Il s’agit de la seconde édition d’une présentation développée pour la relève, afin d'illustrer ce que peuvent faire des travailleurs sociaux au quotidien. On y trouve différentes situations fictives, dans des contextes de pratique diversifiés. Pour chacune des situations, la perspective du travailleur social et ses principales interventions et ses valeurs sont présentées brièvement.
3. JULIE, TRAVAILLEUSE SOCIALE
AU BLOC POSTOPÉRATOIRE
CSSS de la Haute Gaspésie
Julie rencontre Renée, 81 ans, qui vient de
subir une chirurgie de la hanche.
Comment aborde-t-elle la situation?
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4. Julie identifie d’abord les aspects
les plus importants de sa cliente
et de son environnement:
Quel est le degré d’autonomie de Renée?
• Peut-elle retourner vivre chez-elle?
• Doit-on faire une demande d’hébergement?
Quelle influence aura son état sur le fonctionnement
de son couple?
• Quel est l’état de santé de son conjoint?
• Pourra-t-il la prendre en charge?
• Peuvent-ils compter sur l’aide de leurs enfants?
L’appartement doit-il être adapté en fonction du degré
d’autonomie de Renée (rampe, équipement pour le bain,
etc.)?
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5. Quelles interventions Julie propose-t-elle?
• Elle procède à l’évaluation complète de la situation;
• Rencontre le conjoint de Renée;
• Rencontre ses proches pour évaluer leur volonté et leur capacité
de s’impliquer pour faciliter son retour à la maison;
• Fait le lien avec les organismes du milieu pour que le couple reçoive
les services auxquels il a droit;
• Si nécessaire, accompagne le couple dans une démarche visant
l’hébergement de Renéevers la ressource la plus appropriée.
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7. SOPHIE, TRAVAILLEUSE SOCIALE
Centre d’éducation des Adultes
Sophie rencontre Marie-Anna, 32 ans, mère d’une
petite fille et qui veut quitter son conjoint.
Comment aborde-t-elle la situation?
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8. Sophie identifie d’abord les aspects les
plus importants de sa cliente et de son
environnement:
• Procéder à l’évaluation complète de la situation;
• Valider son choix (comment en est-elle venue à cette décision?);
• Enseigner à Marie-Anna quelques techniques de communication;
• Informer Marie-Anna des ressources disponibles
(aide juridique, aide alimentaire, etc.);
• Si nécessaire, accompagner Marie-Anna vers une ressource
communautaire d’hébergement.
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9. Quelles interventions Sophie propose-t-elle?
Afin que Marie-Anna puisse rester à l’école
et continuer son projet:
• Elle s’assure auprès de l’école que ses absences soient motivées
et qu’on accepte une certaine souplesse dans son cas;
• Elle rencontre ses enseignants pour avoir un portrait de son évolution
scolaire et pour qu’ils gardent aussi une certaine souplesse (si travaux
en retard, par exemple);
• Elle offre un suivi hebdomadaire à Marie-Anna pour voir l’évolution
de sa situation personnelle.
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11. ISABELLE, TRAVAILLEUSE SOCIALE
CSSS Tulattavik, Ungava
Isabelle rencontre Betsy, 16 ans. Son père est décédé
quand elle avait 10 ans. Elle vit avec sa mère qui
a des problèmes de consommation d’alcool.
Elle a verbalisé des idées suicidaires à l’école.
Comment aborde-t-elle la situation?
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12. Isabelle identifie d’abord les aspects
les plus importants de sa cliente
et de son environnement:
• Elle fait une première intervention de crise à l’école afin de s’assurer
que Betsy ne met pas sa vie en danger et qu’elle ait un toit sécuritaire
pour les prochains jours;
• Elle développe un lien de confiance avec Betsy en la côtoyant dans
différentes activités au village et à l’école;
• Elle collabore étroitement avec la directrice et la « student counsellor »
de l’école, la mère et les grands parents de Betsy ainsi que les
infirmières de la clinique médicale;
• Elle invite Betsy à venir la rencontrer à sa guise à la clinique.
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13. Quelles interventions Isabelle propose-t-elle?
• Procéder à l’évaluation complète de la situation;
• Faire avec Betsy un pacte de non passage à l’acte, établir un filet
de sécurité avec Betsy si les idées suicidaires revenaient;
• S’assurer de sa sécurité et évaluer son COQ (comment,où, quand);
• Établir un plan sécuritaire, voir avec elle si un membre de sa famille
peut l’héberger;
• Avec l’accord de Betsy, une rencontre avec sa mère pourrait
être envisagée.
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14. • Organiserdes rencontres hebdomadaires pour inviter Betsy à
verbaliser ses souffrances, à comprendre pourquoi elle en est là
et reprendre confiance en elle;
• L’accompagner vers des services médicaux,au besoin, avec l’aide
de l’infirmière de la clinique;
• La référer à la pédopsychiatre lors de sa prochaine visite;
• Faire un signalement à la DPJ si la situation ne s’améliore pas au cours
des prochains jours.
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16. NADIA, TRAVAILLEUSE SOCIALE
Centre de la famille – Base militaire Valcartier
Nadia rencontre Johanne, conjointe de militaire
et mère de 2 enfants. Johanne vit des difficultés
depuis le départ de son conjoint en mission
à l’étranger.
Comment aborde-t-elle la situation?
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17. Nadia identifie d’abord les aspects
les plus importants de sa cliente
et de son environnement:
• Elle identifie d’abord les aspects spécifiques à la réalité militaire, en lien
avec une absence prolongée;
• Quelle est l’expérience de Johanne face à la réalité militaire?
• La famille a-t-elle déjà vécu une absence prolongée?
• Quelles sont les sources de stress de Johanne liées au déploiement
de son conjoint à l’étranger?
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18. La situation a-t-elle un impact sur le fonctionnement
de Johanne?
• Quel est son état de santé physique et psychologique?
• Quelle aide reçoit-t-elle de son réseau social /du conjoint absent?
• Comment se déroulent les communications?
• Comment se déroule la gestion du quotidien?
• Connait-elle /utilise-t-elle les services du Centre
de la familleValcartier?
• Y a-t-il lieu de la référer vers d’autres ressources spécialisées?
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19. En quoi la situation a un impact sur les enfants?
• Y a-t-il eu des changements importants dans la routine et la discipline?
• Y a-t-il eu des changements de comportements /réactions
chez les enfants?
Johanne est-elle en mesure de répondre aux besoins
des enfants?
• Y a-t-il lieu de lui offrir du répit?
En quoi la situation a-t-elle un impact sur la
poursuite du déploiement?
• Est-cequelaproblématiquenécessite d’envisagerunedemande
derapatriement desonconjoint?
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20. • Procéder à l’évaluation complète de la situation;
• Transmettre à Johanne les informations en lien avec un déploiement:
• Cycle du déploiement,
• Réactions communes des enfants,
• Réalité des militaires en théâtre opérationnel, etc.;
• Identifier avec elle des solutions concrètes pour faciliter
le fonctionnement individuel, conjugal et familial selon les besoins;
• Faire le lien avec les services internes du Centre de la familleValcartier
et les ressources militaires /civiles.
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22. SUZANNE, TRAVAILLEUSE SOCIALE
Hôpital Sacré-Cœur, service de psychiatrie
Suzanne rencontre Thomas, 11 ans, et sa famille.
Thomas souffre de problèmes d’anxiété
Comment aborde-t-elle la situation?
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23. Suzanne identifie d’abord les aspects
les plus importants de son client et de
son environnement:
Qu’est-ce que les parents ont déjà fait par rapport
à la situation?
• Renforcer les comportements adéquats;
• Évaluer les forces des parents;
Quel est le degré de désorganisation de la famille?
• Est-ce que le couple se soutient mutuellement?
• Est-ce que la fratrie est très perturbée par les comportements
de l’enfant?
• Dédramatiser, désamorcer, élaborer des pistes de travail;
• Élaborer un plan d’action en accord avec le médecin traitant.
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24. • Le couple a-t-il eu recours à d’autres ressources avant de
consulter? (psycho-éducatrice de l’école, CLSC, etc.);
• Doit-on faire le suivi à l’hôpital ou au CLSC?
• Quels sont les moyens à donner dans un court laps de temps?
(Lecture delivre ensemble, respiration, relaxation, etc.).
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25. Quelles interventions Suzanne propose-t-elle?
• Procéder à l’évaluation de la situation familiale (couple parental);
• Dégager les forces de la famille et évaluer son degré de désorganisation;
• En informer le médecin;
• Accompagner la famille dans un plan d’action (en collaboration avec
d’autres professionnels) afin d’élaborer des rencontres thérapeutiques
où Suzanne sera responsable de la partie « parents ».
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27. YAN, TRAVAILLEUR SOCIAL
Organisme communautaire
en justice alternative
Yan rencontre Alex, 15 ans, qui a commis un acte
criminel, lors d’une séance de médiation pénale
en compagnie de la victime.
Comment aborde-t-il la situation?
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28. Yan identifie d’abord les aspects
les plus importants de son client
et de son environnement:
Rencontre préparatoire avec l’adolescent et la victime:
• Vérifier leur intérêt à participer à l’exercice;
• Les informer des règles et objectifs du processus;
• Expliquer en quoi ce processus leur permet d’échanger
et éventuellement de convenir de mesures réparatrices (accord);
• Instaurer un climat de confiance;
• Identifier les attentes;
• Évaluer les sources de déséquilibre et, le cas échéant, préparer
les parties en conséquence;
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29. • Organiser la rencontre de médiation.
• Les deux parties acceptent-elles librement de participer au processus
de médiation et le font-elles de bonne foi?
• L’adolescent comprend-il que le non respect des termes de l’accord peut
avoir des répercussions légales?
• Est-ce que les parents de l’adolescent supportent leur enfant dans
sa démarche de médiation?
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30. Quelles interventions Yan propose-t-il?
• Il s’assure que les parties sont toujours volontaires à participer
au processus de médiation;
• Il anime la séance de médiation (échange, recherche de solutions, prise
de décision, conclusion, etc.);
• Il s’assure que les parties sont satisfaites de la rencontre et fait le suivi
sur le respect de l’entente prise par les parties;
• Il rédige un rapport à l’intention du délégué à la jeunesse faisant état
de la réalisation ou non de l’entente par l’adolescent.
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32. JUDITH, TRAVAILLEUSE SOCIALE
Centre d’aide aux victimes d’actes criminels
Judith rencontre Roger, victime de vol et de
séquestration. Roger a une assignation à comparaître
comme témoin lors du procès. Les faits ont eu lieu
il y a déjà 2 ans.
Comment aborde-t-elle la situation?
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33. Judith identifie d’abord les aspects
les plus importants de son client
et de son environnement:
Qu’est-ce que la personne ressent en étant dans l’obligation
de jouer son rôle de citoyen témoin?
• Retour sur les contacts reçus par les services d’aideauxvictimes;
• Répondre aux questions d’information de la personne victime
afin de faciliter son témoignage;
• Expliquer le rôle de chaque acteur dans le système judiciaire.
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34. Quel est le degré de stress post-traumatique de Roger à la
suite de cet acte criminel?
• Dans quel état mental est-il?
• Est-ce que ses proches vivent des conséquences à la suite
de ce traumatisme?
• Est-ce que son réseau social lui offre un soutien adéquat?
• Favoriser les échanges entreRoger,le policieret le procureur aux
poursuites criminelles et pénales;
• Agir comme facilitateur dans la démarche;
• Encourager Roger à reprendre son pouvoir d’agir.
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35. Quelles interventions Judith propose-t-elle?
• Accueillir Roger et vérifier ses besoins ici et maintenant;
• Normaliser l’état de nervosité que Roger ressent face à
son témoignage;
• Inviter le policier responsable du dossier à faire relire la dénonciation
faite deux ans plus tôt;
• Favoriser la rencontre deRogeravecleprocureurauxpoursuites
criminelles et l’inviter à lui faire partde ses besoins;
• Accompagner Roger dans la salle d’audience durant le procès;
• Faire un retour sur les points forts de son témoignage.
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37. SYLVAIN, TRAVAILLEUR SOCIAL
Centre d’intervention de crise en santé mentale
Sylvain rencontre Joanie et sa fille Amélie.
Amélie a des idées suicidaires depuis
la séparation des ses parents.
Comment aborde-t-il la situation?
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38. Sylvain identifie d’abord les aspects
les plus importants de sa cliente
et de son environnement:
Il accueille la mère et explore des éléments liés
à sa situation de crise:
• Établir un lien de confiance et une relation de collaboration;
• Valider les émotions pour baisser le niveau d’anxiété;
• Évaluer rapidement la présence d’un danger qui remettrait en cause
la sécurité de d’Amélie ou deJoanie.
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39. Quel est le niveau de désorganisation de la mère ainsi
que la gravité de la situation?
• Présence de facteurs de risques (antécédents suicidaires) et de facteurs
de protection (soutien social, aide pour l’éducation de son enfant) dans
le passé récent de Joanie;
• Comment Amélie est-elle affectée par la situation?
• Quelles sont les forces et compétences de Joanie?
• Comment a-t-elle tenté de gérer la crise actuelle?
• Dans quelle mesure Amélie se sent-elle capable d’éviter le
passage à l’acte suicidaire?
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40. Quelles interventions Sylvain propose-t-il?
• Procéder à l’évaluation de la situation de crise et à l’estimation
de la dangerosité;
• Aider Joanie à gérer la situation dans une perspective
de réappropriation de pouvoir et de contrôle sur sa vie;
• Négocier avec l’entourage d’Amélie un plan d’action qui assurera
la mise en place d’un filet de sécurité visant à prévenir le passage à l’acte;
• Assurer un suivi et accompagner la famille vers d’autres
ressources ou services, au besoin.
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43. Josée identifie d’abord les aspects
les plus importants de William et
de son environnement:
• Établir un climat de confiance;
• Se présenter, expliquer son travail, son rôle;
• Lui demander de se présenter, s’intéresser à ses activités favorites, à
l’école, à ses qualités, à ses amis;
• Identifier les besoins deWilliam et son désir de recevoir de l’aide;
• Aborder délicatement le sujet de la mort de son père.
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44. Quelles interventions Josée propose-t-elle?
• Procéder à l’évaluation complète de la situation de William en
le rencontrant, en rencontrant sa mère et en discutant avec son
enseignant;
• Identifier les agents de stress, les facteurs de risque et les facteurs de
protection afin de bien situer le deuil deWilliam à ce moment;
• Offrir des outils et des informations à la mère deWilliam concernantles
particularités du deuil chez les enfants, pour l’aider à bien l’accompagner
et pour la rassurer.
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45. • Explorer la perception deWilliam au sujet de la mort et de la vie pour
comprendre ce qu’il vit;
• Outiller son enseignant pour l’aider à bien l’accompagner;
• Accompagner William et sa mère au rythme de leurs besoins en
établissant de petits objectifs afin de résoudre les difficultés du
moment;
• S’assurer de l’évolution du deuil;
• InscrireWilliam dans un groupe de thérapie et de soutien pour
enfants endeuillés afin de briser son isolement et de l’aider dans
son cheminement.
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47. MICHAEL, TRAVAILLEUR SOCIAL
Institut Raymond-Dewar
Michael rencontre Dimitri, adulte atteint de surdité.
Dimitri a été victime de discrimination lors d’une
démarche administrative.
Comment aborde-t-il la situation?
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48. Michael identifie d’abord les aspects
les plus importants de Dimitri
et de son environnement:
• Déterminerquelssontlesmotifsd’insatisfactionetquels en sont les
impacts;
• Retracer(aveclelangageLSQ)l’historiquedesévènements;
• Récapitulerlesdémarchesfaitesparl’organismepourl’aideretvoirsi
ellesluiontapportélesoutiennécessaire;
• Contacterl’organisme,avec l’accorddeDimitri,pourcompléterles
informationsettenterdetrouverunesolution.
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49. 49
• Faireune évaluation plus approfondie delasituation;
• Procéder à une évaluation sociale sur l’historique de la surdité et les
réseaux sociaux et familiaux de Dimitri;
• Rencontrer ses proches, sesamis;
• Référer Dimitri pour des évaluations plus poussées sur le plan de la santé
mentale, avec expertise en surdité;
• Référer Dimitri à un organisme deréintégration quiluioffriradu soutien
supplémentaire.