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Université duQuébec àMontréal
Baccalauréat enUrbanisme
Montréal le 19 Août 2015
EUT 6480
Activité de synthèseen urbanisme
Sujet : Comment certaines villes nouvelles contemporaines
intègrent-elles le discours sur la ville intelligente dans leurs
pratiques urbanistiques ?
Nahyssa Rose Rabé Harou
RABN13599008
Travail présenté à :
Yona Jébrak
1
TABLE DES MATIÈRES
I. BIBLIOGRAPHIE DÉTAILLÉE..................................................................... 2
II. REVUE DE LA LITTERATURE ETDEFINITION DE LA
PROBLEMATIQUE............................................................................................. 9
2.1. Les technologies de l’informationet de la communication
contre les maux urbains................................................................................. 9
2.2. L’origine des villes intelligentes........................................................ 10
2.3. Villes intelligentes,que sont-elles exactement ?......................... 12
2.3.1 Visions......................................................................................................12
2.3.2 Caractéristiques................................................................................... 14
2.4. Des exemples de services intelligents............................................. 15
III.PROBLEMATIQUE :QUESTION DE RECHERCHE,OBJECTIFS DE
RECHERCHE...................................................................................................... 19
IV. APPROCHE CONCEPTUELLE.................................................................. 20
V. METHODOLOGIE DU TRAVAIL............................................................... 24
5.1 Méthode de collecte de données........................................................ 24
5.2 Les considérations éthiques................................................................ 25
5.3 L’approche conceptuelle....................................................................... 25
5.4 Les études de cas (Choix du terrain)................................................ 26
5.5 Méthode d’analyse des données collectées.................................... 27
VI. PRÉSENTATION DES ÉTUDES DE CAS................................................ 28
6.1. Séoul........................................................................................................... 28
6.2. Montréal.................................................................................................... 41
VII.ANALYSE DES DONNEES COLLECTEES ............................................. 51
7.1. Stratégie de Séoul................................................................................... 51
7.2. Stratégie de Montréal........................................................................... 52
VIII.CONCLUSION........................................................................................... 53
IX. BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................... 54
*Le texte bleu en italique représente les parties introduisant l’idée suivante.
Mes remerciements à Yona Jébrak pour m’avoir guidée tout le long.
2
I. Bibliographie détaillée
1.1. Villes intelligentes un bref survol :
DocumentPDF
Documentpréparépar l’Institut Technologies de
L’information et Sociétés (ITIS) 14 octobre 2011, réviséle23 mars2012
L’auteur introduit avec la grande place qu’occupent les technologies de
l’information et des communications au niveau de la gestion des
grandesvilles.
Il évoque comment les TIC sont de grands vecteurs de changement
économique et social et comment leur intégration à travers la ville
intelligente permetde répondreàplusieursdéfis.
Le document définit le concept de ville intelligente en expliquant qu’une
ville ne devient pas intelligente juste par un système de gestion
intelligente des infrastructures mais en gérant l’ensemble de ses
services dans une logique de centralisation donc une ville intelligente se
définitpar plusieurscaractéristiques.
Ensuite le document énonce le besoin de plus en plus grand pour les
villes de se développer de manière intelligente et la démarche à suivre
pour y parvenir. À ce niveau, il est évoqué la nécessité d’intégrer les
solutions de la ville intelligente dans tous les grands projets
d’aménagement et de développement économique par le biais de
municipalitéset gouvernement.
Le document donne des exemples d’initiatives dans différentes villes
pour montrer le vaste champ de possibilités. Par exemple le « car
floating data » à Minneapolis et Shanghai ; le City Wall à Helsinki qui
permet une vulgarisation d’événements dans un espace public ;
« l’Urban Mobs » en France qui permet de cartographier ou de présenter
visuellement des données recueillis par le biais de téléphones
mobiles et dans la même visée il y a « City Sense » à San Francisco puis
City Scan auxEtats-Unis.
Plus loin dans la lecture il y a la présentation d’IBM et les différentes
villes qui travaillent avec cette entreprise (Singapore, New York,
3
Nouveau Mexique, Nairobi qui est sur le point d’avoir des subventions
etc.)
Le document présente la situation à Québec en énonçant que si le
Québec voudrait devenir une ville intelligente il devrait prendre en
compte les réseaux existants. Les quelques initiatives déjà présentes
autour desquelles pourrait s’articuler une ville intelligente sont aussi
mentionnées : Carte Opus pour le transport, le réseau Wi-Fi de ZAP
Québec, La carte interactive de la ville…
Il y a aussi le rôle de l’Université Laval qui est abordé avec plusieurs
chercheurs et experts qui pourront appuyer les projets qui à l’avenir
seront envisagés.
Le texte évoque aussi le rang de Québec au sein du « ICF Intelligent
Community »où le Québec se classe parmile « top 7 community ».
Enfin le document explique qu’il faut passer par la planification, la
gestion et l’administration pour atteindre l’objectif de ville intelligente
où les priorités sont d’assurer un milieu plus sain, plus sécuritaire et
plusviable aux citoyens.
1.2. LA TRIBUNE
EntrevueavecOlivier Mongin
"Il faut réfléchir aux conséquences sociales de laville intelligente"
Proposrecueillis par DominiquePialot | 10/11/2014, 7:52 - 1518
mots
http://www.latribune.fr/regions/smart-
cities/20141110tribeff7aee3e/il-faut-reflechir-aux-consequences-
sociales-de-la-ville-intelligente.html
Lors de son entrevue, Olivier Mongin affirme que la ville intelligente
peut être l'occasion de repenser le lien entre le public et le privé mais
aussi les conditions de l'accès aux espaces publics, etc. Il mentionne le
fait que la question de la connexion et des accès occupe une place
centrale au niveau de la ville intelligente. Il n’omet pas aussi de poser
des questions que soulève cette notion de ville intelligente comme celle
de la justice sociale: Une ville plus connectée permet elle de maximiser
la mixité, l’équité sociale?
4
Pour lui l’échelle de ville intelligente qui se limite à une partie de la ville
entraine un enclavement. Il affirme aussi qu’il n’existe pas de modèle de
ville intelligente et que le paysage est un élément primordial.
1.3. Politecnico di Torino Porto Institutional Repository
[Article] New challenges in the evaluation ofSmart Cities
LombardiP. (2011). New challenges in the evaluation of Smart Cities. In:
NETWORK INDUSTRIESQUARTERLY, vol. 13 n. 3, pp. 8-10. -ISSN 1662-
6176
This version is available at: http://porto.polito.it/2439192/since:
September 2011
Publication: Dr. MarcLaperrouzaEditor-in-Chief, NIQand Managing
Editor, CRNISenior Research Associate, EPFLODY 117, Station 51015
Lausanne, Switzerland
L’auteur aborde en premier lieu l’absence de définition concrète des
innovations concernant les technologies de l’information et de la
communication. Puis il explique le modèle d’évaluation des villes
intelligentes présenté par Lombardi et al. (2011). À la suite il décrit les
composantes de la ville intelligente. À ce niveau il aborde les dimensions
qu’on y retrouve. Il y a celles reliées à l’humain, la participation, les
ressources naturelles, la qualité de vie et la compétition. L’auteur
mentionne aussi l’évaluation de la performance de villes par le biais
d’indicateurs. Ensuite il parle aussi de l’évaluation de la vision des villes
de l’union européenne et enchaîne avec une comparaison entre une ville
connectée, une ville de l’entrepreneuriat, une ville pionnière et une ville
habitable. Il conclut avec les résultats de l’évaluation qui montre que la
ville de l’entrepreneuriat est la plus priorisée donc l’innovation et la
créativité sont nécessaires pour cette ville.
5
1.4. SCIENCE - L'AVENIR DE LA LITUANIE
ISSN 2029-2341print/ISSN 2029-2252en ligne
K. Šešelgis Readings2014
Critical Aspects ofa Smart City
Matas Šiupšinskas(Lithuania)
2014 6 (3): 333-339
http://www.mla.vgtu.lt
Cet article permet de discuter du concept de ville intelligente et
d'identifier les caractéristiques essentielles de ce phénomène. Selon cet
article, le concept de ville intelligente n’est pas un nouveau paradigme
pour l'avenir du développement urbain, mais plutôt un outil utilisé pour
faire le marketing des technologies de l’information et de la
communication.
Le texte attire l'attention sur le fait que les propositions de la ville
intelligente ne cachent pas leur perception de l'avenir utopique et
l'aspiration utilisée dans la technologie pour transformer radicalement
l'environnementurbain.
1.5. TeMA Journalof Land Use Mobility and Environment
SMARTCITIES:
RESEARCHES, PROJECTSAND GOOD PRACTICESFOR THE CITY ; 1
(2013)
Romano Fistola ; Smart City:Thinking about Urban Intelligence,
Web: www.tema.unina.it
L’article commence par définir ce qu’est une « smart city » en affirmant
que cette dernière est une ville où les ressources sont accessibles via
une infrastructure de réseau de télécommunication efficace. Puis la
différenceentrela smart city et la ville intelligente est soulevée.
Le terme smart désigne un potentiel pour résoudre un problème alors
que l’adjectif « intelligente » lui désigne un potentiel de développement
d’actions pour atteindre la résolution de problèmes. L’auteur parle aussi
de sensibilité de la « smart city » qui se scinde en deux types : une
technologique et une sociale. Il affirme aussi que le croisement de ces
6
deux sensibilités donne les capteurs anthropiques représentés par les
personnesquiutilisent les « smartphones », tablettes etc.
Une partie de l’article est consacrée à l’explication d’éléments à
considérer lors de l’étude de villes intelligentes comme par exemple
l’approche holistique, la nécessité de développer de nouveaux
développements dans la planification de la ville pour gouverner
efficacement etc.
Puis il y a l’évolution des villes qui va de la ville préindustrielle à
l’actuelle ville qui souffre des impacts de la technologie. Cette
présentation temporelle de la ville permet de constater que l'élément du
processus de gouvernement qui tend à une baisse constante dans les
différentes étapes de l'évolution est le temps. Ce temps est de zéro dans
la ville intelligente.
Dans cet article, les réflexions permettent de statuer qu’il est important
de dévier de la « smart city » et de se diriger plus vers le domaine des
sciences urbaines dans le but de retrouver le rôle planificateur et
innovateur de référence dans la proposition d'actions complexes utiles
au gouvernement dans les transformations urbaines et territoriales
durables.
1.6. TeMA Journalof Land Use, Mobility and Environment 1
(2013)5-17
Print: ISSN 1970-9889, e-ISSN 1970-9870 DOI: 10.6092/1970-
9870/1536www.tema.unina.it
TOWARDS AN URBAN PLANNERS’PERSPECTIVE ON SMARTCITY1
ROCCOPAPAa, CARMELA GARGIULOb, ADRIANAGALDERISIc
Cet article aborde le sujet controversé de la Smart City, à partir de
l'examen de la littérature italienne et internationale scientifique qui,
depuis les années quatre-vingt aux années quatre-vingt dix, a été
largement axée sur les TIC et leurs impacts sur le développement
urbain.
Par la suite, l'accent est mis sur le grand débat sur les villes intelligentes
qui a été en développement depuis le début des années 2000 et sur les
nombreuses initiatives institutionnelles jusqu'à maintenant mis en
7
œuvrepar l'Union européennepour laconstruction dela Smart City .
Pour finir, l'article met en évidence la manière dont une définition
commune du terme est toujours manquante et les approches actuelles
de la question sontencore très hétérogènes.
Il souligne, au contraire, le rôle-clé que la planification urbaine, la terre
sur une approche holistique pour le développement de villes, devrait
jouer dans la coordination et l'intégration des politiques urbaines
adressée à la constitution d'uneSmartCity.
1.7. La ville de demain : intelligente,résiliente,frugale,
post-carbone ou autre
Une synthèse documentaire
Réalisée par Robert Laugier, ingénieur consultant indépendant
http://laugier.robert.free.fr/ robert-laugier@orange.fr Mars2013 ; pp
3 à 7
Ce document présente les différents concepts de ce que sera ou peut-
être la ville de demain. Les différents concepts étant la ville intelligente,
la ville frugale, la ville résiliente et la ville en transition ou post-carbone.
Par la suite on a d’autres concepts qui sont proposés. Prenons la ville
intelligente qui est notre sujet d’étude. Le document présente les
objectifs de ce type de ville qui représentent les caractéristiques de la
ville intelligente notamment permettre une approche systémique qui se
heurte à la prédominance d’approches traditionnelles, répondre à un
objectif de réduction de l’utilisation de ressources et mettre le citoyen
au cœur des dispositifs par la diversification de services mais aussi en
utilisant ce dernier pour lacueillette de données.
Le document présente l’approche systémique où on note la présence de
six systèmes centraux qui peuvent être rendus plus intelligents donc la
ville à son tour plus intelligente. L’auteur aborde aussi les solutions
proposées dans la ville intelligente. Ces solutions passent par des
réseaux intelligents. Ensuite, des enjeux sont mentionnés : l’Attractivité
concernant la compétitivité et la satisfaction des citoyens, un enjeu
d’ordre politique et social vu que la ville doit être ouverte et non
8
privatisée et enfin la question du financement.
Enfin les failles de la ville intelligentes sont présentées avec les TIC qui
émettent des GES, la vulnérabilité des réseaux, le risque de perdre
l’intimité avec les donnéescollectées etc.
1.8. J KnowlEcon (2013)4:217–231 DOI10.1007/s13132-012-
0089-4
Smart City Reference Model: Assisting Planners to Conceptualize
the Building of Smart City InnovationEcosystems
Sotiris Zygiaris
Received: 9 January 2012/Accepted: 12 January 2012/Published
online: 8 March2012 # Springer Science+BusinessMedia, LLC 2012
Cet article présente un examen des caractéristiques intelligentes de
l'écosystème de l'innovation qui décortiquent les notions de la ville
intelligents dans des couches vertes, interconnectés, instrumenté,
ouvertes, intégrées, intelligentes et innovantes qui composent le
concept desmart city.
L’article décompose la smart city en couches. Selon l’article, ce type de
conceptualisation pourrait être utilisé par les urbanistes pour définir la
disposition conceptuelle d'une ville intelligente. Les cas de villes
intelligentes, comme Barcelone, Edimbourg et Amsterdam sont
examinés pour évaluer leur intégralité par rapport au modèle de
référenceSmart City.
1.9.Neves, B.B. (2009)‘Are digital cities intelligent? The
Portuguese case’, Int. J. Innovationand Regional Development,
Vol. 1, No. 4, pp.443–463.
Ce document présente d’abord le fait qu’une ville numérique entraine
une réorganisation de la ville par le biais de technologie numérique.
Ensuite il traite de l'étude de deux villes numériques portugaises, à la
lumièrede l'émergencedu conceptde villes intelligentes.
9
Alors, en se demandant si une ville numérique peut être considérée
comme intelligente, le document conclue que les villes numériques
contribuent au développement de l'intelligence urbaine/régionale c’est-
à-dire qu’elles peuvent être des partenaires de villes des projets
intelligents car elles préparent le terrain pour une ville de pointe (sur la
base de la participation , l'interaction , l'apprentissage , l'innovation , la
créativité et la compétitivité ) avec un capital social, économique et
intellectuel collectif .
II. Revue de la littérature et définition de la problématique
2.1. Les technologies de l’information et de la
communication contre les maux urbains.
Depuis le Paléolithique, l’ascension technologique a joué un rôle majeur
dans la naissance et la croissance des villes1. De nos jours les villes
gagnent de plus en plus en taille : 80 % de la croissance démographique
de la planète se fera en villes2.
On assiste alors à une urbanisation massive connue sous le nom de
révolution urbaine3 mais aussi à une forte empreinte écologique de ces
grandes villes car depuis 1966, la pression exercée sur les ressources
naturelles a doublé4. De ce fait, les villes sont confrontées à des
problèmesde gestion et dechangements climatiques.
1Wikipédia, Technologie, http://fr.wikipedia.org/wiki/Technologie
2 Dominique Tabutin, La ville et l’urbanisation dans les théories du changement
démographique, Université Catholique de Louvain, Février 2000,
https://www.uclouvain.be/cps/ucl/doc/sped/documents/WP6.pdf
3 Francis Pisani, Voyage dans les villes intelligentes : Entre datapolis et participolis,
Netexplo, Mars 2015, http://data.over-blog-
kiwi.com/0/73/87/12/20150402/ob_955cef_ob-094dfc-pisani-
voyagedanslesvillesin.pdf
4 World Wildlife Fund, Notre mieux-être et notre prospérité dépendent de la nature,
Rapport planète vivante 2012,
http://www.wwf.ca/fr/nouvelles/publications/rapport_planete_vivante_2012.cfm
10
En parallèle, a lieu une autre révolution, celle des technologies de
l’information. On passe d’une époque où les individus recevaient des
informations par le bouche-à-oreille et par le biais de lettres, la radio et
la télévision ou les éditeurs de journaux et de livres, à une époque où
presque tout est numérisé.
Pour alors pallier à ces maux urbains (problèmes environnementaux et
de gestion) tout en favorisant leur propre développement, les villes ont
de plus en plus recours à la technologie de l’information et de la
communication5. Cette dernière a permis la transition vers l’époque
actuelle où les humains comme les objets ont tous une "ombre
informationnelle"quifacilite toute action sur la couche physique6.
On assiste alors à la transformation des tissusurbains avec pour vecteur
la technologie comme l’a mentionné S.Giedon dans sa fameuse
anthologie (La mécanisation au pouvoir, 1947) 7. Cela entraîne alors
unenouvelle manièredepenser les villes : les villes intelligentes.
2.2. L’origine des villes intelligentes
La mention de villes intelligentes nous fait directement penser à la
technologie. Tous les documents portant sur ce thème (exemple :
Sandra Evrard, 2014) abordent en détail l’intégration de la technologie
aux moyens de gestion des villes. Cependant, rares sont ceux qui
présentent de manière détaillée, l’origine de ce concept. D’où est venue
cette idée de ville intelligente ?
Pour retracer le fil historique de la ville intelligente, l’ouvrage de Fabien
Pfaender, MonZen Tzen, XiuLin Sun, and WangGen Wan : De la ville
intelligente à la ville complexe remonte à l’émergence du numérique
5 Article 19, Technologies de l’information et de la communication et nouveaux
médias, http://www.article19.org/pages/fr/icts-new-media.html
6 Francis Pisani, Voyage dans les villes intelligentes : Entre datapolis et participolis,
Netexplo, Mars 2015
7 Serge Wachter, La ville interactive: l'architecture et l'urbanisme au risque du
numérique et de l’écologie, L’harmattan, 2010.
11
dans les années 1980. Cette époque suivie de l’explosion de l’usage
d’internet, permet le captage, le partage et un grand accès à plusieurs
typesde données y comprisde celles sur la ville.
Alors surgit une possibilité d’utiliser les méthodes quantitatives pour
mieux cerner les systèmes urbains. Alors sont captées les activités
urbaines pour ensuite proposer des services intelligents sur la base des
données recueillies. Ce mouvement créé par les autorités asiatiques8 a
connu un grand essor et a ainsi donné naissance à la ville dite
intelligente9.
Les racines de la ville intelligente se présententsousuneautre forme
pour FrancisPisani. Selon ce dernier, l’idée a surgi à desépoques
différentesdansplusieurs lieux. AuxEtats-Unis, l’idée résulte d’un défi
que Bill Clinton aurait, en 2005, lancéà John Chambers le présidentde
Cisco. Bill Clinton suggérait la création de villes durablespar le biais
d’outilstechnologiques. Alors, l’entrepriseCisco entreprît unerecherche
sur le dit sujet et décidapar la suite de mettre les résultats de la
recherche sur le marché en 201010.
Cependant, une stratégie reposant sur la notion d’informatique
omniprésente était mentionnée depuis 2003 en Corée du Sud. Cette
stratégie représente une ubiquité c’est-à-dire une omniprésence des
technologies de communication et de l’information et une volonté de
tirer un maximum de profit de ces derniers dans un but de
développementetd’évolution dela société11.
En Europe (Amsterdam et Barcelone) et en Chine le concept n’a
sérieusement été lancé que vers les années 2010 alors que l’Inde ne s’y
intéressent qu’en 2014.
8 Francis Pisani, Voyage dans les villes intelligentes : Entre datapolis et participolis,
Netexplo, Mars 2015.
9 Fabien Pfaender, MonZen Tzen, XiuLin Sun, and WangGen Wan, De la ville
intelligente à la ville complexe à la ville idéale, Shanghai University, Janvier 2014,
17pp.
10 Francis Pisani, Voyage dans les villes intelligentes : Entre datapolis et participolis,
Netexplo, Mars 2015.
11 Idem
12
Trèspeu de gens savent ce qu’est réellement une ville
intelligente. Lesdéfinitions fourmillentet la majorité sont
influencéespar les intérêts, lesprisesde position par
rapport ausujet et certainesmême par ce que les gens
souhaiteraient. Se questionnet-onalorssur ce qu’est
réellement une ville intelligente.
2.3. Villes intelligentes, que sont-elles exactement ?
2.3.1. Visions
Le concept des villes intelligentes ou « smart cities » ne fait pas
l’unanimité et de ce fait entraîne une multitude de définitions. Il faut
alors se demander si ces villes intelligentes sont un pléonasme12 vu la
multitudedetermes pour la mêmeidée ou un processus.
Abordonsd’abord les définitionsglobales de ce concept :
Pour l’ingénieur Robert Laugier diplômé de l'Institut National
Polytechnique de Grenoble 13 , la ville intelligente développe les
technologies de l’information et de la communication (TIC) dans les
réseaux urbains et mise sur l’intégration de ces réseaux pour une
meilleure gestion et une moindre empreinte écologique tout en assurant
la participation du citoyen14.
Selon la définition de l’Office de consultation publique de Montréal
(Urbanité, 2015)15, la ville intelligente est perçue comme suit : «De façon
générale, une ville intelligente se définit par des infrastructures en
réseau et des standards ouverts, une intelligence communautaire qui
12 Le pléonasme est une figure de style où l'expression d'une idée est soit renforcée
soit précisée par l'ajout d'un ou plusieurs mots choisis qui ne sont pas nécessaires
au sens grammatical de la phrase. (Wikipédia).
13 http://laugier.robert.free.fr/
14 Robert Laugier, La ville de demain: intelligente, résiliente, frugale, post-carbone ou
autre, Centre de Ressources Documentaires, Aménagement, Logement et Nature,
Mars 2013, http://www.cdu.urbanisme.developpement-
durable.gouv.fr/IMG/pdf/synthese-ville-demain-version_finale_cle12216d.pdf
15 Urbanité, Revue de l’ordre des urbanistes du Québec, La ville intelligente,
Hiver 2015.
13
améliore la planification et le développement autant urbain que régional
de même que les processus de gestion, des initiatives de durabilité́
environnementale et une gouvernance ouverte, participative et
inclusive(Page 23)».
La définition donnée par Fistola et La Rocca (2001) de la ville
intelligente dans un journal scientifique (Tema Avril 2013) la présente
comme un espace physique dans lequel la technologie répandue,
disponible et inclusive supporte la croissance du capital et permet le
développement de systèmes fonctionnels qui, virtualisant un certain
nombre d'activités, permettent une reprise de l'espace et du temps qui
peuventaider à élever les niveauxdevie du système urbain16 .
Pour le gouvernement britannique, "Le concept n’est pas statique, il n’y
a pas de définition absolue d’une ville intelligente, Il s’agit plutôt d’un
processus ou d’une série d’étapes par lesquelles les villes deviennent
plus “vivables” et résilientes, et de ce fait, capables de répondre plus vite
à de nouveauxdéfis"17(page37).
Un autre aspect de la confusion qui règne autour de cette notion de ville
intelligente est la panoplie de termes utilisés : Smart City, U-city et bien
plus. Cependant, la confusion s’articule plus entre la « Smart city » et la
ville intelligente. Rares sont les documents expliquant si ces deux
termes désignentunemême chose ou s’ils sont distincts.
Romano Fistola, auteur de l’article du journal Tema, Smart City:
Thinking about Urban Intelligence (2013), soulève une différence entre
les deux termes en affirmant que le terme « smart » désigne un potentiel
pour résoudre un problème alors que l’adjectif « intelligente » lui
désigne un potentiel de développement d’actions pour atteindre la
résolution de problèmes.
16 Romano Fistola, Smart City: Thinking about Urban Intelligence,
TeMA : Journal of Land Use Mobility and Environment ; SMART CITIES:
RESEARCHES, PROJECTS AND GOOD PRACTICES FOR THE CITY ; 1 (2013), Web:
www.tema.unina.it
17 Francis Pisani, Voyage dans les villes intelligentes : Entre datapolis et participolis,
Netexplo, Mars 2015.
14
À la suite de ces définitions, on retient que la ville intelligente est plus
un processus impliquant le recours à l’intelligence autant des citoyens
que celle artificielle dans le but d’améliorer la qualité de vie des citoyens
et decontrer les défiséconomiques, sociaux et environnementaux18.
Dans cette même visée, le site des «smart grids» décrit la ville
intelligente comme une ville qui «cherche, ainsi, à concilier les piliers
sociaux, culturels et environnementaux à travers une approche
systémique qui allie gouvernance participative et gestion éclairée des
ressources naturelles afin de faire face aux besoins des institutions, des
entrepriseset descitoyens»19.
Par contre dans le cadre de cette recherche, les villes étudiées
détiennent aussi un potentiel de résolution de problème donc la ville
intelligente ici fait référenceaux deuxtermes.
2.3.2. Caractéristiques
« De manière générale, une ville intelligente est définie par une série de
caractéristiques20 :
• Une infrastructureen réseau et des standardsouverts;
• Une intelligence communautaire qui améliore la planification et le
développement autant urbain que régional, de même que les processus
de gestion;
• Des initiatives de durabilité́ environnementale ».
Il faut ajouter à ces caractéristiques, un aspect de la ville intelligente
présentépar Romano Fistola dansle journalTema (2013) :
La sensibilité de la ville intelligente qui se scinde en deux types à savoir
une sensibilité technologique et une sensibilité sociale. Il affirme aussi
que le croisement de ces deux sensibilités donne les capteurs
anthropiques représentés par les personnes qui utilisent les «
smartphones», tablettes etc.
18 Idem
19 La Commission de régulation de l’énergie, Les caractéristiques d’une ville
intelligente, SMARTGRIDS-CRE, http://www.smartgrids-
cre.fr/index.php?p=smartcities-caracteristiques
20 Villes intelligentes un bref survol, Institut Technologies de
L’information et Sociétés (ITIS), octobre 2011,
15
Vu la vitesse d’expansionde ce concept, il est évident qu’il
paraît comme une solutionmiracle. Cependant, il faudrait
réfléchir à l’utilisationde ces technologiesde l’information
et de la communicationcomme remède à desdéfis
économiqueset sociaux complexes21. Cesdéfisqui diffèrent
selonles paysconsistent à résoudre la crise économique, les
impactsqu’ont les inégalitéssociales, la crise écologique et
bienplus…
C’est dans le même sens que la sociologue et économiste
américaine Saskia Sassen affirmait lorsde la 3e éditionde
la conférence Lift France à Marseille, que « La ville est un
espace complexe, anarchique. Maisl’usage de la
technologie dansl’infrastructure permet le fonctionnement
de l’infrastructure, pasnécessairementde la ville. La
questionest doncde regarder commentnousurbanisonsla
technologie, comment nousadaptonsouessayonsd’adapter
la technologie à la ville ?22 ».
2.4. Des exemples de services intelligents
Plusieurs initiatives ont été entreprises dans différentes villes montrant
en mêmetemps les différentespratiquesliées à la technologie.
21 Hubert Guillaud, Les impasses de la ville intelligente, LesEchos.fr, Octobre 2012,
http://blogs.lesechos.fr/internetactu-net/les-impasses-de-la-ville-intelligente-
a11885.html#URX0jLSmJyF0J0m2.99
22 Hubert Guillaud et Rémi Sussan, Est-ce que la technologie désurbanise la ville ?
Internetactu.net, Juillet 2011, http://www.internetactu.net/2011/07/12/est-ce-
que-la-technologie-desurbanise-la-ville/
16
L’article de l’institut des technologies de l’information et sociétés sur les
villes intelligentes fait mention de quelques unes de ces initiatives23 : le
« car floating data » à Minneapolis et Shanghai qui permet une
approximation du trafic automobile via les réseaux de téléphonie
cellulaire; le City Wall à Helsinki qui permet une vulgarisation
d’événements dans un espace public ; « l’Urban Mobs » en France qui
permet de cartographier ou de présenter visuellement des données
recueillies par le biais de téléphones mobiles et dans la même visée il y a
« City Sense » à San Francisco puisCity Scan auxEtats-Unis.
À Québec, les quelques initiatives déjà présentes autour desquelles
pourrait s’articuler une ville intelligente sont : la carte Opus pour le
transport, le réseau Wi-Fi de ZAP Québec, la carte interactive de la ville
et plusencore.
Mentionnons aussi deux des applications pratiques du concept de ville
intelligente présentées par Guillermo Gonzalez Justo dans son article
« Smart Cities, villes intelligentes de plus en plus »24 : Le contrôle à
distance à Lleida, de l'arrosage des jardins, de l’éclairage des rues, de
l'état des conteneurs ou la lecture de compteur à distance et le
« Smarttourism » dans la ville de Grenade qui internationalement
reconnue comme un pionnier, est la première application d’intelligence
artificielle pour ce qui est du secteur touristique. L’application permet
aux visiteurs de partout dans le monde d’estimer le temps et le budget
nécessaire pour leur voyage et aussi de calculer leur trajet tout en
incluantdes optionsde personnalisation.
Mise à part ces exemples d’initiatives, les villes pensent et procèdent de
manière différente au processus de ville intelligente. C’est ce que
Francis Pisani présentedansson ouvrage25.
23 Villes intelligentes un bref survol, Institut Technologies de
L’information et Sociétés (ITIS) octobre 2011,
24 Guillermo Gonzalez Justo, Smart Cities, villes intelligentes de plus en plus,
Dataprix, http://www.dataprix.net/fr/blogs/iactive/smart-cities-villes-
intelligentes-plus-plus
25 Francis Pisani, Voyage dans les villes intelligentes : Entre datapolis et participolis,
Netexplo, Mars 2015.
17
Abordonsquelquesmanièresde faire desvilles :
Songdo mise sur l’infrastructure
Ville nouvelle en Corée, elle mise tout sur l’infrastructure informatique
installée avantde construire desbâtiments d’habitation et de travail.
À Sri City les emplois d’abord
Au nord de Chennai, sur le golfe du Bengale, en Inde, le principal
fondateur de la ville de Sri city a commencé (en 2005-2006) par
l’installation des infrastructures nécessaires notamment des routes et
des espaces où créer des usines car selon lui : " Pour créer une ville
nouvelle, il faut d’abord des emplois ". C’est cela qui a permis à la ville
d’avoir aujourd’hui plus de cent compagnies en provenance de vingt-
cinq pays.
Mexico
Le concept ici repose sur un laboratoire pour la ville et une partie des
actions entreprises sont confiées à ce laboratoire. L’objectif derrière
cette idée est de donner du pouvoir à l’humain tout en créant une
infrastructure technologique symbiotiquement reliée à l’infrastructure
sociale dansle but de créer un nouvel espacede possibilités.
Barcelone
Elle propose un protocole pour les villes intelligentes. Le protocole
serait pour ces dernières ce que l’Internet Society est pour l’internet
c’est à dire un lieu d’élaboration et d’adoption des standards auxquels
pourraientse référer tous les membres.
Il est vraique tousles TIC ont la même configurationet
souvent lesmêmes composants, cependant leur intégration
dans les villesne peut donner lesmêmesrésultatsvuque les
villessont dotéesde personnes, de cultures, d’histoire, de
facteursgéographiquesdifférentset de multiples
spécificités. C’est d’ailleursce qui permet le plus souvent à
18
la ville de réagir différemmentet de se démarquer comme
l’ont fait Rome, Marseille ouIstanbul26.
De ce fait les donnéesrecueillieset traitéesvarient
entrainant une propositionde servicesintelligentsdifférents.
Et suite aux différentesinitiativesprésentéesprécédemment
on peut affirmer qu’il n’existe pasde modèle de ville
intelligente.
Actuellement reconnues comme l’incontournable moyen de contrer les
défis qu’entraîne la révolution urbaine, les technologies de l’information
et de la communication occupent une place importante dans la gestion
des villes. Alors comme le mentionne l’analyste Joshua Flood, analyste
supérieur à ABI research, "Il devient critique pour les villes de se
développer intelligemment" C’est pour cela que plusieurs villes
adoptent le concept de ville intelligente. Le grand nombre de villes
intelligentes pilotes (193 villes) et de programmes en cours (1839)
reflète la forteexpansion du concept.
Cependant vu la grande versatilité du concept de ville intelligente, les
risques liés aux TIC comme l’affirme Francis Pisani, et la présence du
citoyen comme élément commun (selon Tewfik Hammoudi, architecte,
urbaniste, membre de l'équipe de recherche indépendante sur la ville
émergente MorphoLab et enseignant à l'Ecole Nationale Supérieure
d'Architecture de Nantes27) à tous ces modèles, il faudrait se pencher
sur la manière dontles villes adaptent la technologie à la ville.
26 Hubert Guillaud et Rémi Sussan, Est-ce que la technologie désurbanise la ville ?
Internetactu.net, Juillet 2011, http://www.internetactu.net/2011/07/12/est-ce-
que-la-technologie-desurbanise-la-ville/
27Tewfik Hammoudi, Le citoyen au cœur de la ville intelligente, le Monde.fr,
Novembre 2014.
19
III. Problématique : Question de recherche, objectifs de
recherche
La revue de la littérature effectuée précédemment met en lumière
l’origine de la notion de ville intelligente. Cette dernière n’est autre que
le résultat d’initiatives politiques visant à contrer les divers enjeux
auxquels fait face la ville28. Le manque d’unanimité qui règne autour du
concept de ville intelligente et la multitude de définitions et perceptions
qui en découlent entrainent un manque de clarté pour ce qui est des
pratiques urbanistiques.
De ce fait, la transition vers une ville intelligente devient un enjeu
important pour les villes. L’administration municipale est la première
victime de ce changement vu que les outils traditionnels de gestion sont
délaissés pour des outils plus modernes qui sont la plupart du temps
méconnus. En plus, il y a très peu de documentation sur les stratégies à
adopter par ces administrations municipales pour que cette transition
vers la ville intelligente soit réussie et en l’occurrence, que les citoyens
en bénéficient29.
C’est alors ce qui nous fait nous intéresser aux stratégies utilisées par
certaines villes pour rendre leurs villes intelligentes. Jusqu’ici aucune
manière efficiente d’intégration de la technologie aux pratiques
urbanistiques tout en ne délaissant pas le citoyen n’a été déterminée.
C’est la raison pour laquelle cette étude exploratoire du concept de ville
intelligente et de son application sur le plan urbanistique est proposée.
En effet l’étude est de nature exploratoire à cause du fait que le sujet qui
sera défriché n’est toujours pas bien cerné et que l’étude portera juste
sur certaines villes.
Notre recherche se donne comme premier objectif d’éclairer ce concept
de ville intelligente encore mal compris et ainsi de permettre de mieux
le cerner. En deuxième lieu, la recherche a pour but d’analyser les
différentes stratégies adoptées par certaines villes lors de leur
transition vers la ville intelligente et vise à explorer les relations entre
28Ville de Montréal, Montréal ville intelligente et numérique, Stratégie montréalaise
2014-2017,
http://villeintelligente.montreal.ca/sites/villeintelligente.montreal.ca/files/strategi
e-montrealaise-2014-2017-ville-intelligente-et-numerique-fr-amendee.pdf
29Idem
20
les facteurs humains (parties prenantes) et l'environnement structurel
de la ville intelligente. Comment certaines villes nouvelles
contemporaines intègrent-elles le discours sur la ville intelligente dans
leurs pratiques urbanistiques ? Telle est la question à laquelle nous nous
proposonsderépondredanscette recherche.
Aussi, nous mettrons en lumière la sensibilité sociale du concept de ville
intelligente comme mentionnée au niveau des caractéristiques de cette
dernière car l’élément important dans ce concept n’est nul autre que le
citoyen. En outre, on assiste à une tendance des administrations
municipalesà délaisser le citoyen pour s’axer plussur la technologie.
De cette manière les résultats de notre recherche serviront de
ressources utiles pour une meilleure compréhension du concept mais
aussi à d’autres villes pour une transition vers la ville intelligente avec
succès et unemeilleureparticipation citoyenne.
IV. Approche conceptuelle
Nous savons qu’il existe une multitude de visions associées à la notion
de ville intelligente. C’est aussi de cette même manière qu’il existe
plusieurs approches utilisées dans les recherches sur le même sujet
incluant l’approche par secteurs et l’approche holistique30 . Cette
dernière, même peu utilisée, permet un bon discernement des
composantesde la ville intelligente.
Selon cette approche, une chose ou une personne n’est pas la somme
des différentes parties qui les constituent mais plutôt une édification,
une organisation ou même une intelligence qui surpasse la somme des
parties de cette chose ou personne.31
30 Francis Pisani, Voyage dans les villes intelligentes : Entre datapolis et participolis,
Netexplo, Mars 2015.
31 Dr Irampour, Qu’est-ce que l’Approche holistique globale ? Unisson06,
http://www.unisson06.org/dossiers/relation_aide/approche_holistique.htm
21
En congruence, la ville intelligente est vue comme un "système de
systèmes" complexe de deux systèmes : le traditionnel tel que
l'infrastructure existant et le nouvel résultant de technologies
émergentes telles que les réseaux de capteurs etc. Plus simplement,
c’est un système avec plusieurs composantes. Donc la percevoir selon
une approche holistique permettrait de décortiquer cette organisation,
relation et mêmeintelligence en son sein.
Élaborons une approche par secteurs pour mieux saisir les composantes
essentielles d’une ville intelligente. Selon plusieurs études, une ville
devient intelligente si elle détient six dimensions conceptuelles clés en
son sein :
- Une compétitivité (« Smart Economy »)32 :
Par économie intelligente, on fait mention d’attractivité et compétitivité
dans des domaines comme la stimulation de l'innovation,
l'entrepreneuriat, laproductivitéet l'attrait international.
- Un capital social et humain (« Smart people »)33 :
Une ville ne peut être sans ses résidents et visiteurs de ce fait la société
intelligente représente une physionomie fondamentale d'une ville
intelligente. Tout est sujet de capital social et humain. Le
développement des résidents eux-mêmes, mais aussi le niveau de
créativité et de la qualité de l'interaction sociale entre les gens sont tous
liés à ce capital social et humain.
- Une participation(« Smart Governance »)34 :
La gouvernance intelligente représente l'avenir des services publics.
Elle englobe une efficacité accrue, un leadership communautaire et une
amélioration continue par le biais de l'innovation. La gouvernance
intelligente consiste à utiliser la technologie pour faciliter et soutenir
une meilleure planification et prise de décision. Elle vise à améliorer les
processus démocratiques et à transformer la manière dont les services
publics sontdispensés.
32 Amsterdam city, Smart Society,
http://amsterdamsmartcity.com/projects/theme/label/smart-society
33 Idem
34 Idem
22
- Un transport et des technologies de l’informationet des
communications (« Smart Mobility »)35 :
La mobilité représente une dimension essentielle pour qu’une ville
puisse fonctionner convenablement. Une ville intelligente devrait être
facilement accessible aux visiteurs et résidents tout en assurant une
mobilité interne. L'objectif d’une mobilité intelligente serait de fournir
un système de transport à multiples fonctionnalités, efficient, fiable,
commodeet lié à l'infrastructure desTIC et desdonnéesouvertes.
- Des ressources naturelles (« Smart Environment »)36 :
Assurer unedurabilité et une utilisation efficace des matières premières
est cruciale dans une ville intelligente. Cela permet à la ville d’être plus
résiliente et de ce fait d’améliorer les conditions de vie actuelles tout en
maintenant la capacité des générations futures à faire de même. Alors
que l'humanité commence à prendre conscience des limites de
l'écosystème à fournir des ressources et absorber les déchets, nous
devons trouver les moyens de réduire l'impact environnemental. Et cela
par l’utilisation des technologies de l’information et des
communications.
- Une qualité de vie (« Smart Living »)37 :
Une ville intelligente est axée sur la volonté d'être un lieu agréable à
vivre, travailler et passer le temps. Les éléments qui soupèsent la qualité
de vie dans la région englobent la culture, la santé, la sécurité et une
attraction touristique. Les questions clés pour cette qualité de vie sont
comment s’assurer que la ville reste vivable pour les enfants et
comment traiter efficacement les personnes vivant de façon autonome
pluslongtemps.
Ces dimensions prises ensemble insufflent une vision holistique viable
de la portée et le style de développement de la ville intelligente. Il faut
remarquer que ces six dimensions ont en commun l’innovation, le
citoyen et les technologies del’information et des communications.
Nonobstant, ces dimensions seules ne sont pas suffisantes pour
atteindre l’objectif de cette recherche. Il est important d’identifier des
35 Idem
36 Amsterdam city, Smart Society,
http://amsterdamsmartcity.com/projects/theme/label/smart-society
37 Idem
23
indicateurs résultant de ces six dimensions et qui permettront de jauger
l’efficience des pratiquesutilisées par chaque ville.
Alors chaque dimension dans le tableau ci-dessous présente des
caractéristiques par lesquelles on peut évaluer une ville intelligente. Ces
caractéristiques sont les indicateurs qui seront utilisés dans cette
recherche.
Indicateurs d’évaluation de la ville intelligente selonles six
dimensions clés:
Source:TU Wien, University of Ljbjana, TU Delft, 2007.
*Conditions de santé
*Cohésion sociale
*Équipements culturels
*Qualité du logement
*Sécurité de l'individu
*Attraits touristiques
*Équipements institutionnels
*Protection de l'Environnement
*Pollution
*Attraits naturels
*Gestion durable des ressources
*Accessibilité locale
*Accessibilité internationale
*Disponibilité des infrastructures technologiques
*Systèmes de transports durables, innovants et
sécures
*Participation aux prise de décisions
*Gouvernance transparente
*Services publics et sociaux
*Stratégies politiques et perspectives
*Participation publique
*Créativité
*Pluralité sociale et ethnique
*Niveau de qualification
*Affinité d'apprentissage
SMART ENVIRONMENT SMART LIVING
*Innovation
*Entrepreneuriat
*Industrialisation
*Place sur le marché international
SMART ECONOMY SMART PEOPLE
SMART GOVERNANCE SMART MOBILITY
24
V. Méthodologie du travail
Ce travail de recherche est élaboré dans une perspective de recherche
exploratoire et s’inscrit dans la famille de recherches qualitatives. Les
méthodes de recherche qualitative tirent leur origine des anciens
philosophes grecs qui observaient leur environnement de manière
qualitative tout en ayant à l'espritun désir detrouver desréponses38.
Certes plusieurs définitions sont attribuées à la recherche qualitative
cependant la plus commune vient de Deslauriers & al. (1982, p.19), « le
terme recherche qualitative est un terme générique qui désigne l'étude
des phénomènes sociaux dans leur contexte ordinaire, habituel, (...) [Il]
vise d'abord à faire éclore des données nouvelles et à les traiter
qualitativement au lieu de les soumettre à l'épreuvestatistique »39.
Le choix de ce type de recherche pour cette étude s’explique par le fait
que la recherche qualitative est idéale pour les débuts de recherche et
aussi à cause du peu de connaissance que nous avons sur la ville
intelligente. Le travail-ci vise une décortication des différents aspects de
la ville intelligente par le biais d’une revue de la littérature et de
quelquesétudes decas.
Pour mener à bien cette recherche, elle est scindée en plusieurs étapes
qui suivent:
5.1. La méthode de collecte de données
Une première approche documentaire nous a permis de clarifier le sujet
par la consultation de documents donnant une vue d'ensemble sur la
38 Martyn Shuttleworth, Modèle de recherche qualitative, Explorable, Septembre
2008, https://explorable.com/fr/modele-de-recherche-qualitative
39 Kim Lien Do, L'exploration du dialogue de Bohm comme approche d'apprentissage:
une recherche collaborative, Chapitre 3, Université Laval, Février 2003,
http://theses.ulaval.ca/archimede/fichiers/20640/ch04.html
25
question. Par la suite, nous avons procédé à la recherche, l’identification
et la sélection des documents relatifs au sujet. La recherche
documentaire s’effectue après avoir bien défini le sujet de recherche. La
documentation dans le cadre de cette recherche concerne des données
secondaires c’est à dire déjà traitées comme des manuels, des articles de
synthèse, des articles scientifiques, des rapports de recherches portant
sur des projets de ville intelligente y compris des documents de
planification (supportpapier ou en ligne).
En outre, un examen spécifique des services publics en ligne de chaque
ville via leurspages d'accueil a été effectué.
5.2. Les considérations éthiques
Toute recherche, pour être valide doit avoir respecter des principes
d’éthique bien définis. Cependant, dans le cas de notre recherche, ces
principes sont moindres vu que notre recherche n’implique pas
d’humains ni d’entrevues. De ce fait, les principes d’éthique qui
s’appliquent à cette recherche concernent le choix réfléchi du sujet de
l’étude. Pour cela nous nous sommes penchés sur la raison d’être de
cette recherche et les impacts qu’elle aura vis à vis du bien être des
hommes. Tout d’abord, la ville intelligente est adoptée de plus en plus
par plusieurs villes. Se questionner sur la ville intelligente revient à se
questionner sur l’avenir des villes de demain donc sur les villes qui
abriteront les générations futures. Aussi, les résultats d’une telle
recherche aideront les villes à assurer une meilleure qualité de vie car
un citoyen qui participe à la construction de sa ville devient un citoyen
épanoui. Enfin, ce sujet de recherche permettrait d’aider les autres villes
dansleur transition vers la ville intelligente.
5.3. L’approche conceptuelle :
Toute recherche est dotée d’une approche conceptuelle du thème de
recherche. Elle permet selon Gauthier et al. (1986), à la page 51, de se
référer à un cadre conceptuel qui confèrerait un sens véritable à la
recherche. Malgré la présence de plusieurs types d’approches, celle
holistique est selon certains chercheurs la plus appropriée pour la ville
intelligente. Cependant, cette approche n’est pas très utilisée par les
chercheurs donc très peu de résultats de recherches résultent de cette
26
dernière. De ce fait, nous avons utilisé l’approche holistique dans le
cadre de notre recherche pour montrer les avantages liés à une telle
approche. Elle nous a permis d’étudier la ville intelligente comme un
ensemble de dimensions. Cette approche holistique a permis de se
référer à un cadre d’évaluation qui inclut les caractéristiques clés
communes à la ville intelligente. Le cadre d’évaluation utilisé a permis
non pas de classer les trois villes étudiées mais de les comparer à l’aide
de six dimensions qui à leur tour englobe des indicateurs sélectionnés
lors de la revue de la littérature sur l’évaluation des villes intelligentes.
Se trouvent alors évaluées les trois villes au niveau de leurs points
communs pour en ressortir les bonnes pratiques dans les diverses
manièresde faire dansle cadre d’un projetdeville intelligente.
5.4. Les études de cas (Choix du terrain) :
Après avoir présenté la problématique du sujet nous avons choisi deux
villes qui ont fait l’objet d’une étude de cas. Cette dernière est l'étude en
profondeur d’une situation particulière plutôt qu'une large enquête
statistique. C’est une méthode utilisée pour réduire un sujet de
recherche très large à un sujet précis 40. Elle ne permet certes pas de
complètement répondre à une question mais nous pouvons apprendre
plussur le sujet et avoir quelques pistes deréflexion.
Aussi, le choix d’élaborer des études de cas s’explique par le fait que ces
dernières sont flexibles. Plus précisément, les études de cas peuvent
introduire des résultats nouveaux et inattendus donnant ainsi une
nouvelledirection à la recherche.
Par la suite, nous avons effectué un choix minutieux des terrains sur
lesquels porteront les études de cas. En effet, ce choix est minutieux du
fait que le terrain est le champ d'application, d'expérimentation et
d'initiation de la recherche. Le choix du terrain impacte sur les résultats
de la recherche.
Alors les deux villes choisies sont tout d’abord Montréal d’autant que
40Martyn Shuttleworth, Conception de recherche des études de cas, Explorable, Avril
2008, https://explorable.com/fr/conception-de-recherche-des-etudes-de-cas
27
c’est le lieu où les résultats de recherche seront publiés et aussi parce
que c’est une ville qui s’est classée parmi les 21 villes intelligentes du
monde41. Elle a surement une stratégie qu’il serait pertinent de
découvrir.
Et comme deuxième ville, nous avons choisi Séoul à cause du grand défi
que cette ville a à relever avec 10 millions d’habitants au centre d’une
agglomération de 25 millions. Ce défi semble être relevé avec succès car
Séoul est actuellement au rang de quatrième économie métropolitaine
du monde après Tokyo, New York et Los Angeles42. Ce succès, la ville le
doit au concept de ville intelligente qu’elle a adopté.
Le choix de ces deux villes résulte d’une volonté d’étudier des villes qui
diffèrent par leurs cultures donc avec des choix institutionnels et
organisationnelsdistincts dansla transition vers des villes intelligentes.
Et enfin, ces études de cas nous ont permis de cerner la dynamique qui
s’articule autour du processus de ville intelligente dans ces deux villes
choisies et par la même occasion de fournir des indications pertinentes
aux autresvilles.
5.6. Méthode d’analyse des données collectées
Nous avons, à cette étape, procédé à une analyse des études de cas sur
les deux villes qui sont différenciées par des niveaux distincts de
maturité de ville intelligente et un degré d'accessibilité des données.
Cette analyse est de style comparative car ce style permet de ressortir
les dynamiques d’intégration de la technologie aux pratiques
urbanistiques que ces villes ont en commun. De cette manière, nous
avons pu élaborer une stratégie qui pourrait servir aux autres villes
dansleur convergencevers la ville intelligente.
41Ville de Montréal, Montréal ville intelligente et numérique, Stratégie montréalaise
2014-2017,
http://villeintelligente.montreal.ca/sites/villeintelligente.montreal.ca/files/strategi
e-montrealaise-2014-2017-ville-intelligente-et-numerique-fr-amendee.pdf
42 Francis Pisani, Voyage dans les villes intelligentes : Entre datapolis et participolis,
Netexplo, Mars 2015.
28
Ce travail de recherche n’est cependant pas sans certains biais et limites
qu’il serait important de citer. D’abord, en tant qu’étude exploratoire
avec une visée descriptive, nous n’avons pas effectué d’entrevues ni
d’observations sur le terrain et aussi pas recouru à la vérification
d’hypothèses. La recherche s’est basée juste sur une analyse de
documents et des études de cas. Aussi, les contraintes de temps ont
également affecté l’exhaustivité des renseignementsrecueillis.
VI. Présentation des études de cas
6.1. Séoul
Photodu centre-villede Séoul
Source : Photoprise par Oleg Kurtsev.
La ville de Séoul est la principale ville de la Corée du Sud. Elle est située
au nord-ouest du pays, à une trentaine de kilomètres de la zone
démilitarisée qui constitue la frontière avec la Corée du Nord. Elle est le
siège du gouvernement mais aussi la métropole du pays. La population
de la ville de Séoul est d’environ dix millions d’habitants. Séoul s’étend
sur unesurfacegrandement urbanisée d’environ 605 km243.
43 Maude Cournoyer-Gendron, Les grandes villes du monde Capsules thématiques –
Séoul, Août 2013, http://www.vrm.ca/wp-content/uploads/Cap_Seoul.pdf
29
La métropole est scindée en 25 districts dirigés par des gouvernements
locaux où siègent des gouverneurs élus (Gu)44. Séoul est coupée en deux
par le fleuveHan. Cedernier a aussi des affluentsquitraversent la ville.
Le cas de la ville de Séoul est intéressant en raison des changements
rapides qui ont transformé la ville au courant des cinquante dernières
années. La ville a connu une industrialisation intense suivie d’une
croissance rapide de la population. Cette concentration de la population
a entrainé une forte augmentation des prix de logements et de terrains.
Elle a aussi exercé un grand impact sur les infrastructures de transport.
Concernant les politiques urbaines et la planification territoriale, la ville
de Séoul a subi plusieurs expérimentations en matière de
développementurbain durable.
La ville a aussi innové du côté de sa stratégie en matière de
développement culturel. La culture représente un moteur de croissance
et une affirmation de la position de Séoul dans le réseau des villes
mondiales (Lee et Hwang 2012). Séoul est maintenant au centre d’une
vaste région métropolitaine, la plusimportantedu pays.
Séoul se retrouve parmi les agglomérations urbaines les plus
populeuses du monde, avec 9,74 millions d’habitants pour l’année 2011.
Cela la positionne au 26e rang du palmarès de l’O.N.U (O.N.U. 2012)45.
L’agglomération urbaine de Séoul, définie en tant que territoire urbain
contigu, correspond aux frontières politiques et administratives de la
ville.
6.1.1. Compétitivité
La montée graduelle du rang de la ville de Séoul sur la scène
internationale a débuté́ avec les Jeux olympiques de 1988 et a continué
avec la Coupedu mondedefootball en 200246.
Cette ascension lui a conféré une renommée mondiale en tant
44 Idem
45 Maude Cournoyer-Gendron, Les grandes villes du monde Capsules thématiques –
Séoul, Août 2013, http://www.vrm.ca/wp-content/uploads/Cap_Seoul.pdf
46 Idem
30
qu’économie hautement avancée et première destination touristique. Sa
puissance économique se reflète par ses nombreux pôles de
croissance47.
Actuellement, Séoul se compose de trois principaux pôles de
croissance48 : Le premier centre fut le premier centre financier. Il est
connu sous le nom du centre-ville traditionnel (CBD) et représente
aujourd’hui le pouvoir politique. Il se situe au nord du fleuve Han. Le
deuxième centre est le pôle de Gangnam. Ce dernier regorge de firmes
coréennes et étrangères et se trouve au sud du fleuve Han à proximité
des installations olympiques. Enfin, le troisième pôle, le centre de
Yeoido qui se trouve sur une île sur le fleuve Han. C’est dans ce
troisième pôle que l’on retrouve le parlement, la bourse et le siège social
de plusieursfirmesdansle secteur du multimédia.
Même s’il existe d’autres pôles en émergence comme par exemple la
Digital Media City plus à l’ouest, aucun ne possède l’importance de ces
trois pôles principaux. Et concernant le tourisme, nous avonsmentionné
plus haut son innovation pour ce qui est de sa stratégie de
développementculturel. Celaluiconfèreunetrès grandeattractivité.
Sur le plan de sa reconnaissance à l’international, la ville a été́ nommée
en tant que ville mondiale de design par l’International Council of
Societies of Industrial Design et par l’UNESCO en 201049. Séoul est
toutefois mieux connue en tant que l'une des villes les plus férues de
technologie dans le monde en conservant sa place de première ville
dans l'Enquête e-gouvernement ONU depuis 200350 et avec la création
du mondeCyber Games.
Séoul est une ville économique d’entrepreneuriat car elle crée des
emplois en offrant de la faveur aux citoyens. Pour cela elle fait des
emplois new deal un nouveau modèle des emplois publics. Elle est aussi
une ville qui dynamise les industries en proposant un modèle pour les
orientations et l’avenir économiquedeSéoul.
47 Idem
48 Maude Cournoyer-Gendron, Les grandes villes du monde Capsules thématiques –
Séoul, Août 2013, http://www.vrm.ca/wp-content/uploads/Cap_Seoul.pdf
49 Idem
50 Idem
31
La ville se base sur l’intégration des TIC dans ses stratégies ville-
développement pour renforcer sa compétitivité. C’est dans cette visée
que s’inscrit le programme de Séoul intelligente 2015 annoncé en Juin
2011. Il a pour but de défendre la réputation de Séoul comme un leader
mondial des TIC en renforçant sa durabilité et la compétitivité par des
technologies intelligentes. C’est la même action qu’a entrepris la Corée
en 2004 en lançantle projetu-City avec l’omniprésencedes TIC.
Indice de compétitivité
Source : http://french.seoul.go.kr/presentation/classement-de-seoul/2-indice-de-
competitivite-de-la-ville/1-gpci-la-fondation-du-mori-memorial/
32
6.1.2. Gouvernance (participation)
L'importance du partage de l'information du gouvernement avec le
secteur privé ne peut pas être assez souligné. L'information rendue
publique à la disposition du secteur privé lui permet de produire des
solutions innovantes pour des besoins publics de base, avec un exemple
familier étant la divulgation des horaires de bus ou la route condition
les informations d'une ville conduisant à des applications mobiles de
navigation privéedéveloppés.
Reconnaissant la valeur socioéconomique de l'information publique,
Séoul vise à rendre toutes les informations administratives à disposition
de ses citoyens. Séoul encourage la gouvernance municipale
transparente et une communication ouverte entre le gouvernement de
la ville et de ses citoyens. De ce fait elle a inauguré l’« Administration
ouverte 2.0 » (Open Administration 2.0) en 201251 et a depuis publié un
livre blanc sur son gouvernement métropolitain et dévoilé le contenu de
ses réunionsprincipalesdirigées par le maire.
Elle a aussi divulgué des informations administratives aux citoyens en
utilisant la « place de données ouvertes de Séoul » (data.seoul.go.kr).
Cette dernière ajoutée au site Web de Séoul en Avril 201252, est un
mécanisme par lequel Séoul divulgue des documents administratifs, y
compris les travaux toujours en cours, les déplacements des bus et du
métro en temps réel, les zones non-fumeurs, les emplacements des
services Wi-Fi publics, les stands de cirage de chaussures et les
aménagements pour les personnes handicapées. Les citoyens et le
secteur privé sont par conséquent encouragés à faire usage de
l'information administrative de la ville mais aussi de découvrir de
nouvellespossibilités d'emploiet d'affaires.
Séoul est aussi dotée d’un système de réservation en ligne. Ce dernier
permet aux citoyens de rechercher, réserver et payer pour les services
publics instantanément. Actuellement plus de 30 00053 services sont
offerts par le gouvernement métropolitain de Séoul et ses affiliés dans
les domaines de l'éducation, les infrastructures, le tourisme culturel, les
51ITU-T Technology Watch Report, Smart Cities -Seoul: a case study, (February
2013)
52 Idem
53 Idem
33
matières premières et le traitement médical. Aussi une grande majorité
de ces services incluentla réservation en ligne.
Un autre aspect intelligent intégré dans la gouvernance est l’application
d’information spatiale 3D qui est une application de cartographie
fournissant des informations de la rue 3D et permettant la fourniture de
nouveaux services intelligents. Le système permet aux permet aux
utilisateurs de voir les rues comme s’ils s’y tenaient debout, de mettre
en évidence des attractions touristiques, offrant à ses utilisateurs une
visite virtuelle de Séoul et aussi de permettre aux urbanistes de simuler
le développement des infrastructures ou de rénovation. Ce système est
très utile dans le suivi de l'environnement, la prévention des
catastrophes et la construction de l'infrastructure résiliente face aux
catastrophes.
6.1.3. Environnement (Ressourcesnaturelles)54
Séoul prend à cœur la durabilité et l’utilisation efficace des matières
premières. Elle a mis en place la campagne “Séoul, une fleur florissante”
pour construire un environnement vert plus propre et une société saine
à travers la diffusion d’excellents exemples de prix de décernement à
travers une concurrence, en même temps qu’une solide participation de
soutien par les communautés pour que les citoyens aient la possibilité
de participer quotidiennement à la plantation et la culture de fleurs et
d’arbres. Elle a aussi accompli plusieurs initiatives dans le but de
protéger son environnement. Les tâches accomplies à date sont listées
commesuit :
-La ville a réduit par 2/3 sa centrale d’énergie nucléaire en fournissant
par exemple plus d’installations pour la production d’énergie
photovoltaïque.
-Elle a développé un programme de recyclage qui lui confère le nom de
ville de recyclage numéro 1. Ce programme englobe plusieurs actions
comme la réduction des déchets alimentaires à la source par la mise en
54 Séoul, Site du gouvernement métropolitain de Séoul, Politiques de
l’environnement, 2014, http://french.seoul.go.kr/infos-politiques/environnement-
energy/climatenvironnement/1-politiques-de-lenvironnement/
34
place d’un système de paiement basé sur la quantité, la diffusion et
l’installation d’un marché de partage mené par les citoyens, la
croissances des installations de traitement des déchets alimentaires et
les mesures du processus du déchet alimentaire ou des eaux usées dans
la nature…
Le marché mentionné ci-haut (Le marché vert) est un projet mis en
place par le gouvernement métropolitain de Séoul pour apprendre à
utiliser les objets domestiques usagés en soutenant un marché mené
par le citoyen. Il a été lancé à l’origine pour répandre la culture de
recyclage des ressources en minimisant la réutilisation domestique. Il
est devenu un lieu de bonne communication et de petits banquets entre
les résidents ainsi qu’un forum pour l’éducation des enfants sur
l’économie et l’environnement.
-L’assainissement de l’air de la ville par le contrôle intensif d’une
poussière ultra fine et du dioxyde d’azote. Il y a aussi la réduction de la
pollution de l’air par l’utilisation de plus de voitures vertes tout en
encourageantuneconduiteécologique et faisant de cela unehabitude.
-La ville maintient un environnement propre et sain par le déploiement
des systèmes de contrôle des substances toxiques ou de COV dans le
voisinage, l’instauration d’une culture de rues propres avec les citoyens
mais aussi l’inspection totale de l’amiante dans l’environnement et
l’élimination destoits en amiante.
Et enfin, il faut mentionner le service « u-Green » du projet « Eun-
pyeong u-City». Ce service représente un réseau de capteurs évaluant
des facteurs tels que la qualité de l'eau et de l'air en transmettant ces
informations directement à la Commission des médias et les dispositifs
dansles lieux de vie descitoyens.
6.1.4. Capital humain et social
Le bien-être sans discrimination rend Séoul une ville centrée sur les
personnes. "Séoul Citizen Welfare Standard" est une norme pour les
citoyens de Séoul et est la première norme de bien-être composée à la
35
fois par le gouvernement et les citoyens en Corée55. Elle a été créée pour
les personnes marginalisées qui ne pouvait pas recevoir l'aide sociale de
base à cause de leurs fils ou filles qui ne restent pas en contact pendant
plusieurs de dizaines d’années ou les citoyens à bas revenu qui
dépensent plus de la moitié de leurs revenus pour les loyers des
logements sous-sol. La nouvelle norme de protection sociale porte sur
les cinq domaines à savoir le revenu, le logement, la santé, l'éducation et
les normes de bien-être. Le comité de mise en œuvre de « Séoul Citizen
Welfare standard » composé des représentants des citoyens, de l'équipe
de recherche, des experts et du panel de citoyens "Séoul Welfare Eco»
ont participé à la discussion de la politique de chaque département et de
la conférence « 1000-people » pour la collecte d'opinions finale. Les
idées des citoyens sont devenus les fondements de la protection sociale
standard SéoulCitoyen.
Séoul a aussi décidé de remédier aux limites de u-Séoul qui appliquait
les TIC seulement à l'infrastructure «traditionnelle» de la ville existante.
u-Séoul a amélioré la prestation de services tels que le transport et la
sécurité, mais n'a pas réussi à produire des améliorations matérielles
dans la qualité de vie dont jouissent les citoyens de Séoul. On retrouve
ici le fondement des questions que plusieurs se posent sur le rapport
entre les TIC et les inégalités sociales. Alors Séoul a adopté le projet
« intelligent Séoul 2015 ». Ce dernier est plus axé sur l’humain et
compte créer une relation plus collaborative entre Séoul et ses citoyens.
Séoul est actuellement une ville s’occupant de ses citoyens par le
renforcement de la protection de la classe défavorisé et rétablissement
du systèmepour la mise en place despolitiques sur la vie descitoyens.
L’interaction et l’attraction culturelle à Séoul sont aussi assurées par le
grand nombre de lieux culturels : 71 (théâtres), 285 (salles de concert)
et 148 (musées)56 et le programmeSeoulMate.
55 Séoul, Site du gouvernement métropolitain de Séoul, Bien être, 2014,
http://french.seoul.go.kr/infos-politiques/bien-etre-sante-publique-securite/bien-
etre/1-bien-etre-de-lespoir/
56 Seoul Statistics 2012
36
6.1.5. Mobilité intelligente
Séoul est une ville très accessible. Son infrastructure routière et son
mobilier urbain reflètent cette accessibilité et en même temps la grande
présence de technologies. Pour exemple, la densité des stations de
métro est de 0,59 (stations/km²)57.
La vision de la ville s’inscrit dans une visée de réduction de l’utilisation
de la voiture. De ce fait, plusieurs moyens de transport rendus efficaces
par le biais de TIC sont mis à la disposition des citoyens. Séoul compte 9
lignes de métro, 4 gares, 4 terminaux de navettes, deux grands
aéroports et 361 lignes de transport en commun58. L’intégration des TIC
aux systèmesde transportsest en pleine expansion.
Au niveau du transport en commun, il y a les arrêts de bus u-Shelter
introduits en 200959. Ces derniers offrent aux citoyens une variété de
services intelligents notamment :
-Le « bus route guide » qui est le plus utilisé, un service de cartographie
numérique qui permet aux citoyens de localiser les magasins à
proximité et d'autreséquipements.
-Le service d'information vidéo montrant le départ ou l'arrivée des bus
à l'arrêt de bus avant votre arrêt, une chaine de radiodiffusion de la
circulation qui informe les citoyens sur l’endroit où se trouve un bus
particulier en temps réel ou sur l’heure à laquelle un bus particulier
arriveraà votre arrêt de bus.
-Et enfin des prévisionsmétéorologiques.
57 Idem
58 Séoul, Site du gouvernement métropolitain de Séoul, Transport en commun,
2014, http://french.seoul.go.kr/vie-courante-2/transport/transports-en-
commun/1-bus/
59 ITU-T Technology Watch Report, Smart Cities -Seoul: a case study, (February
2013)
37
Fonctionnalités d’un abribus de Séoul « u-Shelter »
Source : Seoul.go.kr
Source : Seoul.go.kr
En construisant un u-Shelter, qui combine la technologie de
l'information avec des conditions météorologiques et atmosphériques
par le biais de capteurs environnementaux à chacun des arrêts de bus,
les arrêts de bus «intelligents» fournissent aux passagers de bus un
large éventail d'informations de la vie. Grâce à des capteurs, une
caméra, un réseau sans fil et des équipements d'affichage, l’u - abri
représente un nouveau type de l'arrêt de bus pour les citoyens. À Séoul,
les bus de la ville sont l'un des deux moyens les plus communs de
transporten commun avecle métro60.
60 Séoul, Site du gouvernement métropolitain de Séoul, Seoul over all news :
Smart bus stop, Mars 2010, http://english.seoul.go.kr/smart-bus-stops-in-seoul/
38
Il faut aussi mentionner l’application Seoul TOPIS61 qui fournit aux
usagers les trajets de lignes de bus, les heures et les arrêts de départ et
d’arrivée des bus en temps réel. Est aussi dotée d’une fonction de
recherche du « trajet le plus rapide » qui s’appuie sur les conditions de
circulation en temps réel de chaque section de route et compare les
meilleurs trajets et les différents modes de transport comme la voiture,
le bus ou le métro.
Pour ce qui est de la circulation routière, Séoul a un centre de contrôle
de la circulation des autoroutes urbaines qui fournit aux citoyens des
informations routières en temps réel par VMS, Internet ou télécopie afin
de limiter les inconvénients et de fluidifier la circulation sur les grands
axes, dont notamment Naebusunhwan-ro (périphérique intérieur),
Gangbyeonbuk-ro, Olympic-daero, Bukbuganseon -doro,
Bukbuganseoun -doro, Dongbuganseon -doro, et la voie rapide
Gyeongbu.
Les sources de ces informations sont les données collectées et
analysées à l’aide d’un vidéo mètre de haute technologie et d’un système
de caméras de surveillance installées sur les routes. En outre, le centre
met également à la disposition des citoyens, des informations routières
en temps réel, des données vidéo, une fonction de recherche du « trajet
le plus rapide », des informations sur le temps de trajet, des statistiques
et desdonnéessur la circulation.
L’utilisation du transport en commun est aussi rendue facile par la carte
T-money qui est une carte de transport délivrée par « Korea Smart
Card »62. Elle peut être utilisée comme carte de transport et comme
porte-monnaie électronique. C’est souvent la carte utilisée dans la zone
métropolitainede Séoul.
La carte T-Money a aussi été choisie par la ville comme solution
alternative à l’insuffisance de capteurs qui de ce fait ne permettait pas
d’offrir un service ubiquitaire optimal. En effet, Séoul était incapable
61 Séoul, Site du gouvernement métropolitain de Séoul, Informations routières en
temps réel, 2014, http://french.seoul.go.kr/infos-politiques/politique-des-
transports/informations-routieres-en-temps-reel/
62 Séoul, Site du gouvernement métropolitain de Séoul, Transport en commun,
2014, http://french.seoul.go.kr/vie-courante-2/transport/transports-en-
commun/1-bus/
39
d’installer assez de capteurs pour avoir un aperçu de la circulation en
temps réel. Elle a alors décidé d’équiper tous les taxis de la ville d’un
système de paiement électronique (T-Money, une carte qu’on pose sur
un récepteur et qu’on recharge régulièrement).
Un pourcentage de quatre-vingt-quinze pour cent de la population
utilise ce moyen qui s’avère être très commode pour des transactions
ordinaires et même les touristes peuvent l’utiliser. Avec ce système,
Séoul n’a pas de difficulté à collecter des données car il suffisait
d’incluredanschaque terminal un émetteur GPS.
L’autre moyen qui s’est avéré crucial dans la collecte des données est
l’utilisation des smartphones. Ces derniers tout en permettant de mieux
intégrer la perspective citoyenne, ont permis à Séoul de créer les
meilleurs trajets d’autobus de nuit. Pour se faire, la ville s’est basée sur
l’analyse des données exposant les lieux où le nombre d’appels
téléphoniques faits sur un mobile était élevé. Les smartphones
permettentaussi de signaler desdommageset nids-de-poule.
Cependant, Séoul se veut être une ville respectueuse de son
environnement et par dessus tout, axée sur l’humain. Alors, sa vision
concernant la mobilité a fait l’objet de trois valeurs fondamentales à
savoir : «Les gens, le partage, et l'environnement ». Pour y arriver, la
ville tient compte des changements socioculturels actuels tels que le
vieillissement de la population, les changements dans les valeurs des
gens en matière de qualité de vie, le développement de haute
technologie, le changement climatique, l'épuisement des ressources et
les pénuriesd'énergie.
6.1.6. Qualité de vie
Séoul prône le bien être de ses citoyens sans quelconque discrimination.
Elle s’y prend en offrant plusieurs services mais aussi en prenant soin
d’aider les plus démunis et les plus vulnérables à savoir les enfants, les
personnes âgées et celles à mobilité réduite. Par exemple la sécurité est
assurée par le « u-Seoul Safety Service ». Ce service, en vigueur depuis
40
Avril 200863, un service de localisation et la vidéosurveillance pour
informer les autorités et les membres de la famille de situations
d'urgence impliquantdes enfants, les handicapés, les personnes âgées et
celles souffrant de la maladie d'Alzheimer. Aussi, la ville a développé un
dispositif intelligent qui, lorsque son titulaire se retrouve en dehors
d’une zone de sécurité désignée ou pousse le bouton d'urgence envoie
une alerte d'urgence aux tuteurs, la police, les pompiers et les centres de
contrôle de vidéosurveillance. Pour ce même dispositif, la ville soutient
les ménages à faible revenu et les groupes particulièrement vulnérables
en fournissant souvent des dispositifs d'urgence gratuitement ou avec
des rabais importants.
Un autre service de sécurité pour les enfants est offert par la ville, le “U-
Children Safety System”64. Ce dernier fournit des zones de sécurité des
enfants à l’aide d’un réseau maillé d’infrastructures sans fil. Aussi, les
réseaux de vidéosurveillance en temps réel permettent de localiser des
enfantsdisparusle plusvite possible.
La ville est dotée d’un centre d’appels : « Dasan call center » qui est
joignable au 120. Ceux ayant une déficience auditive sont en mesure
d'appeler le centre d'appels grâce à un système de vidéo - appel qui est
aujourd'hui disponible comme une application de l'appareil mobile.
Séoul met l’accent sur la sécurité et le confort en permettant aux
citoyens de signaler facilement tout problème éventuel grâce à
l’application designalement intelligent des problèmesde la ville.
Pour casser la complexité des services intelligents et les rendre plus
accessibles aux citoyens, Séoul a fourni des cours de formation sur les
TIC intelligents depuis 200965 . Ces cours offrent à la fois des
conférences et des cours de TIC Smart City financés par la ville par le
biais d’établissements d’enseignementprivé.
De 2009 à 2011, ces cours destinés aux immigrants, aux personnes à
63 ITU-T Technology Watch Report, Smart Cities -Seoul: a case study, (February
2013)
64 ITU-T Technology Watch Report, Smart Cities -Seoul: a case study, (February
2013)
65 Séoul, Site du gouvernement métropolitain de Séoul, Bien être, 2014,
http://french.seoul.go.kr/infos-politiques/bien-etre-sante-publique-securite/bien-
etre/1-bien-etre-de-lespoir/
41
faible revenu et aux personnes âgées utilisant des appareils intelligents
pour la première fois, ont attiré plus de 47 000 personnes de plus de
2009-2011. Bien que ce ne soit, pour le moment, que des cours basiques
sur l’utilisation de la technologie à puce, ces cours enseigneront des
compétences plus avancées à l'avenir. Ainsi, les citoyens auront plus
d’outilsnécessaires pour améliorer les services de Smart Séoul.
Les dispositifs intelligents ont le potentiel de donner une voix à des
groupes vulnérables, que ce soit des groupes altérés financièrement,
physiquement, ou par les effets du vieillissement et c’est ce potentiel
que Séoul exploite pour assurer une qualité de vie optimale à ses
citoyens.
6.2. Montréal
Le centre-ville de Montréal (à gauche) à proximité du mont Royal (à droite).
Source : Wikipédia66
Montréal, la plus grande ville de la province de Québec, est située dans
les basses-terres du Saint-Laurent, au Sud du Québec au Canada, plus
précisément à la jonction du fleuve Saint-Laurent et de la rivière des
Outaouais. Elle est délimitée au Sud par le lac Saint-Louis, les rapides de
Lachine, le bassin de la Prairie et le fleuve Saint-Laurent. Au Nord, elle
66Wikipédia, L’encyclopédie libre, Montréal, Août 2015,
https://fr.wikipedia.org/wiki/Montr%C3%A9al consulté le 30 juillet 2015
42
est baignée par le lac des Deux Montagnes puis par la rivière des
Prairies. Sa population est de4 millionsd’habitants en 201367
La municipalité de ville de Montréal s'étend sur une aire de 359,96 km2.
Elle enclave les municipalités de Montréal-Est, Mont-Royal, Hampstead,
Côte-Saint-Luc, Montréal-Ouest et Westmount et partage des frontières
terrestres dans le West Island avec Beaconsfield, Baie-d'Urfé, Dorval,
Dollard-Des Ormeaux, Kirkland, Pointe-Claire, Sainte-Anne-de-Bellevue
et Senneville68.
Aux débuts de la colonie, cette dernière était très bien située pour jouer
un rôle de comptoir de commerce important avec la navigation comme
le moyen de transport le plus efficace. Montréal se trouve parmi les
grandes villes qui doivent leur naissance et leur développement à la
présenced’un port.
Plusieurs facteurs ont permis à Montréal d’avoir le statut de grande ville
d'Amérique du Nord. Tout d’abord, mentionnons ses atouts
géographiques car elle est située au croisementde plusieursrivières69.
Par la suite se présentent les multitudes d’initiatives communautaires
qui se sont développées à partir des années 60 et se traduisant
aujourd'hui par une plus grande vigilance des citoyens dans les
interventions sur la ville, le développement économique local, la
protection desmilieux devie et celle du patrimoineurbain.
Il faut aussi prendre en considération la fertilité des terres de la grande
plaine qui entoure Montréal donc la région était destinée à devenir un
important bassin de population justifiant une grande ville pour le
desservir.
67 Montréal International, Le grand Montréal, Le pouvoir de vous faire réussir,
facteurs d’attractivité, 2013-2014, http://www.montrealinternational.com/wp-
content/uploads/2013/10/Montreal-International-Facteurs-d-attractivite2013-
2014.pdf
68Wikipédia, L’encyclopédie libre, Montréal, Août 2015,
https://fr.wikipedia.org/wiki/Montr%C3%A9al consulté le 30 juillet 2015
69Collectif L'autre Montréal, Des villages à la métropole : circuit de découverte
urbaine sur l'évolution de Montréal,
http://bv.cdeacf.ca/bvdoc.php?no=2005_04_0511&col=EA&format=htm&ver=old
43
Et enfin, les nombreux évènements d’envergure que la ville a accueilli
comme par exemple l’exposition universelle de 1967, les Jeux
olympiques d'été de 1976 et accueille chaque année, le Festival
Montréal en lumière, les FrancoFolies, le Festival international de jazz
de Montréal, le festival Justepour rire, et bien d'autres70.
Actuellement, Montréal constitue un centre majeur du commerce, de
l’industrie, dela culture, dela financeet des affaires internationales.
Actif de Montréal
Source : ville.intelligente.montreal.ca
6.2.1. Compétitivité71
Montréal occupe le premier rang dans le classement des 20 plus
grandes métropoles nord-américaines pour la compétitivité des coûts
70 Wikipédia, L’encyclopédie libre, Portail Montréal : Présentation, Août 2013,
https://fr.wikipedia.org/wiki/Portail:Montr%C3%A9al/Pr%C3%A9sentation
71 Toutes les données statistiques proviennent de Montréal International, Le
grand Montréal, Le pouvoir de vous faire réussir, facteurs d’attractivité, 2013-2014,
http://www.montrealinternational.com/wp-content/uploads/2013/10/Montreal-
International-Facteurs-d-attractivite2013-2014.pdf sauf indication du contraire.
44
d’exploitation. Cette compétitivité est soutenue par des coûts modérés
concernantla main-d’œuvre, leloyer et l’électricité.
Même si les salaires à Montréal sont plus bas que certaines grandes
villes, les employés bénéficient toutefois d'un niveau de vie parmi les
plus élevés et les employeurs de faibles charges sociales obligatoires. En
outre, la ville offre une forte culture d’entrepreneuriat car elle se situe
dans un pays où le nombre de procédures et de jours nécessaires pour
lancer unenouvelleentreprisesontles moinsélevés.
Il faut aussi mentionner le système bancaire canadien qui est perçu
comme le plus sain des pays du G7 (Global Finance Magazine, avril
2012) et le plus solide (Forum économique mondial, 2011). Pour
rehausser son indice de compétitivité la ville compte encourager les
entrepreneurs, attirer les talents d'ailleurs, favoriser l’entrecroisement
entre les milieux de la recherche, de l'industrie, du capital-risque, des
investisseurset desentreprisesen démarrage.
Montréal se transforme alors en laboratoire pour investir dans les
talents locaux et développer avec ces derniers des solutions
technologiques. Par la suite, les solutions technologiques pourront être
exportées mais aussi créerontet préserverontdesemploislocaux72.
6.2.2. Gouvernance (participation)
Les Montréalais ont montré au cours de l’histoire leur fort esprit
communautaire et leur volonté d’être au courant des décisions prises
par les élus73. C’est là une exigence de transparence qui dorénavant est
une des priorités de la ville avec l’accord aux citoyens d’un accès aux
informations administratives comme les débats publics et les
indicateurs de performance.
L’administration montréalaise a pour vision de faire parti du peloton de
tête des villes intelligentes. Elle a alors a pris plusieurs mesures dans le
72 Ville de Montréal, Stratégie, Des interventions structurantes,
http://villeintelligente.montreal.ca/strat%C3%A9gie
73 Collectif L'autre Montréal, Des villages à la métropole : circuit de découverte
urbaine sur l'évolution de Montréal,
http://bv.cdeacf.ca/bvdoc.php?no=2005_04_0511&col=EA&format=htm&ver=old
45
but de mieux relever les défis technologiques que pose la transition vers
la ville intelligente. De ce fait, elle s’est fixée quatre axes d’intervention à
savoir collecter, communiquer, collaborer et coordonner74.
C’est alors dans cette visée qu’ont été créés, en 2014, le Bureau de la
ville intelligente et numérique (BVIN)75 et le Service de performance
organisationnelle (SPO), afin de soutenir la transition. En plus, un
nouveau directeur TI a été embauché pour appuyer le directeur du BVIN
qui possèdeégalement uneimportanteexpérience dansle domaine.
Le mandatdu Bureau dela ville intelligente est le suivant:
-Une transparence dans sa gestion et l’ouverture des données en
libérant de manière massive les données mais aussi en mettant ces
donnéesen valeur avec des outils devisualisation efficaces.
- Le développement d’une plateforme web et d’applications mobiles
dans le but de vulgariser de l’information en temps réel aux citoyens. En
plus, elle doit fournir des infrastructures de réseaux filaires et sans fil
(Wi-Fi) à large bande et mettre en place des centres locaux
d’apprentissageet de création en nouvellestechnologies.
- La fourniture de services publics numériques en développant des
services intelligents de gestion et ajoutant une version numérique des
services publicsà la version traditionnelle(311).
-Un encouragement de l’industrie en plus d’une stimulation de
l’innovation et de la créativité. Il s’agit à ce niveau d’accompagner et de
soutenir les entreprises technologiques en démarrage (start-ups) mais
aussi de favoriser l’usage du domaine public comme laboratoire pour
mettre à l’essai des solutionsnovatrices à des défismunicipaux.
Pour décréter ce mandat, le Bureau de la ville intelligente a mis
l’emphase sur son quatrième axe d’intervention qui est l’écoute de la
population. Il a donc procédé à une multitude de consultations
74Ville de Montréal, Montréal ville intelligente et numérique, Stratégie montréalaise
2014-2017,
http://villeintelligente.montreal.ca/sites/villeintelligente.montreal.ca/files/strategi
e-montrealaise-2014-2017-ville-intelligente-et-numerique-fr-amendee.pdf
75Idem
46
publiques, à 4 sondages et de discussions, à l’analyse des requêtes
soumises au service 311, à la collecte de suggestions citoyennes, à la
consultation d’étude de cas sur les grandes villes et à l’analyse de
projets en cours. Cela a permis de mieux cerner les enjeux et ainsi
déterminer les actions prioritaires dans sa transition vers la ville
intelligente.
6.2.3. Environnement (Ressourcesnaturelles)
La ville de Montréal regorge de ressources naturelles à savoir des
ressources bleues (133 km de rives), des ressources vertes (1 200 parcs
locaux et 18 grands parcs, 1 200 000 arbres publics) et 10 éco
territoires76. Consciente des menaces auxquelles sont exposées ses
ressources naturelles et des problèmes de changements climatiques, la
ville s’engage à augmenter la performance environnementale du parc de
véhicules conventionnels77. Elle compte y parvenir en remplaçant 300
automobiles sous-compactes ayant atteint leur durée de vie utile par
des véhicules éco énergétiques avec un bénéfice environnemental
reconnu, en intégrant aux véhicules existants des technologies de pointe
avec une efficacité reconnue et en formant les chauffeurs à la conduite
écologique.
Dans la même visée de protection de l’environnement, Montréal veut
encourager l’électrification des transports en acquérant des véhicules
électriques ou hybrides rechargeables et en installant des bornes de
recharges pour ces derniers78. La ville s’engage aussi à pratiquer
l’agriculture urbaine pour en faire bénéficier la collectivité, à instaurer
des mesures de récupération et de recyclage et enfin à proposer
l’adoption de règles favorisant l’intégration harmonieuse en milieu
urbain d’appareils de production d’énergie verte (éoliennes, panneaux
solaires et autres).
76 Ville de Montréal, Le plan de développement durable de la collectivité
montréalaise. 2010-2015, 117 pages,
http://servicesenligne.ville.montreal.qc.ca/sel/publications/PorteAccesTelecharge
ment?lng=Fr&systemName=72135795&client=Serv_corp
77 Idem
78 Idem
47
6.2.4. Capital humain et social79
La richesse en capital humain et social qu’a Montréal est l’un des
facteurs qui lui confèrent son statut de grande ville. Elle dispose de
plusieursétablissements d’enseignement :
-6 établissements universitaires à vocation générale à savoir l’université́
Concordia, l’université McGill, l’université́ de Montréal, l’université de
Sherbrooke-Campus de Longueuil, l’université du Québec à Montréal
(UQAM) et la TÉ LUQ (Télé-université),
-2 établissements en gestion et en administration publique (École
nationale d’administration publique(ENAP)et HEC Montréal),
-3 établissements en génie et en recherche scientifique : l’école de
technologie supérieure (É TS), l’école Polytechnique de Montréal et
l’institut national de la recherche scientifique (INRS).
En second plan, il faut mentionner sa culture de créative et innovante
avec 7 % des travailleurs œuvrant dans les secteurs de haut savoir. Ce
taux est comparable à ceux de Dallaset San Diego.
Montréal est reconnue pour son multiculturalisme (40 000 nouveaux
immigrants chaque année), son environnement propice pour les
employeurs dans les secteurs de la haute technologie, et sa main
d’œuvrecosmopolitehautementqualifiée.
Cependant, la ville ne veut pas s’en tenir cette renommée, elle veut bien
plus. De ce fait, elle prône l’innovation avec des « laboratoires
d'innovation publique » qui rassembleront les citoyens et les
entreprises qui veulent mettre à l’essai de nouveaux services publics. Et
cela à proximité de leurs résidences ou dans le réseau des bibliothèques.
Les Montréalais seront invités à des ateliers pour prendre connaissance
des outils numériques.
79 Toutes les données statistiques proviennent de Montréal International, Le
grand Montréal, Le pouvoir de vous faire réussir, facteurs d’attractivité, 2013-2014,
http://www.montrealinternational.com/wp-content/uploads/2013/10/Montreal-
International-Facteurs-d-attractivite2013-2014.pdf sauf indication du contraire.
48
Aussi, Montréal se base sur l’esprit communautaire des montréalais
pour organiser des discussions et en même temps cerner les actions à
prioriser. Dans cette perspective, la ville a effectué des sondages et
discussion dont les comptes rendus sont disponibles dans son
documentdestratégie de ville intelligente.
6.2.5. Mobilité intelligente80
La grande panoplie d’infrastructures de transport fait de Montréal un
lieu grandement accessible. On retrouve à Montréal 3 aéroports dont 2
internationaux :
L’aéroport international Montréal-Trudeau avec 14 millions de
passagers en 2012, l’aéroport international Montréal-Mirabel (cargo) et
l’aéroport Montréal Saint-Hubert Longueuil. Aussi, le port de Montréal
est parmi les plus achalandés en Amérique du Nord. Il est relié à 100
payset affiche un trafic annuel28,4 M detonnesmétriques en 2012.
En outre, la ville compte un système de transports en commun efficace
avec sa société de transport (STM) reconnue comme l’une des
meilleures en Amérique du Nord (American Public Transportation
Association, 2010). Cette efficacité résulte d’un actif en infrastructures
de transport en commun évalué à 68 stations de métro sur 4 lignes (un
réseau de 71 km), 51 stations de train de banlieue sur 5 lignes et 220
lignes d’autobus à savoir 31 lignes express, 23 lignes de nuit et 13
navettes spécialisées. Le réseau de bus est composé d'environ 9000
arrêts d’autobuset deplusde 3035 abribus81.
La mobilité intelligente suppose de repenser la mobilité avec une vision
s’inscrivant dans celle du développement durable et ayant avec pour but
ultime l’amélioration dela qualité de viedes citoyens.
80 Toutes les données statistiques proviennent de Montréal International, Le
grand Montréal, Le pouvoir de vous faire réussir, facteurs d’attractivité, 2013-2014,
http://www.montrealinternational.com/wp-content/uploads/2013/10/Montreal-
International-Facteurs-d-attractivite2013-2014.pdf sauf indication du contraire.
81 Ville de Montréal, Transport collectif, Autobus, Un important réseau d’autobus
pour se rendre partout à Montréal,
http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=8957,99635642&_dad=portal&_sc
hema=PORTAL
49
Tout comme la majorité des régions métropolitaines, Montréal se
mobilise fortement autour des enjeux de mobilité durable sur le
territoire, tant du côté des institutions locales que celles régionales. De
ce fait, la Ville s’est dotée d’un plan de développement durable qui
illustre clairement cette mobilisation82.
Elle a aussi inclus la mobilité dans sa stratégie de ville intelligente et
numérique et quelques mois plus tard, mis en place un Centre de
gestion de mobilité urbaine (CGMU). Ce dernier vise la gestion des feux
de circulation en temps réel, l’amélioration de la circulation des
autobus, la surveillance du réseau routier, l’optimisation des
interventions et de la circulation en cas d’urgence, l’échange
d’information et la communication rapideavecles partenaires.
Parallèlement, la ville s’est munie d’un Plan stratégique des systèmes de
transport intelligents (STI) via lequel elle prévoit « rendre les
infrastructures existantes plus efficaces, plus fiables et plus écologiques
sans nécessairementavoir à [les] modifier »
Dans le cadre de mobilité intelligente il ne faut pas omettre le système
de paiement par la carte OPUS qui est une carte à puce sur laquelle tous
les titres de transport de la société de transport de Montréal peuvent
être chargés sauf exception du titre de groupe qui est exclusivement
offert sur billet83. Les passagers en enregistrant leur carte à puce
fournissent des informations que la ville peut collecter, analyser et ainsi
fournir desservices efficaces.
En outre, il y a l’application STM qui permet de vérifier les horaires de
bus et de métro, les trajets et même les modifications de trajets en cas
de travaux.
82 Julien Benoît, Les défis de gestion dans le pilotage de la ville intelligente, le cas de
la mobilité intelligente à Montréal, Décembre 2014, 77 pages,
http://www.researchgate.net/profile/Jules_Benoit/publication/273141463_LES_D
FIS_DE_GESTION_DANS_LE_PILOTAGE_DE_LA_VILLE_INTELLIGENTE__LE_CAS_DE_L
A_MOBILIT_INTELLIGENTE__MONTRAL/links/54f9de870cf25371374ffd5f.pdf
83 Société de Transport de Montréal, Carte Opus et autres supports, 1997-2015,
http://www.stm.info/fr/infos/titres-et-tarifs/carte-opus-et-autres-supports
50
Et enfin, mentionnons le mode de déplacement par le biais des « smart
fortwo car2go ». Elles sont parfaites pour la conduite urbaine vu leur
petite taille et leur agilité et rendent le stationnement facile. En plus,
elles sont écologiques, facilement accessibles et facile à conduire. Les
utilisateurs ont juste besoin d’une carte membre pour déverrouiller le
véhicule. Il y a aussi un site web à la disposition des utilisateurs pour
réserver à l’avance ou s’informer84.

6.2.6. Qualité de vie
Montréal est reconnue pour son efficacité́ nord-américaine et son
charme à l’européenne. Elle est pour les travailleurs et leur famille, le
meilleur des deux mondes. En effet, les logements y sont abordables
avec un prixqui est de2O % moinschers qu’à Toronto ou Vancouver.
Aussi, l’environnement dans la ville n’est pas dépourvu de sécurité. Pour
preuve, on y retrouve les plus faible taux d’homicides (1,3 par 100 000
habitants) des 20 plus grandes métropoles d’Amériquedu Nord (4,7 par
100 000 habitantsen moyenne)en 2012.
Les citoyens jouissent de services publics performants (service
téléphonique joignable au 311) et accessibles avec des soins médicaux
essentiels gratuits pour les citoyens canadiens et les résidents
permanents, des frais de scolarité les plus faibles en Amérique du Nord
et unegrandeégalité deschances.
84 CAR2GO Canada Ltd, La spontanéité sur roues, le concept car2go, 2015,
https://www.car2go.com/fr/montreal/a-propos-de-car2go/
51
VII. Analyse des données collectées
À la suite des deux études de cas, nous avons pu cerner les stratégies
utilisées par les deux villes Montréal et Séoul dans leur transition vers la
ville intelligente. Ces stratégies sont illustrées dansles graphes ci-après.
7.1. Stratégie de Séoul
Ville axée sur l'humain et sa
qualité de vie tout en
développant sa culture par le
biais de l'innovation.
Utilise les TIC et l'innovation
pour assurer la qualité de vie,
offrir les services et
promouvoir le tourisme.
Les services intelligents
dotés de capteurs permettent
de collecter des données
Ces données sont mises à la
dispostion des citoyens et le secteur
privé pour une participation
citoyenne et des opportunités pour
les entreprises
La ville peut alors mieux
répondre aux besoins de ses
citoyens et parallèlement
gagner en compétitivité
52
Source : Nahyssa Rose Rabé Harou, 2015
7.2. Stratégie de Montréal
Source : stratégie montréalaise 2014-2017, ville intelligente et numérique.
La comparaison des deux stratégies montre que celle de Séoul a deux
éléments dans son maillon central : le citoyen et la technologie qui
permet d’assurer une qualité de vie au citoyen. En outre, ce n’est que
récemment que la ville de Séoul a instauré le programme axé sur
l’humain. Et cela pour casser l’image de ville à caractère exclusivement
technologique qu’elle affichait.
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Activité de synthèse_RABN13599008

  • 1. Université duQuébec àMontréal Baccalauréat enUrbanisme Montréal le 19 Août 2015 EUT 6480 Activité de synthèseen urbanisme Sujet : Comment certaines villes nouvelles contemporaines intègrent-elles le discours sur la ville intelligente dans leurs pratiques urbanistiques ? Nahyssa Rose Rabé Harou RABN13599008 Travail présenté à : Yona Jébrak
  • 2. 1 TABLE DES MATIÈRES I. BIBLIOGRAPHIE DÉTAILLÉE..................................................................... 2 II. REVUE DE LA LITTERATURE ETDEFINITION DE LA PROBLEMATIQUE............................................................................................. 9 2.1. Les technologies de l’informationet de la communication contre les maux urbains................................................................................. 9 2.2. L’origine des villes intelligentes........................................................ 10 2.3. Villes intelligentes,que sont-elles exactement ?......................... 12 2.3.1 Visions......................................................................................................12 2.3.2 Caractéristiques................................................................................... 14 2.4. Des exemples de services intelligents............................................. 15 III.PROBLEMATIQUE :QUESTION DE RECHERCHE,OBJECTIFS DE RECHERCHE...................................................................................................... 19 IV. APPROCHE CONCEPTUELLE.................................................................. 20 V. METHODOLOGIE DU TRAVAIL............................................................... 24 5.1 Méthode de collecte de données........................................................ 24 5.2 Les considérations éthiques................................................................ 25 5.3 L’approche conceptuelle....................................................................... 25 5.4 Les études de cas (Choix du terrain)................................................ 26 5.5 Méthode d’analyse des données collectées.................................... 27 VI. PRÉSENTATION DES ÉTUDES DE CAS................................................ 28 6.1. Séoul........................................................................................................... 28 6.2. Montréal.................................................................................................... 41 VII.ANALYSE DES DONNEES COLLECTEES ............................................. 51 7.1. Stratégie de Séoul................................................................................... 51 7.2. Stratégie de Montréal........................................................................... 52 VIII.CONCLUSION........................................................................................... 53 IX. BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................... 54 *Le texte bleu en italique représente les parties introduisant l’idée suivante. Mes remerciements à Yona Jébrak pour m’avoir guidée tout le long.
  • 3. 2 I. Bibliographie détaillée 1.1. Villes intelligentes un bref survol : DocumentPDF Documentpréparépar l’Institut Technologies de L’information et Sociétés (ITIS) 14 octobre 2011, réviséle23 mars2012 L’auteur introduit avec la grande place qu’occupent les technologies de l’information et des communications au niveau de la gestion des grandesvilles. Il évoque comment les TIC sont de grands vecteurs de changement économique et social et comment leur intégration à travers la ville intelligente permetde répondreàplusieursdéfis. Le document définit le concept de ville intelligente en expliquant qu’une ville ne devient pas intelligente juste par un système de gestion intelligente des infrastructures mais en gérant l’ensemble de ses services dans une logique de centralisation donc une ville intelligente se définitpar plusieurscaractéristiques. Ensuite le document énonce le besoin de plus en plus grand pour les villes de se développer de manière intelligente et la démarche à suivre pour y parvenir. À ce niveau, il est évoqué la nécessité d’intégrer les solutions de la ville intelligente dans tous les grands projets d’aménagement et de développement économique par le biais de municipalitéset gouvernement. Le document donne des exemples d’initiatives dans différentes villes pour montrer le vaste champ de possibilités. Par exemple le « car floating data » à Minneapolis et Shanghai ; le City Wall à Helsinki qui permet une vulgarisation d’événements dans un espace public ; « l’Urban Mobs » en France qui permet de cartographier ou de présenter visuellement des données recueillis par le biais de téléphones mobiles et dans la même visée il y a « City Sense » à San Francisco puis City Scan auxEtats-Unis. Plus loin dans la lecture il y a la présentation d’IBM et les différentes villes qui travaillent avec cette entreprise (Singapore, New York,
  • 4. 3 Nouveau Mexique, Nairobi qui est sur le point d’avoir des subventions etc.) Le document présente la situation à Québec en énonçant que si le Québec voudrait devenir une ville intelligente il devrait prendre en compte les réseaux existants. Les quelques initiatives déjà présentes autour desquelles pourrait s’articuler une ville intelligente sont aussi mentionnées : Carte Opus pour le transport, le réseau Wi-Fi de ZAP Québec, La carte interactive de la ville… Il y a aussi le rôle de l’Université Laval qui est abordé avec plusieurs chercheurs et experts qui pourront appuyer les projets qui à l’avenir seront envisagés. Le texte évoque aussi le rang de Québec au sein du « ICF Intelligent Community »où le Québec se classe parmile « top 7 community ». Enfin le document explique qu’il faut passer par la planification, la gestion et l’administration pour atteindre l’objectif de ville intelligente où les priorités sont d’assurer un milieu plus sain, plus sécuritaire et plusviable aux citoyens. 1.2. LA TRIBUNE EntrevueavecOlivier Mongin "Il faut réfléchir aux conséquences sociales de laville intelligente" Proposrecueillis par DominiquePialot | 10/11/2014, 7:52 - 1518 mots http://www.latribune.fr/regions/smart- cities/20141110tribeff7aee3e/il-faut-reflechir-aux-consequences- sociales-de-la-ville-intelligente.html Lors de son entrevue, Olivier Mongin affirme que la ville intelligente peut être l'occasion de repenser le lien entre le public et le privé mais aussi les conditions de l'accès aux espaces publics, etc. Il mentionne le fait que la question de la connexion et des accès occupe une place centrale au niveau de la ville intelligente. Il n’omet pas aussi de poser des questions que soulève cette notion de ville intelligente comme celle de la justice sociale: Une ville plus connectée permet elle de maximiser la mixité, l’équité sociale?
  • 5. 4 Pour lui l’échelle de ville intelligente qui se limite à une partie de la ville entraine un enclavement. Il affirme aussi qu’il n’existe pas de modèle de ville intelligente et que le paysage est un élément primordial. 1.3. Politecnico di Torino Porto Institutional Repository [Article] New challenges in the evaluation ofSmart Cities LombardiP. (2011). New challenges in the evaluation of Smart Cities. In: NETWORK INDUSTRIESQUARTERLY, vol. 13 n. 3, pp. 8-10. -ISSN 1662- 6176 This version is available at: http://porto.polito.it/2439192/since: September 2011 Publication: Dr. MarcLaperrouzaEditor-in-Chief, NIQand Managing Editor, CRNISenior Research Associate, EPFLODY 117, Station 51015 Lausanne, Switzerland L’auteur aborde en premier lieu l’absence de définition concrète des innovations concernant les technologies de l’information et de la communication. Puis il explique le modèle d’évaluation des villes intelligentes présenté par Lombardi et al. (2011). À la suite il décrit les composantes de la ville intelligente. À ce niveau il aborde les dimensions qu’on y retrouve. Il y a celles reliées à l’humain, la participation, les ressources naturelles, la qualité de vie et la compétition. L’auteur mentionne aussi l’évaluation de la performance de villes par le biais d’indicateurs. Ensuite il parle aussi de l’évaluation de la vision des villes de l’union européenne et enchaîne avec une comparaison entre une ville connectée, une ville de l’entrepreneuriat, une ville pionnière et une ville habitable. Il conclut avec les résultats de l’évaluation qui montre que la ville de l’entrepreneuriat est la plus priorisée donc l’innovation et la créativité sont nécessaires pour cette ville.
  • 6. 5 1.4. SCIENCE - L'AVENIR DE LA LITUANIE ISSN 2029-2341print/ISSN 2029-2252en ligne K. Šešelgis Readings2014 Critical Aspects ofa Smart City Matas Šiupšinskas(Lithuania) 2014 6 (3): 333-339 http://www.mla.vgtu.lt Cet article permet de discuter du concept de ville intelligente et d'identifier les caractéristiques essentielles de ce phénomène. Selon cet article, le concept de ville intelligente n’est pas un nouveau paradigme pour l'avenir du développement urbain, mais plutôt un outil utilisé pour faire le marketing des technologies de l’information et de la communication. Le texte attire l'attention sur le fait que les propositions de la ville intelligente ne cachent pas leur perception de l'avenir utopique et l'aspiration utilisée dans la technologie pour transformer radicalement l'environnementurbain. 1.5. TeMA Journalof Land Use Mobility and Environment SMARTCITIES: RESEARCHES, PROJECTSAND GOOD PRACTICESFOR THE CITY ; 1 (2013) Romano Fistola ; Smart City:Thinking about Urban Intelligence, Web: www.tema.unina.it L’article commence par définir ce qu’est une « smart city » en affirmant que cette dernière est une ville où les ressources sont accessibles via une infrastructure de réseau de télécommunication efficace. Puis la différenceentrela smart city et la ville intelligente est soulevée. Le terme smart désigne un potentiel pour résoudre un problème alors que l’adjectif « intelligente » lui désigne un potentiel de développement d’actions pour atteindre la résolution de problèmes. L’auteur parle aussi de sensibilité de la « smart city » qui se scinde en deux types : une technologique et une sociale. Il affirme aussi que le croisement de ces
  • 7. 6 deux sensibilités donne les capteurs anthropiques représentés par les personnesquiutilisent les « smartphones », tablettes etc. Une partie de l’article est consacrée à l’explication d’éléments à considérer lors de l’étude de villes intelligentes comme par exemple l’approche holistique, la nécessité de développer de nouveaux développements dans la planification de la ville pour gouverner efficacement etc. Puis il y a l’évolution des villes qui va de la ville préindustrielle à l’actuelle ville qui souffre des impacts de la technologie. Cette présentation temporelle de la ville permet de constater que l'élément du processus de gouvernement qui tend à une baisse constante dans les différentes étapes de l'évolution est le temps. Ce temps est de zéro dans la ville intelligente. Dans cet article, les réflexions permettent de statuer qu’il est important de dévier de la « smart city » et de se diriger plus vers le domaine des sciences urbaines dans le but de retrouver le rôle planificateur et innovateur de référence dans la proposition d'actions complexes utiles au gouvernement dans les transformations urbaines et territoriales durables. 1.6. TeMA Journalof Land Use, Mobility and Environment 1 (2013)5-17 Print: ISSN 1970-9889, e-ISSN 1970-9870 DOI: 10.6092/1970- 9870/1536www.tema.unina.it TOWARDS AN URBAN PLANNERS’PERSPECTIVE ON SMARTCITY1 ROCCOPAPAa, CARMELA GARGIULOb, ADRIANAGALDERISIc Cet article aborde le sujet controversé de la Smart City, à partir de l'examen de la littérature italienne et internationale scientifique qui, depuis les années quatre-vingt aux années quatre-vingt dix, a été largement axée sur les TIC et leurs impacts sur le développement urbain. Par la suite, l'accent est mis sur le grand débat sur les villes intelligentes qui a été en développement depuis le début des années 2000 et sur les nombreuses initiatives institutionnelles jusqu'à maintenant mis en
  • 8. 7 œuvrepar l'Union européennepour laconstruction dela Smart City . Pour finir, l'article met en évidence la manière dont une définition commune du terme est toujours manquante et les approches actuelles de la question sontencore très hétérogènes. Il souligne, au contraire, le rôle-clé que la planification urbaine, la terre sur une approche holistique pour le développement de villes, devrait jouer dans la coordination et l'intégration des politiques urbaines adressée à la constitution d'uneSmartCity. 1.7. La ville de demain : intelligente,résiliente,frugale, post-carbone ou autre Une synthèse documentaire Réalisée par Robert Laugier, ingénieur consultant indépendant http://laugier.robert.free.fr/ robert-laugier@orange.fr Mars2013 ; pp 3 à 7 Ce document présente les différents concepts de ce que sera ou peut- être la ville de demain. Les différents concepts étant la ville intelligente, la ville frugale, la ville résiliente et la ville en transition ou post-carbone. Par la suite on a d’autres concepts qui sont proposés. Prenons la ville intelligente qui est notre sujet d’étude. Le document présente les objectifs de ce type de ville qui représentent les caractéristiques de la ville intelligente notamment permettre une approche systémique qui se heurte à la prédominance d’approches traditionnelles, répondre à un objectif de réduction de l’utilisation de ressources et mettre le citoyen au cœur des dispositifs par la diversification de services mais aussi en utilisant ce dernier pour lacueillette de données. Le document présente l’approche systémique où on note la présence de six systèmes centraux qui peuvent être rendus plus intelligents donc la ville à son tour plus intelligente. L’auteur aborde aussi les solutions proposées dans la ville intelligente. Ces solutions passent par des réseaux intelligents. Ensuite, des enjeux sont mentionnés : l’Attractivité concernant la compétitivité et la satisfaction des citoyens, un enjeu d’ordre politique et social vu que la ville doit être ouverte et non
  • 9. 8 privatisée et enfin la question du financement. Enfin les failles de la ville intelligentes sont présentées avec les TIC qui émettent des GES, la vulnérabilité des réseaux, le risque de perdre l’intimité avec les donnéescollectées etc. 1.8. J KnowlEcon (2013)4:217–231 DOI10.1007/s13132-012- 0089-4 Smart City Reference Model: Assisting Planners to Conceptualize the Building of Smart City InnovationEcosystems Sotiris Zygiaris Received: 9 January 2012/Accepted: 12 January 2012/Published online: 8 March2012 # Springer Science+BusinessMedia, LLC 2012 Cet article présente un examen des caractéristiques intelligentes de l'écosystème de l'innovation qui décortiquent les notions de la ville intelligents dans des couches vertes, interconnectés, instrumenté, ouvertes, intégrées, intelligentes et innovantes qui composent le concept desmart city. L’article décompose la smart city en couches. Selon l’article, ce type de conceptualisation pourrait être utilisé par les urbanistes pour définir la disposition conceptuelle d'une ville intelligente. Les cas de villes intelligentes, comme Barcelone, Edimbourg et Amsterdam sont examinés pour évaluer leur intégralité par rapport au modèle de référenceSmart City. 1.9.Neves, B.B. (2009)‘Are digital cities intelligent? The Portuguese case’, Int. J. Innovationand Regional Development, Vol. 1, No. 4, pp.443–463. Ce document présente d’abord le fait qu’une ville numérique entraine une réorganisation de la ville par le biais de technologie numérique. Ensuite il traite de l'étude de deux villes numériques portugaises, à la lumièrede l'émergencedu conceptde villes intelligentes.
  • 10. 9 Alors, en se demandant si une ville numérique peut être considérée comme intelligente, le document conclue que les villes numériques contribuent au développement de l'intelligence urbaine/régionale c’est- à-dire qu’elles peuvent être des partenaires de villes des projets intelligents car elles préparent le terrain pour une ville de pointe (sur la base de la participation , l'interaction , l'apprentissage , l'innovation , la créativité et la compétitivité ) avec un capital social, économique et intellectuel collectif . II. Revue de la littérature et définition de la problématique 2.1. Les technologies de l’information et de la communication contre les maux urbains. Depuis le Paléolithique, l’ascension technologique a joué un rôle majeur dans la naissance et la croissance des villes1. De nos jours les villes gagnent de plus en plus en taille : 80 % de la croissance démographique de la planète se fera en villes2. On assiste alors à une urbanisation massive connue sous le nom de révolution urbaine3 mais aussi à une forte empreinte écologique de ces grandes villes car depuis 1966, la pression exercée sur les ressources naturelles a doublé4. De ce fait, les villes sont confrontées à des problèmesde gestion et dechangements climatiques. 1Wikipédia, Technologie, http://fr.wikipedia.org/wiki/Technologie 2 Dominique Tabutin, La ville et l’urbanisation dans les théories du changement démographique, Université Catholique de Louvain, Février 2000, https://www.uclouvain.be/cps/ucl/doc/sped/documents/WP6.pdf 3 Francis Pisani, Voyage dans les villes intelligentes : Entre datapolis et participolis, Netexplo, Mars 2015, http://data.over-blog- kiwi.com/0/73/87/12/20150402/ob_955cef_ob-094dfc-pisani- voyagedanslesvillesin.pdf 4 World Wildlife Fund, Notre mieux-être et notre prospérité dépendent de la nature, Rapport planète vivante 2012, http://www.wwf.ca/fr/nouvelles/publications/rapport_planete_vivante_2012.cfm
  • 11. 10 En parallèle, a lieu une autre révolution, celle des technologies de l’information. On passe d’une époque où les individus recevaient des informations par le bouche-à-oreille et par le biais de lettres, la radio et la télévision ou les éditeurs de journaux et de livres, à une époque où presque tout est numérisé. Pour alors pallier à ces maux urbains (problèmes environnementaux et de gestion) tout en favorisant leur propre développement, les villes ont de plus en plus recours à la technologie de l’information et de la communication5. Cette dernière a permis la transition vers l’époque actuelle où les humains comme les objets ont tous une "ombre informationnelle"quifacilite toute action sur la couche physique6. On assiste alors à la transformation des tissusurbains avec pour vecteur la technologie comme l’a mentionné S.Giedon dans sa fameuse anthologie (La mécanisation au pouvoir, 1947) 7. Cela entraîne alors unenouvelle manièredepenser les villes : les villes intelligentes. 2.2. L’origine des villes intelligentes La mention de villes intelligentes nous fait directement penser à la technologie. Tous les documents portant sur ce thème (exemple : Sandra Evrard, 2014) abordent en détail l’intégration de la technologie aux moyens de gestion des villes. Cependant, rares sont ceux qui présentent de manière détaillée, l’origine de ce concept. D’où est venue cette idée de ville intelligente ? Pour retracer le fil historique de la ville intelligente, l’ouvrage de Fabien Pfaender, MonZen Tzen, XiuLin Sun, and WangGen Wan : De la ville intelligente à la ville complexe remonte à l’émergence du numérique 5 Article 19, Technologies de l’information et de la communication et nouveaux médias, http://www.article19.org/pages/fr/icts-new-media.html 6 Francis Pisani, Voyage dans les villes intelligentes : Entre datapolis et participolis, Netexplo, Mars 2015 7 Serge Wachter, La ville interactive: l'architecture et l'urbanisme au risque du numérique et de l’écologie, L’harmattan, 2010.
  • 12. 11 dans les années 1980. Cette époque suivie de l’explosion de l’usage d’internet, permet le captage, le partage et un grand accès à plusieurs typesde données y comprisde celles sur la ville. Alors surgit une possibilité d’utiliser les méthodes quantitatives pour mieux cerner les systèmes urbains. Alors sont captées les activités urbaines pour ensuite proposer des services intelligents sur la base des données recueillies. Ce mouvement créé par les autorités asiatiques8 a connu un grand essor et a ainsi donné naissance à la ville dite intelligente9. Les racines de la ville intelligente se présententsousuneautre forme pour FrancisPisani. Selon ce dernier, l’idée a surgi à desépoques différentesdansplusieurs lieux. AuxEtats-Unis, l’idée résulte d’un défi que Bill Clinton aurait, en 2005, lancéà John Chambers le présidentde Cisco. Bill Clinton suggérait la création de villes durablespar le biais d’outilstechnologiques. Alors, l’entrepriseCisco entreprît unerecherche sur le dit sujet et décidapar la suite de mettre les résultats de la recherche sur le marché en 201010. Cependant, une stratégie reposant sur la notion d’informatique omniprésente était mentionnée depuis 2003 en Corée du Sud. Cette stratégie représente une ubiquité c’est-à-dire une omniprésence des technologies de communication et de l’information et une volonté de tirer un maximum de profit de ces derniers dans un but de développementetd’évolution dela société11. En Europe (Amsterdam et Barcelone) et en Chine le concept n’a sérieusement été lancé que vers les années 2010 alors que l’Inde ne s’y intéressent qu’en 2014. 8 Francis Pisani, Voyage dans les villes intelligentes : Entre datapolis et participolis, Netexplo, Mars 2015. 9 Fabien Pfaender, MonZen Tzen, XiuLin Sun, and WangGen Wan, De la ville intelligente à la ville complexe à la ville idéale, Shanghai University, Janvier 2014, 17pp. 10 Francis Pisani, Voyage dans les villes intelligentes : Entre datapolis et participolis, Netexplo, Mars 2015. 11 Idem
  • 13. 12 Trèspeu de gens savent ce qu’est réellement une ville intelligente. Lesdéfinitions fourmillentet la majorité sont influencéespar les intérêts, lesprisesde position par rapport ausujet et certainesmême par ce que les gens souhaiteraient. Se questionnet-onalorssur ce qu’est réellement une ville intelligente. 2.3. Villes intelligentes, que sont-elles exactement ? 2.3.1. Visions Le concept des villes intelligentes ou « smart cities » ne fait pas l’unanimité et de ce fait entraîne une multitude de définitions. Il faut alors se demander si ces villes intelligentes sont un pléonasme12 vu la multitudedetermes pour la mêmeidée ou un processus. Abordonsd’abord les définitionsglobales de ce concept : Pour l’ingénieur Robert Laugier diplômé de l'Institut National Polytechnique de Grenoble 13 , la ville intelligente développe les technologies de l’information et de la communication (TIC) dans les réseaux urbains et mise sur l’intégration de ces réseaux pour une meilleure gestion et une moindre empreinte écologique tout en assurant la participation du citoyen14. Selon la définition de l’Office de consultation publique de Montréal (Urbanité, 2015)15, la ville intelligente est perçue comme suit : «De façon générale, une ville intelligente se définit par des infrastructures en réseau et des standards ouverts, une intelligence communautaire qui 12 Le pléonasme est une figure de style où l'expression d'une idée est soit renforcée soit précisée par l'ajout d'un ou plusieurs mots choisis qui ne sont pas nécessaires au sens grammatical de la phrase. (Wikipédia). 13 http://laugier.robert.free.fr/ 14 Robert Laugier, La ville de demain: intelligente, résiliente, frugale, post-carbone ou autre, Centre de Ressources Documentaires, Aménagement, Logement et Nature, Mars 2013, http://www.cdu.urbanisme.developpement- durable.gouv.fr/IMG/pdf/synthese-ville-demain-version_finale_cle12216d.pdf 15 Urbanité, Revue de l’ordre des urbanistes du Québec, La ville intelligente, Hiver 2015.
  • 14. 13 améliore la planification et le développement autant urbain que régional de même que les processus de gestion, des initiatives de durabilité́ environnementale et une gouvernance ouverte, participative et inclusive(Page 23)». La définition donnée par Fistola et La Rocca (2001) de la ville intelligente dans un journal scientifique (Tema Avril 2013) la présente comme un espace physique dans lequel la technologie répandue, disponible et inclusive supporte la croissance du capital et permet le développement de systèmes fonctionnels qui, virtualisant un certain nombre d'activités, permettent une reprise de l'espace et du temps qui peuventaider à élever les niveauxdevie du système urbain16 . Pour le gouvernement britannique, "Le concept n’est pas statique, il n’y a pas de définition absolue d’une ville intelligente, Il s’agit plutôt d’un processus ou d’une série d’étapes par lesquelles les villes deviennent plus “vivables” et résilientes, et de ce fait, capables de répondre plus vite à de nouveauxdéfis"17(page37). Un autre aspect de la confusion qui règne autour de cette notion de ville intelligente est la panoplie de termes utilisés : Smart City, U-city et bien plus. Cependant, la confusion s’articule plus entre la « Smart city » et la ville intelligente. Rares sont les documents expliquant si ces deux termes désignentunemême chose ou s’ils sont distincts. Romano Fistola, auteur de l’article du journal Tema, Smart City: Thinking about Urban Intelligence (2013), soulève une différence entre les deux termes en affirmant que le terme « smart » désigne un potentiel pour résoudre un problème alors que l’adjectif « intelligente » lui désigne un potentiel de développement d’actions pour atteindre la résolution de problèmes. 16 Romano Fistola, Smart City: Thinking about Urban Intelligence, TeMA : Journal of Land Use Mobility and Environment ; SMART CITIES: RESEARCHES, PROJECTS AND GOOD PRACTICES FOR THE CITY ; 1 (2013), Web: www.tema.unina.it 17 Francis Pisani, Voyage dans les villes intelligentes : Entre datapolis et participolis, Netexplo, Mars 2015.
  • 15. 14 À la suite de ces définitions, on retient que la ville intelligente est plus un processus impliquant le recours à l’intelligence autant des citoyens que celle artificielle dans le but d’améliorer la qualité de vie des citoyens et decontrer les défiséconomiques, sociaux et environnementaux18. Dans cette même visée, le site des «smart grids» décrit la ville intelligente comme une ville qui «cherche, ainsi, à concilier les piliers sociaux, culturels et environnementaux à travers une approche systémique qui allie gouvernance participative et gestion éclairée des ressources naturelles afin de faire face aux besoins des institutions, des entrepriseset descitoyens»19. Par contre dans le cadre de cette recherche, les villes étudiées détiennent aussi un potentiel de résolution de problème donc la ville intelligente ici fait référenceaux deuxtermes. 2.3.2. Caractéristiques « De manière générale, une ville intelligente est définie par une série de caractéristiques20 : • Une infrastructureen réseau et des standardsouverts; • Une intelligence communautaire qui améliore la planification et le développement autant urbain que régional, de même que les processus de gestion; • Des initiatives de durabilité́ environnementale ». Il faut ajouter à ces caractéristiques, un aspect de la ville intelligente présentépar Romano Fistola dansle journalTema (2013) : La sensibilité de la ville intelligente qui se scinde en deux types à savoir une sensibilité technologique et une sensibilité sociale. Il affirme aussi que le croisement de ces deux sensibilités donne les capteurs anthropiques représentés par les personnes qui utilisent les « smartphones», tablettes etc. 18 Idem 19 La Commission de régulation de l’énergie, Les caractéristiques d’une ville intelligente, SMARTGRIDS-CRE, http://www.smartgrids- cre.fr/index.php?p=smartcities-caracteristiques 20 Villes intelligentes un bref survol, Institut Technologies de L’information et Sociétés (ITIS), octobre 2011,
  • 16. 15 Vu la vitesse d’expansionde ce concept, il est évident qu’il paraît comme une solutionmiracle. Cependant, il faudrait réfléchir à l’utilisationde ces technologiesde l’information et de la communicationcomme remède à desdéfis économiqueset sociaux complexes21. Cesdéfisqui diffèrent selonles paysconsistent à résoudre la crise économique, les impactsqu’ont les inégalitéssociales, la crise écologique et bienplus… C’est dans le même sens que la sociologue et économiste américaine Saskia Sassen affirmait lorsde la 3e éditionde la conférence Lift France à Marseille, que « La ville est un espace complexe, anarchique. Maisl’usage de la technologie dansl’infrastructure permet le fonctionnement de l’infrastructure, pasnécessairementde la ville. La questionest doncde regarder commentnousurbanisonsla technologie, comment nousadaptonsouessayonsd’adapter la technologie à la ville ?22 ». 2.4. Des exemples de services intelligents Plusieurs initiatives ont été entreprises dans différentes villes montrant en mêmetemps les différentespratiquesliées à la technologie. 21 Hubert Guillaud, Les impasses de la ville intelligente, LesEchos.fr, Octobre 2012, http://blogs.lesechos.fr/internetactu-net/les-impasses-de-la-ville-intelligente- a11885.html#URX0jLSmJyF0J0m2.99 22 Hubert Guillaud et Rémi Sussan, Est-ce que la technologie désurbanise la ville ? Internetactu.net, Juillet 2011, http://www.internetactu.net/2011/07/12/est-ce- que-la-technologie-desurbanise-la-ville/
  • 17. 16 L’article de l’institut des technologies de l’information et sociétés sur les villes intelligentes fait mention de quelques unes de ces initiatives23 : le « car floating data » à Minneapolis et Shanghai qui permet une approximation du trafic automobile via les réseaux de téléphonie cellulaire; le City Wall à Helsinki qui permet une vulgarisation d’événements dans un espace public ; « l’Urban Mobs » en France qui permet de cartographier ou de présenter visuellement des données recueillies par le biais de téléphones mobiles et dans la même visée il y a « City Sense » à San Francisco puisCity Scan auxEtats-Unis. À Québec, les quelques initiatives déjà présentes autour desquelles pourrait s’articuler une ville intelligente sont : la carte Opus pour le transport, le réseau Wi-Fi de ZAP Québec, la carte interactive de la ville et plusencore. Mentionnons aussi deux des applications pratiques du concept de ville intelligente présentées par Guillermo Gonzalez Justo dans son article « Smart Cities, villes intelligentes de plus en plus »24 : Le contrôle à distance à Lleida, de l'arrosage des jardins, de l’éclairage des rues, de l'état des conteneurs ou la lecture de compteur à distance et le « Smarttourism » dans la ville de Grenade qui internationalement reconnue comme un pionnier, est la première application d’intelligence artificielle pour ce qui est du secteur touristique. L’application permet aux visiteurs de partout dans le monde d’estimer le temps et le budget nécessaire pour leur voyage et aussi de calculer leur trajet tout en incluantdes optionsde personnalisation. Mise à part ces exemples d’initiatives, les villes pensent et procèdent de manière différente au processus de ville intelligente. C’est ce que Francis Pisani présentedansson ouvrage25. 23 Villes intelligentes un bref survol, Institut Technologies de L’information et Sociétés (ITIS) octobre 2011, 24 Guillermo Gonzalez Justo, Smart Cities, villes intelligentes de plus en plus, Dataprix, http://www.dataprix.net/fr/blogs/iactive/smart-cities-villes- intelligentes-plus-plus 25 Francis Pisani, Voyage dans les villes intelligentes : Entre datapolis et participolis, Netexplo, Mars 2015.
  • 18. 17 Abordonsquelquesmanièresde faire desvilles : Songdo mise sur l’infrastructure Ville nouvelle en Corée, elle mise tout sur l’infrastructure informatique installée avantde construire desbâtiments d’habitation et de travail. À Sri City les emplois d’abord Au nord de Chennai, sur le golfe du Bengale, en Inde, le principal fondateur de la ville de Sri city a commencé (en 2005-2006) par l’installation des infrastructures nécessaires notamment des routes et des espaces où créer des usines car selon lui : " Pour créer une ville nouvelle, il faut d’abord des emplois ". C’est cela qui a permis à la ville d’avoir aujourd’hui plus de cent compagnies en provenance de vingt- cinq pays. Mexico Le concept ici repose sur un laboratoire pour la ville et une partie des actions entreprises sont confiées à ce laboratoire. L’objectif derrière cette idée est de donner du pouvoir à l’humain tout en créant une infrastructure technologique symbiotiquement reliée à l’infrastructure sociale dansle but de créer un nouvel espacede possibilités. Barcelone Elle propose un protocole pour les villes intelligentes. Le protocole serait pour ces dernières ce que l’Internet Society est pour l’internet c’est à dire un lieu d’élaboration et d’adoption des standards auxquels pourraientse référer tous les membres. Il est vraique tousles TIC ont la même configurationet souvent lesmêmes composants, cependant leur intégration dans les villesne peut donner lesmêmesrésultatsvuque les villessont dotéesde personnes, de cultures, d’histoire, de facteursgéographiquesdifférentset de multiples spécificités. C’est d’ailleursce qui permet le plus souvent à
  • 19. 18 la ville de réagir différemmentet de se démarquer comme l’ont fait Rome, Marseille ouIstanbul26. De ce fait les donnéesrecueillieset traitéesvarient entrainant une propositionde servicesintelligentsdifférents. Et suite aux différentesinitiativesprésentéesprécédemment on peut affirmer qu’il n’existe pasde modèle de ville intelligente. Actuellement reconnues comme l’incontournable moyen de contrer les défis qu’entraîne la révolution urbaine, les technologies de l’information et de la communication occupent une place importante dans la gestion des villes. Alors comme le mentionne l’analyste Joshua Flood, analyste supérieur à ABI research, "Il devient critique pour les villes de se développer intelligemment" C’est pour cela que plusieurs villes adoptent le concept de ville intelligente. Le grand nombre de villes intelligentes pilotes (193 villes) et de programmes en cours (1839) reflète la forteexpansion du concept. Cependant vu la grande versatilité du concept de ville intelligente, les risques liés aux TIC comme l’affirme Francis Pisani, et la présence du citoyen comme élément commun (selon Tewfik Hammoudi, architecte, urbaniste, membre de l'équipe de recherche indépendante sur la ville émergente MorphoLab et enseignant à l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Nantes27) à tous ces modèles, il faudrait se pencher sur la manière dontles villes adaptent la technologie à la ville. 26 Hubert Guillaud et Rémi Sussan, Est-ce que la technologie désurbanise la ville ? Internetactu.net, Juillet 2011, http://www.internetactu.net/2011/07/12/est-ce- que-la-technologie-desurbanise-la-ville/ 27Tewfik Hammoudi, Le citoyen au cœur de la ville intelligente, le Monde.fr, Novembre 2014.
  • 20. 19 III. Problématique : Question de recherche, objectifs de recherche La revue de la littérature effectuée précédemment met en lumière l’origine de la notion de ville intelligente. Cette dernière n’est autre que le résultat d’initiatives politiques visant à contrer les divers enjeux auxquels fait face la ville28. Le manque d’unanimité qui règne autour du concept de ville intelligente et la multitude de définitions et perceptions qui en découlent entrainent un manque de clarté pour ce qui est des pratiques urbanistiques. De ce fait, la transition vers une ville intelligente devient un enjeu important pour les villes. L’administration municipale est la première victime de ce changement vu que les outils traditionnels de gestion sont délaissés pour des outils plus modernes qui sont la plupart du temps méconnus. En plus, il y a très peu de documentation sur les stratégies à adopter par ces administrations municipales pour que cette transition vers la ville intelligente soit réussie et en l’occurrence, que les citoyens en bénéficient29. C’est alors ce qui nous fait nous intéresser aux stratégies utilisées par certaines villes pour rendre leurs villes intelligentes. Jusqu’ici aucune manière efficiente d’intégration de la technologie aux pratiques urbanistiques tout en ne délaissant pas le citoyen n’a été déterminée. C’est la raison pour laquelle cette étude exploratoire du concept de ville intelligente et de son application sur le plan urbanistique est proposée. En effet l’étude est de nature exploratoire à cause du fait que le sujet qui sera défriché n’est toujours pas bien cerné et que l’étude portera juste sur certaines villes. Notre recherche se donne comme premier objectif d’éclairer ce concept de ville intelligente encore mal compris et ainsi de permettre de mieux le cerner. En deuxième lieu, la recherche a pour but d’analyser les différentes stratégies adoptées par certaines villes lors de leur transition vers la ville intelligente et vise à explorer les relations entre 28Ville de Montréal, Montréal ville intelligente et numérique, Stratégie montréalaise 2014-2017, http://villeintelligente.montreal.ca/sites/villeintelligente.montreal.ca/files/strategi e-montrealaise-2014-2017-ville-intelligente-et-numerique-fr-amendee.pdf 29Idem
  • 21. 20 les facteurs humains (parties prenantes) et l'environnement structurel de la ville intelligente. Comment certaines villes nouvelles contemporaines intègrent-elles le discours sur la ville intelligente dans leurs pratiques urbanistiques ? Telle est la question à laquelle nous nous proposonsderépondredanscette recherche. Aussi, nous mettrons en lumière la sensibilité sociale du concept de ville intelligente comme mentionnée au niveau des caractéristiques de cette dernière car l’élément important dans ce concept n’est nul autre que le citoyen. En outre, on assiste à une tendance des administrations municipalesà délaisser le citoyen pour s’axer plussur la technologie. De cette manière les résultats de notre recherche serviront de ressources utiles pour une meilleure compréhension du concept mais aussi à d’autres villes pour une transition vers la ville intelligente avec succès et unemeilleureparticipation citoyenne. IV. Approche conceptuelle Nous savons qu’il existe une multitude de visions associées à la notion de ville intelligente. C’est aussi de cette même manière qu’il existe plusieurs approches utilisées dans les recherches sur le même sujet incluant l’approche par secteurs et l’approche holistique30 . Cette dernière, même peu utilisée, permet un bon discernement des composantesde la ville intelligente. Selon cette approche, une chose ou une personne n’est pas la somme des différentes parties qui les constituent mais plutôt une édification, une organisation ou même une intelligence qui surpasse la somme des parties de cette chose ou personne.31 30 Francis Pisani, Voyage dans les villes intelligentes : Entre datapolis et participolis, Netexplo, Mars 2015. 31 Dr Irampour, Qu’est-ce que l’Approche holistique globale ? Unisson06, http://www.unisson06.org/dossiers/relation_aide/approche_holistique.htm
  • 22. 21 En congruence, la ville intelligente est vue comme un "système de systèmes" complexe de deux systèmes : le traditionnel tel que l'infrastructure existant et le nouvel résultant de technologies émergentes telles que les réseaux de capteurs etc. Plus simplement, c’est un système avec plusieurs composantes. Donc la percevoir selon une approche holistique permettrait de décortiquer cette organisation, relation et mêmeintelligence en son sein. Élaborons une approche par secteurs pour mieux saisir les composantes essentielles d’une ville intelligente. Selon plusieurs études, une ville devient intelligente si elle détient six dimensions conceptuelles clés en son sein : - Une compétitivité (« Smart Economy »)32 : Par économie intelligente, on fait mention d’attractivité et compétitivité dans des domaines comme la stimulation de l'innovation, l'entrepreneuriat, laproductivitéet l'attrait international. - Un capital social et humain (« Smart people »)33 : Une ville ne peut être sans ses résidents et visiteurs de ce fait la société intelligente représente une physionomie fondamentale d'une ville intelligente. Tout est sujet de capital social et humain. Le développement des résidents eux-mêmes, mais aussi le niveau de créativité et de la qualité de l'interaction sociale entre les gens sont tous liés à ce capital social et humain. - Une participation(« Smart Governance »)34 : La gouvernance intelligente représente l'avenir des services publics. Elle englobe une efficacité accrue, un leadership communautaire et une amélioration continue par le biais de l'innovation. La gouvernance intelligente consiste à utiliser la technologie pour faciliter et soutenir une meilleure planification et prise de décision. Elle vise à améliorer les processus démocratiques et à transformer la manière dont les services publics sontdispensés. 32 Amsterdam city, Smart Society, http://amsterdamsmartcity.com/projects/theme/label/smart-society 33 Idem 34 Idem
  • 23. 22 - Un transport et des technologies de l’informationet des communications (« Smart Mobility »)35 : La mobilité représente une dimension essentielle pour qu’une ville puisse fonctionner convenablement. Une ville intelligente devrait être facilement accessible aux visiteurs et résidents tout en assurant une mobilité interne. L'objectif d’une mobilité intelligente serait de fournir un système de transport à multiples fonctionnalités, efficient, fiable, commodeet lié à l'infrastructure desTIC et desdonnéesouvertes. - Des ressources naturelles (« Smart Environment »)36 : Assurer unedurabilité et une utilisation efficace des matières premières est cruciale dans une ville intelligente. Cela permet à la ville d’être plus résiliente et de ce fait d’améliorer les conditions de vie actuelles tout en maintenant la capacité des générations futures à faire de même. Alors que l'humanité commence à prendre conscience des limites de l'écosystème à fournir des ressources et absorber les déchets, nous devons trouver les moyens de réduire l'impact environnemental. Et cela par l’utilisation des technologies de l’information et des communications. - Une qualité de vie (« Smart Living »)37 : Une ville intelligente est axée sur la volonté d'être un lieu agréable à vivre, travailler et passer le temps. Les éléments qui soupèsent la qualité de vie dans la région englobent la culture, la santé, la sécurité et une attraction touristique. Les questions clés pour cette qualité de vie sont comment s’assurer que la ville reste vivable pour les enfants et comment traiter efficacement les personnes vivant de façon autonome pluslongtemps. Ces dimensions prises ensemble insufflent une vision holistique viable de la portée et le style de développement de la ville intelligente. Il faut remarquer que ces six dimensions ont en commun l’innovation, le citoyen et les technologies del’information et des communications. Nonobstant, ces dimensions seules ne sont pas suffisantes pour atteindre l’objectif de cette recherche. Il est important d’identifier des 35 Idem 36 Amsterdam city, Smart Society, http://amsterdamsmartcity.com/projects/theme/label/smart-society 37 Idem
  • 24. 23 indicateurs résultant de ces six dimensions et qui permettront de jauger l’efficience des pratiquesutilisées par chaque ville. Alors chaque dimension dans le tableau ci-dessous présente des caractéristiques par lesquelles on peut évaluer une ville intelligente. Ces caractéristiques sont les indicateurs qui seront utilisés dans cette recherche. Indicateurs d’évaluation de la ville intelligente selonles six dimensions clés: Source:TU Wien, University of Ljbjana, TU Delft, 2007. *Conditions de santé *Cohésion sociale *Équipements culturels *Qualité du logement *Sécurité de l'individu *Attraits touristiques *Équipements institutionnels *Protection de l'Environnement *Pollution *Attraits naturels *Gestion durable des ressources *Accessibilité locale *Accessibilité internationale *Disponibilité des infrastructures technologiques *Systèmes de transports durables, innovants et sécures *Participation aux prise de décisions *Gouvernance transparente *Services publics et sociaux *Stratégies politiques et perspectives *Participation publique *Créativité *Pluralité sociale et ethnique *Niveau de qualification *Affinité d'apprentissage SMART ENVIRONMENT SMART LIVING *Innovation *Entrepreneuriat *Industrialisation *Place sur le marché international SMART ECONOMY SMART PEOPLE SMART GOVERNANCE SMART MOBILITY
  • 25. 24 V. Méthodologie du travail Ce travail de recherche est élaboré dans une perspective de recherche exploratoire et s’inscrit dans la famille de recherches qualitatives. Les méthodes de recherche qualitative tirent leur origine des anciens philosophes grecs qui observaient leur environnement de manière qualitative tout en ayant à l'espritun désir detrouver desréponses38. Certes plusieurs définitions sont attribuées à la recherche qualitative cependant la plus commune vient de Deslauriers & al. (1982, p.19), « le terme recherche qualitative est un terme générique qui désigne l'étude des phénomènes sociaux dans leur contexte ordinaire, habituel, (...) [Il] vise d'abord à faire éclore des données nouvelles et à les traiter qualitativement au lieu de les soumettre à l'épreuvestatistique »39. Le choix de ce type de recherche pour cette étude s’explique par le fait que la recherche qualitative est idéale pour les débuts de recherche et aussi à cause du peu de connaissance que nous avons sur la ville intelligente. Le travail-ci vise une décortication des différents aspects de la ville intelligente par le biais d’une revue de la littérature et de quelquesétudes decas. Pour mener à bien cette recherche, elle est scindée en plusieurs étapes qui suivent: 5.1. La méthode de collecte de données Une première approche documentaire nous a permis de clarifier le sujet par la consultation de documents donnant une vue d'ensemble sur la 38 Martyn Shuttleworth, Modèle de recherche qualitative, Explorable, Septembre 2008, https://explorable.com/fr/modele-de-recherche-qualitative 39 Kim Lien Do, L'exploration du dialogue de Bohm comme approche d'apprentissage: une recherche collaborative, Chapitre 3, Université Laval, Février 2003, http://theses.ulaval.ca/archimede/fichiers/20640/ch04.html
  • 26. 25 question. Par la suite, nous avons procédé à la recherche, l’identification et la sélection des documents relatifs au sujet. La recherche documentaire s’effectue après avoir bien défini le sujet de recherche. La documentation dans le cadre de cette recherche concerne des données secondaires c’est à dire déjà traitées comme des manuels, des articles de synthèse, des articles scientifiques, des rapports de recherches portant sur des projets de ville intelligente y compris des documents de planification (supportpapier ou en ligne). En outre, un examen spécifique des services publics en ligne de chaque ville via leurspages d'accueil a été effectué. 5.2. Les considérations éthiques Toute recherche, pour être valide doit avoir respecter des principes d’éthique bien définis. Cependant, dans le cas de notre recherche, ces principes sont moindres vu que notre recherche n’implique pas d’humains ni d’entrevues. De ce fait, les principes d’éthique qui s’appliquent à cette recherche concernent le choix réfléchi du sujet de l’étude. Pour cela nous nous sommes penchés sur la raison d’être de cette recherche et les impacts qu’elle aura vis à vis du bien être des hommes. Tout d’abord, la ville intelligente est adoptée de plus en plus par plusieurs villes. Se questionner sur la ville intelligente revient à se questionner sur l’avenir des villes de demain donc sur les villes qui abriteront les générations futures. Aussi, les résultats d’une telle recherche aideront les villes à assurer une meilleure qualité de vie car un citoyen qui participe à la construction de sa ville devient un citoyen épanoui. Enfin, ce sujet de recherche permettrait d’aider les autres villes dansleur transition vers la ville intelligente. 5.3. L’approche conceptuelle : Toute recherche est dotée d’une approche conceptuelle du thème de recherche. Elle permet selon Gauthier et al. (1986), à la page 51, de se référer à un cadre conceptuel qui confèrerait un sens véritable à la recherche. Malgré la présence de plusieurs types d’approches, celle holistique est selon certains chercheurs la plus appropriée pour la ville intelligente. Cependant, cette approche n’est pas très utilisée par les chercheurs donc très peu de résultats de recherches résultent de cette
  • 27. 26 dernière. De ce fait, nous avons utilisé l’approche holistique dans le cadre de notre recherche pour montrer les avantages liés à une telle approche. Elle nous a permis d’étudier la ville intelligente comme un ensemble de dimensions. Cette approche holistique a permis de se référer à un cadre d’évaluation qui inclut les caractéristiques clés communes à la ville intelligente. Le cadre d’évaluation utilisé a permis non pas de classer les trois villes étudiées mais de les comparer à l’aide de six dimensions qui à leur tour englobe des indicateurs sélectionnés lors de la revue de la littérature sur l’évaluation des villes intelligentes. Se trouvent alors évaluées les trois villes au niveau de leurs points communs pour en ressortir les bonnes pratiques dans les diverses manièresde faire dansle cadre d’un projetdeville intelligente. 5.4. Les études de cas (Choix du terrain) : Après avoir présenté la problématique du sujet nous avons choisi deux villes qui ont fait l’objet d’une étude de cas. Cette dernière est l'étude en profondeur d’une situation particulière plutôt qu'une large enquête statistique. C’est une méthode utilisée pour réduire un sujet de recherche très large à un sujet précis 40. Elle ne permet certes pas de complètement répondre à une question mais nous pouvons apprendre plussur le sujet et avoir quelques pistes deréflexion. Aussi, le choix d’élaborer des études de cas s’explique par le fait que ces dernières sont flexibles. Plus précisément, les études de cas peuvent introduire des résultats nouveaux et inattendus donnant ainsi une nouvelledirection à la recherche. Par la suite, nous avons effectué un choix minutieux des terrains sur lesquels porteront les études de cas. En effet, ce choix est minutieux du fait que le terrain est le champ d'application, d'expérimentation et d'initiation de la recherche. Le choix du terrain impacte sur les résultats de la recherche. Alors les deux villes choisies sont tout d’abord Montréal d’autant que 40Martyn Shuttleworth, Conception de recherche des études de cas, Explorable, Avril 2008, https://explorable.com/fr/conception-de-recherche-des-etudes-de-cas
  • 28. 27 c’est le lieu où les résultats de recherche seront publiés et aussi parce que c’est une ville qui s’est classée parmi les 21 villes intelligentes du monde41. Elle a surement une stratégie qu’il serait pertinent de découvrir. Et comme deuxième ville, nous avons choisi Séoul à cause du grand défi que cette ville a à relever avec 10 millions d’habitants au centre d’une agglomération de 25 millions. Ce défi semble être relevé avec succès car Séoul est actuellement au rang de quatrième économie métropolitaine du monde après Tokyo, New York et Los Angeles42. Ce succès, la ville le doit au concept de ville intelligente qu’elle a adopté. Le choix de ces deux villes résulte d’une volonté d’étudier des villes qui diffèrent par leurs cultures donc avec des choix institutionnels et organisationnelsdistincts dansla transition vers des villes intelligentes. Et enfin, ces études de cas nous ont permis de cerner la dynamique qui s’articule autour du processus de ville intelligente dans ces deux villes choisies et par la même occasion de fournir des indications pertinentes aux autresvilles. 5.6. Méthode d’analyse des données collectées Nous avons, à cette étape, procédé à une analyse des études de cas sur les deux villes qui sont différenciées par des niveaux distincts de maturité de ville intelligente et un degré d'accessibilité des données. Cette analyse est de style comparative car ce style permet de ressortir les dynamiques d’intégration de la technologie aux pratiques urbanistiques que ces villes ont en commun. De cette manière, nous avons pu élaborer une stratégie qui pourrait servir aux autres villes dansleur convergencevers la ville intelligente. 41Ville de Montréal, Montréal ville intelligente et numérique, Stratégie montréalaise 2014-2017, http://villeintelligente.montreal.ca/sites/villeintelligente.montreal.ca/files/strategi e-montrealaise-2014-2017-ville-intelligente-et-numerique-fr-amendee.pdf 42 Francis Pisani, Voyage dans les villes intelligentes : Entre datapolis et participolis, Netexplo, Mars 2015.
  • 29. 28 Ce travail de recherche n’est cependant pas sans certains biais et limites qu’il serait important de citer. D’abord, en tant qu’étude exploratoire avec une visée descriptive, nous n’avons pas effectué d’entrevues ni d’observations sur le terrain et aussi pas recouru à la vérification d’hypothèses. La recherche s’est basée juste sur une analyse de documents et des études de cas. Aussi, les contraintes de temps ont également affecté l’exhaustivité des renseignementsrecueillis. VI. Présentation des études de cas 6.1. Séoul Photodu centre-villede Séoul Source : Photoprise par Oleg Kurtsev. La ville de Séoul est la principale ville de la Corée du Sud. Elle est située au nord-ouest du pays, à une trentaine de kilomètres de la zone démilitarisée qui constitue la frontière avec la Corée du Nord. Elle est le siège du gouvernement mais aussi la métropole du pays. La population de la ville de Séoul est d’environ dix millions d’habitants. Séoul s’étend sur unesurfacegrandement urbanisée d’environ 605 km243. 43 Maude Cournoyer-Gendron, Les grandes villes du monde Capsules thématiques – Séoul, Août 2013, http://www.vrm.ca/wp-content/uploads/Cap_Seoul.pdf
  • 30. 29 La métropole est scindée en 25 districts dirigés par des gouvernements locaux où siègent des gouverneurs élus (Gu)44. Séoul est coupée en deux par le fleuveHan. Cedernier a aussi des affluentsquitraversent la ville. Le cas de la ville de Séoul est intéressant en raison des changements rapides qui ont transformé la ville au courant des cinquante dernières années. La ville a connu une industrialisation intense suivie d’une croissance rapide de la population. Cette concentration de la population a entrainé une forte augmentation des prix de logements et de terrains. Elle a aussi exercé un grand impact sur les infrastructures de transport. Concernant les politiques urbaines et la planification territoriale, la ville de Séoul a subi plusieurs expérimentations en matière de développementurbain durable. La ville a aussi innové du côté de sa stratégie en matière de développement culturel. La culture représente un moteur de croissance et une affirmation de la position de Séoul dans le réseau des villes mondiales (Lee et Hwang 2012). Séoul est maintenant au centre d’une vaste région métropolitaine, la plusimportantedu pays. Séoul se retrouve parmi les agglomérations urbaines les plus populeuses du monde, avec 9,74 millions d’habitants pour l’année 2011. Cela la positionne au 26e rang du palmarès de l’O.N.U (O.N.U. 2012)45. L’agglomération urbaine de Séoul, définie en tant que territoire urbain contigu, correspond aux frontières politiques et administratives de la ville. 6.1.1. Compétitivité La montée graduelle du rang de la ville de Séoul sur la scène internationale a débuté́ avec les Jeux olympiques de 1988 et a continué avec la Coupedu mondedefootball en 200246. Cette ascension lui a conféré une renommée mondiale en tant 44 Idem 45 Maude Cournoyer-Gendron, Les grandes villes du monde Capsules thématiques – Séoul, Août 2013, http://www.vrm.ca/wp-content/uploads/Cap_Seoul.pdf 46 Idem
  • 31. 30 qu’économie hautement avancée et première destination touristique. Sa puissance économique se reflète par ses nombreux pôles de croissance47. Actuellement, Séoul se compose de trois principaux pôles de croissance48 : Le premier centre fut le premier centre financier. Il est connu sous le nom du centre-ville traditionnel (CBD) et représente aujourd’hui le pouvoir politique. Il se situe au nord du fleuve Han. Le deuxième centre est le pôle de Gangnam. Ce dernier regorge de firmes coréennes et étrangères et se trouve au sud du fleuve Han à proximité des installations olympiques. Enfin, le troisième pôle, le centre de Yeoido qui se trouve sur une île sur le fleuve Han. C’est dans ce troisième pôle que l’on retrouve le parlement, la bourse et le siège social de plusieursfirmesdansle secteur du multimédia. Même s’il existe d’autres pôles en émergence comme par exemple la Digital Media City plus à l’ouest, aucun ne possède l’importance de ces trois pôles principaux. Et concernant le tourisme, nous avonsmentionné plus haut son innovation pour ce qui est de sa stratégie de développementculturel. Celaluiconfèreunetrès grandeattractivité. Sur le plan de sa reconnaissance à l’international, la ville a été́ nommée en tant que ville mondiale de design par l’International Council of Societies of Industrial Design et par l’UNESCO en 201049. Séoul est toutefois mieux connue en tant que l'une des villes les plus férues de technologie dans le monde en conservant sa place de première ville dans l'Enquête e-gouvernement ONU depuis 200350 et avec la création du mondeCyber Games. Séoul est une ville économique d’entrepreneuriat car elle crée des emplois en offrant de la faveur aux citoyens. Pour cela elle fait des emplois new deal un nouveau modèle des emplois publics. Elle est aussi une ville qui dynamise les industries en proposant un modèle pour les orientations et l’avenir économiquedeSéoul. 47 Idem 48 Maude Cournoyer-Gendron, Les grandes villes du monde Capsules thématiques – Séoul, Août 2013, http://www.vrm.ca/wp-content/uploads/Cap_Seoul.pdf 49 Idem 50 Idem
  • 32. 31 La ville se base sur l’intégration des TIC dans ses stratégies ville- développement pour renforcer sa compétitivité. C’est dans cette visée que s’inscrit le programme de Séoul intelligente 2015 annoncé en Juin 2011. Il a pour but de défendre la réputation de Séoul comme un leader mondial des TIC en renforçant sa durabilité et la compétitivité par des technologies intelligentes. C’est la même action qu’a entrepris la Corée en 2004 en lançantle projetu-City avec l’omniprésencedes TIC. Indice de compétitivité Source : http://french.seoul.go.kr/presentation/classement-de-seoul/2-indice-de- competitivite-de-la-ville/1-gpci-la-fondation-du-mori-memorial/
  • 33. 32 6.1.2. Gouvernance (participation) L'importance du partage de l'information du gouvernement avec le secteur privé ne peut pas être assez souligné. L'information rendue publique à la disposition du secteur privé lui permet de produire des solutions innovantes pour des besoins publics de base, avec un exemple familier étant la divulgation des horaires de bus ou la route condition les informations d'une ville conduisant à des applications mobiles de navigation privéedéveloppés. Reconnaissant la valeur socioéconomique de l'information publique, Séoul vise à rendre toutes les informations administratives à disposition de ses citoyens. Séoul encourage la gouvernance municipale transparente et une communication ouverte entre le gouvernement de la ville et de ses citoyens. De ce fait elle a inauguré l’« Administration ouverte 2.0 » (Open Administration 2.0) en 201251 et a depuis publié un livre blanc sur son gouvernement métropolitain et dévoilé le contenu de ses réunionsprincipalesdirigées par le maire. Elle a aussi divulgué des informations administratives aux citoyens en utilisant la « place de données ouvertes de Séoul » (data.seoul.go.kr). Cette dernière ajoutée au site Web de Séoul en Avril 201252, est un mécanisme par lequel Séoul divulgue des documents administratifs, y compris les travaux toujours en cours, les déplacements des bus et du métro en temps réel, les zones non-fumeurs, les emplacements des services Wi-Fi publics, les stands de cirage de chaussures et les aménagements pour les personnes handicapées. Les citoyens et le secteur privé sont par conséquent encouragés à faire usage de l'information administrative de la ville mais aussi de découvrir de nouvellespossibilités d'emploiet d'affaires. Séoul est aussi dotée d’un système de réservation en ligne. Ce dernier permet aux citoyens de rechercher, réserver et payer pour les services publics instantanément. Actuellement plus de 30 00053 services sont offerts par le gouvernement métropolitain de Séoul et ses affiliés dans les domaines de l'éducation, les infrastructures, le tourisme culturel, les 51ITU-T Technology Watch Report, Smart Cities -Seoul: a case study, (February 2013) 52 Idem 53 Idem
  • 34. 33 matières premières et le traitement médical. Aussi une grande majorité de ces services incluentla réservation en ligne. Un autre aspect intelligent intégré dans la gouvernance est l’application d’information spatiale 3D qui est une application de cartographie fournissant des informations de la rue 3D et permettant la fourniture de nouveaux services intelligents. Le système permet aux permet aux utilisateurs de voir les rues comme s’ils s’y tenaient debout, de mettre en évidence des attractions touristiques, offrant à ses utilisateurs une visite virtuelle de Séoul et aussi de permettre aux urbanistes de simuler le développement des infrastructures ou de rénovation. Ce système est très utile dans le suivi de l'environnement, la prévention des catastrophes et la construction de l'infrastructure résiliente face aux catastrophes. 6.1.3. Environnement (Ressourcesnaturelles)54 Séoul prend à cœur la durabilité et l’utilisation efficace des matières premières. Elle a mis en place la campagne “Séoul, une fleur florissante” pour construire un environnement vert plus propre et une société saine à travers la diffusion d’excellents exemples de prix de décernement à travers une concurrence, en même temps qu’une solide participation de soutien par les communautés pour que les citoyens aient la possibilité de participer quotidiennement à la plantation et la culture de fleurs et d’arbres. Elle a aussi accompli plusieurs initiatives dans le but de protéger son environnement. Les tâches accomplies à date sont listées commesuit : -La ville a réduit par 2/3 sa centrale d’énergie nucléaire en fournissant par exemple plus d’installations pour la production d’énergie photovoltaïque. -Elle a développé un programme de recyclage qui lui confère le nom de ville de recyclage numéro 1. Ce programme englobe plusieurs actions comme la réduction des déchets alimentaires à la source par la mise en 54 Séoul, Site du gouvernement métropolitain de Séoul, Politiques de l’environnement, 2014, http://french.seoul.go.kr/infos-politiques/environnement- energy/climatenvironnement/1-politiques-de-lenvironnement/
  • 35. 34 place d’un système de paiement basé sur la quantité, la diffusion et l’installation d’un marché de partage mené par les citoyens, la croissances des installations de traitement des déchets alimentaires et les mesures du processus du déchet alimentaire ou des eaux usées dans la nature… Le marché mentionné ci-haut (Le marché vert) est un projet mis en place par le gouvernement métropolitain de Séoul pour apprendre à utiliser les objets domestiques usagés en soutenant un marché mené par le citoyen. Il a été lancé à l’origine pour répandre la culture de recyclage des ressources en minimisant la réutilisation domestique. Il est devenu un lieu de bonne communication et de petits banquets entre les résidents ainsi qu’un forum pour l’éducation des enfants sur l’économie et l’environnement. -L’assainissement de l’air de la ville par le contrôle intensif d’une poussière ultra fine et du dioxyde d’azote. Il y a aussi la réduction de la pollution de l’air par l’utilisation de plus de voitures vertes tout en encourageantuneconduiteécologique et faisant de cela unehabitude. -La ville maintient un environnement propre et sain par le déploiement des systèmes de contrôle des substances toxiques ou de COV dans le voisinage, l’instauration d’une culture de rues propres avec les citoyens mais aussi l’inspection totale de l’amiante dans l’environnement et l’élimination destoits en amiante. Et enfin, il faut mentionner le service « u-Green » du projet « Eun- pyeong u-City». Ce service représente un réseau de capteurs évaluant des facteurs tels que la qualité de l'eau et de l'air en transmettant ces informations directement à la Commission des médias et les dispositifs dansles lieux de vie descitoyens. 6.1.4. Capital humain et social Le bien-être sans discrimination rend Séoul une ville centrée sur les personnes. "Séoul Citizen Welfare Standard" est une norme pour les citoyens de Séoul et est la première norme de bien-être composée à la
  • 36. 35 fois par le gouvernement et les citoyens en Corée55. Elle a été créée pour les personnes marginalisées qui ne pouvait pas recevoir l'aide sociale de base à cause de leurs fils ou filles qui ne restent pas en contact pendant plusieurs de dizaines d’années ou les citoyens à bas revenu qui dépensent plus de la moitié de leurs revenus pour les loyers des logements sous-sol. La nouvelle norme de protection sociale porte sur les cinq domaines à savoir le revenu, le logement, la santé, l'éducation et les normes de bien-être. Le comité de mise en œuvre de « Séoul Citizen Welfare standard » composé des représentants des citoyens, de l'équipe de recherche, des experts et du panel de citoyens "Séoul Welfare Eco» ont participé à la discussion de la politique de chaque département et de la conférence « 1000-people » pour la collecte d'opinions finale. Les idées des citoyens sont devenus les fondements de la protection sociale standard SéoulCitoyen. Séoul a aussi décidé de remédier aux limites de u-Séoul qui appliquait les TIC seulement à l'infrastructure «traditionnelle» de la ville existante. u-Séoul a amélioré la prestation de services tels que le transport et la sécurité, mais n'a pas réussi à produire des améliorations matérielles dans la qualité de vie dont jouissent les citoyens de Séoul. On retrouve ici le fondement des questions que plusieurs se posent sur le rapport entre les TIC et les inégalités sociales. Alors Séoul a adopté le projet « intelligent Séoul 2015 ». Ce dernier est plus axé sur l’humain et compte créer une relation plus collaborative entre Séoul et ses citoyens. Séoul est actuellement une ville s’occupant de ses citoyens par le renforcement de la protection de la classe défavorisé et rétablissement du systèmepour la mise en place despolitiques sur la vie descitoyens. L’interaction et l’attraction culturelle à Séoul sont aussi assurées par le grand nombre de lieux culturels : 71 (théâtres), 285 (salles de concert) et 148 (musées)56 et le programmeSeoulMate. 55 Séoul, Site du gouvernement métropolitain de Séoul, Bien être, 2014, http://french.seoul.go.kr/infos-politiques/bien-etre-sante-publique-securite/bien- etre/1-bien-etre-de-lespoir/ 56 Seoul Statistics 2012
  • 37. 36 6.1.5. Mobilité intelligente Séoul est une ville très accessible. Son infrastructure routière et son mobilier urbain reflètent cette accessibilité et en même temps la grande présence de technologies. Pour exemple, la densité des stations de métro est de 0,59 (stations/km²)57. La vision de la ville s’inscrit dans une visée de réduction de l’utilisation de la voiture. De ce fait, plusieurs moyens de transport rendus efficaces par le biais de TIC sont mis à la disposition des citoyens. Séoul compte 9 lignes de métro, 4 gares, 4 terminaux de navettes, deux grands aéroports et 361 lignes de transport en commun58. L’intégration des TIC aux systèmesde transportsest en pleine expansion. Au niveau du transport en commun, il y a les arrêts de bus u-Shelter introduits en 200959. Ces derniers offrent aux citoyens une variété de services intelligents notamment : -Le « bus route guide » qui est le plus utilisé, un service de cartographie numérique qui permet aux citoyens de localiser les magasins à proximité et d'autreséquipements. -Le service d'information vidéo montrant le départ ou l'arrivée des bus à l'arrêt de bus avant votre arrêt, une chaine de radiodiffusion de la circulation qui informe les citoyens sur l’endroit où se trouve un bus particulier en temps réel ou sur l’heure à laquelle un bus particulier arriveraà votre arrêt de bus. -Et enfin des prévisionsmétéorologiques. 57 Idem 58 Séoul, Site du gouvernement métropolitain de Séoul, Transport en commun, 2014, http://french.seoul.go.kr/vie-courante-2/transport/transports-en- commun/1-bus/ 59 ITU-T Technology Watch Report, Smart Cities -Seoul: a case study, (February 2013)
  • 38. 37 Fonctionnalités d’un abribus de Séoul « u-Shelter » Source : Seoul.go.kr Source : Seoul.go.kr En construisant un u-Shelter, qui combine la technologie de l'information avec des conditions météorologiques et atmosphériques par le biais de capteurs environnementaux à chacun des arrêts de bus, les arrêts de bus «intelligents» fournissent aux passagers de bus un large éventail d'informations de la vie. Grâce à des capteurs, une caméra, un réseau sans fil et des équipements d'affichage, l’u - abri représente un nouveau type de l'arrêt de bus pour les citoyens. À Séoul, les bus de la ville sont l'un des deux moyens les plus communs de transporten commun avecle métro60. 60 Séoul, Site du gouvernement métropolitain de Séoul, Seoul over all news : Smart bus stop, Mars 2010, http://english.seoul.go.kr/smart-bus-stops-in-seoul/
  • 39. 38 Il faut aussi mentionner l’application Seoul TOPIS61 qui fournit aux usagers les trajets de lignes de bus, les heures et les arrêts de départ et d’arrivée des bus en temps réel. Est aussi dotée d’une fonction de recherche du « trajet le plus rapide » qui s’appuie sur les conditions de circulation en temps réel de chaque section de route et compare les meilleurs trajets et les différents modes de transport comme la voiture, le bus ou le métro. Pour ce qui est de la circulation routière, Séoul a un centre de contrôle de la circulation des autoroutes urbaines qui fournit aux citoyens des informations routières en temps réel par VMS, Internet ou télécopie afin de limiter les inconvénients et de fluidifier la circulation sur les grands axes, dont notamment Naebusunhwan-ro (périphérique intérieur), Gangbyeonbuk-ro, Olympic-daero, Bukbuganseon -doro, Bukbuganseoun -doro, Dongbuganseon -doro, et la voie rapide Gyeongbu. Les sources de ces informations sont les données collectées et analysées à l’aide d’un vidéo mètre de haute technologie et d’un système de caméras de surveillance installées sur les routes. En outre, le centre met également à la disposition des citoyens, des informations routières en temps réel, des données vidéo, une fonction de recherche du « trajet le plus rapide », des informations sur le temps de trajet, des statistiques et desdonnéessur la circulation. L’utilisation du transport en commun est aussi rendue facile par la carte T-money qui est une carte de transport délivrée par « Korea Smart Card »62. Elle peut être utilisée comme carte de transport et comme porte-monnaie électronique. C’est souvent la carte utilisée dans la zone métropolitainede Séoul. La carte T-Money a aussi été choisie par la ville comme solution alternative à l’insuffisance de capteurs qui de ce fait ne permettait pas d’offrir un service ubiquitaire optimal. En effet, Séoul était incapable 61 Séoul, Site du gouvernement métropolitain de Séoul, Informations routières en temps réel, 2014, http://french.seoul.go.kr/infos-politiques/politique-des- transports/informations-routieres-en-temps-reel/ 62 Séoul, Site du gouvernement métropolitain de Séoul, Transport en commun, 2014, http://french.seoul.go.kr/vie-courante-2/transport/transports-en- commun/1-bus/
  • 40. 39 d’installer assez de capteurs pour avoir un aperçu de la circulation en temps réel. Elle a alors décidé d’équiper tous les taxis de la ville d’un système de paiement électronique (T-Money, une carte qu’on pose sur un récepteur et qu’on recharge régulièrement). Un pourcentage de quatre-vingt-quinze pour cent de la population utilise ce moyen qui s’avère être très commode pour des transactions ordinaires et même les touristes peuvent l’utiliser. Avec ce système, Séoul n’a pas de difficulté à collecter des données car il suffisait d’incluredanschaque terminal un émetteur GPS. L’autre moyen qui s’est avéré crucial dans la collecte des données est l’utilisation des smartphones. Ces derniers tout en permettant de mieux intégrer la perspective citoyenne, ont permis à Séoul de créer les meilleurs trajets d’autobus de nuit. Pour se faire, la ville s’est basée sur l’analyse des données exposant les lieux où le nombre d’appels téléphoniques faits sur un mobile était élevé. Les smartphones permettentaussi de signaler desdommageset nids-de-poule. Cependant, Séoul se veut être une ville respectueuse de son environnement et par dessus tout, axée sur l’humain. Alors, sa vision concernant la mobilité a fait l’objet de trois valeurs fondamentales à savoir : «Les gens, le partage, et l'environnement ». Pour y arriver, la ville tient compte des changements socioculturels actuels tels que le vieillissement de la population, les changements dans les valeurs des gens en matière de qualité de vie, le développement de haute technologie, le changement climatique, l'épuisement des ressources et les pénuriesd'énergie. 6.1.6. Qualité de vie Séoul prône le bien être de ses citoyens sans quelconque discrimination. Elle s’y prend en offrant plusieurs services mais aussi en prenant soin d’aider les plus démunis et les plus vulnérables à savoir les enfants, les personnes âgées et celles à mobilité réduite. Par exemple la sécurité est assurée par le « u-Seoul Safety Service ». Ce service, en vigueur depuis
  • 41. 40 Avril 200863, un service de localisation et la vidéosurveillance pour informer les autorités et les membres de la famille de situations d'urgence impliquantdes enfants, les handicapés, les personnes âgées et celles souffrant de la maladie d'Alzheimer. Aussi, la ville a développé un dispositif intelligent qui, lorsque son titulaire se retrouve en dehors d’une zone de sécurité désignée ou pousse le bouton d'urgence envoie une alerte d'urgence aux tuteurs, la police, les pompiers et les centres de contrôle de vidéosurveillance. Pour ce même dispositif, la ville soutient les ménages à faible revenu et les groupes particulièrement vulnérables en fournissant souvent des dispositifs d'urgence gratuitement ou avec des rabais importants. Un autre service de sécurité pour les enfants est offert par la ville, le “U- Children Safety System”64. Ce dernier fournit des zones de sécurité des enfants à l’aide d’un réseau maillé d’infrastructures sans fil. Aussi, les réseaux de vidéosurveillance en temps réel permettent de localiser des enfantsdisparusle plusvite possible. La ville est dotée d’un centre d’appels : « Dasan call center » qui est joignable au 120. Ceux ayant une déficience auditive sont en mesure d'appeler le centre d'appels grâce à un système de vidéo - appel qui est aujourd'hui disponible comme une application de l'appareil mobile. Séoul met l’accent sur la sécurité et le confort en permettant aux citoyens de signaler facilement tout problème éventuel grâce à l’application designalement intelligent des problèmesde la ville. Pour casser la complexité des services intelligents et les rendre plus accessibles aux citoyens, Séoul a fourni des cours de formation sur les TIC intelligents depuis 200965 . Ces cours offrent à la fois des conférences et des cours de TIC Smart City financés par la ville par le biais d’établissements d’enseignementprivé. De 2009 à 2011, ces cours destinés aux immigrants, aux personnes à 63 ITU-T Technology Watch Report, Smart Cities -Seoul: a case study, (February 2013) 64 ITU-T Technology Watch Report, Smart Cities -Seoul: a case study, (February 2013) 65 Séoul, Site du gouvernement métropolitain de Séoul, Bien être, 2014, http://french.seoul.go.kr/infos-politiques/bien-etre-sante-publique-securite/bien- etre/1-bien-etre-de-lespoir/
  • 42. 41 faible revenu et aux personnes âgées utilisant des appareils intelligents pour la première fois, ont attiré plus de 47 000 personnes de plus de 2009-2011. Bien que ce ne soit, pour le moment, que des cours basiques sur l’utilisation de la technologie à puce, ces cours enseigneront des compétences plus avancées à l'avenir. Ainsi, les citoyens auront plus d’outilsnécessaires pour améliorer les services de Smart Séoul. Les dispositifs intelligents ont le potentiel de donner une voix à des groupes vulnérables, que ce soit des groupes altérés financièrement, physiquement, ou par les effets du vieillissement et c’est ce potentiel que Séoul exploite pour assurer une qualité de vie optimale à ses citoyens. 6.2. Montréal Le centre-ville de Montréal (à gauche) à proximité du mont Royal (à droite). Source : Wikipédia66 Montréal, la plus grande ville de la province de Québec, est située dans les basses-terres du Saint-Laurent, au Sud du Québec au Canada, plus précisément à la jonction du fleuve Saint-Laurent et de la rivière des Outaouais. Elle est délimitée au Sud par le lac Saint-Louis, les rapides de Lachine, le bassin de la Prairie et le fleuve Saint-Laurent. Au Nord, elle 66Wikipédia, L’encyclopédie libre, Montréal, Août 2015, https://fr.wikipedia.org/wiki/Montr%C3%A9al consulté le 30 juillet 2015
  • 43. 42 est baignée par le lac des Deux Montagnes puis par la rivière des Prairies. Sa population est de4 millionsd’habitants en 201367 La municipalité de ville de Montréal s'étend sur une aire de 359,96 km2. Elle enclave les municipalités de Montréal-Est, Mont-Royal, Hampstead, Côte-Saint-Luc, Montréal-Ouest et Westmount et partage des frontières terrestres dans le West Island avec Beaconsfield, Baie-d'Urfé, Dorval, Dollard-Des Ormeaux, Kirkland, Pointe-Claire, Sainte-Anne-de-Bellevue et Senneville68. Aux débuts de la colonie, cette dernière était très bien située pour jouer un rôle de comptoir de commerce important avec la navigation comme le moyen de transport le plus efficace. Montréal se trouve parmi les grandes villes qui doivent leur naissance et leur développement à la présenced’un port. Plusieurs facteurs ont permis à Montréal d’avoir le statut de grande ville d'Amérique du Nord. Tout d’abord, mentionnons ses atouts géographiques car elle est située au croisementde plusieursrivières69. Par la suite se présentent les multitudes d’initiatives communautaires qui se sont développées à partir des années 60 et se traduisant aujourd'hui par une plus grande vigilance des citoyens dans les interventions sur la ville, le développement économique local, la protection desmilieux devie et celle du patrimoineurbain. Il faut aussi prendre en considération la fertilité des terres de la grande plaine qui entoure Montréal donc la région était destinée à devenir un important bassin de population justifiant une grande ville pour le desservir. 67 Montréal International, Le grand Montréal, Le pouvoir de vous faire réussir, facteurs d’attractivité, 2013-2014, http://www.montrealinternational.com/wp- content/uploads/2013/10/Montreal-International-Facteurs-d-attractivite2013- 2014.pdf 68Wikipédia, L’encyclopédie libre, Montréal, Août 2015, https://fr.wikipedia.org/wiki/Montr%C3%A9al consulté le 30 juillet 2015 69Collectif L'autre Montréal, Des villages à la métropole : circuit de découverte urbaine sur l'évolution de Montréal, http://bv.cdeacf.ca/bvdoc.php?no=2005_04_0511&col=EA&format=htm&ver=old
  • 44. 43 Et enfin, les nombreux évènements d’envergure que la ville a accueilli comme par exemple l’exposition universelle de 1967, les Jeux olympiques d'été de 1976 et accueille chaque année, le Festival Montréal en lumière, les FrancoFolies, le Festival international de jazz de Montréal, le festival Justepour rire, et bien d'autres70. Actuellement, Montréal constitue un centre majeur du commerce, de l’industrie, dela culture, dela financeet des affaires internationales. Actif de Montréal Source : ville.intelligente.montreal.ca 6.2.1. Compétitivité71 Montréal occupe le premier rang dans le classement des 20 plus grandes métropoles nord-américaines pour la compétitivité des coûts 70 Wikipédia, L’encyclopédie libre, Portail Montréal : Présentation, Août 2013, https://fr.wikipedia.org/wiki/Portail:Montr%C3%A9al/Pr%C3%A9sentation 71 Toutes les données statistiques proviennent de Montréal International, Le grand Montréal, Le pouvoir de vous faire réussir, facteurs d’attractivité, 2013-2014, http://www.montrealinternational.com/wp-content/uploads/2013/10/Montreal- International-Facteurs-d-attractivite2013-2014.pdf sauf indication du contraire.
  • 45. 44 d’exploitation. Cette compétitivité est soutenue par des coûts modérés concernantla main-d’œuvre, leloyer et l’électricité. Même si les salaires à Montréal sont plus bas que certaines grandes villes, les employés bénéficient toutefois d'un niveau de vie parmi les plus élevés et les employeurs de faibles charges sociales obligatoires. En outre, la ville offre une forte culture d’entrepreneuriat car elle se situe dans un pays où le nombre de procédures et de jours nécessaires pour lancer unenouvelleentreprisesontles moinsélevés. Il faut aussi mentionner le système bancaire canadien qui est perçu comme le plus sain des pays du G7 (Global Finance Magazine, avril 2012) et le plus solide (Forum économique mondial, 2011). Pour rehausser son indice de compétitivité la ville compte encourager les entrepreneurs, attirer les talents d'ailleurs, favoriser l’entrecroisement entre les milieux de la recherche, de l'industrie, du capital-risque, des investisseurset desentreprisesen démarrage. Montréal se transforme alors en laboratoire pour investir dans les talents locaux et développer avec ces derniers des solutions technologiques. Par la suite, les solutions technologiques pourront être exportées mais aussi créerontet préserverontdesemploislocaux72. 6.2.2. Gouvernance (participation) Les Montréalais ont montré au cours de l’histoire leur fort esprit communautaire et leur volonté d’être au courant des décisions prises par les élus73. C’est là une exigence de transparence qui dorénavant est une des priorités de la ville avec l’accord aux citoyens d’un accès aux informations administratives comme les débats publics et les indicateurs de performance. L’administration montréalaise a pour vision de faire parti du peloton de tête des villes intelligentes. Elle a alors a pris plusieurs mesures dans le 72 Ville de Montréal, Stratégie, Des interventions structurantes, http://villeintelligente.montreal.ca/strat%C3%A9gie 73 Collectif L'autre Montréal, Des villages à la métropole : circuit de découverte urbaine sur l'évolution de Montréal, http://bv.cdeacf.ca/bvdoc.php?no=2005_04_0511&col=EA&format=htm&ver=old
  • 46. 45 but de mieux relever les défis technologiques que pose la transition vers la ville intelligente. De ce fait, elle s’est fixée quatre axes d’intervention à savoir collecter, communiquer, collaborer et coordonner74. C’est alors dans cette visée qu’ont été créés, en 2014, le Bureau de la ville intelligente et numérique (BVIN)75 et le Service de performance organisationnelle (SPO), afin de soutenir la transition. En plus, un nouveau directeur TI a été embauché pour appuyer le directeur du BVIN qui possèdeégalement uneimportanteexpérience dansle domaine. Le mandatdu Bureau dela ville intelligente est le suivant: -Une transparence dans sa gestion et l’ouverture des données en libérant de manière massive les données mais aussi en mettant ces donnéesen valeur avec des outils devisualisation efficaces. - Le développement d’une plateforme web et d’applications mobiles dans le but de vulgariser de l’information en temps réel aux citoyens. En plus, elle doit fournir des infrastructures de réseaux filaires et sans fil (Wi-Fi) à large bande et mettre en place des centres locaux d’apprentissageet de création en nouvellestechnologies. - La fourniture de services publics numériques en développant des services intelligents de gestion et ajoutant une version numérique des services publicsà la version traditionnelle(311). -Un encouragement de l’industrie en plus d’une stimulation de l’innovation et de la créativité. Il s’agit à ce niveau d’accompagner et de soutenir les entreprises technologiques en démarrage (start-ups) mais aussi de favoriser l’usage du domaine public comme laboratoire pour mettre à l’essai des solutionsnovatrices à des défismunicipaux. Pour décréter ce mandat, le Bureau de la ville intelligente a mis l’emphase sur son quatrième axe d’intervention qui est l’écoute de la population. Il a donc procédé à une multitude de consultations 74Ville de Montréal, Montréal ville intelligente et numérique, Stratégie montréalaise 2014-2017, http://villeintelligente.montreal.ca/sites/villeintelligente.montreal.ca/files/strategi e-montrealaise-2014-2017-ville-intelligente-et-numerique-fr-amendee.pdf 75Idem
  • 47. 46 publiques, à 4 sondages et de discussions, à l’analyse des requêtes soumises au service 311, à la collecte de suggestions citoyennes, à la consultation d’étude de cas sur les grandes villes et à l’analyse de projets en cours. Cela a permis de mieux cerner les enjeux et ainsi déterminer les actions prioritaires dans sa transition vers la ville intelligente. 6.2.3. Environnement (Ressourcesnaturelles) La ville de Montréal regorge de ressources naturelles à savoir des ressources bleues (133 km de rives), des ressources vertes (1 200 parcs locaux et 18 grands parcs, 1 200 000 arbres publics) et 10 éco territoires76. Consciente des menaces auxquelles sont exposées ses ressources naturelles et des problèmes de changements climatiques, la ville s’engage à augmenter la performance environnementale du parc de véhicules conventionnels77. Elle compte y parvenir en remplaçant 300 automobiles sous-compactes ayant atteint leur durée de vie utile par des véhicules éco énergétiques avec un bénéfice environnemental reconnu, en intégrant aux véhicules existants des technologies de pointe avec une efficacité reconnue et en formant les chauffeurs à la conduite écologique. Dans la même visée de protection de l’environnement, Montréal veut encourager l’électrification des transports en acquérant des véhicules électriques ou hybrides rechargeables et en installant des bornes de recharges pour ces derniers78. La ville s’engage aussi à pratiquer l’agriculture urbaine pour en faire bénéficier la collectivité, à instaurer des mesures de récupération et de recyclage et enfin à proposer l’adoption de règles favorisant l’intégration harmonieuse en milieu urbain d’appareils de production d’énergie verte (éoliennes, panneaux solaires et autres). 76 Ville de Montréal, Le plan de développement durable de la collectivité montréalaise. 2010-2015, 117 pages, http://servicesenligne.ville.montreal.qc.ca/sel/publications/PorteAccesTelecharge ment?lng=Fr&systemName=72135795&client=Serv_corp 77 Idem 78 Idem
  • 48. 47 6.2.4. Capital humain et social79 La richesse en capital humain et social qu’a Montréal est l’un des facteurs qui lui confèrent son statut de grande ville. Elle dispose de plusieursétablissements d’enseignement : -6 établissements universitaires à vocation générale à savoir l’université́ Concordia, l’université McGill, l’université́ de Montréal, l’université de Sherbrooke-Campus de Longueuil, l’université du Québec à Montréal (UQAM) et la TÉ LUQ (Télé-université), -2 établissements en gestion et en administration publique (École nationale d’administration publique(ENAP)et HEC Montréal), -3 établissements en génie et en recherche scientifique : l’école de technologie supérieure (É TS), l’école Polytechnique de Montréal et l’institut national de la recherche scientifique (INRS). En second plan, il faut mentionner sa culture de créative et innovante avec 7 % des travailleurs œuvrant dans les secteurs de haut savoir. Ce taux est comparable à ceux de Dallaset San Diego. Montréal est reconnue pour son multiculturalisme (40 000 nouveaux immigrants chaque année), son environnement propice pour les employeurs dans les secteurs de la haute technologie, et sa main d’œuvrecosmopolitehautementqualifiée. Cependant, la ville ne veut pas s’en tenir cette renommée, elle veut bien plus. De ce fait, elle prône l’innovation avec des « laboratoires d'innovation publique » qui rassembleront les citoyens et les entreprises qui veulent mettre à l’essai de nouveaux services publics. Et cela à proximité de leurs résidences ou dans le réseau des bibliothèques. Les Montréalais seront invités à des ateliers pour prendre connaissance des outils numériques. 79 Toutes les données statistiques proviennent de Montréal International, Le grand Montréal, Le pouvoir de vous faire réussir, facteurs d’attractivité, 2013-2014, http://www.montrealinternational.com/wp-content/uploads/2013/10/Montreal- International-Facteurs-d-attractivite2013-2014.pdf sauf indication du contraire.
  • 49. 48 Aussi, Montréal se base sur l’esprit communautaire des montréalais pour organiser des discussions et en même temps cerner les actions à prioriser. Dans cette perspective, la ville a effectué des sondages et discussion dont les comptes rendus sont disponibles dans son documentdestratégie de ville intelligente. 6.2.5. Mobilité intelligente80 La grande panoplie d’infrastructures de transport fait de Montréal un lieu grandement accessible. On retrouve à Montréal 3 aéroports dont 2 internationaux : L’aéroport international Montréal-Trudeau avec 14 millions de passagers en 2012, l’aéroport international Montréal-Mirabel (cargo) et l’aéroport Montréal Saint-Hubert Longueuil. Aussi, le port de Montréal est parmi les plus achalandés en Amérique du Nord. Il est relié à 100 payset affiche un trafic annuel28,4 M detonnesmétriques en 2012. En outre, la ville compte un système de transports en commun efficace avec sa société de transport (STM) reconnue comme l’une des meilleures en Amérique du Nord (American Public Transportation Association, 2010). Cette efficacité résulte d’un actif en infrastructures de transport en commun évalué à 68 stations de métro sur 4 lignes (un réseau de 71 km), 51 stations de train de banlieue sur 5 lignes et 220 lignes d’autobus à savoir 31 lignes express, 23 lignes de nuit et 13 navettes spécialisées. Le réseau de bus est composé d'environ 9000 arrêts d’autobuset deplusde 3035 abribus81. La mobilité intelligente suppose de repenser la mobilité avec une vision s’inscrivant dans celle du développement durable et ayant avec pour but ultime l’amélioration dela qualité de viedes citoyens. 80 Toutes les données statistiques proviennent de Montréal International, Le grand Montréal, Le pouvoir de vous faire réussir, facteurs d’attractivité, 2013-2014, http://www.montrealinternational.com/wp-content/uploads/2013/10/Montreal- International-Facteurs-d-attractivite2013-2014.pdf sauf indication du contraire. 81 Ville de Montréal, Transport collectif, Autobus, Un important réseau d’autobus pour se rendre partout à Montréal, http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=8957,99635642&_dad=portal&_sc hema=PORTAL
  • 50. 49 Tout comme la majorité des régions métropolitaines, Montréal se mobilise fortement autour des enjeux de mobilité durable sur le territoire, tant du côté des institutions locales que celles régionales. De ce fait, la Ville s’est dotée d’un plan de développement durable qui illustre clairement cette mobilisation82. Elle a aussi inclus la mobilité dans sa stratégie de ville intelligente et numérique et quelques mois plus tard, mis en place un Centre de gestion de mobilité urbaine (CGMU). Ce dernier vise la gestion des feux de circulation en temps réel, l’amélioration de la circulation des autobus, la surveillance du réseau routier, l’optimisation des interventions et de la circulation en cas d’urgence, l’échange d’information et la communication rapideavecles partenaires. Parallèlement, la ville s’est munie d’un Plan stratégique des systèmes de transport intelligents (STI) via lequel elle prévoit « rendre les infrastructures existantes plus efficaces, plus fiables et plus écologiques sans nécessairementavoir à [les] modifier » Dans le cadre de mobilité intelligente il ne faut pas omettre le système de paiement par la carte OPUS qui est une carte à puce sur laquelle tous les titres de transport de la société de transport de Montréal peuvent être chargés sauf exception du titre de groupe qui est exclusivement offert sur billet83. Les passagers en enregistrant leur carte à puce fournissent des informations que la ville peut collecter, analyser et ainsi fournir desservices efficaces. En outre, il y a l’application STM qui permet de vérifier les horaires de bus et de métro, les trajets et même les modifications de trajets en cas de travaux. 82 Julien Benoît, Les défis de gestion dans le pilotage de la ville intelligente, le cas de la mobilité intelligente à Montréal, Décembre 2014, 77 pages, http://www.researchgate.net/profile/Jules_Benoit/publication/273141463_LES_D FIS_DE_GESTION_DANS_LE_PILOTAGE_DE_LA_VILLE_INTELLIGENTE__LE_CAS_DE_L A_MOBILIT_INTELLIGENTE__MONTRAL/links/54f9de870cf25371374ffd5f.pdf 83 Société de Transport de Montréal, Carte Opus et autres supports, 1997-2015, http://www.stm.info/fr/infos/titres-et-tarifs/carte-opus-et-autres-supports
  • 51. 50 Et enfin, mentionnons le mode de déplacement par le biais des « smart fortwo car2go ». Elles sont parfaites pour la conduite urbaine vu leur petite taille et leur agilité et rendent le stationnement facile. En plus, elles sont écologiques, facilement accessibles et facile à conduire. Les utilisateurs ont juste besoin d’une carte membre pour déverrouiller le véhicule. Il y a aussi un site web à la disposition des utilisateurs pour réserver à l’avance ou s’informer84.  6.2.6. Qualité de vie Montréal est reconnue pour son efficacité́ nord-américaine et son charme à l’européenne. Elle est pour les travailleurs et leur famille, le meilleur des deux mondes. En effet, les logements y sont abordables avec un prixqui est de2O % moinschers qu’à Toronto ou Vancouver. Aussi, l’environnement dans la ville n’est pas dépourvu de sécurité. Pour preuve, on y retrouve les plus faible taux d’homicides (1,3 par 100 000 habitants) des 20 plus grandes métropoles d’Amériquedu Nord (4,7 par 100 000 habitantsen moyenne)en 2012. Les citoyens jouissent de services publics performants (service téléphonique joignable au 311) et accessibles avec des soins médicaux essentiels gratuits pour les citoyens canadiens et les résidents permanents, des frais de scolarité les plus faibles en Amérique du Nord et unegrandeégalité deschances. 84 CAR2GO Canada Ltd, La spontanéité sur roues, le concept car2go, 2015, https://www.car2go.com/fr/montreal/a-propos-de-car2go/
  • 52. 51 VII. Analyse des données collectées À la suite des deux études de cas, nous avons pu cerner les stratégies utilisées par les deux villes Montréal et Séoul dans leur transition vers la ville intelligente. Ces stratégies sont illustrées dansles graphes ci-après. 7.1. Stratégie de Séoul Ville axée sur l'humain et sa qualité de vie tout en développant sa culture par le biais de l'innovation. Utilise les TIC et l'innovation pour assurer la qualité de vie, offrir les services et promouvoir le tourisme. Les services intelligents dotés de capteurs permettent de collecter des données Ces données sont mises à la dispostion des citoyens et le secteur privé pour une participation citoyenne et des opportunités pour les entreprises La ville peut alors mieux répondre aux besoins de ses citoyens et parallèlement gagner en compétitivité
  • 53. 52 Source : Nahyssa Rose Rabé Harou, 2015 7.2. Stratégie de Montréal Source : stratégie montréalaise 2014-2017, ville intelligente et numérique. La comparaison des deux stratégies montre que celle de Séoul a deux éléments dans son maillon central : le citoyen et la technologie qui permet d’assurer une qualité de vie au citoyen. En outre, ce n’est que récemment que la ville de Séoul a instauré le programme axé sur l’humain. Et cela pour casser l’image de ville à caractère exclusivement technologique qu’elle affichait.