Management de l'innovation
Management de l'innovation
Hervé Padilla
Â
Toute.la.fonction.marketing.dunod.2006.necr0mancer
Toute.la.fonction.marketing.dunod.2006.necr0mancer
Adama KARABOUE
Â
Innovation analyses dgcis_mai 2011 / http://www.industrie.gouv.fr/p3e/analyse...
Innovation analyses dgcis_mai 2011 / http://www.industrie.gouv.fr/p3e/analyse...
MinistĂšre de l'Ăconomie et des Finances
Â
#ConcoursHB Formation entrepreneuriat Compilation des modules
#ConcoursHB Formation entrepreneuriat Compilation des modules
Bruce Williams
Â
Cours marketing international
Cours marketing international
BONAVENTURE GUILLAUM NGORAN
Â
Stratégies d'exportation du manufacturier (maisons de commerce)
Stratégies d'exportation du manufacturier (maisons de commerce)
Karl Miville de Chene EMBA PACI
Â
Recomendados
CP Salons Creative Publishing, Dem@in le livre et doc@futur : les 28 et 29 ja...
CP Salons Creative Publishing, Dem@in le livre et doc@futur : les 28 et 29 ja...
RPKONFIDENTIELLES
Â
Présentation de Perspectives Commerce
Présentation de Perspectives Commerce
CCI Loiret
Â
Management de l'innovation
Management de l'innovation
Hervé Padilla
Â
Toute.la.fonction.marketing.dunod.2006.necr0mancer
Toute.la.fonction.marketing.dunod.2006.necr0mancer
Adama KARABOUE
Â
Innovation analyses dgcis_mai 2011 / http://www.industrie.gouv.fr/p3e/analyse...
Innovation analyses dgcis_mai 2011 / http://www.industrie.gouv.fr/p3e/analyse...
MinistĂšre de l'Ăconomie et des Finances
Â
#ConcoursHB Formation entrepreneuriat Compilation des modules
#ConcoursHB Formation entrepreneuriat Compilation des modules
Bruce Williams
Â
Cours marketing international
Cours marketing international
BONAVENTURE GUILLAUM NGORAN
Â
Stratégies d'exportation du manufacturier (maisons de commerce)
Stratégies d'exportation du manufacturier (maisons de commerce)
Karl Miville de Chene EMBA PACI
Â
Intervention partenariat innovation ville marseille 24 novembre 2015
Intervention partenariat innovation ville marseille 24 novembre 2015
Aix-Marseille French Tech (Officiel)
Â
DĂ©partement export
DĂ©partement export
Karl Miville de Chene EMBA PACI
Â
Pourquoi et comment faire du commerce international
Pourquoi et comment faire du commerce international
Karl Miville de Chene EMBA PACI
Â
Les intermédiaires et les stratégies de commercialisation
Les intermédiaires et les stratégies de commercialisation
Karl Miville de Chene EMBA PACI
Â
Les stratégies marketing à l'international
Les stratégies marketing à l'international
Mariem SELLAMI
Â
La commercialisation a l'international
La commercialisation a l'international
Paul Angles
Â
Diagnostic export
Diagnostic export
Ahmed Zani
Â
La recherche, l'analyse et la sélection de marchés
La recherche, l'analyse et la sélection de marchés
Karl Miville de Chene EMBA PACI
Â
CV Marie Laetitia Zannettacci
CV Marie Laetitia Zannettacci
Marie Zannettacci
Â
M13 departement export
M13 departement export
Karl Miville de Chene EMBA PACI
Â
Chapitre 3
Chapitre 3
Existo Communications and Socio-Technologies
Â
Diagnostic export
Diagnostic export
Ahmed Zani
Â
L'approvisionnement, l'importation et les douanes
L'approvisionnement, l'importation et les douanes
Karl Miville de Chene EMBA PACI
Â
RĂ©orientation et internationalisation du marketing
RĂ©orientation et internationalisation du marketing
Paul Angles
Â
La gestion du service international
La gestion du service international
Karl Miville de Chene EMBA PACI
Â
Marketing international
Marketing international
Philippe Dancause
Â
Les 5 points_cles_pour_maitriser_un_marche
Les 5 points_cles_pour_maitriser_un_marche
Amel Miaoulis
Â
Retour en images sur 2014 annĂ©e de lâinnovation avec les cci
Retour en images sur 2014 annĂ©e de lâinnovation avec les cci
polenumerique33
Â
Cours de marketing international (1)
Cours de marketing international (1)
Nihal BĂ©n
Â
Concurrence.pptx LAMKIRICH Asma
Concurrence.pptx LAMKIRICH Asma
Asy Lach
Â
Lire envendeejuinnovembre2009
Lire envendeejuinnovembre2009
ecrivains-vendee
Â
Lire envendeedecembre2010juin2011
Lire envendeedecembre2010juin2011
ecrivains-vendee
Â
Mais conteĂșdo relacionado
Mais procurados
Intervention partenariat innovation ville marseille 24 novembre 2015
Intervention partenariat innovation ville marseille 24 novembre 2015
Aix-Marseille French Tech (Officiel)
Â
DĂ©partement export
DĂ©partement export
Karl Miville de Chene EMBA PACI
Â
Pourquoi et comment faire du commerce international
Pourquoi et comment faire du commerce international
Karl Miville de Chene EMBA PACI
Â
Les intermédiaires et les stratégies de commercialisation
Les intermédiaires et les stratégies de commercialisation
Karl Miville de Chene EMBA PACI
Â
Les stratégies marketing à l'international
Les stratégies marketing à l'international
Mariem SELLAMI
Â
La commercialisation a l'international
La commercialisation a l'international
Paul Angles
Â
Diagnostic export
Diagnostic export
Ahmed Zani
Â
La recherche, l'analyse et la sélection de marchés
La recherche, l'analyse et la sélection de marchés
Karl Miville de Chene EMBA PACI
Â
CV Marie Laetitia Zannettacci
CV Marie Laetitia Zannettacci
Marie Zannettacci
Â
M13 departement export
M13 departement export
Karl Miville de Chene EMBA PACI
Â
Chapitre 3
Chapitre 3
Existo Communications and Socio-Technologies
Â
Diagnostic export
Diagnostic export
Ahmed Zani
Â
L'approvisionnement, l'importation et les douanes
L'approvisionnement, l'importation et les douanes
Karl Miville de Chene EMBA PACI
Â
RĂ©orientation et internationalisation du marketing
RĂ©orientation et internationalisation du marketing
Paul Angles
Â
La gestion du service international
La gestion du service international
Karl Miville de Chene EMBA PACI
Â
Marketing international
Marketing international
Philippe Dancause
Â
Les 5 points_cles_pour_maitriser_un_marche
Les 5 points_cles_pour_maitriser_un_marche
Amel Miaoulis
Â
Retour en images sur 2014 annĂ©e de lâinnovation avec les cci
Retour en images sur 2014 annĂ©e de lâinnovation avec les cci
polenumerique33
Â
Cours de marketing international (1)
Cours de marketing international (1)
Nihal BĂ©n
Â
Concurrence.pptx LAMKIRICH Asma
Concurrence.pptx LAMKIRICH Asma
Asy Lach
Â
Mais procurados
(20)
Intervention partenariat innovation ville marseille 24 novembre 2015
Intervention partenariat innovation ville marseille 24 novembre 2015
Â
DĂ©partement export
DĂ©partement export
Â
Pourquoi et comment faire du commerce international
Pourquoi et comment faire du commerce international
Â
Les intermédiaires et les stratégies de commercialisation
Les intermédiaires et les stratégies de commercialisation
Â
Les stratégies marketing à l'international
Les stratégies marketing à l'international
Â
La commercialisation a l'international
La commercialisation a l'international
Â
Diagnostic export
Diagnostic export
Â
La recherche, l'analyse et la sélection de marchés
La recherche, l'analyse et la sélection de marchés
Â
CV Marie Laetitia Zannettacci
CV Marie Laetitia Zannettacci
Â
M13 departement export
M13 departement export
Â
Chapitre 3
Chapitre 3
Â
Diagnostic export
Diagnostic export
Â
L'approvisionnement, l'importation et les douanes
L'approvisionnement, l'importation et les douanes
Â
RĂ©orientation et internationalisation du marketing
RĂ©orientation et internationalisation du marketing
Â
La gestion du service international
La gestion du service international
Â
Marketing international
Marketing international
Â
Les 5 points_cles_pour_maitriser_un_marche
Les 5 points_cles_pour_maitriser_un_marche
Â
Retour en images sur 2014 annĂ©e de lâinnovation avec les cci
Retour en images sur 2014 annĂ©e de lâinnovation avec les cci
Â
Cours de marketing international (1)
Cours de marketing international (1)
Â
Concurrence.pptx LAMKIRICH Asma
Concurrence.pptx LAMKIRICH Asma
Â
Destaque
Lire envendeejuinnovembre2009
Lire envendeejuinnovembre2009
ecrivains-vendee
Â
Lire envendeedecembre2010juin2011
Lire envendeedecembre2010juin2011
ecrivains-vendee
Â
Lire envendeedecembre2009juin2010
Lire envendeedecembre2009juin2010
ecrivains-vendee
Â
Lire envendeejuindecembre2010
Lire envendeejuindecembre2010
ecrivains-vendee
Â
Juillet2006
Juillet2006
ecrivains-vendee
Â
Lire en vendée 25 novembre2012
Lire en vendée 25 novembre2012
ecrivains-vendee
Â
Lire envendeedecembre2011mars2012
Lire envendeedecembre2011mars2012
ecrivains-vendee
Â
Juillet2007
Juillet2007
ecrivains-vendee
Â
Lire 28
Lire 28
ecrivains-vendee
Â
Ă©Conomie durable
Ă©Conomie durable
Rcoutouly
Â
Abe comptabilité financement fisalite 2011
Abe comptabilité financement fisalite 2011
impulse.brussels
Â
La détermination du résultat fiscal
La détermination du résultat fiscal
Bhar Anis
Â
Variation des stocks
Variation des stocks
Mustapha Benaboud
Â
75.lexique des termes administratif
75.lexique des termes administratif
Karim Salami
Â
La base imposable par is
La base imposable par is
jakania
Â
TPE/PME : Les clés de succÚs pour répondre aux appels d'offres - France Marchés
TPE/PME : Les clés de succÚs pour répondre aux appels d'offres - France Marchés
FranceMarches
Â
Clé 1.Définir ses objectifs
Clé 1.Définir ses objectifs
L/A Solutions.ch
Â
Guide pratique-dematerialisation-mp
Guide pratique-dematerialisation-mp
MinistĂšre de l'Ăconomie et des Finances
Â
Guide de campagne pour les législatives destinés aux candidats CRC aux Comores
Guide de campagne pour les législatives destinés aux candidats CRC aux Comores
Djamal Msa Ali
Â
Guide des marchés publics de communication
Guide des marchés publics de communication
Cap'Com
Â
Destaque
(20)
Lire envendeejuinnovembre2009
Lire envendeejuinnovembre2009
Â
Lire envendeedecembre2010juin2011
Lire envendeedecembre2010juin2011
Â
Lire envendeedecembre2009juin2010
Lire envendeedecembre2009juin2010
Â
Lire envendeejuindecembre2010
Lire envendeejuindecembre2010
Â
Juillet2006
Juillet2006
Â
Lire en vendée 25 novembre2012
Lire en vendée 25 novembre2012
Â
Lire envendeedecembre2011mars2012
Lire envendeedecembre2011mars2012
Â
Juillet2007
Juillet2007
Â
Lire 28
Lire 28
Â
Ă©Conomie durable
Ă©Conomie durable
Â
Abe comptabilité financement fisalite 2011
Abe comptabilité financement fisalite 2011
Â
La détermination du résultat fiscal
La détermination du résultat fiscal
Â
Variation des stocks
Variation des stocks
Â
75.lexique des termes administratif
75.lexique des termes administratif
Â
La base imposable par is
La base imposable par is
Â
TPE/PME : Les clés de succÚs pour répondre aux appels d'offres - France Marchés
TPE/PME : Les clés de succÚs pour répondre aux appels d'offres - France Marchés
Â
Clé 1.Définir ses objectifs
Clé 1.Définir ses objectifs
Â
Guide pratique-dematerialisation-mp
Guide pratique-dematerialisation-mp
Â
Guide de campagne pour les législatives destinés aux candidats CRC aux Comores
Guide de campagne pour les législatives destinés aux candidats CRC aux Comores
Â
Guide des marchés publics de communication
Guide des marchés publics de communication
Â
Semelhante a guide-marches-publics
innovation et projets innovants (3).pptx
innovation et projets innovants (3).pptx
FatimaElMoukhtari1
Â
Innovation et projets innovants (2)
Innovation et projets innovants (2)
Fatimaelmokhtari1
Â
Achats et silver economie quelle contribution
Achats et silver economie quelle contribution
carole demolliens
Â
Marketing de l'innovation
Marketing de l'innovation
Mehdi Semlali
Â
Atelier spot « La normalisation volontaire : un levier de développement ! »
Atelier spot « La normalisation volontaire : un levier de développement ! »
PEXE
Â
Cartographie des compétences clés du business developer en innovation et du c...
Cartographie des compétences clés du business developer en innovation et du c...
Toulouse, France
Â
Livre Blanc Innovation et Voix des clients
Livre Blanc Innovation et Voix des clients
Kantar
Â
Programme 2006 Techlead
Programme 2006 Techlead
regionalpartner56
Â
Osez l'innovation
Osez l'innovation
Chambre de Commerce et d'Industrie de Reims et d'Epernay
Â
Guide pratique "Osez l'innovation dans les services" (Octobre 2012)
Guide pratique "Osez l'innovation dans les services" (Octobre 2012)
Alain KHEMILI
Â
Guide Pratique "Osez innovation dans les services"
Guide Pratique "Osez innovation dans les services"
Alain KHEMILI
Â
Miser sur le digital pour lancer un nouveau produit sur le marché- Atelier-SU...
Miser sur le digital pour lancer un nouveau produit sur le marché- Atelier-SU...
Afef Ben Youssef
Â
Soutenance mémoire master digital marketing
Soutenance mémoire master digital marketing
Philippe JEAN-BAPTISTE, Executive MBA, MSc, MA
Â
Pierre Lachaize - « Commande publique et innovation » : lancement du groupe d...
Pierre Lachaize - « Commande publique et innovation » : lancement du groupe d...
The Shift Project
Â
L innovation
L innovation
ghizlane bennour
Â
Introduction Ă lâĂ©conomie crĂ©ative
Introduction Ă lâĂ©conomie crĂ©ative
EasyNove
Â
30613
30613
Boris PUGENS
Â
Innovation: Une stratégie Bùtie sur Mesure
Innovation: Une stratégie Bùtie sur Mesure
Islem Yezza
Â
RĂ©ponses Ă la crise Covid-19 Fit4Resilience
RĂ©ponses Ă la crise Covid-19 Fit4Resilience
Paperjam_redaction
Â
SUR LA VOIE RAPIDE - Guide de lâinnovation Ă l'intention des petites et moyen...
SUR LA VOIE RAPIDE - Guide de lâinnovation Ă l'intention des petites et moyen...
CollectiveKnowledge
Â
Semelhante a guide-marches-publics
(20)
innovation et projets innovants (3).pptx
innovation et projets innovants (3).pptx
Â
Innovation et projets innovants (2)
Innovation et projets innovants (2)
Â
Achats et silver economie quelle contribution
Achats et silver economie quelle contribution
Â
Marketing de l'innovation
Marketing de l'innovation
Â
Atelier spot « La normalisation volontaire : un levier de développement ! »
Atelier spot « La normalisation volontaire : un levier de développement ! »
Â
Cartographie des compétences clés du business developer en innovation et du c...
Cartographie des compétences clés du business developer en innovation et du c...
Â
Livre Blanc Innovation et Voix des clients
Livre Blanc Innovation et Voix des clients
Â
Programme 2006 Techlead
Programme 2006 Techlead
Â
Osez l'innovation
Osez l'innovation
Â
Guide pratique "Osez l'innovation dans les services" (Octobre 2012)
Guide pratique "Osez l'innovation dans les services" (Octobre 2012)
Â
Guide Pratique "Osez innovation dans les services"
Guide Pratique "Osez innovation dans les services"
Â
Miser sur le digital pour lancer un nouveau produit sur le marché- Atelier-SU...
Miser sur le digital pour lancer un nouveau produit sur le marché- Atelier-SU...
Â
Soutenance mémoire master digital marketing
Soutenance mémoire master digital marketing
Â
Pierre Lachaize - « Commande publique et innovation » : lancement du groupe d...
Pierre Lachaize - « Commande publique et innovation » : lancement du groupe d...
Â
L innovation
L innovation
Â
Introduction Ă lâĂ©conomie crĂ©ative
Introduction Ă lâĂ©conomie crĂ©ative
Â
30613
30613
Â
Innovation: Une stratégie Bùtie sur Mesure
Innovation: Une stratégie Bùtie sur Mesure
Â
RĂ©ponses Ă la crise Covid-19 Fit4Resilience
RĂ©ponses Ă la crise Covid-19 Fit4Resilience
Â
SUR LA VOIE RAPIDE - Guide de lâinnovation Ă l'intention des petites et moyen...
SUR LA VOIE RAPIDE - Guide de lâinnovation Ă l'intention des petites et moyen...
Â
guide-marches-publics
1.
GuidePromouvoir les solutions innovantes
à travers les marchés publics
2.
3.
© 2015 Luxinnovation
GIE Les contenus de ce guide ont été rédigés par le Dr Frank Valencia - franck.valencia@icn-groupe.fr. GuidePromouvoir les solutions innovantes à travers les marchés publics
4.
5.
PRĂFACE La compĂ©titivitĂ© de
lâĂ©conomie luxembourgeoise et sa diversification reposent en grande partie sur sa capacitĂ© Ă innover afin de crĂ©er des biens et services Ă haute valeur ajoutĂ©e. Par le biais de divers rĂ©gimes dâaides, le ministĂšre de lâEconomie poursuit une politique active de soutien aux entreprises qui investissent dans la recherche, le dĂ©veloppement et lâinnovation. Ainsi, un nombre croissant de nouvelles solutions performantes et durables sont mises au point chaque annĂ©e, notamment par les PME. LâEtat, et avec lui, lâensemble des pouvoirs publics, se doit de mettre en Ćuvre une politique des achats qui ne se limite pas seulement Ă lâapprovisionnement en solutions classiques qui ont fait leurs preuves, mais elle doit aussi prendre en compte des nouveaux produits et services innovants et durables dĂ©veloppĂ©s par les entreprises privĂ©es et qui permettront dâamĂ©liorer les services publics rendus. Pourtant, dans la pratique, les acheteurs publics visent souvent Ă limiter les risques. Câest une attitude tout Ă fait louable Ă©tant donnĂ©e la responsabilitĂ© qui leur incombe, mais elle rĂ©duit quelques fois les possibilitĂ©s pour nos entreprises dâappliquer leurs innovations pour que nous puissions tous en profiter. La lĂ©gislation nationale sur les marchĂ©s publics offre pourtant un cadre adaptĂ© pour atteindre cet objectif. Dans ce sens, jâai donc demandĂ© Ă Luxinnovation, lâAgence nationale pour la promotion de lâinnovation et de la recherche, dâĂ©laborer un guide de bonnes pratiques visant Ă favoriser lâaccĂšs aux marchĂ©s publics pour les entreprises innovantes. Ce guide se veut simple et agrĂ©mentĂ© dâexemples concrets. Il est destinĂ© aux pouvoirs adjudicateurs, et au-delĂ Ă tout acheteur qui pourra y trouver des moyens de laisser une chance Ă lâinnovation sans prendre de risque inconsidĂ©rĂ©. Le guide couvre toutes les Ă©tapes depuis lâidentification du besoin, lâanalyse du marchĂ© jusquâĂ la prĂ©paration du cahier des charges et lâexĂ©cution du marchĂ©. Au-delĂ de ce guide, Luxinnovation veillera Ă rendre les innovations plus visibles afin que lâinnovation « Made in Luxembourg » soit connue et reconnue au niveau international. Etienne Schneider Ministre de lâEconomie
6.
7.
VOUS, pouvoirs adjudicateurs,
assurez des ser- vices publics de qualitĂ© et portez la responsabilitĂ© de leur mise en Ćuvre ; NOUS, Luxinnovation, accompagnons les efforts de recherche-dĂ©veloppement-innovation portĂ©s par nos entreprises nationales qui aboutissent Ă des solutions innovantes ; Couvrir les besoins des citoyens par des solutions innovantes prĂ©sente un double avantage. Le meilleur rapport qualitĂ© de service â prix peut ĂȘtre obtenu tandis que les entreprises accĂ©lĂšrent la mise sur le marchĂ© des solutions issues de leurs investissements. Ce guide propose quelques outils pour rĂ©pondre Ă cet objectif. Luxinnovation souhaite avant tout Ă travers cette action provoquer une prise en compte plus systĂ©matique de lâinnovation dans les marchĂ©s publics et faire connaĂźtre les solutions innovantes ayant bĂ©nĂ©ficiĂ© dâun soutien public. Le site www. innovativesolutions.lu prĂ©sente ainsi des produits ou services disponibles dans diffĂ©rents domaines : traitement de lâeau, santĂ©, mobilitĂ©, etc⊠Au cours de ces prochains mois, Luxinnovation aura Ă cĆur de faciliter le dialogue entre pouvoirs adjudicateurs et entreprises pour comprendre et lever dâĂ©ventuelles barriĂšres. La proximitĂ© des acteurs, la qualitĂ© du dialogue et lâapproche consensuelle doivent permettre au Luxembourg dâĂȘtre un modĂšle europĂ©en en matiĂšre dâachat public de solutions innovantes pour les bĂ©nĂ©fices mutuels des citoyens et de nos entreprises. Pascal Fabing Responsable des Programmes de Financement Nationaux Luxinnovation
8.
9.
TABLE DES MATIĂRES 1. SYNTHĂSE DES PROPOSITIONS
11 En amont de lâachat 12 La prĂ©paration du marchĂ© 13 Le choix de la procĂ©dure 13 Le suivi du marchĂ© et le partage dâexpĂ©riences 14 2. INTRODUCTION 15 Soutenir lâinnovation Ă travers les marchĂ©s publics 16 DĂ©finition de lâinnovation 16 Lâinnovation au Luxembourg 17 Avantages de lâinnovation 17 Principaux freins Ă lâinnovation dans les marchĂ©s publics 18 RĂ©serves 18 3. LES LEVIERS EN AMONT DE LâACHAT 19 DĂ©velopper les interactions entre les acheteurs et les fournisseurs 20 DĂ©velopper la connaissance du marchĂ© afin de mieux apprĂ©hender ses capacitĂ©s dâinnovation 20 Quelques exemples dâoutils pour organiser une veille 21 DĂ©velopper un environnement informatif favorable Ă lâinnovation 24 4. UNE PRĂPARATION ADĂQUATE DU MARCHĂ 25 AmĂ©liorer la formulation du besoin de maniĂšre Ă susciter lâinnovation 26 Exprimer les spĂ©cificitĂ©s du besoin dans un cahier des charges fonctionnel 26 Autoriser et encourager les variantes 28 Doser savamment les criteres de selection 30 Raisonner en « coĂ»t complet » 32 Fixer des critĂšres dâattribution valorisant les solutions innovantes 35 Evaluer le caractĂšre innovant des offres 37 GĂ©rer des risques liĂ©s Ă la mise en place de procĂ©dures favorisant lâinnovation 38 5. LE CHOIX DE LA PROCĂDURE 41 ProcĂ©dures au service de lâinnovation prĂ©vue par le droit national 42 ProcĂ©dures au service de lâinnovation prĂ©vue par le droit de lâUnion europĂ©enne 48 6. LE SUIVI DU MARCHĂ 51 Accompagner et faciliter lâexĂ©cution du contrat 52 Le partage dâexpĂ©rience 52
10.
11.
Guide 11 1.SYNTHĂSE DES PROPOSITIONS LâintĂ©gration dâune dimension
dâinnovation dans les achats publics prĂ©sente de nom- breux avantages. Ce guide a pour objectif de fournir des outils aux pouvoirs adjudicateurs qui veulent mettre en Ćuvre une politique de marchĂ©s publics favorable Ă lâinnovation. Il fournit des conseils pratiques pour intĂ©grer une dimension dâinnovation dans chaque Ă©tape du processus de lâachat.
12.
Guide 12 EN AMONT DE
LâACHAT âąâą DĂ©velopper une stratĂ©gie dâachat sur la base dâune Ă©tude de marchĂ© afin dâidentifier le besoin non satisfait et dĂ©terminer le potentiel dâinnovation du marchĂ©. âąâą Recourir le cas Ă©chĂ©ant Ă la centrale dâachat. âąâą Collecter des informations auprĂšs dâorganisation (consulter lâoffice des brevets, visiter les salons professionnels, organiser des journĂ©es dâinformations, workshop avec des experts, dĂ©velopper un website) afin de prendre conscience de la dynamique du marchĂ© et des derniĂšres technologies et innovations. âąâą DĂ©velopper la communication et encourager lâinteraction entre les opĂ©rateurs Ă©conomiques, les pouvoir adjudicateurs et la communautĂ© scientifique (prĂ©avis, webpage). âąâą Encourager un dialogue constructif entre les opĂ©rateurs Ă©conomiques pour favoriser la dĂ©finition de solutions adaptĂ©es de la part de lâindustrie ou du monde universitaire.
13.
Guide 13 LA PRĂPARATION DU MARCHĂ âąâą
AmĂ©liorer les invitations Ă lâoffre basĂ©es sur les fonctions et performances en sorte que le besoin tel que dĂ©fini par le pouvoir adjudicateur soit exprimĂ© sous une forme fonctionnelle dans le cahier des charges, par exemple sous forme de performances. (besoin exprimant un rĂ©sultat Ă atteindre). âąâą Fixer des objectifs chiffrĂ©s de performance en termes de niveaux dâactivitĂ©s, de qualitĂ© de service, dâefficacitĂ© Ă©nergĂ©tique ou dâincidences Ă©cologiques etc. âąâą Obtenir des engagements de performances mesurables. âąâą Autoriser les variantes. âąâą Ne pas focaliser lâattribution dâun marchĂ© sur le critĂšre du prix et tenir compte du coĂ»t complet (faire la diffĂ©rence entre le coĂ»t direct dâune acquisition et les coĂ»ts totaux, ĂȘtre en mesure de calculer le coĂ»t du cycle de vie). LE CHOIX DE LA PROCĂDURE âąâą Choisir la procĂ©dure facilitant la formation dâoffres innovantes en fonction du marchĂ© et du besoin du pouvoir adjudicateur. âąâą Recourir Ă lâallotissement (segmentation affinĂ©e du pĂ©rimĂštre des lots grĂące aux informations recueillies en amont sur la structure du segment dâachat, utilisation de la technique des petits lots pour encourager la participation des PME).
14.
Guide 14 LE SUIVI DU
MARCHĂ ET LE PARTAGE DâEXPĂRIENCES âąâą DĂ©velopper le partage dâexpĂ©riences entre pouvoirs adjudicateurs pour identifier les bonnes pratiques tant au niveau des procĂ©dures que des solutions innovantes. âąâą DĂ©velopper la pratique des attestations de bonne exĂ©cution. âąâą Investir dans la formation spĂ©cialisĂ©e en professionnalisant les acheteurs ou en recrutant des agents compĂ©tents et expĂ©rimentĂ©s.
15.
2.INTRODUCTION Guide 15
16.
Guide 16 DĂFINITION DE LâINNOVATION Lâinnovation, dans
le cadre de ce guide, est comprise au sens large du terme et concerne la stimulation et lâexploitation rĂ©ussie de nouvelles idĂ©es dans le but de rĂ©soudre des problĂšmes de marchĂ©s publics de façon efficace. Les concepts dâimagination et de crĂ©ativitĂ© intellectuelle sont au cĆur de cette dĂ©finition. Si lâinnovation est souvent expliquĂ©e comme le processus de transformation des connaissances en produits et services qui peuvent ĂȘtre vendus Ă des clients, innover ne veut pas nĂ©cessairement dire inventer quelque chose de complĂštement nouveau. Dans beaucoup de cas, une innovation est une transformation dâun produit existant en un produit nouveau, amĂ©liorĂ© et/ou plus performant, on parle alors dâinnovation incrĂ©mentale. Dans les cas oĂč lâinnovation est une transformation radicale qui modifie les comportements des utilisateurs, on parle dâinnovation de rupture. DiffĂ©rents degrĂ©s sont ainsi envisageables dans lâinnovation. Il existe des techniques de gestion de lâinnovation (« Innovation Management Techniques » ou « IMTs ») qui sont des outils simples qui peuvent aider Ă trans- former une idĂ©e nouvelle en succĂšs commercial. SOUTENIR LâINNOVATION Ă TRAVERS LES MARCHĂS PUBLICS Ce guide a pour objectif de fournir des outils aux pouvoirs adjudicateurs qui veulent mettre en Ćuvre une politique de marchĂ©s publics favorable Ă lâinnovation. Il permet notamment dâutiliser au mieux les souplesses offertes par les rĂšgles rĂ©gissant les marchĂ©s publics afin dâexploiter le pouvoir innovant du marchĂ©. Ce guide constitue une aide pour les acheteurs publics souhaitant mettre en place des mĂ©thodes susceptibles de repĂ©rer et capter lâinnovation dans leur politique dâachat tout en respectant le principe de satisfaction du besoin avec des moyens contraints. Il a aussi pour objectif dâencourager les pouvoirs adjudicateurs Ă prendre en compte lâinnovation dans lâacte et la politique dâachat. Il constitue la premiĂšre Ă©tape dâune Ă©volution vers un cadre plus propice Ă lâinnovation. Ce guide est destinĂ© aux principaux acheteurs publics souhaitant sâengager dans un processus de promotion de lâinnovation par la commande publique. Il constitue une amorce de rĂ©flexion et le lecteur est invitĂ© Ă contribuer Ă ce processus tout en permettant le partage dâexpertise en nous Ă©crivant Ă lâadresse suivante : pascal.fabing@luxinnovation.lu.
17.
Guide 17 LâINNOVATION AU LUXEMBOURG Le Grand-DuchĂ©
est sans conteste une terre propice Ă lâinnovation. Le dĂ©veloppement des activitĂ©s liĂ©es Ă la recherche, au dĂ©veloppement et Ă lâinnovation (RDI) est une prioritĂ© du gouvernement luxembourgeois qui vise, entre autres objectifs, Ă permettre une diversification Ă©conomique, une augmentation de la compĂ©titivitĂ© des entreprises ainsi que lâĂ©dification dâune sociĂ©tĂ© de la connaissance. La Commission europĂ©enne publie chaque annĂ©e le tableau de bord de lâUnion de lâinnovation afin de permettre une Ă©valuation comparative des rĂ©sultats en matiĂšre dâinnovation des Ătats membres de lâUnion europĂ©enne. Il prĂ©sente Ă©galement les points forts et les points faibles de leurs systĂšmes de recherche et dâinnovation respectifs. Selon le tableau de bord de 2014, le Luxembourg se classe au 5Ăšme rang europĂ©en et au 1er rang en tant que pays le plus performant du groupe des « suiveurs de lâinnovation ». Luxinnovation est lâAgence nationale pour la promotion de lâinnovation et de la recherche au Luxembourg. Par sa double position, Ă la fois sur le terrain avec les entreprises et les instituts de recherche et trĂšs proche des autoritĂ©s en charge des politiques liĂ©es Ă lâinnovation et la recherche, elle est au cĆur du systĂšme national dâinnovation et de recherche et peut fournir une aide prĂ©cieuse Ă tous les acteurs souhaitant sâengager dans une dĂ©marche favorisant lâinnovation. AVANTAGES DE LâINNOVATION Lâinnovation permet de poursuivre des objectifs sociĂ©taux (dĂ©veloppement durable, qualitĂ© des services publics, stimulation de lâentrepreneuriat, etc.). Elle peut en outre et surtout constituer un levier pour dynamiser lâactivitĂ© et amĂ©liorer le service rendu dans le cadre dâune dĂ©marche gagnant-gagnant, devenant ainsi un facteur de croissance et dâemploi. Lâinnovation permet de rĂ©soudre des problĂšmes de façon crĂ©ative, dâapporter un meilleur rapport qualitĂ©/prix pour le contribuable et constitue un stimulus pour lâindustrie nationale en crĂ©ant de nouveaux produits et services favorisant la croissance Ă©conomique. Elle constitue enfin un outil de compĂ©tition pour faire face aux Ă©conomies Ă©mergentes. Lâinnovation est aussi profitable aux consommateurs qui peuvent bĂ©nĂ©ficier Ă la fois de produits nouveaux et de produits amĂ©liorĂ©s. Par exemple, des innovations permettent souvent de faciliter lâutilisation de produits dĂ©jĂ existants.
18.
Guide 18 PRINCIPAUX FREINS Ă LâINNOVATION
DANS LES MARCHĂS PUBLICS Plusieurs facteurs limitent souvent la prise en compte des solutions innovantes dans les marchĂ©s publics : âąâą Une commande trop prĂ©cise pour laisser au marchĂ© lâinitiative de la solution en laissant les entreprises proposer des idĂ©es nouvelles. âąâą La diffĂ©renciation des offres se fait principale- ment sur le prix et les dĂ©lais. âąâą Manque dâexpĂ©rience, de mĂ©thodologie et dâexpertise de la part des opĂ©rateurs Ă©conomiques. âąâą Absence de relation de travail Ă©troite entre la demande et lâoffre. Pas assez de rapproche- ments entre les pouvoirs adjudicateurs, les fournisseurs et le monde universitaire. âąâą Peu dâidentification prĂ©cise du besoin. âąâą Aversion des opĂ©rateurs Ă©conomiques au risque. âąâą ComplexitĂ© du processus dâachat excessive- ment normatif et pesant. âąâą Peu de place laissĂ©e aux alternatives dans la formulation dâune offre. Ce guide vous offre des conseils pratiques pour surmonter ces obstacles. RĂSERVES Les Ă©lĂ©ments fournis dans ce guide sont indicatifs et ne prĂ©tendent pas ĂȘtre pertinents pour lâensemble des situations, les effets des leviers identifiĂ©s Ă©tant variables dâun cas Ă lâautre. En outre, toutes les questions de marchĂ©s publics ne requiĂšrent pas de solution innovante. Si les risques de dĂ©veloppement dâune telle solution sont disproportionnĂ©s par rapport aux bĂ©nĂ©fices escomptĂ©s, il convient naturellement de sâorienter vers une solution connue et testĂ©e. Enfin, la politique des marchĂ©s publics Ă elle seule ne peut suffire Ă susciter un intĂ©rĂȘt plus grand pour lâinnovation. Il faut une politique dâinnovation globale, lâachat public nâest quâun outil parmi dâautres pour stimuler efficacement la demande en innovation.
19.
3.LES LEVIERS EN AMONT DE
LâACHAT Guide 19
20.
Guide 20 DĂVELOPPER LES INTERACTIONS ENTRE LES
ACHETEURS ET LES FOURNISSEURS Rapprocher le service achat du pouvoir adjudicateur des opĂ©rateurs Ă©conomiques en dĂ©veloppant la communication en amont de lâachat. Publier lâintention dâachat et lâavis de prĂ©-information. DĂVELOPPER LA CONNAISSANCE DU MARCHĂ AFIN DE MIEUX APPRĂHENDER SES CAPACITĂS DâINNOVATION âąâą OrganiseruneveilleactivepourmieuxconnaĂźtre le marchĂ© (cerner les offres des opĂ©rateurs Ă©conomiques, lâĂ©tat de la concurrence, la capacitĂ© dâinnovation du secteur) SystĂ©matiser les Ă©tudes de marchĂ© (Ă©tat de lâart, capacitĂ©s de rĂ©ponse des entreprises, niveau de concurrence, comparaison du coĂ»t du fournisseur traditionnel avec celui innovant etcâŠ). âąâą DĂ©finir un coordonnateur chargĂ© de cette veille (service achat ou services techniques opĂ©rationnels).
21.
Guide 21 QUELQUES EXEMPLES DâOUTILS POUR ORGANISER
UNE VEILLE : LUXINNOVATION anime le site www.innovativesolutions.lu qui prĂ©sente des solutions innovantes dĂ©veloppĂ©es avec le soutien des aides publiques au Luxembourg. Luxinnovation est Ă©galement partenaire du rĂ©seau Enterprise Europe Network, proposant le plus grand marchĂ© des technologies en Europe : http://www.innovation.public.lu/fr/marche- technologies/index.php. NEOBUILD www.neobuild.lu est une initiative du Conseil pour le DĂ©veloppement Economique de la Construction qui propose notamment une plate- forme dâĂ©valuation de solutions innovantes dans le domaine de la contruction. LE PORTAIL EUROPĂEN DĂDIĂ Ă LâACHAT DE SOLUTIONS INNOVANTES www.innovation-procurement.org propose un centre de ressources, des outils ainsi quâun rĂ©pertoire dâinitiatives en matiĂšre dâachat de solutions innovantes classĂ©es par secteur. LA PLATEFORME HAPPI www.happi-project.eu, mise en Ćuvre par un consortium europĂ©en auquel contribue la FĂ©dĂ©ration des HĂŽpitaux Luxembourgeois, prĂ©sente des solutions adaptĂ©es aux besoins des personnes ĂągĂ©es.
22.
Guide 22 âąâą ConstruireunrĂ©seaudepartagedelâinformation (Ă©lĂ©ments techniques,
concurrence, brevets, normes, Ă©volutions rĂ©glementaires, procĂ©dĂ©s innovants etcâŠ) Les salons, colloques, revues spĂ©ciali- sĂ©es1 , forums, sites internet des entre- prises et dâinstitutions spĂ©cialisĂ©es, orga- nisations professionnelles et chambres de commerce donnent accĂšs Ă ce type dâinformations. âąâą Utiliser la technique de la « centrale dâachat » Les pouvoirs adjudicateurs ont la libertĂ© de recourir Ă des centrales dâachat pour acquĂ©rir des travaux, fournitures ou services. Selon lâarticle 3.9 de la loi du 25 juin 2009 sur les marchĂ©s publics, une « centrale dâachat » est un pouvoir adjudicateur qui acquiert des fournitures ou des services destinĂ©s Ă des pouvoirs adjudicateurs ou passe des marchĂ©s publics ou conclut des accords-cadres de travaux, de fournitures ou de services destinĂ©s Ă des pouvoirs adjudicateurs. 1 Le magazine « FOCUS on Research and Innovation in Luxembourg » publiĂ© par Luxinnovation et diffusĂ© Ă des entreprises, universitĂ©s, investisseurs et dĂ©cideurs politiques dans plus de 100 pays et dont lâobjectif est de promouvoir la science, la technologie et lâinnovation au Luxembourg auprĂšs dâun vaste public international participe Ă ce partage de lâinformation. La technique de la centrale dâachat permet de concrĂ©tiser des coopĂ©rations entre pouvoirs adjudicateurs en rĂ©pondant Ă plusieurs objectifs, dont notamment : âąâą Le partage de bonnes pratiques et de la connaissance du marchĂ©, âąâą La massification de la demande pour impacter les prix, âąâą La rĂ©alisation dâĂ©conomies dâĂ©chelle en « externalisant » de nombreux aspects de la procĂ©dure de passation ou du suivi de lâexĂ©cution du marchĂ© en recourant Ă un service commun.
23.
Guide 23 EX EM PLE CENTRALE DâACHAT MISE
EN ĆUVRE PAR LA FĂDĂRATION DES HĂPITAUX LUXEMBOURGEOIS La FĂ©dĂ©ration des HĂŽpitaux Luxembourgeois2 (FHL) a recours Ă la technique de centrale dâachat pour dĂ©ployer son activitĂ© « achat commun » dans divers domaines, dont les principaux sont lâachat de mĂ©dicaments, de petits dispositifs mĂ©dicaux, de matĂ©riel lourd dâimagerie mĂ©dicale et en matiĂšre non mĂ©dicale, notamment pour des services informatiques. Cette activitĂ© a trouvĂ© son origine, dans les annĂ©es 1990, dans des coopĂ©rations entre acheteurs hospitaliers, notamment pharmaciens. Elle est aujourdâhui structurĂ©e autour dâun rĂ©seau de groupements dâachat spĂ©cialisĂ©s, composĂ©s dâacheteurs hospitaliers, connectĂ©s Ă une Ă©quipe interne de la FHL. LâactivitĂ© est coordonnĂ©e par un comitĂ© de pilotage faisant rapport au conseil dâadministration de la FHL, celui-ci Ă©tant composĂ© de reprĂ©sentants des directions des HĂŽpitaux. En pratique, cette technique rĂ©side dans une coopĂ©ration contractuelle, moyennant conclusion de conventions, dĂ©nommĂ©es « conventions de centrale dâachat ». Une convention est en principe conclue prĂ©alablement Ă chaque procĂ©dure de passation de marchĂ© et dĂ©crit le projet, le type de procĂ©dure envisagĂ©, identifie les participants au projet et valide les documents de soumission. 2 La FĂ©dĂ©ration des HĂŽpitaux Luxembourgeois est lâassociation groupant lâensemble des Ă©tablissements hospitaliers du Grand- DuchĂ© de Luxembourg. La FHL Ă©labore la stratĂ©gie du secteur hospitalier, reprĂ©sente ses membres auprĂšs des autoritĂ©s et met en Ćuvre certains services communs des Ă©tablissements hospitaliers.
24.
Guide 24 La convention régit
notamment : âąâą La rĂ©partition des missions entre pouvoirs adjudicateurs dans le cadre de la procĂ©dure. La convention dĂ©signe la partie qui rĂ©alisera les diligences procĂ©durales Ă effectuer par le pouvoir adjudicateur aux termes de la loi sur les marchĂ©s publics et de son rĂšglement dâexĂ©cution, tels que la communication avec les soumissionnaires potentiels, la prĂ©paration et lâenvoi des questions/rĂ©ponses, lâouverture des offres, la notification des dĂ©cisions dâattribution et de rejet dâoffres et la communication de leurs motifs. âąâą Le processus dĂ©cisionnel, avec identification et dĂ©finition de la composition dâun organe prĂ©parant les dĂ©cisions et Ă©tablissant le rapport dâanalyse des offres qui servira de support aux dĂ©cisions de lâorgane compĂ©tent pour les prendre. âąâą La coopĂ©ration entre pouvoirs adjudica- teurs dans le cadre de lâexĂ©cution du marchĂ©. Une convention de centrale dâachat peut ain- si prĂ©voir quâen vue dâĂ©laborer des prises de position collectives, les parties sâinformeront mutuellement des Ă©ventuelles dĂ©faillances contractuelles de leur cocontractant commun. Dans le cadre de son activitĂ© « achat commun », la FHL est la centrale dâachat. Les gestionnaires des projets sont des conseillers juridiques qui sont membres du personnel de la FHL. Ils coordonnent des groupes de travail composĂ©s de spĂ©cialistes issus des hĂŽpitaux. DĂVELOPPER UN ENVIRONNEMENT INFORMATIF FAVORABLE Ă LâINNOVATION âą CrĂ©er un point de contact sur le site internet de lâacheteur pour encourager les dĂ©marches spontanĂ©es (contact « achat innovant » aisĂ©ment identifiable). âą CrĂ©er un portail dâinformation oĂč sont mentionnĂ©s les produits/solutions innovantes recherchĂ©es. âą CrĂ©er une plateforme dâĂ©change dâidĂ©es (sys- tĂšme ouvert et collaboratif), une rubrique « boite Ă idĂ©es ». âą CrĂ©er une base de donnĂ©es « fournisseur ». âą Recourir au « sourcing » (recherche et Ă©va- luation dâopĂ©rateurs Ă©conomiques innovants) ou recourir Ă un organisme spĂ©cialisĂ© dans le « sourcing ».
25.
4.UNE PRĂPARATION ADĂQUATE DU MARCHĂ
Guide 25
26.
Guide 26 EXPRIMER LES SPĂCIFICITĂS DU
BESOIN DANS UN CAHIER DES CHARGES FONCTIONNEL Le besoin tel que dĂ©fini prĂ©cĂ©demment doit ĂȘtre exprimĂ© sous une forme fonctionnelle dans le cahier des charges, câest-Ă -dire sous forme de performances, dâexigences fonctionnelles dĂ©crivant un rĂ©sultat Ă atteindre en laissant toute libertĂ© quant aux moyens pour y parvenir. Le niveau de flexibilitĂ© autorisĂ© autour des objectifs de performance doit ĂȘtre indiquĂ©. Lâarticle 165 du rĂšglement grand-ducal du 3 aoĂ»t 2009 portant exĂ©cution de la loi du 25 juin 2009 sur les marchĂ©s publics prĂ©voit que les spĂ©cifications techniques figurant dans le cahier des charges peuventĂȘtreformulĂ©esentermesdeperformances ou dâexigences fonctionnelles pouvant inclure des caractĂ©ristiques environnementales. Elles doivent cependant ĂȘtre suffisamment prĂ©cises pour permettre aux soumissionnaires de dĂ©terminer lâobjet du marchĂ© et aux pouvoirs adjudicateurs dâattribuer le marchĂ©. Il convient cependant de trouver un juste Ă©quilibre afin de ne pas proposer une dĂ©finition trop dĂ©taillĂ©e du besoin et veiller Ă laisser une certaine marge de souplesse. Cette phase dĂ©terminera la diversitĂ© et la qualitĂ© des offres. PrĂ©parer un cahier des charges fonction- nel, ouvert sur les solutions et prĂ©cis sur les exigences de performances, la qualitĂ© et les contraintes. AMĂLIORER LA FORMULATION DU BESOIN DE MANIĂRE Ă SUSCITER LâINNOVATION Le meilleur moyen de susciter une offre innovante est de demander aux candidats de proposer une solution sans lâimposer Ă lâavance, par exemple en exprimant le rĂ©sultat Ă atteindre, un certain niveau de performances, certaines fonctions et fonctionnalitĂ©s requises ou contraintes (performances Ă©nergĂ©tiques, considĂ©rations environnementales dont les exigences de dĂ©veloppement durable, cycle de vie des produits, coĂ»t etc.) dans un cadre imposĂ© avec des normes Ă respecter. Les spĂ©cificitĂ©s du besoin doivent ĂȘtre clairement exprimĂ©es, elles doivent ĂȘtre mesurables, rĂ©alistes et comprendre un Ă©chĂ©ancier. Il convient ainsi de laisser aux entreprises la libertĂ© de proposer une solution afin de bĂ©nĂ©ficier au maximum de la capacitĂ© dâinnovation du marchĂ©. RĂ©diger une dĂ©finition fonctionnelle du besoin de maniĂšre suffisamment ouverte.
27.
Guide 27 EX EM PLE LES ACHATS DE
MATĂRIEL LOURD DâIMAGERIE MĂDICALE PAR LA FĂDĂRATION DES HĂPITAUX LUXEMBOURGEOIS Dans le domaine du matĂ©riel lourd dâimagerie mĂ©dicale (par exemple les tomodensitomĂštres ou « CT-scanners »), les constructeurs dĂ©veloppent constamment de nouvelles technologies et fonctionnalitĂ©s. Celles-ci ont un prix qui, en principe, est dâautant plus Ă©levĂ© que lâinnovation est rĂ©cente et que le dispositif de production est au dĂ©but de sa phase dâamortissement. « Les techniques utilisĂ©es dans les procĂ©dures ouvertes doivent ĂȘtre telles que les utilisateurs puissent profiter des derniĂšres nouveautĂ©s au meilleur rapport qualitĂ© prix. A cette fin, les techniques suivantes sont concevables . Les spĂ©cifications techniques des machines peuvent ĂȘtre dĂ©finies suivant la distinction suivante. Il sâagit : âąâą soit des caractĂ©ristiques techniques que les acheteurs exigent et considĂšrent comme Ă©tant indispensables pour satisfaire leurs besoins. De telles caractĂ©ristiques sont des lors des critĂšres de conformitĂ© technique. Une offre non conforme Ă ces critĂšres est Ă rejeter.
28.
Guide 28 âąâą soit des
caractĂ©ristiques techniques que les Ă©tablissements considĂšrent comme amĂ©liorant la qualitĂ© des appareils, eu Ă©gard Ă leurs besoins. De telles caractĂ©ristiques sont dĂšs lors des sous-critĂšres dâĂ©valuation de la qualitĂ©. Le cahier spĂ©cial des charges indique expressĂ©ment, pour chaque spĂ©cification technique, si celle-ci constitue un critĂšre de conformitĂ© technique ou un sous-critĂšre dâĂ©valuation de la qualitĂ©. Les sous-critĂšres dâĂ©valuation de la qualitĂ© peuvent ĂȘtre dĂ©crits par indication dâune caractĂ©ristique ou dâune performance maximale. Ceci permet dâautoriser les soumissionnaires Ă prĂ©senter des variantes, avec, dans leurs diffĂ©rentes offres, des niveaux de performance diffĂ©rents pour un ou plusieurs critĂšres dâĂ©valuation de la performance. Ainsi, par exemple, un soumissionnaire pourra proposer des modĂšles de machines de niveaux de gamme diffĂ©rents, ou un mĂȘme modĂšle de machine avec certaines fonctionnalitĂ©s (rĂ©sultant par exemple de logiciels) ayant un niveau de performance diffĂ©rent, dont Ă©ventuellement le « dernier cri », rĂ©sultant des derniĂšres applications de la « recherche / dĂ©veloppement » du constructeur ». Propos recueillis auprĂšs de M. Luc Waisse, conseiller juridique Ă la FĂ©dĂ©ration des HĂŽpitaux Luxembourgeois. AUTORISER ET ENCOURAGER LES VARIANTES Lâarticle 25 du rĂšglement grand-ducal du 3 aoĂ»t 2009 prĂ©voit que le pouvoir adjudicateur peut, dans le cahier spĂ©cial des charges, soit envisager diffĂ©rentes possibilitĂ©s dâexĂ©cution pour une ou plusieurs positions du bordereau qui doivent alors ĂȘtre spĂ©cifiĂ©es de façon prĂ©cise, soit prĂ©voir la possibilitĂ© dâadmettre des solutions techniques alternatives pour lesquelles il fixe les critĂšres auxquels elles doivent rĂ©pondre. En cas de solutions techniques alternatives, le rĂ©sultat souhaitĂ© de la prestation doit ĂȘtre clairement dĂ©fini par le cahier spĂ©cial des charges. Il convient de rappeler que, selon les articles 26 et 27, des variantes et solutions techniques alternatives non sollicitĂ©es, Ă©manant du soumissionnaire, ne sont pas admissibles. En revanche, si des variantes et des solutions techniques alternatives sont sollicitĂ©es par le pouvoir adjudicateur, le bordereau de soumission prĂ©voira des prix totaux et des prix unitaires pour chaque Ă©ventualitĂ©.
29.
Guide 29 Par ailleurs, il
est loisible au soumissionnaire de faire une offre pour toutes les possibilitĂ©s dâexĂ©cution envisagĂ©es, ou pour lâune dâelles seulement. Son offre est valable quel que soit le choix opĂ©rĂ© entre lâoffre de base et la ou les offres variantes et solutions techniques alternatives3 . La variante â une modification Ă lâinitiative des candidats de spĂ©cifications prĂ©vues dans la solution de base dĂ©crite dans les documents de la consultation â permet ainsi dans certains cas dâexprimer des offres innovantes diffĂ©rentes de la solution de base dĂ©finie par le pouvoir adjudicateur, lorsque le besoin nâest pas dĂ©fini de maniĂšre suffisamment fonctionnelle. Il convient donc dâautoriser et prĂ©voir leur traitement en les encadrant dans les documents de marchĂ©. PrĂ©voir expressĂ©ment dans le cahier des charges la variante ainsi que les critĂšres dâattribution permettant dâĂ©valuer les offres conformes Ă la solution de base et aux variantes. Il est Ă©galement possible de demander la justification des gains et amĂ©liorations engendrĂ©es par les variantes afin de mettre en Ă©vidence les avantages quâelles procurent. La variante prĂ©sente donc de nombreux avantages puisquâelle favorise la concurrence en Ă©largissant le champ des solutions possibles ou Ă tout le moins en les optimisant tout en prenant en compte dâautres enjeux favorisant parfois une diminution des coĂ»ts ou encore lâanticipation de futures normes.3 3 V. article 28 du rĂšglement grand-ducal du 3 aoĂ»t 2009. Lâarticle 29 dispose que lorsque le cahier spĂ©cial des charges prĂ©voit des variantes et des solutions techniques alternatives, le rĂ©sultat de la soumission est Ă©tabli par classement unique de toutes les offres reçues et le choix de lâadjudicataire doit se faire conformĂ©ment aux dispositions de lâarticle 89, lequel se rĂ©fĂšre Ă la pondĂ©ration des critĂšres permettant de dĂ©terminer lâoffre Ă©conomique la plus avantageuse. Lâarticle 166 du rĂšglement fait Ă©galement rĂ©fĂ©rence Ă la notion de variante en ce qui concerne les marchĂ©s publics dâune certaine envergure.
30.
Guide 30 DOSER SAVAMMENT LES CRITERES
DE SELECTION La recherche de la qualitĂ© au dĂ©triment du seul critĂšre du prix peut favoriser lâĂ©mergence de solutions innovantes. Si la loi sur les marchĂ©s publics permet de prĂ©voir des critĂšres de sĂ©lection qualitative dont notamment des niveaux minimaux de capacitĂ© objectifs et non discriminatoires, conformĂ©ment aux articles 207 et suivants du rĂšglement grand- ducal du 3 aoĂ»t 20094 , les pouvoirs adjudicateurs devraient rechercher la plus grande diversitĂ© des offres en permettant au maximum dâentreprises de participer aux soumissions, quâelles soient des entreprises expĂ©rimentĂ©es ou bien de jeunes entreprises dont les capacitĂ©s dâinnovation sont parfois trĂšs grandes. 4 Lâarticle 208 du rĂšglement dispose que dans les procĂ©dures restreintes, les procĂ©dures nĂ©gociĂ©es avec publication dâun avis de marchĂ© et dans le dialogue compĂ©titif, les pouvoirs adjudicateurs peuvent restreindre le nombre de candidats appropriĂ©s quâils inviteront Ă soumissionner, nĂ©gocier ou Ă dialoguer, Ă condition quâun nombre suffisant de candidats appropriĂ©s soit disponible. Les pouvoirs adjudicateurs indiquent dans lâavis de marchĂ© les critĂšres ou rĂšgles objectifs et non discriminatoires quâils prĂ©voient dâutiliser, le nombre minimal de candidats quâils prĂ©voient dâinviter et, le cas Ă©chĂ©ant, le nombre maximal. Dans la procĂ©dure restreinte, le nombre minimum est de cinq. Dans la procĂ©dure nĂ©gociĂ©e avec publication dâun avis de marchĂ© et le dialogue compĂ©titif, le nombre minimum est de trois. En tout Ă©tat de cause, le nombre de candidats invitĂ©s doit ĂȘtre suffisant pour assurer une concurrence rĂ©elle. Les pouvoirs adjudicateurs invitent un nombre de candidats au moins Ă©gal au nombre minimum prĂ©dĂ©fini. Lorsque le nombre de candidats satisfaisant aux critĂšres de sĂ©lection et aux niveaux minimaux est infĂ©rieur au nombre minimal, le pouvoir adjudicateur peut continuer la procĂ©dure en invitant le ou les candidats ayant les capacitĂ©s requises. Dans le cadre de cette mĂȘme procĂ©dure, le pouvoir adjudicateur ne peut pas inclure dâautres opĂ©rateurs Ă©conomiques nâayant pas demandĂ© de participer ou des candidats nâayant pas les capacitĂ©s requises. Les rĂ©fĂ©rences techniques qui peuvent ĂȘtre exigĂ©es des opĂ©rateurs Ă©conomiques, telles que rappelĂ©es Ă lâarticle 233 du rĂšglement, doivent ĂȘtre savamment dosĂ©es afin de ne pas se priver de compĂ©tences et dâexploiter au maximum le potentiel dâinnovation du marchĂ©. Les critĂšres de sĂ©lection doivent ĂȘtre dĂ©finis judicieusement pour autoriser le cas Ă©chĂ©ant la participation de jeunes entreprises innovantes. PRIVILĂGIER LA QUALITĂ AU PRIX LE PLUS BAS Encourager lâinnovation grĂące au levier des marchĂ©s publics implique une nouvelle maniĂšre de concevoir les achats et suppose de privilĂ©gier un achat stratĂ©gique plutĂŽt quâun achat basĂ© uniquement sur le prix le plus bas. Ne pas focaliser la dĂ©cision dâattribution sur le prix mais sur la qualitĂ© en excluant dâattribuer systĂ©matiquement le marchĂ© au soumissionnaire ayant prĂ©sentĂ© lâoffre au prix le plus bas. Le respect de contrainte budgĂ©taire nâest pas antinomique avec lâinnovation. Lâinnovation permet parfois de rĂ©duire les coĂ»ts, elle peut ĂȘtre synonyme de meilleure qualitĂ© et permet notamment de rĂ©compenser le meilleur rapport qualitĂ©/prix. Les facteurs tels que le coĂ»t de production, de transport, dâutilisation ou dâusage, de maintenance peuvent ĂȘtre prĂ©fĂ©rĂ©s au seul coĂ»t dâachat.
31.
Guide 31 EX EM PLE MODE DâATTRIBUTION DES MARCHĂS
PUBLICS DANS LA COMMUNE DE SANEM « Durant ces derniĂšres annĂ©es, nous avons remarquĂ© une augmentation des problĂšmes de malfaçons en relation avec des marchĂ©s publics passĂ©s sous la forme de procĂ©dure ouverte au prix le plus bas. Les entreprises ont souvent recours Ă des prix trĂšs bas voir trop bas pour recevoir la commande. Lâanalyse de prix ne nous permettait pas dâĂ©carter lâoffre et des problĂšmes relatifs au dĂ©lai et Ă la qualitĂ© dâexĂ©cution des travaux surgissaient dans la majoritĂ© des cas. Nous avons dorĂ©navant dĂ©cidĂ© de passer le plus souvent possible Ă la procĂ©dure ouverte Ă©conomiquement la plus avantageuse. » Propos recueillis auprĂšs de M. Fernand Heischbourg des services techniques de lâAdministration Communale de Sanem.
32.
Guide 32 RAISONNER EN « COĂT COMPLET » LâĂ©valuation
des impacts environnementaux dâun produit, service ou procĂ©dĂ© dĂšs sa conception permet dâouvrir un nouvel angle de vue et ainsi dâidentifier de nouvelles idĂ©es et opportunitĂ©s dâinnovation et/ou dâamĂ©lioration, pouvant dĂ©boucher sur un meilleur marketing, une meilleure sensibilisation et information des consommateurs, et permettant de mieux communiquer en interne et en externe. Les acheteurs publics peuvent ainsi contribuer Ă la chaĂźne de valeur en portant un regard diffĂ©rent sur lâacquisition. Etre en mesure de faire la diffĂ©rence entre le coĂ»t direct dâune acquisition et les coĂ»ts totaux ce qui suppose par exemple dâĂȘtre en mesure de calculer le coĂ»t du cycle de vie dâun produit5 . 5 Lâarticle 68 de la directive 2014/24/UE du Parlement europĂ©en et du Conseil du 26 fĂ©vrier 2014 sur la passation des marchĂ©s publics propose un modĂšle de calcul du coĂ»t du cycle de vie. Dans le cadre de lâattribution dâun marchĂ©, le coĂ»t le plus bas peut ĂȘtre Ă©valuĂ© soit uniquement sur la base du prix soit selon une approche coĂ»t/ efficacitĂ© telle que le calcul du coĂ»t du cycle de vie. EX EM PLE
33.
Guide 33 Lâestimation des coĂ»ts
dâexploitation liĂ©s Ă lâalimentation Ă©lectrique et en eau potable ainsi quâĂ lâassainissement pourraient se baser sur les tarifs suivants : âąâą Ă©lectricitĂ©Â : 12,85 ct/kWh (usage domestique privĂ© et rĂ©sidentiel), âąâą eau potable : 2,25 Euro/m3 , âąâą assainissement : 2,00 Euro/m3 . CRITĂRES PERMETTANT LA PRISE EN COMPTE DES COĂTS DU CYCLE DE VIE DĂVELOPPĂS PAR LE LUXEMBOURG INSTITUTE OF SCIENCE AND TECHNOLOGY Pendant leur cycle de vie complet, les bĂątiments engendrent des coĂ»ts considĂ©rables. Ces coĂ»ts sont liĂ©s Ă la construction, Ă lâutilisation et au fonctionnement mais Ă©galement Ă la dĂ©molition du bĂątiment. Dans un but de gestion Ă©conomique des ressources financiĂšres, les coĂ»ts relatifs au bĂątiment devraient ĂȘtre considĂ©rĂ©s sur base du cycle de vie entier et ainsi minimisĂ©s. Dans le cadre dâun concours dâidĂ©es ou dâarchitecture, les coĂ»ts du cycle de vie pourraient ĂȘtre considĂ©rĂ©s par rapport aux catĂ©gories suivantes : 1. CoĂ»ts de construction du bĂątiment 2. CoĂ»ts dâutilisation du bĂątiment âą CoĂ»ts dâexploitation (par ex. alimentation Ă©lectrique et en eau potable, assainisse- ment, nettoyage, entretien du bĂątiment et des installations extĂ©rieures, service de sĂ©curitĂ©) âą CoĂ»tsdâentretien(parex.delaconstruction, des installations techniques, Ă©quipements et Ćuvres dâart)
34.
Guide 34 Tableau 1 : Enumération
exemplaire de coĂ»ts relatifs au cycle de vie dâun bĂątiment6 CoĂ»ts de construction du bĂątiment7 Euro/ m2 SPB BĂątiment / Construction Installations techniques du bĂątiment Installations extĂ©rieures CoĂ»ts dâutilisation du bĂątiment8 Euro/ m2 SPB CoĂ»ts dâexploitation Alimentation Ă©lectrique, en eau potable et assainissement Nettoyage et entretien du bĂątiment Nettoyage et entretien des installations extĂ©rieures CoĂ»ts dâentretien CoĂ»ts dâentretien de la construction CoĂ»ts dâentretien des installations techniques CoĂ»ts dâentretien des installations extĂ©rieures CoĂ»ts dâentretien de lâĂ©quipement La notion de coĂ»t global et pas seulement le prix Ă lâachat pourrait ainsi figurer parmi les critĂšres de lâoffre Ă©conomique la plus avantageuse. 6 Les coĂ»ts sont Ă mettre en Euro par m2 de surface de plancher brute (SPB). Exemple de calcul de la surface de plancher brute (SPB) selon la norme allemande DIN 277 « Ermittlung von GrundflĂ€chen und Rauminhalten von Bauwerken oder Teilen von Bauwerken im Hochbau ». 7 CoĂ»ts de construction du bĂątiment par exemple selon la norme allemande DIN 276 âBauwerk : Baukonstruktionen und technische Anlagenâ, sĂ©paration des coĂ»ts en trois niveaux (par ex. niveau 1: 300: BĂątiment / Construction â niveau 2: 330: murs extĂ©rieurs â niveau 3: 331: murs extĂ©rieurs porteurs). 8 CatĂ©gories de coĂ»ts par exemple selon la norme allemande DIN 18960.
35.
Guide 35 FIXER DES CRITĂRES DâATTRIBUTION VALORISANT
LES SOLUTIONS INNOVANTES Pour faire Ă©merger des offres innovantes, il apparait prĂ©fĂ©rable de privilĂ©gier le principe de lâoffre Ă©conomique la plus avantageuse en se basant sur les critĂšres prĂ©vus Ă lâarticle 88.2 du rĂšglement grand-ducal du 3 aoĂ»t 2009 comme par exemple la qualitĂ©, la valeur technique, le caractĂšre esthĂ©tique et fonctionnel, les caractĂ©ristiques environnementales, le coĂ»t dâutilisation, la rentabilitĂ©, le service aprĂšs-vente, lâassistance technique, la date de livraison, le dĂ©lai de livraison ou dâexĂ©cution et le prix9 . Les critĂšres classiques tels que la valeur tech- nique, le caractĂšre esthĂ©tique et fonctionnel ou encore les caractĂ©ristiques environnemen- tales permettent de dĂ©celer lâinnovation10 . 9 V. Ă©galement lâarticle 11 de la loi du 25 juin 2009 sur les marchĂ©s publics. 10 Lâarticle 67 de la directive sur la passation des marchĂ©s publics introduit le caractĂšre innovant parmi les critĂšres dâattribution des marchĂ©s. Le guide de la construction et de la rĂ©novation durables luxembourgeois peut servir de document de rĂ©fĂ©rence (voir sous www.crtib.lu, rubrique « Guide de la construction durable »). Il donne des informations sur les impacts environnementaux et les polluants potentiels de 92 diffĂ©rents matĂ©riaux de construction. En outre, des informations techniques relatives au cycle de vie des matĂ©riaux sont listĂ©es (production, mise en Ćuvre, utilisation et dĂ©molition). Le caractĂšre innovant de lâoffre peut Ă©galement sâapprĂ©cier grĂące Ă des sous-critĂšres non discriminatoires en rapport avec lâobjet du marchĂ©. Les critĂšres dâattribution et leur pondĂ©ration doivent ĂȘtre portĂ©s Ă la connaissance des soumissionnaires, de mĂȘme que les sous-critĂšres afin de fournir une information complĂšte. Formuler les critĂšres dâattribution et leur pondĂ©ration clairement et de maniĂšre identique pour tous les soumissionnaires. La dimension innovante doit au prĂ©alable ĂȘtre intĂ©grĂ©e Ă la dĂ©finition et Ă lâexpression du besoin tel que dĂ©fini dans le cahier des charges et rappelĂ© dans les paragraphes qui prĂ©cĂšdent.
36.
Guide 36 EX EM PLE MODALITĂS DâATTRIBUTION DE MARCHĂ
POUR LES ACHATS DE MATĂRIEL LOURD DâIMAGERIE MĂDICALE PAR LA FĂDĂRATION DES HĂPITAUX LUXEMBOURGEOIS Le cahier des charges a permis de fixer prĂ©alablement le niveau de spĂ©cificitĂ©s techniques grĂące Ă des sous-critĂšres dâĂ©valuation de la qualitĂ© pouvant ĂȘtre dĂ©crits par lâindication dâune caractĂ©ristique ou dâune performance maximale. Lâattribution du marchĂ© se fait ensuite selon le critĂšre de « lâoffre Ă©conomiquement la plus avantageuse » sur la base de ces critĂšres de qualitĂ© ainsi que celui du prix mais Ă©galement en fonction dâun rapport qualitĂ©/prix (pondĂ©ration) prĂ©vu par dans le cahier spĂ©cial des charges.
37.
Guide 37 EVALUER LE CARACTĂRE INNOVANT
DES OFFRES Le recours Ă un expert ou un comitĂ© dâĂ©valuation compĂ©tent (techniciens, chercheurs, juristes etcâŠ) pour mesurer le caractĂšre innovant, notamment des procĂ©dĂ©s de haute technologie difficilement comparables, pourra sâavĂ©rer utile. Lâanalyse des offres confiĂ©e Ă des comitĂ©s dâexperts pluridisciplinaires reprĂ©sentant tous les acteurs concernĂ©s offrira la garantie au pouvoir adjudicateur dâun marchĂ© attribuĂ© au soumissionnaire ayant prĂ©sentĂ© lâoffre la plus innovante en conformitĂ© avec le besoin dĂ©fini dans le cahier des charges. La mĂ©thode de cotation du critĂšre de qualitĂ© privilĂ©giĂ©e par la FHL pour ce type dâachats consiste ainsi Ă prĂ©voir expressĂ©ment dans le cahier spĂ©cial des charges un certain nombre de points par sous-critĂšre et, en fonction des sous- critĂšres, Ă Â : âąâą attribuer lâensemble des points dĂšs lors que la caractĂ©ristique est Ă©tablie ou que le niveau de performance dĂ©crit est atteint, et nâattribuer aucun point dans le cas contraire, ou âąâą attribuer Ă lâoffre analysĂ©e un nombre de points proportionnel au niveau de performance Ă©tabli dans lâoffre, par rapport Ă la performance maxi- mum indiquĂ©e dans le cahier spĂ©cial des charges. Propos recueillis auprĂšs de M. Luc Waisse, conseiller juridique Ă la FĂ©dĂ©ration des HĂŽpitaux Luxembourgeois.
38.
Guide 38 GĂRER DES RISQUES
LIĂS Ă LA MISE EN PLACE DE PROCĂDURES FAVORISANT LâINNOVATION Les marchĂ©s publics constituent par nature des actes complexes et exigeants pour les pouvoirs adjudicateurs. Or, lâachat de solutions innovantes implique une prise de risque supĂ©rieure par rapport Ă lâachat dâune solution classique. Il convient dĂšs lors de prendre en compte les risques inhĂ©rents Ă ce type de procĂ©dure en procĂ©dant au prĂ©alable Ă leur analyse afin de gĂ©rer au mieux toutes les incidences dâune solution nouvelle envisagĂ©e. Risques liĂ©s aux rapprochements entre pouvoir adjudicateur et opĂ©rateurs Ă©conomiques Le dĂ©veloppement de la connaissance du marchĂ© afin de mieux apprĂ©hender ses capacitĂ©s dâinnovation implique un nĂ©cessaire rapprochement entre les pouvoirs adjudicateurs et les opĂ©rateurs Ă©conomiques. Il faut alors veiller Ă maintenir lâĂ©galitĂ© de traitement entre les opĂ©rateurs Ă©conomique en dĂ©pit des contacts qui peuvent ĂȘtre nouĂ©s en amont de la procĂ©dure et ne pas favoriser un opĂ©rateur au dĂ©triment dâun autre. Une fois la procĂ©dure lancĂ©e, les contacts entre les pouvoirs adjudicateurs et les soumissionnaires sont strictement encadrĂ©s par la loi sur les marchĂ©s publics. Il faut enfin prohiber tout avantage et recenser les Ă©ventuels conflits dâintĂ©rĂȘts.
39.
Guide 39 Risque en termes de
rĂ©sultats atteints Pour que lâinnovation aboutisse, la dĂ©finition du besoin doit tenir compte des capacitĂ©s des soumissionnaires potentiels telle que mis en Ă©vidence dans lâĂ©tude prĂ©alable de marchĂ©. NĂ©anmoins, lâallongement des dĂ©lais, des complications liĂ©es Ă lâintĂ©gration dâun nouveau systĂšme, un niveau de performance infĂ©rieur aux niveaux fixĂ©s dans les documents de marchĂ©s sont autant dâexemples de difficultĂ©s pratiques pouvant parfois dĂ©couler de la recherche de solutions innovantes. Il est possible de rĂ©duire le risque en procĂ©dant par exemple Ă un dĂ©coupage du marchĂ© en plusieurs phases dont la premiĂšre implique la crĂ©ation dâun prototype et prĂ©cĂšde une seconde consacrĂ©e au lancement dâun nouveau produit sur le marchĂ©. Il est Ă©galement possible de procĂ©der Ă la subdivi- sion de projets complexes et ambitieux en sous projets de moindre envergure dans le cadre dâune premiĂšre phase pilote suivie dâune seconde plus importante, en termes de produits Ă livrer ou de services Ă fournir par exemple, en cas de succĂšs de la premiĂšre phase. Une procĂ©dure de nĂ©gocia- tions approfondies avec dĂ©bats successifs et re- tours dâinformations permet Ă©galement de rĂ©duire le risque tout en amĂ©liorant la comprĂ©hension dâaspects complexes liĂ©s Ă la solution. Il est en outre toujours possible de demander aux soumissionnaires dâinclure dans leurs propositions une analyse des risques et le cas Ă©chĂ©ant des propositions pour y remĂ©dier. Dans tous les cas, un contrĂŽle strict durant la phase dâĂ©laboration de la solution impliquant notamment la dĂ©monstration du respect des contraintes imposĂ©es dans les documents de marchĂ©s peut contribuer Ă diminuer le risque.
40.
Guide 40 Confidentialité des offres et
respect des droits de propriĂ©tĂ© intellectuelle La notion de confidentialitĂ© est rappelĂ©e Ă lâarticle 164 du rĂšglement grand-ducal du 3 aoĂ»t 2009 qui prĂ©voit que le pouvoir adjudicateur ne divulgue pas les renseignements que les opĂ©rateurs Ă©conomiques lui ont communiquĂ©s Ă titre confidentiel; ces renseignements comprennent notamment les secrets techniques ou commerciaux et les aspects confidentiels des offres. Les pouvoirs adjudicateurs demeurent libres dâinsĂ©rer une note rappelant les principes de confidentialitĂ© applicables lors de la procĂ©dure dans le cahier des charges Ă titre informatif ou bien de maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale dâĂ©tablir un guide dĂ©ontologique applicable lors de toute procĂ©dure fixant des rĂšgles en la matiĂšre afin de sĂ©curiser la dĂ©marche du pouvoir adjudicateur et dâinformer lâopĂ©rateur des contraintes inhĂ©rentes Ă lâachat public. Il convient dans tous les cas dâassurer le respect de la confidentialitĂ© des idĂ©es et procĂ©dĂ©s dĂ©veloppĂ©s par les opĂ©rateurs Ă©conomiques afin de ne pas freiner le processus crĂ©atif. Un respect strict des droits de propriĂ©tĂ© intellectuelle et du secret des affaires en ne divulguant jamais des informations figurant dans les offres permet de promouvoir en toute sĂ©curitĂ© la RDI et de rassurer les opĂ©rateurs Ă©conomiques. Il convient Ă©galement de veiller Ă rĂ©gler la question de la rĂ©partition des droits de propriĂ©tĂ© afin de permettre aux pouvoirs adjudicateurs dâexploiter en toute lĂ©galitĂ© les rĂ©sultats du marchĂ©. Le pouvoir adjudicateur peut par exemple se voir concĂ©der les droits dâutilisation des rĂ©sultats pour ses besoins clairement dĂ©finis dans les documents de marchĂ©, le titulaire du marchĂ© restant propriĂ©taire des droits de propriĂ©tĂ© intellectuelle affĂ©rents aux rĂ©sultats, ou bien acquĂ©rir Ă titre exclusif les droits dâexploitation des rĂ©sultats et ainsi les exploiter au-delĂ de ses besoins, le titulaire du marchĂ© ne pouvant plus quant Ă lui les exploiter. Le pouvoir adjudicateur devra alors mener une rĂ©flexion afin de dĂ©terminer quels sont prĂ©cisĂ©ment ses besoins actuels et futurs en termes dâutilisation des rĂ©sultats en listant par exemple les exploitations quâil entend rĂ©aliser dâautant que le prix diffĂšre selon lâoption choisie et le coĂ»t pourrait sâavĂ©rer disproportionnĂ© par rapport Ă ses besoins rĂ©els.
41.
5.LE CHOIX DE LA PROCĂDURE Guide 41
42.
Guide 42 PROCĂDURES AU SERVICE DE
LâINNOVATION PRĂVUE PAR LE DROIT NATIONAL Il incombe de rappeler Ă titre liminaire la neutralitĂ© des rĂšgles de passation des marchĂ©s publics. Celles-ci ne constituent a priori ni un frein ni une incitation Ă la prise en compte de solutions innovantes. NĂ©anmoins, certaines procĂ©dures facilitent la formulation dâoffres innovantes. Ainsi, le dialogue compĂ©titif, le concours et dans une moindre mesure la procĂ©dure de marchĂ© nĂ©gociĂ© peuvent parfois stimuler une rĂ©ponse crĂ©ative. Notons par ailleurs que le rĂšglement du 27 aoĂ»t 2013 relatif Ă lâutilisation des moyens Ă©lectroniques dans les procĂ©dures de marchĂ©s publics rĂ©glemente la passation Ă©lectronique des marchĂ©s publics, Ă savoir la mise en concurrence, la possibilitĂ© de communiquer de maniĂšre Ă©lectronique et la remise Ă©lectronique des offres de maniĂšre dĂ©matĂ©rialisĂ©e. Les procĂ©dures Ă©lectroniques offrent ainsi un accĂšs plus aisĂ© aux marchĂ©s publics, notamment aux petites et moyennes entreprises (PME), et peuvent donc contribuer Ă stimuler lâinnovation. Dans tous les cas, il conviendra de prĂ©voir des dĂ©lais de procĂ©dures les plus larges possibles afin de laisser le temps suffisant aux soumissionnaires pour prĂ©parer des offres de qualitĂ©, notamment sâil sâagit de PME.
43.
Guide 43 Dialogue compétitif Le dialogue
compĂ©titif est une procĂ©dure, Ă laquelle tout opĂ©rateur Ă©conomique peut demander Ă participer et dans laquelle le pouvoir adjudicateur conduit un dialogue avec les candidats admis Ă cette procĂ©dure, en vue de dĂ©velopper une ou plusieurs solutions aptes Ă rĂ©pondre Ă ses besoins et sur la base de laquelle ou desquelles les candidats sĂ©lectionnĂ©s seront invitĂ©s Ă remettre une offre. Lâarticle 41 de la loi sur les marchĂ©s publics prĂ©voit que lorsquâun marchĂ© est particuliĂšrement complexe, le pouvoir adjudicateur, dans la mesure oĂč il estime que le recours Ă la procĂ©dure ouverte ou restreinte ne permettra pas dâattribuer le marchĂ©, peut recourir au dialogue compĂ©titif conformĂ©ment Ă des modalitĂ©s prĂ©cisĂ©es par voie de rĂšglement grand-ducal. Lâattribution du marchĂ© public est faite sur la seule base du critĂšre dâattribution de lâoffre Ă©conomiquement la plus avantageuse. Un marchĂ© public est considĂ©rĂ© comme « particuliĂšrement complexe » lorsque le pouvoir adjudicateur nâest objectivement pas en mesure de dĂ©finir les moyens techniques pouvant rĂ©pondre Ă ses besoins et Ă ses objectifs conformĂ©ment aux rĂšgles spĂ©cifiques concernant le cahier des charges et les documents du marchĂ© ou lorsque ce dernier nâest objectivement pas en mesure dâĂ©tablir le montage juridique ou financier dâun projet. Lâarticle 211 du rĂšglement grand-ducal prĂ©cise lâobjet de ce dialogue Ă savoir lâidentification et la dĂ©finition des moyens propres Ă satisfaire au mieux les besoins des pouvoirs adjudicateurs. Au cours de ce dialogue, ces derniers peuvent dis- cuter tous les aspects du marchĂ© avec les can- didats sĂ©lectionnĂ©s en veillant Ă assurer lâĂ©galitĂ© de traitement de tous les soumissionnaires. En particulier, ils ne donnent pas, de maniĂšre discri- minatoire, dâinformation susceptible dâavantager certains soumissionnaires par rapport Ă dâautres. Peu utilisĂ©e car câest une procĂ©dure plus diffi- cile Ă mettre en place, celle-ci sâavĂšre Ă©galement dans certains cas plus longue (de 6 Ă 9 mois en moyenne). En effet, le pouvoir adjudicateur pour- suit le dialogue jusquâĂ ce quâil soit en mesure dâidentifier la ou les solutions, au besoin aprĂšs les avoir comparĂ©es, qui sont susceptibles de rĂ©pondre Ă ses besoins. Il sâagit de poursuivre des nĂ©gociations avec construction dâoffres en parallĂšle tout en pouvant orienter les travaux de maniĂšre Ă amĂ©liorer le caractĂšre innovant des so- lutions proposĂ©es. Il est dâailleurs tout Ă fait pos- sibilitĂ© dâinstituer une prime en cas dâĂ©laboration dâune solution innovante afin de les encourager.
44.
Guide 44 Concours Les concours sont
les procĂ©dures qui per- mettent au pouvoir adjudicateur dâacquĂ©rir, principalement dans le domaine de lâamĂ©na- gement du territoire, de lâurbanisme, de lâar- chitecture et de lâingĂ©nierie ou des traitements de donnĂ©es, un plan ou un projet qui est choisi par un jury aprĂšs mise en concurrence avec attribution de primes.11 Les articles 42 de la loi sur les marchĂ©s publics et 246 et suivants du rĂšglement grand-ducal prĂ©voient les conditions dâorganisation des concours ayant pour objet lâoffre de prestations de services. Dans les domaines de lâamĂ©nagement du territoire, lâurbanisme, lâarchitecture et lâingĂ©nierie, le rĂšglement grand-ducal du 10 juillet 2011 en fixe les rĂšgles. Les concours ayant pour objet de rechercher la meilleure solution dans des domaines spĂ©cialisĂ©s, cette procĂ©dure peut naturellement contribuer Ă lâĂ©mergence de solutions nouvelles et innovantes. Si les candidats bĂ©nĂ©ficient dâune indemnitĂ©, le pouvoir adjudicateur bĂ©nĂ©ficie quant Ă lui de la compĂ©tence dâun jury pour faire son choix, ce qui renforce lâattrait pour ce type de procĂ©dure. 11 Un manuel pratique « LE CONCOURS DâARCHITECTURE », Ă©tabli par lâOAI / Ordre des Architectes et des IngĂ©nieurs-Conseils, en collaboration avec lâAdministration des BĂątiments publics et le Syvicol, sera publiĂ© sous peu sur www.oai.lu. ProcĂ©dure nĂ©gociĂ©e Les procĂ©dures nĂ©gociĂ©es sont les procĂ©dures dans lesquelles les pouvoirs adjudicateurs consultent les opĂ©rateurs Ă©conomiques de leur choix et nĂ©gocient les conditions du marchĂ© avec un ou plusieurs dâentre eux. Ce type de procĂ©dure applicable dans certains cas prĂ©vus par la loi sur les marchĂ©s publics permet de nĂ©gocier un marchĂ© avec un ou plusieurs opĂ©rateurs Ă©conomiques dans un cadre procĂ©dural moins formalisĂ©.
45.
Guide 45 EX EM PLE PROJET DE CHAUFFAGE AVEC
PILE Ă COMBUSTIBLE DE LâĂCOLE DâEHLERANGE DANS LA COMMUNE DE SANEM « Il sâagit dâun nouveau systĂšme de chauffage utili- sant la technologie de la cellule Ă combustible ins- tallĂ© dans lâĂ©cole dâEhlerange. Ce projet est sou- tenu par la commune de Sanem en raison de son caractĂšre innovant, la rĂ©duction des Ă©missions en CO2 procurĂ© par ce type de technologie ayant Ă©galement contribuĂ© Ă sa rĂ©alisation. Vu le carac- tĂšre particulier de la cellule Ă combustible (pro- duit innovateur en phase avant commercialisation) la commune de Sanem a dĂ» signer un accord de confidentialitĂ© avec le fournisseur/dĂ©veloppeur. Le public peut ainsi suivre lâĂ©volution de cette nouvelle technologie et notamment ses avantages et ses dĂ©savantages, ses modalitĂ©s de fonctionnement ainsi que ses performances Ă©nergĂ©tiques et Ă©conomique. Les entreprises locales adhĂ©rentes au projet peuvent Ă©galement se familiariser avec cette nouvelle technologie et profiter par ce fait de ce nouveau know-how lors de la commercialisation du produit. Vu que le coĂ»t de lâinstallation propre situĂ© en des- sous de 50.000 ⏠la commune de Sanem a passĂ© la commande sous forme de procĂ©dure nĂ©gociĂ©e. Cette procĂ©dure se justifiait Ă©galement au regard de lâarticle 8.1 c) de la loi sur les marchĂ©s publics dans la mesure oĂč il sâagissait de travaux rĂ©alisĂ©s Ă des fins dâexpĂ©rimentation, dâĂ©tudes ou mise au point. » Propos recueillis auprĂšs de M. Fernand Heischbourg des services techniques de lâAdmi- nistration Communale de Sanem.
46.
Guide 46 Autres procédures Certains cas
visĂ©s par la loi sur les marchĂ©s publics et rappelĂ©s ci-aprĂšs peuvent Ă©galement dĂ©boucher sur des solutions innovantes12  : âąâą La procĂ©dure de marchĂ© nĂ©gociĂ© avec publication dâun avis de marchĂ© pour les marchĂ©s publics de travaux qui sont rĂ©alisĂ©s uniquement Ă des fins de recherche, dâexpĂ©rimentation ou de mise au point (article 39.1 d) LMP). âąâą La procĂ©dure de marchĂ© nĂ©gociĂ© sans publication pour les achats de fournitures de recherche, dâexpĂ©rimentation, dâĂ©tude ou de dĂ©veloppement (art. 40.2a) LMP)13 . âąâą La procĂ©dure de marchĂ© nĂ©gociĂ© sans publication pour les marchĂ©s de travaux, services ou fournitures lorsque pour des raisons techniques, artistiques ou tenant Ă la protection de droits dâexclusivitĂ©, le marchĂ© ne peut ĂȘtre confiĂ© quâĂ un opĂ©rateur Ă©conomique dĂ©terminĂ© (art. 40.1 b) LMP). 12 Lâarticle 8 de la loi sur les marchĂ©s publics insĂ©rĂ© au livre I traitant des dispositions gĂ©nĂ©rales prĂ©voit Ă©galement les cas de recours Ă la procĂ©dure nĂ©gociĂ©e. 13 V. partie VI lâexemple du projet de chauffage avec pile Ă combustible de lâĂ©cole dâEhlerange dans la commune de Sanem. EX EM PLE
47.
Guide 47 ACQUISITION DâUN ĂLĂMENT TECHNIQUE
INNOVANT Ă DES FINS DâEXPĂRIMENTATION AUPRĂS DE LâADMINISTRATION DES BĂTIMENTS PUBLICS « LâAdministration des bĂątiments publics donne des impulsions au marchĂ© depuis de nombreuses annĂ©es. Elle veille toutefois Ă rĂ©server ces dĂ©marches Ă des situations oĂč les risques additionnels, comme par exemple en matiĂšre de dĂ©lais, ne pĂ©nalisent pas la rĂ©alisation dâun ouvrage dans son ensemble. Ainsi, les performances Ă©nergĂ©tiques exigeantes demandĂ©es pour certains Ă©lĂ©ments de construction (p.ex. les qualitĂ©s dâisolation de façades ou encore des ouvrants de ventilation motorisĂ©s) dans le cadre des soumissions publiques ont incitĂ© les entreprises Ă dĂ©velopper des solutions sur mesure. PlusrĂ©cemment,pourtenircomptedesbesoinsliĂ©s Ă la construction dâun bĂątiment Ă Ă©nergie positive et respectant les critĂšres environnementaux les plus ambitieux, lâAdministration des bĂątiments publics a initiĂ© une approche visant Ă encourager le dĂ©veloppement dâun Ă©lĂ©ment technique innovant en lâabsence de solutions adaptĂ©es disponibles sur le marchĂ©. Une analyse objective des techniques disponibles a menĂ© au constat de lâinadĂ©quation des solu- tions existantes et du recours nĂ©cessaire Ă une phase de recherche-dĂ©veloppement auprĂšs des intervenants du marchĂ© pour que ceux-ci puissent atteindre les performances requises. Une procĂ©- dure de marchĂ© nĂ©gociĂ© sans publication dâavis a Ă©tĂ© mise en place sur base des dispositions de lâarticle 40 (1)b et 40 (2)a de la loi sur les marchĂ©s publics. Cette procĂ©dure a Ă©tĂ© retenue pour pou- voir engager le dialogue avec les entreprises et, le cas Ă©chĂ©ant, apporter des adaptations au cahier des charges en cours de procĂ©dure ; ces adapta- tions Ă©tant alors communiquĂ©es Ă lâensemble des soumissionnaires invitĂ©s. Lâattribution du marchĂ© est prĂ©vue au moins- disant. Le cahier des charges comporte une Ă©tape de validation dâun prototype, Ă savoir lâobligation dâatteindre des critĂšres de performance dĂ©finis et mesurĂ©s selon des tests normĂ©s dans une pĂ©riode donnĂ©e. En cas de non-atteinte du niveau de performance requis dans le dĂ©lai imparti, le contrat devient caduc. Les droits de propriĂ©tĂ© intellectuelle rĂ©sultant des dĂ©veloppements restent la propriĂ©tĂ© du soumissionnaire ». Propos recueillis auprĂšs de lâAdministration des bĂątiments publics.
48.
Guide 48 PROCĂDURES AU SERVICE DE
LâINNOVATION PRĂVUE PAR LE DROIT DE LâUNION EUROPĂENNE Achat public avant commercialisation (« Pre-commercial procurement ») Le terme « achats publics avant commercia- lisation » vise Ă dĂ©crire une approche de la passation des marchĂ©s de services de R&D autres que ceux dont « les fruits appartiennent exclusivement au pouvoir adjudicateur pour son usage dans lâexercice de sa propre acti- vitĂ©, pour autant que la prestation de services soit entiĂšrement rĂ©munĂ©rĂ©e par le pouvoir ad- judicateur »14 et qui ne constitue pas une aide dâĂtat15 . 14 Dans ce cas, les directives sur les marchĂ©s publics ne sâappliquent pas (voir lâarticle 16, paragraphe f) de la directive 2004/18/CE et lâarticle 24, paragraphe e), de la directive 2004/17/CE). Ces exemptions ne concernent que les marchĂ©s publics de services de R&D et ne sâappliquent pas aux fournitures ou travaux de R&D. 15 Il nây a pas dâaide dâEtat si le prix payĂ© pour le service de R&D est celui du marchĂ©. Le champ dâapplication est limitĂ© aux services de R&D et peut recouvrir des activitĂ©s telles que la recherche et lâĂ©laboration de solutions, le prototypage et la mise au point initiale dâune quantitĂ© limitĂ©e de produits ou services nouveaux sous la forme de sĂ©rie expĂ©rimentale. La R&D ne comprend pas les activitĂ©s de dĂ©veloppement commercial comme la production ou la fourniture en quantitĂ© afin dâĂ©tablir la rentabilitĂ© commerciale ou dâamortir les coĂ»ts de R&D, lâintĂ©gration, la personnalisation, les adaptations ou amĂ©liorations successives des produits ou procĂ©dĂ©s existants. Dans les achats publics avant commercialisation, lâacheteur choisit donc de ne pas rĂ©server les rĂ©sultats de la R&D Ă son usage exclusif. Les achats publics avant commercialisation reprĂ©sentent une approche de la passation des marchĂ©s de services de R&D qui suppose un partage des risques et des bĂ©nĂ©fices, un dĂ©veloppement concurrentiel par phases et la dissociation de la phase de R&D de la phase de diffusion commerciale de produits finis.
49.
Guide 49 Il sâagit plus
simplement de lancer un dĂ©fi commercial de façon ouverte et transparente et dâinviter plusieurs entreprises Ă Ă©laborer, en concurrence, les meilleurs solutions possibles pour rĂ©gler le problĂšme grĂące aux analyses et comparaisons entre les avantages et les inconvĂ©nients dâautres solutions16 . Ce processus dâapprentissage mutuel entre acheteurs publics et entreprises permet dâavoir confirmation tant quant aux besoins fonctionnels et exigences de performance du cĂŽtĂ© de la demande, quâaux capacitĂ©s et limitations des progrĂšs technologiques du cĂŽtĂ© de lâoffre. Cela permet aux acheteurs publics dâorienter le dĂ©veloppement tout au long du processus pour rĂ©pondre au mieux aux besoins du secteur public. La Commission europĂ©enne recommande de retenir au moins deux entreprises participantes jusquâĂ la phase finale pour garantir un marchĂ© concurrentiel Ă lâavenir et « maintenir une pression concurrentielle bĂ©nĂ©fique sur les fournisseurs permet aux acheteurs publics de tirer les meilleures solutions que le marchĂ© puisse offrir tout en Ă©vitant dâĂȘtre liĂ© Ă un seul fournisseur »17 . 16 A titre dâillustration, les Pays-Bas ont utilisĂ© lâachat public avant commercialisation pour la mise au point dâun systĂšme de surveillance des digues via le programme SBIR (Small Business Innovation Research). 17 Achats publics avant commercialisation : promouvoir lâinnovation pour assurer des services publics durables et de qualitĂ© en Europe, Com (2007) 799 final. Ce nâest quâune fois rĂ©alisĂ©s les achats publics avant commercialisation que les acheteurs disposent dâĂ©lĂ©ments dâessai comparatif permettant dâĂ©tablir si les solutions mises au point sont vraiment plus performantes que celles disponibles au mĂȘme moment sur le marchĂ©. NĂ©anmoins, le fait quâune entreprise ait effectuĂ© la R&D et mis au point une sĂ©rie expĂ©rimentale opĂ©rationnelle ne peut constituer, en soi, une garantie quâelle remportera ensuite un contrat de fourniture en quantitĂ© en raison de la scission entre la phase de recherche et dâachat. Une phase de mise en concurrence ouverte est donc obligatoire Ă lâissue de la 1Ăšre phase, il sâagit du « public procurement of innovation » ou « achat public dâinnovation ». Tous les candidats doivent bĂ©nĂ©ficier du mĂȘme niveau dâinformation sans atteinte au secret industriel et commercial.
50.
Guide 50 Partenariat dâinnovation Le partenariat
dâinnovation permet aux acheteurs publics de mettre en place un partenariat structurĂ© de long terme couvrant Ă la fois la phase de R&D et celle relative Ă lâachat de produits, services ou travaux sans quâil soit nĂ©cessaire de procĂ©der Ă une nouvelle mise en concurrence. Cette procĂ©dure, prĂ©vue dans la nouvelle directive sur les marchĂ©s publics18 , permet de combiner la phase R&D et achat avec un partenaire unique. Le partenariat dâinnovation vise notamment au dĂ©veloppement dâun produit, dâun service ou de travaux innovants correspond Ă un besoin spĂ©cifique du pouvoir adjudicateur et pour lequel celui-ci souhaite conserver les droits de propriĂ©tĂ© intellectuelle. La procĂ©dure est structurĂ©e en phases suc- cessives qui suivent le dĂ©roulement des Ă©tapes du processus de recherche et dâinnovation, qui peuvent comprendre le stade de la fabrication des produits, de la prestation des services ou de lâexĂ©- cution des travaux. A lâissue des nĂ©gociations, les marchĂ©s sont attribuĂ©s sur la seule base du critĂšre dâattribution du meilleur rapport qualitĂ©/prix. 18 Article 31 de la directive 2014/24/UE du Parlement europĂ©en et du Conseil du 26 fĂ©vrier 2014 sur la passation des marchĂ©s publics.
51.
Guide 51 6.LE SUIVI DU MARCHĂ
52.
Guide 52 ACCOMPAGNER ET FACILITER LâEXĂCUTION DU
CONTRAT Il est possible dâutiliser le contrat pour encourager lâinnovation. Assurer une gestion partenariale de la relation contractuelle avec lâopĂ©rateur Ă©conomique innovant implique de mener une rĂ©flexion ex ante afin de faciliter lâexĂ©cution du contrat. Favoriser les avances avant le versement dâacomptes permet de rendre le marchĂ© plus attractif en permettant au soumissionnaire de prĂ©financer ses prestations. Il est Ă©galement possible de prĂ©voir un systĂšme dâincitations financiĂšres comme des primes en cas de rĂ©alisation du marchĂ© avant la date fixĂ©e ou par exemple en cas de dĂ©passement des performances prĂ©vue dans le cahier des charges. Lâavis dâappel public ou le cahier des charges peut en outre prĂ©voir une clause dĂ©terminant les conditions de rĂ©munĂ©ration des Ă©tudes pour les candidats non retenus. Un suivi adĂ©quat du marchĂ© dans le cadre dâune relation Ă©troite entre le pouvoir adjudicateur et le soumissionnaire permet dâassurer une exĂ©cution optimale du marchĂ©. Un dialogue constructif nouĂ© tout au long de lâexĂ©cution du marchĂ© permet dâanticiper les Ă©ventuelles dĂ©faillances du soumissionnaire et de trouver les meilleures solutions tout en permettant de tirer le meilleur parti des capacitĂ©s de ce dernier. LE PARTAGE DâEXPĂRIENCE Le partage dâexpĂ©rience entre pouvoirs adjudicateurs permet dâidentifier les bonnes pratiques tant au niveau des procĂ©dures que des solutions innovantes dĂ©veloppĂ©es. Une Ă©valuation du contrat dĂ©passant la simple analyse du respect des conditions mais consistant en un suivi prĂ©cis et systĂ©matique permet par ailleurs de tirer les enseignements des soumissions afin de prĂ©parer au mieux les projets futurs. Il peut donc se rĂ©vĂ©ler utile de documenter les enseignements, de les partager afin de pouvoir Ă©valuer les mesures destinĂ©es Ă stimuler la R&D et lâinnovation grĂące aux marchĂ©s publics. Des attestations de bonne exĂ©cution peuvent le cas Ă©chĂ©ant ĂȘtre mises en place afin de promouvoir des solutions innovantes.
53.
54.
Disclaimer : Ce guide a
Ă©tĂ© Ă©laborĂ© par Luxinnovation sur la base de contenus prĂ©parĂ©s et rĂ©digĂ©s par le Professeur Franck Valencia. Les Ă©lĂ©ments fournis dans ce guide sont indicatifs et ne sauraient engager Luxinnovation ou le Professeur Franck Valencia de quelque maniĂšre que ce soit. Seuls les textes lĂ©gaux et rĂ©glementaires en la matiĂšre, publiĂ©s au MĂ©morial, font foi. Remerciements : Luxinnovation remercie plus particuliĂšrement la Commune de Sanem, la FĂ©dĂ©ration des HĂŽpitaux Luxembourgeois, le Luxembourg Institute of Science and Technology, le MinistĂšre de lâEconomie et la Commission des soumissions19 auprĂšs du MinistĂšre de DĂ©veloppement Durable et des Infrastructures ainsi que lâOAI / Ordre des Architectes et des IngĂ©nieurs-Conseils qui ont apportĂ© leur contribution Ă la prĂ©paration de ce guide. Note sur lâauteur : Le Docteur Franck Valencia20 est Professeur associĂ© Ă lâICN Business School depuis 2007 et enseigne le droit des affaires, le droit du commerce international, le droit des sociĂ©tĂ©s et la gestion du risque pĂ©nal en entreprise au sein du programme ICN grande Ă©cole et Bachelor. Auparavant ChargĂ© dâEnseignement au sein de la FacultĂ© de droit de Nancy oĂč il a enseignĂ© 7 annĂ©es, il a Ă©galement exercĂ©, parallĂšlement Ă ses activitĂ©s dâenseignement, comme Avocat au barreau de Nancy. SpĂ©cialiste dans le domaine des marchĂ©s publics, des aides dâEtat et des fonds structurels, il est en outre depuis 2007 ChargĂ© de Mission au sein du MinistĂšre de lâEconomie du Grand- DuchĂ© de Luxembourg, rattachĂ© Ă la Direction de la politique rĂ©gionale. Contact : Luxinnovation Pascal Fabing â pascal.fabing@luxinnovation.lu 19 La Commission des soumissions salue cette initiative, celle-ci nâentend cependant donner ni approbation, ni improbation aux opinions Ă©mises dans le guide lesquelles doivent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme propres Ă leurs auteurs. 20 franck.valencia@icn-groupe.fr
Baixar agora