2. Biographie d’Aristote Son père, médecin, mourut alors qu'Aristote était lui-même encore très jeune. Aristote entre en 367 avant J.-C. ou 366 avant J.-C. à l'Académie, école fondée par Platon. À la mort de celui-ci (348 avant J.-C.), il fréquente à Assos la cour du tyran Hermias d'Atarnée, en compagnie, notamment, de Xénocrate. Vers 342 avant J.-C., à la mort d'Hermias, il épouse Pythias, sœur ou nièce du tyran. Alors qu'il se trouve à Mytilène, dans l'île de Lesbos, Philippe II, roi de Macédoine, l'appelle à sa cour de Pella pour lui confier l'éducation du jeune Alexandre. De retour à Athènes en 335 avant J.-C., il crée une nouvelle école : le Lycée. Légalement, ce n'est pas Aristote- qui était métèque (on l'appelait également « le Stagirite »)- qui fonda l'« école péripatéticienne » (appelée ainsi d'après les promenades, notamment sous les portiques du Lycée, au cours desquelles le maître dispensait son enseignement), mais Théophraste. Seules les notes des cours qu'Aristote rédigea pour l'enseignement au Lycée et pour des leçons à Assos (avant le préceptorat d'Alexandre) nous sont parvenues. 5/11/09 Par Tycho Tatitscheff 2
3. Introduction La question : « Qu’est-ce que la vertu ? » est très ancienne. En effet, Platon déjà avait traité ce sujet dans le Menon. Pourtant, le dialogue entre Socrate et Menon n’avait pas pu conduire à une définition de la vertu. Aristote, à son tour, tente de répondre à cette question. La réponse est d’autant plus importante qu’Aristote définit le bonheur comme « une certaine activité de l’âme en accord avec une vertu parfaite ». Il faut donc définir la vertu. 5/11/09 3 Par Tycho Tatitscheff
4. Distinction de deux types de vertu Tout d'abord, Aristote précise que la vertu se rapporte à l’Homme. Celle-ci concerne à la fois l’excellence de l’âme et non du corps. L’âme comporte deux parties : une irrationnelle et l’autre rationnelle. La partie irrationnelle possède des similitudes avec celle de tous les êtres vivants (partie végétative) mais elle possède également une partie qualifiée de appétitive qui pousse au désir. La partie rationnelle commande le logos. De la même façon, la vertu est divisée en deux parties : les vertus intellectuelles et les vertus morales. 5/11/09 4 Par Tycho Tatitscheff
6. La vertu et le plaisir Aristote affirme que le plaisir conditionne la vertu et le vice. Ainsi, l’homme n’est pas vertueux si l’on ne prend pas plaisir à faire des bonnes actions : un homme qui agit de façon juste, mais sous la contrainte n’est pas vertueux. De même, l’homme n’est pas méchant s’il ne prend pas plaisir à faire du mal. Pratiquer la vertu revient donc à agir de la meilleure façon, de façon libre, tout en prévoyant les plaisirs et les peines : en cela Aristote rejoint Platon et sa notion de metriopathie. 5/11/09 6 Par Tycho Tatitscheff
7. Définition de la vertu Aristote donne deux définitions à la vertu: Une générique : la « vertu est une habitude », où il explique et démontre que la vertu n’est pas innée mais dépend de l’éducation et de la pratique. L’autre spécifique, où il définit la vertu comme une médiété, c’est-à-dire un juste milieu. 5/11/09 7 Par Tycho Tatitscheff
8. Première définition : la vertu est une habitude La vertu intellectuelle dépend de l’enseignement et se perfectionne par l’enseignement. La vertu morale vient de l’habitude : on devient vertueux en pratiquant la vertu. Ainsi aucune des vertus ne peut être innée : en effet, ce qui vient de la nature ne peut être changé, or, on peut changer la vertu. Cependant, la nature nous donne la capacité de la recevoir ou de ne pas la recevoir. 5/11/09 8 Par Tycho Tatitscheff
10. Deuxième définition : la vertu est une médiété Vertu Discernement Médiocrité Excès Défaut La vertu est une disposition (d’après à la première définition) qui conduit à l’excellence. Pour Aristote, l’excellence est le juste milieu. Ainsi la vertu est le juste milieu entre le vice par l’excès et le vice par défaut. Ce qui la différencie de la médiocrité est le discernement : ainsi être vertueux ce n’est pas tantôt pécher par excès et tantôt par défaut. La vertu est un sommet. 5/11/09 10 Par Tycho Tatitscheff
11. Conclusion Ainsi la vertu est une disposition libre de l’âme qui consiste à s’interroger, pour chaque action, sur les plaisirs et les peines qu’elle peut engendrer selon qu’elle soit pratiquée à bon ou à mauvaisescient. Ainsi, l’homme vertueux peut user de son discernement et de sa clairvoyance dans le choix de l’action afin que celle-ci ne soit ni excessive, ni trop modérée, mais qu’elle soit juste. 5/11/09 11 Par Tycho Tatitscheff
12. Ouverture: confrontation entre la doctrine péripatéticienne et le reste de la philosophie Aristote apparaît clairement dans la lignée de Platon : on peut dire qu’il en a repris les idées tout en leur donnant une dimension pratique et sensible. Sans le savoir, Aristote s’opposait déjà aux philosophies qui vont suivre : Ainsi, en montrant qu’un homme ne peut pas vivre sans plaisir, il critique fortement le stoïcisme. De même, il s’oppose à la philosophie de Kant, qui considère la moralité comme strictement indépendant de notre naturesensible. 5/11/09 12 Par Tycho Tatitscheff