Soutenir l’entrepreneuriat et le développement des petites et moyennes entreprises
1. Journée de l’OCDE pour
l’Investissement
Soutenir l’entrepreneuriat et le développement
des petites et moyennes entreprises
Tunis, 11 Mars 2015
Bejja Dhaou Sadok
2. Le climat d’affaires : le constat
Plusieurs indicateurs sont encore
inquiétants:
1/ Indicateurs conjoncturels
Climat social encore fragile ( plus de 450 grèves en 2014
provoquant la perte d’environ 350.000 jours de travail)
Recul de plusieurs indicateurs ( investissement,
exportation, IDE..);
Gap budgetaire difficile à gerer.
Désequilibre de la balance de paiement (1 Milliard/M)
2/ Indicateurs structurels
Chomage très élevé;
Déséquilibre régional frustrant;
Modéle économique peu intégré et qui a démontré
ses limites.
3. Les fondamentaux
Des ressources humaines qualifiées ( une richesse et non un
problème);
Une tradition entrepreneuriale de plus de 40 ans avec un
secteur privé assez dynamique;
Un tissu économique, essentiellement des PME assez dense
et assez diversifié, constitué par des secteurs historiques
(IAA, textile, IME, tourisme, agriculture) mais également la
montée de nouvelles filières à contenu technologiques
(TIC, Aéronautique, électroniques, pharmacie etc..)
Une politique publique assez volontariste, malgré les
insuffisances, en matière de promotion de l’entrepreneuriat
et l’incitation à l’investissement.
Un modèle économique assez ouvert sur l’économie
mondiale;
4. Les fondamentaux
A ces fondamentaux s’ajoutent deux nouveaux
facteurs extrêmement importants :
1. L’achèvement de la phase transitoire avec un
franc succès ( la phase politique : constitution,
élections, gouvernement stable..).
1. Un appui confirmé des institutions
internationales ( OCDE, BM, FMI, UE..) aux
efforts de la tunisie pour consolider et réussir
sa démocratie naissante.
5. La stratégie
Imput :
Un environnement d’affaires encore fragile
Des fondamentaux rassurants
Des challenges claires et consensuelles (
développement régional inclusif, emploi des
jeunes..)
Output :
Une stratégie déclinée en deux axes:
1. Des mesures conjoncturelles
2. Un plan de relance dans le cadre d’une approche
structurelle.
6. Les mesures conjoncturelles
Depuis la révolution une panoplie de mesures de soutien
économique, notamment en faveur de la PME ont été
prises ( indémnisations des entreprises pillées, prises en charges des cotisations sociales,
commissions ad’hoc ect…)
Préservation des fondamentaux de l’économie
Les mesures permettant la relance :
Fonds de restructuration financière des PME ayant
des difficultés conjoncturelles : 100 MD
Le Plan d’accéleration de la création : PAC
La Cellule Nationale d’assistance aux PME : Sos PME
7. L’approche structurelle
La préparation des fondamentaux pour le passage
progressif vers un nouveau modèle économique
permettant de répondre aux défis actuels et
futures de la Tunisie:
Développement régional inclusif
L’emploi décent et la répartition équitable de la
richesse
Une plus grande intégration de l’entreprise
tunisienne dans les chaines de valeurs
mondiales
8. On passera ainsi
d’une croissance tirée par la compétitivité liée à
la mise à niveau matériel, le low cost, la sous-
traitance et aux subventions de l’energie,
à une croissance basée sur :
Les ressources humaines qualifiées
La valeur ajoutée
l’innovation
le développement du contenu technologique
9. L’approche structurelle
Pour ce faire, on doit agir au niveau des
principales composantes de l’écosystème
entrepreneurial
1. Le cadre réglementaire et les procédures
administratives
2. Les structures d’appui, d’encadrement et de
promotion
3. L’infrastructure et la logistique
4. Le financement
5. L’accès au marché
10. Le cadre réglementaire et les
procédures administratives
C’est le dynamo de l’investissement, voire même
de tout l’écosystème entrepreneurial.
quelques textes constituent la vraie
locomotive de l’investissement:
Le code d’investissement
La loi sur le PPP
Le code de l’impôt
la législation régissant les marchés publics
La loi relatives aux entreprises en difficulté
économique et les procédures collectives et la faillite.
11. 11
Ce cadre réglementaire est caractérisé par:
Points forts
La liberté d’investissement (l’autorisation reste l’exception);
Une ouverture sur l’économie internationale avec un libre accès au marché de l’UE.
Des formalités de constitution des sociétés simplifiées assurées par le Guichet Unique.
Un cadre incitatif très généreux
Aspects à améliorer
Des procédures administratives quelques fois longues et compliquées,
Des textes qui ne répondent plus aux challenges et aux priorités de la nouvelle Tunisie
Des textes qui présentent quelques lacunes
Un grand chantier s’est déclenché pour la révision de ces textes
Un climat d’attentisme de la part des investisseurs qui a
frappé de son plein fouet l’investissement
12. Les structures d’appui et de
promotion
Une panoplie de structures et de programmes qui assurent un encadrement et
une assistance technique tout au long du Processus entrepreneurial:
Deux types de structures :
1. Structures nationales : API, APIA, FIPA, ONTT..
2. Les structures régionales ou de proximité : Un réseau de structures d’appui et
d’assistance couvrant toutes les régions, Il s’agit principalement de :
- 24 centres d’affaires
- 27 pépinières d’entreprises
- 18 guichets uniques
- 7 espaces entreprendre
3. Plusieurs programmes et actions spécifiques dédiés à
l’entrepreneuriat : L’essaimage, Machroui, Andi fikra
13. Les structures d’appui et de
promotion
Points forts
Une compétences et un suivi sectoriel confirmés
Une couverture territoriale totale avec des services de proximité
Une diversité des services accordés aux investisseurs
Points faibles
Insuffisance de la coordination et des synergies
Des services approximatives ; souvent ne repondent pas aux attentes des investisseurs
Manque de visibilité ( l’investisseurs et quelques fois perdu entre toutes ces structures)
Difficile de parler d’une véritable stratégie
nationale pour l’investissement
14. L’infrastructure et la logistique
Une infrastructures globalement acceptables
comprenant :
Un tissu assez dense de zones industrielles sur tout le
territoire ( plus de 100 zones)
10 technopoles et 3 pôles de compétitivité
8 centres techniques sectoriels
Une 20 de laboratoires, dont la plupart sont accrédités
Un déséquilibre régional frustrant (trois couloirs)
Une infrastructure extra-muros encore assez faible
15. L’accès au financement
Un paysage globalement complet
1. Mécanismes pour le renforcement des fonds propres
Les fonds spéciaux du trésor (FONAPRAM, FOPRODI, RICTIC, FOSDAP…): qui interviennent sous forme de
dotations ou participations pour renforcer les fonds propres.
Le capital risque (SICAR, FCPR, Fonds d’amorçage…) qui participent dans le capital afin de boucler le schéma de
financement.
2. Financement bancaire
Une vingtaine de banques universelles
Une dizaine de sociétés de leasing
Deux banques publiques spécialisées:
• la BTS: pour les micro-projets: I < 100 mD
• la BFPME: pour les PME : 100 mD < I < 10 MD
3. Une Société Nationale de Garantie ( SOTUGAR)
4. Une CDC nouvellement créée pour booster l’investissement
16. L’accès au financement
Un système bancaire encore frileux envers la PME (
considéré comme segment le plus risqué) : 14 à 15% du
total engagement bancaire ( contre une moyenne qui
dépasse les 20% pour la région MENA).
Un service non financier aux PME quasiment absent chez
les établissement de financement;
Un capital investissement encore jeune et non spécialisé;
Des Banques publiques, qui étaient pour longtemps la
locomotive de financement de la PME, sont en situation
très difficile et nécessitent une recapitalisation urgente.
Une reforme profonde de tout le système de
financement de la PME pourrait être indispensable avec
quelques mesures urgentes ( restructuration des B.P.)
17. L’accès au marché
1. Le marché intérieur : Deux défis pour la
PME:
Le marché informel ou commerce parallèle
L’accès aux marchés publics.
2. l’exportation : également deux défis
• Une diversification des produits
• Une diversification des marchés
18. Les chantiers urgents
Accélérer la mise en place des reformes structurelles :
un nouveau code d’investissement, la loi sur le PPP, la loi sur les entreprises en difficulté,
La consolidation des banques publiques
La reforme du système fiscale vers une plus grande équité, simplicité et transparence.
Fédérer les efforts et créer les synergies nécessaires entre les différentes
structures d’appui et de promotion à même de parvenir à
Améliorer les services rendus
Parler le même langage ( statistiques identiques; priorités communes..) et donc mettre en
place une stratégie nationale pour l’investissement
Consolider les programmes, outils et structures qui ont démontré leurs efficacités
et leurs efficiences,
Recadrer les autres programmes
Transposer les bonnes pratiques
Simplifier les procédures administratives