2. Indice
1. Experiences personnelles
2. Justification de l’intervention non-gouvernementale
3. Les difficultés rencontrées par les organisations
– De nombreux acteurs travaillent sur les questions de développement
communautaire/sectoriel sans coordination réelle
– L’intervention provoque des changements dans les équilibres locaux
(effets perturbateurs du paradigme global)
– La construction verticale des programmes d’intervention
– Les concepts d’analyse et d’intervention sont globaux et non locaux
– Les projets/solutions proposés reposent sur une technologie,
connaissances et acteurs qui ne sont pas de la communauté
4. Les difficultés du travail en communauté marginalisée
5. Rôle de la RSE
6. Le travail des Associations civiles (AC)
7. Les ONG étrangères
8. Passivité de la société civile
9. Vers une modernisation sociale?
3. Lexique
• ONG = Organisation non-gouvernementale
• OSC = Organisation de la société civile
• AC = Association civile
• RSE = Responsabilité sociale entrepreneuriale
5. Expériences de collaboration:
• Membre du centre de recherche
“développement de communautés
durables” (CEMEX-TEC)
• US-Aid: sécurité dans les zones
marginalisées du Nord du Mexique
• Vía Educación A.C.
• Iniciativa Ciudadana para la Promoción de
la Cultura del Diálogo A.C.
• Gobierno de Nuevo Leon (Consejo de
Desarrollo Estratégico; sous-comité de
Développement social)
• Ministère des affaires étrangères
(Département en charge de la relation avec
la société civile)
• Distrito TEC (projet universitaire de
récupération de zones marginalisées autour
du pôle universitaire)
6. • Formateur d’étudiants devant réaliser des heures de
Service social citoyen dans des communautés-
secteurs vulnérables
• Red-SUMARSE (RSE de grandes entreprises de
Monterrey)
• Hunger Project (sécurité alimentaire au niveau
communautaire)
• Processus de Paix (Colombie)
• La paz comienza con los niños (AC)
• Congreso de Michoacán (Conseil Économique et
Social)
• FMI et Banque mondiale…
7. Problèmes rencontrés:
• Perception de pauvreté
• Référents extrêmement matérialistes
• Attentes matérielles
• Brèches sociales de plus en plus
importantes
• Brèche entre le local et le global
• Evanouissement des identités
communautaires
• Fragmentation des communautés et
familles
• Peu de confiance
• Faible mobilité sociale
• Propension à migrer
• Peu de stabilité de l’emploi
8. • Vision de très court terme
• Violence (limite intervention) et
perception de violence
• Individualisme
• Précarité de la vie
• Vides institutionnels
• Gouvernance informelle ou sous-
politique
• Accès difficile à eau, éducation,
alimentation, santé
• Assistanat et peu d’appropriation
des projets
• Non participation et difficile
organisation
• Culture de la résignation et
perception d’impuissance
9. • Sentiment de non contrôle sur le
future
• Accès au financement
• Peu de considération des prémisses
locales avant de prendre décisions
• Perte de dignité et estime de soi-
même
• Perception que la solution est en
dehors de la relation avec l’Etat
• Divorce société-État
• Soupapes d’évacuation freinant la
participation
• Tutelle prolongée de l’État…
11. L’intervention non gouvernementale est nécessaire
pour la gestion des problèmes
• Retrait de l’Etat de nombreux secteurs depuis la fin
du régime corporatiste et de l’ouverture du
Mexique
Le pays étant jugé sur ses résultats
macroéconomiques par les acteurs financiers
Etat investi là où il existe une rentabilité
politique et économico-financière + pouvoir
d’achat (vision bicéphale => stratégie non
intégrale)
Politique publique concentrée
géographiquement et socialement
12.
13. • D’autre part il existe un énorme
problème sur le plan des
prélèvements fiscaux:
–Évasion fiscale
–IDE ne contribue pas
–Absence de citoyenneté fiscale
–Économie informelle
–Municipalités ne prélèvent pas
pour des questions de couts
politiques
–Réforme en cours de PEMEX…
15. 1. De nombreux acteurs travaillent sur les questions
de développement communautaire/sectoriel sans
coordination réelle
• Gouvernement en place (les trois niveaux de
gouvernement) et les différentes agences; souvent
usage politique de la question sociale
• ONG et associations citoyennes (nationales y
transnationales)
• Secteur privé (RSE)
• Organisations internationales (Banque mondiale) et
Banque de développement régional
• Eglises (nationales y transnationales); présence
d’églises qui divisent les communautés
16. • USAid (dispose d’une batterie d’indicateurs propres)
• Migrants et remesas (au traves des clubs ou à titre
individuel)
• Cartels (criminalité)
• Initiatives communautaires (Cheran; monnaie
locale)
• Syndicats des USA (pour défendre les emplois aux
USA ils ont intérêt à appuyer un développement de
la législation du travail au Mexique afin d’éviter les
délocalisations)
• Structures de commerce équitable
• Académie…
17. Difficile de construire une stratégie
intégrale
Il n’existe pas de plateforme de
convergence qui permettrait la coordination
des travaux vers un modèle de long terme
(Ojeda 2011)
Conséquences: Affecte l’efficacité des
programmes, les intérêts sont parfois
divergents et les projets peuvent se neutraliser
18.
19.
20. 2. L’intervention provoque des changements dans les
équilibres locaux (effets perturbateurs du paradigme
global)
Exemples:
• Distrito TEC: valorise la zone universitaire => intérêts du
secteur immobilier se greffent aux projets => devient excluant
• Service social: étudiants sont souvent porte drapeaux de
référents globaux (alimentaires, vestimentaires, idée de la vie,
construction habitats…)
• Programmes de nutrition et lutte contre la faim basés sur
des référents globaux (ej.: « cruzada contra el hambre »)
• Programmes de logements basés également sur des référents
globaux (ej.: “piso firme”)
• Toilettes communautaires dans les communauté indigènes
considérés comme étant non hygiéniques
21. 3. La construction verticale des programmes
d’intervention (rend difficile leur implantation réelle
dans les communautés):
• Par une élite citadine
• Sur la base de prémisses externes à la communauté
(« vérités absolues »; (bien souvent globales)
Pas d’accouplement entre le projet et la communauté;
peu d’appropriation
Maintient la communauté dans une relation de
dépendance sans qu’elle puisse réellement récupérer
le contrôle sur son destin et se prendre en charge
• Cas du service social citoyen des universitaires:
communauté est au service de l’étudiant pour qu’il
puisse réaliser ses heures de service obligatoire
22. 4. Les concepts d’analyse et
d’intervention sont globaux et non locaux
• Bien souvent l’analyse des problèmes, et donc les solutions
proposées et indicateurs d’évaluation, se base sur un paradigme
global ie occidental
– Pauvreté
– Hygiène
– Santé
– Alimentation
– Habitat
– Bienêtre…
Fausse l’analyse
Les solutions/indicateurs sont peu efficaces malgré d’importantes
ressources engagées et une bonne approche technique
• Le danger est de semer des problèmes qui auparavant n’étaient
pas considérés comme tel
• Augmente la perception de pauvreté et perte de dignité
23. 5. Les projets/solutions proposés reposent sur une
technologie, connaissances et acteurs qui ne sont
pas de la communauté (ej.: médecine traditionnelle)
• Accroit la dépendance de la communauté par rapport à
des acteurs et facteurs externes/exogènes
• Absence de valorisation d’acteurs et de facteurs
internes/endogènes
• Forte probabilité que la communauté tombe dans un
schéma d’assistanat
=> Affecte la dignité, estime de soi, gouvernance locale,
durabilité des solutions….
24. Peu de projets se basent sur les prémisses propres
aux communautés:
• Manque de capacité pour tropicaliser les
programmes
• Peu d’appropriation de la part des bénéficiaires
• Les projets dépendent entièrement de l’organisme
qui les met en œuvre (bien souvent une fois parti, le
projet disparait et le problème reste)
28. • Beaucoup de communautés n’ont pas (ou alors perdu)
de dignité et estime propre, elles sont dans l’attente de
solutions provenant de l’extérieur (« qu’allez vous
m’apporter? »)
Note: Beaucoup de secteurs ont vécu sous une tutelle
gouvernementale prolongée (a servi d’outil politique)
=> rend difficile la coparticipation/coresponsabilité =>
gouvernance locale
• Les communautés n’ont pas confiance en elles => elles
tombent facilement dans l’assistanat
• 70% des latino-américains ne disent pas ce qu’ils
pensent (latinobarometro 2014) => rend difficile la
collecte de l’information et donc la conceptualisation
des problèmes
29. • Communautés sont généralement divisées/fragmentées
surtout en milieu urbain (absence d’identité territoriale, pas
de sentiment d’appartenance, pas de confiance, peu de
capital social…)
rend difficile le travail en commun avec les AC locales et
la circulation de l’information (tout le monde n’identifie
pas le projet et l’association qui y travaille)
Note: dans le contexte urbain les individus sont rarement
originaires du lieu où ils résident => ils ne s’identifient pas au
lieu
• Les attentes sont énormes lorsqu’intervient un acteur
externe et les problèmes perçus énormes (surtout en milieu
urbain)
=> oblige bien souvent à mettre en œuvre des programmes
qui résolvent les problèmes de manière conjoncturelle et
non structurelle (ils ne s’attaquent pas vraiment aux
véritables sources du problème)
30. • Le contexte de violence limite l’intervention (les
zones les plus marginalisées sont souvent sans
intervention sociétale)
• Infrastructure défaillante au sein des communautés
n’aide pas à la formation de capital social
• Remesas reçues alimente la culture de l’assistanat
(surtout en milieu rural et indigène): « pourquoi
travailler/collaborer? » (Voir Programme 3X1)
• La communication avec les communautés indigènes
(ils sont nombreux à ne pas parler l’espagnol)
31. Centre de recherche sur le développement durable (Centro
CEMEX-TEC) travaille sur l’élaboration de projets en étroite
collaboration avec les communautés (ici communauté
indigène de l’Etat de Oaxaca, Mexique)
36. • Rôle clé des réseaux d’entrepreneurs sur les questions sociales
• Ce qui motive l’intervention:
• Paix sociale (employés ne sont pas les clients mais sont
indispensables pour le bon fonctionnement de la production)
• RSE s’est surtout développée du fait de pressions externe au
Mexique plutôt que nationale
• Intervention dans la période 2010-2012 pour faire face à la
violence : programmes pour rétablir la paix en absence de
gouvernement
• Vision minimaliste, d’assistanat et paternaliste
• Les communautés sélectionnées pour la mise en œuvre de
projets sont surtout celles où sont établies les fabriques
37. • Les personnes en charge sont engagées mais disposent
de peu de visibilité au sein des autres départements de
l’entreprise (pas pris au sérieux en dehors de l’aspect
marketing)
• Collaborent avec les AC pour la construction et mise en
œuvre des programmes
• Cas de Monterrey: Red SUMARSE
– http://www.sumarse.org.mx/
– 25 entreprises
– Collaboration avec:
• Municipalités et Gouvernement de l’Etat
• Associations civiles pour la mise en œuvre des projets
39. • Le travail des AC se fait beaucoup avec les enfants
ou femmes:
– Plus de disponibilité et d’engagement que les hommes
– La femme est au centre du tissu social dans les PVD et
elle génère un effet multiplicateur et distributif au sein
du tissu social (Yunus)
• Les AC travaillent et consolident les organisations
de base dans les communautés pour:
– Assurer le succès de la mise en œuvre de leurs
programmes
– L’apropiation de ces programmes
40. • Les programmes sont surtout accès sur: la récupération
d’espaces publiques, l’éducation, le développement de la
capacité entrepreneuriale, éducation financière, pratique du
sport….
• Rapprochement avec le secteur académique (surtout pour
l’évaluation)
• Il existe des plateforme de coordinations qui se consolident
afin d’avoir un plus grand impact (Ej.: Cumbre ciudadana)
• Problème des fonds (proviennent des entreprises, autorités
publiques, fonds internationaux…) => frustrations pour ne pas
pouvoir agir en accord avec leurs convictions forgées au
travers de leurs expériences avec les communautés
• Violence est un limitant important de l’intervention
43. Exemple de Capellanía (Nuevo Leon): alliance entre
différentes associations civiles pour travailler le thème
de l’empowerment commaunautaire (Red counitaria)
52. • Travaillent sur des bases thématiques (elles
disposent de ressources et know how)
• Donne une visibilité internationale (et donc
nationale) aux problèmes (DDHH, environnement,
travail, genre, alimentation, pollution, accès à
l’eau…)
• Font prendre conscience à la société de problèmes
considérés auparavant comme « normaux »
créatrices de perception de problèmes construits
souvent sur la base de prémisses occidentales-
européennes
problème étique
53. • Rompent les paradigmes locaux/nationaux
• Ont un impact sur les politiques publiques => sont
un contrepoids aux intérêts des acteurs du marché
global qui tendent à occulter les problèmes
59. • Théorie de la modernisation n’a pas véritablement
fonctionné au Mexique : l’ouverture n’as pas consolidé
la démocratisation et n’a pas favorisé l’ouverture des
policy networks (Cameron y Wise).
Au contraire, on constate un renforcement de
l’autoritarisme et une diabolisation par l’Etat des
contrepoids sociaux qui peuvent surgir (« ils affectent le
chemin vers les progrès »; « ils affectent la croissance et
la création d’emplois »…)
=> pas propice aux modèles alternatifs
• ALENA a affecté le capital social (individualisme,
identité locale s’évanouit, établissement d’un schéma
de lutte de tous contre tous…), accroit la vulnérabilité,
migration, freine l’éducation, etc. (Nuñez 2007)
60. Très peu d’organisations de la société civile au
Mexique en comparaison aux autres pays du
continent
61. La société est précaire; conséquences:
– Elle est plus réceptrice de programmes que participative
– L’individu a d’autres problèmes que de participer
– Affecte la capacité d’organisation
– La peur et l’incertitude dominent
– Freine la mobilité sociale et géographique
– Sentiment d’impuissance
– Vision de court terme
– Facilement manipulable
– Perception que la solution est en dehors de la relation avec
l’Etat (l’individu ne peut attendre; il n’a pas confiance)
– Perte de dignité et d’estime propre
Autorité publique n’est pas intéressée par l’empowerment:
perte de la base clientéliste (les plus pauvres) => coût politique
(Villafuerte 2010)
62. Manque de crédibilité/légitimité des institutions
(Villoria 2006; Villafuerte 2010) + Perception que l’Etat n’apporte
pas de solution (déconnexion Gouvernement-Société
civile)
Se sont développées de nombreuses soupapes
d’évacuation qui freinent la participation:
économie informelle, migration, narcotrafic,
Églises évangéliques…
Beaucoup d’individus vivent dans une relation
d’extériorité par rapport à l’Etat (Villalobos 2010; Olvera 2007)
(scenario neomedieval; gouvernance informelle)
(Benitez 2009; Mesa Peinado 2010)
63. • Absence de classe moyenne; raisons:
– La structure économique n’est pas favorable
– Manque de mobilité sociale
– Absence de méritocratie
– Salaire minimum très bas
– Absence de politiques publiques redistributives …
• Culture de la résignation/pragmatisme; histoire est
perçue comme une loi incontrôlable de la Nature
(Perez 2006)
=> Culture de la non participation
64. • De nombreux secteurs:
– N’ont pas la volonté de participer => auto-exclusion (Ortiz Mena;
Foucras)
– Ne peuvent pas s’organiser démocratiquement (Tutelle
prolongée a affecté la capacité organisationnelle dans des
structures horizontales et durables; tradition de
gouvernement central, autoritaire, hiérarchique et
organisateur; Cornejo 2005 y Villafuerte 2010; on peut également
considérer le facteur de la distance géographique entre les
individus comme par exemple les petits paysans)=> Manque
de culture d’organisation => action collective difficile (Tirado
2006; Natal y Gonzalez)
– Ne disposent pas de l’information pertinente
– N’ont pas de poids économiques
– Se basent sur un paradigme totalement opposé à celui des
policy networks: leur participation signifierait donc un coût
d’opportunité bien trop important pour le Gouvernement
(Villafuerte 2010)
65. • Traditionnellement lescanaux de participation sont limités
et pas très formalisés (Giacamen y Faúndez 2003) :
– Sujets à la volonté des autorités et agents
bureaucratiques
– L’autorité invite seulement quelques secteurs
stratégiques
– Les organisations ont besoin d’importantes ressources
pour accéder aux lieux de décisions
– Le gouvernement n’a pas confiance dans la société
civile (“culture de l’autonomie de décision”) (Aguilar 2011)
66. • Les problèmes locaux/nationaux ne se
solutionnent pas seulement en travaillant au
niveau local. La source du problème est bien
souvent à rechercher au niveau d’un
disfonctionnement du modèle global
67. • Manque d’homogénéité, d’intégration et de cohésion:
• Beaucoup de murs (stratification de la société)
• Manque de sentiments d’interdépendance, d’engagement
et de responsabilité
• Manque de confiance
• L’information ne circule pas ou difficilement de manière
horizontale (elle est contrôlée)
• Perception d’insécurité
Beaucoup de débats n’ont pas été conclus:
Identité/nation, objectifs à atteindre comme société,
projet de nation, modèle à suivre (Podesta 2006) => Difficile de
trouver une convergence (Foucras 2007)
=> “Citoyenneté précaire, de basse intensité et
fragmentée” (Olvera 2007; O’Donnell)
72. • De plus en plus de vides institutionnels où s’engouffrent
Églises, ONG, AC, RSE….
• L’État ne peut répondre à toutes les demandes => ↑
prédisposition à collaborer (RSE et Politique publique)
• “Transnacionalisation par le bas” : communautés locales ou
secteurs économiques (travailleurs de la mine) prennent
contact directement avec des ONG internationales ou
syndicats étrangers
• De plus en plus de Gouvernance informelle (celle des
pauvres) pour la gestion de problèmes clés au niveau du
quartier: accès à l’eau, sécurité… (système de justice
parallèle)
• Essor du concept de Budget participatif
• Rapprochement RSE et AC qui sont des structures en contact
avec réalités => parfois frictions sur les
– séquences d’intervention (les temps ne sont pas les mêmes)
– construction des indicateurs