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GuidePromouvoir les solutions
innovantes Ă  travers
les marchés publics
© 2015 Luxinnovation GIE
Les contenus de ce guide ont été rédigés par le
Dr Frank Valencia - franck.valencia@icn-groupe.fr.
GuidePromouvoir les solutions
innovantes Ă  travers
les marchés publics
PRÉFACE
La compĂ©titivitĂ© de l’économie luxembourgeoise
et sa diversification reposent en grande partie sur
sa capacité à innover afin de créer des biens et
services à haute valeur ajoutée. Par le biais de
divers rĂ©gimes d’aides, le ministĂšre de l’Economie
poursuit une politique active de soutien aux
entreprises qui investissent dans la recherche, le
dĂ©veloppement et l’innovation. Ainsi, un nombre
croissant de nouvelles solutions performantes
et durables sont mises au point chaque année,
notamment par les PME.
L’Etat, et avec lui, l’ensemble des pouvoirs
publics, se doit de mettre en Ɠuvre une politique
des achats qui ne se limite pas seulement Ă 
l’approvisionnement en solutions classiques
qui ont fait leurs preuves, mais elle doit aussi
prendre en compte des nouveaux produits et
services innovants et durables développés par les
entreprises privĂ©es et qui permettront d’amĂ©liorer
les services publics rendus. 
Pourtant, dans la pratique, les acheteurs publics
visent souvent à limiter les risques. C’est une
attitude tout à fait louable étant donnée la
responsabilité qui leur incombe, mais elle réduit
quelques fois les possibilités pour nos entreprises
d’appliquer leurs innovations pour que nous
puissions tous en profiter. La législation nationale
sur les marchés publics offre pourtant un cadre
adapté pour atteindre cet objectif.
Dans ce sens, j’ai donc demandĂ© Ă  Luxinnovation,
l’Agence nationale pour la promotion de
l’innovation et de la recherche, d’élaborer un guide
de bonnes pratiques visant à favoriser l’accùs aux
marchés publics pour les entreprises innovantes.
Ce guide se veut simple et agrĂ©mentĂ© d’exemples
concrets. Il est destiné aux pouvoirs adjudicateurs,
et au-delĂ  Ă  tout acheteur qui pourra y trouver des
moyens de laisser une chance à l’innovation sans
prendre de risque inconsidéré. Le guide couvre
toutes les Ă©tapes depuis l’identification du besoin,
l’analyse du marchĂ© jusqu’à la prĂ©paration du
cahier des charges et l’exĂ©cution du marchĂ©.
Au-delĂ  de ce guide, Luxinnovation veillera Ă 
rendre les innovations plus visibles afin que
l’innovation « Made in Luxembourg » soit connue
et reconnue au niveau international.
Etienne Schneider
Ministre de l’Economie
VOUS, pouvoirs adjudicateurs, assurez des ser-
vices publics de qualité et portez la responsabilité
de leur mise en Ɠuvre ;
NOUS, Luxinnovation, accompagnons les efforts
de recherche-développement-innovation portés
par nos entreprises nationales qui aboutissent Ă 
des solutions innovantes ;
Couvrir les besoins des citoyens par des solutions
innovantes présente un double avantage. Le
meilleur rapport qualitĂ© de service – prix peut ĂȘtre
obtenu tandis que les entreprises accélÚrent la
mise sur le marché des solutions issues de leurs
investissements. Ce guide propose quelques
outils pour répondre à cet objectif.
Luxinnovation souhaite avant tout Ă  travers cette
action provoquer une prise en compte plus
systĂ©matique de l’innovation dans les marchĂ©s
publics et faire connaĂźtre les solutions innovantes
ayant bĂ©nĂ©ficiĂ© d’un soutien public. Le site www.
innovativesolutions.lu présente ainsi des produits
ou services disponibles dans différents domaines :
traitement de l’eau, santĂ©, mobilitĂ©, etc

Au cours de ces prochains mois, Luxinnovation
aura à cƓur de faciliter le dialogue entre pouvoirs
adjudicateurs et entreprises pour comprendre
et lever d’éventuelles barriĂšres. La proximitĂ©
des acteurs, la qualitĂ© du dialogue et l’approche
consensuelle doivent permettre au Luxembourg
d’ĂȘtre un modĂšle europĂ©en en matiĂšre d’achat
public de solutions innovantes pour les bénéfices
mutuels des citoyens et de nos entreprises.
Pascal Fabing
Responsable des Programmes
de Financement Nationaux
Luxinnovation
TABLE
DES
MATIÈRES
1.
SYNTHÈSE DES PROPOSITIONS	 11
En amont de l’achat 	 12
La préparation du marché	 13
Le choix de la procédure	 13
Le suivi du marchĂ© et le partage d’expĂ©riences	 14
2.
INTRODUCTION	15
Soutenir l’innovation Ă  travers les marchĂ©s publics	 16
DĂ©finition de l’innovation	 16
L’innovation au Luxembourg	 17
Avantages de l’innovation	 17
Principaux freins Ă  l’innovation dans les marchĂ©s publics	 18
RĂ©serves	18
3.
LES LEVIERS EN AMONT DE L’ACHAT	 19
DĂ©velopper les interactions entre les acheteurs
et les fournisseurs	 20
Développer la connaissance du marché afin de mieux
apprĂ©hender ses capacitĂ©s d’innovation	 20
Quelques exemples d’outils pour organiser une veille 	 21
DĂ©velopper un environnement informatif
favorable à l’innovation	 24
4.
UNE PRÉPARATION ADÉQUATE DU MARCHÉ	 25
Améliorer la formulation du besoin de maniÚre
à susciter l’innovation	 26
Exprimer les spécificités du besoin dans un cahier des
charges fonctionnel	 26
Autoriser et encourager les variantes	 28
Doser savamment les criteres de selection	30
Raisonner en « coût complet »	 32
Fixer des critùres d’attribution valorisant
les solutions innovantes	 35
Evaluer le caractĂšre innovant des offres	 37
Gérer des risques liés à la mise en place
de procĂ©dures favorisant l’innovation	 38
5.
LE CHOIX DE LA PROCÉDURE	 41
ProcĂ©dures au service de l’innovation prĂ©vue
par le droit national	 42
ProcĂ©dures au service de l’innovation prĂ©vue par
le droit de l’Union europĂ©enne	 48
6.
LE SUIVI DU MARCHÉ	 51
Accompagner et faciliter l’exĂ©cution du contrat	 52
Le partage d’expĂ©rience	 52
Guide
11
1.SYNTHÈSE
DES
PROPOSITIONS
L’intĂ©gration d’une dimension d’innovation
dans les achats publics présente de nom-
breux avantages. Ce guide a pour objectif de
fournir des outils aux pouvoirs adjudicateurs
qui veulent mettre en Ɠuvre une politique de
marchĂ©s publics favorable Ă  l’innovation. Il
fournit des conseils pratiques pour intégrer
une dimension d’innovation dans chaque
Ă©tape du processus de l’achat.
Guide
12
EN AMONT DE L’ACHAT
‱‱ DĂ©velopper une stratĂ©gie d’achat sur la base
d’une Ă©tude de marchĂ© afin d’identifier le
besoin non satisfait et déterminer le potentiel
d’innovation du marchĂ©.
‱‱ Recourir le cas Ă©chĂ©ant Ă  la centrale d’achat.
‱‱ Collecter des informations auprùs
d’organisation (consulter l’office des brevets,
visiter les salons professionnels, organiser
des journĂ©es d’informations, workshop avec
des experts, développer un website) afin
de prendre conscience de la dynamique du
marché et des derniÚres technologies et
innovations.
‱‱ DĂ©velopper la communication et encourager
l’interaction entre les opĂ©rateurs Ă©conomiques,
les pouvoir adjudicateurs et la communauté
scientifique (préavis, webpage).
‱‱ Encourager un dialogue constructif entre les
opérateurs économiques pour favoriser la
définition de solutions adaptées de la part de
l’industrie ou du monde universitaire.
Guide
13
LA PRÉPARATION
DU MARCHÉ
‱‱ AmĂ©liorer les invitations Ă  l’offre basĂ©es sur
les fonctions et performances en sorte que le
besoin tel que défini par le pouvoir adjudicateur
soit exprimé sous une forme fonctionnelle
dans le cahier des charges, par exemple sous
forme de performances. (besoin exprimant un
résultat à atteindre).
‱‱ Fixer des objectifs chiffrĂ©s de performance
en termes de niveaux d’activitĂ©s, de qualitĂ©
de service, d’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique ou
d’incidences Ă©cologiques etc.
‱‱ Obtenir des engagements de performances
mesurables.
‱‱ Autoriser les variantes.
‱‱ Ne pas focaliser l’attribution d’un marchĂ© sur le
critÚre du prix et tenir compte du coût complet
(faire la diffĂ©rence entre le coĂ»t direct d’une
acquisition et les coĂ»ts totaux, ĂȘtre en mesure
de calculer le coût du cycle de vie).
LE CHOIX
DE LA PROCÉDURE
‱‱ Choisir la procĂ©dure facilitant la formation
d’offres innovantes en fonction du marchĂ© et
du besoin du pouvoir adjudicateur.
‱‱ Recourir à l’allotissement (segmentation
affinée du périmÚtre des lots grùce aux
informations recueillies en amont sur la
structure du segment d’achat, utilisation de la
technique des petits lots pour encourager la
participation des PME).
Guide
14
LE SUIVI DU MARCHÉ
ET LE PARTAGE
D’EXPÉRIENCES
‱‱ DĂ©velopper le partage d’expĂ©riences entre
pouvoirs adjudicateurs pour identifier
les bonnes pratiques tant au niveau des
procédures que des solutions innovantes.
‱‱ DĂ©velopper la pratique des attestations de
bonne exécution.
‱‱ Investir dans la formation spĂ©cialisĂ©e
en professionnalisant les acheteurs ou
en recrutant des agents compétents et
expérimentés.
2.INTRODUCTION
Guide
15
Guide
16
DÉFINITION
DE L’INNOVATION
L’innovation, dans le cadre de ce guide, est
comprise au sens large du terme et concerne
la stimulation et l’exploitation rĂ©ussie de
nouvelles idées dans le but de résoudre des
problÚmes de marchés publics de façon
efficace. Les concepts d’imagination et de
crĂ©ativitĂ© intellectuelle sont au cƓur de cette
définition.
Si l’innovation est souvent expliquĂ©e comme le
processus de transformation des connaissances
en produits et services qui peuvent ĂȘtre vendus Ă 
des clients, innover ne veut pas nécessairement
dire inventer quelque chose de complĂštement
nouveau. Dans beaucoup de cas, une innovation
est une transformation d’un produit existant en un
produit nouveau, amélioré et/ou plus performant,
on parle alors d’innovation incrĂ©mentale. Dans les
cas oĂč l’innovation est une transformation radicale
qui modifie les comportements des utilisateurs,
on parle d’innovation de rupture. DiffĂ©rents degrĂ©s
sont ainsi envisageables dans l’innovation.
Il existe des techniques de gestion de l’innovation
(« Innovation Management Techniques » ou « IMTs »)
qui sont des outils simples qui peuvent aider Ă  trans-
former une idée nouvelle en succÚs commercial.
SOUTENIR L’INNOVATION
À TRAVERS LES
MARCHÉS PUBLICS
Ce guide a pour objectif de fournir des outils aux
pouvoirs adjudicateurs qui veulent mettre en
Ɠuvre une politique de marchĂ©s publics favorable
à l’innovation. Il permet notamment d’utiliser
au mieux les souplesses offertes par les rĂšgles
rĂ©gissant les marchĂ©s publics afin d’exploiter le
pouvoir innovant du marché.
Ce guide constitue une aide pour les acheteurs
publics souhaitant mettre en place des
méthodes susceptibles de repérer et capter
l’innovation dans leur politique d’achat tout
en respectant le principe de satisfaction du
besoin avec des moyens contraints.
Il a aussi pour objectif d’encourager les pouvoirs
adjudicateurs à prendre en compte l’innovation
dans l’acte et la politique d’achat. Il constitue la
premiĂšre Ă©tape d’une Ă©volution vers un cadre plus
propice à l’innovation.
Ce guide est destiné aux principaux acheteurs
publics souhaitant s’engager dans un
processus de promotion de l’innovation par
la commande publique. Il constitue une amorce
de réflexion et le lecteur est invité à contribuer
Ă  ce processus tout en permettant le partage
d’expertise en nous Ă©crivant Ă  l’adresse suivante :
pascal.fabing@luxinnovation.lu.
Guide
17
L’INNOVATION
AU LUXEMBOURG
Le Grand-Duché est sans conteste une terre
propice Ă  l’innovation. Le dĂ©veloppement des
activités liées à la recherche, au développement
et Ă  l’innovation (RDI) est une prioritĂ© du
gouvernement luxembourgeois qui vise, entre
autres objectifs, Ă  permettre une diversification
économique, une augmentation de la compétitivité
des entreprises ainsi que l’édification d’une
société de la connaissance.
La Commission européenne publie chaque année
le tableau de bord de l’Union de l’innovation
afin de permettre une Ă©valuation comparative
des rĂ©sultats en matiĂšre d’innovation des États
membres de l’Union europĂ©enne. Il prĂ©sente
Ă©galement les points forts et les points faibles
de leurs systùmes de recherche et d’innovation
respectifs. Selon le tableau de bord de 2014, le
Luxembourg se classe au 5Úme rang européen et
au 1er rang en tant que pays le plus performant du
groupe des « suiveurs de l’innovation ».
Luxinnovation est l’Agence nationale pour la
promotion de l’innovation et de la recherche
au Luxembourg. Par sa double position, Ă  la fois
sur le terrain avec les entreprises et les instituts de
recherche et trÚs proche des autorités en charge
des politiques liĂ©es Ă  l’innovation et la recherche,
elle est au cƓur du systùme national d’innovation
et de recherche et peut fournir une aide précieuse
à tous les acteurs souhaitant s’engager dans une
dĂ©marche favorisant l’innovation.
AVANTAGES
DE L’INNOVATION
L’innovation permet de poursuivre des objectifs
sociétaux (développement durable, qualité des
services publics, stimulation de l’entrepreneuriat,
etc.). Elle peut en outre et surtout constituer un
levier pour dynamiser l’activitĂ© et amĂ©liorer le
service rendu dans le cadre d’une dĂ©marche
gagnant-gagnant, devenant ainsi un facteur de
croissance et d’emploi.
L’innovation permet de rĂ©soudre des
problĂšmes de façon crĂ©ative, d’apporter
un meilleur rapport qualité/prix pour le
contribuable et constitue un stimulus pour
l’industrie nationale en crĂ©ant de nouveaux
produits et services favorisant la croissance
Ă©conomique. Elle constitue enfin un outil de
compétition pour faire face aux économies
Ă©mergentes.
L’innovation est aussi profitable aux
consommateurs qui peuvent bénéficier à la fois
de produits nouveaux et de produits améliorés.
Par exemple, des innovations permettent souvent
de faciliter l’utilisation de produits dĂ©jĂ  existants.
Guide
18
PRINCIPAUX FREINS
À L’INNOVATION DANS
LES MARCHÉS PUBLICS
Plusieurs facteurs limitent souvent la prise
en compte des solutions innovantes dans les
marchés publics :
‱‱ Une commande trop prĂ©cise pour laisser au
marchĂ© l’initiative de la solution en laissant les
entreprises proposer des idées nouvelles.
‱‱ La diffĂ©renciation des offres se fait principale-
ment sur le prix et les délais.
‱‱ Manque d’expĂ©rience, de mĂ©thodologie
et d’expertise de la part des opĂ©rateurs
Ă©conomiques.
‱‱ Absence de relation de travail Ă©troite entre la
demande et l’offre. Pas assez de rapproche-
ments entre les pouvoirs adjudicateurs, les
fournisseurs et le monde universitaire.
‱‱ Peu d’identification prĂ©cise du besoin.
‱‱ Aversion des opĂ©rateurs Ă©conomiques au
risque.
‱‱ ComplexitĂ© du processus d’achat excessive-
ment normatif et pesant.
‱‱ Peu de place laissĂ©e aux alternatives dans la
formulation d’une offre.
Ce guide vous offre des conseils pratiques pour
surmonter ces obstacles.
RÉSERVES
Les éléments fournis dans ce guide sont indicatifs
et ne prĂ©tendent pas ĂȘtre pertinents pour
l’ensemble des situations, les effets des leviers
identifiĂ©s Ă©tant variables d’un cas Ă  l’autre.
En outre, toutes les questions de marchés publics
ne requiĂšrent pas de solution innovante. Si les
risques de dĂ©veloppement d’une telle solution
sont disproportionnés par rapport aux bénéfices
escomptĂ©s, il convient naturellement de s’orienter
vers une solution connue et testée.
Enfin, la politique des marchés publics à elle seule
ne peut suffire Ă  susciter un intĂ©rĂȘt plus grand
pour l’innovation. Il faut une politique d’innovation
globale, l’achat public n’est qu’un outil parmi
d’autres pour stimuler efficacement la demande
en innovation.
3.LES
LEVIERS
EN AMONT DE L’ACHAT
Guide
19
Guide
20
DÉVELOPPER LES
INTERACTIONS ENTRE
LES ACHETEURS
ET LES FOURNISSEURS
Rapprocher le service achat du pouvoir
adjudicateur des opérateurs économiques en
développant la communication en amont de
l’achat.
Publier l’intention d’achat et l’avis de
pré-information.
DÉVELOPPER LA
CONNAISSANCE DU
MARCHÉ AFIN DE MIEUX
APPRÉHENDER SES
CAPACITÉS D’INNOVATION
‱‱ Organiseruneveilleactivepourmieuxconnaütre
le marché (cerner les offres des opérateurs
Ă©conomiques, l’état de la concurrence, la
capacitĂ© d’innovation du secteur)
Systématiser les études de marché
(Ă©tat de l’art, capacitĂ©s de rĂ©ponse des
entreprises, niveau de concurrence,
comparaison du coût du fournisseur
traditionnel avec celui innovant etc
).
‱‱ DĂ©finir un coordonnateur chargĂ© de cette
veille (service achat ou services techniques
opérationnels).
Guide
21
QUELQUES EXEMPLES
D’OUTILS POUR
ORGANISER UNE VEILLE :
LUXINNOVATION
anime le site www.innovativesolutions.lu qui
présente des solutions innovantes développées
avec le soutien des aides publiques au
Luxembourg.
Luxinnovation est Ă©galement partenaire du
réseau Enterprise Europe Network, proposant le
plus grand marché des technologies en Europe
: http://www.innovation.public.lu/fr/marche-
technologies/index.php.
NEOBUILD
www.neobuild.lu est une initiative du Conseil
pour le DĂ©veloppement Economique de la
Construction qui propose notamment une plate-
forme d’évaluation de solutions innovantes dans
le domaine de la contruction.
LE PORTAIL EUROPÉEN
DÉDIÉ À L’ACHAT DE
SOLUTIONS INNOVANTES
www.innovation-procurement.org propose
un centre de ressources, des outils ainsi qu’un
rĂ©pertoire d’initiatives en matiĂšre d’achat de
solutions innovantes classées par secteur.
LA PLATEFORME HAPPI
www.happi-project.eu, mise en Ɠuvre par
un consortium européen auquel contribue la
Fédération des HÎpitaux Luxembourgeois,
présente des solutions adaptées aux besoins des
personnes ùgées.
Guide
22
‱‱ ConstruireunrĂ©seaudepartagedel’information
(éléments techniques, concurrence, brevets,
normes, évolutions réglementaires, procédés
innovants etc
)
	 Les salons, colloques, revues spéciali-
sées1
, forums, sites internet des entre-
prises et d’institutions spĂ©cialisĂ©es, orga-
nisations professionnelles et chambres
de commerce donnent accĂšs Ă  ce type
d’informations.
‱‱ Utiliser la technique de la « centrale d’achat »
Les pouvoirs adjudicateurs ont la liberté de
recourir Ă  des centrales d’achat pour acquĂ©rir des
travaux, fournitures ou services. Selon l’article
3.9 de la loi du 25 juin 2009 sur les marchés
publics, une «  centrale d’achat  » est un pouvoir
adjudicateur qui acquiert des fournitures ou des
services destinés à des pouvoirs adjudicateurs
ou passe des marchés publics ou conclut des
accords-cadres de travaux, de fournitures ou de
services destinés à des pouvoirs adjudicateurs.
1	 Le magazine « FOCUS on Research and Innovation in Luxembourg »
publié par Luxinnovation et diffusé à des entreprises, universités,
investisseurs et décideurs politiques dans plus de 100 pays et dont
l’objectif est de promouvoir la science, la technologie et l’innovation
au Luxembourg auprùs d’un vaste public international participe à ce
partage de l’information.
La technique de la centrale d’achat permet de
concrétiser des coopérations entre pouvoirs
adjudicateurs en répondant à plusieurs objectifs,
dont notamment :
‱‱ Le partage de bonnes pratiques et de la
connaissance du marché,
‱‱ La massification de la demande pour impacter
les prix,
‱‱ La rĂ©alisation d’économies d’échelle en
«  externalisant  » de nombreux aspects de
la procédure de passation ou du suivi de
l’exĂ©cution du marchĂ© en recourant Ă  un
service commun.
Guide
23
EX
EM
PLE
CENTRALE D’ACHAT MISE EN
ƒUVRE PAR LA FÉDÉRATION DES
HÔPITAUX LUXEMBOURGEOIS
La Fédération des HÎpitaux Luxembourgeois2
(FHL) a recours à la technique de centrale d’achat
pour déployer son activité «  achat commun  »
dans divers domaines, dont les principaux sont
l’achat de mĂ©dicaments, de petits dispositifs
mĂ©dicaux, de matĂ©riel lourd d’imagerie mĂ©dicale
et en matiÚre non médicale, notamment pour des
services informatiques.
Cette activité a trouvé son origine, dans les
années 1990, dans des coopérations entre
acheteurs hospitaliers, notamment pharmaciens.
Elle est aujourd’hui structurĂ©e autour d’un rĂ©seau
de groupements d’achat spĂ©cialisĂ©s, composĂ©s
d’acheteurs hospitaliers, connectĂ©s Ă  une Ă©quipe
interne de la FHL. L’activitĂ© est coordonnĂ©e par
un comité de pilotage faisant rapport au conseil
d’administration de la FHL, celui-ci Ă©tant composĂ©
de représentants des directions des HÎpitaux.
En pratique, cette technique réside dans une
coopération contractuelle, moyennant conclusion
de conventions, dénommées «  conventions de
centrale d’achat ». Une convention est en principe
conclue préalablement à chaque procédure de
passation de marché et décrit le projet, le type de
procédure envisagé, identifie les participants au
projet et valide les documents de soumission.
2	 La FĂ©dĂ©ration des HĂŽpitaux Luxembourgeois est l’association
groupant l’ensemble des Ă©tablissements hospitaliers du Grand-
Duché de Luxembourg. La FHL élabore la stratégie du secteur
hospitalier, représente ses membres auprÚs des autorités et met en
Ɠuvre certains services communs des Ă©tablissements hospitaliers.
Guide
24
La convention régit notamment :
‱‱ La rĂ©partition des missions entre pouvoirs
adjudicateurs dans le cadre de la procédure.
La convention désigne la partie qui réalisera
les diligences procédurales à effectuer par
le pouvoir adjudicateur aux termes de la loi
sur les marchés publics et de son rÚglement
d’exĂ©cution, tels que la communication
avec les soumissionnaires potentiels, la
prĂ©paration et l’envoi des questions/rĂ©ponses,
l’ouverture des offres, la notification des
dĂ©cisions d’attribution et de rejet d’offres et la
communication de leurs motifs.
‱‱ Le processus dĂ©cisionnel, avec identification
et dĂ©finition de la composition d’un organe
préparant les décisions et établissant le
rapport d’analyse des offres qui servira de
support aux dĂ©cisions de l’organe compĂ©tent
pour les prendre.
‱‱ La coopĂ©ration entre pouvoirs adjudica-
teurs dans le cadre de l’exĂ©cution du marchĂ©.
Une convention de centrale d’achat peut ain-
si prĂ©voir qu’en vue d’élaborer des prises de
position collectives, les parties s’informeront
mutuellement des éventuelles défaillances
contractuelles de leur cocontractant commun.
Dans le cadre de son activité « achat commun », la
FHL est la centrale d’achat. Les gestionnaires des
projets sont des conseillers juridiques qui sont
membres du personnel de la FHL. Ils coordonnent
des groupes de travail composés de spécialistes
issus des hĂŽpitaux.
DÉVELOPPER UN
ENVIRONNEMENT
INFORMATIF FAVORABLE
À L’INNOVATION
‱	 CrĂ©er un point de contact sur le site internet
de l’acheteur pour encourager les dĂ©marches
spontanées (contact «  achat innovant  »
aisément identifiable).
‱	 CrĂ©er un portail d’information oĂč sont
mentionnés les produits/solutions innovantes
recherchées.
‱	 CrĂ©er une plateforme d’échange d’idĂ©es (sys-
tĂšme ouvert et collaboratif), une rubrique
« boite à idées ».
‱	 CrĂ©er une base de donnĂ©es « fournisseur ».
‱	 Recourir au «  sourcing  » (recherche et Ă©va-
luation d’opĂ©rateurs Ă©conomiques innovants)
ou recourir à un organisme spécialisé dans
le « sourcing ».
4.UNE
PRÉPARATION
ADÉQUATE DU MARCHÉ Guide
25
Guide
26
EXPRIMER LES
SPÉCIFICITÉS DU BESOIN
DANS UN CAHIER DES
CHARGES FONCTIONNEL
Le besoin tel que défini précédemment doit
ĂȘtre exprimĂ© sous une forme fonctionnelle dans
le cahier des charges, c’est-à-dire sous forme
de performances, d’exigences fonctionnelles
décrivant un résultat à atteindre en laissant toute
liberté quant aux moyens pour y parvenir. Le
niveau de flexibilité autorisé autour des objectifs
de performance doit ĂȘtre indiquĂ©.
L’article 165 du rĂšglement grand-ducal du 3 aoĂ»t
2009 portant exécution de la loi du 25 juin 2009 sur
les marchés publics prévoit que les spécifications
techniques figurant dans le cahier des charges
peuventĂȘtreformulĂ©esentermesdeperformances
ou d’exigences fonctionnelles pouvant inclure des
caractéristiques environnementales. Elles doivent
cependant ĂȘtre suffisamment prĂ©cises pour
permettre aux soumissionnaires de déterminer
l’objet du marchĂ© et aux pouvoirs adjudicateurs
d’attribuer le marchĂ©. Il convient cependant de
trouver un juste Ă©quilibre afin de ne pas proposer
une définition trop détaillée du besoin et veiller à
laisser une certaine marge de souplesse.
Cette phase déterminera la diversité et la qualité
des offres.
Préparer un cahier des charges fonction-
nel, ouvert sur les solutions et précis sur
les exigences de performances, la qualité
et les contraintes.
AMÉLIORER LA
FORMULATION DU
BESOIN DE MANIÈRE À
SUSCITER L’INNOVATION
Le meilleur moyen de susciter une offre innovante
est de demander aux candidats de proposer une
solution sans l’imposer à l’avance, par exemple
en exprimant le résultat à atteindre, un certain
niveau de performances, certaines fonctions
et fonctionnalités requises ou contraintes
(performances énergétiques, considérations
environnementales dont les exigences de
développement durable, cycle de vie des
produits, coût etc.) dans un cadre imposé avec
des normes à respecter. Les spécificités du
besoin doivent ĂȘtre clairement exprimĂ©es, elles
doivent ĂȘtre mesurables, rĂ©alistes et comprendre
un échéancier.
Il convient ainsi de laisser aux entreprises la liberté
de proposer une solution afin de bénéficier au
maximum de la capacitĂ© d’innovation du marchĂ©.
Rédiger une définition fonctionnelle du
besoin de maniĂšre suffisamment ouverte.
Guide
27
EX
EM
PLE
LES ACHATS DE MATÉRIEL
LOURD D’IMAGERIE MÉDICALE
PAR LA FÉDÉRATION DES
HÔPITAUX LUXEMBOURGEOIS
Dans le domaine du matĂ©riel lourd d’imagerie
médicale (par exemple les tomodensitomÚtres ou
« CT-scanners »), les constructeurs développent
constamment de nouvelles technologies et
fonctionnalités. Celles-ci ont un prix qui, en
principe, est d’autant plus Ă©levĂ© que l’innovation
est récente et que le dispositif de production est
au dĂ©but de sa phase d’amortissement.
«  Les techniques utilisées dans les procédures
ouvertes doivent ĂȘtre telles que les utilisateurs
puissent profiter des derniÚres nouveautés au
meilleur rapport qualité prix. A cette fin, les
techniques suivantes sont concevables .
Les spécifications techniques des machines
peuvent ĂȘtre dĂ©finies suivant la distinction
suivante. Il s’agit :
‱‱ soit des caractĂ©ristiques techniques que les
acheteurs exigent et considĂšrent comme Ă©tant
indispensables pour satisfaire leurs besoins.
De telles caractéristiques sont des lors des
critÚres de conformité technique. Une offre
non conforme Ă  ces critĂšres est Ă  rejeter.
Guide
28
‱‱ soit des caractĂ©ristiques techniques que les
établissements considÚrent comme améliorant
la qualité des appareils, eu égard à leurs
besoins. De telles caractéristiques sont dÚs
lors des sous-critĂšres d’évaluation de la qualitĂ©.
Le cahier spécial des charges indique
expressément, pour chaque spécification
technique, si celle-ci constitue un critĂšre
de conformité technique ou un sous-critÚre
d’évaluation de la qualitĂ©.
Les sous-critĂšres d’évaluation de la qualitĂ© peuvent
ĂȘtre dĂ©crits par indication d’une caractĂ©ristique
ou d’une performance maximale. Ceci permet
d’autoriser les soumissionnaires Ă  prĂ©senter des
variantes, avec, dans leurs différentes offres, des
niveaux de performance différents pour un ou
plusieurs critĂšres d’évaluation de la performance.
Ainsi, par exemple, un soumissionnaire pourra
proposer des modĂšles de machines de niveaux
de gamme diffĂ©rents, ou un mĂȘme modĂšle de
machine avec certaines fonctionnalités (résultant
par exemple de logiciels) ayant un niveau de
performance différent, dont éventuellement le
« dernier cri », résultant des derniÚres applications
de la «  recherche / développement  » du
constructeur ».
Propos recueillis auprĂšs de M. Luc Waisse,
conseiller juridique à la Fédération des HÎpitaux
Luxembourgeois.
AUTORISER
ET ENCOURAGER
LES VARIANTES
L’article 25 du rĂšglement grand-ducal du 3 aoĂ»t
2009 prévoit que le pouvoir adjudicateur peut,
dans le cahier spécial des charges, soit envisager
diffĂ©rentes possibilitĂ©s d’exĂ©cution pour une ou
plusieurs positions du bordereau qui doivent
alors ĂȘtre spĂ©cifiĂ©es de façon prĂ©cise, soit
prĂ©voir la possibilitĂ© d’admettre des solutions
techniques alternatives pour lesquelles il fixe les
critÚres auxquels elles doivent répondre. En cas
de solutions techniques alternatives, le résultat
souhaitĂ© de la prestation doit ĂȘtre clairement
défini par le cahier spécial des charges.
Il convient de rappeler que, selon les articles
26 et 27, des variantes et solutions techniques
alternatives non sollicitées, émanant du
soumissionnaire, ne sont pas admissibles. En
revanche, si des variantes et des solutions
techniques alternatives sont sollicitées par le
pouvoir adjudicateur, le bordereau de soumission
prévoira des prix totaux et des prix unitaires pour
chaque éventualité.
Guide
29
Par ailleurs, il est loisible au soumissionnaire
de faire une offre pour toutes les possibilités
d’exĂ©cution envisagĂ©es, ou pour l’une d’elles
seulement. Son offre est valable quel que soit le
choix opĂ©rĂ© entre l’offre de base et la ou les offres
variantes et solutions techniques alternatives3
.
La variante – une modification à l’initiative des
candidats de spécifications prévues dans la
solution de base décrite dans les documents
de la consultation – permet ainsi dans certains
cas d’exprimer des offres innovantes diffĂ©rentes
de la solution de base définie par le pouvoir
adjudicateur, lorsque le besoin n’est pas dĂ©fini de
maniĂšre suffisamment fonctionnelle. Il convient
donc d’autoriser et prĂ©voir leur traitement en les
encadrant dans les documents de marché.
Prévoir expressément dans le cahier des
charges la variante ainsi que les critĂšres
d’attribution permettant d’évaluer les
offres conformes Ă  la solution de base et
aux variantes.
Il est Ă©galement possible de demander la
justification des gains et améliorations engendrées
par les variantes afin de mettre en Ă©vidence les
avantages qu’elles procurent.
La variante présente donc de nombreux
avantages puisqu’elle favorise la concurrence en
Ă©largissant le champ des solutions possibles ou
Ă  tout le moins en les optimisant tout en prenant
en compte d’autres enjeux favorisant parfois une
diminution des coĂ»ts ou encore l’anticipation de
futures normes.3
3	 V. article 28 du rĂšglement grand-ducal du 3 aoĂ»t 2009. L’article
29 dispose que lorsque le cahier spécial des charges prévoit des
variantes et des solutions techniques alternatives, le résultat de la
soumission est Ă©tabli par classement unique de toutes les offres
reçues et le choix de l’adjudicataire doit se faire conformĂ©ment
aux dispositions de l’article 89, lequel se rĂ©fĂšre Ă  la pondĂ©ration
des critĂšres permettant de dĂ©terminer l’offre Ă©conomique la plus
avantageuse. L’article 166 du rĂšglement fait Ă©galement rĂ©fĂ©rence Ă 
la notion de variante en ce qui concerne les marchĂ©s publics d’une
certaine envergure.
Guide
30
DOSER SAVAMMENT LES
CRITERES DE SELECTION
La recherche de la qualité au détriment du seul
critĂšre du prix peut favoriser l’émergence de
solutions innovantes.
Si la loi sur les marchés publics permet de
prévoir des critÚres de sélection qualitative dont
notamment des niveaux minimaux de capacité
objectifs et non discriminatoires, conformément
aux articles 207 et suivants du rĂšglement grand-
ducal du 3 août 20094
, les pouvoirs adjudicateurs
devraient rechercher la plus grande diversité des
offres en permettant au maximum d’entreprises
de participer aux soumissions, qu’elles soient
des entreprises expérimentées ou bien de jeunes
entreprises dont les capacitĂ©s d’innovation sont
parfois trĂšs grandes.
4	 L’article 208 du rĂšglement dispose que dans les procĂ©dures
restreintes, les procĂ©dures nĂ©gociĂ©es avec publication d’un avis de
marché et dans le dialogue compétitif, les pouvoirs adjudicateurs
peuvent restreindre le nombre de candidats appropriĂ©s qu’ils
inviteront à soumissionner, négocier ou à dialoguer, à condition
qu’un nombre suffisant de candidats appropriĂ©s soit disponible. Les
pouvoirs adjudicateurs indiquent dans l’avis de marchĂ© les critĂšres
ou rĂšgles objectifs et non discriminatoires qu’ils prĂ©voient d’utiliser,
le nombre minimal de candidats qu’ils prĂ©voient d’inviter et, le cas
échéant, le nombre maximal.
	 Dans la procédure restreinte, le nombre minimum est de cinq. Dans
la procĂ©dure nĂ©gociĂ©e avec publication d’un avis de marchĂ© et le
dialogue compétitif, le nombre minimum est de trois. En tout état
de cause, le nombre de candidats invitĂ©s doit ĂȘtre suffisant pour
assurer une concurrence réelle.
	 Les pouvoirs adjudicateurs invitent un nombre de candidats au
moins égal au nombre minimum prédéfini. Lorsque le nombre
de candidats satisfaisant aux critÚres de sélection et aux niveaux
minimaux est inférieur au nombre minimal, le pouvoir adjudicateur
peut continuer la procédure en invitant le ou les candidats ayant
les capacitĂ©s requises. Dans le cadre de cette mĂȘme procĂ©dure,
le pouvoir adjudicateur ne peut pas inclure d’autres opĂ©rateurs
Ă©conomiques n’ayant pas demandĂ© de participer ou des candidats
n’ayant pas les capacitĂ©s requises.
Les rĂ©fĂ©rences techniques qui peuvent ĂȘtre
exigées des opérateurs économiques, telles que
rappelĂ©es Ă  l’article 233 du rĂšglement, doivent
ĂȘtre savamment dosĂ©es afin de ne pas se priver
de compĂ©tences et d’exploiter au maximum le
potentiel d’innovation du marchĂ©.
Les critĂšres de sĂ©lection doivent ĂȘtre
définis judicieusement pour autoriser le
cas échéant la participation de jeunes
entreprises innovantes.
PRIVILÉGIER LA QUALITÉ
AU PRIX LE PLUS BAS
Encourager l’innovation grñce au levier des
marchés publics implique une nouvelle maniÚre
de concevoir les achats et suppose de privilégier
un achat stratĂ©gique plutĂŽt qu’un achat basĂ©
uniquement sur le prix le plus bas.
Ne pas focaliser la dĂ©cision d’attribution
sur le prix mais sur la qualité en excluant
d’attribuer systĂ©matiquement le marchĂ©
au soumissionnaire ayant prĂ©sentĂ© l’offre
au prix le plus bas.
Le respect de contrainte budgĂ©taire n’est pas
antinomique avec l’innovation. L’innovation permet
parfois de rĂ©duire les coĂ»ts, elle peut ĂȘtre synonyme
de meilleure qualité et permet notamment de
récompenser le meilleur rapport qualité/prix.
Les facteurs tels que le coût de production, de
transport, d’utilisation ou d’usage, de maintenance
peuvent ĂȘtre prĂ©fĂ©rĂ©s au seul coĂ»t d’achat.
Guide
31
EX
EM
PLE
MODE D’ATTRIBUTION DES
MARCHÉS PUBLICS DANS
LA COMMUNE DE SANEM
«  Durant ces derniÚres années, nous avons
remarqué une augmentation des problÚmes de
malfaçons en relation avec des marchés publics
passés sous la forme de procédure ouverte au prix
le plus bas. Les entreprises ont souvent recours
Ă  des prix trĂšs bas voir trop bas pour recevoir la
commande. L’analyse de prix ne nous permettait
pas d’écarter l’offre et des problĂšmes relatifs
au dĂ©lai et Ă  la qualitĂ© d’exĂ©cution des travaux
surgissaient dans la majorité des cas.
Nous avons dorénavant décidé de passer le
plus souvent possible à la procédure ouverte
économiquement la plus avantageuse. »
Propos recueillis auprĂšs de M. Fernand
Heischbourg des services techniques de
l’Administration Communale de Sanem.
Guide
32
RAISONNER EN
« COÛT COMPLET »
L’évaluation des impacts environnementaux d’un
produit, service ou procédé dÚs sa conception
permet d’ouvrir un nouvel angle de vue et ainsi
d’identifier de nouvelles idĂ©es et opportunitĂ©s
d’innovation et/ou d’amĂ©lioration, pouvant
déboucher sur un meilleur marketing, une meilleure
sensibilisation et information des consommateurs,
et permettant de mieux communiquer en interne
et en externe.
Les acheteurs publics peuvent ainsi contribuer Ă 
la chaßne de valeur en portant un regard différent
sur l’acquisition.
Etre en mesure de faire la différence
entre le coĂ»t direct d’une acquisition
et les coûts totaux ce qui suppose par
exemple d’ĂȘtre en mesure de calculer le
coĂ»t du cycle de vie d’un produit5
.
5	 L’article 68 de la directive 2014/24/UE du Parlement europĂ©en et
du Conseil du 26 février 2014 sur la passation des marchés publics
propose un modÚle de calcul du coût du cycle de vie. Dans le cadre
de l’attribution d’un marchĂ©, le coĂ»t le plus bas peut ĂȘtre Ă©valuĂ©
soit uniquement sur la base du prix soit selon une approche coût/
efficacité telle que le calcul du coût du cycle de vie.
EX
EM
PLE
Guide
33
L’estimation des coĂ»ts d’exploitation liĂ©s Ă 
l’alimentation Ă©lectrique et en eau potable ainsi
qu’à l’assainissement pourraient se baser sur les
tarifs suivants :
‱‱ Ă©lectricité  : 12,85 ct/kWh (usage domestique
privé et résidentiel),
‱‱ eau potable : 2,25 Euro/m3
,
‱‱ assainissement : 2,00 Euro/m3
.
CRITÈRES PERMETTANT LA
PRISE EN COMPTE DES COÛTS
DU CYCLE DE VIE DÉVELOPPÉS
PAR LE LUXEMBOURG INSTITUTE
OF SCIENCE AND TECHNOLOGY
Pendant leur cycle de vie complet, les bĂątiments
engendrent des coûts considérables. Ces coûts
sont liĂ©s Ă  la construction, Ă  l’utilisation et au
fonctionnement mais également à la démolition
du bĂątiment. Dans un but de gestion Ă©conomique
des ressources financiÚres, les coûts relatifs au
bĂątiment devraient ĂȘtre considĂ©rĂ©s sur base du
cycle de vie entier et ainsi minimisés.
Dans le cadre d’un concours d’idĂ©es ou
d’architecture, les coĂ»ts du cycle de vie pourraient
ĂȘtre considĂ©rĂ©s par rapport aux catĂ©gories
suivantes :
1.	 Coûts de construction du bùtiment
2.	 CoĂ»ts d’utilisation du bĂątiment
‱	 CoĂ»ts d‘exploitation (par ex. alimentation
Ă©lectrique et en eau potable, assainisse-
ment, nettoyage, entretien du bĂątiment
et des installations extérieures, service
de sécurité)
‱	 CoĂ»tsd’entretien(parex.delaconstruction,
des installations techniques, Ă©quipements
et Ɠuvres d’art)
Guide
34
Tableau 1 : EnumĂ©ration exemplaire de coĂ»ts relatifs au cycle de vie d’un bĂątiment6
Coûts de construction du bùtiment7
Euro/ m2
SPB
BĂątiment / Construction
Installations techniques du bĂątiment
Installations extérieures
CoĂ»ts d’utilisation du bĂątiment8
Euro/ m2
SPB
CoĂ»ts d‘exploitation
Alimentation Ă©lectrique, en eau potable et assainissement
Nettoyage et entretien du bĂątiment
Nettoyage et entretien des installations extérieures
CoĂ»ts d‘entretien
CoĂ»ts d‘entretien de la construction
CoĂ»ts d‘entretien des installations techniques
CoĂ»ts d‘entretien des installations extĂ©rieures
CoĂ»ts d‘entretien de l’équipement
La notion de coĂ»t global et pas seulement le prix Ă  l’achat pourrait ainsi figurer parmi les critĂšres de l’offre
Ă©conomique la plus avantageuse.
6	 Les coûts sont à mettre en Euro par m2
de surface de plancher brute (SPB). Exemple de calcul de la surface de plancher brute (SPB) selon la norme
allemande DIN 277 « Ermittlung von GrundflÀchen und Rauminhalten von Bauwerken oder Teilen von Bauwerken im Hochbau ».
7	 CoĂ»ts de construction du bĂątiment par exemple selon la norme allemande DIN 276 „Bauwerk  : Baukonstruktionen und technische Anlagen“,
sĂ©paration des coĂ»ts en trois niveaux (par ex. niveau 1: 300: BĂątiment / Construction – niveau 2: 330: murs extĂ©rieurs – niveau 3: 331: murs extĂ©rieurs
porteurs).
8	 Catégories de coûts par exemple selon la norme allemande DIN 18960.
Guide
35
FIXER DES CRITÈRES
D’ATTRIBUTION
VALORISANT LES
SOLUTIONS INNOVANTES
Pour faire Ă©merger des offres innovantes, il
apparait préférable de privilégier le principe de
l’offre Ă©conomique la plus avantageuse en se
basant sur les critĂšres prĂ©vus Ă  l’article 88.2 du
rÚglement grand-ducal du 3 août 2009 comme
par exemple la qualité, la valeur technique,
le caractÚre esthétique et fonctionnel, les
caractéristiques environnementales, le coût
d’utilisation, la rentabilitĂ©, le service aprĂšs-vente,
l’assistance technique, la date de livraison, le dĂ©lai
de livraison ou d’exĂ©cution et le prix9
.
Les critĂšres classiques tels que la valeur tech-
nique, le caractÚre esthétique et fonctionnel
ou encore les caractéristiques environnemen-
tales permettent de dĂ©celer l’innovation10
.
9	 V. Ă©galement l’article 11 de la loi du 25 juin 2009 sur les marchĂ©s
publics.
10	 L’article 67 de la directive sur la passation des marchĂ©s publics
introduit le caractùre innovant parmi les critùres d’attribution des
marchés.
Le guide de la construction et de la rénovation
durables luxembourgeois peut servir de document
de référence (voir sous www.crtib.lu, rubrique
« Guide de la construction durable »). Il donne des
informations sur les impacts environnementaux et
les polluants potentiels de 92 différents matériaux
de construction. En outre, des informations
techniques relatives au cycle de vie des matériaux
sont listĂ©es (production, mise en Ɠuvre, utilisation
et démolition).
Le caractĂšre innovant de l’offre peut Ă©galement
s’apprĂ©cier grĂące Ă  des sous-critĂšres non
discriminatoires en rapport avec l’objet du
marché.
Les critĂšres d’attribution et leur pondĂ©ration
doivent ĂȘtre portĂ©s Ă  la connaissance des
soumissionnaires, de mĂȘme que les sous-critĂšres
afin de fournir une information complĂšte.
Formuler les critùres d’attribution et leur
pondération clairement et de maniÚre
identique pour tous les soumissionnaires.
La dimension innovante doit au prĂ©alable ĂȘtre
intĂ©grĂ©e Ă  la dĂ©finition et Ă  l’expression du besoin
tel que défini dans le cahier des charges et rappelé
dans les paragraphes qui précÚdent.
Guide
36
EX
EM
PLE
MODALITÉS D’ATTRIBUTION DE
MARCHÉ POUR LES ACHATS DE
MATÉRIEL LOURD D’IMAGERIE
MÉDICALE PAR LA FÉDÉRATION
DES HÔPITAUX LUXEMBOURGEOIS
Le cahier des charges a permis de fixer
préalablement le niveau de spécificités techniques
grĂące Ă  des sous-critĂšres d’évaluation de la
qualitĂ© pouvant ĂȘtre dĂ©crits par l’indication d’une
caractĂ©ristique ou d’une performance maximale.
L’attribution du marchĂ© se fait ensuite selon
le critĂšre de «  l’offre Ă©conomiquement la plus
avantageuse  » sur la base de ces critÚres de
qualité ainsi que celui du prix mais également en
fonction d’un rapport qualitĂ©/prix (pondĂ©ration)
prévu par dans le cahier spécial des charges.
Guide
37
EVALUER LE CARACTÈRE
INNOVANT DES OFFRES
Le recours Ă  un expert ou un comitĂ© d’évaluation
compétent (techniciens, chercheurs, juristes etc
)
pour mesurer le caractĂšre innovant, notamment
des procédés de haute technologie difficilement
comparables, pourra s’avĂ©rer utile.
L’analyse des offres confiĂ©e Ă  des comitĂ©s
d’experts pluridisciplinaires reprĂ©sentant tous
les acteurs concernés offrira la garantie au
pouvoir adjudicateur d’un marchĂ© attribuĂ© au
soumissionnaire ayant prĂ©sentĂ© l’offre la plus
innovante en conformité avec le besoin défini
dans le cahier des charges.
La méthode de cotation du critÚre de qualité
privilĂ©giĂ©e par la FHL pour ce type d’achats
consiste ainsi à prévoir expressément dans le
cahier spécial des charges un certain nombre de
points par sous-critĂšre et, en fonction des sous-
critÚres, à :
‱‱ attribuer l’ensemble des points dùs lors que la
caractéristique est établie ou que le niveau de
performance dĂ©crit est atteint, et n’attribuer
aucun point dans le cas contraire, ou
‱‱ attribuer Ă  l’offre analysĂ©e un nombre de points
proportionnel au niveau de performance Ă©tabli
dans l’offre, par rapport à la performance maxi-
mum indiquée dans le cahier spécial des charges.
Propos recueillis auprĂšs de M. Luc Waisse,
conseiller juridique à la Fédération des HÎpitaux
Luxembourgeois.
Guide
38
GÉRER DES RISQUES LIÉS
À LA MISE EN PLACE DE
PROCÉDURES FAVORISANT
L’INNOVATION
Les marchés publics constituent par nature des
actes complexes et exigeants pour les pouvoirs
adjudicateurs.
Or, l’achat de solutions innovantes implique une
prise de risque supĂ©rieure par rapport Ă  l’achat
d’une solution classique. Il convient dùs lors de
prendre en compte les risques inhérents à ce
type de procédure en procédant au préalable
à leur analyse afin de gérer au mieux toutes les
incidences d’une solution nouvelle envisagĂ©e.
Risques liés aux
rapprochements entre
pouvoir adjudicateur et
opérateurs économiques
Le développement de la connaissance du
marché afin de mieux appréhender ses
capacitĂ©s d’innovation implique un nĂ©cessaire
rapprochement entre les pouvoirs adjudicateurs
et les opérateurs économiques. Il faut alors
veiller Ă  maintenir l’égalitĂ© de traitement
entre les opérateurs économique en dépit
des contacts qui peuvent ĂȘtre nouĂ©s en
amont de la procédure et ne pas favoriser un
opĂ©rateur au dĂ©triment d’un autre. Une fois la
procédure lancée, les contacts entre les pouvoirs
adjudicateurs et les soumissionnaires sont
strictement encadrés par la loi sur les marchés
publics. Il faut enfin prohiber tout avantage et
recenser les Ă©ventuels conflits d’intĂ©rĂȘts.
Guide
39
Risque en termes
de résultats atteints
Pour que l’innovation aboutisse, la dĂ©finition
du besoin doit tenir compte des capacités des
soumissionnaires potentiels telle que mis en
Ă©vidence dans l’étude prĂ©alable de marchĂ©.
NĂ©anmoins, l’allongement des dĂ©lais, des
complications liĂ©es Ă  l’intĂ©gration d’un nouveau
systÚme, un niveau de performance inférieur aux
niveaux fixés dans les documents de marchés
sont autant d’exemples de difficultĂ©s pratiques
pouvant parfois découler de la recherche de
solutions innovantes.
Il est possible de réduire le risque en procédant par
exemple à un découpage du marché en plusieurs
phases dont la premiĂšre implique la crĂ©ation d’un
prototype et précÚde une seconde consacrée au
lancement d’un nouveau produit sur le marchĂ©. Il
est également possible de procéder à la subdivi-
sion de projets complexes et ambitieux en sous
projets de moindre envergure dans le cadre d’une
premiùre phase pilote suivie d’une seconde plus
importante, en termes de produits Ă  livrer ou de
services Ă  fournir par exemple, en cas de succĂšs
de la premiÚre phase. Une procédure de négocia-
tions approfondies avec débats successifs et re-
tours d’informations permet Ă©galement de rĂ©duire
le risque tout en améliorant la compréhension
d’aspects complexes liĂ©s Ă  la solution.
Il est en outre toujours possible de demander
aux soumissionnaires d’inclure dans leurs
propositions une analyse des risques et le cas
échéant des propositions pour y remédier.
Dans tous les cas, un contrĂŽle strict durant la
phase d’élaboration de la solution impliquant
notamment la démonstration du respect des
contraintes imposées dans les documents de
marchés peut contribuer à diminuer le risque.
Guide
40
Confidentialité des offres
et respect des droits de
propriété intellectuelle
La notion de confidentialité est rappelée à
l’article 164 du rĂšglement grand-ducal du 3 aoĂ»t
2009 qui prévoit que le pouvoir adjudicateur
ne divulgue pas les renseignements que les
opérateurs économiques lui ont communiqués
Ă  titre confidentiel; ces renseignements
comprennent notamment les secrets techniques
ou commerciaux et les aspects confidentiels des
offres.
Les pouvoirs adjudicateurs demeurent libres
d’insĂ©rer une note rappelant les principes
de confidentialité applicables lors de la
procédure dans le cahier des charges à titre
informatif ou bien de maniÚre plus générale
d’établir un guide dĂ©ontologique applicable
lors de toute procédure fixant des rÚgles en
la matiÚre afin de sécuriser la démarche du
pouvoir adjudicateur et d’informer l’opĂ©rateur
des contraintes inhĂ©rentes Ă  l’achat public.
Il convient dans tous les cas d’assurer le respect
de la confidentialité des idées et procédés
développés par les opérateurs économiques afin
de ne pas freiner le processus créatif.
Un respect strict des droits de propriété
intellectuelle et du secret des affaires en ne
divulguant jamais des informations figurant dans
les offres permet de promouvoir en toute sécurité
la RDI et de rassurer les opérateurs économiques.
Il convient également de veiller à régler la question
de la répartition des droits de propriété afin de
permettre aux pouvoirs adjudicateurs d’exploiter
en toute légalité les résultats du marché.
Le pouvoir adjudicateur peut par exemple se voir
concĂ©der les droits d’utilisation des rĂ©sultats
pour ses besoins clairement définis dans les
documents de marché, le titulaire du marché
restant propriétaire des droits de propriété
intellectuelle afférents aux résultats, ou bien
acquĂ©rir Ă  titre exclusif les droits d’exploitation
des résultats et ainsi les exploiter au-delà de ses
besoins, le titulaire du marché ne pouvant plus
quant Ă  lui les exploiter.
Le pouvoir adjudicateur devra alors mener
une réflexion afin de déterminer quels sont
précisément ses besoins actuels et futurs en
termes d’utilisation des rĂ©sultats en listant par
exemple les exploitations qu’il entend rĂ©aliser
d’autant que le prix diffùre selon l’option choisie
et le coĂ»t pourrait s’avĂ©rer disproportionnĂ© par
rapport à ses besoins réels.
5.LE CHOIX
DE LA
PROCÉDURE
Guide
41
Guide
42
PROCÉDURES AU SERVICE
DE L’INNOVATION PRÉVUE
PAR LE DROIT NATIONAL
Il incombe de rappeler à titre liminaire la neutralité
des rÚgles de passation des marchés publics.
Celles-ci ne constituent a priori ni un frein ni
une incitation Ă  la prise en compte de solutions
innovantes.
Néanmoins, certaines procédures facilitent
la formulation d’offres innovantes. Ainsi, le
dialogue compétitif, le concours et dans une
moindre mesure la procédure de marché
négocié peuvent parfois stimuler une réponse
créative.
Notons par ailleurs que le rĂšglement du 27
aoĂ»t 2013 relatif Ă  l’utilisation des moyens
électroniques dans les procédures de marchés
publics réglemente la passation électronique des
marchés publics, à savoir la mise en concurrence,
la possibilité de communiquer de maniÚre
Ă©lectronique et la remise Ă©lectronique des offres
de maniÚre dématérialisée.
Les procédures électroniques offrent ainsi
un accÚs plus aisé aux marchés publics,
notamment aux petites et moyennes
entreprises (PME), et peuvent donc contribuer
à stimuler l’innovation.
Dans tous les cas, il conviendra de prévoir des
délais de procédures les plus larges possibles afin
de laisser le temps suffisant aux soumissionnaires
pour préparer des offres de qualité, notamment
s’il s’agit de PME.
Guide
43
Dialogue compétitif
Le dialogue compétitif est une procédure,
à laquelle tout opérateur économique peut
demander Ă  participer et dans laquelle le
pouvoir adjudicateur conduit un dialogue avec
les candidats admis à cette procédure, en
vue de développer une ou plusieurs solutions
aptes à répondre à ses besoins et sur la
base de laquelle ou desquelles les candidats
sélectionnés seront invités à remettre une offre.
L’article 41 de la loi sur les marchĂ©s publics
prĂ©voit que lorsqu’un marchĂ© est particuliĂšrement
complexe, le pouvoir adjudicateur, dans la mesure
oĂč il estime que le recours Ă  la procĂ©dure ouverte
ou restreinte ne permettra pas d’attribuer le
marché, peut recourir au dialogue compétitif
conformément à des modalités précisées par
voie de rùglement grand-ducal. L’attribution du
marché public est faite sur la seule base du critÚre
d’attribution de l’offre Ă©conomiquement la plus
avantageuse.
Un marché public est considéré comme
«  particuliÚrement complexe  » lorsque le pouvoir
adjudicateur n’est objectivement pas en mesure de
définir les moyens techniques pouvant répondre
à ses besoins et à ses objectifs conformément
aux rÚgles spécifiques concernant le cahier des
charges et les documents du marché ou lorsque ce
dernier n’est objectivement pas en mesure d’établir
le montage juridique ou financier d’un projet.
L’article 211 du rĂšglement grand-ducal prĂ©cise
l’objet de ce dialogue à savoir l’identification et
la définition des moyens propres à satisfaire au
mieux les besoins des pouvoirs adjudicateurs. Au
cours de ce dialogue, ces derniers peuvent dis-
cuter tous les aspects du marché avec les can-
didats sĂ©lectionnĂ©s en veillant Ă  assurer l’égalitĂ©
de traitement de tous les soumissionnaires. En
particulier, ils ne donnent pas, de maniĂšre discri-
minatoire, d’information susceptible d’avantager
certains soumissionnaires par rapport à d’autres.
Peu utilisĂ©e car c’est une procĂ©dure plus diffi-
cile Ă  mettre en place, celle-ci s’avĂšre Ă©galement
dans certains cas plus longue (de 6 Ă  9 mois en
moyenne). En effet, le pouvoir adjudicateur pour-
suit le dialogue jusqu’à ce qu’il soit en mesure
d’identifier la ou les solutions, au besoin aprùs
les avoir comparées, qui sont susceptibles de
rĂ©pondre Ă  ses besoins. Il s’agit de poursuivre
des nĂ©gociations avec construction d’offres en
parallĂšle tout en pouvant orienter les travaux de
maniÚre à améliorer le caractÚre innovant des so-
lutions proposĂ©es. Il est d’ailleurs tout Ă  fait pos-
sibilitĂ© d’instituer une prime en cas d’élaboration
d’une solution innovante afin de les encourager.
Guide
44
Concours
Les concours sont les procédures qui per-
mettent au pouvoir adjudicateur d’acquĂ©rir,
principalement dans le domaine de l’amĂ©na-
gement du territoire, de l’urbanisme, de l’ar-
chitecture et de l’ingĂ©nierie ou des traitements
de données, un plan ou un projet qui est choisi
par un jury aprĂšs mise en concurrence avec
attribution de primes.11
Les articles 42 de la loi sur les marchés publics
et 246 et suivants du rĂšglement grand-ducal
prĂ©voient les conditions d’organisation des
concours ayant pour objet l’offre de prestations de
services. Dans les domaines de l’amĂ©nagement du
territoire, l’urbanisme, l’architecture et l’ingĂ©nierie,
le rĂšglement grand-ducal du 10 juillet 2011 en fixe
les rĂšgles.
Les concours ayant pour objet de rechercher la
meilleure solution dans des domaines spécialisés,
cette procédure peut naturellement contribuer à
l’émergence de solutions nouvelles et innovantes.
Si les candidats bĂ©nĂ©ficient d’une indemnitĂ©, le
pouvoir adjudicateur bénéficie quant à lui de la
compĂ©tence d’un jury pour faire son choix, ce qui
renforce l’attrait pour ce type de procĂ©dure.
11	 Un manuel pratique « LE CONCOURS D’ARCHITECTURE », Ă©tabli
par l’OAI / Ordre des Architectes et des IngĂ©nieurs-Conseils, en
collaboration avec l’Administration des Bñtiments publics et le
Syvicol, sera publié sous peu sur www.oai.lu.
Procédure négociée
Les procédures négociées sont les procédures
dans lesquelles les pouvoirs adjudicateurs
consultent les opérateurs économiques de
leur choix et négocient les conditions du
marchĂ© avec un ou plusieurs d’entre eux.
Ce type de procédure applicable dans certains
cas prévus par la loi sur les marchés publics
permet de négocier un marché avec un ou
plusieurs opérateurs économiques dans un cadre
procédural moins formalisé.
Guide
45
EX
EM
PLE
PROJET DE CHAUFFAGE
AVEC PILE À COMBUSTIBLE
DE L’ÉCOLE D’EHLERANGE
DANS LA COMMUNE DE SANEM
« Il s’agit d’un nouveau systĂšme de chauffage utili-
sant la technologie de la cellule Ă  combustible ins-
tallĂ© dans l’école d’Ehlerange. Ce projet est sou-
tenu par la commune de Sanem en raison de son
caractÚre innovant, la réduction des émissions
en CO2
procuré par ce type de technologie ayant
également contribué à sa réalisation. Vu le carac-
tĂšre particulier de la cellule Ă  combustible (pro-
duit innovateur en phase avant commercialisation)
la commune de Sanem a dĂ» signer un accord de
confidentialité avec le fournisseur/développeur.
Le public peut ainsi suivre l’évolution de
cette nouvelle technologie et notamment ses
avantages et ses désavantages, ses modalités
de fonctionnement ainsi que ses performances
énergétiques et économique. Les entreprises
locales adhérentes au projet peuvent également
se familiariser avec cette nouvelle technologie et
profiter par ce fait de ce nouveau know-how lors
de la commercialisation du produit.
Vu que le coĂ»t de l’installation propre situĂ© en des-
sous de 50.000 € la commune de Sanem a passĂ©
la commande sous forme de procédure négociée.
Cette procédure se justifiait également au regard de
l’article 8.1 c) de la loi sur les marchĂ©s publics dans
la mesure oĂč il s’agissait de travaux rĂ©alisĂ©s Ă  des
fins d’expĂ©rimentation, d’études ou mise au point. »
Propos recueillis auprĂšs de M. Fernand
Heischbourg des services techniques de l’Admi-
nistration Communale de Sanem.
Guide
46
Autres procédures
Certains cas visés par la loi sur les marchés
publics et rappelés ci-aprÚs peuvent également
déboucher sur des solutions innovantes12
 :
‱‱ La procĂ©dure de marchĂ© nĂ©gociĂ© avec
publication d’un avis de marchĂ© pour
les marchés publics de travaux qui sont
réalisés uniquement à des fins de recherche,
d’expĂ©rimentation ou de mise au point (article
39.1 d) LMP).
‱‱ La procĂ©dure de marchĂ© nĂ©gociĂ© sans
publication pour les achats de fournitures de
recherche, d’expĂ©rimentation, d’étude ou de
développement (art. 40.2a) LMP)13
.
‱‱ La procĂ©dure de marchĂ© nĂ©gociĂ© sans
publication pour les marchés de travaux,
services ou fournitures lorsque pour des
raisons techniques, artistiques ou tenant Ă  la
protection de droits d’exclusivitĂ©, le marchĂ© ne
peut ĂȘtre confiĂ© qu’à un opĂ©rateur Ă©conomique
déterminé (art. 40.1 b) LMP).
12	 L’article 8 de la loi sur les marchĂ©s publics insĂ©rĂ© au livre I traitant
des dispositions générales prévoit également les cas de recours à la
procédure négociée.
13	 V. partie VI l’exemple du projet de chauffage avec pile à combustible
de l’école d’Ehlerange dans la commune de Sanem.
EX
EM
PLE
Guide
47
ACQUISITION D’UN ÉLÉMENT
TECHNIQUE INNOVANT À
DES FINS D’EXPÉRIMENTATION
AUPRÈS DE L’ADMINISTRATION
DES BÂTIMENTS PUBLICS
«  L’Administration des bĂątiments publics donne
des impulsions au marché depuis de nombreuses
années. Elle veille toutefois à réserver ces
dĂ©marches Ă  des situations oĂč les risques
additionnels, comme par exemple en matiĂšre
de dĂ©lais, ne pĂ©nalisent pas la rĂ©alisation d’un
ouvrage dans son ensemble.
Ainsi, les performances énergétiques exigeantes
demandées pour certains éléments de
construction (p.ex. les qualitĂ©s d’isolation de
façades ou encore des ouvrants de ventilation
motorisés) dans le cadre des soumissions
publiques ont incité les entreprises à développer
des solutions sur mesure.
Plusrécemment,pourtenircomptedesbesoinsliés
Ă  la construction d’un bĂątiment Ă  Ă©nergie positive
et respectant les critĂšres environnementaux les
plus ambitieux, l’Administration des bñtiments
publics a initié une approche visant à encourager le
dĂ©veloppement d’un Ă©lĂ©ment technique innovant
en l’absence de solutions adaptĂ©es disponibles
sur le marché.
Une analyse objective des techniques disponibles
a menĂ© au constat de l’inadĂ©quation des solu-
tions existantes et du recours nécessaire à une
phase de recherche-développement auprÚs des
intervenants du marché pour que ceux-ci puissent
atteindre les performances requises. Une procé-
dure de marchĂ© nĂ©gociĂ© sans publication d’avis
a été mise en place sur base des dispositions de
l’article 40 (1)b et 40 (2)a de la loi sur les marchĂ©s
publics. Cette procédure a été retenue pour pou-
voir engager le dialogue avec les entreprises et, le
cas échéant, apporter des adaptations au cahier
des charges en cours de procédure ; ces adapta-
tions Ă©tant alors communiquĂ©es Ă  l’ensemble des
soumissionnaires invités. 
L’attribution du marchĂ© est prĂ©vue au moins-
disant. Le cahier des charges comporte une Ă©tape
de validation d’un prototype, à savoir l’obligation
d’atteindre des critĂšres de performance dĂ©finis
et mesurés selon des tests normés dans une
période donnée. En cas de non-atteinte du niveau
de performance requis dans le délai imparti, le
contrat devient caduc. Les droits de propriété
intellectuelle résultant des développements
restent la propriété du soumissionnaire ».
Propos recueillis auprùs de l’Administration des
bĂątiments publics.
Guide
48
PROCÉDURES AU SERVICE
DE L’INNOVATION PRÉVUE
PAR LE DROIT DE
L’UNION EUROPÉENNE
Achat public
avant commercialisation
(« Pre-commercial procurement »)
Le terme «  achats publics avant commercia-
lisation  » vise à décrire une approche de la
passation des marchés de services de R&D
autres que ceux dont « les fruits appartiennent
exclusivement au pouvoir adjudicateur pour
son usage dans l’exercice de sa propre acti-
vité, pour autant que la prestation de services
soit entiÚrement rémunérée par le pouvoir ad-
judicateur »14
et qui ne constitue pas une aide
d’État15
.
14	 Dans ce cas, les directives sur les marchĂ©s publics ne s’appliquent
pas (voir l’article 16, paragraphe f) de la directive 2004/18/CE
et l’article 24, paragraphe e), de la directive 2004/17/CE). Ces
exemptions ne concernent que les marchés publics de services de
R&D et ne s’appliquent pas aux fournitures ou travaux de R&D.
15	 Il n’y a pas d’aide d’Etat si le prix payĂ© pour le service de R&D est
celui du marché.
Le champ d’application est limitĂ© aux services
de R&D et peut recouvrir des activités telles
que la recherche et l’élaboration de solutions,
le prototypage et la mise au point initiale d’une
quantité limitée de produits ou services nouveaux
sous la forme de série expérimentale. La R&D ne
comprend pas les activités de développement
commercial comme la production ou la fourniture
en quantitĂ© afin d’établir la rentabilitĂ© commerciale
ou d’amortir les coĂ»ts de R&D, l’intĂ©gration, la
personnalisation, les adaptations ou améliorations
successives des produits ou procédés existants.
Dans les achats publics avant commercialisation,
l’acheteur choisit donc de ne pas rĂ©server les
résultats de la R&D à son usage exclusif. Les achats
publics avant commercialisation représentent une
approche de la passation des marchés de services
de R&D qui suppose un partage des risques et des
bénéfices, un développement concurrentiel par
phases et la dissociation de la phase de R&D de la
phase de diffusion commerciale de produits finis.
Guide
49
Il s’agit plus simplement de lancer un dĂ©fi
commercial de façon ouverte et transparente
et d’inviter plusieurs entreprises Ă  Ă©laborer, en
concurrence, les meilleurs solutions possibles
pour régler le problÚme grùce aux analyses
et comparaisons entre les avantages et les
inconvĂ©nients d’autres solutions16
. Ce processus
d’apprentissage mutuel entre acheteurs publics
et entreprises permet d’avoir confirmation tant
quant aux besoins fonctionnels et exigences
de performance du cÎté de la demande,
qu’aux capacitĂ©s et limitations des progrĂšs
technologiques du cĂŽtĂ© de l’offre.
Cela permet aux acheteurs publics d’orienter le
développement tout au long du processus pour
répondre au mieux aux besoins du secteur public.
La Commission européenne recommande de
retenir au moins deux entreprises participantes
jusqu’à la phase finale pour garantir un marchĂ©
concurrentiel Ă  l’avenir et « maintenir une pression
concurrentielle bénéfique sur les fournisseurs
permet aux acheteurs publics de tirer les
meilleures solutions que le marché puisse offrir
tout en Ă©vitant d’ĂȘtre liĂ© Ă  un seul fournisseur »17
.
16	 A titre d’illustration, les Pays-Bas ont utilisĂ© l’achat public
avant commercialisation pour la mise au point d’un systùme de
surveillance des digues via le programme SBIR (Small Business
Innovation Research).
17	 Achats publics avant commercialisation  : promouvoir l’innovation
pour assurer des services publics durables et de qualité en Europe,
Com (2007) 799 final.
Ce n’est qu’une fois rĂ©alisĂ©s les achats publics
avant commercialisation que les acheteurs
disposent d’élĂ©ments d’essai comparatif
permettant d’établir si les solutions mises au
point sont vraiment plus performantes que celles
disponibles au mĂȘme moment sur le marchĂ©.
NĂ©anmoins, le fait qu’une entreprise ait effectuĂ©
la R&D et mis au point une série expérimentale
opérationnelle ne peut constituer, en soi, une
garantie qu’elle remportera ensuite un contrat
de fourniture en quantité en raison de la scission
entre la phase de recherche et d’achat. Une
phase de mise en concurrence ouverte est donc
obligatoire à l’issue de la 1ùre
phase, il s’agit du
« public procurement of innovation » ou « achat
public d’innovation ».
Tous les candidats doivent bĂ©nĂ©ficier du mĂȘme
niveau d’information sans atteinte au secret
industriel et commercial.
Guide
50
Partenariat d’innovation
Le partenariat d’innovation permet aux acheteurs
publics de mettre en place un partenariat structuré
de long terme couvrant Ă  la fois la phase de R&D
et celle relative à l’achat de produits, services ou
travaux sans qu’il soit nĂ©cessaire de procĂ©der Ă 
une nouvelle mise en concurrence.
Cette procédure, prévue dans la nouvelle
directive sur les marchés publics18
, permet
de combiner la phase R&D et achat avec un
partenaire unique. Le partenariat d’innovation
vise notamment au dĂ©veloppement d’un
produit, d’un service ou de travaux innovants
correspond à un besoin spécifique du pouvoir
adjudicateur et pour lequel celui-ci souhaite
conserver les droits de propriété intellectuelle.
La procédure est structurée en phases suc-
cessives qui suivent le déroulement des étapes
du processus de recherche et d’innovation, qui
peuvent comprendre le stade de la fabrication des
produits, de la prestation des services ou de l’exĂ©-
cution des travaux. A l’issue des nĂ©gociations, les
marchés sont attribués sur la seule base du critÚre
d’attribution du meilleur rapport qualitĂ©/prix.
18	 Article 31 de la directive 2014/24/UE du Parlement européen et du
Conseil du 26 février 2014 sur la passation des marchés publics.
Guide
51
6.LE SUIVI
DU MARCHÉ
Guide
52
ACCOMPAGNER ET
FACILITER L’EXÉCUTION
DU CONTRAT
Il est possible d’utiliser le contrat pour encourager
l’innovation. Assurer une gestion partenariale de la
relation contractuelle avec l’opĂ©rateur Ă©conomique
innovant implique de mener une réflexion ex ante
afin de faciliter l’exĂ©cution du contrat.
Favoriser les avances avant le versement
d’acomptes permet de rendre le marchĂ© plus
attractif en permettant au soumissionnaire de
préfinancer ses prestations. Il est également
possible de prĂ©voir un systĂšme d’incitations
financiĂšres comme des primes en cas de
réalisation du marché avant la date fixée
ou par exemple en cas de dépassement
des performances prévue dans le cahier
des charges. L’avis d’appel public ou le cahier
des charges peut en outre prévoir une clause
déterminant les conditions de rémunération des
Ă©tudes pour les candidats non retenus.
Un suivi adĂ©quat du marchĂ© dans le cadre d’une
relation Ă©troite entre le pouvoir adjudicateur et le
soumissionnaire permet d’assurer une exĂ©cution
optimale du marché. Un dialogue constructif
nouĂ© tout au long de l’exĂ©cution du marchĂ©
permet d’anticiper les Ă©ventuelles dĂ©faillances
du soumissionnaire et de trouver les meilleures
solutions tout en permettant de tirer le meilleur
parti des capacités de ce dernier.
LE PARTAGE
D’EXPÉRIENCE
Le partage d’expĂ©rience entre pouvoirs
adjudicateurs permet d’identifier les bonnes
pratiques tant au niveau des procédures que des
solutions innovantes développées. Une évaluation
du contrat dépassant la simple analyse du respect
des conditions mais consistant en un suivi précis
et systématique permet par ailleurs de tirer les
enseignements des soumissions afin de préparer
au mieux les projets futurs.
Il peut donc se révéler utile de documenter les
enseignements, de les partager afin de pouvoir
évaluer les mesures destinées à stimuler
la R&D et l’innovation grĂące aux marchĂ©s
publics. Des attestations de bonne exécution
peuvent le cas Ă©chĂ©ant ĂȘtre mises en place
afin de promouvoir des solutions innovantes.
Disclaimer :
Ce guide a été élaboré par Luxinnovation sur la base de contenus préparés et rédigés par le Professeur
Franck Valencia. Les éléments fournis dans ce guide sont indicatifs et ne sauraient engager Luxinnovation
ou le Professeur Franck Valencia de quelque maniÚre que ce soit. Seuls les textes légaux et réglementaires
en la matiÚre, publiés au Mémorial, font foi.
Remerciements :
Luxinnovation remercie plus particuliÚrement la Commune de Sanem, la Fédération des HÎpitaux
Luxembourgeois, le Luxembourg Institute of Science and Technology, le Ministùre de l’Economie et la
Commission des soumissions19
auprĂšs du MinistĂšre de DĂ©veloppement Durable et des Infrastructures
ainsi que l’OAI / Ordre des Architectes et des IngĂ©nieurs-Conseils qui ont apportĂ© leur contribution Ă  la
préparation de ce guide.
Note sur l’auteur :
Le Docteur Franck Valencia20
est Professeur associé à
l’ICN Business School depuis 2007 et enseigne le droit
des affaires, le droit du commerce international, le droit
des sociétés et la gestion du risque pénal en entreprise
au sein du programme ICN grande Ă©cole et Bachelor.
Auparavant ChargĂ© d’Enseignement au sein de la FacultĂ©
de droit de Nancy oĂč il a enseignĂ© 7 annĂ©es, il a Ă©galement
exercĂ©, parallĂšlement Ă  ses activitĂ©s d’enseignement,
comme Avocat au barreau de Nancy. Spécialiste dans le
domaine des marchĂ©s publics, des aides d’Etat et des
fonds structurels, il est en outre depuis 2007 Chargé de
Mission au sein du Ministùre de l’Economie du Grand-
Duché de Luxembourg, rattaché à la Direction de la
politique régionale.
Contact :
Luxinnovation
Pascal Fabing – pascal.fabing@luxinnovation.lu
19	 La Commission des soumissions salue cette initiative, celle-ci n‘entend cependant donner ni approbation, ni improbation aux opinions Ă©mises dans
le guide lesquelles doivent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme propres Ă  leurs auteurs.
20	 franck.valencia@icn-groupe.fr
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  • 1. GuidePromouvoir les solutions innovantes Ă  travers les marchĂ©s publics
  • 2.
  • 3. © 2015 Luxinnovation GIE Les contenus de ce guide ont Ă©tĂ© rĂ©digĂ©s par le Dr Frank Valencia - franck.valencia@icn-groupe.fr. GuidePromouvoir les solutions innovantes Ă  travers les marchĂ©s publics
  • 4.
  • 5. PRÉFACE La compĂ©titivitĂ© de l’économie luxembourgeoise et sa diversification reposent en grande partie sur sa capacitĂ© Ă  innover afin de crĂ©er des biens et services Ă  haute valeur ajoutĂ©e. Par le biais de divers rĂ©gimes d’aides, le ministĂšre de l’Economie poursuit une politique active de soutien aux entreprises qui investissent dans la recherche, le dĂ©veloppement et l’innovation. Ainsi, un nombre croissant de nouvelles solutions performantes et durables sont mises au point chaque annĂ©e, notamment par les PME. L’Etat, et avec lui, l’ensemble des pouvoirs publics, se doit de mettre en Ɠuvre une politique des achats qui ne se limite pas seulement Ă  l’approvisionnement en solutions classiques qui ont fait leurs preuves, mais elle doit aussi prendre en compte des nouveaux produits et services innovants et durables dĂ©veloppĂ©s par les entreprises privĂ©es et qui permettront d’amĂ©liorer les services publics rendus.  Pourtant, dans la pratique, les acheteurs publics visent souvent Ă  limiter les risques. C’est une attitude tout Ă  fait louable Ă©tant donnĂ©e la responsabilitĂ© qui leur incombe, mais elle rĂ©duit quelques fois les possibilitĂ©s pour nos entreprises d’appliquer leurs innovations pour que nous puissions tous en profiter. La lĂ©gislation nationale sur les marchĂ©s publics offre pourtant un cadre adaptĂ© pour atteindre cet objectif. Dans ce sens, j’ai donc demandĂ© Ă  Luxinnovation, l’Agence nationale pour la promotion de l’innovation et de la recherche, d’élaborer un guide de bonnes pratiques visant Ă  favoriser l’accĂšs aux marchĂ©s publics pour les entreprises innovantes. Ce guide se veut simple et agrĂ©mentĂ© d’exemples concrets. Il est destinĂ© aux pouvoirs adjudicateurs, et au-delĂ  Ă  tout acheteur qui pourra y trouver des moyens de laisser une chance Ă  l’innovation sans prendre de risque inconsidĂ©rĂ©. Le guide couvre toutes les Ă©tapes depuis l’identification du besoin, l’analyse du marchĂ© jusqu’à la prĂ©paration du cahier des charges et l’exĂ©cution du marchĂ©. Au-delĂ  de ce guide, Luxinnovation veillera Ă  rendre les innovations plus visibles afin que l’innovation « Made in Luxembourg » soit connue et reconnue au niveau international. Etienne Schneider Ministre de l’Economie
  • 6.
  • 7. VOUS, pouvoirs adjudicateurs, assurez des ser- vices publics de qualitĂ© et portez la responsabilitĂ© de leur mise en Ɠuvre ; NOUS, Luxinnovation, accompagnons les efforts de recherche-dĂ©veloppement-innovation portĂ©s par nos entreprises nationales qui aboutissent Ă  des solutions innovantes ; Couvrir les besoins des citoyens par des solutions innovantes prĂ©sente un double avantage. Le meilleur rapport qualitĂ© de service – prix peut ĂȘtre obtenu tandis que les entreprises accĂ©lĂšrent la mise sur le marchĂ© des solutions issues de leurs investissements. Ce guide propose quelques outils pour rĂ©pondre Ă  cet objectif. Luxinnovation souhaite avant tout Ă  travers cette action provoquer une prise en compte plus systĂ©matique de l’innovation dans les marchĂ©s publics et faire connaĂźtre les solutions innovantes ayant bĂ©nĂ©ficiĂ© d’un soutien public. Le site www. innovativesolutions.lu prĂ©sente ainsi des produits ou services disponibles dans diffĂ©rents domaines : traitement de l’eau, santĂ©, mobilitĂ©, etc
 Au cours de ces prochains mois, Luxinnovation aura Ă  cƓur de faciliter le dialogue entre pouvoirs adjudicateurs et entreprises pour comprendre et lever d’éventuelles barriĂšres. La proximitĂ© des acteurs, la qualitĂ© du dialogue et l’approche consensuelle doivent permettre au Luxembourg d’ĂȘtre un modĂšle europĂ©en en matiĂšre d’achat public de solutions innovantes pour les bĂ©nĂ©fices mutuels des citoyens et de nos entreprises. Pascal Fabing Responsable des Programmes de Financement Nationaux Luxinnovation
  • 8.
  • 9. TABLE DES MATIÈRES 1. SYNTHÈSE DES PROPOSITIONS 11 En amont de l’achat 12 La prĂ©paration du marchĂ© 13 Le choix de la procĂ©dure 13 Le suivi du marchĂ© et le partage d’expĂ©riences 14 2. INTRODUCTION 15 Soutenir l’innovation Ă  travers les marchĂ©s publics 16 DĂ©finition de l’innovation 16 L’innovation au Luxembourg 17 Avantages de l’innovation 17 Principaux freins Ă  l’innovation dans les marchĂ©s publics 18 RĂ©serves 18 3. LES LEVIERS EN AMONT DE L’ACHAT 19 DĂ©velopper les interactions entre les acheteurs et les fournisseurs 20 DĂ©velopper la connaissance du marchĂ© afin de mieux apprĂ©hender ses capacitĂ©s d’innovation 20 Quelques exemples d’outils pour organiser une veille 21 DĂ©velopper un environnement informatif favorable Ă  l’innovation 24 4. UNE PRÉPARATION ADÉQUATE DU MARCHÉ 25 AmĂ©liorer la formulation du besoin de maniĂšre Ă  susciter l’innovation 26 Exprimer les spĂ©cificitĂ©s du besoin dans un cahier des charges fonctionnel 26 Autoriser et encourager les variantes 28 Doser savamment les criteres de selection 30 Raisonner en « coĂ»t complet » 32 Fixer des critĂšres d’attribution valorisant les solutions innovantes 35 Evaluer le caractĂšre innovant des offres 37 GĂ©rer des risques liĂ©s Ă  la mise en place de procĂ©dures favorisant l’innovation 38 5. LE CHOIX DE LA PROCÉDURE 41 ProcĂ©dures au service de l’innovation prĂ©vue par le droit national 42 ProcĂ©dures au service de l’innovation prĂ©vue par le droit de l’Union europĂ©enne 48 6. LE SUIVI DU MARCHÉ 51 Accompagner et faciliter l’exĂ©cution du contrat 52 Le partage d’expĂ©rience 52
  • 10.
  • 11. Guide 11 1.SYNTHÈSE DES PROPOSITIONS L’intĂ©gration d’une dimension d’innovation dans les achats publics prĂ©sente de nom- breux avantages. Ce guide a pour objectif de fournir des outils aux pouvoirs adjudicateurs qui veulent mettre en Ɠuvre une politique de marchĂ©s publics favorable Ă  l’innovation. Il fournit des conseils pratiques pour intĂ©grer une dimension d’innovation dans chaque Ă©tape du processus de l’achat.
  • 12. Guide 12 EN AMONT DE L’ACHAT ‱‱ DĂ©velopper une stratĂ©gie d’achat sur la base d’une Ă©tude de marchĂ© afin d’identifier le besoin non satisfait et dĂ©terminer le potentiel d’innovation du marchĂ©. ‱‱ Recourir le cas Ă©chĂ©ant Ă  la centrale d’achat. ‱‱ Collecter des informations auprĂšs d’organisation (consulter l’office des brevets, visiter les salons professionnels, organiser des journĂ©es d’informations, workshop avec des experts, dĂ©velopper un website) afin de prendre conscience de la dynamique du marchĂ© et des derniĂšres technologies et innovations. ‱‱ DĂ©velopper la communication et encourager l’interaction entre les opĂ©rateurs Ă©conomiques, les pouvoir adjudicateurs et la communautĂ© scientifique (prĂ©avis, webpage). ‱‱ Encourager un dialogue constructif entre les opĂ©rateurs Ă©conomiques pour favoriser la dĂ©finition de solutions adaptĂ©es de la part de l’industrie ou du monde universitaire.
  • 13. Guide 13 LA PRÉPARATION DU MARCHÉ ‱‱ AmĂ©liorer les invitations Ă  l’offre basĂ©es sur les fonctions et performances en sorte que le besoin tel que dĂ©fini par le pouvoir adjudicateur soit exprimĂ© sous une forme fonctionnelle dans le cahier des charges, par exemple sous forme de performances. (besoin exprimant un rĂ©sultat Ă  atteindre). ‱‱ Fixer des objectifs chiffrĂ©s de performance en termes de niveaux d’activitĂ©s, de qualitĂ© de service, d’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique ou d’incidences Ă©cologiques etc. ‱‱ Obtenir des engagements de performances mesurables. ‱‱ Autoriser les variantes. ‱‱ Ne pas focaliser l’attribution d’un marchĂ© sur le critĂšre du prix et tenir compte du coĂ»t complet (faire la diffĂ©rence entre le coĂ»t direct d’une acquisition et les coĂ»ts totaux, ĂȘtre en mesure de calculer le coĂ»t du cycle de vie). LE CHOIX DE LA PROCÉDURE ‱‱ Choisir la procĂ©dure facilitant la formation d’offres innovantes en fonction du marchĂ© et du besoin du pouvoir adjudicateur. ‱‱ Recourir Ă  l’allotissement (segmentation affinĂ©e du pĂ©rimĂštre des lots grĂące aux informations recueillies en amont sur la structure du segment d’achat, utilisation de la technique des petits lots pour encourager la participation des PME).
  • 14. Guide 14 LE SUIVI DU MARCHÉ ET LE PARTAGE D’EXPÉRIENCES ‱‱ DĂ©velopper le partage d’expĂ©riences entre pouvoirs adjudicateurs pour identifier les bonnes pratiques tant au niveau des procĂ©dures que des solutions innovantes. ‱‱ DĂ©velopper la pratique des attestations de bonne exĂ©cution. ‱‱ Investir dans la formation spĂ©cialisĂ©e en professionnalisant les acheteurs ou en recrutant des agents compĂ©tents et expĂ©rimentĂ©s.
  • 16. Guide 16 DÉFINITION DE L’INNOVATION L’innovation, dans le cadre de ce guide, est comprise au sens large du terme et concerne la stimulation et l’exploitation rĂ©ussie de nouvelles idĂ©es dans le but de rĂ©soudre des problĂšmes de marchĂ©s publics de façon efficace. Les concepts d’imagination et de crĂ©ativitĂ© intellectuelle sont au cƓur de cette dĂ©finition. Si l’innovation est souvent expliquĂ©e comme le processus de transformation des connaissances en produits et services qui peuvent ĂȘtre vendus Ă  des clients, innover ne veut pas nĂ©cessairement dire inventer quelque chose de complĂštement nouveau. Dans beaucoup de cas, une innovation est une transformation d’un produit existant en un produit nouveau, amĂ©liorĂ© et/ou plus performant, on parle alors d’innovation incrĂ©mentale. Dans les cas oĂč l’innovation est une transformation radicale qui modifie les comportements des utilisateurs, on parle d’innovation de rupture. DiffĂ©rents degrĂ©s sont ainsi envisageables dans l’innovation. Il existe des techniques de gestion de l’innovation (« Innovation Management Techniques » ou « IMTs ») qui sont des outils simples qui peuvent aider Ă  trans- former une idĂ©e nouvelle en succĂšs commercial. SOUTENIR L’INNOVATION À TRAVERS LES MARCHÉS PUBLICS Ce guide a pour objectif de fournir des outils aux pouvoirs adjudicateurs qui veulent mettre en Ɠuvre une politique de marchĂ©s publics favorable Ă  l’innovation. Il permet notamment d’utiliser au mieux les souplesses offertes par les rĂšgles rĂ©gissant les marchĂ©s publics afin d’exploiter le pouvoir innovant du marchĂ©. Ce guide constitue une aide pour les acheteurs publics souhaitant mettre en place des mĂ©thodes susceptibles de repĂ©rer et capter l’innovation dans leur politique d’achat tout en respectant le principe de satisfaction du besoin avec des moyens contraints. Il a aussi pour objectif d’encourager les pouvoirs adjudicateurs Ă  prendre en compte l’innovation dans l’acte et la politique d’achat. Il constitue la premiĂšre Ă©tape d’une Ă©volution vers un cadre plus propice Ă  l’innovation. Ce guide est destinĂ© aux principaux acheteurs publics souhaitant s’engager dans un processus de promotion de l’innovation par la commande publique. Il constitue une amorce de rĂ©flexion et le lecteur est invitĂ© Ă  contribuer Ă  ce processus tout en permettant le partage d’expertise en nous Ă©crivant Ă  l’adresse suivante : pascal.fabing@luxinnovation.lu.
  • 17. Guide 17 L’INNOVATION AU LUXEMBOURG Le Grand-DuchĂ© est sans conteste une terre propice Ă  l’innovation. Le dĂ©veloppement des activitĂ©s liĂ©es Ă  la recherche, au dĂ©veloppement et Ă  l’innovation (RDI) est une prioritĂ© du gouvernement luxembourgeois qui vise, entre autres objectifs, Ă  permettre une diversification Ă©conomique, une augmentation de la compĂ©titivitĂ© des entreprises ainsi que l’édification d’une sociĂ©tĂ© de la connaissance. La Commission europĂ©enne publie chaque annĂ©e le tableau de bord de l’Union de l’innovation afin de permettre une Ă©valuation comparative des rĂ©sultats en matiĂšre d’innovation des États membres de l’Union europĂ©enne. Il prĂ©sente Ă©galement les points forts et les points faibles de leurs systĂšmes de recherche et d’innovation respectifs. Selon le tableau de bord de 2014, le Luxembourg se classe au 5Ăšme rang europĂ©en et au 1er rang en tant que pays le plus performant du groupe des « suiveurs de l’innovation ». Luxinnovation est l’Agence nationale pour la promotion de l’innovation et de la recherche au Luxembourg. Par sa double position, Ă  la fois sur le terrain avec les entreprises et les instituts de recherche et trĂšs proche des autoritĂ©s en charge des politiques liĂ©es Ă  l’innovation et la recherche, elle est au cƓur du systĂšme national d’innovation et de recherche et peut fournir une aide prĂ©cieuse Ă  tous les acteurs souhaitant s’engager dans une dĂ©marche favorisant l’innovation. AVANTAGES DE L’INNOVATION L’innovation permet de poursuivre des objectifs sociĂ©taux (dĂ©veloppement durable, qualitĂ© des services publics, stimulation de l’entrepreneuriat, etc.). Elle peut en outre et surtout constituer un levier pour dynamiser l’activitĂ© et amĂ©liorer le service rendu dans le cadre d’une dĂ©marche gagnant-gagnant, devenant ainsi un facteur de croissance et d’emploi. L’innovation permet de rĂ©soudre des problĂšmes de façon crĂ©ative, d’apporter un meilleur rapport qualitĂ©/prix pour le contribuable et constitue un stimulus pour l’industrie nationale en crĂ©ant de nouveaux produits et services favorisant la croissance Ă©conomique. Elle constitue enfin un outil de compĂ©tition pour faire face aux Ă©conomies Ă©mergentes. L’innovation est aussi profitable aux consommateurs qui peuvent bĂ©nĂ©ficier Ă  la fois de produits nouveaux et de produits amĂ©liorĂ©s. Par exemple, des innovations permettent souvent de faciliter l’utilisation de produits dĂ©jĂ  existants.
  • 18. Guide 18 PRINCIPAUX FREINS À L’INNOVATION DANS LES MARCHÉS PUBLICS Plusieurs facteurs limitent souvent la prise en compte des solutions innovantes dans les marchĂ©s publics : ‱‱ Une commande trop prĂ©cise pour laisser au marchĂ© l’initiative de la solution en laissant les entreprises proposer des idĂ©es nouvelles. ‱‱ La diffĂ©renciation des offres se fait principale- ment sur le prix et les dĂ©lais. ‱‱ Manque d’expĂ©rience, de mĂ©thodologie et d’expertise de la part des opĂ©rateurs Ă©conomiques. ‱‱ Absence de relation de travail Ă©troite entre la demande et l’offre. Pas assez de rapproche- ments entre les pouvoirs adjudicateurs, les fournisseurs et le monde universitaire. ‱‱ Peu d’identification prĂ©cise du besoin. ‱‱ Aversion des opĂ©rateurs Ă©conomiques au risque. ‱‱ ComplexitĂ© du processus d’achat excessive- ment normatif et pesant. ‱‱ Peu de place laissĂ©e aux alternatives dans la formulation d’une offre. Ce guide vous offre des conseils pratiques pour surmonter ces obstacles. RÉSERVES Les Ă©lĂ©ments fournis dans ce guide sont indicatifs et ne prĂ©tendent pas ĂȘtre pertinents pour l’ensemble des situations, les effets des leviers identifiĂ©s Ă©tant variables d’un cas Ă  l’autre. En outre, toutes les questions de marchĂ©s publics ne requiĂšrent pas de solution innovante. Si les risques de dĂ©veloppement d’une telle solution sont disproportionnĂ©s par rapport aux bĂ©nĂ©fices escomptĂ©s, il convient naturellement de s’orienter vers une solution connue et testĂ©e. Enfin, la politique des marchĂ©s publics Ă  elle seule ne peut suffire Ă  susciter un intĂ©rĂȘt plus grand pour l’innovation. Il faut une politique d’innovation globale, l’achat public n’est qu’un outil parmi d’autres pour stimuler efficacement la demande en innovation.
  • 19. 3.LES LEVIERS EN AMONT DE L’ACHAT Guide 19
  • 20. Guide 20 DÉVELOPPER LES INTERACTIONS ENTRE LES ACHETEURS ET LES FOURNISSEURS Rapprocher le service achat du pouvoir adjudicateur des opĂ©rateurs Ă©conomiques en dĂ©veloppant la communication en amont de l’achat. Publier l’intention d’achat et l’avis de prĂ©-information. DÉVELOPPER LA CONNAISSANCE DU MARCHÉ AFIN DE MIEUX APPRÉHENDER SES CAPACITÉS D’INNOVATION ‱‱ OrganiseruneveilleactivepourmieuxconnaĂźtre le marchĂ© (cerner les offres des opĂ©rateurs Ă©conomiques, l’état de la concurrence, la capacitĂ© d’innovation du secteur) SystĂ©matiser les Ă©tudes de marchĂ© (Ă©tat de l’art, capacitĂ©s de rĂ©ponse des entreprises, niveau de concurrence, comparaison du coĂ»t du fournisseur traditionnel avec celui innovant etc
). ‱‱ DĂ©finir un coordonnateur chargĂ© de cette veille (service achat ou services techniques opĂ©rationnels).
  • 21. Guide 21 QUELQUES EXEMPLES D’OUTILS POUR ORGANISER UNE VEILLE : LUXINNOVATION anime le site www.innovativesolutions.lu qui prĂ©sente des solutions innovantes dĂ©veloppĂ©es avec le soutien des aides publiques au Luxembourg. Luxinnovation est Ă©galement partenaire du rĂ©seau Enterprise Europe Network, proposant le plus grand marchĂ© des technologies en Europe : http://www.innovation.public.lu/fr/marche- technologies/index.php. NEOBUILD www.neobuild.lu est une initiative du Conseil pour le DĂ©veloppement Economique de la Construction qui propose notamment une plate- forme d’évaluation de solutions innovantes dans le domaine de la contruction. LE PORTAIL EUROPÉEN DÉDIÉ À L’ACHAT DE SOLUTIONS INNOVANTES www.innovation-procurement.org propose un centre de ressources, des outils ainsi qu’un rĂ©pertoire d’initiatives en matiĂšre d’achat de solutions innovantes classĂ©es par secteur. LA PLATEFORME HAPPI www.happi-project.eu, mise en Ɠuvre par un consortium europĂ©en auquel contribue la FĂ©dĂ©ration des HĂŽpitaux Luxembourgeois, prĂ©sente des solutions adaptĂ©es aux besoins des personnes ĂągĂ©es.
  • 22. Guide 22 ‱‱ ConstruireunrĂ©seaudepartagedel’information (Ă©lĂ©ments techniques, concurrence, brevets, normes, Ă©volutions rĂ©glementaires, procĂ©dĂ©s innovants etc
) Les salons, colloques, revues spĂ©ciali- sĂ©es1 , forums, sites internet des entre- prises et d’institutions spĂ©cialisĂ©es, orga- nisations professionnelles et chambres de commerce donnent accĂšs Ă  ce type d’informations. ‱‱ Utiliser la technique de la « centrale d’achat » Les pouvoirs adjudicateurs ont la libertĂ© de recourir Ă  des centrales d’achat pour acquĂ©rir des travaux, fournitures ou services. Selon l’article 3.9 de la loi du 25 juin 2009 sur les marchĂ©s publics, une «  centrale d’achat  » est un pouvoir adjudicateur qui acquiert des fournitures ou des services destinĂ©s Ă  des pouvoirs adjudicateurs ou passe des marchĂ©s publics ou conclut des accords-cadres de travaux, de fournitures ou de services destinĂ©s Ă  des pouvoirs adjudicateurs. 1 Le magazine « FOCUS on Research and Innovation in Luxembourg » publiĂ© par Luxinnovation et diffusĂ© Ă  des entreprises, universitĂ©s, investisseurs et dĂ©cideurs politiques dans plus de 100 pays et dont l’objectif est de promouvoir la science, la technologie et l’innovation au Luxembourg auprĂšs d’un vaste public international participe Ă  ce partage de l’information. La technique de la centrale d’achat permet de concrĂ©tiser des coopĂ©rations entre pouvoirs adjudicateurs en rĂ©pondant Ă  plusieurs objectifs, dont notamment : ‱‱ Le partage de bonnes pratiques et de la connaissance du marchĂ©, ‱‱ La massification de la demande pour impacter les prix, ‱‱ La rĂ©alisation d’économies d’échelle en «  externalisant  » de nombreux aspects de la procĂ©dure de passation ou du suivi de l’exĂ©cution du marchĂ© en recourant Ă  un service commun.
  • 23. Guide 23 EX EM PLE CENTRALE D’ACHAT MISE EN ƒUVRE PAR LA FÉDÉRATION DES HÔPITAUX LUXEMBOURGEOIS La FĂ©dĂ©ration des HĂŽpitaux Luxembourgeois2 (FHL) a recours Ă  la technique de centrale d’achat pour dĂ©ployer son activitĂ© «  achat commun  » dans divers domaines, dont les principaux sont l’achat de mĂ©dicaments, de petits dispositifs mĂ©dicaux, de matĂ©riel lourd d’imagerie mĂ©dicale et en matiĂšre non mĂ©dicale, notamment pour des services informatiques. Cette activitĂ© a trouvĂ© son origine, dans les annĂ©es 1990, dans des coopĂ©rations entre acheteurs hospitaliers, notamment pharmaciens. Elle est aujourd’hui structurĂ©e autour d’un rĂ©seau de groupements d’achat spĂ©cialisĂ©s, composĂ©s d’acheteurs hospitaliers, connectĂ©s Ă  une Ă©quipe interne de la FHL. L’activitĂ© est coordonnĂ©e par un comitĂ© de pilotage faisant rapport au conseil d’administration de la FHL, celui-ci Ă©tant composĂ© de reprĂ©sentants des directions des HĂŽpitaux. En pratique, cette technique rĂ©side dans une coopĂ©ration contractuelle, moyennant conclusion de conventions, dĂ©nommĂ©es «  conventions de centrale d’achat ». Une convention est en principe conclue prĂ©alablement Ă  chaque procĂ©dure de passation de marchĂ© et dĂ©crit le projet, le type de procĂ©dure envisagĂ©, identifie les participants au projet et valide les documents de soumission. 2 La FĂ©dĂ©ration des HĂŽpitaux Luxembourgeois est l’association groupant l’ensemble des Ă©tablissements hospitaliers du Grand- DuchĂ© de Luxembourg. La FHL Ă©labore la stratĂ©gie du secteur hospitalier, reprĂ©sente ses membres auprĂšs des autoritĂ©s et met en Ɠuvre certains services communs des Ă©tablissements hospitaliers.
  • 24. Guide 24 La convention rĂ©git notamment : ‱‱ La rĂ©partition des missions entre pouvoirs adjudicateurs dans le cadre de la procĂ©dure. La convention dĂ©signe la partie qui rĂ©alisera les diligences procĂ©durales Ă  effectuer par le pouvoir adjudicateur aux termes de la loi sur les marchĂ©s publics et de son rĂšglement d’exĂ©cution, tels que la communication avec les soumissionnaires potentiels, la prĂ©paration et l’envoi des questions/rĂ©ponses, l’ouverture des offres, la notification des dĂ©cisions d’attribution et de rejet d’offres et la communication de leurs motifs. ‱‱ Le processus dĂ©cisionnel, avec identification et dĂ©finition de la composition d’un organe prĂ©parant les dĂ©cisions et Ă©tablissant le rapport d’analyse des offres qui servira de support aux dĂ©cisions de l’organe compĂ©tent pour les prendre. ‱‱ La coopĂ©ration entre pouvoirs adjudica- teurs dans le cadre de l’exĂ©cution du marchĂ©. Une convention de centrale d’achat peut ain- si prĂ©voir qu’en vue d’élaborer des prises de position collectives, les parties s’informeront mutuellement des Ă©ventuelles dĂ©faillances contractuelles de leur cocontractant commun. Dans le cadre de son activitĂ© « achat commun », la FHL est la centrale d’achat. Les gestionnaires des projets sont des conseillers juridiques qui sont membres du personnel de la FHL. Ils coordonnent des groupes de travail composĂ©s de spĂ©cialistes issus des hĂŽpitaux. DÉVELOPPER UN ENVIRONNEMENT INFORMATIF FAVORABLE À L’INNOVATION ‱ CrĂ©er un point de contact sur le site internet de l’acheteur pour encourager les dĂ©marches spontanĂ©es (contact «  achat innovant  » aisĂ©ment identifiable). ‱ CrĂ©er un portail d’information oĂč sont mentionnĂ©s les produits/solutions innovantes recherchĂ©es. ‱ CrĂ©er une plateforme d’échange d’idĂ©es (sys- tĂšme ouvert et collaboratif), une rubrique « boite Ă  idĂ©es ». ‱ CrĂ©er une base de donnĂ©es « fournisseur ». ‱ Recourir au «  sourcing  » (recherche et Ă©va- luation d’opĂ©rateurs Ă©conomiques innovants) ou recourir Ă  un organisme spĂ©cialisĂ© dans le « sourcing ».
  • 26. Guide 26 EXPRIMER LES SPÉCIFICITÉS DU BESOIN DANS UN CAHIER DES CHARGES FONCTIONNEL Le besoin tel que dĂ©fini prĂ©cĂ©demment doit ĂȘtre exprimĂ© sous une forme fonctionnelle dans le cahier des charges, c’est-Ă -dire sous forme de performances, d’exigences fonctionnelles dĂ©crivant un rĂ©sultat Ă  atteindre en laissant toute libertĂ© quant aux moyens pour y parvenir. Le niveau de flexibilitĂ© autorisĂ© autour des objectifs de performance doit ĂȘtre indiquĂ©. L’article 165 du rĂšglement grand-ducal du 3 aoĂ»t 2009 portant exĂ©cution de la loi du 25 juin 2009 sur les marchĂ©s publics prĂ©voit que les spĂ©cifications techniques figurant dans le cahier des charges peuventĂȘtreformulĂ©esentermesdeperformances ou d’exigences fonctionnelles pouvant inclure des caractĂ©ristiques environnementales. Elles doivent cependant ĂȘtre suffisamment prĂ©cises pour permettre aux soumissionnaires de dĂ©terminer l’objet du marchĂ© et aux pouvoirs adjudicateurs d’attribuer le marchĂ©. Il convient cependant de trouver un juste Ă©quilibre afin de ne pas proposer une dĂ©finition trop dĂ©taillĂ©e du besoin et veiller Ă  laisser une certaine marge de souplesse. Cette phase dĂ©terminera la diversitĂ© et la qualitĂ© des offres. PrĂ©parer un cahier des charges fonction- nel, ouvert sur les solutions et prĂ©cis sur les exigences de performances, la qualitĂ© et les contraintes. AMÉLIORER LA FORMULATION DU BESOIN DE MANIÈRE À SUSCITER L’INNOVATION Le meilleur moyen de susciter une offre innovante est de demander aux candidats de proposer une solution sans l’imposer Ă  l’avance, par exemple en exprimant le rĂ©sultat Ă  atteindre, un certain niveau de performances, certaines fonctions et fonctionnalitĂ©s requises ou contraintes (performances Ă©nergĂ©tiques, considĂ©rations environnementales dont les exigences de dĂ©veloppement durable, cycle de vie des produits, coĂ»t etc.) dans un cadre imposĂ© avec des normes Ă  respecter. Les spĂ©cificitĂ©s du besoin doivent ĂȘtre clairement exprimĂ©es, elles doivent ĂȘtre mesurables, rĂ©alistes et comprendre un Ă©chĂ©ancier. Il convient ainsi de laisser aux entreprises la libertĂ© de proposer une solution afin de bĂ©nĂ©ficier au maximum de la capacitĂ© d’innovation du marchĂ©. RĂ©diger une dĂ©finition fonctionnelle du besoin de maniĂšre suffisamment ouverte.
  • 27. Guide 27 EX EM PLE LES ACHATS DE MATÉRIEL LOURD D’IMAGERIE MÉDICALE PAR LA FÉDÉRATION DES HÔPITAUX LUXEMBOURGEOIS Dans le domaine du matĂ©riel lourd d’imagerie mĂ©dicale (par exemple les tomodensitomĂštres ou « CT-scanners »), les constructeurs dĂ©veloppent constamment de nouvelles technologies et fonctionnalitĂ©s. Celles-ci ont un prix qui, en principe, est d’autant plus Ă©levĂ© que l’innovation est rĂ©cente et que le dispositif de production est au dĂ©but de sa phase d’amortissement. «  Les techniques utilisĂ©es dans les procĂ©dures ouvertes doivent ĂȘtre telles que les utilisateurs puissent profiter des derniĂšres nouveautĂ©s au meilleur rapport qualitĂ© prix. A cette fin, les techniques suivantes sont concevables . Les spĂ©cifications techniques des machines peuvent ĂȘtre dĂ©finies suivant la distinction suivante. Il s’agit : ‱‱ soit des caractĂ©ristiques techniques que les acheteurs exigent et considĂšrent comme Ă©tant indispensables pour satisfaire leurs besoins. De telles caractĂ©ristiques sont des lors des critĂšres de conformitĂ© technique. Une offre non conforme Ă  ces critĂšres est Ă  rejeter.
  • 28. Guide 28 ‱‱ soit des caractĂ©ristiques techniques que les Ă©tablissements considĂšrent comme amĂ©liorant la qualitĂ© des appareils, eu Ă©gard Ă  leurs besoins. De telles caractĂ©ristiques sont dĂšs lors des sous-critĂšres d’évaluation de la qualitĂ©. Le cahier spĂ©cial des charges indique expressĂ©ment, pour chaque spĂ©cification technique, si celle-ci constitue un critĂšre de conformitĂ© technique ou un sous-critĂšre d’évaluation de la qualitĂ©. Les sous-critĂšres d’évaluation de la qualitĂ© peuvent ĂȘtre dĂ©crits par indication d’une caractĂ©ristique ou d’une performance maximale. Ceci permet d’autoriser les soumissionnaires Ă  prĂ©senter des variantes, avec, dans leurs diffĂ©rentes offres, des niveaux de performance diffĂ©rents pour un ou plusieurs critĂšres d’évaluation de la performance. Ainsi, par exemple, un soumissionnaire pourra proposer des modĂšles de machines de niveaux de gamme diffĂ©rents, ou un mĂȘme modĂšle de machine avec certaines fonctionnalitĂ©s (rĂ©sultant par exemple de logiciels) ayant un niveau de performance diffĂ©rent, dont Ă©ventuellement le « dernier cri », rĂ©sultant des derniĂšres applications de la «  recherche / dĂ©veloppement  » du constructeur ». Propos recueillis auprĂšs de M. Luc Waisse, conseiller juridique Ă  la FĂ©dĂ©ration des HĂŽpitaux Luxembourgeois. AUTORISER ET ENCOURAGER LES VARIANTES L’article 25 du rĂšglement grand-ducal du 3 aoĂ»t 2009 prĂ©voit que le pouvoir adjudicateur peut, dans le cahier spĂ©cial des charges, soit envisager diffĂ©rentes possibilitĂ©s d’exĂ©cution pour une ou plusieurs positions du bordereau qui doivent alors ĂȘtre spĂ©cifiĂ©es de façon prĂ©cise, soit prĂ©voir la possibilitĂ© d’admettre des solutions techniques alternatives pour lesquelles il fixe les critĂšres auxquels elles doivent rĂ©pondre. En cas de solutions techniques alternatives, le rĂ©sultat souhaitĂ© de la prestation doit ĂȘtre clairement dĂ©fini par le cahier spĂ©cial des charges. Il convient de rappeler que, selon les articles 26 et 27, des variantes et solutions techniques alternatives non sollicitĂ©es, Ă©manant du soumissionnaire, ne sont pas admissibles. En revanche, si des variantes et des solutions techniques alternatives sont sollicitĂ©es par le pouvoir adjudicateur, le bordereau de soumission prĂ©voira des prix totaux et des prix unitaires pour chaque Ă©ventualitĂ©.
  • 29. Guide 29 Par ailleurs, il est loisible au soumissionnaire de faire une offre pour toutes les possibilitĂ©s d’exĂ©cution envisagĂ©es, ou pour l’une d’elles seulement. Son offre est valable quel que soit le choix opĂ©rĂ© entre l’offre de base et la ou les offres variantes et solutions techniques alternatives3 . La variante – une modification Ă  l’initiative des candidats de spĂ©cifications prĂ©vues dans la solution de base dĂ©crite dans les documents de la consultation – permet ainsi dans certains cas d’exprimer des offres innovantes diffĂ©rentes de la solution de base dĂ©finie par le pouvoir adjudicateur, lorsque le besoin n’est pas dĂ©fini de maniĂšre suffisamment fonctionnelle. Il convient donc d’autoriser et prĂ©voir leur traitement en les encadrant dans les documents de marchĂ©. PrĂ©voir expressĂ©ment dans le cahier des charges la variante ainsi que les critĂšres d’attribution permettant d’évaluer les offres conformes Ă  la solution de base et aux variantes. Il est Ă©galement possible de demander la justification des gains et amĂ©liorations engendrĂ©es par les variantes afin de mettre en Ă©vidence les avantages qu’elles procurent. La variante prĂ©sente donc de nombreux avantages puisqu’elle favorise la concurrence en Ă©largissant le champ des solutions possibles ou Ă  tout le moins en les optimisant tout en prenant en compte d’autres enjeux favorisant parfois une diminution des coĂ»ts ou encore l’anticipation de futures normes.3 3 V. article 28 du rĂšglement grand-ducal du 3 aoĂ»t 2009. L’article 29 dispose que lorsque le cahier spĂ©cial des charges prĂ©voit des variantes et des solutions techniques alternatives, le rĂ©sultat de la soumission est Ă©tabli par classement unique de toutes les offres reçues et le choix de l’adjudicataire doit se faire conformĂ©ment aux dispositions de l’article 89, lequel se rĂ©fĂšre Ă  la pondĂ©ration des critĂšres permettant de dĂ©terminer l’offre Ă©conomique la plus avantageuse. L’article 166 du rĂšglement fait Ă©galement rĂ©fĂ©rence Ă  la notion de variante en ce qui concerne les marchĂ©s publics d’une certaine envergure.
  • 30. Guide 30 DOSER SAVAMMENT LES CRITERES DE SELECTION La recherche de la qualitĂ© au dĂ©triment du seul critĂšre du prix peut favoriser l’émergence de solutions innovantes. Si la loi sur les marchĂ©s publics permet de prĂ©voir des critĂšres de sĂ©lection qualitative dont notamment des niveaux minimaux de capacitĂ© objectifs et non discriminatoires, conformĂ©ment aux articles 207 et suivants du rĂšglement grand- ducal du 3 aoĂ»t 20094 , les pouvoirs adjudicateurs devraient rechercher la plus grande diversitĂ© des offres en permettant au maximum d’entreprises de participer aux soumissions, qu’elles soient des entreprises expĂ©rimentĂ©es ou bien de jeunes entreprises dont les capacitĂ©s d’innovation sont parfois trĂšs grandes. 4 L’article 208 du rĂšglement dispose que dans les procĂ©dures restreintes, les procĂ©dures nĂ©gociĂ©es avec publication d’un avis de marchĂ© et dans le dialogue compĂ©titif, les pouvoirs adjudicateurs peuvent restreindre le nombre de candidats appropriĂ©s qu’ils inviteront Ă  soumissionner, nĂ©gocier ou Ă  dialoguer, Ă  condition qu’un nombre suffisant de candidats appropriĂ©s soit disponible. Les pouvoirs adjudicateurs indiquent dans l’avis de marchĂ© les critĂšres ou rĂšgles objectifs et non discriminatoires qu’ils prĂ©voient d’utiliser, le nombre minimal de candidats qu’ils prĂ©voient d’inviter et, le cas Ă©chĂ©ant, le nombre maximal. Dans la procĂ©dure restreinte, le nombre minimum est de cinq. Dans la procĂ©dure nĂ©gociĂ©e avec publication d’un avis de marchĂ© et le dialogue compĂ©titif, le nombre minimum est de trois. En tout Ă©tat de cause, le nombre de candidats invitĂ©s doit ĂȘtre suffisant pour assurer une concurrence rĂ©elle. Les pouvoirs adjudicateurs invitent un nombre de candidats au moins Ă©gal au nombre minimum prĂ©dĂ©fini. Lorsque le nombre de candidats satisfaisant aux critĂšres de sĂ©lection et aux niveaux minimaux est infĂ©rieur au nombre minimal, le pouvoir adjudicateur peut continuer la procĂ©dure en invitant le ou les candidats ayant les capacitĂ©s requises. Dans le cadre de cette mĂȘme procĂ©dure, le pouvoir adjudicateur ne peut pas inclure d’autres opĂ©rateurs Ă©conomiques n’ayant pas demandĂ© de participer ou des candidats n’ayant pas les capacitĂ©s requises. Les rĂ©fĂ©rences techniques qui peuvent ĂȘtre exigĂ©es des opĂ©rateurs Ă©conomiques, telles que rappelĂ©es Ă  l’article 233 du rĂšglement, doivent ĂȘtre savamment dosĂ©es afin de ne pas se priver de compĂ©tences et d’exploiter au maximum le potentiel d’innovation du marchĂ©. Les critĂšres de sĂ©lection doivent ĂȘtre dĂ©finis judicieusement pour autoriser le cas Ă©chĂ©ant la participation de jeunes entreprises innovantes. PRIVILÉGIER LA QUALITÉ AU PRIX LE PLUS BAS Encourager l’innovation grĂące au levier des marchĂ©s publics implique une nouvelle maniĂšre de concevoir les achats et suppose de privilĂ©gier un achat stratĂ©gique plutĂŽt qu’un achat basĂ© uniquement sur le prix le plus bas. Ne pas focaliser la dĂ©cision d’attribution sur le prix mais sur la qualitĂ© en excluant d’attribuer systĂ©matiquement le marchĂ© au soumissionnaire ayant prĂ©sentĂ© l’offre au prix le plus bas. Le respect de contrainte budgĂ©taire n’est pas antinomique avec l’innovation. L’innovation permet parfois de rĂ©duire les coĂ»ts, elle peut ĂȘtre synonyme de meilleure qualitĂ© et permet notamment de rĂ©compenser le meilleur rapport qualitĂ©/prix. Les facteurs tels que le coĂ»t de production, de transport, d’utilisation ou d’usage, de maintenance peuvent ĂȘtre prĂ©fĂ©rĂ©s au seul coĂ»t d’achat.
  • 31. Guide 31 EX EM PLE MODE D’ATTRIBUTION DES MARCHÉS PUBLICS DANS LA COMMUNE DE SANEM «  Durant ces derniĂšres annĂ©es, nous avons remarquĂ© une augmentation des problĂšmes de malfaçons en relation avec des marchĂ©s publics passĂ©s sous la forme de procĂ©dure ouverte au prix le plus bas. Les entreprises ont souvent recours Ă  des prix trĂšs bas voir trop bas pour recevoir la commande. L’analyse de prix ne nous permettait pas d’écarter l’offre et des problĂšmes relatifs au dĂ©lai et Ă  la qualitĂ© d’exĂ©cution des travaux surgissaient dans la majoritĂ© des cas. Nous avons dorĂ©navant dĂ©cidĂ© de passer le plus souvent possible Ă  la procĂ©dure ouverte Ă©conomiquement la plus avantageuse. » Propos recueillis auprĂšs de M. Fernand Heischbourg des services techniques de l’Administration Communale de Sanem.
  • 32. Guide 32 RAISONNER EN « COÛT COMPLET » L’évaluation des impacts environnementaux d’un produit, service ou procĂ©dĂ© dĂšs sa conception permet d’ouvrir un nouvel angle de vue et ainsi d’identifier de nouvelles idĂ©es et opportunitĂ©s d’innovation et/ou d’amĂ©lioration, pouvant dĂ©boucher sur un meilleur marketing, une meilleure sensibilisation et information des consommateurs, et permettant de mieux communiquer en interne et en externe. Les acheteurs publics peuvent ainsi contribuer Ă  la chaĂźne de valeur en portant un regard diffĂ©rent sur l’acquisition. Etre en mesure de faire la diffĂ©rence entre le coĂ»t direct d’une acquisition et les coĂ»ts totaux ce qui suppose par exemple d’ĂȘtre en mesure de calculer le coĂ»t du cycle de vie d’un produit5 . 5 L’article 68 de la directive 2014/24/UE du Parlement europĂ©en et du Conseil du 26 fĂ©vrier 2014 sur la passation des marchĂ©s publics propose un modĂšle de calcul du coĂ»t du cycle de vie. Dans le cadre de l’attribution d’un marchĂ©, le coĂ»t le plus bas peut ĂȘtre Ă©valuĂ© soit uniquement sur la base du prix soit selon une approche coĂ»t/ efficacitĂ© telle que le calcul du coĂ»t du cycle de vie. EX EM PLE
  • 33. Guide 33 L’estimation des coĂ»ts d’exploitation liĂ©s Ă  l’alimentation Ă©lectrique et en eau potable ainsi qu’à l’assainissement pourraient se baser sur les tarifs suivants : ‱‱ Ă©lectricité  : 12,85 ct/kWh (usage domestique privĂ© et rĂ©sidentiel), ‱‱ eau potable : 2,25 Euro/m3 , ‱‱ assainissement : 2,00 Euro/m3 . CRITÈRES PERMETTANT LA PRISE EN COMPTE DES COÛTS DU CYCLE DE VIE DÉVELOPPÉS PAR LE LUXEMBOURG INSTITUTE OF SCIENCE AND TECHNOLOGY Pendant leur cycle de vie complet, les bĂątiments engendrent des coĂ»ts considĂ©rables. Ces coĂ»ts sont liĂ©s Ă  la construction, Ă  l’utilisation et au fonctionnement mais Ă©galement Ă  la dĂ©molition du bĂątiment. Dans un but de gestion Ă©conomique des ressources financiĂšres, les coĂ»ts relatifs au bĂątiment devraient ĂȘtre considĂ©rĂ©s sur base du cycle de vie entier et ainsi minimisĂ©s. Dans le cadre d’un concours d’idĂ©es ou d’architecture, les coĂ»ts du cycle de vie pourraient ĂȘtre considĂ©rĂ©s par rapport aux catĂ©gories suivantes : 1. CoĂ»ts de construction du bĂątiment 2. CoĂ»ts d’utilisation du bĂątiment ‱ CoĂ»ts d‘exploitation (par ex. alimentation Ă©lectrique et en eau potable, assainisse- ment, nettoyage, entretien du bĂątiment et des installations extĂ©rieures, service de sĂ©curitĂ©) ‱ CoĂ»tsd’entretien(parex.delaconstruction, des installations techniques, Ă©quipements et Ɠuvres d’art)
  • 34. Guide 34 Tableau 1 : EnumĂ©ration exemplaire de coĂ»ts relatifs au cycle de vie d’un bĂątiment6 CoĂ»ts de construction du bĂątiment7 Euro/ m2 SPB BĂątiment / Construction Installations techniques du bĂątiment Installations extĂ©rieures CoĂ»ts d’utilisation du bĂątiment8 Euro/ m2 SPB CoĂ»ts d‘exploitation Alimentation Ă©lectrique, en eau potable et assainissement Nettoyage et entretien du bĂątiment Nettoyage et entretien des installations extĂ©rieures CoĂ»ts d‘entretien CoĂ»ts d‘entretien de la construction CoĂ»ts d‘entretien des installations techniques CoĂ»ts d‘entretien des installations extĂ©rieures CoĂ»ts d‘entretien de l’équipement La notion de coĂ»t global et pas seulement le prix Ă  l’achat pourrait ainsi figurer parmi les critĂšres de l’offre Ă©conomique la plus avantageuse. 6 Les coĂ»ts sont Ă  mettre en Euro par m2 de surface de plancher brute (SPB). Exemple de calcul de la surface de plancher brute (SPB) selon la norme allemande DIN 277 « Ermittlung von GrundflĂ€chen und Rauminhalten von Bauwerken oder Teilen von Bauwerken im Hochbau ». 7 CoĂ»ts de construction du bĂątiment par exemple selon la norme allemande DIN 276 „Bauwerk  : Baukonstruktionen und technische Anlagen“, sĂ©paration des coĂ»ts en trois niveaux (par ex. niveau 1: 300: BĂątiment / Construction – niveau 2: 330: murs extĂ©rieurs – niveau 3: 331: murs extĂ©rieurs porteurs). 8 CatĂ©gories de coĂ»ts par exemple selon la norme allemande DIN 18960.
  • 35. Guide 35 FIXER DES CRITÈRES D’ATTRIBUTION VALORISANT LES SOLUTIONS INNOVANTES Pour faire Ă©merger des offres innovantes, il apparait prĂ©fĂ©rable de privilĂ©gier le principe de l’offre Ă©conomique la plus avantageuse en se basant sur les critĂšres prĂ©vus Ă  l’article 88.2 du rĂšglement grand-ducal du 3 aoĂ»t 2009 comme par exemple la qualitĂ©, la valeur technique, le caractĂšre esthĂ©tique et fonctionnel, les caractĂ©ristiques environnementales, le coĂ»t d’utilisation, la rentabilitĂ©, le service aprĂšs-vente, l’assistance technique, la date de livraison, le dĂ©lai de livraison ou d’exĂ©cution et le prix9 . Les critĂšres classiques tels que la valeur tech- nique, le caractĂšre esthĂ©tique et fonctionnel ou encore les caractĂ©ristiques environnemen- tales permettent de dĂ©celer l’innovation10 . 9 V. Ă©galement l’article 11 de la loi du 25 juin 2009 sur les marchĂ©s publics. 10 L’article 67 de la directive sur la passation des marchĂ©s publics introduit le caractĂšre innovant parmi les critĂšres d’attribution des marchĂ©s. Le guide de la construction et de la rĂ©novation durables luxembourgeois peut servir de document de rĂ©fĂ©rence (voir sous www.crtib.lu, rubrique « Guide de la construction durable »). Il donne des informations sur les impacts environnementaux et les polluants potentiels de 92 diffĂ©rents matĂ©riaux de construction. En outre, des informations techniques relatives au cycle de vie des matĂ©riaux sont listĂ©es (production, mise en Ɠuvre, utilisation et dĂ©molition). Le caractĂšre innovant de l’offre peut Ă©galement s’apprĂ©cier grĂące Ă  des sous-critĂšres non discriminatoires en rapport avec l’objet du marchĂ©. Les critĂšres d’attribution et leur pondĂ©ration doivent ĂȘtre portĂ©s Ă  la connaissance des soumissionnaires, de mĂȘme que les sous-critĂšres afin de fournir une information complĂšte. Formuler les critĂšres d’attribution et leur pondĂ©ration clairement et de maniĂšre identique pour tous les soumissionnaires. La dimension innovante doit au prĂ©alable ĂȘtre intĂ©grĂ©e Ă  la dĂ©finition et Ă  l’expression du besoin tel que dĂ©fini dans le cahier des charges et rappelĂ© dans les paragraphes qui prĂ©cĂšdent.
  • 36. Guide 36 EX EM PLE MODALITÉS D’ATTRIBUTION DE MARCHÉ POUR LES ACHATS DE MATÉRIEL LOURD D’IMAGERIE MÉDICALE PAR LA FÉDÉRATION DES HÔPITAUX LUXEMBOURGEOIS Le cahier des charges a permis de fixer prĂ©alablement le niveau de spĂ©cificitĂ©s techniques grĂące Ă  des sous-critĂšres d’évaluation de la qualitĂ© pouvant ĂȘtre dĂ©crits par l’indication d’une caractĂ©ristique ou d’une performance maximale. L’attribution du marchĂ© se fait ensuite selon le critĂšre de «  l’offre Ă©conomiquement la plus avantageuse  » sur la base de ces critĂšres de qualitĂ© ainsi que celui du prix mais Ă©galement en fonction d’un rapport qualitĂ©/prix (pondĂ©ration) prĂ©vu par dans le cahier spĂ©cial des charges.
  • 37. Guide 37 EVALUER LE CARACTÈRE INNOVANT DES OFFRES Le recours Ă  un expert ou un comitĂ© d’évaluation compĂ©tent (techniciens, chercheurs, juristes etc
) pour mesurer le caractĂšre innovant, notamment des procĂ©dĂ©s de haute technologie difficilement comparables, pourra s’avĂ©rer utile. L’analyse des offres confiĂ©e Ă  des comitĂ©s d’experts pluridisciplinaires reprĂ©sentant tous les acteurs concernĂ©s offrira la garantie au pouvoir adjudicateur d’un marchĂ© attribuĂ© au soumissionnaire ayant prĂ©sentĂ© l’offre la plus innovante en conformitĂ© avec le besoin dĂ©fini dans le cahier des charges. La mĂ©thode de cotation du critĂšre de qualitĂ© privilĂ©giĂ©e par la FHL pour ce type d’achats consiste ainsi Ă  prĂ©voir expressĂ©ment dans le cahier spĂ©cial des charges un certain nombre de points par sous-critĂšre et, en fonction des sous- critĂšres, à : ‱‱ attribuer l’ensemble des points dĂšs lors que la caractĂ©ristique est Ă©tablie ou que le niveau de performance dĂ©crit est atteint, et n’attribuer aucun point dans le cas contraire, ou ‱‱ attribuer Ă  l’offre analysĂ©e un nombre de points proportionnel au niveau de performance Ă©tabli dans l’offre, par rapport Ă  la performance maxi- mum indiquĂ©e dans le cahier spĂ©cial des charges. Propos recueillis auprĂšs de M. Luc Waisse, conseiller juridique Ă  la FĂ©dĂ©ration des HĂŽpitaux Luxembourgeois.
  • 38. Guide 38 GÉRER DES RISQUES LIÉS À LA MISE EN PLACE DE PROCÉDURES FAVORISANT L’INNOVATION Les marchĂ©s publics constituent par nature des actes complexes et exigeants pour les pouvoirs adjudicateurs. Or, l’achat de solutions innovantes implique une prise de risque supĂ©rieure par rapport Ă  l’achat d’une solution classique. Il convient dĂšs lors de prendre en compte les risques inhĂ©rents Ă  ce type de procĂ©dure en procĂ©dant au prĂ©alable Ă  leur analyse afin de gĂ©rer au mieux toutes les incidences d’une solution nouvelle envisagĂ©e. Risques liĂ©s aux rapprochements entre pouvoir adjudicateur et opĂ©rateurs Ă©conomiques Le dĂ©veloppement de la connaissance du marchĂ© afin de mieux apprĂ©hender ses capacitĂ©s d’innovation implique un nĂ©cessaire rapprochement entre les pouvoirs adjudicateurs et les opĂ©rateurs Ă©conomiques. Il faut alors veiller Ă  maintenir l’égalitĂ© de traitement entre les opĂ©rateurs Ă©conomique en dĂ©pit des contacts qui peuvent ĂȘtre nouĂ©s en amont de la procĂ©dure et ne pas favoriser un opĂ©rateur au dĂ©triment d’un autre. Une fois la procĂ©dure lancĂ©e, les contacts entre les pouvoirs adjudicateurs et les soumissionnaires sont strictement encadrĂ©s par la loi sur les marchĂ©s publics. Il faut enfin prohiber tout avantage et recenser les Ă©ventuels conflits d’intĂ©rĂȘts.
  • 39. Guide 39 Risque en termes de rĂ©sultats atteints Pour que l’innovation aboutisse, la dĂ©finition du besoin doit tenir compte des capacitĂ©s des soumissionnaires potentiels telle que mis en Ă©vidence dans l’étude prĂ©alable de marchĂ©. NĂ©anmoins, l’allongement des dĂ©lais, des complications liĂ©es Ă  l’intĂ©gration d’un nouveau systĂšme, un niveau de performance infĂ©rieur aux niveaux fixĂ©s dans les documents de marchĂ©s sont autant d’exemples de difficultĂ©s pratiques pouvant parfois dĂ©couler de la recherche de solutions innovantes. Il est possible de rĂ©duire le risque en procĂ©dant par exemple Ă  un dĂ©coupage du marchĂ© en plusieurs phases dont la premiĂšre implique la crĂ©ation d’un prototype et prĂ©cĂšde une seconde consacrĂ©e au lancement d’un nouveau produit sur le marchĂ©. Il est Ă©galement possible de procĂ©der Ă  la subdivi- sion de projets complexes et ambitieux en sous projets de moindre envergure dans le cadre d’une premiĂšre phase pilote suivie d’une seconde plus importante, en termes de produits Ă  livrer ou de services Ă  fournir par exemple, en cas de succĂšs de la premiĂšre phase. Une procĂ©dure de nĂ©gocia- tions approfondies avec dĂ©bats successifs et re- tours d’informations permet Ă©galement de rĂ©duire le risque tout en amĂ©liorant la comprĂ©hension d’aspects complexes liĂ©s Ă  la solution. Il est en outre toujours possible de demander aux soumissionnaires d’inclure dans leurs propositions une analyse des risques et le cas Ă©chĂ©ant des propositions pour y remĂ©dier. Dans tous les cas, un contrĂŽle strict durant la phase d’élaboration de la solution impliquant notamment la dĂ©monstration du respect des contraintes imposĂ©es dans les documents de marchĂ©s peut contribuer Ă  diminuer le risque.
  • 40. Guide 40 ConfidentialitĂ© des offres et respect des droits de propriĂ©tĂ© intellectuelle La notion de confidentialitĂ© est rappelĂ©e Ă  l’article 164 du rĂšglement grand-ducal du 3 aoĂ»t 2009 qui prĂ©voit que le pouvoir adjudicateur ne divulgue pas les renseignements que les opĂ©rateurs Ă©conomiques lui ont communiquĂ©s Ă  titre confidentiel; ces renseignements comprennent notamment les secrets techniques ou commerciaux et les aspects confidentiels des offres. Les pouvoirs adjudicateurs demeurent libres d’insĂ©rer une note rappelant les principes de confidentialitĂ© applicables lors de la procĂ©dure dans le cahier des charges Ă  titre informatif ou bien de maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale d’établir un guide dĂ©ontologique applicable lors de toute procĂ©dure fixant des rĂšgles en la matiĂšre afin de sĂ©curiser la dĂ©marche du pouvoir adjudicateur et d’informer l’opĂ©rateur des contraintes inhĂ©rentes Ă  l’achat public. Il convient dans tous les cas d’assurer le respect de la confidentialitĂ© des idĂ©es et procĂ©dĂ©s dĂ©veloppĂ©s par les opĂ©rateurs Ă©conomiques afin de ne pas freiner le processus crĂ©atif. Un respect strict des droits de propriĂ©tĂ© intellectuelle et du secret des affaires en ne divulguant jamais des informations figurant dans les offres permet de promouvoir en toute sĂ©curitĂ© la RDI et de rassurer les opĂ©rateurs Ă©conomiques. Il convient Ă©galement de veiller Ă  rĂ©gler la question de la rĂ©partition des droits de propriĂ©tĂ© afin de permettre aux pouvoirs adjudicateurs d’exploiter en toute lĂ©galitĂ© les rĂ©sultats du marchĂ©. Le pouvoir adjudicateur peut par exemple se voir concĂ©der les droits d’utilisation des rĂ©sultats pour ses besoins clairement dĂ©finis dans les documents de marchĂ©, le titulaire du marchĂ© restant propriĂ©taire des droits de propriĂ©tĂ© intellectuelle affĂ©rents aux rĂ©sultats, ou bien acquĂ©rir Ă  titre exclusif les droits d’exploitation des rĂ©sultats et ainsi les exploiter au-delĂ  de ses besoins, le titulaire du marchĂ© ne pouvant plus quant Ă  lui les exploiter. Le pouvoir adjudicateur devra alors mener une rĂ©flexion afin de dĂ©terminer quels sont prĂ©cisĂ©ment ses besoins actuels et futurs en termes d’utilisation des rĂ©sultats en listant par exemple les exploitations qu’il entend rĂ©aliser d’autant que le prix diffĂšre selon l’option choisie et le coĂ»t pourrait s’avĂ©rer disproportionnĂ© par rapport Ă  ses besoins rĂ©els.
  • 42. Guide 42 PROCÉDURES AU SERVICE DE L’INNOVATION PRÉVUE PAR LE DROIT NATIONAL Il incombe de rappeler Ă  titre liminaire la neutralitĂ© des rĂšgles de passation des marchĂ©s publics. Celles-ci ne constituent a priori ni un frein ni une incitation Ă  la prise en compte de solutions innovantes. NĂ©anmoins, certaines procĂ©dures facilitent la formulation d’offres innovantes. Ainsi, le dialogue compĂ©titif, le concours et dans une moindre mesure la procĂ©dure de marchĂ© nĂ©gociĂ© peuvent parfois stimuler une rĂ©ponse crĂ©ative. Notons par ailleurs que le rĂšglement du 27 aoĂ»t 2013 relatif Ă  l’utilisation des moyens Ă©lectroniques dans les procĂ©dures de marchĂ©s publics rĂ©glemente la passation Ă©lectronique des marchĂ©s publics, Ă  savoir la mise en concurrence, la possibilitĂ© de communiquer de maniĂšre Ă©lectronique et la remise Ă©lectronique des offres de maniĂšre dĂ©matĂ©rialisĂ©e. Les procĂ©dures Ă©lectroniques offrent ainsi un accĂšs plus aisĂ© aux marchĂ©s publics, notamment aux petites et moyennes entreprises (PME), et peuvent donc contribuer Ă  stimuler l’innovation. Dans tous les cas, il conviendra de prĂ©voir des dĂ©lais de procĂ©dures les plus larges possibles afin de laisser le temps suffisant aux soumissionnaires pour prĂ©parer des offres de qualitĂ©, notamment s’il s’agit de PME.
  • 43. Guide 43 Dialogue compĂ©titif Le dialogue compĂ©titif est une procĂ©dure, Ă  laquelle tout opĂ©rateur Ă©conomique peut demander Ă  participer et dans laquelle le pouvoir adjudicateur conduit un dialogue avec les candidats admis Ă  cette procĂ©dure, en vue de dĂ©velopper une ou plusieurs solutions aptes Ă  rĂ©pondre Ă  ses besoins et sur la base de laquelle ou desquelles les candidats sĂ©lectionnĂ©s seront invitĂ©s Ă  remettre une offre. L’article 41 de la loi sur les marchĂ©s publics prĂ©voit que lorsqu’un marchĂ© est particuliĂšrement complexe, le pouvoir adjudicateur, dans la mesure oĂč il estime que le recours Ă  la procĂ©dure ouverte ou restreinte ne permettra pas d’attribuer le marchĂ©, peut recourir au dialogue compĂ©titif conformĂ©ment Ă  des modalitĂ©s prĂ©cisĂ©es par voie de rĂšglement grand-ducal. L’attribution du marchĂ© public est faite sur la seule base du critĂšre d’attribution de l’offre Ă©conomiquement la plus avantageuse. Un marchĂ© public est considĂ©rĂ© comme «  particuliĂšrement complexe  » lorsque le pouvoir adjudicateur n’est objectivement pas en mesure de dĂ©finir les moyens techniques pouvant rĂ©pondre Ă  ses besoins et Ă  ses objectifs conformĂ©ment aux rĂšgles spĂ©cifiques concernant le cahier des charges et les documents du marchĂ© ou lorsque ce dernier n’est objectivement pas en mesure d’établir le montage juridique ou financier d’un projet. L’article 211 du rĂšglement grand-ducal prĂ©cise l’objet de ce dialogue Ă  savoir l’identification et la dĂ©finition des moyens propres Ă  satisfaire au mieux les besoins des pouvoirs adjudicateurs. Au cours de ce dialogue, ces derniers peuvent dis- cuter tous les aspects du marchĂ© avec les can- didats sĂ©lectionnĂ©s en veillant Ă  assurer l’égalitĂ© de traitement de tous les soumissionnaires. En particulier, ils ne donnent pas, de maniĂšre discri- minatoire, d’information susceptible d’avantager certains soumissionnaires par rapport Ă  d’autres. Peu utilisĂ©e car c’est une procĂ©dure plus diffi- cile Ă  mettre en place, celle-ci s’avĂšre Ă©galement dans certains cas plus longue (de 6 Ă  9 mois en moyenne). En effet, le pouvoir adjudicateur pour- suit le dialogue jusqu’à ce qu’il soit en mesure d’identifier la ou les solutions, au besoin aprĂšs les avoir comparĂ©es, qui sont susceptibles de rĂ©pondre Ă  ses besoins. Il s’agit de poursuivre des nĂ©gociations avec construction d’offres en parallĂšle tout en pouvant orienter les travaux de maniĂšre Ă  amĂ©liorer le caractĂšre innovant des so- lutions proposĂ©es. Il est d’ailleurs tout Ă  fait pos- sibilitĂ© d’instituer une prime en cas d’élaboration d’une solution innovante afin de les encourager.
  • 44. Guide 44 Concours Les concours sont les procĂ©dures qui per- mettent au pouvoir adjudicateur d’acquĂ©rir, principalement dans le domaine de l’amĂ©na- gement du territoire, de l’urbanisme, de l’ar- chitecture et de l’ingĂ©nierie ou des traitements de donnĂ©es, un plan ou un projet qui est choisi par un jury aprĂšs mise en concurrence avec attribution de primes.11 Les articles 42 de la loi sur les marchĂ©s publics et 246 et suivants du rĂšglement grand-ducal prĂ©voient les conditions d’organisation des concours ayant pour objet l’offre de prestations de services. Dans les domaines de l’amĂ©nagement du territoire, l’urbanisme, l’architecture et l’ingĂ©nierie, le rĂšglement grand-ducal du 10 juillet 2011 en fixe les rĂšgles. Les concours ayant pour objet de rechercher la meilleure solution dans des domaines spĂ©cialisĂ©s, cette procĂ©dure peut naturellement contribuer Ă  l’émergence de solutions nouvelles et innovantes. Si les candidats bĂ©nĂ©ficient d’une indemnitĂ©, le pouvoir adjudicateur bĂ©nĂ©ficie quant Ă  lui de la compĂ©tence d’un jury pour faire son choix, ce qui renforce l’attrait pour ce type de procĂ©dure. 11 Un manuel pratique « LE CONCOURS D’ARCHITECTURE », Ă©tabli par l’OAI / Ordre des Architectes et des IngĂ©nieurs-Conseils, en collaboration avec l’Administration des BĂątiments publics et le Syvicol, sera publiĂ© sous peu sur www.oai.lu. ProcĂ©dure nĂ©gociĂ©e Les procĂ©dures nĂ©gociĂ©es sont les procĂ©dures dans lesquelles les pouvoirs adjudicateurs consultent les opĂ©rateurs Ă©conomiques de leur choix et nĂ©gocient les conditions du marchĂ© avec un ou plusieurs d’entre eux. Ce type de procĂ©dure applicable dans certains cas prĂ©vus par la loi sur les marchĂ©s publics permet de nĂ©gocier un marchĂ© avec un ou plusieurs opĂ©rateurs Ă©conomiques dans un cadre procĂ©dural moins formalisĂ©.
  • 45. Guide 45 EX EM PLE PROJET DE CHAUFFAGE AVEC PILE À COMBUSTIBLE DE L’ÉCOLE D’EHLERANGE DANS LA COMMUNE DE SANEM « Il s’agit d’un nouveau systĂšme de chauffage utili- sant la technologie de la cellule Ă  combustible ins- tallĂ© dans l’école d’Ehlerange. Ce projet est sou- tenu par la commune de Sanem en raison de son caractĂšre innovant, la rĂ©duction des Ă©missions en CO2 procurĂ© par ce type de technologie ayant Ă©galement contribuĂ© Ă  sa rĂ©alisation. Vu le carac- tĂšre particulier de la cellule Ă  combustible (pro- duit innovateur en phase avant commercialisation) la commune de Sanem a dĂ» signer un accord de confidentialitĂ© avec le fournisseur/dĂ©veloppeur. Le public peut ainsi suivre l’évolution de cette nouvelle technologie et notamment ses avantages et ses dĂ©savantages, ses modalitĂ©s de fonctionnement ainsi que ses performances Ă©nergĂ©tiques et Ă©conomique. Les entreprises locales adhĂ©rentes au projet peuvent Ă©galement se familiariser avec cette nouvelle technologie et profiter par ce fait de ce nouveau know-how lors de la commercialisation du produit. Vu que le coĂ»t de l’installation propre situĂ© en des- sous de 50.000 € la commune de Sanem a passĂ© la commande sous forme de procĂ©dure nĂ©gociĂ©e. Cette procĂ©dure se justifiait Ă©galement au regard de l’article 8.1 c) de la loi sur les marchĂ©s publics dans la mesure oĂč il s’agissait de travaux rĂ©alisĂ©s Ă  des fins d’expĂ©rimentation, d’études ou mise au point. » Propos recueillis auprĂšs de M. Fernand Heischbourg des services techniques de l’Admi- nistration Communale de Sanem.
  • 46. Guide 46 Autres procĂ©dures Certains cas visĂ©s par la loi sur les marchĂ©s publics et rappelĂ©s ci-aprĂšs peuvent Ă©galement dĂ©boucher sur des solutions innovantes12  : ‱‱ La procĂ©dure de marchĂ© nĂ©gociĂ© avec publication d’un avis de marchĂ© pour les marchĂ©s publics de travaux qui sont rĂ©alisĂ©s uniquement Ă  des fins de recherche, d’expĂ©rimentation ou de mise au point (article 39.1 d) LMP). ‱‱ La procĂ©dure de marchĂ© nĂ©gociĂ© sans publication pour les achats de fournitures de recherche, d’expĂ©rimentation, d’étude ou de dĂ©veloppement (art. 40.2a) LMP)13 . ‱‱ La procĂ©dure de marchĂ© nĂ©gociĂ© sans publication pour les marchĂ©s de travaux, services ou fournitures lorsque pour des raisons techniques, artistiques ou tenant Ă  la protection de droits d’exclusivitĂ©, le marchĂ© ne peut ĂȘtre confiĂ© qu’à un opĂ©rateur Ă©conomique dĂ©terminĂ© (art. 40.1 b) LMP). 12 L’article 8 de la loi sur les marchĂ©s publics insĂ©rĂ© au livre I traitant des dispositions gĂ©nĂ©rales prĂ©voit Ă©galement les cas de recours Ă  la procĂ©dure nĂ©gociĂ©e. 13 V. partie VI l’exemple du projet de chauffage avec pile Ă  combustible de l’école d’Ehlerange dans la commune de Sanem. EX EM PLE
  • 47. Guide 47 ACQUISITION D’UN ÉLÉMENT TECHNIQUE INNOVANT À DES FINS D’EXPÉRIMENTATION AUPRÈS DE L’ADMINISTRATION DES BÂTIMENTS PUBLICS «  L’Administration des bĂątiments publics donne des impulsions au marchĂ© depuis de nombreuses annĂ©es. Elle veille toutefois Ă  rĂ©server ces dĂ©marches Ă  des situations oĂč les risques additionnels, comme par exemple en matiĂšre de dĂ©lais, ne pĂ©nalisent pas la rĂ©alisation d’un ouvrage dans son ensemble. Ainsi, les performances Ă©nergĂ©tiques exigeantes demandĂ©es pour certains Ă©lĂ©ments de construction (p.ex. les qualitĂ©s d’isolation de façades ou encore des ouvrants de ventilation motorisĂ©s) dans le cadre des soumissions publiques ont incitĂ© les entreprises Ă  dĂ©velopper des solutions sur mesure. PlusrĂ©cemment,pourtenircomptedesbesoinsliĂ©s Ă  la construction d’un bĂątiment Ă  Ă©nergie positive et respectant les critĂšres environnementaux les plus ambitieux, l’Administration des bĂątiments publics a initiĂ© une approche visant Ă  encourager le dĂ©veloppement d’un Ă©lĂ©ment technique innovant en l’absence de solutions adaptĂ©es disponibles sur le marchĂ©. Une analyse objective des techniques disponibles a menĂ© au constat de l’inadĂ©quation des solu- tions existantes et du recours nĂ©cessaire Ă  une phase de recherche-dĂ©veloppement auprĂšs des intervenants du marchĂ© pour que ceux-ci puissent atteindre les performances requises. Une procĂ©- dure de marchĂ© nĂ©gociĂ© sans publication d’avis a Ă©tĂ© mise en place sur base des dispositions de l’article 40 (1)b et 40 (2)a de la loi sur les marchĂ©s publics. Cette procĂ©dure a Ă©tĂ© retenue pour pou- voir engager le dialogue avec les entreprises et, le cas Ă©chĂ©ant, apporter des adaptations au cahier des charges en cours de procĂ©dure ; ces adapta- tions Ă©tant alors communiquĂ©es Ă  l’ensemble des soumissionnaires invitĂ©s.  L’attribution du marchĂ© est prĂ©vue au moins- disant. Le cahier des charges comporte une Ă©tape de validation d’un prototype, Ă  savoir l’obligation d’atteindre des critĂšres de performance dĂ©finis et mesurĂ©s selon des tests normĂ©s dans une pĂ©riode donnĂ©e. En cas de non-atteinte du niveau de performance requis dans le dĂ©lai imparti, le contrat devient caduc. Les droits de propriĂ©tĂ© intellectuelle rĂ©sultant des dĂ©veloppements restent la propriĂ©tĂ© du soumissionnaire ». Propos recueillis auprĂšs de l’Administration des bĂątiments publics.
  • 48. Guide 48 PROCÉDURES AU SERVICE DE L’INNOVATION PRÉVUE PAR LE DROIT DE L’UNION EUROPÉENNE Achat public avant commercialisation (« Pre-commercial procurement ») Le terme «  achats publics avant commercia- lisation  » vise Ă  dĂ©crire une approche de la passation des marchĂ©s de services de R&D autres que ceux dont « les fruits appartiennent exclusivement au pouvoir adjudicateur pour son usage dans l’exercice de sa propre acti- vitĂ©, pour autant que la prestation de services soit entiĂšrement rĂ©munĂ©rĂ©e par le pouvoir ad- judicateur »14 et qui ne constitue pas une aide d’État15 . 14 Dans ce cas, les directives sur les marchĂ©s publics ne s’appliquent pas (voir l’article 16, paragraphe f) de la directive 2004/18/CE et l’article 24, paragraphe e), de la directive 2004/17/CE). Ces exemptions ne concernent que les marchĂ©s publics de services de R&D et ne s’appliquent pas aux fournitures ou travaux de R&D. 15 Il n’y a pas d’aide d’Etat si le prix payĂ© pour le service de R&D est celui du marchĂ©. Le champ d’application est limitĂ© aux services de R&D et peut recouvrir des activitĂ©s telles que la recherche et l’élaboration de solutions, le prototypage et la mise au point initiale d’une quantitĂ© limitĂ©e de produits ou services nouveaux sous la forme de sĂ©rie expĂ©rimentale. La R&D ne comprend pas les activitĂ©s de dĂ©veloppement commercial comme la production ou la fourniture en quantitĂ© afin d’établir la rentabilitĂ© commerciale ou d’amortir les coĂ»ts de R&D, l’intĂ©gration, la personnalisation, les adaptations ou amĂ©liorations successives des produits ou procĂ©dĂ©s existants. Dans les achats publics avant commercialisation, l’acheteur choisit donc de ne pas rĂ©server les rĂ©sultats de la R&D Ă  son usage exclusif. Les achats publics avant commercialisation reprĂ©sentent une approche de la passation des marchĂ©s de services de R&D qui suppose un partage des risques et des bĂ©nĂ©fices, un dĂ©veloppement concurrentiel par phases et la dissociation de la phase de R&D de la phase de diffusion commerciale de produits finis.
  • 49. Guide 49 Il s’agit plus simplement de lancer un dĂ©fi commercial de façon ouverte et transparente et d’inviter plusieurs entreprises Ă  Ă©laborer, en concurrence, les meilleurs solutions possibles pour rĂ©gler le problĂšme grĂące aux analyses et comparaisons entre les avantages et les inconvĂ©nients d’autres solutions16 . Ce processus d’apprentissage mutuel entre acheteurs publics et entreprises permet d’avoir confirmation tant quant aux besoins fonctionnels et exigences de performance du cĂŽtĂ© de la demande, qu’aux capacitĂ©s et limitations des progrĂšs technologiques du cĂŽtĂ© de l’offre. Cela permet aux acheteurs publics d’orienter le dĂ©veloppement tout au long du processus pour rĂ©pondre au mieux aux besoins du secteur public. La Commission europĂ©enne recommande de retenir au moins deux entreprises participantes jusqu’à la phase finale pour garantir un marchĂ© concurrentiel Ă  l’avenir et « maintenir une pression concurrentielle bĂ©nĂ©fique sur les fournisseurs permet aux acheteurs publics de tirer les meilleures solutions que le marchĂ© puisse offrir tout en Ă©vitant d’ĂȘtre liĂ© Ă  un seul fournisseur »17 . 16 A titre d’illustration, les Pays-Bas ont utilisĂ© l’achat public avant commercialisation pour la mise au point d’un systĂšme de surveillance des digues via le programme SBIR (Small Business Innovation Research). 17 Achats publics avant commercialisation  : promouvoir l’innovation pour assurer des services publics durables et de qualitĂ© en Europe, Com (2007) 799 final. Ce n’est qu’une fois rĂ©alisĂ©s les achats publics avant commercialisation que les acheteurs disposent d’élĂ©ments d’essai comparatif permettant d’établir si les solutions mises au point sont vraiment plus performantes que celles disponibles au mĂȘme moment sur le marchĂ©. NĂ©anmoins, le fait qu’une entreprise ait effectuĂ© la R&D et mis au point une sĂ©rie expĂ©rimentale opĂ©rationnelle ne peut constituer, en soi, une garantie qu’elle remportera ensuite un contrat de fourniture en quantitĂ© en raison de la scission entre la phase de recherche et d’achat. Une phase de mise en concurrence ouverte est donc obligatoire Ă  l’issue de la 1Ăšre phase, il s’agit du « public procurement of innovation » ou « achat public d’innovation ». Tous les candidats doivent bĂ©nĂ©ficier du mĂȘme niveau d’information sans atteinte au secret industriel et commercial.
  • 50. Guide 50 Partenariat d’innovation Le partenariat d’innovation permet aux acheteurs publics de mettre en place un partenariat structurĂ© de long terme couvrant Ă  la fois la phase de R&D et celle relative Ă  l’achat de produits, services ou travaux sans qu’il soit nĂ©cessaire de procĂ©der Ă  une nouvelle mise en concurrence. Cette procĂ©dure, prĂ©vue dans la nouvelle directive sur les marchĂ©s publics18 , permet de combiner la phase R&D et achat avec un partenaire unique. Le partenariat d’innovation vise notamment au dĂ©veloppement d’un produit, d’un service ou de travaux innovants correspond Ă  un besoin spĂ©cifique du pouvoir adjudicateur et pour lequel celui-ci souhaite conserver les droits de propriĂ©tĂ© intellectuelle. La procĂ©dure est structurĂ©e en phases suc- cessives qui suivent le dĂ©roulement des Ă©tapes du processus de recherche et d’innovation, qui peuvent comprendre le stade de la fabrication des produits, de la prestation des services ou de l’exĂ©- cution des travaux. A l’issue des nĂ©gociations, les marchĂ©s sont attribuĂ©s sur la seule base du critĂšre d’attribution du meilleur rapport qualitĂ©/prix. 18 Article 31 de la directive 2014/24/UE du Parlement europĂ©en et du Conseil du 26 fĂ©vrier 2014 sur la passation des marchĂ©s publics.
  • 52. Guide 52 ACCOMPAGNER ET FACILITER L’EXÉCUTION DU CONTRAT Il est possible d’utiliser le contrat pour encourager l’innovation. Assurer une gestion partenariale de la relation contractuelle avec l’opĂ©rateur Ă©conomique innovant implique de mener une rĂ©flexion ex ante afin de faciliter l’exĂ©cution du contrat. Favoriser les avances avant le versement d’acomptes permet de rendre le marchĂ© plus attractif en permettant au soumissionnaire de prĂ©financer ses prestations. Il est Ă©galement possible de prĂ©voir un systĂšme d’incitations financiĂšres comme des primes en cas de rĂ©alisation du marchĂ© avant la date fixĂ©e ou par exemple en cas de dĂ©passement des performances prĂ©vue dans le cahier des charges. L’avis d’appel public ou le cahier des charges peut en outre prĂ©voir une clause dĂ©terminant les conditions de rĂ©munĂ©ration des Ă©tudes pour les candidats non retenus. Un suivi adĂ©quat du marchĂ© dans le cadre d’une relation Ă©troite entre le pouvoir adjudicateur et le soumissionnaire permet d’assurer une exĂ©cution optimale du marchĂ©. Un dialogue constructif nouĂ© tout au long de l’exĂ©cution du marchĂ© permet d’anticiper les Ă©ventuelles dĂ©faillances du soumissionnaire et de trouver les meilleures solutions tout en permettant de tirer le meilleur parti des capacitĂ©s de ce dernier. LE PARTAGE D’EXPÉRIENCE Le partage d’expĂ©rience entre pouvoirs adjudicateurs permet d’identifier les bonnes pratiques tant au niveau des procĂ©dures que des solutions innovantes dĂ©veloppĂ©es. Une Ă©valuation du contrat dĂ©passant la simple analyse du respect des conditions mais consistant en un suivi prĂ©cis et systĂ©matique permet par ailleurs de tirer les enseignements des soumissions afin de prĂ©parer au mieux les projets futurs. Il peut donc se rĂ©vĂ©ler utile de documenter les enseignements, de les partager afin de pouvoir Ă©valuer les mesures destinĂ©es Ă  stimuler la R&D et l’innovation grĂące aux marchĂ©s publics. Des attestations de bonne exĂ©cution peuvent le cas Ă©chĂ©ant ĂȘtre mises en place afin de promouvoir des solutions innovantes.
  • 53.
  • 54. Disclaimer : Ce guide a Ă©tĂ© Ă©laborĂ© par Luxinnovation sur la base de contenus prĂ©parĂ©s et rĂ©digĂ©s par le Professeur Franck Valencia. Les Ă©lĂ©ments fournis dans ce guide sont indicatifs et ne sauraient engager Luxinnovation ou le Professeur Franck Valencia de quelque maniĂšre que ce soit. Seuls les textes lĂ©gaux et rĂ©glementaires en la matiĂšre, publiĂ©s au MĂ©morial, font foi. Remerciements : Luxinnovation remercie plus particuliĂšrement la Commune de Sanem, la FĂ©dĂ©ration des HĂŽpitaux Luxembourgeois, le Luxembourg Institute of Science and Technology, le MinistĂšre de l’Economie et la Commission des soumissions19 auprĂšs du MinistĂšre de DĂ©veloppement Durable et des Infrastructures ainsi que l’OAI / Ordre des Architectes et des IngĂ©nieurs-Conseils qui ont apportĂ© leur contribution Ă  la prĂ©paration de ce guide. Note sur l’auteur : Le Docteur Franck Valencia20 est Professeur associĂ© Ă  l’ICN Business School depuis 2007 et enseigne le droit des affaires, le droit du commerce international, le droit des sociĂ©tĂ©s et la gestion du risque pĂ©nal en entreprise au sein du programme ICN grande Ă©cole et Bachelor. Auparavant ChargĂ© d’Enseignement au sein de la FacultĂ© de droit de Nancy oĂč il a enseignĂ© 7 annĂ©es, il a Ă©galement exercĂ©, parallĂšlement Ă  ses activitĂ©s d’enseignement, comme Avocat au barreau de Nancy. SpĂ©cialiste dans le domaine des marchĂ©s publics, des aides d’Etat et des fonds structurels, il est en outre depuis 2007 ChargĂ© de Mission au sein du MinistĂšre de l’Economie du Grand- DuchĂ© de Luxembourg, rattachĂ© Ă  la Direction de la politique rĂ©gionale. Contact : Luxinnovation Pascal Fabing – pascal.fabing@luxinnovation.lu 19 La Commission des soumissions salue cette initiative, celle-ci n‘entend cependant donner ni approbation, ni improbation aux opinions Ă©mises dans le guide lesquelles doivent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme propres Ă  leurs auteurs. 20 franck.valencia@icn-groupe.fr