Liège, autrement ! Le programme du MR pour les Communales 2012 à Liège.
1. Liège, autrement !
Table des matières
1| Introduction..................................................................................................................................... 2
2| Une gestion transparente................................................................................................................ 4
3| Des finances saines, une fiscalité qui encourage ............................................................................ 8
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2. 1| Introduction
Liège, autrement !
Parce qu’on n’a jamais reproché à personne d’avoir de l’ambition pour sa Ville.
Parce qu’au contraire, le Mouvement Réformateur de Liège est conscient que, depuis
trop longtemps, Liège est confrontée au manque d’ambition d’une majorité sans projet
et sans vision.
Parce que le MR a de l’ambition positive pour Liège, pas des ambitions ponctuelles et
événementielles, même si celles-là aussi sont importantes, mais des ambitions et des
idées de renouveau, en répartissant de manière optimale les mêmes budgets.
Parce que notre enthousiasme se retrouve dans nos priorités.
Parce que nous sommes persuadés que les Liégeoises et les Liégeois méritent mieux.
Pour toutes ces raisons, le MR de Liège veut faire « Liège, autrement ! »
Le 14 octobre prochain, les Liégeoises et les Liégeois auront la possibilité de voter pour
une autre gestion de Liège.
Liège a besoin d’une bouffée d’oxygène, d’un nouveau dynamisme, d’une ambition
retrouvée que seul le Mouvement Réformateur apportera.
Nous exigeons la sécurité absolue : se déplacer en sécurité doit redevenir une liberté.
Nous voulons renforcer la police de proximité, punir les incivilités avec de réelles
sanctions et stopper les infiltrations d’intégristes. « La sécurité, pour tous et tout le
temps », c’est notre vision et nous voulons qu’elle devienne votre réalité !
Nous proposons également une mobilité plus intelligente, intégrée et repensée.
Nous réclamons une Ville propre, où il fait bon vivre et dans laquelle on se déplacera
avec plaisir.
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3. Face à tous ces défis, le MR est la réponse !
Les Liégeois doivent être fiers d’être Liégeois, fiers de Liège : ça passe par le MR.
Vous découvrirez dans ce programme notre vision, notre ambition, nos projets pour
réaliser « Liège, autrement ! ».
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4. 2| Une gestion transparente
Le MR, une fois au pouvoir, voudra savoir où il met les pieds.
Nous pensons que pour apporter le changement et le mesurer, il faut pouvoir partir de
bases statistiques incontestables.
Les 100 premiers jours seront ainsi consacrés à un état des lieux fouillé, réalisé de
manière indépendante en concertation avec le partenaire de coalition.
L'objectif ne sera pas de dresser un bilan en chiffres des actions menées par la majorité
PS-CDH en place depuis un quart de siècle : il sera d'avoir des bases concrètes, des
fondations pour travailler.
L’état des lieux touchera tous les secteurs :
- les finances : la situation de la dette, la gestion de celle-ci, les coûts de personnel,
la fiscalité, les aides régionales et fédérales, les dossiers de financement européen
introduits et leurs échéances,... ;
- la sécurité : les chiffres des vols, des agressions, sur les citoyens, sur leurs
biens,… ;
- la mobilité : les chiffres des TEC, de la SNCB, de la Police, la manière de se
déplacer des Liégeois, les bouchons,... ;
- l'environnement : les résultats du tri des déchets, le nombre de récalcitrants, la
consommation d'eau, l'état des canalisations (plomb), l'épuration des eaux usées,
le nombre de ménages raccordés aux stations d'épuration, les énergies
renouvelables, le bilan des collectes d'immondices, les jardins publics ;
- l'enseignement : la fréquentation des écoles des différents réseaux, des
différents niveaux, leur évolution, les concurrences entre les options, le bilan
chiffré de l'immersion (anglaise/néerlandaise) ;
- le personnel communal : le cadre global, son taux de remplissage, les
associations de défense du personnel, les accords sociaux, l'encadrement,... ;
- le patrimoine : mobilier et immobilier, sa gestion, ses potentialités ;
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5. - l'urbanisme : les permis de bâtir, l'évolution des statistiques, les recours, les
spécificités de Liège en matière de permis de bâtir, le nombre de recours ouverts
au Conseil d'Etat, l'habitat (maisons 4 façades/mitoyennes/appartements), toits
pointus/toits plats, maison basse énergie,... ;
- l'emploi et la vie économique : le nombre et le profil des personnes actives/non
actives, les métiers à pénurie, le nombre et l'évaluation du nombre de commerces
rue par rue, quartier par quartier, les dates des marchés, leur affluence ;
- le logement social : les chiffres, le rapport propriétaires/locataires, le
"roulement", l'état des bâtiments, la taille des liste d’attente,… ;
- la population : sa croissance, son origine, ses spécificités quartier par quartier ;
- les actions sociales menées, les écoles de devoir, l'encadrement social,
l'éducation permanente ;
- la santé : les spécificités liégeoises en matière de santé, l'offre en médecins
généralistes, les surcapacités hospitalières éventuelles, l'équipement en
médecine d'urgence, la formation médicale à l'Université,... ;
- le sport : les clubs, leurs nombres de membres, la pyramide des âges, leur
diversité et leur mixité, les aides communales et régionales obtenues, un
véritable cadastre du sport, le sport-élite, le sport pour tous, le sport des seniors ;
- le tourisme : les capacités hôtelières, les congrès organisés à liège, les chambres
et tables d'hôtes, les restaurants gastronomiques, la signalétique, les atouts
touristiques et leurs affluences, la mise à plat des outils promotionnels ;
- la culture : les outils culturels, leur financement, le nombre de visiteurs, le
rapport abonnés/occasionnels, la pyramide des âges du public, l'impact des
programmations sur les affluences, la culture "alternative" ;
Le MR veut prendre ses responsabilités. Mais il ne veut pas acheter un chat dans un sac.
Quand on intègre une nouvelle maison, un nouvel appartement, on ouvre tous les
placards. L'état des lieux que le MR préconise doit permettre de partir sur des bases
connues des partenaires et acceptées. On ne construit pas quelque chose de solide sur
du sable.
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6. Après l'état des lieux, nous réaliserons une enquête de satisfaction auprès des Liégeois.
Elle sera menée par un organisme indépendant et reconnu et sera répétée à mi-
législature. Avec des questions fermées pour connaître, de manière scientifique, le
sentiment de la population par rapport à la sécurité, l'école, le cadre de vie, la culture,
l'infrastructure, le service social, les services administratifs,... Et avec une question
ouverte pour accueillir des suggestions.
Ce même questionnaire permettra un classement par quartier et des actions ciblées.
Il sera relancé trois ans plus tard pour évaluer le chemin accompli et éventuellement
réorienter des politiques.
Le MR de Liège prône la culture de l’évaluation objective. Celle-ci passera par des
tableaux de bord, indicateurs et statistiques neutres et consolidés. La prochaine
législature communale doit marquer la fin des « catalogues la Redoute » ne contenant
que de bonnes intentions.
Enfin, nous demanderons également davantage de comptes à ceux que la Ville
subsidie : des rapports plus précis, des indications sur les politiques menées grâce aux
subsides donnés, les évolutions possibles et espérées.
De plus, nous pensons qu’une meilleure gouvernance passe par une meilleure gestion
des Conseils communaux. Un Conseil communal comportant plus de 400 points à
l’ordre du jour ne permet pas un débat serein, posé, ni même un débat tout court.
À ce titre, nous formulons quatre propositions :
- assurer la sécurité juridique de certains points ;
- concrétiser le regroupement fonctionnel de certaines catégories de points
(exemple : les marchés publics) avec un travail de synthèse effectué au préalable
pour faciliter la lecture et la compréhension des enjeux (financiers, légaux, etc.) ;
- créer des postes d’attachés politiques : le travail des groupes démocratiques
pourrait grandement être facilité et optimisé si la Ville permettait une certaine
« professionnalisation » en prenant en charge le salaire – par exemple – d’un
collaborateur universitaire par groupe ;
- réorganiser le travail des commissions, en amont, si nécessaire et selon le souhait
partagé de l’ensemble des groupes, pour assurer un maximum de lisibilité et de
bon travail démocratique préalable.
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7. Pour le Mouvement Réformateur de Liège, une autre manière de renforcer la bonne
gouvernance est de renforcer le lien avec les comités de quartier.
Nous souhaitons œuvrer afin que ceux-ci soient mieux structurés et aidés et qu’ils
permettent ainsi de renforcer la démocratie locale en favorisant une citoyenneté active.
Ils doivent être encouragés dans leur rôle de liens privilégiés entre les autorités
communales (et services communaux) et la population.
Nous avons rencontré les représentants des comités de quartier et nous souhaitons
travailler pour :
- l’adoption d’une charte des Comités de Quartier de la Ville de Liège ;
- diminuer la surcharge administrative et règlementaire des comités de quartier ;
- plus de transparence lors des prises de décisions et octrois de subsides ;
- instituer dans chaque échevinat, un délégué aux relations avec les quartiers ;
- créer une commission des comités de quartier ;
- organiser des Conseils communaux thématiques et décentralisés au cœur des
quartiers.
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8. 3| Des finances saines, une fiscalité qui encourage
Depuis de nombreuses années, nous formulons trois propositions pour rendre la
fiscalité à Liège à la fois incitative, pour faire revenir des habitants contributeurs, et
respectueuse du travail et des entreprises qui créent de l’emploi :
- Une remise à plat de l’arsenal fiscal dans une volonté de simplification, mais
également afin d’en apprécier l’intérêt et l’opportunité. Aujourd’hui, Liège c’est
43 taxes, 18 redevances et 1 amende.
L’objectif sera également de supprimer les doubles taxations comme par exemple
la taxe sur les débits de boissons et celle sur les terrasses.
- Une politique fiscale privilégiée pour ceux qui vivent à Liège et incitative
pour attirer de nouveaux habitants potentiels décidés à construire ou à
rénover des logements.
Sur le plan des objectifs, dans le but d’amener davantage d’habitants
contributeurs à Liège, nous voulons une politique fiscale privilégiée pour ceux qui
vivent à Liège et incitative pour attirer de nouveaux habitants potentiels.
C’est ainsi que nous souhaitons l’exonération du précompte immobilier
pendant 5 ans pour ceux qui construisent sur ce qu’on appelle les dents
creuses ; nous voulons un allègement du précompte immobilier qui incite les
familles à venir s’installer à Liège.
Nous voulons également une réduction progressive des additionnels au
précompte immobilier pour les ramener dans la moyenne des communes de
l’arrondissement
- Une fiscalité qui encourage l’activité économique.
Au niveau du commerce, nous voulons une Ville de services, de commerces et
nous demandons une diminution des taxes sur les commerces, car ceux-ci paient
8% de fiscalité de plus qu’ailleurs en Wallonie.
Nous renvoyons au chapitre sur le développement économique et commercial de
notre Ville pour plus de détails sur nos propositions et plus particulièrement au
paragraphe « Une fiscalité qui incite plutôt que décourage ».
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9. Liège en sécurité : partout, à toute
heure, pour chacun
Table des matières
1| Introduction..................................................................................................................................... 2
2| La sécurité et l’insécurité à Liège : les faits, les décisions ............................................................... 3
3| La sécurité au cœur des quartiers ................................................................................................... 5
4| Un centre-ville plus sûr, tout le temps ............................................................................................ 9
5| Une Police locale à l’écoute… et écoutée ..................................................................................... 12
6| Faire reculer la petite criminalité et les incivilités......................................................................... 15
7| Davantage de prévention, mieux ciblée ........................................................................................ 16
8| Lutter contre la traite des êtres humains ...................................................................................... 18
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10. 1| Introduction
Aujourd’hui, Liège est la deuxième Ville du pays… au ratio délits / population, après
Bruxelles mais avant Charleroi et Anvers. Cela, comme les Liégeois, nous n’en voulons
plus. Cela n’a rien à voir avec la méthode de calcul employée, comme le prétend la
majorité en place…
Chacun, Liégeois, visiteur, étudiant, commerçant, a droit au respect de son intégrité
physique en toute circonstance. Les Liégeois souhaitent vivre dans un quartier calme,
tranquille et propre. Ils ne veulent plus de zone de non-droit, d’endroit où les forces de
police ne puissent effectuer leur travail.
Les Liégeois souhaitent pouvoir s’exprimer librement sans risquer d’être menacé,
insulté voire agressé. Ils veulent pouvoir se déplacer, notamment dans les transports en
commun, en se sentant en sécurité.
Les autorités communales sont en première ligne pour développer des initiatives
concrètes visant à lutter contre l’insécurité. Avec et à côté d’elles, la police et la justice
doivent être garantes d’interventions efficaces et rapides, mais aussi de politiques de
prévention en prise directe avec les réalités sociales, éducatives et familiales du
territoire liégeois.
Aujourd’hui, l’augmentation objective de certains phénomènes fait reculer la sécurité, en
ville comme dans les quartiers : les cambriolages, les délits et crimes liés à la
toxicomanie, mais aussi les incivilités. Alors que 55% des ménages liégeois sont
constitués d’isolés, il est évident que chacun de nous, notamment les personnes plus
âgées, doit se sentir entouré, protégé.
La majorité actuelle PS-CDH n’a pas été assez attentive à tout cela : dans le travail de
prévention, dans la politique de sanction, dans la définition des priorités données à la
Police et les moyens mis à sa disposition, dans les relations avec le Parquet également.
Exemple ? La déclaration de politique communale de 2006 avait érigé la lutte contre la
toxicomanie et la lutte contre les incivilités urbaines au rang de priorité des priorités.
Qu’est-ce qui a évolué en bien ? Rien. Il faut changer cela. C’est ce que nous allons
faire.
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11. 2| La sécurité et l’insécurité à Liège : les faits, les
décisions
Aujourd’hui, nous disposons régulièrement des statistiques de police, à tous niveaux :
diagnostic local de sécurité, chiffres fournis par la zone, etc.
Si cela permet de se faire une idée valable de l’évolution des délits et crimes sur Liège,
c’est toutefois très insuffisant, car une bonne politique de sécurité doit se baser sur :
- les priorités définies par les habitants ;
- les problèmes tels qu’ils sont réellement vécus par les habitants et de manière
plus générale, tous nos visiteurs : écoliers et étudiants, travailleurs,
promeneurs, touristes, etc. ;
- l’impact des délits et crimes sur les victimes ;
- une approche locale : les phénomènes et le ressenti d’un quartier ne sont pas
ceux de l’autre.
Sur le plan des chiffres cela dit, il faut dresser les constats suivants :
- le phénomène criminel quantitativement le plus important est le vol dans les
véhicules, qui semble toutefois stagner, alors que les vols de véhicules, eux,
baissent ;
- les phénomènes en augmentation sont : les faits liés à la toxicomanie, les
cambriolages, etc.
Nous proposons :
- un diagnostic annuel de la sécurité, effectué directement auprès des
habitants et des visiteurs pour objectiver le ressenti, les attentes, les
problèmes qu’il convient de traiter prioritairement ; et lister les lieux
insécurisants, et les mesures à y mener pour rétablir le sentiment de sécurité ;
cet audit permettra aussi de mieux cibler les efforts et la présence des forces
de polices au cœur des quartiers ;
- un renforcement du rôle du Conseil dans la définition des priorités en
matière de sécurité : aujourd’hui, le plan zonal de sécurité ne fait qu’agréger
les priorités souhaitées, listées, par 10 types d’ « acteurs » très différents : le
Collège, le Conseil communal, le Parquet, la Police, etc.
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12. - une attention plus particulière pour certains groupes plus spécifiques,
notamment les femmes et les personnes âgées. Certaines actions comme la
tenue et le suivi de marches exploratoires peuvent contribuer à faire
augmenter la sécurité ressentie.
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13. 3| La sécurité au cœur des quartiers
La sécurité, c’est d’abord et avant tout celle que l’on ressent, ou non, chez soi et dans
son quartier : peut-on s’y promener, sortir et rentrer chez soi sans avoir peur, laisser
les enfants jouer à la plaine de jeu du coin, etc. ? C’est là ce que veut chacun de nous au
quotidien !
Nous pensons que la situation dans chacun de nos quartiers, n’est pas suffisamment
connue et, par conséquent, prise en compte. Sait-on par exemple – comme le rappelle le
diagnostic local de sécurité 2011 – que près de 75% des habitants interrogés sur leurs
comportements sur la sécurité, pensent à éviter certains quartiers ?
Par ailleurs, il est évident que la mixité, sociale, culturelle, est un atout pour la sécurité
au cœur des quartiers ! Nous refusons les situations de quartiers-ghettos où, par
exemple, la mixité des origines a été perdue (certains quartiers concentrent plus de 30%
d’étrangers UE et hors-UE).
Les Liégeois nous le disent : leur sentiment de sécurité est fort influencé par :
- la propreté et les nuisances sonores. Les incivilités, les faits liés à la
propreté, sont à la hausse ! On recense par exemple 2332 faits en 2010 contre
775 en 2005… La lutte contre les délits environnementaux doit donc devenir
une réelle priorité, en ce compris au niveau des sanctions ;
- la sécurité routière et les comportements dangereux sur les rues : vitesse
inadaptée, conduite agressive ;
- la sécurité de leur maison ou appartement, de leur voiture ; or, les
tentatives de cambriolages sont en augmentation constante – même si les faits
diminuent grâce à la sécurisation. 16% seulement des cambriolages en
appartement sont signalés. 6% des cambriolages sont élucidés. Même chose
pour les vols dans les voitures : c’est le phénomène quantitativement le plus
important avec près de 16000 faits sur les 41000 constatés annuellement à
Liège! ;
- la présence d’inspecteurs de quartier, une présence quotidienne ! Si
comme la coordination des comités de quartiers le fait, on compte une
moyenne de 12 inspecteurs par commissariat, pour 14 commissariats, c’est
15% des effectifs qui sont actifs dans nos quartiers, et non 43% comme le dit
le bourgmestre actuel…
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14. Nous proposons :
- une logique de quartier plus poussée :
o la coordination des comités de quartier, et les comités de quartier qui
le souhaitent, doivent être associés à la gestion de la sécurité. Pour
chaque quartier, il faut formaliser et rendre périodique (par exemple
chaque année) un dialogue Ville – Police – Quartier ;
o dans les quartiers qui le souhaitent, le Commissariat peut mettre en
place avec le comité un réseau de sécurité. Dans un souci de
transparence et de dialogue constant, l’objectif sera de rendre plus
fluide et plus efficace le partage d’informations : endroits à sécuriser,
délits constatés, présence de dépôts, informations sur les maisons
inhabitées, etc. Nous ne préconisons pas les réseaux de surveillance
organisés, parce qu’ils ne peuvent pas se substituer au travail de la
Police. Le commissariat aura toutefois à cœur d’encourager les
initiatives collectives et partagées, au niveau le plus proche : celui du
voisinage.
- davantage de police de Proximité :
o une répartition des efforts et des effectifs, entre les 14 commissariats,
qui soit basée et recalculée régulièrement, sur l’audit annuel de
sécurité (voir notre proposition ci-dessus) : rues, endroits publics,
lignes de transport en commun, horaires ;
o lorsque c’est nécessaire : créer des antennes de police assurant des
délais d’intervention courts et efficaces et accessibles à la population
de jour comme de nuit ; des antennes mobiles, assurant une présence
le soir après 20 heures, peuvent être une solution : il faut limiter au
plus strict la création d’antennes permanentes, qui peuvent générer un
surcroît de travail administratif, finalement au détriment du travail de
terrain ;
o une vraie concentration des moyens sur l’agent de quartier : c’est lui
qui doit connaître les habitants, les commerçants. Il faut augmenter le
nombre de ceux-ci et leur pourcentage dans l’effectif total des
commissariats ; l’agent de quartier voit, entend, relaie ; il se pose aussi
en élément rassurant pour les victimes, qu’il peut aller rencontrer ;
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15. o la mise en place d’« équipes de quartier » composées de plusieurs
agents de quartier. L’efficacité d’une équipe est supérieure à celle de la
somme des individualités ;
o les gardiens de la paix doivent être des relais aux agents de quartier ; il
est important qu’ils soient en lien direct avec le commissariat de
l’endroit où ils circulent ;
o il faut aussi arrêter d’envoyer systématiquement la police de proximité
aux événements récurrents (concerts, sport, etc.) hors du quartier ;
o renforcer la techno-prévention, et envisager de compléter la formation
des policiers conseillers en technoprévention existants avec d’autres
aspects liés à la sécurité des personnes, comme les mesures visant à
prévenir les risques d’incendie, d’explosion ou d’intoxication au CO2.
- un réseau intelligent de caméras :
Aujourd’hui, le réseau de caméras commence à être performant et efficace :
315 caméras, plus de 80km de fibre optique, des images accessibles 24 heures
sur 24 dans trois commissariats.
Il sert beaucoup pour la mobilité, et la traque des faits commis (les images
sont conservées 7 jours). Il n’a aucune vocation à remplacer la présence
policière… par contre, nous voulons qu’il serve plus, et mieux, à aiguiller les
interventions de la police, et en temps direct.
C’est pourquoi nous proposons d’équiper le réseau d’un système informatique
de détection des actes violents, comme certains intégrateurs le proposent
désormais.
Pour le reste, nous voulons poursuivre le développement du réseau en
fonction des résultats des audits annuels de sécurité.
- traquer les nuisances environnementales et les incivilités :
Nous proposons :
o le renforcement des sanctions administratives : elles doivent pouvoir
être appliquées plus facilement, rapidement, et avoir un effet dissuasif
réel ;
o la création d’un cadastre des zones de saleté (dépôts, trottoirs, etc.)
afin de mieux cibler les interventions ;
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16. - la sécurité, dans tous les quartiers.
Certains quartiers réclament une attention accrue, une concentration de
moyens. Pour chacun de ces quartiers – à identifier dans l’audit de sécurité –
nous proposons un plan d’action, qui englobera :
o le soutien scolaire et la lutte contre l’absentéisme ;
o la lutte contre les bandes (7 sont identifiées en territoire liégeois) ;
o la coordination, par la Ville et avec la Police, de tous les acteurs sociaux
inventoriés sur le territoire du quartier (avec concentration des
moyens là où l’utilité de l’action est prouvée) ;
o l’implication et la coordination du Parquet pour des actions
répressives pluridisciplinaires : stups, séjours irréguliers, travail au
noir, absence d’autorisations commerciales, propreté, nuisances,
incivilité. Tel est le cocktail d’infractions et délits relevé dans certains
quartiers, contre lequel une action forte est devenue plus que
nécessaire.
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17. 4| Un centre-ville plus sûr, tout le temps
La principale raison pour laquelle aujourd’hui, de nombreuses personnes, habitants de
la Province et de la périphérie voire même Liège, refusent de venir au centre-ville, c’est
clairement le sentiment d’insécurité !
Objectivement, la délinquance y augmente – c’est particulièrement vrai dans le Carré –
alors qu’elle stagne ailleurs dans la Ville. Il y a aussi un réel problème de délinquance
près et dans les commerces, 1/3 de ces délits étant par ailleurs, à Liège, commis par des
mineurs !
Il faut réellement s’interroger sur le sentiment qui peut être celui du visiteur d’un jour
qui, déposant sa voiture au parking Saint-Lambert ou déambulant dans les magnifiques
Coteaux de la Citadelle, a l’occasion d’admirer un toxicomane en train de s’injecter sa
dose ! S’interroger…et agir !
Il faut aussi en finir avec l’impunité et le sentiment d’abandon, mesuré, des victimes par
la police et la justice face à certains délits comme le vol à la tire…
50.000 personnes circulent par jour Place Saint-Lambert. Les enjeux sont énormes pour
la sécurité, mais aussi l’attractivité, le commerce, l’image de la Ville. Quelle est l’efficacité
des caméras ? Il faut une enquête sur les comportements d’évitement des toxicomanes.
Nous proposons :
- la sécurité pour et autour des commerces :
Les attentes des commerçants eux-mêmes sont claires ; nous les appuyons :
o augmenter la sécurisation et la techno-prévention en valorisant mieux
le travail de CAP-sécurité ;
o améliorer et renforcer les dispositifs de sécurité à distance en étendant
le système Télépolice, en y ajoutant un volet bidirectionnel « alerte
commerces » qui puisse aussi fonctionner par SMS, et lorsque le
commerçant le souhaite, en y ajoutant une surveillance par caméra ;
o prévoir une assistance systématique en cas de faits graves relevant du
pénal ;
o valoriser et favoriser enfin les habitations au-dessus des commerces,
vecteur de sécurité.
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18. Ensuite, aussi en matière commerciale, nous ne tolérerons aucune zone de
non-droit : cathédrale-nord, place du marché, rue du maréchal Foch,
Sainte-Marguerite et autres, les commerçants y veulent le respect, le calme
et la présence de la police.
- zéro trafic, zéro deal :
Un chiffre pour commencer : 34,07% d’augmentation entre 2010 et 2011 en
ce qui concerne l’usage et la détention de stupéfiants sur la Ville.
La Ville s’est voulue pionnière sur l’accompagnement, la guidance, le suivi des
toxicomanes. Ainsi, le projet TADAM a sans doute et heureusement, permis un
suivi utile pour plusieurs dizaines de toxicomanes profonds. Toutefois, une
évidence : concentrer les moyens sur le suivi, c’était aussi et avant tout une
volonté de se cacher la tête dans le sable sur la vraie exigence : diminuer le
nombre de toxicomanes en ville. Parce que la toxicomanie est une cause
première de délinquance. Parce qu’elle engendre ou accompagne aussi la
prostitution de rue.
Nous voulons :
o que la toxicomanie, le deal de rue et le deal dans les habitations, fasse
l’objet d’un véritable harcèlement. Aucune tranquillité, aucun répit ;
o que la police soit formée aux techniques de suivi les plus performantes,
sachant que toute action engendre systématiquement un
déplacement ;
o une coordination plus poussée avec le Parquet, sachant notamment
qu’un dealer sur 2 est étranger, 1 sur 3 en séjour illégal (Algérie,
Maroc)
- la traque à la délinquance :
Cette année, les vols dans les voitures ont disparu de la liste des priorités pour
la sécurité à Liège car le phénomène… serait « sous contrôle » ! Or il n’y en a
jamais eu autant. Plus inquiétant encore les victimes de vols à la tire se
sentent abandonnées.
Nous voulons :
o intensifier les patrouilles de Police au centre-ville et les renforcer
encore dans le Carré ;
o faire davantage connaître aux passants et visiteurs l’existence du
commissariat du Centre-ville (Rue de la Régence) ;
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19. o continuer à former la Police aux techniques de patrouille moderne ;
o une prise en charge systématique, 24 heures sur 24 et directement
suite aux faits, des victimes de faits de violence ;
o encourager et faciliter le dépôt de plaintes, plutôt que de le rendre, en
pratique, difficile voire impossible étant donné la trop faible présence
policière le soir et le week-end…
- de lutter contre la mendicité
La mendicité est avant tout un problème social ; mais c’est aussi une source de
nuisances importantes. Il n’y a pas de solution miracle comme l’actuel
bourgmestre a voulu le faire croire… à quelques mois des élections.
Il faut :
o commencer par faire appliquer le règlement existant, dans toutes ses
dimensions, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui : il limite la mendicité.
Aujourd’hui, ce règlement est bafoué et la présence de nombreux
mendiants et/ou toxicomanes en rue pose un problème fondamental ;
o faciliter l’intervention policière, préventive, et répressive lorsque la
personne est sous l’effet de l’alcool, de stupéfiants, en possession de
stupéfiants, en train de dealer, harcèle les passants, ou, tout
simplement, trouble l’ordre public ;
o faire travailler ensemble Conseil communal et CPAS pour endiguer la
mendicité, marqueur de pauvreté et de détresse sociale chez les
personnes concernées : coordonner l’action de terrain, axer
l’intervention du CPAS sur la réinsertion, le travail, le logement, la
santé ;
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20. 5| Une Police locale à l’écoute… et écoutée
Une Police à l’écoute et écoutée, c’est avant tout une police qui dispose des moyens
nécessaires à ses missions. C’est aussi une Police dont le fonctionnement est optimisé,
pour garantir, dans l’intérêt de ses agents et celui des citoyens, un maximum de travail
de terrain. C’est, enfin, une Police qui travaille et évolue au service de la communauté, de
façon transparente, et dans le dialogue avec les citoyens.
Nous proposons :
- d’améliorer la capacité opérationnelle et future de la Police locale :
o aujourd’hui, le cadre est complet. Gagner en capacité doit se faire
prioritairement en réorganisant l’effectif.
o il est aussi nécessaire d’améliorer les conditions de recrutement afin
de permettre à la zone de police de disposer d’un réservoir suffisant
d’aspirants. On pourrait envisager de créer un accès privilégié, sous
certaines conditions, à la fonction d’inspecteur de police pour un agent
de police et un accès privilégié, sous certaines conditions, à la fonction
d’agent de police pour les gardiens de la paix ;
- d’optimiser le fonctionnement de la Police :
La Police de Liège est un grand service public. Elle est organisée autour de
sites centraux, et décentralisée dans 14 commissariats. Il est urgent d’opérer
un diagnostic sur l’efficacité des services : non pour mesurer la performance
dans l’absolu, ce qui n’a aucun intérêt, mais pour voir quelles solutions
déployer afin d’augmenter la qualité de service perçue et de dégager des
marges budgétaires à réinvestir dans les missions essentielles. Nous sommes
persuadés que cet investissement va permettre de réaliser… des économies
dans les coûts de fonctionnement, rapides et structurelles.
Suite à ce diagnostic, un accompagnement professionnel, au cœur même des
services, permettra de trouver et de mettre en œuvre les leviers évidents pour
accélérer et rationaliser les traitements administratifs.
On veillera aussi à :
o permettre une gestion plus rapide des plaintes et assurer un délai
maximum d’intervention ;
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21. o dégager du temps pour les policiers, concentrés sur l’essentiel de leur
travail ;
o dégager ainsi des marges budgétaires à réinvestir dans les services.
- une Police centrée sur ses missions essentielles, et à l’écoute :
Il est primordial de :
o revoir le mode de définition des priorités de sécurité zonales : plus
simple, plus axé sur le politique (trop de parties prenantes à la
décision !), et enfin, aboutissant à un nombre plus réduit de priorités
(10 priorités, comme aujourd’hui, c’est la garantie de disperser les
efforts).
o revoir toutes les conventions signées aujourd'hui par la police : les 18
types de protocoles et partenariats avec d’autres autorités judiciaires
et policières, les 55 partenariats locaux avec écoles, hôpitaux, etc.
o prévoir une évaluation citoyenne périodique, qui apporte plus de
transparence et d’efficacité que le « Conseil Consultatif Prévention et
Sécurité » sans pour autant le remplacer.
- des rôles locaux et globaux harmonisés :
Les rôles et les missions de la police locale sont devenus multiples… et parfois
confus ! Nous voulons recentrer sur l’essentiel :
o couper l’herbe sous le pied des phénomènes émergeants lorsqu’ils
prennent prise à Liège. Ainsi de tous les phénomènes internationaux
de traite des êtres humains, ou plus récemment et localement : le trafic
de métaux, la reprise du grand banditisme ;
o prévoir plus de moyens fédéraux pour la lutte contre le grand
banditisme ;
o assurer le 100% sécurité pour les grands événements (Village Gaulois,
Village de Noël, foire d’octobre, matchs du Standard, manifestations) :
trop d’événements ont démontré récemment que des failles sont
possibles… et parfois prévisibles. Nous pensons notamment au
Pukkelpop 2011. Le statut de métropole de Liège ne tolère aucune
économie sur ces questions. La Province, avec la police et la sécurité
civile, fait d’ailleurs un excellent travail de coordination. La Ville doit y
prendre part sans faille.
13
22. - une Police qui communique :
Aujourd’hui, la Police ne peut plus se contenter d’être là : elle doit informer,
participer. En temps réel. Les réseaux sociaux comme Twitter le permettent,
et on le voit d’ailleurs lors d’événements gais (festivals, etc.) ou graves (la
fusillade de la Place Saint-Lambert), ils jouent un rôle.
La Police locale doit participer, pour informer activement (comme elle le fait
par exemple déjà sur la mobilité chaque matin à la radio), mais aussi pour
couper court aux rumeurs, pour relayer des appels à témoins…
Les réseaux sociaux, par l’immédiateté, la souplesse, la facilité d’accès, offrent
aussi la possibilité aux citoyens de rentrer plus facilement en contact avec la
police…
14
23. 6| Faire reculer la petite criminalité et les incivilités
Aujourd’hui, la Ville peut prévoir des sanctions administratives pour un certain nombre
de comportements qui troublent la tranquillité publique. Ces sanctions doivent,
aujourd’hui, être renforcées, et leur application doit être facilitée.
Nous voulons en effet lutter plus efficacement contre l’impunité et la banalisation de la
petite criminalité et des incivilités au quotidien. Mais aussi réduire aussi l’engorgement
de l’appareil judiciaire et les arriérés des tribunaux. La sécurité constitue pour tous les
citoyens la première des libertés.
Nous proposons :
- de renforcer les sanctions administratives communales : peine plus lourde en
cas de récidive, introduction d’une sanction d’interdiction temporaire de
présence dans certains lieux ;
- de rendre permanente la coordination entre la Ville et le Parquet et
d’accélérer l’application des sanctions ;
- d’améliorer le service des gardiens de la paix et surtout de le mettre en
relation et dépendance directe des commissariats, pour plus d’interventions
de proximité, plus rapidement ;
- de faire de la lutte contre l’absentéisme scolaire une priorité transversale
coordonnée par la Ville sur son territoire : la Ville doit coordonner l’action des
services sociaux, des associations, des écoles, de la police et du Parquet sur
son territoire.
15
24. 7| Davantage de prévention, mieux ciblée
La prévention, dans une grande Ville comme Liège, existe, est développée, prend une
multitude de formes.
Elle ne suffit bien entendu pas, mais par définition, elle constitue le meilleur moyen
d’éviter la délinquance.
Toutefois, nous dénonçons des carences, des lacunes, une trop grande dispersion des
moyens, synonyme d’absence de contrôle financier et démocratique…
Plusieurs dispositifs régionaux et fédéraux visent à octroyer des moyens financiers aux
communes afin de développer des initiatives sur le terrain. Il s’agit notamment des
plans stratégiques de prévention et de sécurité, des plans de prévention de
proximité, des plans de cohésion sociale mais également d’initiatives en matière
sportive ou culturelle.
L’école joue aussi un rôle déterminant en matière de prévention dans la mesure où l’un
des objectifs principaux doit être l’égalité des chances pour tous. La mobilisation des
parents, des éducateurs, du monde associatif peut et doit aussi être poussée par les
autorités communales. Il en va de même du sport ! Nous renvoyons sur ces questions,
aux autres parties de notre programme.
Nous proposons :
- que la Ville centralise le pilotage de tous les acteurs de la prévention, en ce
compris bien sûr les services de police et les parquets ;
- une action sociale peut-être parfois plus « agressive » : il faut rompre avec une
vision parfois trop administrative que les acteurs sociaux ont de leur mission ;
- un audit urgent (qui a été promis à demi-mot mais n’a évidemment jamais été
fait) des moyens et subsides alloués aux multitudes d’actions de quartier pour
la « prévention » : on se rappellera de malheureux événements (les émeutes
faisant suite au décès du braqueur du bijoutier Esneutois l’an dernier) où le
maillage, pourtant censé être dense et très présent, avait été incapable de
16
25. canaliser en aucune façon que ce soit, les frustrations et les violences ; notre
priorité n’est certainement pas moins, mais mieux, beaucoup mieux !
- d’augmenter les moyens octroyés à la techno-prévention (pour les
particuliers et les commerçants mais aussi les secteurs spécifiques :
médecins généralistes, bijoutiers, restaurants, pharmaciens, maisons de
retraite, crèches etc.) et à la communication de ce service ;
- d’encourager les commerçants à utiliser le système Télépolice (voir par
ailleurs).
17
26. 8| Lutter contre la traite des êtres humains
A l'égard de la problématique prostitutionnelle, nous devons différencier la lutte contre
la prostitution de la « gestion » (communale) de la prostitution.
La prostitution prend différentes formes et appelle une « gestion » différenciée pour
chacune de ces formes de prostitution. Nous pensons, de plus, que l'on devrait,
systématiquement, préciser le type de prostitution puisqu'elle revêt quatre formes : les
salons, les bars à serveuses et clubs d'hôtesses, la prostitution privée et le racolage.
Pour rappel, en Belgique, le seul moyen d'exercer son activité de façon légale pour une
personne prostituée consiste en la pratique de la prostitution de salon, les autres
pratiques susdites impliquant nécessairement une infraction au Code Pénal parce que
renvoyant aux notions de proxénétisme (cf. la prostitution en privé avec patron), de
racolage (cf. la prostitution de rue) ou de diffusion de publicité sur les offres à caractère
sexuel (cf. la prostitution en privé sans patron et la prostitution par Internet).
L'idée est donc de ne pas marginaliser plus les personnes prostituées, mais de leur
permettre d'exercer leurs activités dans des conditions de sécurité et d'hygiène
conformes à la dignité humaine sans intention de rencontrer la notion de profit anormal.
Les différentes pratiques de prostitution (c'est-à-dire prostitution en appartement privé,
en vitrine, en salon de massage, en bar à serveuses, en rue, via petites annonces, etc...)
constituent des sous-secteurs hermétiques. Les profils des personnes prostituées dans
chacun de ces sous-secteurs sont très différents. Les associations de terrain que nous
avons rencontrées observent qu'il y a peu de passage d'un sous-secteur à un autre.
Si nous avons constaté la mise en place d'une collaboration efficace entre les différents
intervenants (autorités judiciaires, politiques et académiques, la Police et le secteur
associatif), nous considérons néanmoins que l'élaboration d'une approche globale de la
prostitution à Liège doit encore voir le jour. Aux yeux du MR, il ne peut être question
d'affirmer, comme ce fut le cas avec l'expérience TADAM, que l'Eros-center soit LA
solution à la problématique de la prostitution à Liège.
La création d'un Eros Center ne vise à gérer qu'une seule facette de la prostitution, celle
de la prostitution de salon.
18
27. >> Nos priorités
Pour le Mouvement Réformateur, la création d'un Eros Center à Liège n'aura de sens
QUE s'il est inclus dans un plan d'ensemble de propositions visant à gérer, à encadrer et
à lutter contre toutes les facettes de la prostitution à Liège.
- afin de gérer et cadrer efficacement la problématique de la prostitution à
Liège, le Mouvement Réformateur désire voir des propositions concrètes et
claires pour tous les types de prostitution et ce, de façon simultanée ;
- pour la prostitution de salon, la création d'un Eros Center serait soutenue par
le Mouvement Réformateur pour autant que :
la dénomination du Centre soit changée et plus respectueuse de
la dignité de la personne humaine. Pour rappel, le Conseil
Communal de la Ville de Liège, en signant la Charte « Egalité
Femmes-Hommes » le 17 décembre 2011, s'est engagé à
sensibiliser l'opinion publique en diffusant une image des
femmes et des hommes qui sort des stéréotypes
discriminatoires ;
des garanties d'éthique soient données par les intervenants ;
des garanties respectueuses de la santé et salubrité publiques
soient rencontrées pour les personnes prostituées, clients et les
personnes avoisinantes au Centre ;
un statut clair soit reconnu aux personnes prostituées :
pourquoi ne pas leur proposer une période dite d'essai durant
laquelle elles pourraient réfléchir au statut qu'elles
souhaiteraient adopter : aucun défini si l'activité se termine à la
fin de la période d'essai puisque la prostitution n'aurait été
alors que temporaire et un statut d'indépendant favorisant une
couverture sociale dans l'hypothèse où elles souhaiteraient
exercer l'activité de manière prolongée ?
un gestionnaire et un personnel garants d'une probité
irréprochable soit recherchés;
les loyers envisagés soient appréciés afin d'éviter toute dérive
productiviste ;
le Centre s'inscrive dans une vaste plan de sensibilisation et de
prévention de l'exploitation sexuelle ;
la destination d'éventuels bénéfices soit exclusivement réservée
à des actions et campagnes de sensibilisation et de prévention
de l'exploitation sexuelle.
19
28. - MAIS, cet accord de principe doit être assorti d'un vaste programme de
sensibilisation, de prévention de l'exploitation sexuelle et de lutte contre la
prostitution au sens large et plus particulièrement, la prostitution de rue en :
soutenant les associations de terrain via notamment l'octroi de
subsides, mise à disposition de locaux,...
en luttant, plus efficacement, contre les problèmes annexes
comme la toxicomanie, principal but à l'activité
prostitutionnelle de rue.
- sans revenir sur le projet TADAM, il convient de lutter contre les toxicomanes
profonds, l'une des priorités affirmée par le MR.
Lutter contre la toxicomanie, c'est lutter contre la prostitution de rue vu
l'interdépendance des deux problématiques.
en prévoyant des relais sanitaires et l'accès aux services de
santé et social: pourquoi, à l'instar de l'Association française «
Les Amis du bus des femmes », ne pas créer un relais entre le
trottoir et les services médicaux, sociaux et administratifs sous
forme d'un bus qui assurerait des permanences mobiles diurnes
et nocturnes avec à son bord du personnel médical et des
éducateurs ? Cela permettrait de donner aux personnes
prostituées non seulement une politique de prévention mais
également, les aider dans leurs démarches administratives et
sociales et éventuellement dans leurs démarches de recherche
d'emploi et de logement pour celles qui décident d'arrêter la
prostitution.
en répondant aux besoins de personnes prostituées migrantes
en développant, comme c'est le cas en Suisse, un programme
d'intervention avec des médiateurs culturels ;
en développant un réseau de travail de façon local, national
voire international sur la thématique de la prostitution via le
prisme de l'accès et la promotion à la santé, du sida et maladies
sexuellement transmissibles, de la migration,...
- afin de lutter contre la prostitution, le Mouvement Réformateur désire
également qu'un plan d'actions soit mis en place sur les thématiques
suivantes :
l'élaboration d'un plan concret, et financièrement doté, de
réinsertion et d'accompagnement pour les personnes
prostituées qui veulent en sortir ;
l'organisation de campagnes de sensibilisation sur la
prostitution et les problèmes annexes comme l'industrie du
20
29. sexe, la toxicomanie, la violence, l'itinérance et les maladies
transmissibles sexuellement, via les médias et l'éducation
nationale, auprès de la population avec des publics cibles : les
jeunes, les clients (au lieu de les punir pénalement comme en
Suède, privilégier la reconnaissance du phénomène de la
prostitution et ses moyens de l'éradiquer )...
21
30. Les Liégeoises et les Liégeois acteurs
du développement durable, de la
mobilité, de l’aménagement du
territoire et de l’urbanisme
Table des matières
1| Introduction..................................................................................................................................... 2
2| La mobilité : pour que se déplacer en et vers la Ville redevienne un plaisir................................... 3
2.a.| Le tram, priorité dans un ensemble plus large........................................................................ 4
>> Nos priorités dans le cadre du retour du tram à Liège............................................................ 4
2.b.| Un REL pour Liège et son agglomération ................................................................................ 5
2.c.| La juste place de la voiture et des quais rendus aux Liégeois ................................................. 5
>> Nos propositions pour gérer le trafic routier et autoroutier sur notre territoire ................... 5
2.d.| Vouloir une réelle politique cyclable pour Liège ..................................................................... 6
>> Nos priorités concernant les déplacements cyclables ............................................................ 7
3| Une Ville propre, simplement ......................................................................................................... 9
>> Nos propositions en matière de propreté ............................................................................... 9
4| L’aménagement du territoire : moteur du développement durable ............................................ 11
>> Nos priorités en termes d’aménagement du territoire et de logement ............................... 11
5| L’urbanisme : accélérateur du bien-être et de la qualité de vie en Ville ...................................... 14
>> Nos priorités en termes d’urbanisme.................................................................................... 14
6| Le logement : renforcer l’offre, garantir la qualité ....................................................................... 16
1
31. 1| Introduction
La région liégeoise est, en termes de territoire et de population, la plus importante de
Wallonie. Elle doit conforter sa place parmi les métropoles qui comptent sur la carte
européenne et internationale.
En outre, elle dispose d’atouts géostratégiques comme peu d’autres régions en Europe:
le 1er port intérieur belge et le 3ème à l’échelon européen, le 7ème aéroport de fret
européen, un réseau autoroutier directement connecté à l’ensemble de l’Euregio et de
l’Europe, des liaisons ferroviaires et TGV directes avec de grandes villes telles que
Francfort, Cologne, Bruxelles et Paris.
Pour valoriser ces atouts, Liège doit s’inscrire dans le développement durable de son
territoire. Elle doit devancer les défis environnementaux et énergétiques de demain.
L’aménagement du territoire et la mobilité sont étroitement liés et ne peuvent être
développés séparément. Les conclusions du Plan Urbain de Mobilité (PUM) ont d’ailleurs
démontré que les futures décisions sur la mobilité devaient prendre en compte les
dimensions territoriales comme la croissance de la population (+ de 80.000 habitants
sur l’ensemble de l’arrondissement dans les 30 à 40 ans), la mutation industrielle, les
projets urbanistiques en cours et à venir (logements, infrastructures scolaires, sportives
et hospitalières).
L’ « intelligence territoriale », le déploiement d’une mobilité harmonieuse sur la ville, le
positionnement de Liège comme métropole européenne : cela suppose plus qu’une
concertation. Il faut que Liège et les villes et communes voisines se fédèrent pour
développer une vision commune et proposer un projet politique ambitieux sur un
territoire suffisamment important pour peser et faire entendre leur voix à d’autres
niveaux de pouvoir, régional, national ou européen.
La prochaine législature communale devra être le temps du passage vers une supra-
communalité portant un projet politique concret pour notre territoire. Nous voulons
qu’ensemble, les forces politiques liégeoises définissent la vision liégeoise de la
communauté urbaine : proposer plutôt que subir.
Il faut qu’ensemble, nous disions ce que nous voulons, et pour quoi faire.
2
32. 2| La mobilité : pour que se déplacer en et vers la Ville
redevienne un plaisir
L’un des problèmes majeurs actuels à Liège est la mobilité. Le retour à une mobilité
intelligente est l’une des priorités absolues du Mouvement Réformateur de Liège. Nous
voulons que circuler à Liège redevienne un plaisir.
Pour ce faire, nous sommes persuadés que la mobilité doit être intégrée, assurant la
complémentarité de tous les moyens de transports pour répondre aux besoins de
déplacements.
Les moyens de transport ne doivent pas être des concurrents mais des partenaires à la
recherche d’une mobilité toujours plus efficace et organisée en réseau, intégrant, de
manière complémentaire, tous les moyens de transport.
Liège doit utiliser son positionnement géographique privilégié comme un levier, et
ne peut se reposer sur ses acquis. Son réseau multimodal doit continuer à se développer
s’il veut rester compétitif et attrayant sur la carte européenne. Liège doit consolider et
intensifier ses connexions ferroviaires ainsi que compléter son contournement
autoroutier par la réalisation de la liaison Cerexhe-Heuseux-Beaufays,
recommandée par le Plan Urbain de Mobilité.
Au niveau des transports en commun, le projet du tram qui focalise toutes les attentions
et les énergies depuis des mois n’est pas un aboutissement mais le point de départ de la
refonte de l’ensemble de notre réseau. Nous souhaitons porter un projet global et
cohérent reposant sur une inter-modalité forte s'appuyant sur un réseau de
transport public à trois niveaux interconnectés : REL, tram/Bus à Haut Niveau de
Service, et bus. Ce réseau doit relier de façon moderne et efficace la Ville de Liège à son
arrondissement et au-delà.
Par ailleurs nous souhaitons que la mobilité soit à la portée de tous et en particulier des
personnes à mobilité réduite. La Ville de Liège doit tout mettre en œuvre afin de
rendre les services communaux, les infrastructures et les voiries accessibles à ces
personnes.
3
33. 2.a.| Le tram, priorité dans un ensemble plus large
Nous nous inscrivons pleinement dans la priorité qui est donnée au tram.
Celui-ci doit être le point de départ de la réflexion sur la mobilité tant pour Liège-Ville
que pour l’agglomération.
Cela étant, il est évident que le tram n’est pas la panacée et doit s’appuyer sur un réseau
de transport public intégré, moderne et efficace.
>> Nos priorités dans le cadre du retour du tram à Liège
- avancer au-delà du tracé minimaliste reliant Sclessin à Coronmeuse qui a été
retenu à ce stade ;
o Travailler à la réalisation rapide de l'axe 1 dit de fond de vallée tel qu'il
était prévu de Jemeppe à Herstal. Néanmoins, il ne peut s’agir pour nous
que du point de départ de la refonte de l’ensemble du réseau.
- privilégier directement la mise en place d’un dialogue constructif avec les
riverains et les commerçants. Nous pensons que ces riverains, ainsi que les
commerces qui seront amenés à « subir » les travaux doivent être consultés et
soutenus ;
o en ce qui concerne l’information aux riverains, il est essentiel de penser,
en concertation avec ceux-ci, aux mesures qui seront prises, pendant les
travaux, pour amoindrir les nuisances. Pour les commerçants, il est
important de les informer sur les modalités applicables (circulation,
accès,…) avec une difficulté supplémentaire pour les commerces
ambulants comme, par exemple, la Batte ;
- remettre à plat les contestations rencontrées par le tracé actuel, tant au niveau
environnemental (abattage de trop nombreux arbres) qu’au niveau commercial,
pour trouver le tracé qui convient le mieux aux Liégeois ;
- s’atteler à une modélisation, par quartier, de l’impact des mesures de circulation
automobile envisagées aux abords du tracé ;
- fixer les axes forts des bus complémentaires au tram. Nous pensons qu’il est
essentiel que la création d’une ligne de tram amène à une refonte globale du
réseau urbain du TEC Liège ;
4
34. - construire les parkings relais aux endroits stratégique pour organiser la
complémentarité auto + transport en commun ou mode de transport doux afin de
désengorger le centre-ville.
2.b.| Un REL pour Liège et son agglomération
A côté et en étroite interconnexion avec le tram, nous appelons à une véritable
mobilisation, sur le modèle du RER bruxellois, pour le développement d’un Réseau
Express Liégeois, le REL, sur les lignes de chemin de fer qui desservent Liège en étoile.
- transformer l'étoile en deux boucles : celle de Haute Meuse existe déjà avec
une liaison à Flémalle ;
- étudier le meilleur endroit pour réaliser la boucle en Basse-Meuse pour pouvoir
irriguer le bassin par des trains cadencés, réguliers, rapides, modernes. Le REL
met Seraing à 8 minutes des Guillemins, ce que ne réalisera jamais un tram ;
- une fois ce maillage ferroviaire réalisé, l'intégrer dans le réseau ferroviaire du
reste de la Province, de Waremme à Verviers et à l'Euregio (sur l’exemple de
l’EuregioBahn) pour apporter une alternative à la voiture.
Nous porterons avec conviction cette valorisation de notre patrimoine ferroviaire.
2.c.| La juste place de la voiture et des quais rendus aux
Liégeois
Une véritable intermodalité ne peut s’envisager sans la voiture. La capacité d’une
ville de permettre accessibilité et stationnement faciles constitue un des facteurs qui
déterminent son attractivité.
>> Nos propositions pour gérer le trafic routier et autoroutier sur notre
territoire
- promouvoir l’intermodalité des transports, la mobilité en réseau, et mieux
organiser la ville au travers de la complémentarité entre les différents modes de
5
35. transport. Cette mobilité en réseau n’est possible que si l’on développe de
véritables nœuds d’échanges (auto + train, + tram, + bus, + vélo) dans les pôles
principaux ;
o il est nécessaire de réaliser de véritables parkings relais aux entrées
de la ville et près des gares, maximiser les correspondances, proposer
des tarifs uniques.
- réaliser la liaison CHB qui seule permettra vraiment d'absorber le trafic de
transit présent à Liège et dans les communes de notre région ;
- fluidifier le trafic automobile en ville par la pratique des voitures
partagées, du covoiturage, mais aussi par une meilleure gestion des
travaux et par une meilleure organisation du transport de marchandises et
livraisons ;
- favoriser le développement de places de parkings riverains dans les
quartiers où le besoin s’en fait sentir ;
- rendre la ville plus accessible et la doter d’une offre de parkings de qualité :
o les réalisations de nouveaux parkings en ouvrage quai sur Meuse et
boulevard d’Avroy doivent se finaliser. Les pôles culturels et économiques
comme le musée Curtius, le CIAC et le Palais des Congrès doivent être
dotés d’un meilleur stationnement et d’une meilleure connexion au réseau
de transports en commun. Les riverains ne peuvent être délaissés dans les
nouveaux aménagements urbains ;
o l’installation d’un système dynamique informant les usagers, dès leur
entrée en ville, sur l’évolution en temps réel des capacités de
stationnement existantes dans les parkings ;
o l’usage des voitures électriques doit aussi être prévu.
2.d.| Vouloir une réelle politique cyclable pour Liège
Le constat est là : nous serions plus nombreux à nous déplacer à vélo en ville si des
aménagements spécifiques étaient réalisés. Circuler à vélo est possible pour tous, jeunes
ou vieux, hommes ou femmes. Encore faut-il que chacun puisse le faire en toute
sécurité.
Soyons objectifs, les villes wallonnes ont pris un demi-siècle de retard sur les villes
flamandes en matière de vélos. La ville de Gand a par exemple 430km de pistes
6
36. cyclables. À Liège, ce chiffre, malgré toutes les études, est introuvable. Mais il ne dépasse
pas les 20km !
L’argument du relief, fréquemment avancé, ne tient pas pour les habitants du « fond de
vallée », et pour les autres, le vélo électrique apporte une solution technologique
intéressante.
Plus de vélos en Ville, c’est une meilleure mobilité, une meilleure santé, mais aussi moins
de voitures, moins de bruit, moins de pollution. C’est encore se déplacer vite, sans
fatigue et… économiquement intéressant ! Les avantages sont si nombreux que la
plupart des grandes villes européennes pratiquent une « politique vélo », portée par
leurs édiles. Ce soutien politique a multiplié par 10 ou par 20 le nombre de cyclistes. Ces
villes ont retrouvé un meilleur cadre de vie, des habitants et une véritable convivialité.
Nous voulons réformer la politique menée depuis des décennies à Liège et rétablir les
modes de déplacement doux.
Se déplacer en sécurité pour un cycliste n’est pas devoir rouler partout sur des pistes
cyclables, mais bien de pouvoir prendre son vélo, à sa guise et sans crainte, pour aller
d’un endroit à l’autre de la ville.
>> Nos priorités concernant les déplacements cyclables
- valoriser les déplacements doux comme la marche à pied et le vélo en
proposant une signalisation spécifique et une infrastructure adaptée, que ce soit
pour se déplacer ou pour stationner. Prévoir un éclairage public plus adéquat.
Bref, le rendre compétitif et donner envie de l’utiliser au quotidien ;
- penser aux vélos lors de tout nouvel aménagement réalisé sur le territoire de
la ville, qu’il soit public (infrastructure routière) ou privé (construction ou
rénovation d’immeubles). Prévoir des casiers, des consignes à vélos, des lieux
sécurisés pour les y mettre ;
- faire penser aux vélos à tous les décideurs tels le SPW, le TEC, la SNCB pour que
tous les investissements tiennent compte de ce que la Ville veut devenir une ville
où il est agréable de circuler à pied ou à vélo ;
- renforcer la sécurité, dans une optique de déplacements cyclistes, aux
croisements et aux fins des pistes cyclables mais aussi en luttant contre les vols
de vélos, si pénalisant pour l’usager ;
- aménager les voiries, dans l’hypercentre et là où les voitures roulent en dessous
7
37. de 50 km/h, afin de permettre une mixité de modes de transport et un partage de
la route entre voitures et cyclistes. Supprimer la tentation de certains cyclistes de
rouler sur le trottoir pour se croire en sécurité ; créer, avec les associations de
cyclistes, une charte du bon comportement sur deux roues ;
- se focaliser sur le sentiment de sécurité ou d’insécurité des cyclistes et sur
les aménagements à réaliser au cas par cas en étant à l’écoute des associations
représentatives des cyclistes et des comités de quartier ;
- soutenir non seulement l'aménagement de pistes cyclables, mais également les
politiques et investissements parallèles comme les parkings vélos ou les
brevets vélos pour les enfants.
- promouvoir les locations de vélos à court, moyen ou long terme,
traditionnels ou électriques pour permettre de découvrir ce mode de
déplacement. Placer des bornes électriques aux points stratégiques et encourager
les centres culturels, sportifs ou commerciaux à en mettre ;
- donner un réel pouvoir de décision, et non simplement d’avis, au conseiller
vélo de la Ville qui devra coordonner tous les acteurs de terrain.
8
38. 3| Une Ville propre, simplement
La propreté de notre ville fait partie des critiques émises régulièrement par nos
concitoyens, mais aussi par les touristes, les visiteurs qui découvrent notre cité ardente.
Nous ne pouvons nous résigner à cet état de fait. Les tags, les dépôts clandestins, les
déchets jetés dans nos rues, sur nos trottoirs, les déjections canines doivent être
combattus.
La Ville et les citoyens doivent s’engager ensemble pour relever le défi de la propreté !
>> Nos propositions en matière de propreté
- augmenter le nombre de poubelles publiques et particulièrement lors des
grands événements ;
- revoir les horaires des collectes d’immondices afin de rendre la ville plus
belle et qu’elle ne soit pas envahie de sacs poubelles trop tôt ;
- installer des poubelles publiques à tri sélectif. On demande aux habitants de
notre ville de procéder au tri sélectif, nous souhaitons leur permettre de pouvoir
continuer ce tri en dehors de chez eux ;
- développer un réseau de poubelles équipées d’émetteurs et qui peuvent
envoyer un sms lorsqu’elles sont remplies. Ce système permettrait d’éviter les
débordements sur les trottoirs et de rendre les collectes plus efficaces (1/3 de
ramassages en moins) ;
- supprimer, où elles sont une pollution visuelle, les bulles à verre visibles et les
remplacer par des bulles à verre enfouies ;
- développer le réseau de cendriers publics. Les expériences menées dans
d'autres Villes/Pays ont démontré que les fumeurs responsabilisés utilisent les
cendriers mis à leurs dispositions. Cette proposition facilitera aussi le travail du
personnel communal ;
- distribuer des cendriers jetables lors des grands événements en plein-air.
La Ville pourrait distribuer des cendriers réalisés en carton « ignifugé » à plier
9
39. soi-même. Utilisables également pour les chewing-gums. Une mesure
d’éducation, de sensibilisation ;
- mettre en place un numéro court et gratuit de type « 1234 » ou « 0800 » qui
pourrait recevoir les photos des dépôts clandestins/de tags avec localisation GPS.
Cet outil peut permettre à beaucoup plus de citoyens de signaler ces dépôts
instantanément ;
- accroitre le nombre de recyparcs sur le territoire de la ville de Liège. Il faut
parfois transporter ses déchets sur de trop longues distances pour rejoindre un
recyparc.
10
40. 4| L’aménagement du territoire : moteur du
développement durable
Le territoire et son aménagement sont au cœur de nos préoccupations : ils règlent le
aussi vital que subtil équilibre entre les besoins du développement humain
(économique, social et culturel) et le besoin de préservation de l’environnement.
Nous privilégions la mise en place d’une stratégie de développement territorial
communale et supra-communale concertée, transparente et durable. C’est à la Ville
de Liège qu’il revient, en premier lieu, de s’exprimer et de décider sur les enjeux liés à
son propre territoire. Avec les communes partenaires, elle doit pouvoir défendre et
promouvoir sa propre vision auprès des autorités régionales.
La Ville doit prendre des décisions mieux étudiées, mieux justifiées, mais aussi mieux
communiquer sur ses intentions et ses projets en cours. Toute décision doit être lisible,
compréhensible par tous.
>> Nos priorités en termes d’aménagement du territoire et de
logement
- promouvoir la mixité de fonctions des différents noyaux urbains :
commerces, logements, écoles, crèches, infrastructures sportives et culturelles,
places publiques, PME et économie sociale ;
o à cet égard, une politique active de réappropriation des étages au-dessus
des commerces doit-être promue.
- réhabiliter le patrimoine bâti existant, éradiquer les friches et chancres
urbains.
o la Ville de Liège doit s’investir plus qu’aujourd’hui dans la redynamisation
de certains quartiers laissés quasi à l’abandon : Léopold, Cathédrale-nord,
Droixhe, Saint-Léonard, Sainte-Marguerite et de trop nombreuses autres
parties de quartiers ;
o la Ville doit pouvoir s’imposer face à la paralysie de la décision, par
exemple après un sinistre touchant un quartier ;
o la mise en place de Partenariats Publics Privés doit être favorisée dès que
la Ville et les citoyens peuvent y gagner ;
11
41. o une plus grande proactivité et efficacité de la politique foncière
communale dans certaines zones doit être assurée notamment par la
transformation de la Régie foncière en un outil performant pour mener à
bien cette politique.
- mener une politique de bureaux volontariste :
o structurer une offre de qualité avec les professionnels du secteur et définir
une véritable politique de communication et de promotion. L’esplanade de
la Gare des Guillemins et le site du Val Benoit sont deux projets
mobilisateurs qui devraient être portés avec plus de force et de conviction
vers de nouveaux investisseurs ;
o suggérer l’implantation de bureaux à proximité des gares afin de
permettre aux employés d’accéder au travail par les transports publics.
Les possibilités près de la gare des Guillemins sont importantes à ce sujet.
La Ville doit renouer des contacts constructifs avec le Groupe SNCB ;
o se battre pour accueillir les fonctionnaires liés aux nouvelles compétences
qui seront transférées aux Régions suite à la nouvelle réforme de l’Etat.
- définir les pôles de développement commerciaux de manière plus claire en
intervenant sur le tissu commercial avec différentes stratégies d’action.
o dissuader les implantations en-dehors des polarités commerciales
existantes, promouvoir le comblement des dents creuses, favoriser le
recyclage immobilier sont des leviers d’action du pouvoir communal pour
créer les conditions d’un développement harmonieux et équilibré du
commerce à Liège.
- porter une urbanisation réfléchie et respectueuse des Zones
d’Aménagement Communal Concerté et des lotissements (ZACC) : se laisser
guider par le seul souhait de faire revenir des habitants est insuffisant.
o défendre des projets respectueux du bien-être et de la qualité de vie des
habitants en place ;
o considérer que le besoin en logements ne pourra jamais justifier la
suppression d’espaces de loisirs présents sur un site à urbaniser. La
présence d’un parc est indispensable. Elle contribue à l’aération des
projets. Il faut agir pour améliorer le maillage vert au sein-même de notre
ville ;
o enfin, une réflexion systématique sur la présence d’équipements
communautaires et/ou commerciaux permettra de garantir la mixité des
fonctions ;
12
42. - mener des politiques d’aménagement du territoire qui s’orientent vers la «
ville durable » et son corollaire, la « compacité urbaine » en opposition à
l’étalement urbain induit par la périurbanisation.
o privilégier compacité et proximité et réaffirmer le lien étroit qui doit
exister entre mobilité et aménagement du territoire ;
o densifier le centre-ville notamment en luttant contre les immeubles
inoccupés via des incitants (primes, prise en gestion via l’AIS,
expropriations, rachat, etc.).
13
43. 5| L’urbanisme : accélérateur du bien-être et de la
qualité de vie en Ville
La croissance démographique, les enjeux environnementaux et les changements de
comportement des Liégeois doivent être entendus et trouver des réponses.
La Ville doit proposer à ses habitants un cadre de vie agréable et mettre en œuvre tous
les mécanismes pour attirer de nouveaux habitants, pour concrétiser le retour en ville.
Vivre en ville, vivre à Liège c’est un état d’esprit, mais plus, ce doit être synonyme
de qualité de vie et de bien-être.
>> Nos priorités en termes d’urbanisme
- concrétiser le retour en ville : faire venir ou revenir à Liège des familles, des
habitants, qui seront attirés par la qualité de vie et le bien-être en ville ;
- favoriser un juste équilibre entre la liberté architecturale et une bonne qualité du
bâti. Créer des quartiers contemporains, modernes, fonctionnels et à taille
humaine ;
- assurer l’intégration optimale du bâti dans l’environnement urbain. Panser les
plaies du chaos urbanistique des années 60’ en comblant les dents creuses et
en relookant les pignons de façades aveugles. Cela peut d’ailleurs se combiner
avec différentes techniques d’isolation et ainsi réduire la consommation
énergétique ;
- cultiver l’ambiance urbaine et patrimoniale en intégrant les enseignes, en
rénovant les façades, en installant un mobilier urbain de qualité, en promouvant
une architecture audacieuse et soucieuse de cette ambiance et de ce patrimoine ;
- accentuer la fonctionnalité et la végétalisation des espaces et bâtiments
publics comme la Place Saint-Lambert, la Cité administrative et les entrées de la
ville ;
- inciter et accompagner les citoyens à créer des espaces de vie plus verts et
plus conviviaux. Le réaménagement d’intérieurs d’îlots permettrait d’améliorer
le bâti tout en améliorant le cadre de vie des habitants et en préservant la
14
44. biodiversité. Toitures vertes, cours modifiées en jardinets, limitation des
rénovations aux volumes existants en intérieur d’îlots, rehausse occasionnelle du
bâti côté rue sont autant de pistes qui peuvent densifier la ville sans la défigurer ;
- réactiver le chantier du règlement communal d’urbanisme. Nous souhaitons
que la vision pour 2030 de Liège (voir notre programme sur le développement
économique et commercial) inclue des états généraux de l’urbanisme, afin
d’établir une vision claire, nouvelle, structurante mais aussi et surtout, partagée.
- inscrire les services dispensés par la maison de l’habitat et les permanences de
l’urbanisme dans une dynamique intégrée d’offre de services performante
aux citoyens. Les différentes administrations concernées doivent davantage
travailler de concert et dans un souci permanent de facilitateur de projets pour
les citoyens et les acteurs qui souhaitent construire, rénover, agrandir ou investir
sur le territoire de la ville de Liège.
15
45. 6| Le logement : renforcer l’offre, garantir la qualité
Liège est la capitale mondiale du logement social. Avec ses 9.100 logements, avec ses
premières maisons sociales créées en 1905 pour l’exposition universelle, avec ses tours
de Droixhe des années 1970 mais aussi avec ses multiples cités qui atteignent la
quadruple mixité : logement social/moyen, locatif/acquisitif, intergénérationnel,
public/privé. Aujourd’hui, le parc public représente 10,3% du parc global des
logements à Liège : il est une nécessité vu la paupérisation galopante (3000 personnes
sur la liste d’attente).
Par ailleurs, à Liège, d’ici 2030, le nombre d’habitants devrait augmenter entre
21.500 et 26.000 personnes. La taille moyenne d’un ménage à Liège est de 1,87
personne. Le besoin en nouveaux logements oscillera donc entre 11.500 et 14.000.
L’essentiel des politiques devant garantir la qualité des logements sont de la compétence
régionale. Au niveau communal cependant, il existe une série d’incitants qu’il importe de
rendre plus efficaces.
Nous voulons augmenter le nombre d’habitants avec une capacité contributive
supérieure à la moyenne au centre de Liège, en menant les actions suivantes :
- renforcer les politiques de création de logements au-dessus des
commerces. Une analyse des possibilités d’intervention (financement,
urbanisme, etc.) des pouvoirs publics doit être menée et des incitants doivent
être prévus. Nous voulons encourager les propriétaires de ces espaces
désaffectés à y créer ou y recréer du logement via des primes incitatives de
réhabilitation ;
- lutter contre les immeubles inoccupés via des incitants (primes, prise en
gestion via l’Agence Immobilière Sociale, expropriations, rachat, etc.) ;
- imposer la multiplicité des fonctions dans les nouveaux lotissements pour
éviter la ghettoïsation et intégrer, dans les nouveaux projets, des équipements
collectifs et de loisirs ;
- encourager et populariser de nouvelles formes de logements non
ségrégatives basées sur la mixité sociale et la solidarité : habitat groupé, habitat
intergénérationnel, quartiers durables, habitat kangourou, etc. Face au
16
46. vieillissement de la population et à la demande croissante de logements, un plus
grand choix de solutions résidentielles devient nécessaire.
A cette fin, le MR veut donner de nouveaux moyens à la Régie foncière. Celle-ci ne
doit pas avoir pour vocation d’être un grand gestionnaire d’immeubles, mais bien d’être
le moteur du développement de projets urbanistiques (requalification/
revitalisation) dans le but de revendre le patrimoine rénové. Le produit des ventes étant
réaffecté à de nouvelles opérations de rénovation.
De même, le MR soutient le développement des Agences Immobilières Sociales
(AIS). L’Agence immobilière liégeoise doit se voir confier la gestion des logements
« kangourou » (qui accueille des locataires jeunes et des locataires âgés), mais surtout
elle doit voir ses moyens humains renforcés afin de mener une véritable politique
proactive vers les propriétaires d’immeubles inoccupés.
- garantir un logement accessible et de qualité par :
o l’accélération de la liquidation des primes (délai de rigueur de 60 jours) ;
o une simplification (compréhension, nombre, accessibilité) ;
o un renforcement des synergies avec l’Agence Immobilière Sociale ;
o une utilisation accrue de matériaux naturels ;
o le renforcement du gel du revenu cadastral après travaux de rénovation
d’un logement (actuellement 3 ans et dans des situations limitées qu’il
importe de compléter) ;
- créer une cellule d'action contre les logements insalubres pour renforcer le
contrôle en la matière avec une vérification systématique et stricte des
bâtiments ;
Et au niveau du logement public :
- fusionner les deux sociétés de logement de service public (SLSP) desservant
actuellement la ville de Liège. Cette fusion, génératrice d’économies d’échelles,
devrait permettre une gestion plus efficace de l’ensemble du logement social au
niveau de l’ensemble du territoire liégeois, en symbiose avec la Ville et le CPAS de
Liège.
17
47. Enthousiasme, volonté et ambition :
LES LIEGEOISES ET LES LIEGEOIS AU CŒUR
DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET
COMMERCIAL DE NOTRE VILLE
Table des matières
1| Introduction – Où en est la Ville de Liège ....................................................................................... 3
1.a.| Quelques constats interpellants.............................................................................................. 3
1.b.| Une Ville qui ose regarder et s’inspirer des réussites ............................................................. 4
2| Nos propositions pour redynamiser le commerce et l’économie à Liège....................................... 6
2.a.| Mobiliser les citoyens autour d’un projet ............................................................................... 6
>> Un vrai projet de Ville .............................................................................................................. 6
>> Construire une stratégie pour demain… et après-demain ...................................................... 6
>> Des outils de développement simples et efficaces ................................................................. 6
2.b.| Garantir les fondamentaux : Sécurité, Mobilité, Propreté...................................................... 7
>> La sécurité ............................................................................................................................... 7
>> La mobilité ............................................................................................................................... 8
>> La propreté .............................................................................................................................. 8
2.c.| Une fiscalité qui incite plutôt que décourage ......................................................................... 8
2.d.| Les axes d’un développement commercial ambitieux .......................................................... 10
>> Assurer un développement équilibré du commerce sur le territoire de la Ville................... 10
>> Diminuer les inconvénients des travaux publics ................................................................... 10
>> Soutenir les initiatives proposées et renforcer le dialogue permanent avec les acteurs du
commerce ...................................................................................................................................... 11
>> Construire une dynamique d’animation forte et rythmée.................................................... 11
>> Créer une marque “Liège” forte. Innover dans la communication ....................................... 12
>> Permettre aux artisans de vivre de leur passion sur notre territoire.................................... 12
>> A chaque quartier son marché ! ............................................................................................ 13
1
48. 2.e.| Accélérer la reconversion industrielle, innover et inscrire Liège dans le 2.0 ........................ 13
>> Contrer la désindustrialisation, accompagner la reconversion............................................. 13
>> Liège 2.0................................................................................................................................. 14
2.f.| Les axes d’un développement économique fort ................................................................... 14
>> Soutenir les infrastructures de transport et de logistique .................................................... 14
>> Soutenir les filières d’excellence à haute valeur ajoutée et les métiers de demain ............. 15
>> Mener une politique de bureaux volontariste ...................................................................... 15
>> Faciliter l’exercice des professions libérales ......................................................................... 16
>> Développer le pôle agroalimentaire de Droixhe – Jupille ..................................................... 16
>> Liège : « The place to do business » ..................................................................................... 17
>> Soutenir les initiatives liées à l’économie sociale ................................................................. 17
2
49. 1| Introduction – Où en est la Ville de Liège
Une vision crédible du développement économique pour Liège doit nécessairement
s’appuyer sur une analyse sans concession de son profil socio-économique.
Quels sont les atouts qu’il faut mettre en avant ? Quels sont les handicaps qu’il faut
résoudre pour améliorer sa situation ?
Il est impératif de pouvoir utiliser des statistiques simples et fiables dans les domaines
suivants : l’emploi, la sociologie urbaine, l’économie, les investissements. Aujourd’hui,
les données disponibles ne sont pas recoupées et leur éparpillement ne facilite
pas leur lecture.
Le tableau de bord très succinct établi et publié par la Ville de Liège dans le cadre du
projet de Ville est très révélateur de ce cloisonnement inefficace de l’information !
1.a.| Quelques constats interpellants
Malgré des statistiques officielles peu nombreuses, et qui touchent plutôt la province et
l’arrondissement de Liège, plusieurs observations doivent être faites.
1) Sur l’ensemble de la Province, la création de richesse par habitant a fortement
régressé entre 2000 et aujourd’hui. En 2000, le PIB/Habitant de la province de
Liège représentait environ 95% du PIB/Habitant de l’Europe des 27. Aujourd’hui,
il est de 85% !
La part du PIB de l’arrondissement liégeois dans le total du PIB wallon est
importante (environ 20%) mais stagne depuis 10 ans.
2) La part des investissements de l’arrondissement de Liège dans le total
enregistré sur le territoire wallon diminue. Elle passe de 19,8% en 2000 à 16,3%
en 2008.
3
50. 3) La part de l’emploi salarié de l’arrondissement liégeois diminue dans le total
wallon depuis 2000. Cette dégradation se traduit dans les chiffres. En 2000, les
181.000 emplois disponibles représentaient 20,6% du total des salariés wallons,
en 2009, le pourcentage ne s’élevait plus qu’à 19,9%.
4) Le nombre d’indépendants actifs dans l’arrondissement liégeois chute entre
2000 et 2009 ! Il serait d’ailleurs utile de connaître le taux de croissance du
nombre d’entreprises à Liège.
5) (portant sur la ville uniquement cette fois) Le chiffre du chômage pour la ville de
Liège est particulièrement alarmant : en effet, selon les chiffres du FOREM,
disponibles pour décembre 2011, la proportion de demandeurs d’emploi parmi la
population active est de 25,94% ! Le taux de chômage des jeunes, du reste, est
très élevé (27,3% sur l’ensemble de la Province) en regard à la moyenne
européenne des 27 (20,9%) et à la Flandre (15,6%).
Liège, l’une des principales composantes de l’économie wallonne progresse
donc moins vite dans le paysage wallon et européen. Elle se laisse distancer
par le peloton de tête en Europe !
Il apparaît au final que tous les plans wallons successifs (le Contrat d’avenir, les plans
stratégiques transversaux, le plan Marshall 1.0, le plan Marshall 2.vert, Creative
Wallonia) n’ont pas été suffisamment exploités par les autorités liégeoises.
Le redéploiement économique de l’entité passe par plus de création de richesse et
partant, d’emplois. Ceci n’est possible qu’en s’inscrivant et en créant une dynamique
globale, en portant une stratégie visant un but clair : multiplier le nombre et la taille
des entreprises et des commerces sur le territoire Liégeois.
1.b.| Une Ville qui ose regarder et s’inspirer des réussites
Nous pensons qu’il pourrait être utile et pertinent d’observer ce qui s’est fait ailleurs et
voir comment d’autres villes ont réussi leur reconversion.
Lille : 226.000 habitants, une agglomération de 1,1 million d’habitants : sa réussite,
depuis maintenant plus de 10 ans, est éclatante :
4
51. - En 2008, Lille est à l’origine du premier regroupement européen de
coopération territoriale. Lille Kortrijk Tournai forme un espace économique
actif de près de 2 millions d’habitants.
- Elle est une vraie métropole, structurée avec ses proches voisines
(Tourcoing, Roubaix, Villeneuve d’Ascq). Elle est un pion important dans le
réseau TGV.
- Relevons trois grands projets qui lui ont permis, après le TGV, de se réinscrire
dans une perspective de réussite :
o Sa candidature acceptée comme ville européenne de la Culture
o La création d’Euralille, parc d’affaires et de commerce ambitieux
o Euratechnologies qui lui a permis de lutter contre la
désinstrualisation notamment au travers le réaménagement d’un
grand site désaffecté.
Lille a récupéré depuis 1982, près de 40.000 habitants et, si le chômage est loin
d’être absent (15%), l’emploi s’est maintenu depuis 40 ans !
Autre exemple : Metz, une ville de 121.000 habitants ; au croisement des axes routiers
Luxembourg-Lyon et Paris-Strasbourg, nœud ferroviaire vers Lyon, Bâle et Bruxelles.
Metz peut se targuer de trois grandes réussites qui nous semblent autant de sources
d’inspiration pour Liège :
o Metz a lutté pour le TGV… et l’implantation, en décentralisation depuis
Paris, décidée en 2003 et inaugurée en 2010 d’une grande institution
culturelle : le centre Pompidou. Aujourd’hui, Metz est sur la carte des
destinations touristiques !
o Metz la ville jardin. Précurseur en matière d’écologie urbaine, Metz
compte un piétonnier de 5,6km, un centre inaccessible aux voitures…
mais extrêmement bien desservi par des grands boulevards et des axes
d’entrée importants. Metz ose aussi la construction d’un éco-quartier
sur des coteaux abandonnés.
o Metz et le Technopôle : 230 entreprises… 4000 salariés. Trois axes de
développement : les entreprises de pointe dans le secteur choisi (ici,
les TIC), les écoles actives dans ces questions, un centre d’affaires et de
congrès.
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