Présentation Conférence EMDR à la Médiathèque de Nilvange par le professeur Cyril Tarquinio
1. Professeur Cyril Tarquinio
Université de Lorraine
Directeur de l’Equipe de Recherche EPSAM/APEMAC EA 4360
Directeur Master 2 «Psychologie de la santé, psychologie clinique»
Directeur DU «Psychotraumatisme et EMDR»
2. Montrer que la psychothérapie EMDR
constitue une approche pertinente pour
la prise en charge des malades
chroniques.
3. 1. 1. Maladies et conséquences psychologiques
2. 2. La psychothérapie EMDR: présentation
générale.
3. 3. EMDR et aspects psychobiologiques et
neuro$imagerie.
4. 4. Que dit la recherche?
4.1. EMDR et ESTP: un classique!
4.2. EMDR et prise en charge de la douleur
chronique.
4.3. EMDR et cancer.
4.4. EMDR et urgence psychologique
5. Conclusion.
6. Pathologies cardiaques
Près de 50% des insuffisants cardiaques
souffrent à un moment ou à un autre de
leur maladie d’un épisode dépression
ou d’anxiété (Rutledge & al., 2006).
Après un geste de revascularisation
myocardique, 60% des patients se
disent anxieux, près de 30% se
plaignent d’un syndrome dépressif et
20% présentent un syndrome post-
traumatique (Dew & al., 2005; Schelling
& al., 2004).
7. Le syndrome d’épuisement,
conséquence d’un stress chronique
prolongé, touche de 30 à 60 % des
coronariens (Denollet & al., 1996; Strike
& al., 2004).
10 % des coronariens se disent
déprimés (Strik, & al, 2003; Strike &
Stephoe, 2004).
8. Cancer
Pour Stevens & al., (1995) le pourcentage
actuel des troubles dépressifs chez les
patients cancéreux varie de 5% à 85%
(2% à 4% dans la population générale)
Pour Bender & al. (2005) 80% des
femmes après une intervention
chirurgicale et 73% après leur
traitement rapportent des symptôme
anxieux.
9. Le taux de prévalence de l’ESPT est
estimé de 4% à 19% dans la cas du
cancer du sein (Institute of Medicine,
2004)
Dans une étude (Amir & al., 2002)
contrôlée (malades/sujets sains)
réalisée 5 ans après le diagnostique du
cancer du sein, on observe une qualité
de vie inférieure chez les malades, ainsi
que plus de symptômes d’ESPT (18%
complet et 56% partiel).
10. VIH
L'étude de Atkinson & al. (1988) indique
que 30,3 % des patients séropositifs
présentent un syndrome dépressif et
39,3 % de TAG.
Les taux de dépression majeure chez
des personnes séropositives varient
suivant les études de 36,2 % (Turrina &
al., 2001) 33 % (Bing & al., 2001), 5 à
10 % (Rabkin & al., 1997)
11. VIH
L'attaque de panique serait douze fois
plus fréquente chez les personnes
séropositives que chez celles
séronégatives (Vitiello & al., 2003).
Dans une recherche sur la dépression,
le taux d'anxiété associée va jusqu'à
32 % (Kilbourne & al., 2001). Cohen &
al. (2002) montrent que 70,3 % des
patients souffrent d'anxiété.
12.
13. C’est un peu par hasard en 1987, que Francine
Shapiro a découvert l’EMDR alors qu’elle se
promenait dans un parc.
Elle opérait alors des mouvements avec ses yeux
(Shapiro, 1989) et observa que les pensées
négatives qui étaient alors les siennes,
semblaient évoluer et se transformer.
14. L’ensemble de ces
évolutions a conduit
pour tous les sujets à
du souvenir
et surtout à une
diminution sensible du
niveau d’anxiété
provoqué par ces mêmes
souvenirs.. Elle baptisa la méthode :
Eye Movement Desensitization (EMD).
une
réduction de la charge
négative
15. Le changement de
dénomination d’EMD à
EMDR
est intervenu en 1990.
Après mise en évidence des effets
Restructuration de la mémoire
Traitement plus adapté des Evènements Trauma.
Augmentation du sentiment d’efficacité
Augmentation sentiment de contrôle
ye
ovement
esentization
eprocessing
E
M
D
R
Conception nouvelle de
la dimension
psychopathologique.
16. La thérapie EMDR s’appuie sur différentes
approches:
Thérapies Comportementales et Cognitives
Exposition
Visualisation
Désensibilisation Psychodynamique
Hypnose
On insiste souvent sur la nature intégrative de
la psychothérapie EMDR, dépassant ainsi les
clivages voulus par d’autres courants
psychothérapeutiques. En cela, la position de
la psychothérapie EMDR est d’une grande
modernité. A vrai dire elle est plus éclectique
qu’intégrative.
17. Depuis 1989, de nombreuses publications ont
mis en évidence l’efficacité de la méthode
EMDR et en 20 ans la thérapie est devenue le
mode de traitement psychothérapeutique du
PTSD (ou ESPT : État de Stress Post$
Traumatique) ayant donné lieu à un grand
nombre d’études.
Il y a en effet à ce jour plus de publications
d’études contrôlées sur le traitement de l’ESPT
par la thérapie EMDR que par tout autre type
d’interventions cliniques, y compris les
traitements médicamenteux (Cf. National
Center for PTSD).
18.
19.
20.
21.
22.
23.
24.
25.
26. L’attention des chercheurs s’est surtout portée sur les
mouvements oculaires (et d’autres formes de stimulation
bilatérale) susceptibles de constituer l’un des principes actifs
de la démarche. Un parallèle est à faire avec ce qui se passe
dans le sommeil à mouvements oculaires rapides (Rapid Eyes
Movement - REM).
28. 21
La stabilité à long terme de la mémorisation dépend de la
synthèse de nouvelles protéines pendant ou peu après la
période d’apprentissage. C’est cela qu’il faut bloquer...
Pour rappel
29. • (1) un souvenir déjà consolidé redevient labile et sensible à la
dégradation lorsque réactivé ;
• (2) pour être conservé, il doit être reconsolidé à l’aide d’une
synthèse de protéines;
• (3) le blocage de la reconsolidation par des agentsamnésiques
oude l’interférence bloque la synthèse de protéines;
• (4) le blocage de la reconsolidation empêche les souvenirs de
passer de la MCT vers la MLT (i.e., la MCT est intacte,le déficit
mnésique ne touche qu’à la MLT) ;
• (5) il existe une fenêtre temporelle post-réactivation de
quelques heures (6h) à l’intérieur de laquelle le souvenir
réactivé est labile et peut être dégradé (Nader, 2003; Nader,
et al., 2000).
26
Définition de la reconsolidation
30. Le modèle de la mémoire de travail
Administrateur
Central
Calpin
Visuo-spatial
Buffer
Episodique
Boucle
Phonologique
Informations
Visuelles
Mémoire
Episodique
Informations
Verbales
43
31.
32. 41 étudiants
Comptage
simple (-2)
Comptage
complexe (-7)
Rappel sans
comptage
Se rappeler 3
événementsoù les
sujetsont eu trèspeur
ou été perturbéset
qui ont eu des
impactsémotionnels
VDs: - Niveau de clarté (vivacité) du souvenir de 0 à 100
- Charge émotionnelle du souvenir de 0 à 100
35. Présentation générale des recherches.
Etude Echantillons Résultats
Elofsson & al. (2008) 13 patients avec
PTSD – plus de 10
sessions PS
- Faible réduction de la consommation
d’oxygène lors des phases de stimulation
oculaire et augmentation de la libération
de CO2,
-Augmentation de la fréquence
respiratoire
- Augmentation de la t° de la peau
- Baisse du rythme cardiaque et de la
conductance de la peau
Sack & al. (2007) 16 patients avec
PTSD – de 1 à 8
sessions PS
(m=4.7)
- RSA équivalent de HF est augmenté
Sack & al. (2008a) 10 patients avec
PTSD – de 3 à 19
sessions PS
Pendant les sets de MO:
- Baisse du rythme cardiaque
- Baisse de la fréquence respiratoire
- Augmentation du RMSSD
Sack & al. (2008b) 10 patients avec
PTSD – de 1 à 4
sessions PS
Entre le début et la fin des sessions
-Baisse du rythme cardiaque
- Augmentation du RMSSD
37. Rythme cardiaque selon l’exposition au script traumatique Sack & al. (2007).Avant le
traitement
Après le
traitement
38. Mesure moyenne de la température (en C°) du doigt selon les différentes
phases du protocole de base et les périodes de stimulation oculaire. Tiré de
Elofsson & al. (2008).
En fait on assiste à une augmentation rapide de la t° dés le début
des MO et à une baisse dés le fin des MO
39. Exemple typique de rythme cardiaque avant (-30 à 0 s) et pendant (0-50 s) les sets
de MO. Tiré de Elofsson & al. (2008).
La variabilité sinusale a plus d’amplitude, le cœur s’accélère de façon plus anarchique avant
les MO. Pendant les MO le rythme cardiaque est plus harmonieux.
40. Il existe de plus en plus d’études de
neuroimagerie « évaluant » les effets
de la thérapie EMDR.
Les plus intéressantes sont celles de
Lansing & al. (2005) réalisée auprès de
policiers (SPEC avant/après) et celle de
Pagani & al. (2007) réalisée auprès de
conducteurs de train.
41.
42.
43. Le rôle spécifique de ces modifications
d’activité dans des aires du cerveau est
encore à préciser, mais il est important de
constater qu’elles sont corrélées avec l’effet
thérapeutique du protocole EMDR utilisant
les mouvement oculaires.
44. Y a-t-il une différence entre les
effets d’amélioration des
mouvements oculaires et ceux des
sons ?
60. Après 20 ans, la controverse dans le domaine
de l’ESPT ne porte plus sur le fait de savoir si
oui ou non la méthode est efficace, mais sur
son mécanisme d’action et en particulier sur
le rôle des stimulations alternées.
61.
62. L’International Association for the Study of Pain (IASP)
définit la douleur comme « (…) une expérience
sensorielle et émotionnelle désagréable en rapport
avec une lésion tissulaire existante ou potentielle ou
décrite en termes évoquant une telle lésion» (Merskey
& Bogduk, 1994).
Bien que vague, cette définition met en exergue le
rôle plutôt subjectif de la douleur et celui des
émotions qui lui sont souvent associées
Il convient donc d’accepter qu’une douleur puisse être
un véritable handicap pour un patient, alors même
qu’il serait impossible d’en identifier les éventuels
substrats corporels
63. En France la principale enquête réalisée sur la
douleur chronique est la Study of the Prevalence of
Neuropathic Pain (ou étude STOPNET, 2012). Dans
cette étude, il apparaît que 31,7 % des Français
exprimaient une douleur quotidienne depuis plus de
3 mois.
La prévalence de la douleur chronique était
significativement plus élevée chez les femmes (35 %)
que chez les hommes (28,2%). Par ailleurs, la
prévalence augmente avec l’âge surtout au-delà de
65 ans.
64. 38 patients souffrants de douleurs
chroniques.
12 sessions de 90minutes
Mesure de la qualité de vie (SF-36)
Anxiété (STAI-T)
Dépression (BDI)
Type de médicament utilisé avant-après.
.
76. Variables EMDR group1 EMDR group2
N 10 10
Age (SD) Mean : 47.5 (6.2) Mean : 50.8 (4.4)
Gender Woman : 100% (10/10)
Man: 0% (0/10)
Woman : 100% (10/10)
Man: 0% (0/10)
Nationality French : 100% (10/10) French : 100% (10/10)
Education level
(Under college) : 40% (4/10)
(College level) : 40% (4/10)
(Higher degree) : 20% (2/10)
(Under college) : 40% (4/10)
(College level) : 60% (6/10)
(Higher degree) : 0% (0/10)
Marital status Married : 70% (7/10)
In couple : 30% (3/10)
Married : 80% (8/10)
In couple : 20% (2/10)
Average of children Mean: 1.4 (0.6) Mean: 1.5 (0.7)
Since when do you
have the cancer
(in weeks)
Mean : 2.3 (0.6) Mean : 2.8 (0.8)
Mastectomy at the end
of the study
Yes: 30% (3/10)
No: 70% (7/10)
Yes: 20% (2/10)
No: 80% (8/10)