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Se former / EN QUESTIONS-RÉPONSES / 
MALADIES DES VOIES RESPIRATOIRES SUPÉRIEURES CHEZ LE CHAT 
Bordetellose féline :pouvoir 
pathogène et prévalence 
La bordetellose féline à Bordetella bronchiseptica est désormais clairement 
identifiée. Elle est fréquemment associée à des conditions de surpopulation 
et de stress. 
u 
Résumé 
54 Le Point Vétérinaire / N° 229 / Octobre 2002 / 
ordetella bronchiseptica est responsa-ble 
de maladies respiratoires chez 
plusieurs espèces, dont le chien, chez 
lequel elle provoque une trachéo-bronchite 
(toux de chenil) et le porc, 
chez lequel elle participe à la rhinite atrophique. 
La bordetellose féline à B. bronchiseptica, ou 
FeBb, est désormais clairement identifiée. Des 
études récentes permettent de mieux cerner la 
prévalence de l’infection chez le chat et son 
pouvoir pathogène. 
Quels sont les hôtes 
sensibles à B. bronchiseptica ? 
B. bronchiseptica peut infecter de nombreuses 
espèces, dont les souris, les rats, les cobayes, 
les lapins, les chats, les chiens, les porcs, les 
moutons, les chevaux et les ours [10]. Elle 
provoque diverses affections respiratoires, 
comme la toux de chenil chez le chien, la rhinite 
atrophique chez le porc et le “rhume” du lapin 
[1, 7, 13]. L’infection est possible chez l’homme, 
mais seulement lorsque l’état de santé est 
gravement altéré [8]. 
Quels sont les chats 
exposés à l’infection ? 
• B. bronchiseptica est répandue dans la popula-tion 
féline au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en 
Italie, en Belgique, aux États-Unis et en 
Nouvelle-Zélande. Selon les pays et les études, 
sa séroprévalence est estimée entre 24 [11] et 
87 % [14]. 
• Dans une étude britannique portant sur sept 
cent quarante chats [4], B. bronchiseptica a 
été isolée chez 11 % des chats ayant subi une 
biopsie, chez 19,5 % des chats vivant en 
refuge, chez 9 % des chats en élevage, chez 
13,5 % des chats en chatterie et chez 8,1 % 
des chats vivant en compagnie d’un ou de 
deux congénères. 
Une autre étude de séroprévalence britannique 
[14] corrobore ces résultats : les taux de sérocon-version 
les plus élevés sont observés dans les 
foyers qui comprennent plusieurs chats et dans 
les refuges pour animaux (83 à 87 %). À l’inverse, 
seulement 29 % des chats vivant avec moins de 
trois congénères ont déjà été exposés à 
B. bronchiseptica. 
Lors d’une étude italienne portant sur cent 
soixante-deux chats [17], la bactérie a été isolée 
chez 38,5 % des chats vivant dans des pensions 
de plus de vingt chats, chez 24,8 % des chats 
qui côtoient plusieurs congénères et chez 4 % 
des animaux vivant seuls. 
Ces données suggèrent que l’infection à 
B. bronchiseptica survient chez tous les chats, 
mais qu’elle est fréquemment associée à des 
conditions de surpopulation et de stress. 
• Il existe une forte corrélation entre l’isolement 
de B. bronchiseptica chez le chat et la proximité 
de chiens ayant présenté récemment une 
affection respiratoire [4]. La bactérie se 
transmettrait donc entre chat et chien. Cette 
hypothèse est étayée par le fait que les isolats 
des chiens et des chats sont identiques ou 
proches [3]. Un épisode de forte toux a en outre 
été décrit chez deux chiens, immédiatement 
suivi par des signes similaires chez deux chats 
en contact avec eux [6]. Des isolats de 
B. bronchiseptica qui présentent des profils 
similaires ont été obtenus chez les quatre 
animaux. Ces observations suggèrent, d’une 
part, qu’une transmission s’est produite des 
chiens vers les chats et, d’autre part, que 
B. bronchiseptica est responsable des signes 
respiratoires observés dans les deux espèces. 
Quelles sont les voies 
de transmission identifiées ? 
L’infection se transmet par contact entre les 
animaux, par voie aérosol ou par l’intermédiaire 
de matières infectieuses. Sensible au pH et à la 
température, la bactérie ne survit pas longtemps 
à l’extérieur et elle est facilement détruite par 
les désinfectants courants. Toutefois, dans un 
environnement fortement contaminé 
(notamment dans du mucus infecté), sa survie 
peut être suffisamment longue pour qu’une 
transmission indirecte se produise. B. bronchi-septica 
diffère des autres espèces de Bordetella 
par sa capacité à survivre dans des milieux 
pauvres en nutriments, au moins in vitro. Cela 
laisse penser que, outre la transmission par voie 
aérosol, cette bactérie peut se transmettre via 
des réservoirs environnementaux [18]. 
B 
L’infection à B. bronchi-septica 
peut survenir 
chez tous les chats, mais elle 
est fréquemment associée à 
des conditions de surpopula-tion 
et de stress. La bactérie 
se transmettrait par contact 
entre chat et chien, par voie 
aérosol ou par l’intermédiaire 
de matières infectieuses. Le 
portage asymptomatique est 
fréquent chez le chat ; 
l’excrétion peut être notam-ment 
influencée par le stress. 
Les signes cliniques de 
l’infection sont comparables 
à ceux observés lors d’infec-tion 
par d’autres agents de 
maladies respiratoires, 
comme le virus herpès et le 
calicivirus. L’infection à 
B. bronchiseptica est confir-mée 
par l’analyse d’écou-villons 
oropharyngés ou d’é-couvillons 
d’écoulement nasal. 
Les méthodes préventives se 
limitent à éviter le stress et à 
améliorer l’hygiène dans les 
pensions pour chats. Un vac-cin 
intranasal est disponible 
dans certains pays. 
par Alexandre Girard 
d’après le site www.felineBb.info
Taux d’isolement 
de B. bronchiseptica chez les chats 
avec ou sans antécédents d’URTD 
d’URTD testés positifs (% positifs) 
Incidence des signes respiratoires 
chez les chats porteurs ou indemnes 
de B. bronchiseptica 
Portage de Existence de signes 
B. bronchiseptica respiratoires 
ATTENTION 
• B. bronchiseptica semble 
pouvoir se transmettre de 
chien à chat. Il existe une 
forte corrélation entre 
l’isolement 
de B. bronchiseptica 
chez le chat et la proximité. 
• Il existe une forte 
corrélation entre 
l’isolement 
de B. bronchiseptica 
chez le chat et la proximité 
de chiens ayant présenté 
récemment une affection 
respiratoire. 
! 
/ N° 229 / Octobre 2002 / Le Point Vétérinaire 55 
Existe-t-il un portage 
asymptomatique ? 
Le portage asymptomatique de B. bronchisep-tica 
est fréquent chez le chat [5], ce qui laisse 
supposer que la bactérie se comporte comme 
un agent pathogène opportuniste. Son excrétion 
peut être influencée par divers facteurs, parmi 
lesquels le stress (provoqué par le sevrage, un 
séjour en pension pour chats, les déplacements 
pour se rendre aux expositions félines, la 
surpopulation dans les refuges ou une mauvaise 
hygiène, etc.). L’excrétion bactérienne intermit-tente 
semble liée à des variations de virulence, 
comme c’est le cas chez le chien et chez le porc. 
Le rôle essentiel des chats porteurs asympto-matiques 
est confirmé par des études expéri-mentales 
qui montrent que les chats peuvent 
excréter la bactérie jusqu’à dix-neuf semaines 
après guérison [5]. 
B. bronchiseptica est également isolée après la 
mise bas chez des femelles séropositives mais 
cliniquement saines, et chez lesquelles aucune 
excrétion n’a été observée avant celle-ci, ce qui 
suggère que le stress de la naissance peut 
induire la reprise de l’excrétion bactérienne [5]. 
Les jeunes chats semblent particulièrement 
sensibles à la bactérie [17], peut-être en raison 
de l’absence de défense immunitaire active et/ou 
du stress du sevrage. Chez le chaton, l’infection 
est susceptible de provoquer des signes cliniques 
sévères, notamment de bronchopneumonie [16]. 
Quels sont les facteurs 
de virulence ? 
B. bronchiseptica exprime des molécules 
impliquées dans la colonisation et la virulence 
à la surface de sa paroi, parmi lesquelles des 
adhésines, des toxines, des lipopolysaccharides 
(LPS) et une protéine secrétée de type III. 
L’expression de ces facteurs est régulée afin que 
B. bronchiseptica se présente sous au moins 
trois phases identifiables : virulente, non 
virulente et intermédiaire. La transition entre 
ces phases se produit en réponse à des signaux 
environnementaux spécifiques, dont la vérita-ble 
nature reste inconnue. 
B. bronchiseptica est-elle 
responsable d’affections 
respiratoires chez le chat ? 
• Un rapport entre l’infection à B. bronchiseptica 
et les maladies des voies respiratoires supérieu-res 
(upper respiratory tract disease ou URTD) a 
été mis en évidence. Des études américaines 
démontrent que des épisodes d’URTD sont plus 
fréquemment associés à B. bronchiseptica qu’à 
une infection par le virus herpès félin (FHV) ou 
par le calicivirus félin (FCV). 
Dans une autre étude réalisée dans un élevage 
fermé, atteint de maladie respiratoire, le FHV 
et le FCV n’ont pas été isolés et les titres sérolo-giques 
de Chlamydia felis sont restés bas [9]. 
Antécédents Nombre de chats 
+ 22/68 (32 %) 
– 9/67 (13 %) 
D’après [17]. 
+ 54,5 % 
– 22,2 % 
D’après [15]. 
Les chats ont présenté des symptômes similai-res 
à ceux de la toux de chenil. B. bronchisep-tica 
a été isolée chez les chats qui souffraient 
de symptômes respiratoires, mais pas chez les 
chats sains, ce qui suggère que B. bronchisep-tica 
est la cause des symptômes. 
Des études plus complètes ont été effectuées. 
Elles tiennent compte de la prévalence de la 
bactérie et de son lien avec la maladie. L’étude 
de prévalence italienne sur cent soixante-deux 
chats [17] montre un taux d’isolement signifi-cativement 
plus élevé chez les chats ayant des 
antécédents d’URTD, comparés aux chats sans 
antécédents (voir le TABLEAU “Taux d’isolement 
de B. bronchiseptica chez les chats avec ou sans 
antécédents d’URTD”). Dans une étude flamande 
[15], les signes d’affection respiratoire s’avèrent 
plus fréquents chez les chats infectés que chez 
les chats non infectés (voir le TABLEAU “Incidence 
des signes respiratoires chez les chats porteurs 
ou indemnes de B. bronchiseptica”). 
Une étude américaine décrit onze cas de chats 
atteints d’infection à B. bronchiseptica et 
provenant de dix foyers différents. Sept cas se 
révèlent mortels et la pneumonie due à 
B. bronchiseptica est la première cause de mort 
(ou une cause significative). La majorité des cas 
(7/11) concerne des chatons âgés de moins de 
huit semaines. Des cultures positives de 
B. bronchiseptica sont obtenues dans tous les 
cas à partir de lavages trachéobronchiques ou 
de prélèvements de tissu pulmonaire. 
• L’infection expérimentale par B. bronchisep-tica 
peut induire des signes respiratoires chez 
les chats indemnes de chlamydiose, d’herpès 
virose, de calicivirose ou d’infection à B. bronchi-septica 
[5, 9, 12]. B. bronchiseptica est donc 
capable d’entraîner une maladie respiratoire en 
l’absence d’autres agents pathogènes. 
Cependant, même si B. bronchiseptica peut agir 
comme un pathogène primaire et provoquer 
une URTD chez les chats, il est fort probable 
que, dans de nombreux cas, d’autres facteurs !!
Se former / EN QUESTIONS-RÉPONSES / 
soient impliqués, comme le stress et l’infection 
simultanée par des virus respiratoires. 
B. bronchiseptica peut aussi constituer un agent 
pathogène secondaire, notamment dans les cas 
d’URTD qui évoluent vers une bronchopneu-monie 
mortelle. 
Quelle est la pathogénie 
de la bordetellose féline ? 
La pathogénie de l’infection chez le chat reste 
inconnue, mais elle est probablement compara-ble 
à celle connue chez d’autres espèces. L’étude 
de bordetelles proches de B. bronchiseptica, 
comme B. pertussis (qui infecte l’homme) et 
B. parapertussis (qui touche l’homme et le 
mouton), apporte ainsi des informations utiles : 
ce sont probablement des lignées adaptées 
à l’homme et aux ovins. 
B. bronchiseptica colonise la muqueuse respira-toire 
ciliée. Les lésions et la disparition des 
cellules épithéliales de la trachée consécutives 
à l’adhésion des bactéries contribuent probable-ment 
à l’apparition des symptômes respiratoi-res. 
La perte de mobilité des cils, leur destruc-tion 
et la défaillance du mécanisme d’épuration 
mucociliaire favorisent la poursuite de la coloni-sation 
par les bactéries, leur persistance et leur 
transmission. 
Après la colonisation, pendant les trois à cinq 
jours qui suivent l’infection, la libération de 
toxines est responsable des lésions inflamma-toires 
locales et systémiques. Les premiers 
signes cliniques sont alors observés. Lorsque la 
réponse immunitaire débute localement, les 
bactéries sont progressivement éliminées [2]. 
Chez le chat, la maladie semble fréquemment 
s’autolimiter et une régression spontanée des 
signes cliniques se produit dix à quatorze jours 
après le début de l’infection. 
Quels sont les signes 
cliniques de la bordetellose 
féline ? 
L’URTD associée à B. bronchiseptica est une 
affection complexe. Les signes cliniques de 
l’infection sont comparables à ceux observés 
lors d’infection par d’autres agents de l’URTD, 
comme le FCV et le FHV. 
Chez le chat, l’infection isolée à B. bronchisep-tica 
peut provoquer : 
- une hyperthermie ; 
- des éternuements ; 
- un écoulement nasal ; 
- une lymphadénopathie submandibulaire ; 
- une toux ; 
- des râles. 
La toux, bien que fréquemment décrite chez le 
chat infecté par B. bronchiseptica, ne semble 
pas être aussi caractéristique que chez le chien 
[4, 5, 9, 12]. 
Chez la majorité des chats, l’expression clinique 
est modérée et les signes disparaissent dans un 
délai de dix jours environ. Chez certains chats 
cependant, surtout chez les jeunes, la maladie 
peut évoluer vers une bronchopneumonie et 
menacer le pronostic vital. 
Comment établir 
le diagnostic ? 
À l’exception de la toux, les signes cliniques de 
l’infection à B. bronchiseptica chez le chat 
ressemblent à ceux des autres maladies des 
voies respiratoires supérieures. Le diagnostic 
de la maladie ne peut donc pas être établi à 
l’aide du seul examen clinique. L’infection à 
B. bronchiseptica est confirmée par l’analyse 
d’écouvillons oropharyngés ou d’écouvillons 
d’écoulement nasal. Les échantillons sont 
prélevés avec des écouvillons stériles et placés 
dans un milieu de transport au charbon. Ils sont 
ensuite étalés sur un milieu sélectif (par 
exemple charbon-céfalexine). 
Les chats porteurs chroniques excrètent souvent 
peu de bactéries, ce qui nécessite des mises en 
culture répétées d’écouvillons oropharyngés 
(PHOTO 1). En outre, comme pour les virus 
pathogènes respiratoires, l’isolement ne permet 
pas d’affirmer que la bactérie est l’agent respon-sable 
de l’URTD (PHOTO 2). 
Comment prévenir 
et contrôler la bordetellose 
féline ? 
Actuellement, les méthodes préventives se 
limitent à éviter le stress et à améliorer l’hygiène 
dans les pensions pour chats. La séparation des 
chats qui présentent une infection chronique 
est également envisagée. Un vaccin intranasal 
est disponible dans certains pays, mais pas en 
France. Son administration peut être pratiquée 
(hors autorisation de mise sur le marché) en 
prophylaxie ou lors d’épisodes d’URTD dans 
une collectivité de chats. Toutefois, la vaccina-tion 
seule ne suffit pas. Pour limiter la survenue 
d’affections cliniques, elle doit être associée à 
des conditions environnementales correctes, à 
une alimentation équilibrée, à des mesures 
56 Le Point Vétérinaire / N° 229 / Octobre 2002 / 
!! 
PHOTO 1. B. bronchiseptica cultivée sur gélose 
au sang. 
Cliché : Vestream international 
PHOTO 2. B. bronchiseptica : 
coccobacille (0,2 x 0,7 mm). 
Coloration de Gram. 
Cliché : Vestream international 
ATTENTION 
Chez le chat,l’inf ection 
isolée à B. bronchiseptica 
peut provoquer : 
- une hyperthermie ; 
- des éternuements ; 
- un écoulement nasal ; 
- une lymphadénopathie 
submandibulaire ; 
- une toux ; 
- des râles. 
!
Contact 
Contactez le groupe 
de recherche www.felineBb.info si : 
• Vous avez des remarques, 
des questions concernant 
la bordetellose féline. 
• Vous avez récemment 
diagnostiqué une infection 
à B. bronchiseptica 
chez votre chat. 
• Vous avez eu connaissance 
d’un épisode de bordetellose 
féline dans un élevage 
ou dans une collectivité féline 
• Vous avez mis en évidence 
une résistance aux antibiotiques 
de B. bronchiseptica mise 
en cause. 
/ N° 229 / Octobre 2002 / Le Point Vétérinaire 57 
sanitaires strictes, à l’aération efficace des 
locaux, à un déparasitage régulier des animaux 
et au contrôle des autres agents pathogènes 
respiratoires. 
Comment traiter 
les infections 
à B. bronchiseptica ? 
L’infection à B. bronchiseptica peut être traitée 
par la tétracycline (10 mg/kg trois fois par jour 
par voie orale), par la doxycycline (10 mg/kg/j 
par voie orale) ou par l’association amoxicilline-acide 
clavulanique (12,5 mg/chat deux fois par 
jour par voie orale). 
Des études récentes [19] montrent que des 
isolats de B. bronchiseptica collectés chez le chat 
sont sensibles à la tétracycline et à la doxycy-cline, 
mais que les résistances au triméthoprime 
et à l’ampicilline sont fréquentes. Or, l’ampi-cilline 
est couramment utilisée pour traiter les 
infections des voies respiratoires supérieures 
chez le chat... L’émergence de plasmides de 
résistance à la tétracycline dans les isolats de 
B. bronchiseptica prélevés chez le chat consti-tue 
un autre sujet de préoccupation [19]. 
Les infections sont généralement chroniques, 
souvent asymptomatiques et particulièrement 
difficiles à éliminer, même avec une antibio-thérapie 
[10]. 
B. bronchiseptica s’avère donc répandue dans la 
population féline, mais les animaux porteurs 
n’ont généralement pas de symptômes. Le plus 
souvent, la maladie est observée chez des chats 
qui vivent en collectivité. Elle peut toutefois 
également survenir chez des chats qui partici-pent 
à des expositions félines ou qui vivent avec 
des congénères, voire avec des chiens. La mise 
bas est un facteur de stress et les chattes peuvent 
transmettre B. bronchiseptica à leur progéniture. 
Les chatons issus d’élevages et de refuges sont 
ainsi des sujets à risque. La probabilité d’évolu-tion 
rapide vers une bronchopneumonie est plus 
élevée chez les chatons infectés par B. bronchi-septica 
que chez les adultes.  
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“Nouveaux Animaux de Compagnie”):563-564. 
- Boussarie D. La souris domestique. Point Vét. 1999;30 
(n° spécial “Nouveaux Animaux de Compagnie”):551-552. 
- Boussarie D. Le cobaye. Point Vét. 1999;30(n° spécial 
“Nouveaux Animaux de Compagnie”):557-558. 
- Rival F. Conduite à tenir devant une affection ophtalmique 
chez les rongeurs et lagomorphes de compagnie. 
Point Vét. 1999;30(n° spécial “Nouveaux Animaux de 
Compagnie”):597-599. 
- Boucher S. Conduite à tenir devant un jetage ou dyspnée 
chez les rongeurs et lagomorphes de compagnie. 
Point Vét. 1999;30(n° spécial “Nouveaux Animaux 
de Compagnie”):603-606. 
- André J-P. Les affections respiratoires chez les psittacidés. 
Point Vét. 1998;29(191):335-342. 
Points forts 
! Le rôle essentiel des chats 
porteurs asymptomatiques 
est confirmé par des études 
expérimentales qui montrent 
qu’ils peuvent excréter 
la bactérie jusqu’à dix-neuf 
semaines après guérison. 
! Même si B. bronchiseptica 
peut agir comme 
un pathogène primaire 
chez le chat, il est fort 
probable que d’autres 
facteurs soient impliqués, 
comme le stress et l’infection 
simultanée par des virus 
respiratoires. 
! B. bronchiseptica peut aussi 
constituer un agent 
pathogène secondaire, 
notamment dans les cas 
de maladies des voies 
respiratoires supérieures 
qui évoluent vers une 
bronchopneumonie mortelle. 
! Chez la majorité des chats, 
l’expression clinique 
est modérée et les signes 
disparaissent dans un délai 
de dix jours environ. 
Toutefois, la maladie évolue 
parfois vers 
une bronchopneumonie 
et menace le pronostic vital. 
! Les chats vivant 
en collectivité sont 
particulièrement exposés. 
Retrouvez notre site 
www.planete-vet.com 
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Pneumologie bordetellose féline - pouvoir pathogène et prévalence

  • 1. Se former / EN QUESTIONS-RÉPONSES / MALADIES DES VOIES RESPIRATOIRES SUPÉRIEURES CHEZ LE CHAT Bordetellose féline :pouvoir pathogène et prévalence La bordetellose féline à Bordetella bronchiseptica est désormais clairement identifiée. Elle est fréquemment associée à des conditions de surpopulation et de stress. u Résumé 54 Le Point Vétérinaire / N° 229 / Octobre 2002 / ordetella bronchiseptica est responsa-ble de maladies respiratoires chez plusieurs espèces, dont le chien, chez lequel elle provoque une trachéo-bronchite (toux de chenil) et le porc, chez lequel elle participe à la rhinite atrophique. La bordetellose féline à B. bronchiseptica, ou FeBb, est désormais clairement identifiée. Des études récentes permettent de mieux cerner la prévalence de l’infection chez le chat et son pouvoir pathogène. Quels sont les hôtes sensibles à B. bronchiseptica ? B. bronchiseptica peut infecter de nombreuses espèces, dont les souris, les rats, les cobayes, les lapins, les chats, les chiens, les porcs, les moutons, les chevaux et les ours [10]. Elle provoque diverses affections respiratoires, comme la toux de chenil chez le chien, la rhinite atrophique chez le porc et le “rhume” du lapin [1, 7, 13]. L’infection est possible chez l’homme, mais seulement lorsque l’état de santé est gravement altéré [8]. Quels sont les chats exposés à l’infection ? • B. bronchiseptica est répandue dans la popula-tion féline au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Italie, en Belgique, aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande. Selon les pays et les études, sa séroprévalence est estimée entre 24 [11] et 87 % [14]. • Dans une étude britannique portant sur sept cent quarante chats [4], B. bronchiseptica a été isolée chez 11 % des chats ayant subi une biopsie, chez 19,5 % des chats vivant en refuge, chez 9 % des chats en élevage, chez 13,5 % des chats en chatterie et chez 8,1 % des chats vivant en compagnie d’un ou de deux congénères. Une autre étude de séroprévalence britannique [14] corrobore ces résultats : les taux de sérocon-version les plus élevés sont observés dans les foyers qui comprennent plusieurs chats et dans les refuges pour animaux (83 à 87 %). À l’inverse, seulement 29 % des chats vivant avec moins de trois congénères ont déjà été exposés à B. bronchiseptica. Lors d’une étude italienne portant sur cent soixante-deux chats [17], la bactérie a été isolée chez 38,5 % des chats vivant dans des pensions de plus de vingt chats, chez 24,8 % des chats qui côtoient plusieurs congénères et chez 4 % des animaux vivant seuls. Ces données suggèrent que l’infection à B. bronchiseptica survient chez tous les chats, mais qu’elle est fréquemment associée à des conditions de surpopulation et de stress. • Il existe une forte corrélation entre l’isolement de B. bronchiseptica chez le chat et la proximité de chiens ayant présenté récemment une affection respiratoire [4]. La bactérie se transmettrait donc entre chat et chien. Cette hypothèse est étayée par le fait que les isolats des chiens et des chats sont identiques ou proches [3]. Un épisode de forte toux a en outre été décrit chez deux chiens, immédiatement suivi par des signes similaires chez deux chats en contact avec eux [6]. Des isolats de B. bronchiseptica qui présentent des profils similaires ont été obtenus chez les quatre animaux. Ces observations suggèrent, d’une part, qu’une transmission s’est produite des chiens vers les chats et, d’autre part, que B. bronchiseptica est responsable des signes respiratoires observés dans les deux espèces. Quelles sont les voies de transmission identifiées ? L’infection se transmet par contact entre les animaux, par voie aérosol ou par l’intermédiaire de matières infectieuses. Sensible au pH et à la température, la bactérie ne survit pas longtemps à l’extérieur et elle est facilement détruite par les désinfectants courants. Toutefois, dans un environnement fortement contaminé (notamment dans du mucus infecté), sa survie peut être suffisamment longue pour qu’une transmission indirecte se produise. B. bronchi-septica diffère des autres espèces de Bordetella par sa capacité à survivre dans des milieux pauvres en nutriments, au moins in vitro. Cela laisse penser que, outre la transmission par voie aérosol, cette bactérie peut se transmettre via des réservoirs environnementaux [18]. B L’infection à B. bronchi-septica peut survenir chez tous les chats, mais elle est fréquemment associée à des conditions de surpopula-tion et de stress. La bactérie se transmettrait par contact entre chat et chien, par voie aérosol ou par l’intermédiaire de matières infectieuses. Le portage asymptomatique est fréquent chez le chat ; l’excrétion peut être notam-ment influencée par le stress. Les signes cliniques de l’infection sont comparables à ceux observés lors d’infec-tion par d’autres agents de maladies respiratoires, comme le virus herpès et le calicivirus. L’infection à B. bronchiseptica est confir-mée par l’analyse d’écou-villons oropharyngés ou d’é-couvillons d’écoulement nasal. Les méthodes préventives se limitent à éviter le stress et à améliorer l’hygiène dans les pensions pour chats. Un vac-cin intranasal est disponible dans certains pays. par Alexandre Girard d’après le site www.felineBb.info
  • 2. Taux d’isolement de B. bronchiseptica chez les chats avec ou sans antécédents d’URTD d’URTD testés positifs (% positifs) Incidence des signes respiratoires chez les chats porteurs ou indemnes de B. bronchiseptica Portage de Existence de signes B. bronchiseptica respiratoires ATTENTION • B. bronchiseptica semble pouvoir se transmettre de chien à chat. Il existe une forte corrélation entre l’isolement de B. bronchiseptica chez le chat et la proximité. • Il existe une forte corrélation entre l’isolement de B. bronchiseptica chez le chat et la proximité de chiens ayant présenté récemment une affection respiratoire. ! / N° 229 / Octobre 2002 / Le Point Vétérinaire 55 Existe-t-il un portage asymptomatique ? Le portage asymptomatique de B. bronchisep-tica est fréquent chez le chat [5], ce qui laisse supposer que la bactérie se comporte comme un agent pathogène opportuniste. Son excrétion peut être influencée par divers facteurs, parmi lesquels le stress (provoqué par le sevrage, un séjour en pension pour chats, les déplacements pour se rendre aux expositions félines, la surpopulation dans les refuges ou une mauvaise hygiène, etc.). L’excrétion bactérienne intermit-tente semble liée à des variations de virulence, comme c’est le cas chez le chien et chez le porc. Le rôle essentiel des chats porteurs asympto-matiques est confirmé par des études expéri-mentales qui montrent que les chats peuvent excréter la bactérie jusqu’à dix-neuf semaines après guérison [5]. B. bronchiseptica est également isolée après la mise bas chez des femelles séropositives mais cliniquement saines, et chez lesquelles aucune excrétion n’a été observée avant celle-ci, ce qui suggère que le stress de la naissance peut induire la reprise de l’excrétion bactérienne [5]. Les jeunes chats semblent particulièrement sensibles à la bactérie [17], peut-être en raison de l’absence de défense immunitaire active et/ou du stress du sevrage. Chez le chaton, l’infection est susceptible de provoquer des signes cliniques sévères, notamment de bronchopneumonie [16]. Quels sont les facteurs de virulence ? B. bronchiseptica exprime des molécules impliquées dans la colonisation et la virulence à la surface de sa paroi, parmi lesquelles des adhésines, des toxines, des lipopolysaccharides (LPS) et une protéine secrétée de type III. L’expression de ces facteurs est régulée afin que B. bronchiseptica se présente sous au moins trois phases identifiables : virulente, non virulente et intermédiaire. La transition entre ces phases se produit en réponse à des signaux environnementaux spécifiques, dont la vérita-ble nature reste inconnue. B. bronchiseptica est-elle responsable d’affections respiratoires chez le chat ? • Un rapport entre l’infection à B. bronchiseptica et les maladies des voies respiratoires supérieu-res (upper respiratory tract disease ou URTD) a été mis en évidence. Des études américaines démontrent que des épisodes d’URTD sont plus fréquemment associés à B. bronchiseptica qu’à une infection par le virus herpès félin (FHV) ou par le calicivirus félin (FCV). Dans une autre étude réalisée dans un élevage fermé, atteint de maladie respiratoire, le FHV et le FCV n’ont pas été isolés et les titres sérolo-giques de Chlamydia felis sont restés bas [9]. Antécédents Nombre de chats + 22/68 (32 %) – 9/67 (13 %) D’après [17]. + 54,5 % – 22,2 % D’après [15]. Les chats ont présenté des symptômes similai-res à ceux de la toux de chenil. B. bronchisep-tica a été isolée chez les chats qui souffraient de symptômes respiratoires, mais pas chez les chats sains, ce qui suggère que B. bronchisep-tica est la cause des symptômes. Des études plus complètes ont été effectuées. Elles tiennent compte de la prévalence de la bactérie et de son lien avec la maladie. L’étude de prévalence italienne sur cent soixante-deux chats [17] montre un taux d’isolement signifi-cativement plus élevé chez les chats ayant des antécédents d’URTD, comparés aux chats sans antécédents (voir le TABLEAU “Taux d’isolement de B. bronchiseptica chez les chats avec ou sans antécédents d’URTD”). Dans une étude flamande [15], les signes d’affection respiratoire s’avèrent plus fréquents chez les chats infectés que chez les chats non infectés (voir le TABLEAU “Incidence des signes respiratoires chez les chats porteurs ou indemnes de B. bronchiseptica”). Une étude américaine décrit onze cas de chats atteints d’infection à B. bronchiseptica et provenant de dix foyers différents. Sept cas se révèlent mortels et la pneumonie due à B. bronchiseptica est la première cause de mort (ou une cause significative). La majorité des cas (7/11) concerne des chatons âgés de moins de huit semaines. Des cultures positives de B. bronchiseptica sont obtenues dans tous les cas à partir de lavages trachéobronchiques ou de prélèvements de tissu pulmonaire. • L’infection expérimentale par B. bronchisep-tica peut induire des signes respiratoires chez les chats indemnes de chlamydiose, d’herpès virose, de calicivirose ou d’infection à B. bronchi-septica [5, 9, 12]. B. bronchiseptica est donc capable d’entraîner une maladie respiratoire en l’absence d’autres agents pathogènes. Cependant, même si B. bronchiseptica peut agir comme un pathogène primaire et provoquer une URTD chez les chats, il est fort probable que, dans de nombreux cas, d’autres facteurs !!
  • 3. Se former / EN QUESTIONS-RÉPONSES / soient impliqués, comme le stress et l’infection simultanée par des virus respiratoires. B. bronchiseptica peut aussi constituer un agent pathogène secondaire, notamment dans les cas d’URTD qui évoluent vers une bronchopneu-monie mortelle. Quelle est la pathogénie de la bordetellose féline ? La pathogénie de l’infection chez le chat reste inconnue, mais elle est probablement compara-ble à celle connue chez d’autres espèces. L’étude de bordetelles proches de B. bronchiseptica, comme B. pertussis (qui infecte l’homme) et B. parapertussis (qui touche l’homme et le mouton), apporte ainsi des informations utiles : ce sont probablement des lignées adaptées à l’homme et aux ovins. B. bronchiseptica colonise la muqueuse respira-toire ciliée. Les lésions et la disparition des cellules épithéliales de la trachée consécutives à l’adhésion des bactéries contribuent probable-ment à l’apparition des symptômes respiratoi-res. La perte de mobilité des cils, leur destruc-tion et la défaillance du mécanisme d’épuration mucociliaire favorisent la poursuite de la coloni-sation par les bactéries, leur persistance et leur transmission. Après la colonisation, pendant les trois à cinq jours qui suivent l’infection, la libération de toxines est responsable des lésions inflamma-toires locales et systémiques. Les premiers signes cliniques sont alors observés. Lorsque la réponse immunitaire débute localement, les bactéries sont progressivement éliminées [2]. Chez le chat, la maladie semble fréquemment s’autolimiter et une régression spontanée des signes cliniques se produit dix à quatorze jours après le début de l’infection. Quels sont les signes cliniques de la bordetellose féline ? L’URTD associée à B. bronchiseptica est une affection complexe. Les signes cliniques de l’infection sont comparables à ceux observés lors d’infection par d’autres agents de l’URTD, comme le FCV et le FHV. Chez le chat, l’infection isolée à B. bronchisep-tica peut provoquer : - une hyperthermie ; - des éternuements ; - un écoulement nasal ; - une lymphadénopathie submandibulaire ; - une toux ; - des râles. La toux, bien que fréquemment décrite chez le chat infecté par B. bronchiseptica, ne semble pas être aussi caractéristique que chez le chien [4, 5, 9, 12]. Chez la majorité des chats, l’expression clinique est modérée et les signes disparaissent dans un délai de dix jours environ. Chez certains chats cependant, surtout chez les jeunes, la maladie peut évoluer vers une bronchopneumonie et menacer le pronostic vital. Comment établir le diagnostic ? À l’exception de la toux, les signes cliniques de l’infection à B. bronchiseptica chez le chat ressemblent à ceux des autres maladies des voies respiratoires supérieures. Le diagnostic de la maladie ne peut donc pas être établi à l’aide du seul examen clinique. L’infection à B. bronchiseptica est confirmée par l’analyse d’écouvillons oropharyngés ou d’écouvillons d’écoulement nasal. Les échantillons sont prélevés avec des écouvillons stériles et placés dans un milieu de transport au charbon. Ils sont ensuite étalés sur un milieu sélectif (par exemple charbon-céfalexine). Les chats porteurs chroniques excrètent souvent peu de bactéries, ce qui nécessite des mises en culture répétées d’écouvillons oropharyngés (PHOTO 1). En outre, comme pour les virus pathogènes respiratoires, l’isolement ne permet pas d’affirmer que la bactérie est l’agent respon-sable de l’URTD (PHOTO 2). Comment prévenir et contrôler la bordetellose féline ? Actuellement, les méthodes préventives se limitent à éviter le stress et à améliorer l’hygiène dans les pensions pour chats. La séparation des chats qui présentent une infection chronique est également envisagée. Un vaccin intranasal est disponible dans certains pays, mais pas en France. Son administration peut être pratiquée (hors autorisation de mise sur le marché) en prophylaxie ou lors d’épisodes d’URTD dans une collectivité de chats. Toutefois, la vaccina-tion seule ne suffit pas. Pour limiter la survenue d’affections cliniques, elle doit être associée à des conditions environnementales correctes, à une alimentation équilibrée, à des mesures 56 Le Point Vétérinaire / N° 229 / Octobre 2002 / !! PHOTO 1. B. bronchiseptica cultivée sur gélose au sang. Cliché : Vestream international PHOTO 2. B. bronchiseptica : coccobacille (0,2 x 0,7 mm). Coloration de Gram. Cliché : Vestream international ATTENTION Chez le chat,l’inf ection isolée à B. bronchiseptica peut provoquer : - une hyperthermie ; - des éternuements ; - un écoulement nasal ; - une lymphadénopathie submandibulaire ; - une toux ; - des râles. !
  • 4. Contact Contactez le groupe de recherche www.felineBb.info si : • Vous avez des remarques, des questions concernant la bordetellose féline. • Vous avez récemment diagnostiqué une infection à B. bronchiseptica chez votre chat. • Vous avez eu connaissance d’un épisode de bordetellose féline dans un élevage ou dans une collectivité féline • Vous avez mis en évidence une résistance aux antibiotiques de B. bronchiseptica mise en cause. / N° 229 / Octobre 2002 / Le Point Vétérinaire 57 sanitaires strictes, à l’aération efficace des locaux, à un déparasitage régulier des animaux et au contrôle des autres agents pathogènes respiratoires. Comment traiter les infections à B. bronchiseptica ? L’infection à B. bronchiseptica peut être traitée par la tétracycline (10 mg/kg trois fois par jour par voie orale), par la doxycycline (10 mg/kg/j par voie orale) ou par l’association amoxicilline-acide clavulanique (12,5 mg/chat deux fois par jour par voie orale). Des études récentes [19] montrent que des isolats de B. bronchiseptica collectés chez le chat sont sensibles à la tétracycline et à la doxycy-cline, mais que les résistances au triméthoprime et à l’ampicilline sont fréquentes. Or, l’ampi-cilline est couramment utilisée pour traiter les infections des voies respiratoires supérieures chez le chat... L’émergence de plasmides de résistance à la tétracycline dans les isolats de B. bronchiseptica prélevés chez le chat consti-tue un autre sujet de préoccupation [19]. Les infections sont généralement chroniques, souvent asymptomatiques et particulièrement difficiles à éliminer, même avec une antibio-thérapie [10]. B. bronchiseptica s’avère donc répandue dans la population féline, mais les animaux porteurs n’ont généralement pas de symptômes. Le plus souvent, la maladie est observée chez des chats qui vivent en collectivité. Elle peut toutefois également survenir chez des chats qui partici-pent à des expositions félines ou qui vivent avec des congénères, voire avec des chiens. La mise bas est un facteur de stress et les chattes peuvent transmettre B. bronchiseptica à leur progéniture. Les chatons issus d’élevages et de refuges sont ainsi des sujets à risque. La probabilité d’évolu-tion rapide vers une bronchopneumonie est plus élevée chez les chatons infectés par B. bronchi-septica que chez les adultes. Bibliographie 1 - Appel M, Binn LN. Canine infectious tracheobronchitis short review: Kennel Cough. Virus Infect. Vertebr. 1987;1:201-211. 2 - Bemis DA, Greisen HA, Appel MJG. Pathogenesis of canine bordetellosis. J. Infect. Dis. 1977;135:753-762. 3 - Binns SH, Speakman AJ, Dawson S et coll. The use of pulsed-field gel electrophoresis to examine the epidemiology of Bordetella bronchiseptica isolated from cats and other species. Epidemiol. Infect. 1998;120:201-208. 4 - Binns SH, Dawson S, Speakman A et coll. Prevalence and risk factors for feline Bordetella bronchiseptica infection. Vet. Record. 1999;144:575-580. 5 - Coutts AJ, Dawson S, Binns S et coll. Studies on natural transmission of Bordetella bronchiseptica in cats. Vet. Microbiol. 1996;48:19-27. 6 - Dawson S, Jones D, McCracken CM et coll. Bordetella bronchiseptica infection in cats following contact with infected dogs. Vet. Record. 2000;146:46-48. 7 - Deeb BJ, DiGiacomo RF, Bernard BL et coll. Pasteurella multocida and Bordetella bronchiseptica infections in rabbits. J. Clin. Microbiol. 1990;28:70-75. 8 - Dworkin MS, Sullivan PS, Buskin SE et coll. Bordetella bronchiseptica infection inhuman immunodeficiency virus-infected patients. Clin. Infect. Dis. 1999;28:1095-1099. 9 - Elliot H. Bordetella bronchiseptica in a closed cat colony. Vet. Record. 1991;129:474. 10 - Goodnow RA. Biology of Bordetella bronchiseptica. Microbiol. 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Isolation of Bordetella bronchiseptica in cats: clinical and epidemiological evaluation IAIEV. National Meeting,1999. Palermo (Italy). 18 - Porter JF, Wardlaw AC. Long-term survival of Bordetella bronchiseptica in lakewater and in buffered saline without added nutrients. FEMS Microbiol. Letter. 1993;110:33-36. 19 - Speakman AJ, Binns SH, Osborn AM et coll. Characterization of antibiotic resistance plasmids from Bordetella bronchiseptica. J. Antimicrob. Hemotherapy. 1997;40:811-816. En savoir plus - Jaffré F. Formation continue. Le site Feline bordetellosis propose de tout savoir sur la bordetellose féline. Point Vét. 2002;33(228): 8. - Boucher S. Les affections respiratoires du lapin de compagnie. Point Vét. 1999;30(n° spécial “Nouveaux Animaux de Compagnie”):572-573. -- Gamet Y, Mialhe A. Acariose des cavités nasales d’un chien. Rhinite chronique à Pneumonyssoides caninum. Point Vét. 2001;32(214):58-61. - Couquet C. Antibiothérapie en médecine canine. Étude in vitro de la sensibilité des germes. Point Vét. 2001;32(218):10-11. - Chomel B. Zoonoses bactériennes émergentes. Point Vét. 2000;31(207):195-202. - Boucher S, Nouaille L. L’infection du lapin par Klebsiella pneumoniae : synthèse de 71 cas observés en élevages cunicoles dans les Pays-de-la-Loire. Point Vét. 1999;30(203):645-650. - Boussarie D. Le chinchilla. Point Vét. 1999;30(n° spécial “Nouveaux Animaux de Compagnie”):563-564. - Boussarie D. La souris domestique. Point Vét. 1999;30 (n° spécial “Nouveaux Animaux de Compagnie”):551-552. - Boussarie D. Le cobaye. Point Vét. 1999;30(n° spécial “Nouveaux Animaux de Compagnie”):557-558. - Rival F. Conduite à tenir devant une affection ophtalmique chez les rongeurs et lagomorphes de compagnie. Point Vét. 1999;30(n° spécial “Nouveaux Animaux de Compagnie”):597-599. - Boucher S. Conduite à tenir devant un jetage ou dyspnée chez les rongeurs et lagomorphes de compagnie. Point Vét. 1999;30(n° spécial “Nouveaux Animaux de Compagnie”):603-606. - André J-P. Les affections respiratoires chez les psittacidés. Point Vét. 1998;29(191):335-342. Points forts ! Le rôle essentiel des chats porteurs asymptomatiques est confirmé par des études expérimentales qui montrent qu’ils peuvent excréter la bactérie jusqu’à dix-neuf semaines après guérison. ! Même si B. bronchiseptica peut agir comme un pathogène primaire chez le chat, il est fort probable que d’autres facteurs soient impliqués, comme le stress et l’infection simultanée par des virus respiratoires. ! B. bronchiseptica peut aussi constituer un agent pathogène secondaire, notamment dans les cas de maladies des voies respiratoires supérieures qui évoluent vers une bronchopneumonie mortelle. ! Chez la majorité des chats, l’expression clinique est modérée et les signes disparaissent dans un délai de dix jours environ. Toutefois, la maladie évolue parfois vers une bronchopneumonie et menace le pronostic vital. ! 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