3. I/: Présentation d’Aristote et de l’œuvre : A/:Aristote : B/: L’éthique à Nicomaque : II/: Deuxième partie : la vertu : Aristote (né en Macédoine à Stagire en -384, mort à Eubée (île grecque) en -322) est un philosophe grecque , disciple de Platon à l’Académie puis précepteur d’Alexandre le Grand. Il fonde en 355 av. J.-C. à Athènes sa propre école : Le Lycée, dit aussi école péripatéticienne. Il a développé selon une approche encyclopédique la conception d’un Univers fini, rigoureusement hiérarchisé selon le rapport en tout être de la forme et de la matière, et s’offrant globalement à l’emprise d’une pensée humaine dont les modalités doivent s’adapter à chaque objet d’étude. Il est l’auteur d’un grand nombre de traité de logique (comme Organon ) , de politique (Politique ) , de biologie (anatomie comparée, classification des animaux) , de physique ( Physique ) et de métaphysique ( L’éthique à Nicomaque , Métaphysique ) , cette dernière assurant le fondement de l’ensemble. L’œuvre d’Aristote a exercé une influence majeure, tant sur la science que sur la philosophie de l’Islam à leurs début que sur la pensée chrétienne médiévale.
4. I/: Présentation d’Aristote et de l’œuvre : A/:Aristote : B/: L’éthique à Nicomaque : II/: Deuxième partie : la vertu : L’éthique à Nicomaque est un traité d’éthique dans lequel Aristote fait du bonheur la fin suprême de l’activité humaine et expose sa conception des vertus, juste milieu entre les extrêmes. Il est, avec L’éthique à Eudène et la Grande Morale ( Magna Moralia ) , l’un des trois principaux livres exposant la, philosophie d’Aristote. Cet ouvrage se comprend comme un traité pratique qui doit guider l’homme vers le bonheur (=le souverain bien) et le citoyen vers le bien commun de la Cité. Ethique et politique sont en effet inséparables chez Aristote : la vertu, n’étant possible que dans le cadre de la cité, est une faculté essentiellement politique. Aristote théorise aussi dans ce livre la justice (livre V) , la prudence (livre VI) et l’amitié (livre VIII).
5. I/: Présentation d’Aristote et de l’œuvre : II/: Deuxième partie : la vertu : A/: Les différentes vertus : B/: La vertu comme habitude et comme juste milieu : C/: La définition complète de la vertu : Introduction: Dans cette deuxième partie de L’éthique à Nicomaque , Aristote traite de la vertu. Dans une définition courante, la vertu est la disposition constante qui porte à faire le bien et à éviter le mal. Or certaines personnes semblent être vertueuses en toutes circonstances, d’autres semblent acquérir ou perdre leur vertu. Nous pouvons donc nous demander si la vertu est naturelle ou si elle doit être apprise? Pour répondre à cette question nous commencerons par voir qu’il existe différentes vertus, puis nous étudierons la vertu comme habitude et juste milieu enfin nous la définition définitive de la vertu selon Aristote.
6. I/: Présentation d’Aristote et de l’œuvre : II/: Deuxième partie : la vertu : A/: Les différentes vertus : B/: La vertu comme habitude et comme juste milieu : C/: La définition complète de la vertu : Excellence de l’âme Vertu humaine Bonheur (bien suprême)= activité de l’âme en accord avec une vertu parfaite
7. I/: Présentation d’Aristote et de l’œuvre : II/: Deuxième partie : la vertu : A/: Les différentes vertus : B/: La vertu comme habitude et comme juste milieu : C/: La définition complète de la vertu : AME Partie irrationnelle Partie rationnelle Partie commune à tous les êtres vivants :partie végétative (cause de la nutrition, de la croissance) Partie appétitive ou désirante (obéit à la raison)
8. I/: Présentation d’Aristote et de l’œuvre : II/: Deuxième partie : la vertu : A/: Les différentes vertus : B/: La vertu comme habitude et comme juste milieu : C/: La définition complète de la vertu : La vertu se divise selon la même différence : VERTU Vertus morales (dépendent de l’habitude) Vertus intellectuelles (dépendent de l’enseignement reçu, ont besoin d’expérience et de temps) Libéralité Modération sagesse Intelligence Prudence
9. I/: Présentation d’Aristote et de l’œuvre : II/: Deuxième partie : la vertu : A/: Les différentes vertus : B/: La vertu comme habitude et comme juste milieu : C/: La définition complète de la vertu : La vertu a rapport aux plaisirs et aux peines dans la mesure où ceux-ci nous permettent de discerner le Bien du Mal. Or c’est à cause de ceux-ci aussi qu’un homme devient mauvais parce qu'il les poursuit alors qu’ils ne dépendent pas de lui. Mais cela n’implique pas la passivité, au contraire il est de notre devoir d’agir de la meilleur façon possible, suivant nos peines et nos désirs, et suivant le temps et le lieu. C’est en elle-même que les actions conformes à la vertu doivent être un plaisir. Enfin pour qu’on puisse considérer une action comme vertueuse, il faut qu’elle soit reconnu, libre, voulu et accompli inébranlablement. Plaisirs et Peines Ressenti du Bien et du Mal Vertu
10. I/: Présentation d’Aristote et de l’œuvre : II/: Deuxième partie : la vertu : A/: Les différentes vertus : B/: La vertu comme habitude et comme juste milieu : C/: La définition complète de la vertu : La vertu intellectuelle est due à l’enseignement reçu tant pour son existence que pour son augmentation, et pour cela elle a besoin de temps et de’expérience. Au contraire la vertu morale est due à l’habitude, aucune vertu morale n’est engendrée en nous naturellement étant donné qu’elle est une accoutumance, elle ne peut exister par nature : ainsi par exemple l a pierre tombe naturellement, on ne pourrais pas l’habituer à se porter vers le haut. Au contraire c’est en pratiquant la vertu que l’on devient vertueux.
11. I/: Présentation d’Aristote et de l’œuvre : II/: Deuxième partie : la vertu : A/: Les différentes vertus : B/: La vertu comme habitude et comme juste milieu : C/: La définition complète de la vertu : La vertu n’est pas non plus une simple disposition. En effet toute chose vertueuse permet de mettre celle-ci en bonne état et de bien accomplir son œuvre propre. Ainsi la vertu de l’homme n’est pas qu’une disposition lui permettant de devenir bon et de rendre bonne son œuvre propre, c’est aussi, dans n’importe qeul domaine, la recherche de la médiété, c’est-à-dire le fait d’éviter le défaut et l’excès qui détruisent la perfection, de rechercher et de choisir le moyen, mais non pas celui de la chose mais celui relatif à chacun. Ainsi notre vertu et celle de nos actions doit être guidée par ce moyen qui est l’excellence.
12. I/: Présentation d’Aristote et de l’œuvre : II/: Deuxième partie : la vertu : A/: Les différentes vertus : B/: La vertu comme habitude et comme juste milieu : C/: La définition complète de la vertu : Domaines Vertus Excès Défauts Passions Plaisir Tempérance Débauche Insensibilité Peur Courage Témérité Lâcheté Colère (1) Sang froid Irascibilité Apathie Biens matériels Richesses (2) Libéralité Prodigalité Avarice Honneurs (3) Magnanimité Vanité Pusillanimité Relations sociales Vérité (4) Franchise Jactance Dissimulation Humour Engouement Bouffonnerie Rusticité Sympathie (5) Affabilité Flatterie Ingratitude
13. I/: Présentation d’Aristote et de l’œuvre : II/: Deuxième partie : la vertu : A/: Les différentes vertus : B/: La vertu comme habitude et comme juste milieu : C/: La définition complète de la vertu : (1) : Apathie celui qui ne se met jamais en colère, Aristote se détache des stoïciens qui recommandent d’avoir aucune passion en disant que la colère est nécessaire. (2) : Libéralité savoir disposer de son argent. Prodigalité dépenser sans modération son argent. (3) : Magnanimité s’estimer soi même en fonction de son mérite. Pusillanimité celui qui n’ose pas se mettre en valeur. (4) : Jactance trop parler. On doit à autrui la vérité le mensonge est une injustice. (5) : Affabilité celui qui est sympathique en société.
14. I/: Présentation d’Aristote et de l’œuvre : II/: Deuxième partie : la vertu : A/: Les différentes vertus : B/: La vertu comme habitude et comme juste milieu : C/: La définition complète de la vertu : La vertu est donc une disposition à agir librement et de façon voulue dans une certaine médiété relative à chacun , rationnellement définie et définissant l’homme prudent. La vertu est une médiété, tandis qu’au contraire, du point de vue de l’excellence est du parfait c’est un sommet. Cependant toute action ou toute affection n’admet pas de juste milieu , car pour certaine d’entre elle, leur seule évocation implique la perversité, c’est le cas de l’adultère du vol, de l’homicide… Ces actions sont dans tous les ça blâmables car elles sont perverses pas elles-mêmes , ceux sont toujours des fautes. Ainsi ces actions n’ont ni médiété, ni excès, ni défaut. Il en va de même pour les actions vertueuses par elles-mêmes telles que le courage ou la modération.
15. I/: Présentation d’Aristote et de l’œuvre : II/: Deuxième partie : la vertu : A/: Les différentes vertus : B/: La vertu comme habitude et comme juste milieu : C/: La définition définitive de la vertu : Conclusion: Du fait qu’elle est modifié par l’habitude et l’expérience, la vertu n’est pas naturelle mais donc enseignable. Cette vision de la vertu a trouvé son application en politique, et plus particulièrement en justice où les hommes ont créé de plus en plus de loi dans le but de se rendre de plus en plus vertueux, par l’empêchement d’actions perverses.